Réexaminer notre rapport aux drogues

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On considère en général que le problème des drogues est le type même du problème marginal concernant des marginaux. Il y aurait tant de choses plus importantes, surtout en cette période de crise. On considère aussi qu'il n'y aurait en tout cas aucun rapport avec l'écologie réduite à l'environnementalisme. C'est pourtant tout le contraire. Les drogues ont une place centrale dans les sociétés humaines, elle est simplement presque universellement déniée. Il ne s'agit que d'en devenir conscients, de regarder la réalité en face. Il est même difficile de faire le tour des différentes dimensions affectées par les préjugés scientistes ou religieux sur les drogues qui incarnent au plus haut point nos limites cognitives et le poids des fausses opinions.

De même, la plupart de ceux qui ne sont pas écologistes voudraient limiter l'écologie à un secteur spécialisé et consensuel en oubliant sa dimension politique et conflictuelle soulignée par André Gorz en 1974 (leur écologie et la nôtre). Si l'écologie-politique attentive au bien-être des populations ne peut être insensible à ces questions vitales et liberticides, il y a incontestablement division dans l'écologie entre hygiénistes ou moralistes (qui confondent le naturel avec le normatif) et une écologie-politique attachée à l'autonomie du vivant et sa diversité comme à l'expérience de soi et l'exploration du monde, à l'opposé de toute administration autoritaire de nos vies, même au nom de l'écologie.

Le fait qu'il y ait des écologistes hygiénistes qui sont pour la prohibition des drogues, entre autres, rend d'autant plus nécessaire pour des écologistes de s'en distinguer et réfuter explicitement ces visions normatrices de l'écologie qui confondent les lois biologiques avec les lois humaines (dans la sexualité tout autant). Cet hygiénisme fascisant qui voudrait retrouver la pureté de la race comme d'une nature originaire est un rêve d'uniformité qui n'a rien de naturelle. C'est plutôt de l'ordre d'une éthique de conviction se réclamant de principes inébranlables au nom desquels peu importent les morts et la contre-productivité flagrante de la prohibition, peu importe de se faire complice des mafias et des trafiquants par la répression elle-même quand on prétend lutter pour protéger ses enfants contre le mal en personne.

Nous croyons au contraire que l'écologie-politique ne peut être qu'une éthique de responsabilité qui juge les politiques à leurs résultats et prend les gens tels qu'ils sont. Nous défendons une conception démocratique de la politique, attachée aux libertés individuelles et à la pluralité des modes de vie, contre la gestion technocratique et policière des populations. L'opposition est totale entre notre conception d'une écologie émancipatrice et les tendances totalitaires de l'écologie. La position par rapport aux drogues se trouve être assez exemplaire de ce qui nous différencie de ces tendances fascisantes voulant modeler un homme nouveau.

Il faut dire aussi qu'on se situe dans un contexte post-freudien où la libération sexuelle a fait tomber nombre d'anciens tabous sans que cela ne produise les catastrophes prophétisées (pas plus que les politiques de libéralisation des drogues qui se multiplient désormais). Il y a là sans aucun doute une dimension générationnelle ou historique qu'on retrouve entre écologie et drogues psychédéliques émergeant à peu près en même temps à la fin des années 60. Or, le choix des drogues est fortement corrélé aux générations, selon les disponibilités et modes du moment. La guerre aux autres drogues comporte ainsi une composante générationnelle qu'on ne peut ignorer. De toutes façons, ce sont toujours les drogues des autres qu'on veut interdire, jamais les siennes car, une chose est certaine, il n'y a pas de société sans drogues.

Presque tout le monde se drogue, c'est un fait, en premier lieu, bien sûr, avec de l'alcool, du tabac ou des médicaments. Il y a indubitablement un certain nombre d'exceptions, comme en tout caractère biologique, mais assez exceptionnelles pour que les drogues apparaissent bien consubstantielles à notre humanité, ce qui devrait être mieux connu et assumé. Rejeter les drogues, c'est mutiler l'expérience humaine. Le désastre de la prohibition de l'alcool a bien montré qu'à vouloir interdire l'alcool, on ne faisait qu'empirer les choses, ce qui se vérifie à chaque fois. La question n'est pas des dangers évidents de drogues comme l'alcool, en particulier pour les jeunes. C'est le cas de tout véhicule, technique ou remède, selon la définition du pharmacon, tout principe actif nécessitant précaution et apprentissage. Personne ne peut nier les méfaits de l'alcool, simplement la prohibition ne fait que multiplier les risques sanitaires et sociaux alors qu'on a un besoin indéniable de politiques intelligentes et différenciées de réduction des risques. Il ne s'agit pas, en effet, de mettre toutes les drogues dans le même sac sous prétexte qu'on regroupe sous le même mot des substances qui n'ont pas grand chose à voir les unes avec les autres. Il y a ainsi des différences considérables de dangerosité entre le cannabis ou la plupart des drogues psychédéliques et l'alcool ou le tabac, bien plus proches qu'on ne croit de l'héroïnomanie même si on n'en veut rien savoir. Ce n'est donc pas un mal si ces drogues légales perdent en partie de leur monopole au profit de drogues souvent un peu plus douces. Cette diversification pose dès lors la question de quelles drogues pour quels usages, tout aussi différenciés. On peut opposer ainsi le dopage utilitariste aux expériences psychédéliques tout comme les drogues naturelles aux chimiques mais la pluralité des opinions est de mise, ici comme ailleurs (et chacun voudra défendre sa drogue contre les autres).

