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Venu de la contre-culture, de l'hégélo-marxisme et de la psychanalyse lacanienne, occupé de musique, de peinture, d'écriture et d'informatique, je me suis engagé quelques années dans l'écologie, en créant le site "Écologie révolutionnaire" et chez les Verts où j'ai fait adopter le revenu social garanti avant de les quitter et participer à la création de la revue EcoRev' avec le soutien d'André Gorz. J'ai fait ensuite partie du GRIT, groupe de recherche inter et transdisciplinaire où j'ai approfondi, entre autres, le concept d'information et ce que devrait être l'écologie à l'ère de l'information, notamment avec le triptyque de la relocalisation : "revenu garanti, coopérative municipale et monnaie locale", inspiré de Gorz et Bookchin.
A partir de 2005, je me suis attelé sur mon blog à penser notre actualité philosophique et politique mais aussi technologique et scientifique, publiant jusqu'en 2018 une revue mensuelle des sciences. La recherche passionnée de la vérité m'aura surtout désillusionné et dévoilé l'étendue de nos limites cognitives, me faisant devenir plus matérialiste. Une bonne part de mes réflexions se portera alors sur la critique de la critique et de la surestimation de la politique face aux puissances matérielles, enregistrant notamment l'échec dramatique de l'écologie politique (échec de la politique en général) qu'il faut absolument relever (surtout localement) tout en reconnaissant que la transition écologique est en cours malgré tout.
Bien qu'ayant pris mes distances avec mes anciennes illusions révolutionnaires, je continue à défendre une émancipation critique - au nom d'une philosophie écologique, d'un matérialisme dualiste (matière/information) évolutionniste à l'ère de l'écologie, de l'information et du développement humain - mais cette émancipation doit intégrer la conscience du négatif et des contradictions de la liberté, dans une évolution dont l'humanité n'est plus le centre : évolution cognitive et accélération technologique qui nous dépassent, exigeant une pensée prospectiviste et stratégique.
Résumé des épisodes précédents : Après avoir fait une bonne part de ma formation à l'École Freudienne de Paris (depuis 1974), j'ai rompu avec la normalisation analytique dès la mort de Lacan (1981) jusqu'à ma Critique de l'idéologie psychanalytique de 1995. Des "poésies politiques" ont été publiées par "Le Temps du Non" en 1992. De 1993 à 1994 j'ai rédigé le Prêt-à-penser (ou le savoir subversif), pratiquant déjà la transversalité avec notamment une histoire des religions d'une grande concision, puis je me suis attelé à un Bréviaire hégélien et, de 10/96 à 04/97, j'ai organisé des cafés philosophiques à Figeac. Aux débuts de la micro-informatique (1982) je me suis passionné pour la programmation et les bases matérielles de ces machines à penser mais après de nombreuses péripéties professionnelles (notamment ma démission en mars 96 de la direction d'une petite entreprise d'informatique industrielle pour raisons de santé), je me suis retrouvé au chômage (ce qui m'a donné aussi plus de temps libre!) et me suis inscrit aux Verts. Ouverture du site "Écologie Révolutionnaire" (les Marxiens débarquent), le 09/04/97. La structure de la logique de Hegel a été une de mes premières publications en ligne dans ce qui était encore un terrain vierge (au moins en langue française). De mes débuts sur internet, on peut retenir une tentative de synthèse qui va de la Phénoménologie à la Psychanalyse. Les Verts du Lot (dont je démissionnerai en 2000) m'ont présenté comme candidat aux élections législatives (06/97) puis j'ai lancé un petit journal local (La Feuille Verte 06/97 - 02/98). En 1998, j'ai participé activement au mouvement des chômeurs (tant à Figeac qu'à Paris-Jussieu), grâce auquel j'ai pris conscience, comme beaucoup d'autres, de la possibilité et de l'importance d'un Revenu d'Existence, consacrant les années suivantes à sa réalisation comme base d'une écologie révolutionnaire, d'une sortie du salariat et du productivisme.
En 1999, je m'occupe chez les Verts de la politique des revenus en faisant adopter la revendication d'un "Revenu Social Garanti". C'est le début d'une audience plus élargie. Je poursuis ma critique du travail (La libération du travail) ainsi que de la prohibition des drogues (intervention à une réunion internationale le 29/05/99, Pourquoi les drogues?, et à France Culture le 15/06/99), le journal Politis du 8 juillet m'a consacré un article (avec mon texte "Après-nous le déluge"). J'ai essayé de participer au renouveau de l'écologie radicale, sans succès, et surtout j'ai construit un site sur le Droit au Revenu mais depuis janvier 1999, je n'avais moi-même plus aucune ressource (jusqu'à avril 2001). A signaler aussi une très imparfaite Critique de l'idéologie lacanienne comme idéologie salariale.
Les Cycles du capital, EcoRev', Climat
(47 ans)

Ecologie-Politique, EGEP, production de l'autonomie
(48 ans)

Je me suis intéressé dans le cadre des EGEP aux enjeux de la refondation sociale. Nous avons édité une petite plaquette "Les Egep et le pouvoir" (pour un pouvoir réflexif). J'avais aussi préparé avant de partir une dernière plaquette "Les nouvelles des egep" mais elle n'a pas été publiée bien qu'il y avait de bons articles (débats et enjeux de l'écologie, Pour une démocratie cognitive). J'ai surtout pu faire des critiques de livres qui me semblaient importants, regroupés en brochure sous le titre "La production de l'autonomie" (Elias, Arendt, Gauchet, Ehrenberg, Lefort, Castoriadis, Foucault, Laborit). Il y a eu une petite diffusion et un très bon accueil des lecteurs. Après cette incursion dans la sociologie, je suis revenu aux questions écologiques avec les écosystèmes, économie et écologie, le macroscope, écologie, systèmes et libéralisme.
Parmi les autres textes de l'année, il y a le petit manifeste Pour un mouvement anti-sceptique qui analyse le libéralisme comme un scepticisme. Bien plus difficiles et très denses : Introduction au sacrifice (le sacrifice comme signe de la valeur des signes) et Les 4 discours (discours du Maître, hystérique ou marchand, universitaire, analytique). On peut y joindre L'économie sauvage et Le prix de la vérité. Voir aussi Ecologie, travail et revenu (EcoRev'), Pauvreté, Psychiatrie, Prison.
Au niveau plus immédiatement politique, il y a eu les analyses à chaud du 11 septembre (La guerre civile mondiale 12/09/01, Innocence et irresponsabilité 13/09/01).
GRIT, Démocratie, Sciences, Information, Miracle
(49 ans)

