L’effondrement à venir

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Objectivement, ce qui devrait le plus nous préoccuper, c'est bien le risque d'effondrement écologique, de préserver nos conditions de vie et les richesses naturelles. Encore faut-il ne pas se tromper d'effondrement, ce qui ne fait qu'encourager la confusion. Il ne suffit pas de faire un concours d'exagérations au prétexte qu'un effondrement doit inévitablement se produire ! Les prophéties de fin du monde pour l'année prochaine à midi sont une vieille histoire.

On doit bien avouer qu'il n'est pas si facile d'évaluer les risques réels et de les hiérarchiser. La méthode scientifique peut seule nous y aider même si elle ne garantit aucune vérité, se contredisant sans cesse. Ce n'est pas en tout cas une question de convictions personnelles. On a besoin de travaux sérieux et de débats scientifiques, sur le modèle du GIEC pour les risques climatiques. Le rapport de Rome sur les limites de la croissance était un pas dans ce sens mais notre situation a beaucoup changé depuis 1972, les risques principaux n'étant plus tant un épuisement des ressources que le réchauffement climatique et l'effondrement de la biodiversité. Cet effondrement était trop négligé jusqu'ici mais "L'Appel des scientifiques pour le climat" alertant sur l'état catastrophique de la planète, lancé par des écologues et signé par plus de 15.000 scientifiques, met cette fois en avant la perte de la biodiversité et la déforestation en plus de la pollution et du réchauffement.

La prise de conscience de ces risques imminents est d'autant plus importante que nous sommes dans une des phases les plus dangereuses de l'humanité qui continue à croître de façon accélérée (en Afrique surtout maintenant) avant d'atteindre, dans quelques dizaines d'années sans doute, le pic de tout (population, consommation). La démographie pèse effectivement de tout son poids comme ils y insistent, mais bien plus encore le développement des pays les plus peuplés.

Incontestablement un effondrement de la population, qui est loin d'être le plus probable, sans être à écarter pour autant, réduirait brutalement notre empreinte écologique (où l'on voit que les catastrophes ne s'ajoutent pas). Un tel effondrement démographique pourrait venir de causes "naturelles", effondrement écologique ou pandémie favorisée par la surpopulation et les transports, aussi bien que d'un bioterrorisme ou de manipulations génétiques échappant à leurs expérimentateurs. Impossible d'évaluer la probabilité d'une telle hypothèse bien qu'elle semble plus haute que la menace nucléaire dont nous ne sommes pas débarrassés non plus. Ce dont nous nous sommes débarrassés sans doute (pas sûr encore), c'est de la menace d'un astéroïde, mais pas de l'éruption catastrophique d'un supervolcan. Il n'y a pas de certitudes en ces matières mais sur le long terme les risques apparaissent quand même supérieurs à une période de progrès continus, occupée simplement à s'adapter aux nouvelles technologies.

Un effondrement de la population pourrait donc changer la donne mais pour l'instant, c'est tout le contraire même si on en voit le bout, le pic de population mondiale étant prévu entre 2050 et 2100. Le véritable "pic de tout" ne se produira que lorsque toute cette population mondiale aura eu accès au développement. Pas sûr qu'on atteigne ce point sans catastrophe écologique majeure. C'est ce qui rend criminel d'égarer les esprits avec des catastrophes imaginaires, comme s'il n'y en avait pas assez de réelles, pire de rêver d'un effondrement salvateur réalisant nos utopies. L'effondrement du capitalisme fait partie de ces catastrophes imaginaires supposées nous délivrer du mal. Or, les crises du capitalisme sont tout sauf rares. A force de prédire un krach, il finit toujours par se produire (longtemps après) mais ce qui peut être l'effondrement de notre ancienne vie n'a jamais arrêté le capitalisme, exacerbant plutôt la concurrence de tous avec tous et repartant dans un nouveau cycle. Cela ne dépend pas de nous mais des puissances matérielles, il ne faut pas compter sur l'effondrement du capitalisme pour éviter l'effondrement écologique - ce que pourrait seulement la généralisation d'une économie relocalisée ?

