Revenu garanti vs revenu de base (vidéo)

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Dans le cadre d'une vidéo intitulée "Un revenu pour la vie" (et qui a besoin d'être financée), Les Zooms Verts ont insisté pour venir me voir le 20 octobre dernier afin de filmer un échange avec Frédéric Bosqué sur les différences entre revenu garanti et revenu de base.

Je ne suis pas télégénique ni un bon orateur et ce n'est que l'enregistrement brut de la conversation, avec des longueurs et des raccourcis douteux, bref c'est un peu pénible et bien trop long mais il me semble que la discussion est assez éclairante sur le sujet, notamment par la différence des arguments mobilisés. On aborde aussi les questions du travail, du don, des coopératives municipales ou des monnaies locales ainsi que la nécessité que je défends d'une approche matérialiste et systémique, à l'opposé d'un volontarisme politique vanté de toutes parts mais qui n'est que le symptôme de notre impuissance. Curieux comme on se croit obligé de promettre le bonheur et de croire à des rêves alors qu'il ne s'agit que de faire face (difficilement) aux nécessités.

Il n'y a rien de nouveau dans mes arguments, sinon qu'à devoir préciser les différences avec le revenu de base, cela m'en éloigne un peu plus, non pas qu'il n'y ait pas besoin d'un revenu de base mais qu'il ne couvre qu'une part très faible du revenu garanti. En même temps je ne veux pas nuire à la campagne européenne pour un revenu de base et je suis de plus en plus persuadé qu'elle ne peut aboutir à rien si on n'en fait pas un revenu pour travailler au lieu de s'imaginer pouvoir financer un revenu pour ne pas travailler. Croire trouver une majorité pour cela, et des 2/3 en plus, ne semble pas raisonnable. De toutes façons, malgré le chômage de masse, la question n'est pas de se passer du travail mais des nouvelles conditions de production exigeant un travail autonome ainsi qu'un développement humain ancré dans l'économie locale. Définir le travail comme inversion de l'entropie a l'avantage d'en étendre la définition bien au-delà du travail salarié jusqu'aux activités créatives et de ne plus parler en termes de "besoins", impossibles à circonscrire, mais d'évolution (technique).

Nous ne nous connaissions pas et c'était une rencontre bien sympathique mais nous n'avons même pas bu un coup ensemble, tout de suite absorbés par la conversation (la casserole pour le thé est restée sur le feu tout ce temps!). On a eu beaucoup de chance avec un temps estival extraordinaire pour une fin d'octobre, ce qui nous a permis de faire la vidéo en extérieur. Ce n'est que dans les 10 dernières minutes qu'on peut voir un peu les alentours et quelques chats (à un moment on voit Frédéric Bosqué s'extasier à trouver trop mignons 2 tout petits chats qu'on ne voit pas, eux, mais qui étaient dans le mur de pierres sèches à nous regarder de leurs yeux étonnés).

Les quelques autres vidéos sont sur la page interventions publiques.

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45 réflexions au sujet de “Revenu garanti vs revenu de base (vidéo)”

  1. J'ai trouvé cet entretien plutôt intéressant, mais je ne suis peut être pas assez critique.

    Le seul défaut, c'est que la tierce personne du débat est presque inaudible, problème très matériel du son qui souvent au contraire est assourdissant. Enfin, c'est mon handicap, je souffre en permanence du bruit ambiant, bagnoles, portes qui claquent, gens qui papotent à haute voix, musiques de merde dans les restaurants ou magasins.

    Au point que je vis avec des boules quies le plus souvent dans mes oreilles.

    Je ne supporte plus, de façon épidermique, ce brouhaha de putain de merde qu'on nous impose par pure connerie fataliste.

    Peut être que ça vient de mes ancêtres musiciens, dont un s'était retiré en province pyrénéenne pour s'extraire du parisianisme vantard.

    • Oui, ce n'est pas du tout un produit fini mais un document de travail très critiquable sur la forme et qui aurait besoin de montage (que je ne peux faire avec mon petit netbook) notamment, effectivement, le niveau sonore du caméraman mais aussi la longueur, etc.

      Ce n'est que pour ceux qui s'intéressent à ces questions. Ceci dit, le son est bien meilleur quand je passe la vidéo sur la télé.

      Sinon, sur le fond, ce qui m'agace par rapport à l'écrit, c'est de ne pas pouvoir corriger, compléter, etc.

      • "ce qui m'agace par rapport à l'écrit, c'est de ne pas pouvoir corriger, compléter"
        Pour cela, il faudrait que ce genre d'interview puisse se faire comme pour un film, avec reprise des "scènes", montage etc...que l'auteur puisse maîtriser le document.
        Il m'est arrivé d'avoir une interview avec un journaliste "d'industrie et techniques". Je lui avais demandé de relire son papier avant publication, ce qu'il n'a bien entendu pas fait et j'ai assez enragé des inexactitudes et contre-vérités de sa publication. J'avais adressé un courrier à la rédaction pour rectifier, qui ne m'a même pas répondu. Au bout, il y a toujours le sentiment d'avoir été trahi.
        Les sites perso apportent quand même un grand avantage sur ce point. C'est faisable avec la vidéo, on devient son propre interviewer, mais le rapport à l'image est différent. Quand on écrit, on ne se sent pas bizarre, alors que parler seul devant une caméra, c'est curieux, même si on sait que c'est comme pour l'écriture, que ce qui est filmé est destiné à être diffusé. Il me semble que les plus jeunes n'ont plus ce problème et que se filmer est aussi "naturel" qu'écrire.

        • Oui, on peut corriger mais c'est quand même beaucoup plus lourd qu'à l'écrit. Je ferais peut-être des coupes mais j'ai du mal à maîtriser le montage de vidéos de youtube (c'est la première fois que je suis obligé de passer par youtube) et cela prend beaucoup de temps. Il n'est pas impossible que je me mette un jour à faire des vidéos mais ce n'est vraiment pas mon truc (je ne suis pas sûr que le narcissisme soit une question de génération, seulement son expression).

          La rhétorique exige, pas seulement en politique, un ton assuré et séducteur (des études ont d'ailleurs montré que si ce ne sont pas les meilleurs qui accèdent aux postes de pouvoir dans les entreprises, c'est qu'on privilégie la prétention sur les compétences et la conviction plutôt que la prudence - du moins ceux qui jouent des coudes arrivent plus facilement au premier rang).