Alors qu'on prétend n'avoir affaire qu'à de simples comportements pathologiques, on a plutôt affaire à chaque fois à une culture des drogues, au sens plein à la fois théorique et artistique, avec ses rituels et ses connaisseurs (comme la culture du vin). Ainsi, dans les familles bourgeoises, c'était le père qui s'occupait des drogues : alcools, cigares, café. Réprimer une drogue, c'est réprimer une culture, un art de vivre, toute une façon de penser et finalement une population (immigrés et jeunes). Les drogues sont pourtant bien plus qu'on ne croit au coeur de nos sociétés, de nos fêtes, de la musique, de l'art, des créatifs comme des travaux pénibles ou des sphères dirigeantes, etc. Il y a juste dénégation officielle et censure dans cette guerre des drogues où, comme on l'a déjà vu, chacun défend sa drogue (l'alcool bien français) contre celle des autres (cannabis des noirs et des arabes - qui répriment l'alcool...). On ne discute jamais, remarquez-le, de la prohibition de toutes les drogues puisqu'on ne parle plus de prohibition de l'alcool ici depuis longtemps. Ce n'est qu'une des manifestation d'un nationalisme agressif refusant vainement la mondialisation des cultures. La question n'est donc pas du tout celle des drogues en général mais seulement de drogues minoritaires, étrangères ou inconnues des générations précédentes. La lutte contre la prohibition est bien une nouvelle lutte contre la discrimination des populations et la xénophobie, sinon contre l'ordre moral et l'ignorance...

Il y a plusieurs dimensions dans les drogues, un bonne partie servant d'auto-médication pour des problèmes mal pris en compte par la médecine (qui les réintroduit petit à petit dans sa pharmacopée, y compris les drogues psychédéliques). Cet usage médical est de plus en plus reconnu jusqu'à devenir en Californie une sorte de légalisation rampante qui, assez hypocritement, ne veut pas s'avouer comme telle. D'un autre côté, ceux qui sont devenus dépendants peuvent être considérés comme justifiant d'une pathologie. S'il est effectivement criminel de traiter des malades en délinquants, on ne peut assimiler pour autant tous les usagers de drogues, en particulier tous les buveurs d'alcool, à des malades.

Ce sont sans aucun doute les effets psychiques qui ont fait plutôt le succès des psychotropes dans l'espèce des Sapiens, au moins depuis qu'il y a des initiations, des sorciers et des chamanes auxquels ont doit sans doute les représentations impressionnantes des grottes. Il faut qu'il y ait eu une forte nécessité pour généraliser ces modificateurs de la conscience ou de l'humeur chez l'être parlant, ne serait-ce qu'en servant de neuromédiateur social dans les fêtes ou les repas mais plus généralement pour alléger le poids du surmoi ou exciter nos sens, libérer l'imaginaire et changer de perception ou prendre du recul (comme les Perses aux dires d'Hérodote), façon de traiter notre rationalité si limitée et tyrannique à la fois, façon de se connaître pour Platon (in vino veritas) ou d'affronter ses démons mais, bien sûr, façon aussi de rendre la vie un peu plus supportable qui est si dure parfois. Qui n'a jamais eu besoin des secours de l'ivresse ? On ne sait que trop bien comme cela peut rendre la vie encore plus invivable pour ceux qui tombent dans l'alcool et ne peuvent plus contrôler leur consommation. Ce n'est pas une raison pour réduire les drogues au "système de récompense" comme l'addiction au jeu, à l'argent, au pouvoir ou au sexe alors qu'on agit cette fois directement sur nos représentations et notre être au monde, aspiration on ne peut plus humaine de transformation de soi. S'il n'est bien sûr pas question de pousser qui que ce soit à se droguer, on ne peut nier qu'il soit plus qu'utile pour les professionnels de l'esprit (psychiatres, cognitivistes, philosophes, poètes, artistes, etc.), d'en avoir une expérience minimale (are you experienced ?). Rien de tel pour comprendre comme une simple molécule peut changer complètement nos façons de penser et de sentir malgré toute notre complexité supposée, passant ainsi avec les amphétamines (ou la cocaïne) de la plus grande excitation à la plus profonde déprime par simple effet chimique. Il faut l'éprouver pour le croire. Il n'y a certes aucun paradis artificiel à en attendre mais quelques oeuvres et connaissances peut-être, une société un peu plus apaisée, en tout cas d'autres façons de vivre et de penser, d'autres types humains pétris d'humanité non moins que les autres.