Une autre catastrophe supposée salvatrice par les écologistes énergétistes, c'est le prétendu manque d'énergie et de pétrole alors que du pétrole, il y en a au contraire bien trop et que c'est ça notre problème, de continuer à émettre des gaz à effet de serre pour longtemps. On n'a pas encore atteint le pic de consommation, annoncé un peu trop précipitamment car ne concernant que les pays développés pour l'instant, et la production devrait effectivement être inférieure à la demande dans les années qui viennent (dès 2020) par manque d'investissements depuis 2015 (sauf si l'Iran revient dans le jeu). Les prix vont donc monter, ce qui est une très bonne nouvelle pour les énergies alternatives, même si cela peut provoquer une crise économique. Il est déplorable d'utiliser les prévisions de l'Agence Internationale de l'Energie pour leur faire dire tout autre chose, ne parlant pas du tout d'épuisement du pétrole mais seulement de capacités insuffisantes d'extraction à court terme. Il ne faut pas compter non plus sur la fin du pétrole pour arrêter notre système de production, ni plus généralement sur le manque d'énergie alors que le soleil nous en donne bien plus qu'il n'en faut. Avec retard la transition énergétique est bien entamée et devenue concurrentielle même si, au rythme actuel, il faudrait 400 ans pour l'achever, mais on n'en est qu'au début et il est difficile d'aller plus vite dans une reconversion de si grande ampleur.

L'épuisement d'autres ressources a été régulièrement surestimé en se basant sur les gisements déjà connus (ou le rythme de leur découverte) et l'état des techniques de l'époque. L'exploitation de la planète reste très superficielle, il faut faire le tri entre ce qu'on pourra trouver plus profondément (certes à un coût supérieur) et ce qui risque vraiment de manquer comme le phosphore (si on ne trouve pas comment le recycler). Les ressources physiques ne sont pas aussi préoccupantes que la destruction de nos écosystèmes, notamment grâce aux progrès technologiques qui seront de précieux alliés dont on ne pourra absolument pas se passer malgré les écologistes persuadés que c'est la technique elle-même qui est la catastrophe. Et certes, il n'y aurait pas de production industrielle sans la techno-science mais aucun retour en arrière n'est possible, s'attaquer à la technique ne sert à rien, n'a jamais rien changé. C'est perdre son temps.

Il faut s'attaquer aux véritables problèmes que sont 1) le réchauffement climatique, pouvant s'emballer, et qui rend urgent l'accélération de la transition énergétique et la capture du CO2, 2) la déforestation aggravant le réchauffement, détruisant les écosystèmes, et qu'il faudrait absolument inverser, 3) la perte de biodiversité enfin qui devient visible et alarmante, représentant sans doute le plus grand danger à court terme, bien trop sous-estimé jusqu'ici, avec la disparition, surtout depuis 2008, des insectes, des abeilles, des oiseaux, etc. "Il n’y a quasiment plus d’insectes, c’est ça le problème numéro un", martèle Vincent Bretagnolle. On a du mal à réaliser l'étendue des conséquences. Il ne s'agit pas d'annoncer la fin du monde ni d'en rajouter mais pour avoir une chance d'en réduire l'impact, on a bien besoin des travaux de la "Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques", équivalent du GIEC pour la biodiversité, travaux qui devront eux aussi venir au centre des débats publics avec, plus localement, la question de l'épuisement de l'eau et des sols.

La traduction de ces avertissements en politiques efficaces reste à résoudre. Il ne faut pas surestimer nos moyens mais rien ne se règlera tout seul, ni par une crise économique, politique, énergétique nous sauvant de l'effondrement écologique, mais par des stratégies efficaces sur tous les fronts du global au local (ainsi la régénération des sols et des méthodes d'agriculture plus écologiques pourrait à la fois restaurer la productivité, sauver les insectes et capturer de grandes quantité de CO2). L'action locale et la relocalisation de l'économie doivent être réévalués par rapport à un changement global qui se fait attendre. C'est toute l'importance de ne pas se tromper de diagnostic pour que ce ne soit pas seulement devant la catastrophe qu'on se décide à réagir à la mesure des enjeux.

