Peut-être devrait-on parler d'évolution plutôt que de révolution tant ce mot est chargé d'illusions mais nous sommes indubitablement, malgré une impression d'immobilisme et de régression, dans une période révolutionnaire de bouleversements accélérés comme il n'y en a peut-être jamais eu dans l'histoire humaine à cette rapidité, avec des risques mais aussi des potentialités inouïes. Pas celles que la plupart de ceux qui se disent révolutionnaires espèrent encore, surévaluant notre pouvoir sur les événements et notamment sur une crise qui n'en finit pas de s'aggraver.
La crise de 1929 n'a pas été aussi fulgurante qu'on l'imagine, les choses n'arrêtaient pas de s'arranger, on voyait le bout du tunnel tout le temps bien que le chômage n'en finissait pas de monter... On a vraiment l'impression de refaire exactement les mêmes erreurs que dans les années 1930, un véritable décalque mené tambour battant. Il semble qu'on n'ait pas le choix et que les événements décident de nous plus que nous ne décidons d'eux. Il faut en prendre la mesure. Par rapport à cette sombre époque, nous avons à faire face en plus au déclin industriel résultant du développement des anciens pays du tiers monde, des nouveaux enjeux écologiques et du déferlement numérique tout aussi planétaire. Tout cela conspire à l'affaiblissement de la politique et du niveau national mais aussi à la mise en concurrence des systèmes sociaux.
Dans ces moments de complète transformation, les tentations de retour en arrière sont aussi compréhensibles que vaines, ne faisant que retarder la prise en compte de ces nouvelles réalités. Ainsi, on peut être sidéré aussi bien de la minimisation de la crise que de l'ignorance par les gauches des nouvelles conditions de production et des nouveaux rapports de force géopolitiques ! Quand on voit l'inadéquation à la fois des politiques suivies par les gouvernements et de ce qu'y opposent ceux qui les contestent, il est clair que la question est d'abord cognitive, témoignant de notre impuissance et d'une désorientation générale. C'est sur ce point qu'il faudrait un progrès décisif, exigé par l'unification du monde déjà effective. On n'y est pas du tout.
Avec l'expérience des révolutions arabes le terrain devrait se dégager des illusions révolutionnaires mais il ne faudrait pas s'imaginer pour autant que plus rien ne changera jamais quand le sol même se dérobe sous nos pieds ! Il n'y a effectivement aucune chance qu'on aille dans le sens des gauches actuelles, mais ça va secouer, c'est sûr. Cela fait longtemps qu'il y a besoin d'un Big Bang de la gauche coincée entre ses archaïsmes et un libéral-socialisme surtout libéral. Il y a besoin d'un renouvellement complet des analyses et des projets, ce n'est un secret pour personne, ce qui passe par la critique de ses tendances actuelles comme de ses erreurs passées.
Parmi les illusions du moment, il en est qui peuvent sembler bien modestes pourtant et même bêtement nationalistes, paraissant révolutionnaires bien à tort, que ce soit la sortie de l'Euro, la sortie de l'Europe, la nationalisation des banques voire de toute l'industrie, comme si la crise n'était pas mondiale, révélant nos interdépendances, et qu'on ne s'en tirera que mondialement ! Ce national-capitalisme est sans issue. On prétend que ce serait révolutionnaire parce que la Nation impliquerait, paraît-il, le "pouvoir du peuple" (ils ont vu ça où?).
Une autre façon de s'épargner toute remise en cause, c'est de faire comme nos ancêtres qui donnaient une âme aux choses et supposer à tout cela une intention, une volonté mauvaise, l'intervention d'un esprit malin qui dérange l'ordre du monde, mécanisme des théories du complot qui prolifèrent dans ce contexte, quand ce n'est pas la recherche de boucs émissaires bien commodes, témoignant de l'incompréhension profonde de ce qui nous arrive et des forces historiques à l'oeuvre bien plus que l'action des personnes qui sont prises dans le tourbillon. La révolution ici, se limiterait à vouloir couper quelques têtes.