          Des circonstances exceptionnelles peuvent exiger de motiver les foules mais je ne vois pas comment on peut s'en sortir sans se réveiller d'abord de ses illusions et accéder à une véritable réflexion critique qui ne soit pas la simple répétition de mots d'ordre et la croyance dans je ne sais quel miracle qui nous sauverait de notre situation (que ce serait juste une question de volonté et de conviction). Il est certain que jouer sur l'émotion et les grands mots est plus adapté aux vidéos ou à chauffer les foules comme dans les églises charismatiques. Mon modèle à moi, c'est plutôt une émission comme Corpus Christi qui affiche une phrase, analysée ensuite par des exégètes de différents bords et non les monologues vengeurs, mais c'est plus de travail, c'est sûr...

          • "La rhétorique exige, pas seulement en politique, un ton assuré et séducteur".
            C'est un point de vue, mais c'est le genre de ton qui éveille toute ma méfiance et aurait plutôt tendance à me faire fuir. Ce qui anime l'orateur, aussi maladroit soit-il à l'exprimer, retient mon attention.
            Sans vouloir vous gêner, je vous trouve plutôt télégénique, avec votre tignasse à la Charlebois, et vous ne vous exprimez pas si mal que ça.

          • En dehors du fond, je trouve la forme sympa avec en second plan les murs de pierres, leurs anfractuosités tordues, les chats et la campagne qui imprègne.

            Mais ce n'est que mon avis, j'ai toujours été un fan des murs de pierre et je ne sais toujours pas pourquoi. Peut être que c'est parce que s'y trouvent des lichens, des insectes, des oiseaux, des plantes...ou des chats.

          • Charlebois, c'est quelqu'un que j'ai trouvé extraordinaire jusqu'à "ordinaire" qui sonnait si juste mais après il est devenu tellement insipide. Ma chevelure n'est quand même pas comparable. Sinon, moi je me trouve tellement mauvais, comme je n'ai jamais vu personne en vidéo si mauvais, que je me dis que ce doit être juste une question de narcissisme mais quand même, c'est comme quand j'avais fait une tournée en Belgique où j'avais beau avoir dit que j'étais nul à l'oral, celui qui m'avait invité était on ne peut plus déçu... On peut trouver bien ce que je dis, on ne peut dire que ce soit satisfaisant mais peu importe (on peut même valoriser ce non-spectaculaire).

  2. bien franc du collier , mais décontextualisé de votre site internet j'imagine qu'on ne doit rien comprendre quand on arrive de nulle part comme un cheveux sur la soupe !! sinon bien utile , bon timing ... j'espère qu'ils vont faire un méga montage , mais c'est pas simple à scènariser ( trop de lièvres à la fois ) dans un story telling général !!

    • c'est peut être juste la célébration du métissage de deux micro publics , ceux de jean (sur le revenu garanti )et de bosqué (sur le revenu de base) , il y en effet pas mal de formules de traduction , et on dévoile les arrières plans !! la mise en passerelle me semble impériale , au cœur de la vie intersubjective comme match de boxe , et en plus pour finir sur les alentours et les chats par plus d'accords que de désaccords ... une différence de vues et de stratégie .. qu'on les tentent toutes on verra bien ...

    • Il n'y aura pas, que je sache, montage de l'entretien dont forcément très peu sera retenu dans le film sur le revenu de base. Ce serait à moi de faire le montage (forcément minimum) mais il faudrait que je trouve le temps...

      La convivialité de la discussion est un peu trompeuse car nos divergences sont malgré tout importantes même si ce n'est pas tant sur l'objectif final que sur la faisabilité et les arguments moraux. Je renverse la plupart du temps ses arguments sur tous les sujets abordés (travail, don, etc.). Il est vrai qu'il me donne raison à chaque fois mais sans changer pour autant sa position de départ.

  3. après moi je trouve normal qu'on trouve cela décevant puisque que le mérite d'un ping pong cognitif à 3 , c'est d'induire la déception en politique car la vérité est bien en dessous de ce qu'on croit , car on ne sait que très rarement ce qu'on fait et qu'on a tous plus ou moins à se la raconter

    mais dans ce ping pong toutes les balles finissent par ricocher sur jean , l'insubmersible de la partie !! qui nous emporte tous à ses évidences !! quand nous et c'est tant mieux , on remonte le black panthers party !! un putain équilibre difficile à tenir entre la plume et le bidon d’essence .....

  4. Sur votre vision des RTT. Ce que vous dites est logique, si ce qui est produit n'a plus guère de connexion avec le temps, la notion de RTT perd beaucoup de son sens. Toutefois, vous ne parlez que de RTT qui réduirait le temps de travail de la journée. En fait, la plupart du temps, on ne touche pas à la durée journalière, ce qui dégage des jours de RTT, on peut même les accumuler dans des comptes épargne-temps. Ces jours de RTT peuvent être mis à profit pour développer des activités choisies ou rien. Enfin, on peut imaginer étendre la notion de RTT au delà d'une annualisation, par exemple disposer d'une année sur cinq pour faire ce qu'on veut.
    Moi je milite plutôt pour qu'un domaine d'activités sociales se structure et soit capable d'accueillir ces RTT productifs, parce que je crois qu'il y a beaucoup de travail social qui est en souffrance, qui n'est plus fait par les familles et qui est mal fait par les entreprises sociales (aide à la personne ou autre), et qu'il me semble que tout le monde devrait s'y coller.

    • Que l'on compte en heures ou en journées, cela reste dépourvu de sens quand on doit juste fournir un produit. C'est aussi la programmation qui influence mes conceptions là-dessus puisque le temps passé sur un problème informatique (comme toute autre réparation) peut aussi bien être d'un mois que juste quelques heures lorsqu'on l'a déjà rencontré et bien identifié. Il y a certainement des gens qui pourraient être pour ce partage d'activités et des secteurs où la RTT (voire le mi-temps) peut garder un sens mais je ne crois pas que ce soit majoritaire et il y a des activités qui mobilisent tout notre temps. Les jours de RTT tout comme les années sabbatiques posent la question de la continuité (de la relation client par exemple) ce qui peut nuire au service et désorganiser des entreprises. Il est dommageable d'avoir des conceptions trop globales et universelles, où l'on arrange les choses dans sa tête sans prendre en compte la diversité des situations et des aspirations. En tout cas, je crois bien que c'était la dernière loi de réduction du temps de travail, qu'il n'y a aucune chance qu'on obtienne une nouvelle réduction générale et plutôt des retours en arrière (comme après le vote des 40 heures le temps de travail a été réaugmenté pour la reconstruction ne devenant effectives que bien plus tard). Il n'y a pas plus de chance qu'on obtienne un revenu de base sauf que là, au contraire de la RTT, la pression des faits devrait l'imposer.