En tout cas, l'avenir n'est pas un long fleuve tranquille, la menace d'effondrement restant bien réelle jusqu'au pic de population au moins, exigeant pendant cette période notre vigilance constante, notre intelligence et notre mobilisation pour des mesures effectives, pas pour continuer à rêver ni croire à une catastrophe qui nous sauverait de nous-mêmes !

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40 réflexions au sujet de “L’effondrement à venir”

  1. C'est parce qu'on parlait des oiseaux ces jours derniers que tu titres "l'effondrement à venir" ? A mon sens il faudrait plutôt titrer "l'effondrement en cours", car c'est à quoi nous assistons ... ou pas ? A un effondrement irrémédiable, alors que quand on le dit à venir, il pourrait y avoir encore quelque chance d'y échapper ... Mais n'est-ce pas se leurrer, et aussi leurrer les autres que de dire qu'il est à venir ?

    N'est-ce pas la trouille qui nous tient au ventre devant la catastrophe en cours, qui nous fait dire "oh, elle est à venir, on va voir ce qu'on peut faire. On va faire de la transition, on va faire de l'éolien, on va créer des colibris, et tutti quanti" ? Moi, je ne veux pas fermer les yeux. Regarder la mort en face.

    • Non, il ne faut justement pas donner dans l'exagération. Le sujet de l'article est au contraire la nécessité de faire un diagnostic exact, scientifique. Une des raisons de l'article, c'était de réfuter les fake news d'Olivier Berrurier faisant dire à l'AIE que c'était la fin du pétrole, ces faux effondrements supposés salvateurs recouvrant les véritables effondrements à venir.

      J'ai découvert les derniers articles sur les oiseaux pendant la rédaction mais j'avais déjà parlé de la disparition des insectes et des oiseaux dans ma revue des sciences. Surtout je m'appuie sur le dernier appel des scientifiques et sur son insistance sur la question de la biodiversité qui en fait la nouveauté au lieu d'en faire une nouvelle prédiction de fin du monde.

      Beaucoup se trouvent très intelligents à proclamer que "it has begun" avec la joie mauvaise d'annoncer l'effondrement mais ce n'est pas ce que disent les scientifiques. L'effondrement est en vue mais il n'est pas encore irrémédiable et des mesures peuvent être prises (retour des jachères, diminution des pesticides, etc.) qui ne sont pas les petits gestes inutiles des colibris. Il y a un véritable risque mais inutile de noircir le tableau. Je le répète, on a besoin d'un diagnostic scientifique pas de convictions personnelles. Sinon, on peut toujours dire que l'effondrement a commencé à la préhistoire, avec le capitalisme sinon avec la création du monde puisqu'il aura une fin. La réalité est moins caricaturale même s'il y a toujours de l'irréversible.

      Au lieu de dire n'importe quoi, l'urgence est de hiérarchiser les problèmes et de cerner les actions efficaces. Pas sûr du tout qu'on arrive à éviter le pire mais ce n'est pas encore complètement impossible, au moins de limiter les dégâts. On a besoin de militants écologistes sérieux.

  2. Biodiversité, c'est vraiment un terme important, parce que beaucoup de régulations écologiques sont basées sur la biodiversité. Je ne connais pas les voies actuelles qui portent ce message, comme le faisait Jacques Weber.
    Les stratégies des grands groupes agroindustriels restent tournés dans une posture de "guerre" contre la biodiversité (leur Stratégie OGM, les intrans, les monocultures, le catalogue des semences...)
    Le tournant agroécologique, encore timide, me semble être pris en France (cf les GIEE Groupements d'Intérêt économique et environnemental - qui font penser aux CETA des années 60). Qqn aurait des données? En Normandie jusqu'en 2016, il y a une progression de 12% par an depuis environ 10 ans, ce qui donne la encore modeste surface de 3% de la SAU (Surface Agricole Utile). Mais ces statistiques sont sur le bio, ce qui ne me semble pas être tout à fait le bon critère pour évaluer la progression de l'agroécologie.

