Alors que la légalisation du cannabis gagne de plus en plus de pays, nos gouvernements qui s'y refusent obstinément se couvrent d'autant plus de ridicule que, malgré leurs rodomontades, jamais les drogues n'ont été aussi disponibles qu'aujourd'hui. On a beau mettre en scène le démantèlement de quelques points de deal vite reconstitués, le marché a bien changé maintenant puisqu'on peut se faire livrer son herbe à domicile par des entreprises de plus en plus professionnelles fournissant des produits standardisés et utilisant toutes les ficelles du marketing. Bien sûr, à la différence d'une légalisation contrôlée, et comme cela a toujours existé dans le marché de la drogue, on vous refile en plus des petits cadeaux que vous n'avez pas demandés, cocaïne, ecstasy, en espérant vous accrocher. On ne fait pas plus contre-productif pour une politique prétendue de contrôle des drogues.
Du moins, la situation est favorable pour compléter l'article sur la dépression en étudiant toutes sortes de psychédéliques (autres que le cannabis qui n'en fait pas vraiment partie), substances ayant prouvé leur capacité de modifier la conscience depuis des millénaires et qui font aujourd'hui l'objet du regain d'intérêt des scientifiques et psychiatres.
Ces molécules opèrent un retour en force depuis le début des années 2000, notamment parce que les médecins ont dû reconnaître que la pharmacopée psychiatrique limitée dans ses mécanismes d'action s'avérait inefficace pour nombre de patients. Depuis, le nombre d'essais et d'indications potentielles va croissant : dépressions résistantes aux antidépresseurs classiques, troubles du stress post-traumatique, addictions voire troubles obsessionnels compulsifs (TOC) ou symptômes anxio-dépressifs chez les patients cancéreux ou en fin de vie…