Le poids de son passéisme, du nationalisme et de ces théories du complot n'est hélas pas négligeable sur la gauche et renforce son incohérence au moins, si ce n'est la montée des nationalismes en Europe. Une toute autre impasse, plus minoritaire voire groupusculaire, c'est la branche utopique, religieuse ou totalitaire qui nous promet le bonheur sur terre, un homme nouveau et une communauté retrouvée sans quoi il ne vaudrait pas le coup de faire une révolution paraît-il ! Ces militants sont sincères, ils croient à leurs conneries, sont persuadés d'avoir raison et de pouvoir réussir ce qui a toujours échoué, ne témoignant que de leur ignorance. Le simple fait que l'Islamisme ait pris la place vide du communisme révèle le caractère religieux de ces engagements et de l'organisation de la société comme un choix ou plutôt comme un acte de foi.
A vrai dire, il est difficile pour la jeunesse de sortir du manichéisme de cet idéalisme naïf qui constitue, là aussi, une "attitude naturelle" face à l'injustice du monde au regard d'un moralisme de façade et des dogmes enseignés. On peut y voir un symptôme de notre inadéquation à l'universel qui est l'inadéquation du langage à la nature contradictoire du vivant mais c'est toujours l'appel à la force et au despotisme pour plier le réel à notre volonté quand ce n'est pas simplement ne servir à rien. Les extrémismes sont d'ailleurs très facilement manipulables et Staline a pu éliminer ses opposants accusés de dérives droitières, gouvernant au nom de l'extrémisme justement. La plupart du temps, au contraire de ce qu'on prétend, défendre l'utopie, c'est juste vouloir continuer à rêver, ambition purement individuelle (ou de petits groupes) ne menant à rien de collectif (car chacun a son utopie), juste à se donner des airs.
Ce volontarisme un peu délirant ainsi qu'une conception fusionnelle de la démocratie sont assez partagés dans le milieu militant, attitude naturelle en effet pour un petit groupe mais qui constitue une erreur radicale sur la démocratie du grand nombre, basée sur le compromis des intérêts et la pluralité des modes de vie. L'illusion du béotien en politique, c'est d'avoir du mal à se persuader qu'on ne pourrait pas se mettre d'accord pour régler les problèmes. Qu'il suffit de s'unir pour que le bien triomphe du mal. Qu'on n'a pas de raison de subir ce qui est social puisqu'on en est les acteurs. C'est une illusion dont on a du mal à se débarrasser au niveau politique parce que ce n'est pas une illusion dans les petits groupes, du moins pas toujours. On n'est pas fait pour penser l'inertie des grandes masses. Au niveau planétaire, on n'en parle même pas alors qu'on pourrait croire qu'il suffirait souvent d'une parole pour tout régler...
On peut améliorer notre sort, on peut même avoir des actions décisives, à longue portée, on ne peut pas "changer le monde" en totalité, vieux rêve alors que c'est le monde qui nous change. Il ne faut pas croire pouvoir tout changer d'un coup juste parce que c'est ce qu'on désire ! Notre rayon d'action est bien plus modeste même s'il n'est pas négligeable. On peut saisir l'occasion quand elle se présente de la mobilisation sociale ou de l'émotion partagée mais pas s'imaginer pouvoir faire ce qu'on veut et simplement parce qu'on le veut. Ceux qui veulent vivre en communiste ou en écologiste peuvent le faire, sans aucun doute. Les communautés ou les kibboutz ne sont pas choses nouvelles, mais non, on ne fera pas vivre le monde entier en communistes ni en écolos, sauf à vouloir éliminer tous les déviants dans une guerre sans fin.