  3. Mouhai bon, toujours votre bon vieux pragmatisme qui se veut réaliste mais qui ne l'est pas plus que tout le reste. L'enfouissement du CO2 ? Essayer de produire un calcul, et l'on verra bien en quoi c'est réaliste. Penser "global" mais agir "local" ? C'est joli tout plein sur le papier, sauf que les (grands) dégâts globaux ne sont jamais que le cumul de (petits) dégâts locaux. Quant à parler de "risques", (le terme apparaît 7 fois), alors que l'on est manifestement face à des phénomènes enclenchés depuis deux siècles, on peut se demander si c'est pertinent. Le plastique dans les océans, ce n'est pas un "risque" mais une réalité "en marche" qui n'est pas prête de s'arrêter.
    (https://sciencepost.fr/2018/03/la-decharge-de-plastique-du-pacifique-est-beaucoup-plus-grande-quon-ne-le-craignait/)

    • Il y a effectivement au moins de quoi rester perplexe devant ce refus du pragmatisme qui apparemment préfère foncer dans le mur et se fait un point d'honneur à privilégier le catastrophisme, ne voulant pas être déçu du spectacle sans doute.

      Je reconnais que s'accrocher à ses convictions ou croyances, ce que j'ai fait très très longtemps, est naturel, il est bien difficile de s'en défaire mais après le constat de n'avoir servi à rien pendant des années, il n'est pas incompréhensible de chercher à être un peu plus efficace et peser réellement. Bien sûr on peut faire des incantations, annoncer la fin du monde ou un monde nouveau, cela ne dérange plus personne. Faire preuve d'un peu plus de réalisme implique de suivre une méthode plus scientifique. Au contraire de tous les mysticismes, les sciences ne prétendent absolument pas à la vérité, progressant sans cesse, mais à des résultats pratiques, ce qui est vital ici.

      Certes la capture du CO2 ne paraît pas réaliste a priori, les quantités sont gigantesques et quand j'ai appelé dans EcoRev' à s'y mettre rapidement, j'ai dû faire face à une forte opposition, y compris d'un spécialiste de la question. Le problème, c'est que ce n'est pas du tout une idée à moi, une conviction personnelle, c'est l'injonction du GIEC qui s'y connaît un peu mieux que nous, quoiqu'on dise. Quand je me suis penché sur la question tout au long de ma revue des sciences, il m'est effectivement apparu que cela n'avait rien d'impossible même si c'est loin d'être gagné. Il ne s'agit pas de stocker un gaz sous terre mais de gestion des sols, de reforestation, de valorisation du CO2 et de minéralisation. On en est encore à la recherche qui doit être intensifiée mais ce n'est déjà pas de l'ordre de l'impossible et progressera avec les techniques. Ce qu'on en pense n'ayant aucune importance par rapport à une mise en oeuvre qui a déjà commencé (à peine).

      Il y avait aussi pas mal d'écologistes qui démontraient par de savants calculs que la transition énergétique n'était pas possible, le solaire jamais rentable, etc. Ce qu'on appelle la dissonance cognitive consiste à ne pas avoir peur de passer pour un con devant les faits qui nous contredisent ! Quand les enjeux sont si importants, il n'est plus temps de faire le malin. Prétendre qu'on ne peut plus rien y faire est criminel. Ce n'est certes pas gagné, beaucoup d'écosystèmes locaux seront dévastés mais beaucoup seront sauvés par les écologistes pragmatiques. On n'arrivera pas à éviter tous les risques mais il s'agit bien de risques catastrophiques dont on n'a rien vu encore et dont certains au moins sont encore évitables même s'ils sont amorcés.