Il y a de nombreux textes politiques sur la démocratie contre elle-même (Gauchet), matriarcale (Mendel), post-totalitaire (Le Goff), qui valent d'être médités ; analyses confirmées par le bug du 21 avril et la fin du mythe démocratique. Cela rend plus nécessaire que jamais la construction d'un monde commun mais il est important de se rendre compte que la politique reste locale. Je commence à mettre au point les alternatives locales à la globalisation. Ma critique de Latour et du premier numéro de la revue Cosmopolitiques a une valeur programmatique plus générale sur le projet écologiste et les rapports entre pensée et action, de même que la critique de Jean-Pierre Dupuy (Du catastrophisme au projet écologiste). Il était temps enfin de traduire la société du risque d'Ulrich Beck (près de 20 ans après) qui interprète l'écologie comme modernité réflexive.
Parmi les comptes-rendus de livres, je recommande celui de Robert I. Moore, "La première révolution européenne de 989" trop méconnue, qui commence avec la Paix de Dieu dans l'alliance des prêtres et des paysans, des intellectuels et des travailleurs, pour se terminer brutalement dans le servage grâce à l'alliance du sabre et du goupillon. Plus difficile, la lecture de L'amour du Maître de Christian Geffray nous aide à comprendre la signification sociale des 4 discours de Lacan et la fonction narcissique de nos représentations sociales. Sinon, je m'interroge sur L'homme et l'animal, à partir de "L'ouvert" d'Agamben et de "La part animale de l'homme" de Michel Boccara, ainsi que sur le sens de la vie, à partir de "l'anthropologie du sens de la vie" de Michael Francis Gibson. La nouvelle vitalité de la philosophie hégélienne se manifeste avec "L'Avenir de Hegel" de Catherine Malabou même s'il faut souligner les limites de la plasticité humaine. A signaler aussi une Archéologie de la Bible décapante et, plus anecdotique, une polémique dans Charlie-Hebdo.
Tout cela fait une bonne moisson de textes mais la précarité cultive les humeurs dépressives ! Les problèmes d'argent semblaient insurmontables jusqu'à ce qu'un lecteur inconnu m'envoie un peu d'argent, début de ressources complémentaires qui me sauveront la mise plus d'une fois mais sur lesquelles on ne peut jamais compter... Objectivement je ne suis pas le plus malheureux mais je ne tiens pas le coup, c'est le moins que l'on puisse dire. Le dernier jour de l'année a été encore un jour de terreur, obnubilé par le désir d'en finir.
Information, complexité, alternatives
(50 ans)

La période sera malgré tout assez productive avec l'approfondissement des concepts d'information et de complexité, concepts sur lesquels j'ai apporté des clarifications qui me semblent décisives. Le livre "Sortir de l'économisme" (sous la direction de Philippe Merlant, René Passet et Jacques Robin), reprend deux de mes articles. Le livre est bien imparfait mais Bernard Maris par exemple y fera référence. A signaler une interview de l'Echo des savanes sur Travail, précarité et revenu garanti. Enfin, j'ai ouvert un forum (très décevant) ainsi qu'une liste de diffusion pour mes textes.
Politiquement, j'ai lancé un appel écologiste européen qui a rencontré un certain écho jusqu'à m'échapper complétement (avant de tomber à l'eau) et qui couronnait une série de textes autour de ce thème : Utopie ou écologie, Construire un projet écologiste, Programme préliminaire (Le plein emploi de la vie), La production du consommateur. A noter aussi Ecologie-Politique ou politique de civilisation en réponse à Edgar Morin mais les deux textes les plus importants sont la coopérative municipale comme base d'une relocalisation de l'économie et les alternatives écologistes (productivisme durable, productivisme bridé, décroissance conviviale, production alternative).
Autres textes politiques : La finalité de la politique, La stratégie du putois, La convergence des luttes.
Sur l'information, outre les deux textes principaux signalés ci-dessus (information et complexité), j'ai commencé la critique de l'idéologie des réseaux. On peut recommander aussi l'intervention du 11 mars 2003 à une réunion du GRIT sur le concept d'information, ainsi que Information et finalité en biologie.
En biologie justement, j'examine les implications du darwinisme dans Progrès, évolution et adaptation. J'ai fait aussi une critique du livre de Antonio Damasio, Spinoza avait raison, intitulée "Le contrôle des émotions (éthique et biologie)" (la signification sociale des émotions n'y est pas assez soulignée).
En physique j'ai tenté une initiation à la physique quantique, qui est plus qu'une initiation, tenant compte des dernières interprétations des paradoxes quantiques.
Pour la philosophie, le texte sur Le savoir absolu, me semble important, prenant le contre-pied des interprétations habituelles du savoir absolu et de la fin de l'histoire chez Hegel. A noter aussi une critique de Hans Jonas, La transcendance du monde, le sens de l'évolution et la liberté.
Je ne sais où classer La génération du porno qui est devenu (évidemment!) un des textes les plus chargés de mon site. Ce n'est pas si futile que cela peut en avoir l'air et permet d'aborder à travers ce phénomène de masse, la question de la jouissance féminine et de la libération de la femme.
L'amour libre, Le monde de l'information, entropie
(51 ans)

Politique : Le racisme anti-pauvres, La contre-productivité de l'appropriation immatérielle, La fracture numérique, Surmonter nos échecs (contre l'optimisme technologique), un article pour EcoRev' De la sécurité sociale au développement humain, plus philosophique Reconnaissance et vérité (réflexions à partir du dernier livre de Paul Ricoeur). Je m'acharne toujours aussi vainement à opposer l'autogestion au laisser-faire d'une prétendue auto-organisation. Le dernier texte de l'année, le 10/10, c'est l'article pour EcoRev' sur le militantisme "Retour vers le futur (l'engagement dans un avenir commun)".
L'information n'est jamais absente des textes précédents, mais c'est plus particulièrement le sujet de L'ère de l'information, que Jacques Robin a voulu signer avec moi et qui constitue l'ébauche du livre qui suivra.
Je me suis interrogé sur le caractère spéculatif de la physique actuelle et notamment de la Supersymétrie. Plus fondamental la détermination de ce qui différencie L'entropie, l'énergie et l'information, et un texte sur Le génie du plagiat (Newton, Einstein, Debord) (dont des extraits seront repris par Bernard Maris dans son antimanuel d'économie) où l'on voit que la propriété intellectuelle n'existe pas. La critique du livre des frères Bogdanov "Avant le Big Bang" est beaucoup plus anecdotique mais remet en cause plus généralement l'illusion de l'origine.
Référendum, Belgique, blog, premier livre, monnaies locales, biologie
(52 ans)

