C'est moi ou il y a un trou d'air dans la blogosphère depuis la rentrée ? Le thème de la fin des blogs est un marronnier et c'est peut-être juste rezo.net qui s'épuise mais, c'est un fait qu'il y a pas mal de blogueurs qui arrêtent ou lèvent le pied, et, surtout, qu'en dehors des sciences et techniques toujours aussi dynamiques, on n'a pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent en ce moment.
La place de la commune dans l’économie post-industrielle
Derrière les soubresauts d'une crise financière qui menace les protections sociales et provoque un chômage de masse dans l'Europe du sud, nous vivons une mutation d'une toute autre ampleur dont on ne semble toujours pas bien prendre la mesure. En effet, ce n'est pas seulement le développement des pays les plus peuplés qui remet en cause notre ancienne base industrielle mais bien plus l'entrée du monde entier dans l'ère du numérique à une rapidité sans précédent, comparable à celle d'une véritable pandémie. S'il est compréhensible de vouloir récupérer des emplois perdus, on ne peut se cacher que la diminution des emplois industriels est plus liée à l'automatisation et la robotisation qu'aux délocalisations, même si celles-ci existent aussi.
Dès lors, il n'y a pas grand chose à espérer d'une relocalisation industrielle même s'il faut toujours encourager la production au plus près de la demande (ce que les imprimantes 3D et autres Fab Labs faciliteront de plus en plus). Toutes les nostalgies n'y feront rien à vouloir revenir aux 30 glorieuses si ce n'est au XIXème, nous n'avons pas le choix sinon d'entrer résolument dans l'ère du numérique qui sape petit à petit et en profondeur l'organisation sociale précédente. C'est notamment le cas du niveau national qui perd pas mal de son importance alors que le local s'en trouve d'autant plus revalorisé. Dès lors, il ne s'agit plus tant d'une relocalisation qui nous ramènerait à un état antérieur ou limiterait simplement la globalisation marchande, il s'agit bien plutôt de recentrer toute l'économie sur le local.
Du matérialisme historique au volontarisme fasciste
A partir de Gentile et de l'interprétation du matérialisme historique comme praxis
Le principal défaut de tout matérialisme jusqu'ici est que l'objet extérieur, la réalité, le sensible ne sont saisis que sous la forme d'Objet ou d'intuition, mais non en tant qu'activité humaine sensible, en tant que pratique, de façon subjective.
[...]
Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de diverses manières mais ce qui importe, c'est de le transformer. (Thèses sur Feuerbach, Karl Marx)
Si Heidegger a été nazi au nom d'une philosophie de l'existence, il avait été précédé par l'actualisme de Giovanni Gentile, philosophe officiel du fascisme. Il est primordial de comprendre de quelle façon le fascisme provient du marxisme, à partir d'une interprétation idéaliste à la fois de l'injonction de transformer le monde et de la praxis, d'un sujet actif opposé à un objet passif (bien avant Lukács). L'autonomie donnée à l'idéologie et aux conceptions du monde par rapport à l'infrastructure en fait un choix arbitraire de valeurs, dans un historicisme assumé, un peu comme celui de Heidegger à ses débuts (malgré de grandes différences) donnant l'illusion de pouvoir changer l'histoire elle-même. On peut y voir l'origine de la réduction du politique à la morale (l'éthico-politique de Gramsci - le plus influencé par Gentile - véritable religion laïque remplacée aujourd'hui logiquement par l'islamisme) menant tout droit aux tendances rouges-bruns qui contamineront les marxismes eux-mêmes. Ce processus de fascisation se caractérise par l'abandon du matérialisme au profit du volontarisme et d'un constructivisme dépourvu de dialectique (qu'on peut dire kantien) où la transformation du monde ne tient plus qu'à la lutte idéologique, à l'espoir que "l'idée devienne force matérielle en s'emparant des masses" (ce qui sera la force du mythe pour un Georges Sorel au parcours effectivement sinueux entre gauche et droite, syndicalisme révolutionnaire et royalistes ou fascistes).
Cette traduction bilingue de "La Filosofia di Marx" de Gentile (1899), préfacée par André Tosel, ne sera pas seulement l'occasion de dénoncer les fausses interprétations du rôle des hommes dans l'histoire, conceptions qui sont à l'origine de l'égarement de la gauche comme de la droite dans le siècle des idéologies, mais aussi de préciser le sens que peut avoir pour nous un matérialisme historique et dialectique, matérialisme pratique impliquant certes l'action de l'homme mais qui est plus déterminée que déterminante (en dernière instance).
Revue des sciences septembre 2013
Pour la Science
La Recherche
Physique, espace, nanos
- De l'eau sous la surface de la Lune ?