      Quand j'étais chez les Verts, j'ai défendu les 32h mais d'une part pour créer des emplois alors que le chômage explosait et pour réduire la semaine de travail d'une journée, économisant le transport notamment. Ce n'était déjà pas réaliste mais, à part le chômage de masse, la situation a bien changé, le numérique envahit tout et la loi sur les 35h n'a pas été du tout l'idéal qu'on rêvait, ayant été le cheval de Troie de la flexibilité et les emplois créés sur le moment n'ayant pas d'effet durable. Il y a vraiment un fossé entre l'utopie qu'on se fabrique et la triste réalité...

      • Bon, on n'est pas d'accord. La très grande majorité des emplois est compatible avec une RTT, et on est encore très loin du travail autonome majoritaire. Même dans les contrats 35h, il y a des dispositions en forfaits de jours qui sont très souples. Ce n'est pas aussi uniforme que ça. La flexibilité a du bon si elle permet une adaptation à une charge de travail variable. Pour des postes ouverts au public, la RTT permet d'ouvrir un jour de plus ou selon une plage horaire plus importante avec un petit pourcentage d'emba

        • ...d'embauches en plus.
          Je ne suis pas certain que nous ayons vécu la dernière RTT, peut être avec une nouvelle extension de la flexibilité, mais de toutes façons, le travail autonome est beaucoup plus flexible.
          Ce que je ne vois pas, c'est comment on va s'organiser pour faire tout le travail social dont on aurait besoin, c'est pour cette raison que j'ai proposer de combiner les RTT avec du travail social en contrepartie.

    • j'ai écouté. Ben j'ai trouvé qu'il n'y avait pas un cheveu entre Baptiste et Christine sauf sur la vision et les intentions, mais chacun sait ici que les intentions sont secondaires.
      Je crois, en définitive, qu'il faut prendre le revenu d'existence de 800 euro qui serait matériellement possible aujourd'hui si on en croit Christine Boutin. Nul doute que l'effet pervers souligné par Michel Husson, à savoir une baisse des salaires, se produirait, et alors? Il est possible de démarrer beaucoup de projets avec 800 euro à plusieurs, de le compléter par une monnaie locale pour en faire un revenu garanti. Ce n'est pas l'idéal du tryptique défendu ici, mais ce n'est pas contradictoire.

    • J'ai trouvé effectivement que seule Christine Boutin avait un discours cohérent et combattif bien qu'avec des arguments purement moraux. Le pauvre Baptiste Mylondo ne voulait pas apparaître trop proche de Boutin mais sa position maximaliste est complètement irréaliste, c'est Noël tous les jours et en même temps la décroissance !

      Quand à Michel Husson dont je dis tout le mal que je pense dans le post suivant, il était fidèle à lui-même, ne voulant pas céder sur le plein emploi ce qui serait comique s'il n'y avait tant de chômeurs et d'exclus mais dans sa tête, ces gens là devraient avoir un emploi, on ne sait comment sinon par la RTT peut-être (30 heures), ce qui est une illusion. Il est vrai que je peux partager certaines de ses critiques auxquelles mes propositions me semblent répondre mais, en tout cas, il n'a pas évolué d'un pouce alors que le débat se fait plus insistant sur le revenu de base.

      De là à s'imaginer que, parce que Boutin ou Villepin défendent un revenu de base, on y serait presque alors qu'ils ne représentent rien...

      • Il y a quand même beaucoup plus de monde à défendre ce revenu que ces deux là, et c'est un mouvement mondial qui traverse tous les courants politiques avec quelques expérimentations. Je crois que celle de Namibie dont il a été question hier est très positive, mais sans doute pas complètement transposable.
        Dans votre schéma de revenu garanti, je ne vois pas ce qui poserait problème avec ce revenu de base qui pourrait constituer la partie nationale du revenu garanti dont vous parlez, il ne resterait alors plus qu'à compléter ce revenu avec un revenu en monnaie locale étayé par une participation à la coopérative municipale.

    • un soir de grâce à 33 bordo les mecs sous ho à l'hp , hissent ( même à leur insu dans ses petites bévues énormes et cette folle envie de vivre et de parler !!) encore plus haut le drapeaux !! hilare sur le toit du monde pour gueuler et bousculer dans la rue et dans la biture : les ongles couleur bitume , et les rois mages qui te suce la queue et la tise comme 2 pingouins sur la banquise !! code bar zélé ....

      https://www.facebook.com/events/199276153592692/permalink/202970456556595/

      Sur ce qui m’a été donné de voir ce qui me semble le plus prometteur c’est les expression de pensées spontanées, même à être contenu dans le petit carcan de ces cours alternatifs que l’on voit fleurir dans les campus occupés. Il y faut juste un peu plus de consistance pour rendre l’université vraiment contemporaine et populaire, critique et transversale.

      Le projet de faire une autre université.

      Il arrive un peu à l’issue de toutes les mobilisations étudiantes que j’ai pu connaître ( 1995, 1998, 1999, 2003, 2006) de formuler , au delà de la critique des réformes en cours au sein de l’université ( CIP , rapport Attali , plan U3M , réforme LANG , réforme FERRY , CPE , projet PECRESSE), le projet de faire une autre université , d’affirmer une positivité des luttes , localement , et prendre le « cœur » de ce qui fait la vie universitaire , le rapport au savoir , pour enfin dire ce que nous voudrions , ce qui nous est possible d’envisager . Ce projet qui arrive souvent en bout de course émerge cependant pendant les luttes sociales et se décline souvent sous le motif de la réappropriation de l’université, en prolongement d’une réappropriation partielle, qui a lieu pendant les luttes, lors de l’occupation d’un local, de l’animation d’un lieu de lutte, d’informations « alternatives », et de vie collective. C’est aussi surtout l’amorce de prise de conscience qu’entre l’hypocrisie de l’état, le carrière des profs et l’utilitarisme des étudiants, il n’y a pas de place pour une réelle transmission du savoir, qui guide aussi l’envie de faire autrement ou défaire l’université.