Géopolitique de la drogue

Les drogues ne sont pas un problème local, touchant une population particulière ni véritablement dépendante de la législation locale. Ce n'est pas un problème individuel résultant d'un dysfonctionnement qu'on pourrait traiter mais un phénomène culturel universel et massif. Il y a une dimension géopolitique et planétaire des drogues nourrissant toutes sortes de conflits et de mafias. Nous sommes justement au moment où la prise de conscience de l'échec des politiques de prohibition menées depuis 1970 devient tout aussi planétaire. Ce n'est pas pour rien que cette remise en cause coïncide avec une plus grande indépendance des pays d'Amérique latine par rapport à la politique des USA. La répression des drogues a toujours été un instrument de la domination américaine, sachant encourager le trafic lorsque cela les arrangeait. C'est aussi un instrument très apprécié de toutes les polices pour contrôler les populations et les soumettre à leur pur arbitraire puisqu'il est impossible de coffrer tout le monde, mais cela ne fait que renforcer la violence des quartiers et l'insécurité si ce n'est la corruption de la police elle-même.

Les chiffres de l'échec des luttes anti-drogues sont éloquents, partout. En France on a les lois les plus répressives et la consommation la plus haute ! Devant le caractère manifestement contre-productif de la prohibition, les bonnes âmes trépignent et vocifèrent, ne pouvant accepter l'échec de cette croisade civilisatrice. On assiste à un emballement des idéologies dénégatrices mais les faits sont têtus. Non seulement ces politiques répressives ne diminuent en rien la consommation mais elles nourrissent un banditisme international qui dispose de revenus gigantesques par la faute de ces justiciers aveugles (quand ils ne sont pas corrompus). Le Mexique augmente ses moyens militaires sans pouvoir arrêter une tuerie qui a déjà fait plus de 60 000 morts ! C'est ce qui a décidé l'Uruguay à légaliser le cannabis, ou plutôt à en faire un monopole d'Etat, car il n'a pas les moyens de lutter contre les cartels sinon en fournissant directement les consommateurs pour assécher le trafic, par contre, il n'ose pas légaliser la culture mais s'en arroge le monopole.

Le minimum d'une écologie des drogues serait pourtant de légaliser l'auto-production du cannabis comme l'Espagne car la répression des drogues naturelles favorise la multiplication des drogues chimiques bien plus faciles à produire mais incontrôlables et le plus souvent de moindre intérêt.

La destruction du droit au nom de la drogue

L'échec des politiques prohibitionnistes et leurs conséquences géopolitiques calamiteuses seraient plus que suffisants pour arrêter le désastre, en faire une priorité, mais la conséquence la plus grave des lois d'exceptions contre les drogues, c'est d'introduire l'arbitraire dans le droit et d'y abolir la protection de l'espace privé. C'est une véritable destruction du droit et l'instrument de politiques liberticides.

La conception de la liberté des partisans de la prohibition n'est pas tellement différente de celle des Talibans. Ils vous diront, comme toujours, que c'est pour notre bien qu'ils nous répriment ! Les drogues posent indubitablement la question de la liberté individuelle dans sa difficulté, ses risques et ses contradictions, mais liberté d'action et d'expression sans laquelle on arrive à dénier toute liberté. D'un certain point de vue, on peut rapprocher la question des drogues de celle de l'avortement qui en choque beaucoup mais qu'il est tout simplement pire d'interdire et de vouer à la clandestinité. L'éthique de responsabilité s'oppose ici frontalement à l'éthique de conviction. Ce sont des sujets tabous qui peuvent vous discréditer complètement, voire pire, et où se démontre un courage de la vérité bien rare (Mitterrand avouait qu'il valait mieux ne pas parler des drogues car cela obligeait à hurler avec les loups). D'ailleurs, on s'enorgueillit de ne plus avoir dans notre droit le délit barbare de blasphème ni d'opinion, sauf sur les drogues justement ! Il y a encore des vérités qu'on n'a pas le droit de dire et qu'on n'est pas prêt à entendre.

Pas besoin de se faire peur avec des fantasmes de science-fiction alors qu'on a, déjà là, une dérive totalitaire dont on ne s'inquiète pas assez. En effet, ce n'est pas seulement la liberté de chacun qui est bridée outrageusement ainsi mais bien la vie privée elle-même qui est menacée par cette nouvelle inquisition apparue à la fin du siècle dernier. On se retrouve un peu comme au temps des guerres de religion, de la chasse aux homosexuels ou aux sorcières, comme dans les régimes islamo-fascistes actuels. L'histoire est toujours la même. Des hommes traqués et persécutés pour leur façon de vivre et de penser, avec toujours la peur que la police frappe à la porte, à la merci d'une dénonciation ou d'un excès de zèle. La haute société sait fermer les yeux sur ses propres déviances mais cela met la plupart des autres dans une position de hors la loi et d'une certaine clandestinité sans avoir aucun crime à se reprocher. La chasse aux drogués en fait une population sans droits, méprisée de tous, qui ne mérite pas de vivre ni d'être défendue et qui peut servir à l'occasion de bouc émissaire pour des politiques en difficulté.