- Des hautes pressions font passer la supraconduction de basse à haute température
Climat, écologie, énergie
Biologie, préhistoire, cerveau
- Quelques raisons pour lesquelles la vie aurait pu venir de Mars
- L'origine du code génétique
- Les protéines alternatives
- La spéciation n'est pas due à l'isolement
- Un mini cerveau cultivé en laboratoire
- La mémoire à long terme est dans le cortex et non dans l'hippocampe
- Les mots reliés dans le cerveau aux mots de leur définition
- Notre père à tous précède notre mère originaire
- L'Egypte s'est faite en 600 ans
Santé
- Un ElectroEncéphaloGramme dans l'oreille
- Mort imminente : le cerveau décharge quand le coeur s'arrête
Techno
Fin de la revue des sciences
La revue du mois de mars devait être la dernière. J'ai essayé depuis une autre formule qui s'est révélée moins intéressante avec une charge de travail plutôt supérieure, ce qui fait que j'ai tenté de revenir à l'ancienne formule le mois dernier mais, comme annoncé dans un commentaire du 18 août, cette fois il n'y aura plus de revue des sciences publiée sur le blog. Cela me prend en effet beaucoup trop de temps alors qu'il faut que je trouve des revenus complémentaires n'ayant plus les moyens de vivre.
Il pourra y avoir quelques brèves de temps en temps, selon mes disponibilités, mais sans doute assez peu (il n'y en a eu que 3 au mois d'août).
En fait j'ai dû reprendre les revues des sciences jusqu'en octobre 2018, fin définitive.
Une existence digne de ce nom
La remise en cause de notre existence est à la fois la chose la plus banale et la plus embrouillée. Difficile d'en tirer les fils sans s'y perdre, marché florissant des sagesses, des religions comme du "développement personnel", sinon des philosophes médiatiques qui prétendent nous donner les clés du bonheur et nous apprendre à être nous-mêmes ! S'il y a tant de charlatans, c'est malgré tout que la question de l'exigence d'une "existence digne de ce nom" se pose et n'est pas de celles dont on se débarrasse si facilement même si elle n'a pas forcément de réponse (ou alors plusieurs).
Ce serait une erreur de réduire la philosophie à cette question de la vie bonne, comme beaucoup le font dans la confusion entre la passion de la vérité et le souci thérapeutique (ou les technologies du bien-être). Il n'empêche que la question se pose à laquelle tous les philosophes sont confrontés, s'empressant d'y répondre en général par le plaisir de la connaissance et de la contemplation ainsi que par le mépris des autres plaisirs, trop éphémères et bestiaux à leur goût - avec le souci, au nom du gouvernement de soi et de l'auto-nomie, du détachement des passions et de nous délivrer du singulier par l'universel, autant dire nous délivrer du souci de l'existence, tout au plus nous apprendre à mourir (consolation de la philosophie). De ne pas situer la vérité hors de la vie ni la réduire aux plaisirs du corps, l'existentialisme introduit une toute autre exigence d'intensité, de créativité, de prise de risque qui est sans aucun doute sa part d'irrationalisme mais peut-être pas aussi fou qu'un rationalisme qui se croirait dépourvu de contradictions (alors qu'il en vit) et resterait insensible au vécu individuel. Pour Sartre, l'existentialisme est un humanisme, ce que récusera Heidegger, mais c'est incontestablement pour l'un comme pour l'autre, une nouvelle éthique plus qu'une ontologie, dans le rapport à soi-même au lieu d'une morale du rapport à l'autre et sa liberté (comme l'avait cru Gorz). Mon récent retour sur les premiers cours de Heidegger m'a semblé en tout cas l'occasion de se confronter à cette exigence de vérité dans l'existence qui nous met face à notre liberté et à nos choix.
Revue des sciences août 2013
Pour la Science
Physique, espace, nanos
- Chaque particule crée son propre espace-temps par son mouvement
- Un corps noir exerce une force attractive plus forte que la gravitation
- Pas de thermodynamique à l'échelle nanométrique
Climat, écologie, énergie
- Le dégagement du méthane arctique sera bien catastrophique
- Des bactéries pour fixer l'azote des plantes et remplacer les engrais
- Un appareil pour cultiver des larves de mouche à manger
- La croissance ne dépend plus du pétrole (pas de pic) ?
Biologie, préhistoire, cerveau
- Pas d'espèces pour les micro-organismes de moins de 1mm
- Les passagers clandestins de l'évolution
- Progrès radical de l'opto-épi-génétique pour contrôler l'expression de gènes
- Une toute nouvelle compréhension de la transformation en cellules souches
- Il suffit d'une goutte de sang pour cloner une souris
- Une écriture chinoise vieille de 5000 ans
- Plus de morts avant par les vendettas que par les guerres
Santé
- L'ocytocine aggrave les chagrins d'amour
- Des champignons hallucinogènes produisent de nouveaux neurones
- Des lentilles de contact avec zoom télescopique
- Des chiens connectés (pour handicapés?)