Ce n'est pas seulement que l'utopie est par définition impossible, il faudrait se persuader qu'elle n'a rien d'aussi désirable qu'on le prétend. Il faut le dire, ce pourquoi il ne peut y avoir d'harmonie parfaite ni d'équilibre stable, c'est que nous sommes toujours situés dans un environnement et un processus historique complexe, un rapport de forces mouvant mais aussi que le déséquilibre est à la base de la vie, comme la tension entre l'individu et le pouvoir. Tous les déséquilibres ne se valent pas et certains peuvent être catastrophiques, il faut toujours faire l'effort de lutter pour rester dans la zone viable (lutte contre l'entropie) et ne compter pour cela que sur l'action organisée mais il y aura toujours, comme on le voit avec la presse par exemple, à la fois concentration et multiplication, ce qui en fait le caractère vivant.
En 1930, au temps où il était communiste, Max Eastman prétend dans « les schémas moteurs du socialisme » qu'il y aurait 3 raisons d’être communiste révolutionnaire à l'époque : les rebelles, en lutte contre la domination, l’exploitation, l’aliénation (émancipation), la nostalgie de la totalité (communionisme, fraternité unie, sentiment océanique, moralisme, négation de l’individualisme), le désir d’un système de production plus rationnel (planification, productivisme, efficacité de l’organisation intelligente). On trouverait sans doute plus de rebelles chez les libertaires alors que le communionisme rapprocherait plutôt des nationalistes voire des fascistes (souvent anciens communistes). Chacune de ces aspirations plus ou moins contradictoires a sa nécessité mais si la rébellion est nécessaire à la défense des libertés, elle le sera encore après une hypothétique révolution. Il est indéniable que les grands mouvements sociaux permettent de refonder nos solidarités et qu'une révolution est l'affirmation d'une communauté de destin mais cela n'empêche pas la société de rester divisée (entre droite et gauche au moins) et la démocratie pluraliste. La passion pour la rationalité n'est pas la moins dangereuse dans son extrémisme et son uniformisation mais si la pluralité des systèmes doit être défendue, on ne saurait se passer bien sûr de rationaliser la production, de l'organiser, le laisser faire menant vite au pire. Tout est une question de mesure et d'attention au négatif.
Le regain du socialisme utopique se justifie sans aucun doute par le désastre du socialisme scientifique mais sa radicalité affichée comme incompatible avec toute démarche progressive procède sans doute aussi de la déconsidération dans laquelle est tombée l'idée même de progrès. Lorsque la critique écologiste d'un progressisme béat en vient à nier tout progrès historique du fait qu'il y a des retours en arrière indéniables (de 1914 à Hitler), l'histoire semble n'être plus que le règne de l'arbitraire, ce qui est on ne peut plus faux et il ne reste alors qu'à espérer un basculement immédiat du Mal au Bien, métamorphose improbable qui nous saisirait soudain de par le monde entier comme une cristallisation figeant tout mouvement. On ne peut dire que n'existent pas de tels basculements du monde, ils ne sont en aucun cas un basculement vers un quelconque idéal, seulement un nouvel (dés)équilibre, plus subi que voulu. A travers toutes ces vicissitudes et le dur travail du négatif, on peut voir malgré tout un progrès de nos connaissances et de la liberté confrontée à ses contradictions. Il faudra revenir à un certain progressisme assumé, même plus mesuré, mais qui permette de reprendre la voie d'un progrès de nos droits et de nos conditions de vie, une évolution plus progressive effectivement mais plus sûre qu'une révolution immédiate sensée métamorphoser les infâmes petits vers que nous sommes en merveilleux papillons.
Cette litanie de critiques serait une ennuyeuse perte de temps si on n'était encombré réellement de ces égarements et qu'il ne reste plus personne pour prendre la question de la révolution au sérieux. Il semble qu'on ait d'un côté des gens sérieux pour qui une révolution est impensable et des révolutionnaires un peu trop allumés qui s'imaginent que la révolution, c'est le paradis, le communisme démocratique rêvé, la fin de l'aliénation sinon de la domination technique, une solution simple à des problèmes insolubles ! Il est pourtant certain que, dans notre situation, une révolution des institutions et des moeurs peut certainement être un progrès, pas une société entièrement artificielle reconstruite par quelques fanatiques. Si on a besoin d'une révolution, ce n'est pas pour un monde parfait que n'ont été ni la république ni l'abolition de l'esclavage par exemple. Ce n'est pas pour cela qu'il n'y aurait rien à faire et qu'on ne pourrait qu'assister passivement au désastre. Il s'agit au contraire de prendre à bras le corps l'objectif de changer la vie sans s'imaginer pouvoir tout changer ni atteindre l'idéal d'un achèvement de l'histoire mais seulement de continuer le progrès de nos libertés et des sciences contre l'obscurantisme oppressif.