Ayant tout arrêté pendant plus de 3 mois, j'ai tout de même approfondi un peu, dans la suite du texte sur Einstein, les paradoxes de la relativité (restreinte) afin d'éclaircir le rapport entre champ électrique et magnétique. Par la suite, il y aura assez peu d'autres textes de physique. Trous noirs dans le principe de précaution porte au moins autant sur les limites du principe de précaution que sur les trous noirs. Le bluff des "nanobabioles" vise juste à tempérer l'enthousiasme pour les nanotechnologies. Quand à la question de l'émergence, beaucoup plus intéressante, elle est transversale et littéralement "méta-physique" même si elle s'impose à chaque niveau physique : c'est ce dont la physique ne peut rendre compte (c'est l'échec du réductionnisme comme dit Laughlin).
Les textes sur la biologie sont sans doute parmi les meilleurs de l'année et j'en recommande la lecture à tous (la mort au coeur de la vie et surtout l'origine de la vie). La mise au point sur les finalités partielles de la vie me semble aussi importante. Plus technique, la découverte du rôle des astrocytes dans les réseaux de neurone et l'effet rétroactif du cannabis, inhibiteur et déconditionneur. Par contre si le texte sur l'émergence de la conscience renouvelle la question, je le considère comme insatisfaisant en ce qui concerne la dernière partie, l'émergence de la conscience collective.
Quelques éléments d'anthropologie autour des origines de l'homme ou l'effondrement des civilisations mettent en valeur l'importance de la cohésion sociale. Les humains vivent en société et même les animaux savent coopérer.... Il faut insister sur les conditions sociales de l'individu et de l'économie et la nécessité d'une organisation de l'intelligence collective (qui a été l'occasion d'une petite polémique avec Edgar Morin). Enfin je relie autonomie et dépendances pour une conférence d'écologie humaine (à Marseille en février 2006) ainsi que stress social et détresse des corps pour une revue de psychologie de la motivation !
Je me suis beaucoup consacré à EcoRev' et plus généralement à l'écologie. En dehors du livre qui m'a pris pas mal de temps, et du texte éponyme (L'écologie-politique à l'ère de l'information), j'ai complété le projet de relocalisation de l'économie par les monnaies locales (très critiqué) et j'ai tenté de faire un kit de création d'une coopérative municipale. J'ai surtout fait un numéro d'EcoRev' consacré à l'énergie (à contre courant) très critique envers l'écologie énergétique (qui réduit l'écologie à la question de l'énergie), aussi bien que du catastrophisme de la fin du pétrole ou même d'une simple décroissance : Ecologie-politique et crise de l'énergie, les théories énergétiques de l'écologie, Entropie et décroissance (critique du concept d'entropie chez Georgescu-Roegen), l'avenir solaire (plus technique). Très reliée, la newsletter de Transversales, ce n'est pas l'énergie qui manque... Il y a eu aussi les textes écrits pour la tournée en Belgique du 18 au 20 avril (Catastrophisme, décroissance et alternative écologiste, d'un socialisme écologisé à l'écologie sociale) enfin une critique de l'écologiste sceptique de Bjorn Lomborg qui m'a donné pas mal de fil à retordre (épreuve salutaire).
A partir du 28 avril, je me suis engagé dans la campagne pour le non à une constitution européenne libérale et fondée sur le marché en préférant la dynamique constituante du non. Juste avant le retournement des sondages j'ai appelé au dernier combat contre le totalitarisme du marché (le texte le plus lu et repris). Le rêve européen : appel pour une constituante a été entendu, un site a même été créé, mais il a sombré assez vite, il faut du temps pour un Plan B satisfaisant, il faut passer par la crise. Le temps de l'histoire n'est pas celui des technocrates. L'interrogation sur la politique monétaire et la bulle immobilière dépasse le conjoncturel. Le dernier texte tire les leçons du refus de l'Europe libérale dès le 3 juin : Le retour au pays (du local au global, écologiser l'Europe).
Il y a eu aussi le groupe emploi d'ATTAC qu'on m'a demandé de rejoindre (sortir du chômage avec un revenu garanti, RTT contre revenu garanti), le passage au blog, la flambée des banlieues (le soulèvement de la jeunesse, l'état d'urgence sociale), le retour de la révolution, Chavez... Finalement une année bien remplie et pleine de promesses malgré les menaces et la bêtise triomphante.
Un peu écrasé par l'abondance de ma production passée, j'ai essayé, pour me rassurer en ce temps de bilan, de condenser mon parcours jusqu'à maintenant et de faire une sélection des textes de ce site pour les lecteurs de mon blog qui en prend la suite.
Conférences, newsletter, CPE, philosophie
(53 ans)

J'ai fait plus régulièrement une Newsletter mensuelle des revues scientifiques (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12) celle du mois de janvier étant surtout consacrée à la théorie holographique de la gravitation. J'ai aussi rendu compte d'un livre de Carlo Rovelli sur la gravitation en boucle, soulignant le caractère révolutionnaire de la science et fait un petit texte évaluant le caractère exceptionnel de notre Terre, jusqu'à remettre en cause la possibilité de l'existence d'extra-terrestres! A part ça, j'ai essayé de faire une mise au point équilibrée sur le Cannabis et une petite note sur les champs quantiques. J'essaie à chaque fois de relier sciences, philosophie et politique.
Au niveau politique, il n'y a qu'un texte sur l'Europe (La reconstitution politique de l'Europe et la reprise des luttes idéologiques), l'essentiel ayant concerné la résistance des jeunes au Contrat Première Embauche, qui a tourné court malgré sa victoire finale et une mobilisation plus forte que d'habitude : Le basculement du monde, soudain !, Minorité de blocage, Rétablir la vérité, Retrouver un avenir commun. Le dernier texte de la série est plus général, et sans doute le meilleur : Vers la révolution du revenu garanti ? Devant le relatif échec du mouvement, malgré le recul du gouvernement, et son absence de perspectives, j'ai essayé d'approfondir la question des phénomènes révolutionnaires ainsi que les conditions d'une alternative antilibérale démocratique qui devait être suivi d'une série de textes : Une rationalité décidément trop limitée, Le massacre des utopies, La part du négatif, La fin de l'aliénation, qui donnent les raisons pour lesquelles on n'y arrivera pas, en même temps que les conditions pour y arriver ! A noter aussi une petite note sur la réfutation par Jacques Sapir des bases de l'individualisme libéral et une mise au point sur les enjeux de la démocratie participative.
Quelques textes écologistes aussi défendront une synthèse de l'écologie, l'altermondialisme, la relocalisation, le revenu garanti et l'ère de l'information, aboutissant à quelques définitions. D'abord une intervention à un colloque d'AlterEkolo le 25 mars (enregistré) puis au Forum Social de Bayonne du 29 avril qui aura été l'occasion d'un argumentaire, pour l'alternative plutôt que la décroissance (Travailler et consommer moins ou autrement ?), ainsi que d'un petit interview pour le journal du pays Basque faisant opportunément le lien entre Ecologie-politique, revenu garanti et philosophie. Autre texte important sur Jacques Ellul et la question de la technique. J'ai fait une intervention aux journées d'été des Alternatifs (Le revenu garanti comme base d'une production alternative) qui sera suivi d'un article pour Multitudes (Revenu garanti, Coopératives municipales et monnaies locales). A noter aussi une émission de la radio de la méduse sur l'écologie.
Pour la philosophie, cela a commencé par une conférence à Marseille le 23 février sur autonomie et dépendances, puis le compte-rendu d'un livre d'Elisabeth Roudinesco (Philosophie de la liberté ou psychologie de la soumission) mais le plus important est sans doute Qu'est-ce que la philosophie ? (qui est même donné - par d'autres que moi bien sûr - comme lien dans l'article philosophie de wikipédia!). L'annonce de la reprise de mon analyse de la structure de la logique de Hegel (datant de 1996) sur le site allemand hegel.net m'a incité aussi à reprendre mes anciennes études sur Hegel avec un résumé assez réussi de la "Phénoménologie de l'esprit" (De la morale à la politique, version un peu plus complète de celle publiée sur mon blog en deux parties).
Grit, J. Rosnay, décès (J. Robin, A. Gorz), travail, jeanzin.fr
(54 ans)

