Rendre la honte encore plus honteuse !

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Le moment est venu de reprendre l'offensive idéologique après toutes ces années d'hiver. Partout se lèvent des émeutes de la faim et des luttes sociales en réponse à la reprise de l'inflation qui est le signe de l'échec des marchés, incapables d'assurer notre simple survie et provoquant des désastres écologiques aussi bien qu'humanitaires. Comment rester sans rien faire ? Le caractère collectif, macroéconomique, de l'inflation en fait à l'évidence un problème collectif, politique, justifiant la mobilisation des foules et de tous ceux qui n'acceptent pas d'être les victimes consentantes d'un système qui les condamne. C'est du moins l'occasion de célébrer le retour de la solidarité, des mobilisations collectives, et la fin de la culpabilisation individuelle voulant nous faire croire que nous serions responsables chacun personnellement du sort qui nous est fait et que tout ce que nous avons subi, nous l'avons bien voulu et mérité même, tout comme la richesse des riches serait entièrement méritée !

La honte change de camp, ce sont les signes de la réussite individuelle qui redeviennent ringards, illégitimes, honteux et aussi ridicules qu'en 1968 justement, au profit des véritables valeurs humaines trop longtemps bafouées et d'une vie dont la réussite ne se mesure pas à l'épaisseur du porte monnaie. Finie la bêtise médiatique aussi universellement méprisée désormais qu'elle était triomphante. La passion de la vérité va nous ressaisir, l'exigence démocratique se manifester à nouveau, nos élites satisfaites ramenées au banc des accusés, nos économistes doctrinaires soumis aux railleries publiques. C'est le moment de reprendre nos affaires en main (là où nous vivons) et pour les artistes de refaire des affiches, des slogans, des caricatures pour délégitimer le pouvoir de l'argent et de l'apparence, la consommation ostentatoire et les valeurs en toc. Même si les signes en sont encore bien maigres, c'est le moment sans doute de reprendre la lutte pour l'émancipation et pour faire triompher la raison, malgré tous les échecs passés dont il nous faudra bien tirer toutes les leçons, éviter toute dérive, éviter d'en faire trop mais il nous faudra essayer encore, essayer de faire mieux, en continuant toujours à faire honte aux bourgeois irresponsables, aux petits frimeurs prétentieux, aux experts pontifiants et, tant que nous ne sommes pas tout-à-fait morts ni vaincus, vouloir marcher encore sur la tête des rois.

"Un des motifs de l’art et de la pensée, c’est une certaine honte d’être un homme" (Deleuze).

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Revue des sciences 05/08

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Leonard de Vinci

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La dégénérescence de l’homme…

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On a sans doute bien raison de nous vanter les mérites d'une retraite comme deuxième jeunesse puisque qu'une bonne hygiène de vie permet à de nombreux retraités de vivre la belle vie, avec une sexualité épanouie par dessus le marché, mais... pas tous, loin de là, et beaucoup risquent d'être bien déçus, le temps venu, de ne pas atteindre à ce paradis ! On en connaît tous qui en sont bien loin, voire pour qui "la vieillesse est un naufrage" et, question de vérité, il ne faut pas se raconter d'histoire dans l'espoir de conjurer la malédiction des maisons de retraite. S'il y a effectivement une vieillesse heureuse, il y a aussi le malheur de vieillir et la dégénérescence génitale, qu'il faudrait mieux prendre en compte pour alléger nos vieux jours.

Il est probable que le mode de vie a une grande importance dans les maladies dégénératives mais il y a certainement aussi une part génétique. En tout cas, ce n'est pas une question psychologique comme on voudrait s'en persuader, ni un manque de pensée positive, ni une erreur cognitive, mais bien plutôt la conséquence d'un déficit hormonal la plupart du temps : quand on ne peut plus engendrer, on dégénère, c'est la dure loi de la sélection naturelle même si elle ne s'applique pas à tous. Le plus troublant, en effet, c'est que la perte de la force vitale s'accompagne d'une perte de la joie et de l'envie de vivre, tout simplement. Comme si on était poussé à se diriger soi-même vers sa propre tombe. Voilà qui vaut d'être médité et participe sans doute au rejet de leur époque par de plus ou moins jeunes vieillards déjà trop usés par la vie !