      Bien sûr il faut renoncer à l'utopie, à la grande conversion à l'écologie (malgré tout progressive) pour laquelle j'ai milité toute ma vie car nous sommes dans une nouvelle étape où l'urgence ne laisse plus le temps de rêver et où nous n'avons plus le luxe de ne rien faire d'efficace. Les raisons d'être pessimiste ne manquent pas (ce sont les "risques"). Je ne suis pas sûr du tout qu'on s'en sorte mais qu'on réagit d'autant plus que les conséquences se font sentir et que la température monte. Il est vraiment déplacé de se moquer de ceux qui essaient d'éviter le pire pour ne rien avoir à y opposer que nos lamentations.

    • Olaf, Grenouille verte,
      je vais me mêler de ce qui ne me regarde pas, toujours dangereux, c'est connu au marché de Brives la Gaillarde!
      Olaf,
      Je suis bien certain que tu connais le principe de réalité qui dit qu'on récolte ce qu'on sème (appelé aussi parfois principe d'auto-réalisation) et je crois que tu devrais réfléchir deux minutes avant de te lancer dans des insultes à contre-temps. Je connais très bien Grenouille verte GV (ou Crapaud rouge, c'est le même) au travers de ses commentaires très souvent frappés au coin du bon sens et en général très bien documentés. Il n'est ni malveillant ni un troll.
      En ce qui concerne notre activité et notre nocivité vis à vois de l'écosystème, GV ne croit pas que nos réactions locales pour corriger le tir soient suffisantes.

      Grenouille Verte, Ce qui serait intéressant, ce serait d'avoir ton point de vue sur ce qui te semblerait efficace si tu penses pense que quelque chose puisse être efficace.

  4. De quels effondrements parle-t-on ?

    Effondrement de la biodiversité : il est en cours dans les zones
    géographiques particulières à forte densité humaine ou concernées par
    une agriculture intensive mécanisée et chimiquement soutenue.
    Effondrement dû au changement climatique : il est en cours dans des
    zones géographiques particulières, iles à très basses altitude,
    extension des zones désertiques et hausse des températures
    Effondrement des ressources en eau potable : c’est en cours dans des
    zones géographiques particulières, assèchement des cours d’eau et des
    nappes phréatiques,
    Effondrement des ressources halieutiques : c’est fait…

    Ces effondrements en cours, lorsqu’ils mettent en danger les ressources alimentaires ou dégradent notre confort ou "way of life", sont compensés par la technologie.

    On déplace des villes attaquées par l’érosion côtière, on dessale l’eau de mer, on climatise pour maintenir des appartements confortables, on pratique une culture intensive mécanisée pour subvenir à l’élevage des bêtes à viande et des poissons élevés dans des fermes marines, etc… Toutes ces activités de transformation de notre environnement participent à l’économie maintenant mondialisée.

    Il n’est pas difficile de comprendre que toutes ces actions correctives ne sont possibles que parce qu’on dispose de suffisamment d’énergie pour alimenter cette hyper machine mondiale productiviste.

    4 choses à savoir :

    L’énergie ne se crée pas, l’énergie se dégrade progressivement en
    chaleur,
    Les énergies alternatives comme le solaire et l’éolien, pour être
    exploitables à grande échelle, sont hélas adossées à l’industrie
    lourde totalement dépendante des énergies fossiles
    ,
    Les champs de pétrole de schiste aux USA, s’épuisent très vite. Un
    forage produit seulement pendant quelques mois. Le décalage induit du
    pic de Hubbert n’est que de quelques années, autant dire peanuts.
    Graham Turner, dans une étude de 2008, montre que le rapport Meadows
    de 1972 commandé par le Club de Rome est toujours pertinent
    https://goo.gl/G6p2Ve. Dennis L. Meadows a été récompensé pour ces
    travaux en 2012 https://goo.gl/6pjCVU

    Compte tenu que notre "way of life" n’est pas discutable, et que les pays émergeant désirent y accéder, le maintien du fonctionnement de l’hyper machine économique fait feu de tout bois, même le charbon, cause majeure de l’augmentation du CO2, est et restera exploité massivement (on n’hésite plus à raser les montagnes pour accéder aux veines de charbon).