      Une autre voie d’accès à ce genre de projet est obtenue sous le vocable « d’université populaire » qui vient du mouvement de l’éducation populaire qui a , par l’intermédiaire des bourses du travail , accompagné le mouvement ouvrier des 2 siècles précédant et ce voulait un outil d’émancipation pour les ouvriers . C’est un mouvement qui reprend un peu des couleurs ces dernières années sous l’impulsion de l’alter mondialisme où des organisations comme ATTAC et de petit philosophes médiatiques (comme Michel ONFRAY à Caen) proposent une transmission formel d’un certain nombre de savoirs dit « critiques » où peu transmit ailleurs notamment par les institutions étatiques. L’accès à ces savoir sont souvent gratuits, non sanctionné par des examens et ont plutôt pour vocation de sensibiliser le citoyens sur les problèmes actuels et le plus souvent politiques.

      Cela me semble surtout montrer qu’il y a une réelle demande philosophique et politique, ou demande d’élucidation. Demande à laquelle répondent les initiatives mentionnées ci-dessus. Mais de façon générale c’est la question de la science et de la démocratie qui se pose inlassablement depuis Socrate et l’antiquité Grecque dans leur opposition à la démagogie et aux préjugés du sens commun. (À notre insondable bêtise). Elles ne peuvent pas se réduire aux mouvements de foule ou de mode mais exige organisation et médiations face à la complexité et compte tenu de notre rationalité limitée. Car en plus il faut reconnaître qu’il y a un véritable mur de la complexité qui ne peut passer la rampe d'un large public, de même que nous vivons tous dans une saturation de l'information qui est bien réelle : impossible de tout lire, de répondre à tous, de suivre toutes les évolutions en cours. Ce sont des contraintes cognitives et temporelles qu'il ne sert à rien de nier mais, s'il faut les reconnaître, ce n'est pas pour tomber dans le fatalisme ou l'utopie, c'est pour corriger le tir, surmonter nos échecs, s'organiser en conséquence.

      La solution de nos limites cognitives, n'est pas la production de nouvelles informations alors qu'il y a déjà une telle surproduction, c'est l'organisation au service de projets collectifs, comme le savent les entreprises et comme nous l'apprennent la théorie des systèmes ou la cybernétique : ce sont les finalités communes qui orientent les flux, sélectionnent les informations pertinentes et mobilisent les ressources dans une "direction par objectifs", objectifs impossibles à atteindre sans cela. Contrairement à l'opinion commune, les organisations (apprenantes) sont d'abord des structures de traitement de l'information, constituant une mémoire collective, permettant de rassembler, stocker, filtrer, valider, répartir l'information et optimiser son traitement, améliorer les temps de réaction en fonction de l'objectif commun. Pour cela, les processus cognitifs consistent à éliminer les informations inutiles (le bruit), raréfier, sélectionner, synthétiser et hiérarchiser l'information, amplifier les événements les plus pertinents. Cela suppose une division des tâches et une organisation en niveaux hiérarchiques avec des noeuds de concentration et de distribution de l'information, avec des médiateurs, des traducteurs, des facilitateurs, des "portails" mais aussi des décideurs (positions inévitablement disputées).

      Donc plus qu’une université alternative, vaudrait t’il mieux prendre le parti de construire une organisation apprenante, faisant une large par à l’autodidactie et l’éducation mutuelle. Pour les plus déterminés, et là où nous nous trouvons, ce sera le travail des prochains mois et des prochaines années. Et ce petit article tient lieu d’invitation au travail et à la rencontre pour se grand chantier.

      Le rapport au savoir dans l’éducation nationale est absurde.

      Par rapport au savoir, il faut entendre ce qui se transmet, comment on le transmet, et pourquoi ? Tout autant que l’attitude des intéressés face à ce même savoir, le « métier » d’étudiant, comme le « métier » d’enseignant.

      La transmission est un problème en lui-même très complexe. Il y a la transmission aux générations futures , et qui dépend d’une conception de l’avenir ( du travail le plus souvent) tout autant que de l’état de la recherche et du rapport entre savoir mis à jour par la recherche et savoir transmit , c’est le rôle sinon du prophète ou du messie du moins celui de l’enseignant chercheur ( dont la vérité n’est pas révélé , mais validé , selon des critères qui font consensus à un moment donné, par la communauté universitaire) . il y a également la transmission à l’adversaire , qui est prise en charge par le traître, qui peut être considéré comme une figure partielle de la dialectique , de l’homme qui dans le temps va se contredire. Il y a ensuite une dimension formelle dans la transmission, par exemple les cursus, tel qu’ils sont établit tous les 4 ans des les plans quadrillenaux, qui visent la transmission explicite de savoir, savoir faire sous la forme d’enseignements (où l’on vise à faire connaître par le signe). mais il y a aussi une transmission informelle par exemple le bénévolat des étudiants , qui participent à des associations , des collectifs militants , … , acquièrent un certain nombre de compétences complexes ( relationnelle , communicationnelle , organisationnelles , existentielles , … ), qui parfois ne sont même pas attendus ou voulu, sans pour autant que cela passe par un enseignement formelle , mais seulement par des expériences .une expérience de lutte peut s’avérée à cette égard très formatrice. Il faut noter que la simple suivit des cursus formels, à l’université, permet l’acquisition de compétences informels (docilité, politesse et savoir vivre? flexibilité, utilitarisme, …).

      Le « comment » semble se décliner en cours magistrale ou séminaire et travaux dirigés, travaux pratiques, pour la dimension formelle, et en « débrouille toi par toi-même » pour le reste. Le cours magistrale c’est pile poil taillé pour les mandarins (pour leur misérable ego) et cela répond aussi à l’université de masse. On peut toujours le critiquer , notamment pour ses effets dépersonnalisant dans le rapport au savoir , mais aussi parce que les professeurs qui se prêtent à ce jeux refusent souvent de donner leur cours dont ils lisent souvent simplement une version écrite , pour des raisons étranges de droit d’auteur (?). Cela serait sans doute bien plus efficace de publier ces cours sur un énorme forum de discussion, ce qui laisse la par belle aux commentaires et autres réponses écrites, et à un échange plus constructif. Mais de façon générale ce qui est dénier dans le système éducatif c’est la possibilité, si riche, que les étudiants, lycéens, puissent aussi avoir quelque chose à transmettre. L’éducation mutuelle, pourtant si efficace et tellement plus désirable, où tout savoir su et maîtrisé est un savoir transmit, est bien le refoulé du système éducatif. Sans doute que les TD et le TP sont nettement plus participatifs, mais dans l’ensemble chacun rechigne à voir, que, comme l’a bien montré CASTORIADIS, développer l’autonomie de chacun c’est considérer chaque étudiant comme l’agent essentiel du développement de son autonomie, ce jeu, souvent tragique, où chacun peut en devenir le héros. Ce qui est très loin de cette sorte de dressage adaptatif passivant où les usagers sont plus consommateurs que sujets d’apprentissages, et où l’enjeu est plus l’initiation brutale aux tristes vertus du salariat qu’a celle des subtilités de l’intelligence humaine.