J'ai pu continuer régulièrement ma revue des sciences (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12). Parmi les autres textes scientifiques on peut retenir Le sens de la vieillesse et de la mort, ou Le sens de l'évolution, ainsi que La part maudite, sur la co-évolution de la vie et du climat, en particulier sur le rôle des organismes multicellulaires dans le maintien d'un effet de serre optimum. La question du climat se fera de plus en plus insistante avec un point sur le climat vite dépassé par l'hypothèse extrême. En physique, j'ai fait les comptes-rendus des livres de Leonard Susskind (Un univers à notre mesure) sur la théorie des cordes et le principe anthropique, ainsi que celui de Lee Smolin (Pour une physique pluraliste) critiquant la théorie des cordes. La relativité d'échelle en question s'interroge sur la validité de la théorie de Laurent Nottale.
Les textes philosophiques sont sans doute plus fondamentaux. En premier lieu L'histoire après l'histoire qui célèbre les 200 ans de la Phénoménologie de l'Esprit de Hegel, ainsi que L'introduction du nazisme dans la philosophie à propos du livre d'Emmanuel Faye qui met en cause la constance de l'engagement nazi de Heidegger. J'ai refait aussi, pour publication, le compte-rendu de ma conférence de Marseille sur Autonomie et dépendances. Plus circonstancielle, une critique d'un livre de Jacques Attali qui consacre Le retour des grands récits et une réflexion sur La joyeuse incertitude de l'avenir. A l'articulation de la philosophie et de la politique une lecture transversale de Merleau-Ponty, Günther Anders, Edgar Morin et Axel Honneth tente de faire face à notre avenir.
Du côté politique, à part quelques réflexions philosophiques sur la valeur de vérité, sur le fait que l'égalité c'est la liberté ou sur le ressentiment dans l'histoire, j'ai essayé de définir ce que serait une politique pour le XXIème siècle et dessiner de nouvelles perspectives pour les révolutions futures, qui ont bien peu de chances d'être suivies d'effet à court terme. J'ai surtout essayé de montrer que Changer le travail, c'est changer la vie (qui sera repris par un petit éditeur), la modification de notre conception du travail comme épanouissement plutôt que souffrance étant un préalable pour rendre acceptable l'indispensable revenu garanti. Une mise au point sur la "valeur-travail" et une critique de "l'avenir du travail", de Jacques Attali viennent compléter le tableau. Ont peut y joindre la critique du "capitalisme cognitif" de Yann Moulier-Boutang. Les textes les plus notables sont malgré tout une sévère Critique de l'écologisme comme maladie infantile de l'écologie, L'écologie-politique, avenir de la gauche, destiné à une revue communiste ("Nouvelles fondations"), et un article pour la lettre du GRIT sur Les monnaies locales : un outil pour la relocalisation de l'économie (à compléter par un interview pour les Verts). Le petit texte sur "le frimeur, l'idiot et le vendu" n'est sans doute pas inutile non plus, interrompu par le suicide de Gorz et sa femme !
Migration vers http://jeanzin.fr le 06/08/07.
Crise, revues, Gorz, forum numérique (vidéo)
(55 ans)

J'ai continué ma revue des sciences mensuelle (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12). Le reste de ma production scientifique se résume à une mise au point importante sur l'andropause (la dégénérescence de l'homme) ainsi qu'un compte-rendu plus contestable sur l'émergence de l'humanité.
Pour l'écologie, l'année a commencé par une évaluation des risques climatiques majeurs ? puis une critique du "Plan B" de Mr Brown pour la planète, ensuite l'article pour la revue québécoise Arguments (Il n'y a pas d'alternative !) et celui sur André Gorz (L'écologie politique, une éthique de libération, traduit en espagnol). Sans être très novateurs, ces 2 derniers textes constituent de bonnes synthèses.
Politiquement, l'année commence par une mise au point sur une politique de civilisation de droite, avant tous les textes consacrés à la crise (Le dénouement de la crise, Le retour des révolutions (inflation et papy boom), Rendre la honte encore plus honteuse, La reconstruction du monde, La fin du capitalisme, vraiment ?, Pour un New Deal : revenu garanti pour tous, La bulle sociale, Le renforcement du système, Théorie de la crise et crise de la théorie, La conjonction des crises).
Moins circonstanciels, plus théoriques et plus intéressants sans doute : L'individualisme pseudo-révolutionnaire, L'expression du négatif. A mi-chemin, il y a ces 2 textes sur les difficultés de l'ère de l'information, coincés entre technophiles et technophobes: L'émergence de la génération internet et Malaise dans la civilisation numérique.
La philosophie a été un peu trop délaissée sans doute dans cette année de basculement où l'incertitude domine. Sur la fin, et dans la foulée de L'expression du négatif, j'ai quand même défendu un matérialisme dialectique à l'épreuve du réel. Il faut signaler aussi L'humanisme en question (Traduit en espagnol : El humanismo en cuestión) et surtout Les limites de l'auto-organisation, plutôt à la charnière des sciences et de la politique, comme souvent, de même qu'il y a pas mal de philosophie dans le texte sur André Gorz.
Dissolution du Grit, philosophie, CitéPhilo
(56 ans)

Malgré des velléités d'arrêter, j'ai continué la revue des sciences : 01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12. Surtout, la participation à un débat de Vivagora m'a permis de comprendre le fait crucial que la vie artificielle n'est pas la vie !
Philosophiquement, l'année est assez riche, commençant par un texte crucial : Un se divise en deux. Il y a aussi la critique du dernier livre de Lukács, L'historicité de l'être social (aliénation et liberté), auquel on peut rattacher (sur le fétichisme) Critique de la valeur, valeur de la critique (critique d'Anselm Jappe) ainsi que Monnaie, société et individuation alors que Gilgamesh ou l'écriture du deuil met en lumière le rôle du négatif de même que le compte-rendu d'un livre de Catherine Malabou, Ontologie de l'accident. Il y a d'autres charges contre l'idéalisme béat (Changer la vie, sans rire !, La bulle spéculative, la confusion des esprits). Mon intervention à CitéPhilo sur Gorz m'a donné l'occasion d'une synthèse entre philosophie, écologie et politique : La réalisation de la philosophie. On peut signaler aussi le compte-rendu du livre de Frédéric Worms, La philosophie en France au XXème siècle. Le travail du temps (à l'ère du numérique) se situe à mi-chemin entre philosophie et économie.
Pour l'écologie-politique, j'ai commencé par un Programme minimal, prolongé par L'avenir radieux (traduction en espagnol d'Eduardo Baird) et Relocalisation mode d'emploi. J'ai essayé aussi de faire comprendre ce que signifiait Changer de système de production et j'ai dû soutenir une polémique idiote contre ceux qui s'imaginaient qu'on pourrait se passer du numérique : La révolution numérique est-elle soutenable?.
Sur le plan politique, j'ai insisté sur la pluralité (Un seul monde, plusieurs systèmes et Le pluriel du futur, plus philosophique). Psychanalyse et politique se rattache aux critiques de l'idéalisme avec la constatation qu'on ne peut se passer de la psychanalyse pour ne pas vouloir l'impossible. On peut signaler enfin Le capitalisme et la mort.
J'ai regroupé un certain nombre de textes en livres :
* L'alternative écologiste, 18/07/09 (on peut le télécharger en pdf - 100 pages)
Il m'a semblé utile de regrouper les textes écrits après la parution de mon premier livre L'écologie-politique à l'ère de l'information (éditions è®e, 2006) et qui en prolongeaient les principaux thèmes : André Gorz - la richesse du possible 10/07 - Ecologie-politique, revenu garanti et philosophie 04/06 - Les limites de la décroissance (interview) 01/06 - Critique de l'écologisme (la maladie infantile de l'écologie) 04/07 - Il n'y a pas d'alternative ! 04/08 - Ce qu'il faudrait faire... 03/06 - Changer de système de production 05/09 - Changer le travail, changer la vie ! 03/07 - Relocalisation, mode d'emploi 07/09 - Revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales 10/06 - Les monnaies locales : un outil pour la relocalisation de l'économie 05/07 - L'avenir radieux 03/09
* Textes à relier (2006-2009), 20/07/09
- La négativité dialectique : La part du négatif (09/06), La fin de l'aliénation (11/06), L'expression du négatif (11/08), L'épreuve du réel (matérialisme et dialectique) (12/08), Un se divise en deux (01/09), L'historicité de l'être social (aliénation et liberté) (05/09)
- Petite Phénoménologie de l'Esprit illustrée : Misère de la morale (05/06), Les aventures de la dialectique (06/06), L'histoire après l'histoire (Hegel 200 ans après) (03/07) - on peut télécharger le pdf.
- Les limites de la rationalité politique (contre les utopies) : Le retour des révolutions (inflation et papy boom) (07/08), Une rationalité décidément trop limitée (09/06), Le frimeur, l'idiot et le vendu (09/07), Le massacre des utopies (09/06), L'individualisme pseudo-révolutionnaire (02/08), Changer la vie, sans rire ! (02/09), La bulle spéculative (05/09)
- L'avenir numérique : Critique de "l'avenir du travail" (08/07), Le capitalisme cognitif (09/07), L'émergence de la génération internet (08/08), Malaise dans la civilisation numérique (09/08), Le travail du temps (à l'ère du numérique) (06/09)
- Transversales (évolution dans les sciences) : L'improbable miracle d'exister (09/02) - Le caractère révolutionnaire de la science (06/06) - Pour une physique pluraliste (07/07) - Le sens de la vieillesse et de la mort (04/07) - Le sens de l'évolution (07/07) - L'émergence de l'humanité (11/08) - Les limites de l'auto-organisation (01/08) - La vie artificielle n'est pas la vie ! (04/09)
Dernières interventions (capitalisme, communisme, locavores), psychanalyse
(57 ans)