On parlera ici des hommes, du moins de ceux qui subissent une "andropause" encore trop méconnue, mais les femmes ménopausées sont aussi concernées par le manque de testostérone, dont le rôle est trop sous-évalué sous prétexte que cela ne concerne pas tout le monde (question d'équité et de santé publique). En fait, la testostérone semble bien être une hormone cruciale, plus qu'on ne pouvait le croire. Ce n'est pas la seule, mais une des plus importantes sans aucun doute pour notre "vitalité".

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Il n’y a pas d’alternative !

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Alors que les menaces écologiques se font de plus en plus pressantes, on peut s'étonner du léger des solutions qu'on prétend y apporter, pas du tout à la hauteur des enjeux et sans une véritable vision globale. Au lieu d'une écologie-politique collective et réaliste, on nous vend plutôt habituellement une écologie individualiste et moralisante, que ce soit dans sa version religieuse ou libérale, mais, en dehors de quelques marginaux, il n'est jamais question, ou presque, d'une véritable alternative au productivisme qu'on impute à l'avidité humaine plus qu'au système du profit.

On en appelle soit à la conversion des esprits et des coeurs, soit à de simples mesures techniques ou incitations financières, comme s'il était devenu impossible en tout cas de changer un système mondialisé, au moment même où il y aurait tellement besoin pourtant de dispositifs politiques concrets, du local au global, pour adapter notre système de production aux nouvelles forces productives tout autant qu'aux nouvelles contraintes écologiques. On n'y échappera pas, quelles que soient les résistances et les conservatismes. Dès lors, la question n'est pas tant celle de l'ancien système, ni de simplement le brider par des lois, des luttes ou par nos prières, que de savoir par quoi le remplacer et d'en construire un autre plus adapté à notre temps, combinant une inévitable relocalisation de l'économie avec toutes les institutions du travail autonome et du développement humain.

Hélas, les instruments principaux d'une alternative au salariat productiviste comme à la mondialisation marchande paraîtront sans doute bien exotiques par rapport aux modèles de référence et à nos habitudes de pensée, voire complètement hors de propos : monnaies locales, coopératives municipales, revenu garanti ! Il n'y a pas d'autre alternative pourtant, ni libérale, ni autoritaire, ni morale.

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Revue des sciences 04/08

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Leonard de Vinci

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Le « Plan B » de Mr Brown pour la planète

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Le plan B, pour un pacte écologique mondial, Lester Brown, préface Nicolas HulotLester R. Brown dirige l'Earth Policy Institute après le World Watch Institute. C'est l'un des écologistes les plus respectés, notamment des économistes. Ses propositions ne sont certes pas nouvelles d'une éco-économie qui voudrait écologiser l'économie marchande par la vérité des prix écologiques (c'est-à-dire par des écotaxes) ainsi que par des normes ou des éco-labels, sans exclure pour autant des politiques étatiques (éducation, contrôle des naissances, santé).

Bien qu'on nous détaille le processus "d'effondrement" de notre civilisation par surexploitation de nos ressources (génératrice de conflits, de migrations, de pauvreté, de terrorisme), le "plan Brown" pour sauver la planète semble d'une facilité déconcertante, témoignant d'un optimisme technologique sans réserves et persuadé même que cette mobilisation générale pour un monde plus durable sera générateur d'une nouvelle période de croissance, très loin de menacer notre économie ou notre confort. Vraiment pas de quoi s'inquiéter, juste un coup de collier à donner pour redresser la barre !

Il ne faut donc rien attendre de vraiment révolutionnaire dans ce livre qui date de 2006, même si on y parle de "révolution environnementale" mais uniquement dans le sens d'une nouvelle "révolution industrielle" boostée par de nouvelles énergies et de nouveaux marchés. Pour autant, on aurait bien tort de mépriser ce qui constitue une sorte de "programme minimum" de survie, même s'il ne vise qu'à rendre un peu plus durable notre mode de développement, car il reste à peu près le seul programme actuel des écologistes qui soit considéré comme crédible (repris notamment par Nicolas Hulot). Il présente l'avantage de sembler pouvoir être mis en place assez rapidement, puisqu'il ne change rien au système, et d'attirer au moins l'attention sur les grands chantiers du moment même si on peut trouver avec quelques raisons que c'est bien insuffisant, trop irréaliste et complètement déconnecté des transformations de l'économie à l'ère de l'information...