      Quant au « pourquoi » il est extrêmement contradictoire mêlant dans la formation des futurs travailleurs « autonomies » et « aliénation », ces deux termes étant eux même entendus comme équivoques, par exemple pour l’autonomie, selon que l’on veut la liberté du citoyen, ou celle de la marchandise, on fera tout à fait le contraire dans la formation. Les « démarches qualité » qui font depuis quelques temps leur apparition dans l’évaluation des agents du système éducatif, comme c’est depuis très longtemps le cas dans l’industrie, inaugurent à l’université, par cette mauvaise cybernétique (celle du pouvoir), un système où tout le monde contrôle tout le monde sur des finalités qui ne sont définis par personne. Dès lors la question ne semble plus être que celle du perfectionnement de son aliénation et de sa barbarie éclairée au gaz ?

      Ensuite à l’heure de la massification des études ( c’est vrai qu’il n’y a pas eu de véritable démocratisation du savoir, Internet est peut être bien plus efficace que l’université française sur ce point mais sans pouvoir vraiment branché ce réseau sur le dernier terminal ( nous les humains collaborant), et qu’un projet alternatif devra pouvoir relever ce défi) la transmission de l’information est problématique à l’heure des foules sentimentales : le message doit être simplifier pour être entendu par tous . Si bien que comme dans les foules, l’université est le règne de la médiocrité, des simplismes, des dogmatismes en tous genres. Et cet isolement dans la masse vaut tous les isolements du monde, qui constituent pourtant le pire des peines sociales.

      Dès lors pas étonnant ce « malaise » étudiant , rien est fait à l’université pour y remédier ( du suicide aux maladies mentale , en passant par la précarité , à l’heure critique de l’entrée dans la vie ) , c’est peut être la convivialité qui fait le plus défaut. Pas étonnant non plus que les étudiants ne lisent presque pas, écrivent peu, et sont si peu nombreux à être vraiment passionné par un champs de savoir.

      Et puis il y a cette difficile question de l’avenir qui reste toujours ouverte, contradictoire et difficilement prévisible, mise à part pour l’évolution des techniques, et où les usagers de l’université ont tout autant leur mot à dire que le reste de la société qui finance cette charmante petite entreprise. Dans un contexte historique, où l’avenir est plus incertain que jamais, le plus décisif est sans doute de prendre position sur l’avenir et d’en éclairer les possibilités, les nécessités et les illusions, notamment sur l’avenir du travail pour qui passerait par l’université. Il me semble que les étudiants devraient davantage se recentrer sur cette question, pour appréhender tout le reste, qui est fort complexe et où toutes les questions font un peu système (l’histoire). Nous demander déjà comment à titre individuel nous envisageons l’avenir, nos projets autant personnels que collectifs, et en fonction de ce qui déjà nous relie ou nous sépare. Il faut libérer la parole si ce n’est pas déjà fait. Et ne pas avoir peur de prendre le temps nécessaire quitte à passer de temps à autre par l’écriture et la correspondance, en plus des relations de face à face.

      Je ne peux que vous rejoindre le texte que j’écrivais il y a quelques mois, à l’occasion des dernières mobilisations étudiante de novembre 2007, et que j’avais posté sur le site dissensus.org (qui pourrait commencé à être cette fameuse « université critique et populaire ») où figure un lien d’un article sur l’avenir du travail du site Web de Jean ZIN qui lui aussi est une université critique à lui tout seul.
      Voilà ce que je disais à l’occasion d’effets d’annonces (une histoire de gros sous, lorsqu’ils disaient qu’ils allaient mettre le paquet sur l’université, j’imagine que c’étais encore une blague de plus) de la ministre Pécresse suite à la mobilisation étudiante. :

      "Ces questions matérielles ne sont pas négligeables. Cela dit même de ce côté là je crois qu’on est encore loin du strict nécessaire, pour que les conditions faites aux étudiant soient un minimum supportable. Cela dit c’est vrai que (à la demande de Julie COUDRIE de la confédération étudiante) la ministre a décidé de faire de l’insertion professionnelle des étudiants la 3ème priorité de cette loi "d’autonomie".

      le problème c’est que personne semble en mesure de dire ce que deviennent les étudiant à la sortie de l’université . La jeunesse est quand même là avec les femmes pour supporter l’ensemble de la précarité sociale. Il y a sans doute ceux qui arrivent à rentrer dans le salariat (70 % des embauches s’y font en CDD) dans les services j’imagine (banques assurance, ...) qui ne doivent pas rigoler tous les jours de voir leur formation avoir si peux de lien avec leur CDD. Il y a aussi ceux qui rentrent dans la fonction publique mais travailleur pour l’éducation nationale où les collectivités territoriales ce n’est guère plus bandant et il y a finalement peu d’élus. Enfin il y a ceux qui vont se retrouver, une fois atteint fièrement l’age de 26, dans le RMI. Ceux là, qui aujourd’hui se voit condamné au précariat dont on les fait rentrer à coup de pied dans le cul, doivent comprendre ce que c’est que l’insertion professionnelle (tout autant que les chômeur en fin de droit
      qui se font radier à la moindre suspicion de fainéantise).

      Et quand on voit ce que nous promet Sarkozy, avec le contrat unique (qui n’est rien d’autre que le démantèlement quasi complet du code du travail sans aucune contre partie, à l’inverse de la flexi-sécurité scandinave) ou la fusion ANPE/ASSEDIC qui pourrait bien engrosser encore un peu plus le nombre des sans droits et des suicidés ... on se demande si on ne va pas tout simplement, mais progressivement, rétablir l’esclavage le plus sauvage. C’est bien le triste avenir du travail entre abou graïb et guantanamo. ?