    Disposer de moins d’énergie implique automatiquement une diminution des activités correctives.
    A mon avis l’effondrement à venir, sera celui de notre civilisation industrielle mondialisée, c’est-à-dire l’effondrement de notre "way of life".
    L’hyper machine économique mondiale calera faute d’énergie suffisante.

    Comme il est peu probable que les phénomènes mis en jeu soient linéaires, passé un seuil, le blocage sera instantané en moins d’une génération. Le système s’effondrera comme un jeu de cartes et ne pourra pas redémarrer car une longue panne d’énergie dans un système hyper-complexe provoque son auto destruction définitive.

    Pendant combien de temps pourrons-nous disposer de suffisamment d’énergie pour compenser les effondrements en cours et maintenir notre "way of life" ?

    Si on analyse des courbes de tendance, une forte probabilité de l’effondrement apparait entre 2030 et 2050.

    Le signe qui ne trompera pas sera celui d’une grande famine de centaines de millions d’individus.

    Cette année, j’ai 65 ans, je devrais donc être spectateur de l’effondrement.

    • Oui on va hélas continuer longtemps encore à brûler du charbon (propre?) et du pétrole mais on finira par s'en passer et, non, on ne manquera pas d'énergie même si cela ne suffira pas à éviter un effondrement encore évitable mais qui serait assurément suivi d'une reprise, pas d'une fin du monde apocalyptique qu'on pourrait contempler de son balcon comme au cinéma.

      Nous sommes tous très intelligents et très bien renseignés, on se demande pourquoi on aurait besoin de scientifiques pour évaluer les situations et les solutions quand on connait déjà la date de la grande famine qui décimera l'humanité (réglant ceci dit la question de la surpopulation!). Moi, je ne prétends pas révéler ma vérité au monde mais plaide au contraire pour le développement des études scientifiques et d'organismes comme le GIEC pour, très bêtement, en appliquer les recommandations. C'est pas glorieux et trop technocratique, avec le risque d'échouer sans doute. Arrêter de délirer n'est pas drôle, mais les choses sérieuses commencent, notre responsabilité du monde - et donc de ne pas dire n'importe quoi mais de suivre l'avancée des connaissances scientifiques.

      Occasion de remarquer à nouveau comme le problème est cognitif, comme l'obstacle à la résolution des problèmes vient des mieux intentionnés, comme ceux qui se prétendent écologistes et ne font qu'aggraver la situation avec leur catastrophisme infantile.

      • Qui parle de fin du monde apocalyptique ? L'effondrement de notre civilisation mondialisée ne signifie pas la fin du monde, ne caricaturez pas.

        Je ne prétends pas révéler ou imposer une vérité, j'exprime juste mon opinion dans votre blog.

        Les travaux du GIEC concernent le climat qui n'est pas la seule menace. D'autres scientifiques étudient d'autres menaces, lisez bien https://goo.gl/G6p2Ve

        Actuellement la famine menace des dizaines de millions d'individus : https://news.un.org/fr/story/2018/01/1001672

        Quant à votre conclusion : "Occasion de remarquer à nouveau comme le problème est cognitif, comme l'obstacle à la résolution des problèmes vient des mieux intentionnés, comme ceux qui se prétendent écologistes et ne font qu'aggraver la situation avec leur catastrophisme infantile.", je ne la comprends pas.

        • Oui, la science n'est pas une aventure individuelle, surtout en ces matières complexes. On l'a bien vu avec le climat où le consensus n'a pas été si facile à obtenir, avec de vrais scientifiques comme Allegre qui répandait de fausses idées par manque de compétences en ce domaine, et même de vrais climatologues trop attachés à leurs anciennes convictions.