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Revue des sciences 03/08

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Leonard de Vinci

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L’individualisme pseudo-révolutionnaire

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On ne le sait que trop, les hommes ne sont pas ce qu'ils prétendent être ! Ils agissent souvent à rebours de leurs motivations conscientes, et semblent parfois se débattre comme un insecte dans une toile qu'ils referment sur eux par leurs efforts mêmes pour tenter d'en sortir. Il s'y manifeste caricaturalement toute la complicité des terroristes avec l'ordre policier qu'ils renforcent à tel point que, lorsque des fanatiques religieux ou quelques crétins d'extrême gauche qui se prennent pour des héros ne font pas le travail pour eux, l'extrême droite ou les pouvoirs établis savent tout le profit qu'ils peuvent tirer à organiser eux-mêmes quelques faux attentats plus ou moins sanglants (on l'a vu en Italie).

Ce n'est pourtant pas la seule confiscation par l'individu de l'action et de la conscience collective. Il est assez étonnant de constater à quel point en effet on rencontre de nos jours une presque totale individualisation de la politique, centrée sur soi, avec un individualisme exacerbé qui se croit révolutionnaire à transgresser les lois pour certains (jouissance perverse), à vivre hors du système pour d'autres (enfermé dans sa folie), quand d'autres encore se contentent de revendiquer une "simplicité volontaire" ou toute autre conduite exemplaire (mais chargée d'une culpabilité névrotique). Le seul point commun à ces stratégies purement individuelles, même si elles n'ont à la bouche que l'intérêt commun et dépensent beaucoup d'énergie, c'est de ne rien changer du tout à la société. C'est un fait, malgré qu'on en ait. Ce ne sont à l'évidence rien que des pseudo-révolutionnaires sans aucune révolution effective, comme s'il ne s'agissait pas tant de faire (la révolution) que d'être ("révolutionnaire" ou "écologiste") et de s'identifier ainsi à quelque figure idéalisée. On peut y voir un retournement véritablement paradoxal du souci de l'authenticité dans la vie quotidienne qui se transforme en spectacle narcissique, une mise en scène permanente et une sorte de moralisme inversé qui prend les autres de haut. Pour la révolution on peut attendre.

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Revue des sciences 02/08

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Leonard de Vinci

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Le dénouement de la crise

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Contrairement aux apparences, on peut décrire la crise actuelle comme un effet de la régulation elle-même, à l'intersection des techniques financières et des injections de liquidités pour effacer les bulles précédentes, tout cela ne faisant qu'aboutir finalement à une explosion du risque ainsi qu'à une bulle immobilière. Cela suffirait à comprendre qu'on n'est pas cette fois dans un simple krach boursier et que les autorités de régulation ne font qu'aggraver la situation quoiqu'ils fassent. Cependant, l'essentiel est de comprendre qu'il s'agit aujourd'hui d'un retour au réel dans sa brutalité, inaugurant un nouveau cycle d'inflation, cycle à la fois économique, technique et générationnel. Ce qui se joue, c'est à la fois un renversement de tendance, retour de l'inflation provoqué par les pays émergents (tensions sur les matières premières et constitution d'un marché intérieur par augmentation des salaires), mais c'est aussi une redistribution des rôles. Les Etats-Unis resteront bien sûr la plus grande puissance, au moins militaire, mais ils perdront sans doute leur hégémonie (et celle du dollar). Derrière le tremblement de terre, il y a une véritable tectonique des plaques.