La répression des drogues manifeste à la fois nos limites cognitives et les limites des politiques répressives, une erreur à la fois sur les buts et les moyens, accumulant les raisons d'en sortir, du scandale de politiques contre-productives détruisant les sociétés au déni de justice et aux discriminations inacceptables. Cela n'a pas été suffisant jusqu'ici pour arriver à réveiller la bonne conscience de la société. On peut dire que l'enjeu est à peu près le même que celui de la reconnaissance de la place de la sexualité, que ce soit dans une société victorienne ou islamiste. De quoi être accusé de bestialité si ce n'est de folie ! Il nous faudra pourtant bien rééxaminer une conception trop idéalisée des hommes en y réintroduisant la réalité de la place des drogues qui ne doit plus être déniée ni diabolisée sans tomber pour autant dans un mysticisme béat ni en minimiser les dangers bien réels, tout comme les difficultés de l'auto-nomie consistant à se donner sa propre mesure.

Pour qu'une écologie-politique responsable et plurielle restitue aux drogues leur place centrale, il suffit de tenir compte des simples réalités et de l'urgence de privilégier la réduction des risques sur une prohibition criminogène dont l'échec n'est plus à démontrer. Il faut ajouter pour finir qu'on ne peut exclure qu'avec la part prépondérante prise par le travail immatériel, les drogues soient un peu plus intégrées à la production, de façon plus avouée. C'est en tout cas un problème contemporain massif, profondément lié à notre époque depuis moins de 50 ans, concernant un très grand nombre de gens et qu'on ne pourra plus refouler longtemps. Pour éviter un techno-fascisme nous espionnant jusque dans notre intimité, la lutte contre la prohibition constitue certainement, avec la défense de la gratuité numérique et du partage de fichiers, l'enjeu principal de la protection de notre vie privée.

(texte préparatoire d'un numéro d'EcoRev')

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25 réflexions au sujet de “Réexaminer notre rapport aux drogues”

  1. Pour beaucoup d'écolos, l'écologie c'est la santé, sans se rendre compte que la vie, la biologie ce sont des essais en tous genres et des ratés en série, bref des expériences... Ils prônent souvent pour exemple les tribus de chasseurs cueilleurs en oubliant que celles ci usaient et usent des drogues sans pour autant avoir été décimés par celles ci.

    En dehors des écolos, nombre d'opposants arguent qu'il y a assez de drogues légales, vin, tabac, et que c'est pas la peine d'en rajouter, vision quantitative du risque.

    Une autre réticence est culturelle, le monde de l'ivresse alcoolique est largement expérimenté donc admis et connu. En revanche, ceux qui ne connaissent que cette ivresse fantasment sur ce que sont les autres formes d'ivresse, les considérant comme abordant des mondes psychiques malsains, pas de chez nous...

    Nous avons bien affaire à une forme de stalinisation de la pensée et des comportements en opposition avec une approche libérale dans la ligne de Montesquieu.

    Il s'agit bien d'une remise en cause qui relève de la philosophie du droit.

    Ainsi selon Marcela Iacub :

    "Et c’est sur ce point que l’on peut tracer des parallèles entre la démagogie pénale actuelle et le fascisme de jadis où la volonté des masses de détruire les minorités cachait celle de se détruire elles-mêmes. C’est pourquoi la légalisation du cannabis a une telle importance, non seulement pratique mais aussi symbolique.

    Parce que la guerre contre la drogue a été le point de départ des politiques sécuritaires, la légalisation du cannabis pourrait, tel un remords, devenir la première décision politique visant à les défaire."

    http://www.liberation.fr/societe/2012/06/01/le-cannabis-de-la-paix_823014

    Même un gendarme :

    "La situation me paraît en tout point comparable aujourd’hui à celle que dénonça madame Simone Veil le 26 novembre 1974 devant l’assemblée nationale à propos de l’avortement ; comme elle, je vous demande de mettre fin à une situation de désordre et d’injustice et d’apporter une solution mesurée et humaine à ce problème."

    http://blogs.lesinrocks.com/droguesnews/2012/07/06/le-cannabis-doit-etre-legalise-lettre-ouverte-dun-gendarme-a-hollande/