Techno
Retour à l’origine de la pensée de Heidegger
La parution des premiers cours de Heidegger est un événement important pour comprendre les origines de sa pensée, lui qui prônait justement de toujours revenir à l'origine pour se délester de tous les discours qui la recouvrent. Cela permet aussi de se réconcilier avec les problématiques qu'il a mises au jour, et qui alimenteront toute la période existentialiste, avant leur contamination par la période nazie (et même s'il fréquentait déjà les cercles réactionnaires et pangermanistes). De quoi mieux comprendre à quel point son parcours s'enracine dans la théologie (notamment Luther et Kierkegaard bien qu'il soit lui-même catholique "à l'origine" O22), ce qui expliquerait la religiosité de ses partisans, ainsi que ce qui l'oppose radicalement à la phénoménologie dans laquelle il s'est pourtant formé comme assistant de Husserl. Celui-ci est en effet accusé de scientisme, à viser une certitude impersonnelle, alors qu'il s'attache lui-même à la temporalité de l'existence et son historicisme vécu (nébulosité éloignée d'idées claires et distinctes), assumant sa finitude et son point de vue dont nul ne saurait s'abstraire. Ce qui est mis ainsi en valeur, c'est le rapport direct et personnel de chacun à l'histoire, historicité de l'être-là humain comme ouverture aux possibilités du moment (être dans un monde).
L’illusion démocratique
Les révolutions arabes sont confrontées à la perte des illusions sur la démocratie et plus généralement aux limitations du politique. Il faut dire que les illusions ne manquent pas, ici comme là-bas, sur une démocratie qu'on s'imagine toute puissante et pouvant décider de la société dans laquelle on veut vivre, ce qui veut dire forcément imposer son mode de vie aux autres. C'est assez clair avec les tentatives d'islamisation des pays arabes comme de la Turquie (sans parler de l'Iran), mais ce n'est guère différent de nos démocrates révolutionnaires, de droite comme de gauche, qui s'imaginent remodeler la société française s'ils arrivaient à gagner une majorité aux élections. Cette conception d'une démocratie majoritaire est celle des totalitarismes et doit être abandonnée pour une démocratie des minorités qui n'est pas l'incarnation dans le vote d'une supposée volonté générale mais l'instrument de la démocratisation de la société. C'est ce qu'on pourrait sans doute appeler une démocratie libérale sauf que pour mériter son nom de démocratie, elle ne peut oublier sa dimension sociale.
A quoi sert de faire la révolution alors se diront tous ceux qui veulent tout changer sinon rien ? A changer le personnel dirigeant, au moins, ce qui est souvent plus que nécessaire comme on le voit mais ne va pas beaucoup plus loin effectivement car les réalités ne changent pas qui s'imposent aux beaux discours et il ne suffit pas de faire étalage de sa bonne volonté ou de sa bonne foi pour savoir gérer un pays. Quand ça ne marche pas, le pouvoir est renversé fût-il démocratiquement élu. Il faut s'en persuader malgré la mythologie révolutionnaire, la démocratie n'est que le pire des régimes à l'exception de tous les autres, juste une façon de pacifier les conflits. Non seulement ce ne sont pas les meilleurs qui sont élus (ce sont les plus ambitieux, les plus habiles, les plus démagogues), mais on ne peut décider de tout, et même de pas grand chose en fait (moins qu'avant en tout cas). Pour le comprendre, il faudrait comprendre que le fonctionnement d'un système dépend assez peu de nous et qu'il y a des phénomènes sociaux qui nous dépassent comme il y a une évolution du monde irréversible (notamment technologique). Il n'est pas possible d'imposer la charia dans les pays musulmans, pas plus qu'on ne pourrait décider ici d'un monde sans musulmans. Il n'est pas vrai qu'on puisse mettre tous les étrangers dehors, ni fermer nos frontières, ni changer toute l'économie. Tout cela est pur fantasme et verbiage prétentieux. Ce n'est pas que certains autocrates ne tentent de forcer le destin, mais cela ne peut qu'empirer les choses. Ce qui est curieux, c'est comme ces prétentions de dicter sa loi ne posent pas question, malgré l'expérience séculaire de la démocratie, pas plus que l'idée que le monde devrait être conforme à nos souhaits, ce qu'il n'a jamais été, comme s'il n'avait pas d'existence propre et ne dépendait que de nous par devoir moral dirait-on. On fait comme si sa dérive était toute récente par rapport à un état antérieur idéalisé, témoignant simplement ainsi d'avoir un peu trop cru à la propagande officielle quand on était petit.