      à l’inverse de ces éléments bien connus il faut voir aussi que le travail à changé radicalement . Il devient de plus en plus collaboratif, discontinu, exige de nous créativité et autonomie et se doit d’être passionnant. C’est encore une réalité très minoritaire (qui concerne peut être justement la catégorie des post étudiants rmistes que je citais plus haut, ceux qui aspire au travail autonomes et au professions libérales pour tous pour réaliser des projets qui les passionnent), mais c’est une réalité en très forte progression, si bien qu’on peu penser qu’a l’avenir c’est ce qui va l’emporter. Ceux qui se lancent dans cette voie, du fait que les rapports de productions sont inadaptés, le font au prix de sacrifices considérables (précarité, isolement,...) alors qu’il sont bien les acteurs de la nouvelle économie de la connaissance et de la richesse de demain. C’est là qu’on pense tout de suite à la nécessité de protections comme le revenu garanti (suffisant et inconditionnel). Si cette idée à encore bien du mal à s’imposer on peut penser qu’elle finira par s’imposer car c’est au moins une nécessité économique (il y a bien d’autres justifications) de continuer à développer les forces productives.

      Mais de façon générale c’est en repensant la réalité du travail et ce qui est nécessaire, possible et souhaitable dans la transformation des rapports de productions que les étudiants (est les autres, je pense aux auditeurs libres, au simple quidam en questionnement, à l’homme studieux quel qu’il soit) auront une chance de repenser la question des apprentissages et de l’université.

      Je me doute bien qu’entre le carriérisme des profs et l’utilitarisme des étudiants (sans parler des syndicats) il ne doit pas y avoir beaucoup de place pour une telle réflexion. Si cela concerne et intéresse un petite 50 aine d’individu, sur bordeaux, ce sera déjà très bien.

      pour celles et ceux qui voudraient amorcer un début de réflexion je vous indique le lien vers un article qu’a fait jean Zin : c’est une critique virulente du livre d’Attali , "l’avenir du travail" , c’est très bien écrit et très stimulant pour qui voudrait bien comprendre que les étudiants passionnées d’aujourd’hui ( et ils ne doivent pas être si nombreux que ça) sont les travailleurs autonomes de demain , et toute le richesse de ce pays où la connerie ce porte un peu trop souvent en médaille . :

      http://jeanzin.fr/index.php?post%2F2007%2F08%2F03%2F106-critique-de-l-avenir-du-travail

      "

      Le travail autonome, c’est tous les indépendants qui subissent aujourd’hui la précarité de plein fouet : agriculteurs, créatifs, journalistes et autres intellos précaires, informaticiens, autres professions libérales, services à la personne….

      Un enjeu de l’époque serait de créer une organisation des travailleurs autonomes (OTA) pour développer des revendications en liaison avec ces professions, revenu garanti suffisant et inconditionnel, relocalisation de l’économie, gratuité numérique … voilà encore une invite à ceux que ça intéresse.

      Cela dit même si ce volet sur le travail autonome est décisif, je n’oublie pas que le salariat constitue l’essentiel des embauches. Et qu’il ne disparaîtra pas du jour au lendemain. Il faut bien reconnaître qu’il s’est considérablement dégradé (parfois jusqu’à la torture mentale) et que les nouvelles embauches de salariés se font en CDD voir en temps partiel subit, même si le CDI reste encore la règle de façon générale. Ici, face à un travail de plus en plus discontinu , il faut bien penser une continuité de revenu , au moins sous la forme de minima sociaux et de chômage , à défaut d’un réel revenu garanti . L’idée d’une sécurité sociale professionnelle, portée par la CGT, est séduisante, mais le problème est qu’elle laisse de côté tous les « sans-travail ». La RTT peut aussi être envisagé pour améliorer les conditions de travail, mais il vaudrait mieux voir au cas par cas plutôt que de pondre une loi uniforme pour tous, ce qui s’avère assez inefficace et peu créateur d’emploi, comme on l’a vu avec les 35heures. Enfin l’augmentation des bas salaires, des minima sociaux et du chômage, dans un premier temps, doit être encourager : cela pourrait même s’avérer décisif pour relancer l’économie dans le contexte de la crise présente. Comme on ne peut augmenter le coût du travail dans une Europe et un monde livrée au libre échange et au dumping social et monétaire, il faudra sans doute augmenter TIPP et TVA et diminuer les charges sociales en exigeant que les patrons augmentent les salaires, et avec le reste des recettes augmenter significativement minima sociaux et le chômage. Bien d’autres mesures peuvent être envisager pour ré humaniser le travail salarié.

      Enjeux locaux des mobilisations. Un projet à méditer pour cette année !!

      • Sarkozy a embastillés nos rêves dans un sarko-phage on est pas à l’abri d'une erreur, d'une terreur ou d'un dérapage !! il faut bien négocier le virage et pour cela rallumer les étoile , dans l'Hacienda de nos vies et de nos envies !! électriser le lien entre ce qu'on vit et ce qu'on pense , avec les pirates , les vandales loufoques on s'active la nuit pour un peuple d'ombres ! pas une gabegie mais des poseurs de bombes !! les pirates , avec leurs jeux, leurs feux et leurs vaisseaux de combat !! c'est qu'ils sont les seuls à rester crédible quand on est cernés par les cibles et qu'il faut avoir dans la bouche la bonne bite et dans la poche la bonne bible , quand sans soins et sans sécu nos dents se décrochent et qu' un kiss dé de la BAC 't enfonce , dans la ure et dans la biture ! , un doigt dans l'anus !! à toute cette merde , je les balancerais tous en opus sur un beat basique !! depuis la punchline de mes catacombes quand le cercueil se referme sur la tombe ! nous on tire la chasse , on déchire le voile car tout est faux : plus rien ne tiens et cette société ( au stade du spectaculaire désintégré et de la crise systémique ) et cette civilisation moribonde devront passer la main ( et pépé et mémé rétrocéder les clés et effacer l'ardoise intergénérationnelle ) en s'anéantissant (en anéantissant le néant ) vers un principe de développement supérieur !! avec **une autre idées des vraies richesse de la valeur du sens et de l'esprit , une autre comptabilité publique et privé pour une valeur à l'avenir plus verte , désirante et numérique, pour passer d'une logique d'agriculteur qui se moque de la santé de son bétail mais ne voit que ces rendement à une logique d'apiculture spécialiste du "care" , et garant de la santé de ses population et de la facture écologique ( insupportable , c'est le système qui est mort et en crise final ) quand les abeilles auront toutes été décimées !!

        antyphon d'abder - le prince noir -pas un soleil mais une autre étoile noire !!!