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Les limites de l’auto-organisation

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Le thème de l'auto-organisation vient de la théorie des systémes et de la cybernétique dite de second ordre car elle inclut l'observateur dans l'objet observé, introduisant ainsi l'étude des processus autoréférentiels et le rôle de l'auto-organisation. La place de l'auto-organisation qui pouvait se présenter au début comme une simple limite apportée à la volonté de contrôle et de planification, a fini cependant par prendre toute la place et reléguer les apports de la théorie des systèmes et de la cybernétique aux oubliettes, si ce n'est pire, accusées de tous les maux dans leurs prétentions "totalitaires" ! L'idéologie de l'auto-organisation sera vite récupérée par le néolibéralisme avec d'un côté le bien (les marchés auto-régulés, la liberté) et de l'autre le mal (l'Etat, le système, la servitude). On ne peut se passer pourtant du point de vue global, macroscopique (keynésien), qui fait apparaître le système (économique, sanguin ou nerveux) avec la notion essentielle de circuit qui nous totalise, et plus précisément la circulation de matière et d'énergie mais surtout d'information (ou d'argent) qui les contrôle. Il y a donc aussi des limites considérables à l'auto-organisation, différents niveaux, différentes temporalités à prendre en compte.

L'enjeu d'une critique, c'est bien à la fois de sortir d'un certain nombre de confusions sur l'auto-organisation et de reconnaître ses limites mais sans revenir en arrière pour autant, question qui reste posée aux organisations à venir. C'est une question très concrète dans cette phase où les vieilles organisations manifestent leur inadaptation (elles ne savent pas qu'elles sont déjà mortes) mais où les mouvements informels ont montré aussi toutes leurs limites, ne tenant aucune de leurs promesses...

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Quels risques climatiques majeurs ?

Temps de lecture : 29 minutes

Prendre conscience des risques majeurs à long terme : même si ce n'est pas le plus probable à court terme, le risque d'un emballement du climat qui provoque un empoisonnement de l'atmosphère et des extinctions massives doit constituer notre horizon, la menace qu'il faut absolument éviter et, pour cela, même si on n'arrive pas à limiter le réchauffement à 2°C, ce qui semble hors de notre portée, tout faire pour ne pas dépasser en tout cas les 4°C de réchauffement, ce qui n'est pas gagné d'avance et dépend entièrement des prochaines décennies...

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Une politique de civilisation de droite

Temps de lecture : 9 minutes

Il en est de même de l'écologie, de la refondation sociale ou de la "politique de civilisation". Dès lors que ces enjeux cruciaux ne sont pas assumés pleinement par une gauche minée par ses archaïsmes et ses luttes d'appareils ou d'ambitions personnelles, c'est une aubaine pour la droite et le patronat d'en reprendre à leur compte les mots d'ordre en les vidant largement de leur substance afin de ménager au mieux leurs intérêts. C'est une illustration de la dialectique entre droite et gauche car les lignes ne sont pas immuables, comme on le croit trop souvent, mais bougent toujours et jouent régulièrement à front renversé.

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Revue des sciences 01/08

Temps de lecture : 94 minutes

Leonard de Vinci

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L’hypothèse extrême

Temps de lecture : 11 minutes

Les prévisions des climatologues sont en général des prévisions moyennes et raisonnables, d'autant plus qu'elles font l'objet de négociations politiques dans le cadre du GIEC, avec le souci de ne pas désespérer les populations. Cependant, les incertitudes étant immenses, il est toujours fait mention qu'on ne peut exclure des ruptures de seuils et des phénomènes d'emballements qui sortent radicalement des projections actuelles mais seraient trop improbables pour être prises en considération...

Seulement, voilà, les dernières nouvelles du climat ne sont pas bonnes du tout et renforcent justement l'hypothèse d'un emballement possible à relativement court terme. Ce ne sont pas des informations qu'on peut prendre à la légère même s'il ne s'agit pas de paniquer. Il faut du moins sérieusement envisager la possibilité d'un tel enchaînement qui augmenterait les températures dramatiquement, bien au-delà des modèles actuels, par un processus qui s'auto-alimente lui-même et qui aurait peut-être déjà commencé !

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Revue des sciences 12/07

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Leonard de Vinci

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La valeur de vérité !