  2. Si on légalise les drogues alors il faut toutes les légaliser et les vendre dans des centres de soin avec information. On pourrait même envisager un "permis" drogue pour que les gens atteignent un niveau d'information suffisant avant de les utiliser. Par contre, je suis extrêmement oppose et choque par la propagande depuis qqs décennies qui consistent a dire qu'il faut légaliser le cannabis parce que c'est une drogue douce. Cette classification selon l'addiction n'a aucun intérêt: ce qui importe c'est la dangerosité pour l'organisme. De ce point de vue la, un ancien héroïnomane s'en sort mieux qu'un ancien consommateur de cannabis devenu schizophrène. Sans aller jusqu a la schizophernie, des etudes recentes ont montre l'impact a long terme sur le qi et la memoire des personnes consommant du cannabis dans leur jeunesse et il n'y a rien qui m'enerve plus que de voir des thierry ardisson dire que le cannabis n'est pas vraiment une drogue alors que c est une des plus dangereuses sur le plan de la sante mentale pour une proportiin non negligeable de la population. Je parle en pensant a des exemples malheureux dans mon entourage. Nous sommes au 21eme siècle et le cannabis du 21 eme siècle n'a aucun rapport avec celui du 20eme siècle puisqu'il est beaucoup plus fort. C'est l'erreur que font beaucoup d'anciens fumeurs qui ne sont pasau courant de l évolution des drogues.

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    Je suis d'accord sur le fait qu'il faut légaliser d'une façon ou d'une autre la plupart des drogues mais de façon différenciée, je suis par contre en désaccord complet sur le fait qu'on pourrait mettre toutes les drogues au même niveau, le cannabis est bien une drogue, avec ses risques spécifiques, mais cela n'en reste pas moins la drogue la moins dangereuse après le café. Il y a eu une succession de modes à propos du cannabis. D'abord les Américains qui voulaient nous faire croire que la drogue des noirs était diabolique, rendait violent, violeur, etc. Puis l'époque hippie où l'on pouvait dénier que ce soit une drogue du fait d'un usage majoritaire récréatif. Puis la réévaluation des risques de schizophrénie (qui restent très faibles et l'on ne voit pas bien comment cela pourrait être autre chose qu'un déclencheur pour une fragilité première) ou sur le développement du cerveau avant 18 ans et autres risques qui restent malgré tout modérés par rapport à l'alcool dont les ravages sur les jeunes cerveaux sont souvent bien pires à haute dose. La tendance actuelle à vouloir nier que ce soit une drogue qui reste relativement douce me semble aussi folle. Dire que le cannabis est une des drogues les plus dangereuses sur le plan de la santé mentale est légèrement excessif. Il y a quand même des chiffres. J'ai connu effectivement des héroïnomanes qui géraient bien leur dépendance mais il est tout aussi excessif de comparer avec la dépendance au cannabis même si on peut en être très dépendant aussi (comme on est dépendant à beaucoup de choses et de gens, et l'amour aussi peut nous détruire).

    Cela me fait marrer l'idée qu'on aurait maintenant des herbes bien plus fortes alors que dans ma jeunesse, on avait de l'huile qui vous mettait par terre. La concentration n'a qu'un seul intérêt, permettre de moins fumer. Par contre, il est vrai qu'on peut préférer les herbes traditionnelles aux créations récentes qu'on peut trouver plus désagréables et angoissantes. L'intérêt d'une légalisation, c'est de favoriser les bons produits et l'information sur ce qu'on prend. Le cannabis médical américain fait déjà des différences nettes entre les différentes espèces et les effets souhaités pour telle ou telle maladie, effets qui peuvent aller de l'excitation à l'apaisement.

  4. Moi, ce qui me derange, c est que j'ai l'impression que l'on classe uniquement les drogues en terme de dépendance. Si il existe des études sur la dangerosité mentale des drogues, cela m'interesse. J'avoue parler plus d'une expérience personnelle et de mon entourage. Disons que les gens réagissent très différemment et j'ai eu des soucis de santé dus au cannabis mais pas aux autres drogues dans ma jeunesse. J'ai aussi deux amis qui sont devenus schizophrène. Moi j'ai quant même eu l'impression durant toute ma jeunesse dans les 90's que l'on présentait le cannabis comme inoffensif dans les films, a la télévision,... les parents de certains amis ados laissaient leurs enfants cultiver dans leurs jardins. Dans ma promotion dans une école d'ingénieur, le tiers des élèves fumaient quotidiennement et un autre tiers assez régulièrement. Pour ce qui est des produits, l'huile de cannabis n'a jamais été très courant a mon époque et je pense pas que cela constituait la norme avant. Par contre, les plantes importées de Hollande a haut niveau de THC constituaient norme dans les
    90's. Je ne tiens pas a mettre en prison les dealers et les consommateurs mais moi il me semble que l'on en a trop fait ces dernières annees dans la banalisation du cannabis. Qu'on légalise, très bien mais de mon point de vue, dire que le cannabis est une drogue douce quand l alcool et le tabac sont des drogues dures, c est exagère et les effets diffèrent d'une personne a l autre énormément. Ce qui est anecdotique chez une personne peut être dangereux chez une autre. Et après, il faut préciser que suivant le niveau de Thc, l effet n est pas le même. De la même manière que boire une bouteille de bière ou d absinthe, cela n a rien a voir. Sinon vous avez l'air d en savoir plus que moi concernant les études sur la dangerosité mentale, la memoire, l'intelligence,... Personnellement, je n ai lu que l étude récente de la BBC sur les ados et le cannabis.