          Il ne faut pas trop compter sur les militants pour évaluer les risques leur partialité découlant de leur engagement. Moi-même, lorsque j'ai commencé à m'intéresser à l'écologie, j'étais persuadé d'un effondrement imminent, n'arrivant pas à prendre au sérieux les études un peu plus rassurantes. Pour le pétrole en tout cas, les prophètes de l'apocalypse pétrole comme Yves Cochet se sont ridiculisés, c'est un fait et les analyses du début du siècle, défendues par les ingénieurs à la retraite, ne tiennent plus du tout. La seule manière d'avoir de meilleures prévisions, c'est le débat et la synthèse scientifique comme pour le GIEC. J'ai beaucoup d'estime pour le travail pionnier du rapport de Rome, application de la théorie des systèmes, mais on ne peut s'en tenir à ce premier essais daté dont il faut une nouvelle version plus actuelle et collective.

          Le problème, c'est qu'il y en a qui répandent de fausses nouvelles, de fausses analyses, reprises par ceux qui n'y connaissent rien. C'est la réalité des réseaux. J'étais très intéressé aussi au début par Jean-Marc Jancovici qui fournissait beaucoup de données avant de me rendre compte que ses calculs de coin de table ne tenaient pas la route et qu'il roulait pour le nucléaire, dénigrant les énergies renouvelables (Hulot a rompu avec lui après Fukushima). Il fait partie de ceux qui croient détenir la vérité contre les autres, ce qui se manifeste par son côté roublard un peu méprisant, et très fier de sa théorie économique énergétiste complètement débile, ne tenant pas compte de toutes les études qui sortent et le contredisent. Il fait donc partie des éléments nuisibles du débat. Il faut se documenter à des sources scientifiques plus fiables (et contradictoires). Encore une fois, il ne s'agit pas d'opposer mes opinions aux siennes, mais de se fier à des travaux vraiment scientifiques (exigence socratique).

          Je veux bien que le signe de l'effondrement dont on voudrait être spectateur ne soit pas la fin du monde mais alors, ce n'est pas la première fois qu'il se produit (après l'effondrement de l'URSS notamment). La famine elle-même n'a hélas rien de nouveau et plutôt en régression. La probabilité d'une grande famine est élevée par des processus naturels tout autant (volcans, virus, sécheresses, inondations). Le problème n'est pas d'en être persuadé, c'est de progresser dans la connaissance des risques réels et dans la façon de s'en prémunir, la justesse de l'analyse étant vitale, le fait d'en rajouter dans le catastrophisme étant complètement contre-productif.

  5. Bien sûr Claude Allègre n'était pas dans son domaine de compétence mais il aurait pu vulgariser correctement. A mon avis les divagations de Claude Allègre lui permettaient de choquer et faire parler de lui pour rester médiatisé. Retourner à l'anonymat peut être psychologiquement insupportable.

    Je vous trouve injuste avec Jancovici. Il ne se présente pas comme un scientifique mais comme un vulgarisateur que son niveau d'études lui permet. Il explique bien son point de vue de citoyen sur le nucléaire civil. Le gros reproche que je lui fais c'est que le nucléaire laisse en héritage, pour des siècles, des déchets aux générations futures .
    Ses calculs de coin de table sont justes. Il montre bien la gabegie des infrastructures de production d'énergies renouvelables mal dimensionnées. Il propose l'isolation thermique des bâtiments et des voitures à moins de 3 L/100, bref il a aussi des propositions concrètes.
    Il réactualise ses articles, qui parfois ont plus de 10 ans, dans le fond ils restent vrais.
    En conclusion, à mon avis sa vision à long terme est pertinente.

    Le rapport Meadows a bien été réactualisé en 2012 : https://goo.gl/gd3K8B

    La famine, en régression pendant une décennie, augmente à nouveau : https://goo.gl/FQqhT4

    "Moi, je ne prétends pas révéler ma vérité au monde", moi non plus. Je ne veux pas faire de catastrophisme stérile, j'observe les indicateurs dont beaucoup sont au rouge et le restent.