Revue des sciences juillet 2013
Pour la Science
- Métaux étranges intriqués et théorie des cordes *
- La somme de 2 statistiques peut inverser leur résultat
- La peau des pommes de terre est toxique
La Recherche
- Dépeçage de la viande, il y a 2 millions d'années
- Dossier spécial cerveau | La Recherche *
- Si l'on ne change rien, les poissons vont disparaître
Physique, espace, nanos
- Le nécessaire préchauffage final de l’inflation cosmique
- L’intrication crée des trous de vers ? *
- Action à distance sur des particules intriquées *
- Quels effets de l’accélération ou gravitation sur l’intrication ?
- Les trous noirs bien différents de ce qu’on croyait
- Des vols suborbitaux pour remplacer les longs courriers
- Rendre invisible un objet d’un certain point de vue
- Un capteur photo en graphène ultra sensible à la lumière
- Des ondes sonores pour un positionnement précis de nanofils
- Stabiliser un antioxydant avec des nanoparticules
Climat, écologie, énergie
- Le pic de population repoussé ?
- Des impulsions laser multiplient les cristaux de glace des cirrus
- Les déserts sont-ils en train de reverdir ?
- Le renouvelable, seconde source d’électricité en 2016
- Des panneaux solaires d’épaisseur nanométrique
- Une éolienne à voile plus efficace
Biologie, préhistoire, cerveau
- L’ancêtre des primates
- Notre ADN diffère du chimpanzé par les séquences régulatrices *
- L’homme lance des pierres depuis 2 millions d’années *
- Ce qui distingue l’esprit humain
- L’activité des neurones réduit la diffusion de l’eau dans cette zone
- On peut voir dans le cerveau les pensées de la veille *
- Le contrôle par la pensée devient complètement naturel *
Santé
- Un médecin italien veut greffer des têtes humaines *
- On peut lire sur son visage la souffrance du bébé qui va naître
- De l’ocytocine pour les dépressifs
- Un édulcorant réduit de 70% le Parkinson des mouches *
- Le blocage du récepteur B1R contre l'Alzheimer *
- Des petites doses de THC protègent le cerveau
- Un antibiotique réduirait la dépendance *
- L’acide hyaluronique l’anticancer des rats-taupes nus *
- Les aliments anticancéreux
- Les antalgiques baissent la testostérone
- Des "plâtres" imprimés en 3D plus légers et esthétiques
- Mindwalker, l’exosquelette contrôlé par la pensée
Techno
- Microsoft a breveté les communications numériques avec notre corps
- La reconnaissance de gestes par déformation des ondes WiFi
- Une montre connectée flexible
- Un smartphone qui se plie quand il reçoit un appel
- La vidéo hologramme couleur pas chère avec des ondes sonores *
- Des lunettes pour manipuler des objets en 3D
- Des cafards-robotisés bientôt en vente
- Un robot pour guider les passagers à l’aéroport
- La voiture qui va se garer toute seule et vient nous chercher arrive
- Un drone contrôlé par la pensée
- Un drone qui se colle aux murs
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Système solaire en mouvement dans l'espace
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Qu’appelle-t-on penser ?
Ce que la pensée, en tant qu'elle est percevoir, perçoit, c'est le présent dans sa présence. [p166] Le trait fondamental de la pensée est la re-présentation. [p167] Toutefois nous ne pensons pas encore en mode propre, aussi longtemps que nous ne considérons pas en quoi l'être de l'étant repose, lorsqu'il apparaît comme présence. [p169]Heidegger, Que veut dire "penser" ?
D'être revenu récemment sur le nazisme de Heidegger m'a fait mesurer à quel point sa conception de la pensée (comme présence tournée vers son origine, recueil d'un sens déjà donné, simple perception enfin) était étrangère à ma propre expérience (mise en relations et travail critique de réflexion d'un savoir en progrès dans l'épreuve historique de ses contradictions). Bien sûr tout dépend de ce qu'on désigne comme pensée, simple flux de la conscience, reconstitution de mémoire, exercice logique, examen rigoureux, choix décisif ou rêverie poétique (voire érotique). Il est d'autant plus étonnant d'avoir réduit ainsi la pensée (et le langage) à un simple recueillement d'essence religieuse et dépourvu de toute négativité même si la présence est chez lui aspiration à l'être, tension vers l'objet de la pensée. Là-dessus, les critiques de Derrida, dans "La voix et le phénomène", restent très utiles, montrant comme cette métaphysique de la présence (ou mystique de l'authenticité) compromettait toute la phénoménologie (et l'existentialisme). Il vaut d'y revenir car, politiquement, on sait où peut mener la surévaluation de l'origine mais c'est un peu la même chose avec la "tradition révolutionnaire", à vouloir "refaire Mai68" par exemple, comme si on n'avait rien appris de ses errements, au lieu de proclamer un nouvel âge de liberté capable de reconnaître ses erreurs.