  5. Je précise pour les deux personnes schizophrènes, qu'elles l'auraient peut-être été sans le cannabis. Je ne tenais pas a faire un rapport de causalité direct, juste a rappeler qu il peut amplifier et peut être déclencher des pbs. Par exemple, avant de fumer dans l idéal un ado devrait se renseigner sur sa prédisposition a développer ce type de maladie. En me relisant, je me fais l'impression de faire la morale. Je suis pour la légalisation des drogues avec une bonne information nécessaire a l école sur leurs effets, sur la psychologie, de manière scientifique et factuelle sans faire de la diabolisation. Mais pour ce qui est du cannabis, j'ai l'impression que l'on en a tellement fait dans la banalisation que bon, sans revenir aux annees 50, il faut quant même insister sur le fait que cela reste une drogue. Il serait intéressant d ailleurs de voir le nombre de films depuis les annees 90 dans lesquels les héros fument des joins. Est ce que c est la drogue la moins dangereuse après le cafe? Cela me semble quant même exagère et a mon avis chez les adolescents, le cannabis est souvent plus dangereux
    pour la memoire, l'intelligence et la santé mentale que le tabac. Mais surtout, encore une fois, les gens réagissent très
    différemment donc une drogue, quelqu'elle soit, peut être douce pour une personne et dure pour une autre. C est tout simplement le message que je voulais faire passer et ça aurait d ailleurs été un bien meilleur slogan que 50 de campagnes de prévention.

  6. Sur votre phrase: l concentration n a qu un intérêt, c est de moins fumer, je ne suis pas d accord. J ai le souvenir d avoir vu pas mal de personnes partir en "bad trip" avec crisse d angoisse en une taffe de cannabis booste a la thc de Hollande, ce que je n ai pas vu avec l huile de cannabis ou meme d autres drogues comme la cocaine ou l ecstasy. J en connais qui sont restes angoisses pendant des mois après une mauvaise experince. c est sur que ça n a rien a voir avec un bad trip de lsd mais ça suffit a gâcher la soirée de la personne et parfois plusieurs jours. Encore une fois, je suis pour la légalisation et contre la guerre catastrophique contre la drogue qui ne cause que de la haute criminalité mais il me semble que souvent les campagnes de dépénalisation minimisent ces problèmes. Ils devraient au contraire les aborder comme des arguments en faveur de la légalisation avec une éducation nécessaire ainsi que des investissements de la guerre contre la drogue qui devraient être utilises pour éduquer et soigner ceux qui sont malades. Les éléments d éducation, de soin, de recherche et de légalisation doivent aller ensemble pour réduire les effets néfastes de la drogue sur la société.

  7. C'est effectivement un domaine difficile où il est d'autant plus difficile d'avoir un jugement juste que les réactions sont très différentes d'une personne à l'autre. On sait que la toxicomanie est la rencontre entre un produit et une personne à un moment donné de sa vie, qu'il n'y a pas de loi générale. Il y a quand même des statistiques et c'est à ce niveau qu'on peut dire que le cannabis est la moins dangereuse des drogues étant donné le rapport entre sa consommation massive et ceux chez qui les effets ont pu être dévastateurs. C'est la raison pour laquelle dans la littérature et au cinéma (Lol par exemple), il n'y a aucune raison de dramatiser car la réalité n'est pas si noire, la tendance à assimiler le cannabis aux autres drogues étant plutôt la mode chez certains soignants, une bonne partie étant quand même bien conscients que la cocaïne fait bien plus de ravages. J'insiste cependant, tout comme vous, pour ne pas minimiser les risques de l'herbe et pour bien dire que c'est aussi une drogue, y compris dont on peut avoir le plus grand mal à gérer sa dépendance mais la très grande majorité a comme pour l'alcool un usage qui reste modéré et récréatif. Je regrette un peu d'avoir parlé du café qui n'est effectivement pas comparable même s'il y a aussi des addictions au café, des gens qui en perdent le sommeil et des coureurs cyclistes qui se font des injections de caféine. Par contre, le tabac qui peut sembler inoffensif à se fier à notre expérience quotidienne est la drogue qui provoque le plus de morts au monde. L'alcool qui a des vertus (surtout le vin) est aussi bien plus destructeur même si l'herbe peut l'être aussi.