  6. "Il ne se présente pas comme un scientifique mais comme un vulgarisateur que son niveau d'études lui permet."

    J'en ai vus qui avaient son niveau d'études et qui pourtant se plantaient complètement sur des sujets bien plus simples, dans l'industrie. Leur niveau d'études n'était qu'un piédestal à leur arrogante crétinerie, leur narcissisme puéril et ravageur.

    • Bonsoir Olaf,

      On est remonté comme un coucou ! Mais pourquoi tant de haine ? 😉

      Qui se cache derrière ce pseudo Olaf ?

      Si vous avez connu un polytechnicien incompétent, il ne faut pas généraliser à tous les X, sinon ça sent un peu le racisme.

      Il y a 20 ans, j'ai connu un jeune centralien(centrale Paris), frais sorti de l'école, dont j'ai encore le souvenir de sa brillante intelligence et de sa sympathie. Je n'en déduis pas pour autant que tous les centraliens sont aussi brillants que lui.

      Mon copain avait répondu à un prof qui lui faisait une remarque sur son faible niveau scolaire : "Monsieur, la calomnie est la dernière ressource de l'impuissance" mais c'était dit avec humour.

      • Pas vraiment de haine, mais du dépit face aux souvent arrogants connards sortis des grandes écoles françaises qui se croient fréquemment sortis de la cuisse de Jupiter et ne comprennent en fait rien à rien.

        Ces trous du cul des grands corps d'état jacobin qui nous ont concocté par exemple, les énarques, supélec, X-mines, centraliens, Quat'z'Arts notre nucléaire bien français, on peut rajouter HEC et consorts.

        Demandez vous pourquoi l'industrie française se porte si mal, aucun mystère, juste des putains de dirigeants des grandes écoles françaises complètement obtus.

        Même mon père s'était heurté à ces cloportes incapables et prétentieux.

    • Il faut faire attention, l'ironie ne passe pas bien la rampe...

      Sinon, Jancovici ne nous apprend rien, personne n'a dit que c'était gagné, seulement que cela reste gagnable ce qui rend complètement irresponsable de prétendre que tout est déjà foutu et refuser d'examiner les propositions qui sont faites par les scientifiques. Cela revient exactement au même que les climatosceptiques qui eux aussi ont leur gourou qui leur répète leur vérité alternative et qu'il n'y a rien à faire.

      Croire connaître la vérité est une folie. Allez voir plutôt les études qui sortent et dont je rends compte avec leurs insuffisances, leurs contradictions au lieu de vous contenter de renforcer vos convictions et vous verrez que ce n'est pas en tout cas le moment de baisser les bras. Les risques sont immenses mais nous ne manquons pas de ressources (ni d'énergie) si l'effondrement se produit (ce qui, certes, nous pend au nez) il faut quand même pouvoir se dire qu'on a fait ce qu'on pouvait, pas juste pour faire un geste inutile mais pour éviter le pire, question qui n'est pas théorique mais de vie ou de mort.

      Je ne prétends pas qu'il faut me croire sur parole ni adhérer à une autre secte mais juste écouter ce que le GIEC en dit et les nouvelles études qui corrigent les anciennes. Ne pas bien comprendre les risques réels d'effondrement empêche de les éviter, la question est bien cognitive et si la théorie des systèmes connaît le risque d'effondrement, elle étudie surtout les moyens de l'éviter (ce qui était un peu l'objet du GRIT).

  7. Il y a vraiment de quoi être inquiet à voir ce qui se passe en ce moment à NDDL. Un gouvernement de "vandales" comme le twitte Naomi Klein qui démantèle un lieu d'utopie, d'expérimentations locales justement, qui frayait d'autres voies alternatives. Je suis atterré et indigné par cette brutalité qui fait usage de moyens disproportionnés pour écraser ce lieu de vie qu'était devenu NDDL.

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