Je suis un peu moins investi dans les sciences bien que je continue ma revue des sciences mensuelle (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12). On peut juste signaler ma tentative de réduire l'énergie à l'entropie (L'énergie entropique).
En philosophie, j'ai poursuivi la critique de l'idéalisme et du moralisme contemporain (La haine de la pensée, Le savoir-vivre à l'usage des post-modernes, La débandade de l'avant-garde) mais je suis surtout revenu à la psychanalyse et la question du désir (Le désir comme désir de l'Autre, Le désir plus que la vie) ainsi qu'au langage et au récit (Retour sur les religions, La nature et la vie). Ce sont sans doute les meilleurs textes de l'année.
En politique rien de bien neuf puisque j'ai fait un article sur "Qu'est-ce que l'écologie politique ?" (repris dans la revue Ecologie&Politique) qui n'est qu'une actualisation, définition informationnelle de l'écologie-politique destinée seulement à me démarquer des visions habituelles. Le numéro d'EcoRev' sur l'après-capitalisme avait été bien décevant, ma propre intervention dans la réunion qui a suivi n'a fait qu'en reprendre les constats (texte : Sortir du capitalisme, vidéos intervention), conclusions aggravées depuis, avec le livre de Yann Moulier-Boutang "L'abeille et l'économiste" qui nous condamne à d'autres crises financières. L'analyse à chaud d'une crise qui prolonge ses hésitations n'a certes pas démérité mais l'actualité est périssable (La lutte pour l'hégémonie, On a les moyens de s'en sortir !, L'intervention des peuples, Les affaires continuent, Ce n'est qu'un début...). Il faut mettre à part "Complexification des modèles et simplification de la réalité" qui montre que seule la dramatisation est décisive, c'est l'épreuve catastrophique du réel qui pousse à la complexification des organismes comme des organisations ; on ne change pas les règles sans arrêter le jeu. Le grand oeuvre de René Passet dit un peu la même chose en valorisant les destructions créatrices. On peut ajouter le texte sur Le travail dans la sortie du capitalisme, rédigé à la demande de Dominique Méda pour Utopia, ainsi que Le travail fait la santé pour EcoRev'. Il y a aussi la vidéo sur la relocalisation et l'intervention à l'anniversaire du cercle Gramsci de Limoges (qui n'est pas en ligne), juste avant ce que j'appelle ma retraite du militantisme (en partie pour raisons de santé, même si ça va beaucoup mieux mais pas tout le temps!).
Révolutions arabes, indignés, le sens de la vie
(58 ans)

Quelques textes sur l'écologie : Vers des villes vertes, La relocalisation de la production, L'appauvrissement volontaire, La relocalisation par internet, Un revenu pour travailler et, surtout, de l'entropie à l'écologie.
En dehors du livre d'Utopia, la seule chose notable, c'est que je me suis mis à un livre sur la vie à l'instigation de Joël de Rosnay (La vie incréée, La subjectivité du vivant, La part animale de l'homme, L'humanisation du monde, Un homme de parole), on peut y rattacher ma critique d'Henri Atlan (Auto-organisation et sélection génétique). Un de mes meilleurs livres sans doute bien qu'il ne trouvera pas d'éditeur.
J'ai continué ma revue des sciences, bien qu'avec de plus en plus de lassitude (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12).
En philosophie, mais très lié à la politique, j'ai fait quelques critiques de livres, notamment des éditions Delga : "Néo-fascisme et idéologie du désir", de Michel Clouscard où je critique les dérives droitières d'anciens gauchistes devenus néocons, ainsi que La fuite dans l'irrationnel à partir du livre de Georg Lukács, "La destruction de la raison (Schelling, Schopenhaeur, Kierkegaard)" mais qui dénonce aussi des dérives on ne peut plus actuelles quoiqu'un peu moins présentes depuis les révolutions. La critique du livre "La Voie" d'Edgar Morin se situe tout-à-fait dans la même veine, opposant à ces tendances idéalistes une Théorie de la société à la fois plus matérialiste et consciente de nos limites cognitives.
Critique de la critique
(59 ans)

La revue des sciences m'épuise souvent et elle est autant critiquée qu'appréciée mais je continue encore (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12). J'en donne les raisons au mois de mai.
La philosophie a tenue une plus grande place cette année, philosophie sans consolation exigeant une nécessaire Critique de la critique qui n'a de sens qu'à rester du côté de la critique pour la rendre effective. Un livre sur le monde humain comme monde commun réduisant à la désignation, le simple geste de montrer du doigt, ce qui différencie déjà l'enfant du chimpanzé et l'ouvrant à une "attention partagée" m'a pas mal intéressé bien que je n'en épouse pas vraiment la thèse. Je suis revenu sur les conséquences philosophiques du concept d'information dans un plaidoyer pour une philosophie de l'information, complété par l'oubli du récit qui dépasse cette philosophie de l'information par le langage narratif et la force du mythe qui nous humanisent en même temps qu'ils nous trompent.
Du côté politique, en dehors des billets de circonstance sur l'évolution de la crise (Une seule solution, la fédération, Ne pas surestimer nos moyens traduit en espagnol), j'ai surtout fusionné deux articles (Un revenu pour travailler, publié dans le no 3 des Zindignés, et Des coopératives municipales pour des travailleurs autonomes) en vue d'une publication suite au colloque de Montreuil pour un revenu social, les 30 et 31 mars 2012 (où je n'étais pas), ce qui a donné Du revenu garanti aux coopératives municipales. L'insistance sur la compétitivité et la perspective d'une baisse des salaires, m'a fait défendre aussi un revenu de base compétitif. J'ai rassemblé enfin mes textes sur le travail dans un nouveau livre (Voilà le travail !) et j'ai exploré notre passé avec la société de consommation avant le capitalisme, la révolution avant la révolution, et même la préhistoire. A part ça, on peut signaler le lancement d'un numéro d'EcoRev' sur les drogues, un texte provocateur contre le droit d'auteur (Mais pourquoi donc les auteurs devraient-ils avoir des droits ?) et une charge contre les valeurs de droite servant à dénier les valeurs humanistes (Comment peut-on être de droite ?).
Commune connerie, Heidegger, brèves, vidéo
(60 ans)