De la pensée globale à l’action locale
L'action politique passe par plusieurs étapes. Il y a d'abord le moment de l'indignation ou de la sensibilisation aux désastres écologiques et sociaux du capitalisme qui motivent l'engagement de s'opposer au monde tel qu'il est.
Ensuite, le premier devoir d'un militant est celui de sa formation, moment pour comprendre les raisons qui nous ont mené là et les transformations en cours. C'est le travail auquel Marx s'était astreint avec "Le Capital", dégageant les causes globales de notre système de production (détermination de la production par les marchés financiers, l'innovation et le salariat). Il ne s'agit pas en effet de laisser libre cours à une imagination débridée ni de se limiter aux condamnations morales et aux bons sentiments, il faut connaître les processus matériels et les contraintes systémiques qui mènent à des conséquences si funestes. On peut dire qu'on remonte du local au global en remontant des effets aux causes. Il y a également tout un travail d'information à approfondir notamment sur le climat et l'épuisement des ressources, il ne suffit pas de convictions personnelles.
La Turquie peut-elle ébranler l’Europe ?
Loin d'être finie, la crise ne fait que s'aggraver et préparer un krach pire que les précédents. Le temps des révolutions ne fait lui-même que commencer sans doute dans cette période de grands bouleversements. Ce n'est qu'un début ! Il est impossible de savoir à l'heure actuelle quel sera le destin d'un mouvement encore informel mais si les manifestations en Turquie sont très émouvantes, c'est dans un tout autre sens que les révolutions arabes car "ceci n'est pas une révolution". C'est plutôt un souffle de liberté qui a été comparé spontanément à Mai68 plus qu'à un renversement de dictature. Il n'est pas insignifiant, en effet, que se revendique ouvertement pour la première fois une sorte de droit à l'alcool, ceci après le Mali où les djihadistes avaient fait de l'interdiction du tabac et de l'alcool un marqueur de leur pouvoir régressif.
On peut dire que cette revendication d'occidentalisation rapproche la jeunesse turque de l'Europe. Bien qu'il y ait un nationalisme assez fort, il semble bien, en effet, que ce soit aussi un mouvement pour l'Europe, dont ils se sentent exclus, et non pas contre, alors que ceux qui sont dedans en font l'origine de tous les maux...
Revue des sciences juin 2013
Pour la Science
La Recherche
- Manipuler le climat au Nord assècherait le Sahel
- L’aire de Broca dédiée à la grammaire comme à la rationalité procédurale *
- BPA : des petites doses plus perturbantes que des doses élevées
Physique, espace, nanos
- Nouvelle théorie géométrique de la relativité quantique *
- Au coeur des trous noirs la gravité diminuerait soudain
- L’intrication quantique persiste entre deux photons si l’un disparaît *
- Le contrôle d’un atome à 20nm près
- Pour montrer sa maîtrise IBM fait une animation avec des atomes
- Des microfleurs artificielles
- Des semi-conducteurs de l’épaisseur d’un atome
- Une « cape d’invisibilité » qui détourne la chaleur
Climat, écologie, énergie
- Un réchauffement moins rapide ?
- Affaiblissement des vents de la stratosphère
- Poussières, fertilisation de l’océan et fluctuations rapides du climat
- Changement climatique et révolutions arabes
- Vers un contre-choc pétrolier ? *
- Les réserves d’hydrocarbure doublées pour les USA
- Amélioration de la combustion du méthane et de la récupération du CO2
- Un biocarburant à partir de stations d’épuration
- Volt-Gaz-Volt : stocker l’électricité en méthane
- Le pompage turbinage en eau profonde pour les éoliennes marines
- Winflo, l’éolienne flottante française
- WiPower : la recharge sans fil et sans contact
- PediPower : recharger son mobile avec sa chaussure
- Une peinture solaire au graphène qui change de couleur
- Des voitures qui roulent à l’azote liquide ?
- Utiliser les nanotubes comme filtres ultrarapides pour le dessalement
- Elevage industriel de vers de mouche comme nourriture animale
Biologie, préhistoire, cerveau
- Des calculs analogiques avec des cellules vivantes
- Une plante carnivore sans « ADN poubelle »
- Devenus bipèdes à cause d’un terrain escarpé
- Les Mammouths ont disparu parce qu’on tuait les dominants *
- Les langues d’Europe et d’Asie dérivent d’une langue commune *
- Réciprocité, moralité et religion *
- La musique triste est l’amie des coeurs brisés
Santé
- Un vaccin universel contre la grippe à base de nanoparticules
- Une bactérie et des endocannabinoïdes contre l’obésité et le diabète
- Des vitamines B contre l’Alzheimer
- L’hormone du vieillissement
- La nourriture réduite à une poudre
- Stimulation transcrânienne pour jeux vidéo
- Des répliques de coeurs par imprimante 3D
- Une oreille artificielle imprimée en 3D
Techno
- Une lentille pour projeter des images 3D en l’air
- Des imprimantes 3D en libre service
- Les écrans souples arrivent
- Motorola invente la pilule qui sert de mot de passe
- Des puces RFID dans du papier (des billets)
- Des masques pour mieux écouter ou voir
- Un assistant robot qui devance nos actions
- Des armures exosquelettes pour les soldats
- Des drones pour repérer les tagueurs de train
- Une voiture volante à décollage vertical
La montée du national-capitalisme
Ce serait une insulte de confondre militants ou économistes "de gauche" et l'extrême-droite malgré le développement assez récent d'une mouvance rouge-brun mais comment ne pas voir que le national-capitalisme qu'ils défendent les uns comme les autres se combine bien mieux avec le nationalisme et le rejet des immigrés qu'avec un antiracisme universaliste ?