  5. Bonsoir,
    Après avoir écouté cette discussion avec intérêt, je vous propose de lire le projet "L'emploi conçu comme un droit" porté par ATD Quart Monde :
    http://www.atd-quartmonde.fr/L-emploi-concu-comme-un-droit,2747.html

    C'est un projet d'expérimentation sur des petits territoires afin d'organiser l’économie locale pour qu'il n'y ait plus de personnes privées durablement d'emploi. C'est un sujet qui est très complémentaire avec celui du revenu de base dans le sens que le revenu de base à besoin selon nous, d'être compléter par une véritable organisation de l'économie afin de s'assurer que tous ceux qui souhaitent travailler doivent pouvoir obtenir un emploi, sans cela on risquerait que les plus faibles soient encore et de nouveaux laissés à coté de la société.
    J'ai par ailleurs l'impression que l'idée de la coopérative municipale exposée dans le sujet n'est pas trop éloignée des entreprises conventionnées citées dans ce projet

    • Cette approche territoriale de projet sur la base d'expérimentations me semble être une voie clé du problème : constater que nos sociétés sont en incapacité durable d'intégrer l'ensemble de la population , soutenir financièrement ces "exclus " grâce à des fonds existants ou/et à mobiliser , réémergence de l'idée de projet de territoire auquel ils participent activement, leur positionnement les faisant des moteurs du changement .
      Le "hic" : Ces expérimentations doivent s'appuyer sur la prise de conscience des décideurs locaux et nationaux de leur incapacité chronique à résoudre des problèmes insolubles parce que structurés par l' organisation socio -économique actuelle; de la richesse créatrice des personnes quel qu'elles soient , de tout l'intérêt de la notion de territoire à aménager ,organiser ,développer solidairement comme réponse aux enjeux socio et écologiques.
      Elles peuvent aussi s'intéresser au travail autonome soutenu par un revenu de base , à une redistribution innovante de l'accès aux ressources locales supports indispensables de tout travail de production ;
      les monnaies locales et coopératives municipales trouveraient toute leur place dans ces politiques locales.
      Ce type de démarche a le grand intérêt de ne pas entrer en conflit frontal avec le système , d'utiliser les ressources financières qu'il produit , ces expérimentations pouvant être perçues et expliquées comme des soupapes de sécurité utiles au bon fonctionnement du système ; elles sont bien plus que cela : des chevaux de Troie du changement.
      Elles peuvent s'inscrire dans les cadres institutionnels (communes ,cc de communes, pays) et règlements existants (expérimentions ); elles ont donc le grand intérêt d'être publiques.

    • Merci pour l'info, il y a effectivement des convergences témoignant simplement des mêmes problèmes à régler (il y a aussi des convergences avec les coopératives d'activité et d'emploi, les sociétés de portage et le coworking aussi bien qu'avec les SEL ou les fab labs). Je ne peux qu'encourager ces expérimentations et les "entreprises conventionnées à but d'emploi" pourraient être utiles dans la mise ne place de coopératives municipales.

      Il y a aussi de nombreuses différences, la coopérative municipale étant bien plus ambitieuse (sans doute trop) voulant s'adresser aussi à d'autres publics que les exclus (moins stigmatisante donc), prenant plus en compte le numérique (fab labs, etc.), étant complétée par des monnaies locales (échanges locaux) et s'intégrant plus à la démocratie locale.

      Aucune objection ici à la proposition d'ATD qui a le mérite effectivement d'être une approche territoriale et qui peut préparer le terrain à des projets plus ambitieux et systémiques. Le plus important, c'est de constater comme pour le revenu garanti qu'il ne s'agit pas de fantasmes utopiques mais de l'insistance de besoins réels qui s'imposent de plus en plus dans le débat au fil du temps et qu'il faut arriver à traiter, trouver les moyens d'y répondre.

      Bien sûr il y a le risque réel du workfare, que cela se résume à mettre les assistés au travail (à la sauce Wauquiez) très loin du travail choisi, du développement humain, de l'autonomie de la personne et du nouveau système de production post-industriel mais, là aussi, on peut compter sur le fait que cette approche répressive butte sur les nouvelles conditions de production et on sait bien que l'histoire avance le plus souvent par son mauvais côté...

      • "Il y a aussi de nombreuses différences, la coopérative municipale étant bien plus ambitieuse (sans doute trop) voulant s'adresser aussi à d'autres publics que les exclus (moins stigmatisante donc)"
        C'est sans doute ce point qui révèle le coup d'avance des coopératives municipales. On est plutôt encore seulement dans l'idée de secourir les plus en difficultés, ce que je ne peux que soutenir, bien sûr, mais on n'imagine encore pas vraiment que la transformation du travail en cours va toucher tout le monde.

        • Merci pour vos réponses mais je tiens à préciser que ces entreprises conventionnées ne sont seront pas réservées aux plus exclus. Même si c'est ATD Quart Monde qui initie ce projet, ces entreprises emploieront tous ceux qui sont aujourd'hui privées durablement d'emplois ou obligés de faire du travail précaire. Cela concerne beaucoup de monde et d'une grande diversité sociale. Ces personnes privées durablement d'emplois seront donc en partie payées grâce à la réallocation des aides de la solidarité.
          D'autres part, ce n'est pas par qu'elle incluera ces personnes qui représentent de nombreuses compétences, que l'entreprise conventionnée excluera les autres. Si l'entreprise à besoin, d'un comptable, d'un graphiste, d'un commercial, ou d'un informaticien, ils pourront bien sur travailler dans cette entreprise mais seront financés non par la réallocation des aides mais par l'argent généré par l'activité de l'entreprise. Je trouve que ces entreprises sont donc bien moins excluantes et stigmatisantes que vous le dites car pensées dès l'origine dans cette ambition de durée et de solidarité, et de l'emploi pour tous ceux qui le souhaitent.Il ne s'agit pas de secourir les plus en difficultés mais de miser la dynamique positive du partenariat avec tous.