    Il faudrait étudier la chose scientifiquement mais je ne crois pas que ce soit le niveau de THC qui est le problème. C'est la qualité de l'herbe qui fait qu'elle est très angoissante. Je ne sais pas pourquoi ces herbes là ont du succès mais, de toutes façons, en France, cela reste le Maroc le principal fournisseur. Je suis d'accord sur le fait que l'huile n'a jamais été un produit courant, bien trop cher, mais qui permet juste de réfuter que ce soit une question de concentration. Je ne nie pas qu'il y a de mauvaises herbes hollandaises qui sont fortes mais une bonne herbe très forte fait juste qu'on en fume beaucoup moins, ce qui est bon pour les poumons. Sinon, j'ai vu des copains qui n'avaient jamais fumé faire une véritable crise après quelques bouffées, crises qui n'avaient pas grand chose à voir avec l'herbe plutôt faible mais avec l'angoisse face à l'interdit. Il semble bien que ceux qui déclenchent une psychose à cette occasion l’auraient fait à une autre, ce n'est qu'une situation favorable pour se mettre à délirer mais ce n'est pas l'herbe qui fait délirer (il y a une scène de Michel Blanc très peu crédible de délire cannabique mais ces délires sont toujours possibles avec n'importe quelle substance servant d'excuse). Les dommages psychiques du cannabis sont tout autres et seulement pour un usage intensif et régulier, avec les symptômes bien connus mais réversibles de démotivation, de repli sur soi, de mauvaise mémoire à court terme, de plus grande sensibilité au stress et à la dépression, etc. Je renvois à un article que j'avais fait en 2006 (sinon je suis les actualités du cannabis dans ma revue des sciences). Il y a aussi l'effet sur le développement du cerveau, influençant les connexions synaptiques et qui concerne les femmes enceintes et les plus jeunes usagers (mais pas les usagers exceptionnels). On ne peut absolument pas dire que ce soit sans problèmes mais, d'un autre côté, le cannabis soigne pas mal de choses, améliore grandement l'humeur en général, rend bien plus créatif et cool, etc.

    L'objet de cet article n'est pas cependant de faire la balance entre les bons et mauvais côtés de chaque drogue, question sur laquelle chacun peut avoir un avis différent, mais d'abord de les prendre comme un fait et la consommation massive de cannabis est un fait, loin devant les autres drogues illégales même si la cocaïne se démocratise. S'il y a une priorité du cannabis, c'est surtout pour cette question de nombre, ce qui n'est pas une raison pour oublier les autres drogues qu'il ne faut pas laisser aux mafias.

  8. Les anti légalisation sont bizarres, ils évoquent que l'interdit du cannabis constitue une barrière pour éviter la consommation de drogues dures. Et que donc la légalisation transfèrerait ce désir d'interdit sur des produits plus risqués. A ce compte là autant interdire le porc ou la choucroute pour éviter la consommation de bière et de schnaps.

  9. ça ne vaut même pas le coup d'en discuter, on pouvait y croire dans les années 1970 mais maintenant qu'il y a des pays qui ont libéralisé et où la consommation a baissé, c'est un peu comme les saoudiens qui disent que si les femmes conduisent cela fera des accidents partout ! Voilà bien un domaine où la France refuse les leçons des autres pays. Il y a aussi des gauchistes qui sont graves et prétendent que la libéralisation (qu'on attend depuis 50 ans) serait faite pour droguer les gens et qu'ils ne se révoltent pas. On est vraiment dans la connerie humaine la plus crasse, c'est ça qu'il faut étudier !

    Il y a aussi cet amour de l'interdit (l'amour du censeur) qu'on retrouve beaucoup à droite et chez certains psychanalystes qui ont raté leur psychanalyse, avec la terreur d'un effondrement de leur monde si l'interdit est transgressé, tout comme des sauvages prêts à faire des sacrifices humains pour restaurer l'ordre du monde menacé.

  10. Effectivement, autant parler à un mur. Les opposants n'ont souvent jamais tenté l'expérience d'un trip et en parlent sans rien savoir. Ils ne voient que l'addiction et la santé mentale. Et après les mêmes, nous parlent d'innovation et de créativité. Autant demander à un charcutier d'être végétarien. Tout ça est pathétique...

    Le déclin de la France n'est pas tant dans son industrie, mais dans sa sclérose de pensée.

    J'en serais presque à revendiquer que tous aient à "vivre" une séquence hallucinogène, sorte de dépucelage, mais je sais que ça n'est pas applicable.

    • Attribuer à la France seule une sclérose de l'esprit, c'est lui faire bien trop d'honneur car c'est malheureusement universellement partagé même si c'est à des doses diverses et pas toujours sur les mêmes sujets. Je fais plutôt le constat que malgré l'idéologie du débat démocratique, il y a un assez grand nombres de sujets qui sont indiscutables, que ce soit pour la religion, l'économie, les drogues, la sexualité, etc. Il est impossible de se mettre d'accord, chacun persuadé de détenir la vérité selon des points de vues irréconciliables. C'est pourquoi la méthode scientifique n'en reste pas à l'échange d'arguments, c'est l'expérience qui tranche comme en politique mais seulement sur le long terme cette fois.