Du bon usage du dictionnaire de synonymes

Comme tout le monde, j'utilise beaucoup le dictionnaire de synonymes de l'université de Caen. N'y voyant qu'un seul synonyme de l'expression "pour le moment" je leur ai suggéré "jusque là", suggestion qu'ils prendront sans doute en compte mais ils ont d'abord contesté que ces expressions soient équivalentes. Ce à quoi j'ai répondu que, bien sûr, elles n'étaient pas toujours synonymes mais seulement parfois, raison suffisante pour l'indiquer.
Cela m'a fait réfléchir à l'usage que j'avais du dictionnaire de synonyme et qui va bien au-delà du souci de ne pas répéter le même mot, ce qui est certes une contrainte forte de l'écriture, en français au moins. Dans ce cas, on cherche un simple substitut mais cet usage purement technique n'a pas grand intérêt alors qu'on peut rechercher des synonymes plutôt pour trouver le mot juste. Parfois, on peut avoir une véritable illumination, un déblocage de la pensée en visualisant les différents contextes où une expression peut être employée. L'emploi d'un synonyme plus adapté, plus précis peut véritablement ajouter une dimension supplémentaire qui change le sens initial.
Il me semble que cela permet d'éprouver à la fois comme on s'enferme dans un horizon limité, emporté par la mécanique du texte ou les formules toutes-faites, et comme notre mémoire linguistique s'organise autour de la synonymie plus que du son. Cela veut dire aussi qu'il y a sans doute très peu de véritables équivalences entre synonymes qui se différencient de quelque façon selon les contextes, et que c'est cela le travail de l'écriture ou de la langue, de trouver le mot juste au milieu de cette myriade. Ne pas se servir du dictionnaire ne serait donc qu'une faute de réflexion au lieu d'une garantie d'authenticité.
Plaidoyer pour l’altermonde
A mesure de notre impuissance face à la crise, on voudrait nous persuader, contre toute évidence, que les hommes auraient toujours choisi la société dans laquelle ils voudraient vivre et que ce ne serait qu'une question de volonté. On ne voit pas sur quels exemples historiques pourraient s'appuyer de telles prétentions, la révolution de 1789 n'ayant pas été préméditée, échappant en permanence à ses acteurs, et celle de 1917 ayant produit le contraire de ce qui était voulu ! Ce sont des forces historiques qui sont à l'oeuvre et nous dépassent, ce sont elles qu'il faut tenter de comprendre avec les opportunités qu'elles peuvent ouvrir et qui dépendent assez peu de nos préférences subjectives. Il n'y a aucune raison de surestimer nos moyens ni de croire qu'on pourrait construire une quelconque utopie (en plus celle de notre choix !) dans une rage normalisatrice. Au contraire, la situation semble plutôt désespérée sur tous les fronts, accumulant défaites sur défaites. Sur le plan social, le sud de l'Europe dévasté nous entraîne sur la même pente alors que la lutte contre le réchauffement climatique semble perdue, du non renouvellement du protocole de Kyoto à l'exploitation de toutes les sources d'hydrocarbure (gaz de schiste, méthanes marins, pétroles non conventionnels, charbon). On ne sait comment on va faire face, non pas tant au pic de population qui n'est plus tellement éloigné qu'à un nouveau doublement de la classe moyenne mondiale qui est déjà passée de 1 à 2 milliards depuis l'an 2000 et devrait plus que doubler encore dans les années qui viennent. Le refus de prendre en compte ces évolutions géopolitiques tout comme le bouleversement total que le numérique apporte dans nos vies depuis une dizaine d'années ne peut que renforcer notre impuissance collective et notre soumission aux événements qui décident de nous plus que nous n'en décidons dans l'urgence, le nez dans le guidon.
Revue des sciences mai 2013
Pour la Science
- Les origines de la créativité
- La fusion des sens
- Qu'est-ce qu'un objet complexe ?
- Les réfutations du satellite Planck
Physique, espace, nanos, mathématiques
- Vidéo d’un trou noir absorbant de la matière
- La Nasa va capturer un petit astéroïde
- Nettoyer l’espace de ses débris
- Pas d'antigravité pour l'antimatière ?