          • Par ailleurs nous sommes aussi très favorables au développement des monnaies locales qui seront des atouts pour nos deux sujets.
            Quant au Fat lab, farm lab, ma crainte est toujours que ces nouveaux concepts se développent et se pensent dès leur origine avec ceux qui ont le plus de facilités (à parler, agir, se déplacer, conceptualiser, ...) et par conséquent laissent à l'écart ceux qui n'ont pas toutes ces facilités. Etant pensés et montés sans eux ces fat lab ce feront finalement aussi sans eux. Mais ce n'est qu'une crainte (un peu fondée sur l'expérience quand même !) et j'espère me tromper car sinon je trouve ces initiatives éclairantes et enthousiasmantes pour de nouveaux possibles et de nouveaux lendemain loin de "l'argent roi".

          • Je ne veux pas opposer les 2 approches qui peuvent au contraire se conforter l'une l'autre mais il est certain que je me fonde sur une analyse plus globale des évolutions de la production et de la transformation du travail ainsi que de la place de plus en plus centrale du local dans l'économie globalisée mais il est incontestablement utile de commencer par des expériences plus partielles dont l'intérêt principal me semble, comme je l'ai dit, de confirmer le besoin de ces structures qui ne sont pas des fantasmes d'intellectuel. Il faut se réjouir des convergences, y compris sur les monnaies locales donc (qui ne sont pas un détail pour trouver des débouchés locaux) et même des différences de point de vue subjectif qui cernent mieux l'objectif à atteindre mais le fait que le projet vienne d'ATD le connote forcément du côté des exclus (et donc stigmatisant) - si cela ne concernait pas en premier lieu les exclus, ATD ne serait pas légitime à porter le projet. Cela n'empêche pas de trouver des alliances au-delà et il est excellent qu'ATD ne se limite pas à ces populations les plus défavorisés. Je ne pense pas qu'il y ait sujet à polémique et je ne peux que soutenir votre initiative.

            Quant aux Fab Labs, ce sont des outils et leur intégration à une coopérative municipale garantit qu'ils ne seront pas au service exclusif des plus compétents. Fournir à tous des moyens de production (et de s'en servir) est un aspect essentiel de la sortie du salariat et d'un autre système de production, surtout, il faut tenir compte de l'évolution technique, on ne peut ignorer le déferlement du numérique, ce n'est pas la dernière guerre qu'il faut gagner mais la prochaine. Cela donne incontestablement un aspect plus séduisant à ces structures et attire un autre public, points positifs à ne pas négliger.

      • @Frédéric
        Je cite le projet:
        "À partir des compétences des personnes, les entrepreneurs rechercheront dans l’ensemble des travaux utiles répondant aux besoins des divers acteurs du territoire (habitants, entreprises, institutions…), ceux qui conviendront à la personne pour créer l’emploi. Ces travaux partiellement solvables et par conséquent non concurrentiels avec l’économie de marché"

        Alors que la coopérative municipale est d'emblée DANS le marché et vis à couvrir aussi bien des besoins locaux que des débouchés non localisés. Ce qui est localisé avec la coopérative municipale, c'est l'organisation, mais pas ses débouchés. Jean me corrigera si je dis des conneries.

  6. Un peu de métaphysique bouddhiste, âme ou information versus matière capital ?

    http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4718562

    Sinon, l'un des problèmes de l'économie actuelle est l'évaluation du capital productif qui est en fait devenu immatériel, d'où le bug de la bulle internet début 2000. Des goodwills basés sur très peu d'actifs matériels à part quelques ordis, chaises et bureaux, mais plus de terrains, bâtiments, machines lourdes ou stocks. Ces évaluations capitalistiques sont de plus en plus spéculatives car de plus en plus immatérielles, brevets, parts de marché, know how...

  7. Un de mes points de désaccord avec Gorz est de préférer le travail autonome à l'autoproduction mais l'un des promoteurs de la "psychologie positive" (qui n'est pas vraiment mon truc), Mihaly Csikszentmihalyi, a forgé un mot qui rassemble les deux comme "activités autotéliques", c'est-à-dire activités qu'on se donne soi-même pour but, rejoignant Aristote pour qui le plaisir venait de l'activité (aimer vaut mieux qu'être aimé) - à condition bien sûr d'atteindre son objectif ou du moins de ne pas échouer gravement sinon même de façon humiliante...

    Avec l'activité autotélique (l'expérience optimale), la vie passe à un autre niveau. L'aliénation fait place à l'engagement, l'enchantement remplace l'ennui ; le sentiment de résignation est chassé par le sentiment de contrôle, l'énergie psychique n'est pas orientée vers la poursuite de récompenses externes mais est utilisée de façon à favoriser l'épanouissement de soi.

    Il me semble que cela éclaire ce que Gorz appelait "voir le bout de ses actes" et "donner un sens à son travail", de même que la véritable aliénation dans la passivité plus encore que l'hétéronomie qui n'en est qu'une des causes mais dont le travail autonome nous délivre (et non la transgression).

    Il ne s'agit pas de chercher le bonheur, encore moins de se sentir obligé de positiver dans le malheur mais bien de ce qu'on peut appeler notre essence, qui n'est pas d'être-là mais plutôt d'ex-sister, de viser un au-delà absent et d'utiliser toutes ses ressources dans une inversion de l'entropie qui les justifient, manifestant ainsi notre réelle présence, moralité de l'existentialisme d'exercer ses facultés, de prouver qu'on existe, pas seulement en s'opposant mais en étant en conformité avec son être dans sa singularité, non pas tant libération de toute identité, habitude ou dépendance qu'activité effective à partir de ce qu'on est (de ce qu'on peut).

    Il n'y a pas à trop célébrer les plaisirs de l'activité pour autant en oubliant tous ses emmerdements (il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas de bêtise). On a appris qu'il y avait aussi une autonomie subie source de souffrance, de la fatigue d'être soi et que l'autonomie des individus est une production sociale (supports sociaux de l'individu). Il faut juste admettre qu'il n'y a rien qui vaille en soi qu'à prendre sens dans l'action (comme le ballon dans un jeu). C'est ce qui fait toute la valeur de l'autonomie dans le vivant et non de nous délivrer de toutes les contraintes et déterminismes pour une jouissance fantasmée et prédatrice. Autre façon de dire qu'il n'y a de vie qu'en évolution derrière la reproduction apparente des mêmes gestes, les organes inutilisées s'atrophiant (ne s'usant que si on ne s'en sert pas).

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