      Ce qui est le plus dangereux, c'est la prétention d'améliorer les hommes, de les formater, de les réprimer, de les rééduquer, ne supportant aucune déviance et voulant enfermer tous ceux qui ne sont pas à leur image, entièrement dévoués à leur travail, leur famille et leur patrie ! Il faudrait au contraire mieux adapter les structures sociales aux hommes tels qu'ils sont avec leurs diversités, leurs ambivalences et leurs faiblesses. C'est ce qui fait de la question des drogues une question si décisive sur notre conception de la liberté, sur l'acceptation de la liberté des autres. Il faut se débarrasser de la haine des autres et apprendre à les aimer pour ce qu'ils sont pourrait-on dire dans le lexique religieux. Même si changer la société, ses institutions, c'est changer forcément un peu les hommes, leurs rapports entre eux, il ne faut pas vouloir changer les hommes pour faire de la politique mais juste améliorer leurs conditions de vie et réduire les injustices tout comme les risques.

  11. une étude mathématique des réseaux semble démontrer que s'attaquer aux chefs des cartels ne fait que renforcer la violence en cassant les grandes organisations en petites se faisant la guerre. Ils préconisent de s'attaquer plutôt aux go-betweens ( "betweeners"), aux corrompus de la police et aux blanchisseurs qui font l'interface entre le légal et l'illégal.

    http://www.newscientist.com/article/mg21628874.200-destroying-drug-cartels-the-mathematical-way.html

    Il me semble que, le problème, c'est que le trafic est tellement lucratif que les capacités de corruption risquent d'être toujours aussi grandes. Il n'y a vraiment que la légalisation qui peut assécher les mafias et réduire leurs moyens de nuire.

  12. "Ce qui est le plus dangereux, c'est la prétention d'améliorer les hommes, de les formater, de les réprimer, de les rééduquer, ne supportant aucune déviance et voulant enfermer tous ceux qui ne sont pas à leur image, entièrement dévoués à leur travail, leur famille et leur patrie ! Il faudrait au contraire mieux adapter les structures sociales aux hommes tels qu'ils sont avec leurs diversités, leurs ambivalences et leurs faiblesses."
    Bien d'accord avec tout ça. Le livre de Patrick Declerck sur les clochards, "Les naufragés" est un plaidoyer très documenté en ce sens et très convaincant.
    La rééducation peut avoir deux sens opposés. Celui auquel vous faites référence et qui consiste à vouloir faire entrer de toutes forces les gens dans des cases préétablies. Mais il a aussi un autre sens, semblable à la rééducation qu'on fait après s'être cassé une jambe. Les autres nous éduquent en permanence selon les deux sens. Dans le sens le plus intéressant, cette éducation consiste à nous faire prendre en compte les contraintes plutôt que nos délires (prise de nos désirs pour des réalités). En ce sens, faire une psychanalyse peut être vu comme un travail de rééducation.
    Il me semble que les drogues ne soient pas un problème en soi, mais c'est plutôt la carence éducative et rééducative à leur sujet qui ferait problème. Par exemple, on ne va pas mettre de barreaux aux fenêtres des logements en étage. L'éducation au danger qu'il y a à sauter par la fenêtre est bien réalisé. Mais pour les drogues, on serait plutôt dans une situation d'anomie qui s'oppose à l'acquisition de l'autonomie (liberté+intégration des contraintes).

  13. On n'arrête pas de se rééduquer soi-même, c'est un autre problème quand c'est l'Etat qui veut vous rééduquer. La spécificité de la psychanalyse, c'est de prendre en cause le transfert et de ne pas rééduquer (c'est le contraire de la reparentalisation de l'analyse transactionnelle). C'est certainement une façon de se rééduquer mais par soi-même lorsqu'on a affaire à un vrai psychanalyste et pas à un directeur de conscience.

    Je suis d'accord sur le fait qu'on a besoin d'une meilleure éducation aux drogues. Il faut en connaître les dangers, les façons de limiter les risques, ce qu'on peut y trouver et ce qu'on ne peut y trouver. Notamment, la nécessité de faire quelque chose des drogues au lieu de rester dans la pure expérience du produit. Un peu comme on apprend à boire de bons vins en mangeant au lieu de se saouler la gueule avec le binge drinking imbécile (qui nous vient des pays du nord et de leur nuit interminable).

  14. Le mot rééducation est assez boy scout. Pour avoir consulté un psychiatre à tendance lacanienne, ce que j'y ai trouvé c'est une forme de désorientation finalement bénéfique. On y parlait de tout et de n'importe quoi en rigolant à l'occasion. J'arrivais avec toutes sortes d'idées savamment prédéterminées, et j'en sortais dans une sorte de calme indéterminé.

    Donc, il y a bien une auto rééducation compulsive qui pose problème. Sorte de surmoi peut être situé dans une suractivité du cortex préfontal, ne laissant que peu la parole aux autres zones du cortex.

  15. J'ai seulement fait état d'un curieux phénomène. Je racontais des trucs, et l'autre en face vaquait à ses occupations sans accorder une si une grande attention à ce que je déblatérais. C'était un peu de l'ordre du comique des Marx Brothers. Et puis sur des trucs de la vie quotidienne, comme un problème de PC ou d'autres choses, il donnait des tuyaux assez utiles. Quelques blagues échangées, et puis voilà revenu sur terre.

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