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Il y a toujours la tentation d'en appeler aux valeurs en politique, à l'humanisme, à la morale sinon à Dieu, à l'éducation, la propagande ou l'endoctrinement et de tout promettre jusqu'au bonheur même. Il semble bien que la politique ne puisse être autre chose si l'on en juge aux dernières élections, il y a pourtant une toute autre voie, trop discréditée, qui est plus matérialiste et raisonnable sans être moins révolutionnaire : c'est d'en appeler à la vérité des faits. On pourrait dire que c'est la voie scientifique si le marxisme qui s'en était réclamé n'en avait fait un scientisme borné, c'est du moins la voie philosophique et celle d'une "démocratie cognitive" dont l'écologie a tant besoin. La question de la vérité est une question pratique et s'il n'y a pas véritable séparation des valeurs et des faits, c'est la vérité qui a le dernier mot et change nos valeurs à l'épreuve des faits. C'est pourquoi il faudrait privilégier la vérité sur les bons sentiments : seule la vérité est révolutionnaire !

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Une politique pour le XXIème siècle

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Pendant que certains s'enferment dans un romantisme révolutionnaire qui se donne en spectacle et rejoue indéfiniment la même scène, d'autres renoncent à l'essentiel pour se résoudre à renforcer le système. Etre un révolutionnaire sérieux en essayant de changer le monde vraiment est une autre paire de manche. Bien peu s'y essaient. On aura beau les trouver décevants au regard des révoltés métaphysiques, le GRIT fut bien un repère de tels révolutionnaires, si différents soient-ils, d'Henri Laborit à Edgar Morin, Jacques Robin, André Gorz, Félix Guattari, Cornélius Castoriadis, etc.

Il ne s'agit au fond que de comprendre son temps et de s'engager dans son actualité, les possibilités du moment et les perspectives d'avenir, ne pas abandonner la lutte après tant d'échecs mais d'en tenir compte au contraire, tout comme des bouleversements que nous avons subis, pour continuer l'émancipation humaine avec toutes ses difficultés et ses contradictions.

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Revue des sciences 11/07

Temps de lecture : 121 minutes

Leonard de Vinci

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L’écologie-politique, avenir de la gauche

Temps de lecture : 23 minutes

On peut analyser de différentes façons l'effondrement des Verts aux dernières élections présidentielles : par leurs défauts internes ou les défauts de l'élection, par la faute à Hulot, à Bové, au PS, aux médias... Certes tout cela a pu jouer mais il faut surtout rapprocher cet effondrement de deux autres faits : d'une part il ne faut pas faire comme si la marginalisation des Verts n'était pas celle de toute la gauche (l'extrême-gauche bien sûr mais jusqu'au PS puisque les valeurs de gauche y étaient marginalisées aussi !), d'autre part cette décrédibilisation du parti écologiste se produit paradoxalement au moment même où les problèmes écologiques commencent à être pris au sérieux par la société toute entière, y compris les partis de droite...

La gauche ne peut se tenir à l'écart de cette prise de conscience écologique et c'est sans doute un des enjeux principaux d'une refondation de la gauche d'arriver non seulement à prendre en compte ces questions écologiques mais à se reconstruire autour d'une véritable écologie-politique qui n'est pas autre chose que la continuation du socialisme par d'autres moyens. En effet, si l'écologie-politique constitue bien une nouvelle façon de faire société, avec de nouveaux biens communs, le sentiment d'une communauté de destin et d'une responsabilité collective, cette solidarité sociale renforcée ne signifie aucunement qu'il faudrait nier pour autant la division de la société ni la nécessaire résistance des dominés. Au contraire, c'est une base solide pour exiger avec plus de force encore la réduction des inégalités, pour ce qui serait une véritable écologie de gauche mais qui aura besoin d'être défendue par toute la gauche, pas seulement par une de ses composantes. La gauche y trouverait sans aucun doute un nouveau souffle pour reprendre l'offensive, une nouvelle légitimité qui pourrait rassembler le mouvement social sur un objectif à long terme. Pour le dire simplement : l'écologie-politique, c'est l'avenir de la gauche ! En effet, la leçon qu'on doit tirer de notre situation historique, c'est qu'il y a une double impasse : celle d'une écologie réduite à un parti groupusculaire, mais tout autant celle d'une gauche tournée vers le passé et sans projet, éclatée en petites chapelles sur le marché des idéologies et confinée à des stratégies purement défensives.

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