Je prétends qu'on n'est pas obligé de croire à toutes les bêtises de l'ultra-gauche pour être révolutionnaire dans ces temps troublés, qu'on peut penser que les révolutions ont des causes matérielles plus que métaphysiques et qu'elles ont un rôle d'adaptation à des changements déjà effectifs, non de réalisation d'un idéal. S’il faut être révolutionnaire, c’est tout simplement qu’un monde est fini et qu’un nouveau monde doit naître, que les circonstances historiques ouvrent des potentialités à saisir et que notre situation n’est plus viable. Il faut incontestablement non seulement changer les institutions mais la logique du système et permettre de nouveaux modes de régulation et de production. Pas selon notre bon vouloir cependant, mais selon les nouvelles forces productives et nouvelles contraintes écologiques. Je plaide pour une révolution sérieuse, modeste, adulte, de longue haleine.
Il fut une époque où il y avait des révolutionnaires sérieux dans l'école marxiste. Ils se trompaient, au vu de l'expérience historique sans doute nécessaire, mais ils étaient en tout cas réalistes et pragmatiques dans leurs luttes. Il faut être un peu débile à notre époque pour ne pas savoir que les systèmes étatiques posent autant de problèmes que les systèmes marchands. L'étatisme ayant échoué, on se croit obligé de revenir au socialisme utopique dans une absence totale de stratégie crédible cette fois. Pourtant, avec la crise et les révolutions arabes, la critique des révolutions me semble mûre pour accéder à l'âge adulte. Avec l'écologie, on ne peut jouer au révolté métaphysique, il faut s'enraciner dans la réalité. Il ne s'agit en aucun cas d'abandonner la lutte par lassitude, encore moins de passer du côté du pouvoir (même si, pour des extrémistes, on est toujours d'horribles conservateurs!) mais de construire les conditions d'une révolution effective à hauteur des enjeux du temps. Le travail est d'abord intellectuel et c'est là qu'il y a le plus grand manque, les discours disponibles étant on ne peut plus indigents, à côté de la plaque, le nez dans le guidon.
Il suffit de voir le peu d'écho rencontré par ce qui constitue les potentialités véritablement révolutionnaires de l'époque, à mille lieu des revendications des syndicats et des programmes des partis de gauche puisque c'est le revenu garanti, le travail autonome et la gratuité numérique (à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain). On a vu que la Nation n'est plus le niveau le plus pertinent dans ce monde globalisé, ce qui n'empêche pas qu'il y a des combats à mener à ce niveau, notamment celui d'un revenu garanti pour lutter contre la précarité montante et l'explosion du chômage mais surtout pour donner les moyens d'un travail autonome ne dépendant plus des multinationales ni du capitalisme marchand. L'essentiel restera cependant de reconquérir nos pays par le bas et la relocalisation de l'économie (coopératives municipales et monnaies locales) mais bien trop peu encore s'en soucient. Il n'y a aucune raison de faire preuve d'un optimisme excessif sous prétexte que le numérique serait de notre côté alors qu'internet est un organisme vivant notamment parce que s'y affrontent les logiques contraires du pouvoir et de la liberté, de la compétition et de la coopération, de la société et de l'individu, de la conservation et de l'innovation, etc. Avec le numérique, les cartes sont rebattues nous faisant gagner en autonomie mais le combat continue tant que dure la vie, et c'est ce combat qu'il faut gagner pas la dernière guerre.