C'est la philosophie qui m'aura occupé le plus, en premier lieu une mise au point sur notre rationalité limitée ou plutôt notre commune connerie, si difficile à admettre et de si grande conséquence. Le reste sera consacré surtout à la critique de Heidegger (Le tournant identitaire et gnostique du nazi Heidegger, non sans défauts, Qu'appelle-t-on penser ? et surtout Retour à l’origine de la pensée de Heidegger) menant à s'interroger sur l'exigence de l'existentialisme d'une existence digne de ce nom après avoir posé la question du suicide si présent dans notre actualité politique et sociale comme dans ma propre vie. Ce sont les origines du fascisme dans une interprétation volontariste du marxisme que j'ai souligné ensuite (Du matérialisme historique au volontarisme fasciste), donnant l'occasion de préciser ce qu'implique un matérialisme historique et dualiste où ce n'est pas l'esprit qui est déterminant en dernière instance. Ce texte comme celui sur l'existence prolongent la critique de Debord et des Situationnistes entamée depuis quelques années et sera complété par La théorie de l’évolution comme théorie de l’information qui constitue une étape décisive pour régler son sort non seulement au volontarisme mais à la subjectivité et à la place de l'acteur au nom d'une évolution basée sur l'après-coup et les causalités matérielles. Du coup, j'ai terminé par la critique d'une conférence de Sartre sur la subjectivité.
Même si j'en suis de plus en plus éloigné, la politique reste bien sûr au coeur de mes réflexions mais avec un pessimisme grandissant, dénonçant le refus du réel ainsi que la montée du national-capitalisme alors que les révolutions arabes connaissent la fin de l’illusion démocratique. Dès le début de l'année, j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit pas de rêver à un monde idéal ni de défendre des valeurs, mais de se rendre compte qu'il n'y a pas d'alternative (TINA) comme nous l'enseigne le matérialisme historique, même s'il y a bien sûr une alternative aux politiques néolibérales qui ne marchent pas ! Notre actualité semble être celle de la constitution de l'Etat universel et homogène annoncé par Kojève et qui pourrait annoncer la fin des destructions créatrices. A la demande de Mouvements, j'ai fait une critique des villes en transition trop focalisées sur l'énergie (sauf que, comme j'ai publié l'article sur mon blog, ils ne l'ont pas pris!), et pour Alters-Echos, j'ai précisé la place de la commune dans l’économie post-industrielle en abandonnant toute idéologie au profit de la simple nécessité mais la principale nouveauté aura été de me déclarer ouvertement pour une société duale, menant à l'article pour EcoRev' "Plaidoyer pour l'altermonde" dont l'introduction a été refaite (De la pensée globale à l'action locale). En dehors de la vidéo sur le revenu garanti citée plus haut et complétée par une petite mise au point sur le plaisir du travail, j'ai fait quelques sévères critiques (d'un colloque sur Gorz, du petit manuel de la transition d’ATTAC et des propositions du PNUD).
Fin de la politique, revenu de base, accélération technologique, matérialisme
(61 ans)

En philosophie, l'essentiel aura donc été :
- d'une part, un retour au matérialisme historique, en particulier au déterminisme technologique, avec un sujet de la science qui n'est plus le centre du monde ni de l'histoire, plus déterminé que déterminant et n'est pas lié à une espèce humaine dont la fin est programmée sans qu'on ait à s'en inquiéter, ce qui n'empêche pas une passion de la liberté qu'on peut dire subie mais tenace. J'ai essayé de donner une analyse du féminisme d’un point de vue matérialiste qui n'a pas été très bien reçue...
- d'autre part, la tentative de compréhension du nazisme à partir de la philosophie de Heidegger (de son pangermanisme de jeunesse à son tournant idéaliste de sauveur du monde) dont je tente aussi une interprétation matérialiste.
Sinon, j'ai republié une version un tout petit peu améliorée de "Morale et politique dans la Phénoménologie", résumé de la Phénoménologie de l'Esprit qui date de 1996.
En politique, c'est le constat d'échec qui domine face à la montée de l'extrême-droite et les solutions imaginaires qui y sont opposées par une gauche moribonde dont je dénonce les trous noirs et les archaïsmes. Je vais jusqu'à prendre le parti d'une fin de la politique prenant la suite de la fin des religions pour revenir sur terre et régler les problèmes concrets plutôt que de rêver d'utopies. Il est également important de comprendre permanence et fonctions des hiérarchies pour en réduire l'hétéronomie ainsi que l'infériorisation des acteurs - c'est-à-dire tout simplement remplacer la contrainte par l'information. Politis m'a interviewé sur Ecologie, intermittents et travail immatériel et j'ai défendu aux premières journées du revenu de base l'idée qu'un revenu de base est nécessaire mais pas suffisant, qu'il faut y adjoindre le support d'institutions du travail autonome pour qu'il ne condamne pas à la misère. L'innovation, c'est d'envisager de substituer un service public aux coopératives municipales, sortes d'Ateliers Nationaux. L'article qui aura eu, de loin, le plus grand succès aura été un article polémique sans grand intérêt...
Terrorisme, philosophie politique, histoire de la philosophie
(62 ans)