- Vidéo des mouvements atomiques d’une réaction chimique en temps réel
- Vers la transmission de champs magnétiques
- Des métamatériaux optiques avec des nano-antennes
- Des qubits avec les vibrations de nanotubes
- Retenir et restituer des photons avec des métamatériaux
- Manipuler un photon sans le détruire
Climat, écologie, énergie
- Prochaine glaciation dans 50 000 ans
- L’Anthropocène commence avec l’agriculture (+Mont Toba)
- Le pic de la population en 2050 ?
- Cultiver des espèces marines pour se nourrir
- L’exploitation de l’hydrogène naturel
- Les énergies propres ne font pas le poids contre le charbon
- Privilégier la réduction des autres gaz à effet de serre sur le CO2
- Une éolienne électrostatique sans parties mécaniques
- Doubler le rendement des cellules solaires
- Un encre à nanotubes pour un solaire moins cher
- Mettre une prise solaire à ses fenêtres
- Bientôt des supercondensateurs à la place des batteries
- Le stockage par gravité et train électrique
- Réduire la consommation des centres de serveurs
- Transformer la chaleur en énergie de spin
- Chauffage et climatisation économes pour voiture électrique
- Des arbres bioluminescents pour éclairer les rues
- Cargoxpress, un porte-conteneurs à voile solaire
Biologie, préhistoire, cerveau
- La vie serait plus ancienne que la Terre
- La soupe primitive à l’origine de la vie
- Faire migrer des cellules avec de la lumière
- Un seul gène crée des circonvolutions dans le cerveau de souris
- Nos mains façonnées par les pierres taillées
- Des poteries de 20 000 ans pour cuire les poissons
- Le Sahara verdoyant s’est désertifié brutalement voilà 4.900 ans
- L’Europe conquise par les agriculteurs espagnols
- Le plaisir de la surprise dans la musique
- Ce sont les autres qui nous font vivre
- On se sent toujours sous le regard des autres
- L’hypocrisie favorable à la coopération
- Le biais de l’optimisme
- Un système pour renforcer la mémorisation
Santé
- Produire à nouveau des neurones en luttant contre l’inflammation
- Un stress intermittent produit plus de neurones
- Le Doliprane pour supprimer la peur de la mort
- Des nano-éponges pour absorber les toxines
- Des ARN messagers synthétiques
- EyeTalk : des lunettes qui lisent pour les mal-voyants
- Vendre les « drogues légales » en pharmacie plutôt qu’internet
Techno
- À l’ère de l’informatisation du crime
- Un clavier flexible et qui clique
- Rendre n’importe quelle surface tactile par webcam
- Un écran qui se modèle en relief sous vos doigts
- Un film plastique bon marché pour la 3D
- Des transistors en nanofils d’oxyde de zinc pour une peau sensible à la pression
- Un labyrinthe virtuel infini
- S’authentifier juste par la pensée
- Faire bouger la queue d’un rat par la pensée !
- BionicOpter, une libellule robot géante
Le tournant identitaire et gnostique du nazi Heidegger
Jean-Pierre Faye, L'expérience narrative et ses transformations, 2010
Jusqu'ici les philosophes n'ont fait qu'examiner les récits, la narration, le mythos à la lumière du logos, de la raison. N'est-il pas urgent d'examiner les "raisons" à la lumière des positions de narration ? Une simple "tache" narrative peut contribuer à renverser la position de la "pensée". p59
S'il y a bien un aveuglement consternant, c'est celui d'un grand nombre d'intellectuels envers le nazisme de Heidegger, qui n'aurait jamais dû faire le moindre doute pourtant, et qu'on peut assimiler à du négationnisme (il faut voir comme Guillaume Fagniez, dans le numéro de l'hiver 2012 de la revue Philosophie, tente de désamorcer, en dépit du contexte lourdement antisémite, la charge de Heidegger contre "l'Asiatique" dans une conférence italienne de 1936 "L'Europe et la philosophie allemande" et de le disculper entièrement par la méfiance qu'il suscite malgré tout chez les idéologues officiels alors qu'il est quand même l'ambassadeur du régime à cette occasion et membre du parti - certes du côté des SA qui avaient perdu la partie en 1934). Il faut bien dire que même ceux qui parlaient déjà, comme moi, du nazi Heidegger, avaient cependant tendance à atténuer sa responsabilité, en faisant tout au plus un "idiot utile" du régime, sa conception toute personnelle du national-socialisme étant supposée très éloignée de la vulgarité d'un racisme biologique et de toute politique d'extermination. C'était sans doute le croire plus bête qu'il n'était car on découvre depuis quelques années à quel point il adhérait à l'idéologie hitlérienne et tentait de l'intégrer à sa philosophie, d'en donner sa version du moins, certes critique mais avec le souci de se conformer à l'orthodoxie nazi, et pas seulement pour se protéger.