Comme c'était l'année de la conférence sur le climat COP21, j'ai un peu écrit sur le sujet sans plus y croire, soulignant l'impossible responsabilité du climat devant notre impuissance à accélérer le passage aux énergies renouvelables, pour me convertir finalement à l'urgence d’une capture du CO2 massive dont la faisabilité n'est pas encore acquise. Au lieu de s'en alarmer, il me semble qu'il faudrait profiter de l’uberisation de l’économie locale et solidaire mais aucun écho pour l'instant. En désespoir de cause, je me suis interrogé aussi sur l'opportunité de créer un mouvement des alternatifs, ce qui a peu de chances de se faire mais entrait en écho avec un regain d'intérêt (notamment grâce aux Kurdes) pour Bookchin et l'écologie sociale (des rencontres sont organisées).
J'ai poursuivi encore la revue des sciences (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12).
En philosophie, après un petit texte sur comment l’esprit vient à la matière avec le numérique, je me suis d'abord focalisé sur la philosophie-politique (on pourrait dire plutôt la post-politique) : Philosophie politique et politique effective, l'échec politique, entre religiosité et déterminismes, débouchant sur une Anthropolitique qui arriverait à tenir compte de nos limites cognitives et de notre ignorance. C'est ce qui me fera revenir ensuite à la critique de la sagesse chez Socrate avant de pointer chez Platon la contradiction entre amour et vérité, dénonçant le danger de l'amour en politique alors qu'il s'agit de vivre avec ceux qu'on n'aime pas. J'ai complété ce retour à l'origine de la philosophie par l'évolution d'Aristote de la théologie platonicienne à la science des causes, réévaluant le rôle de la Rhétorique dans la formation de sa philosophie et la critique de la théorie des idées. Pour compléter cette excursion dans l'histoire de la philosophie, j'ai dû insister sur le fait qu'il y avait une pluralité de temporalités différentes, voire contradictoires, dans une actualité de l’histoire dialectique dont la fin n'était pas donnée d'avance. J'ai terminé l'année enfin par une critique philosophique de Gorz, de sa nostalgie de l'être.
On peut signaler sinon un éloge de l’assistanat (du développement personnel au développement humain) et une mise au point : Non, les robots ne sont pas la cause du chômage ! Ce que complètera Travail = Revenu, revenant aux basiques.
Rétrospective, histoire de la philosophie, populismes, régime mixte
(63 ans)

Curieusement, à chaque fois pour des raisons différentes, j'ai poursuivi une histoire de la philosophie pas du tout préméditée avec les philosophies du bonheur (Stoïcisme, épicurisme et sceptiques) comme philosophies du souci de soi et de la fin du politique sous l'Empire, Pascal, la misère de l’homme et son terrible ennui (malheur de l'homme sans Dieu), la pénétration de la science dans la philosophie (Descartes, Spinoza, Leibniz) critiquant leur rationalisme et ceux qui s'en revendiquent politiquement (un des articles les plus lus), l’erreur de Marx qui est celle de l'échec économique du collectivisme, Comme Un qui réhabilite l'aspiration à l'unité comme notre dimension sociale bien qu'elle ne soit jamais aussi forte que dans la division, contre un ennemi commun. Enfin, c'est la division du sujet lui-même qui achève la critique du rationalisme (Bergson, existentialisme, structuralisme, post-modernisme). J'ai complété ce parcours par un petit texte à propos d'Alain sur le devoir d'être libre, en préambule à un retour qui se voulait plus positif sur la raison dans l’histoire mais qui sera un échec. On peut y ajouter l'apprentissage de l’ignorance qui ferme la boucle. Ces articles ont été regroupés dans Une petite histoire (actualisée) de la philosophie. A part cela, une note sur le négatif et l’entropie tente d'interpréter le négatif comme néguentropie (s'opposant au laisser-faire).
Sinon, la revue des sciences continue (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12).
L'homme et la technique, aliénation, Intelligence Artificielle, conscience et langage
(64 ans)

J'ai commencé en effet par réaffirmer que nous faisions partie de l'évolution et qu'on ne peut séparer la politique et le vivant, limitant les prétentions du volontarisme à transformer un monde qui lui reste extérieur même si nous devons passer de ce dualisme à l’écologie. L'échec du politique ne réduit pas la nécessité du politique mais, pour réfuter le volontarisme, et le rôle de l'homme dans l'histoire, au profit d'un point de vue écologique, j'ai voulu illustrer les causes matérielles à l'origine du miracle grec ou d'une brève histoire de l’homme, produit de la technique, complété par la domestication de l’homme par l’homme et l’origine de la religion, de la civilisation et de l’agriculture à Göbekli Tepe, pour montrer enfin le réel au-delà de la technique (critique de Bernard Stiegler), la technique n'étant pas cause mais résultat de la pression du milieu, la continuation de l'évolution biologique par d'autres moyens.
Ayant été non seulement réintégrée dans un processus mais dans son écologie, comme produit de son milieu, l'humanité se trouve confrontée aujourd'hui aux progrès de l’intelligence artificielle comme au transhumanisme. La peur irraisonnée de l'IA aura marqué cette année. Aussi, j'ai cru devoir opposer au cognitivisme le langage de la conscience qui change tout puisque constituant l’existence éthique de l’être parlant et notre conscience humaine comme conscience morale.
Une autre façon de mettre en question l'essence humaine consiste à jouer la liberté contre l’identité avec Sartre (l'existence précède l'essence) mais c'est la critique de l’aliénation qui perd son sens comme prétendue perte de notre humanité, notamment l’aliénation dans le travail qu'il faut relativiser comme nécessité de l'objectivation. J'ai dénoncé aussi le nihilisme de Nietzsche sous ses apparences contraires, dévalorisant la vie au nom d'un surhomme à venir. En fait, ce qui donne sens à l’existence, c'est le sentiment de travailler à une oeuvre commune, d'y avoir une action positive, d'y être reconnu, projection dans un futur au-delà de notre propre existence et du souci de soi.
La critique du concept d'aliénation visait à l'origine surtout André Gorz dont les 10 ans de son suicide m'ont donné l'occasion, au scandale de mes camarades, de faire le constat de notre échec d'une écologie politique radicale et que nous nous étions éloignés du moment Gorz. J'ai dénoncé également le risque de jouer la réciprocité contre la République, cette tentative de fonder l'anthropologie et la politique sur la réciprocité ne faisant qu'exclure et sortir de l'universalité tout en culpabilisant les plus démunis. Une mise au point sur Qu’est-ce que la démocratie ? m'a semblé utile, récusant les mythes sur lesquels on vit alors qu'on est dans une démocratie des minorités mais chaque parti prétend être le tout au nom de la supposée volonté générale qu'il incarnerait. D'où l’imposture populiste qui était au coeur de l'élection présidentielle. Enfin, on peut signaler mes réponses au questionnaire sur le revenu de base du Mouvement Français pour un Revenu de Base, où j'insiste sur la nécessité de le compléter par les institutions du travail autonome.
La revue des sciences a continué (01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12).
Causes matérielles, idéalisme allemand, invention des peuples,
de l'humanisme à l'écologie
(65 ans)

Les principaux textes sont philosophiques avec, d'abord, l'analyse du glissement opéré par le nazi Heidegger, de l’existence à l’Être comme patrie, qui a connu du succès outre-atlantique surtout. Le passage de Kant à Fichte m'aura permis d'explorer le dépassement des limites de la théorie par la pratique et de critiquer le concept d'autonomie de la volonté et de peuple, me faisant revenir sur l’invention des peuples de Herder à Heidegger opposant le particulier à l'universel. J'ai surtout insisté sur le fait que le plus déterminant, c'était les causes matérielles : écologie, économie, technique, les opposant à un prétendu auto-développement de l'esprit ou de l'humanité, ce que confirmera la confrontation entre Hegel et les extraterrestres pour contester l'unité dernière de la pensée et de l'être malgré leurs contradictions et souligner comme l'évolution technique ne dépend pas de nous alors que, d'un autre côté, ce qui différencie vraiment philosophie et psychanalyse (Sartre et Lacan), c'est l'autonomie de l'inconscient et nos faiblesses humaines, jusqu'à la jouissance de l’idiot fantasmatique, loin d'un homme supposé rationnel. Justement, au lieu du triomphe du sujet, on a vu avec le psychiatre Karl Jaspers et l’existentialisme de l’échec que la contradiction ne s'éteint pas et nous laisse toujours étranger en terre étrangère. Il est même dangereux d'entretenir, comme Martin Buber, l’utopie communautaire qui est toujours excluante, identitaire. A partir d'une critique du best seller Homo Deus j'ai voulu montrer que l'homme ne peut se fonder sur lui-même, ni être un dieu pour l'homme, qu'il faudrait passer de l'humanisme à l'écologie.
En dehors d'un appel aux écologistes radicaux contre le sectarisme, les autres articles écologistes font une réévaluation de la transition écologique, l'important étant de resituer l’écologie dans la globalisation (article pour EcoRev') et de ne pas se tromper sur l’effondrement à venir ni en faire la fin du monde même si les prix du pétrole vont flamber et que des prévisions climatiques plus catastrophistes m'ont fait évoquer la menace d'un empoisonnement de l'atmosphère par l'hydrogène sulfuré, et proposer de faire du climat un enjeu économique. Enfin, au début du mouvement des gilets jaunes, j'ai rappelé mon ancienne opposition aux écotaxes mais ensuite je me suis distancé de la revendication du référendum d'initiative populaire témoignant de conceptions naïves de la démocratie.
Le cinquantenaire aura été aussi l'occasion d'un bilan désabusé après Mai 68, engageant à prendre au sérieux notre échec, évaluer les moyens qu'il nous reste, notamment localement, passer des fins aux moyens ou continuer à ne servir à rien en se persuadant qu'ensemble on peut tout changer, qu'il n'y a pas de réel sur lequel on se cogne !
Philosophie écologique, généalogie de la morale
(66 ans)

De même, il doit être clair que l’écologie est politique (pas individuelle), notre temporalité étant celle de l'après-coup (ni le passé, ni le présent, ni l'avenir). Malgré les incertitudes climatiques et marchands de doute, l’urgence écologique ne nous laisse d'autre choix que d'accélérer les mesures concrètes d'un Green New Deal au lieu de rêver d'un changement de système qui serait pourtant bien nécessaire. La politique est cependant désespérante avec le retour des fachos (qui s’ignorent) alors que nous vivons un véritable changement de monde inquiétant qui rend impossible de se projeter dans le futur quand tout va changer. Tout ne va pas cependant vers le pire, puisqu'on devrait connaître un avenir écologiste, féministe, psychédélique et libertaire.
Une mise au point sur Dieu et la science a tenté de montrer tout ce que les diverses sciences pouvaient dire sur les religions (histoire, sociologie, psychologie, neurologie, biologie, physique). La religion n'est pas une regrettable erreur ni un simple instrument de domination, mais bien un moment nécessaire dont témoigne le passage des philosophies du bonheur (et de l'obsession d'un bonheur aliénant) au christianisme romain, se délivrant du souci de soi. C'est ce qui a motivé ma tentative de reconstitution de la généalogie de la morale (sans dieu), de Nietzsche à Lévinas mais si Alain préfigure Lévinas avec le visage de la charité, il ne faut pas faire de l'esprit ou de notre liberté le fondement de la dignité de l'homme (et de la femme), ni idéaliser nos rapports aux autres dans la vraie vie (publié juste avant une grave chute). L'urgence nous oblige plutôt à passer du souci de soi au souci du monde, au-delà même du souci des autres. Enfin, une coupure d'internet pendant une dizaine de jours aura été l'occasion de réflexions sur notre rapport à la technologie et le fantasme d'un retour à la nature, avant de se retrouver sans chauffage...
Retraite, pandémie, récit de soi, philosophie écologique
(67 ans)

Cela commence avec l'importante réévaluation du récit de soi constituant notre humanité, notre identité alors que plus généralement le langage narratif instaure un monde commun au-delà de notre perception immédiate. C'est notamment pour y rétablir l'incidence du récit au fondement de la temporalité de l'existence que j'ai rendu compte du cours de Heidegger sur la phénoménologie de l’existence (1925) préfigurant Etre et Temps auquel j'opposerai l’insouciante tragédie de l’existence. C'est aussi pour s'étonner que la contestation de la présence par Derrida (du phonocentrisme à la déconstruction des hiérarchies) ne se soit pas appuyée plus simplement sur le récit faisant ouvertement référence à ce qui n'est pas là.
Il m'a semblé que la place du récit devait compléter les textes sur nos déterminations extérieures, débouchant sur le projet d'une synthèse les regroupant comme éléments d’une philosophie écologique suivi de la politique à l’ère de l’Anthropocène, pour le versant philosophie politique, avant d'inscrire ces testaments philosophiques dans la fin de la philosophie au profit des sciences (écologiques).
Encore faut-il ne pas en détourner les résultats, ce qui m'a amené à dénoncer en avril, les mésusages de l’entropie par, entre autres, Bernard Stiegler (qui se suicidera le 5 août). Il m'a semblé utile de rappeler la cause des pandémies et des virus comme régulation de la densité d'une espèce (de même qu'on était exposé à d'autres sortes de virus, les virus numériques enjeu des guerres futures) mais le coronavirus aura rendu tout le monde fou, chacun étant d'autant plus attaché à ses convictions qu'on est plus ignorant. La question sanitaire est devenue stupidement politique mais tout simplement parce que les scientifiques ne s'entendent pas entre eux. Se manifestait ainsi la confusion entre la science et la vérité, ni dogmatisme d'une vérité définitive, ni scepticisme réduit à son opinion personnelle mais un savoir en progrès qui nous prend souvent en défaut. Les sciences ne peuvent prétendre à la vérité des religions qui ont une fonction sociologique d'appartenance et de garant de la vérité. Cette dimension du sacré pouvait d'ailleurs constituer une bonne part des malheurs de Cro-Magnon qu'on ne peut imaginer beaucoup plus heureux que nous. J'ai du coup regroupé les articles permettant de tirer les leçons de la préhistoire la plus récente et de notre façonnement par le milieu jusqu'à pouvoir désormais avoir réponse à tout (Homo sapiens, Google et la question) mais que nos progrès techniques menacent aussi, notamment avec CRISPR, le Nobel OGM de tous les dangers mettant la modification de l'ADN à portée de tous. Dans ce mouvement qui nous dépasse, on peut célébrer quand même la beauté sauvage de l’évolution, généreuse et cruelle à la fois.
Il y aura eu en octobre une nouvelle présentation du blog qui inaugure une période moins active, temps de suspens et d'incertitude en pleine reprise de la pandémie et en attendant le Brexit ainsi qu'une fin de mandat de Trump agité.
Pandémie
(68 ans)

Critique des fondements et de l'inconsistance, au regard d'une philosophie écologique, d'une philosophie de l'autonomie qui nous avait tant séduits (chez Castoriadis comme chez Gorz, entre autres) mais qu'on retrouve paradoxalement de nos jours aussi bien dans le développement personnel ou le management que dans les idéologies révolutionnaires mais aussi sous des formes fascisantes, souverainistes, populistes, nationalistes et xénophobes, ce qu'on ne peut continuer à ignorer. A l'idéalisme subjectiviste et moraliste au fondement des idéologies progressistes aussi bien qu'identitaires, on doit opposer le matérialisme écologique, la prévalence de l'extériorité et donc de l'hétéronomie dont il est illusoire de pouvoir se délivrer.