Ce qu'il appellera lui-même un tournant de sa philosophie, daté de son époque nazie, se révélera effectivement une véritable introduction du nazisme dans la philosophie, passant de l'angoisse de la mort trop individuelle à l'enracinement, l'identitaire, l'originaire, l'appartenance à un peuple mythique, le retour d'une religiosité vaguement mystique et la réduction de l'histoire à une décadence où nous perdrions notre humanité et notre âme à cause de l'empire de la technique et de la raison. On ne peut dire que ce soit un tournant nazi car il était encore plus nazi avant mais bien l'introduction de son nazisme dans sa philosophie (devenue en même temps critique du nazisme réel, un peu comme un trotskiste critiquant Staline). On ne peut dire non plus que ces thèmes soient étrangers à notre actualité, leur résurgence témoignant plutôt qu'ils n'ont pas fait l'objet d'assez d'attention de la part de nos penseurs.
Il faut tout de suite préciser que cette faute originelle ne suffit pas à l'annulation de tout ce que Heidegger a pu apporter à la philosophie et qui est considérable mais c'est justement le scandale, exigeant d'y penser à deux fois et qui ne peut laisser indemne ses apports justement. Le point sur lequel je voudrais insister et qui rapproche l'existentialisme d'une sagesse plus que d'une philo-sophie avec le thème de l'aliénation, c'est la complicité entre authenticité et extermination. De quoi choquer, certes, les âmes sensibles qui trouveront cela trop exagéré pour leurs intentions si pures mais qu'on ne peut que constater chez les critiques de la technique comme de l'aliénation ravalant facilement les autres à des automates ou des bêtes en troupeau, délestés de toute humanité. La recherche de l'origine comme de leur propre identité en aura décidément ébloui beaucoup trop par ses promesses d'inouï (et il faut bien dire que ses analyses existentiales pouvaient être éblouissantes, tout comme sa lecture du Sophiste par exemple, et ce qu'il peut avoir de plus faux reste un moment de la vérité comme sujet qui se dévoile dans ses errements mêmes, impossible à expulser de l'histoire de la philosophie, pas plus qu'on ne peut expulser le nazisme de l'Histoire qui ne renvoie pas à une vérité de l'origine mais au compte de ses impasses et illusions).
Entropie et perte de l’information des trous noirs
Leonard Susskind, La guerre des trous noirs, folio
J'arrête la physique ! C'est du moins ce à quoi me pousse la lecture de ce livre qui n'est pas si récent mais vient seulement de sortir en poche et m'a consterné. Non pas à cause de la théorie holographique qui parait certes très délirante mais dont j'avais rendu compte favorablement au tout début de ma revue des sciences et qui n'est pas la disparition d'une dimension comme on la présente ici aussi mais son internalisation, les différences de distances étant remplacées par des différences de taille. Non, ce qui me sidère, c'est que les conceptions de base sur lesquelles s'appuie l'auteur, entropie et information, me semblent fausses dans leur imprécision comme dans les conséquences qu'il croit pouvoir en tirer. Inutile de dire que je ne peux me mesurer avec Leonard Susskind qui fait partie des plus grands physiciens contemporains (et dont j'avais bien apprécié le livre précédent sur le paysage cosmique). C'est sûrement moi qui ai tort, ne comprenant décidément rien à la Physique. Je peux juste faire état de ma perplexité et de mes objections, en attendant qu'on les réfute...
La notion d'information utilisée en physique quantique désigne en fait un ensemble de paramètres des matrices de diffusion (S-matrix) suffisantes pour décrire l'évolution d'une interaction et supposée pouvoir s'inverser pour reconstituer l'état initial (p249), "assurant qu'aucune information n'est jamais perdue" (p251). Le problème, c'est que ce qu'on désigne ici comme information, n'est une information que pour nous, désignant en réalité une énergie (cinétique, électrique, spin, etc.) ou ses degrés de libertés (plus tard on parlera même des ondulations d'une corde), en tout cas une réalité "matérielle" et non pas une information "immatérielle" sur cette réalité ("l'information que le général Grant est enterré dans sa tombe se trouve dans la tombe de Grant !", p174). Dès lors, ce qu'on appelle la conservation de l'information n'est rien d'autre que la conservation de l'énergie qui s'égare à glisser à une conservation de la forme alors que l'énergie est au contraire ce qui se trans-forme, et se conserve dans cette transformation (les deux côtés de l'équation devant s'équilibrer). La confusion entre l'énergie et l'information a pour conséquence d'étendre ce qui se conserve vraiment (l'énergie cinétique ou électrique) aux relations et structures qui sont perdues par les interactions multiples qu'elles subissent et qui les brisent en morceaux.