Un éclaireur sur la voie de cette révolution, la Maison des sources de Besançon, mise sur pied par Marie-Noëlle Besançon, ça ne s'invente pas. Je crois que Patrick Declerck qui a ouvert conceptuellement la voie avec son livre témoignage "Les naufragés" peut être satisfait.
merci jean pour ce petit déroulé très efficace et de circonstance , : c'est dans l'air , et la sentinelle n'est pas sous contrôle !! mais enfin mes ami(e)s quoi de plus crédible quand on est cerné par les cibles qu'un retour au pays et à une forme de New age ( et qu'on ressorte les théories du potentiel humain de derrière les fagots ) !! il faut rallumer les étoiles !! en bousculant pour que ça bascule !! en bastonnant ceux qui nous bastonnent !! mais le difficile c'est effectivement d'incarner ce nouvel esprit du monde !! tous dans la brume à l'aurore et jamais sans le réconfort d'un grand verre d'alcool fort !! créolités métissée et curiosités pirates , punk intellect , hip hopologie des entrailles ,, d'un samouraï qui se damne sur le macadam: une invite à l'avenir à se croiser nous et nos carcasses de paumés errantes sur le pavé !! gamelle hurlante et plaies purulentes , sur la tête de Mariannes on est les poux et les lentes ... banlieues vertes , ghetto vermeil , ghetto neurone par monts et merveille : il suffit d'une étincelle pour redonner la palabre , , pour les arpenteurs du bitumes !! rémouleurs des idées , fumeurs d'joints corsés l’âme écorchées : en novembre on verse un peu plus de sel sur la plaie
c'est la voie du réformisme radical , effectivement cela peut paraitre très désincarné , posthume : jean fuit le monde et ce triste cire passe son temps à fuir le monde pour ne s’intéresser qu'aux changements institutionnels et du travail de l'histoire ( qui a effectivement mis les eaux !! ), mais il demande le maximum du possible , un autre système de production et une économie plurielle pour sortir de la crise et pas à pas du capitalisme !! effectivement c'est pas très sexy , voilà pourquoi on préférera garder quelques folies d'ados !! et un coup de rouge et un coin de table pour fumer et grailler au "'clan dé'" de nos idées avec tous les clandos !!! que reste ouvert comme disait Heidegger ces chemins qui ne mènent nul part . mais seul le poète a raison de demander l'impossible ....
Pourriez-vous un de ces jours refaire un résume de vos idées?
- êtes-vous pour une démocratie non parlementaire, de type fédéraliste et locale avec referendum s populaires sur des questions concrètes?
- êtes-vous pour une revenu de base? Êtes-vous, en contrepartie d'un revenu de base, pour un libéralisme oriente vers le revenu de base?
- êtes-vous pour le droit de l'état, des localités et plus généralement, pour le droit du secteur publique a créer la monnaie?
- êtes-vous pour l'interdiction de l'obsolescence programmée?
Désole si je vous faits vous répéter mais il est bon parfois de répéter les choses.
D'une certaine façon, c'est ce que j'essaie de faire dans chaque texte mais il se trouve que je couvre tant de domaines qu'il me semble impossible d'en faire un résumé. J'y arriverais peut-être un jour ? Il faudrait combiner concept d'information, rationalité limitée, théorie des systèmes et dialectique historique au moins mais il y a aussi le désir de désir, les cycles idéologiques, etc. Je donne quelques liens plus bas mais il y a beaucoup de textes qu'on pourrait lister.
Oui, sauf que je n'exclue pas de garder des parlementaires, il y a plusieurs niveaux aux contraintes différentes mais je suis bien fédéraliste et localiste (démocratie de face à face).
Cela fait 15 ans maintenant que je défends un revenu inconditionnel, il faut donc ne pas lire même ce texte pour avoir un doute à ce sujet mais je ne comprends pas la deuxième question. Si cela veut dire un libéralisme débridé, j'y suis opposé mais un code du travail quand même allégé selon les professions et plus de travailleurs autonomes. Je ne suis pas pour la version libérale et insuffisante du revenu d'existence libéral. Je défends des coopératives municipales pour permettre d'accéder au travail choisi en plus de l'indépendance financière donnée par le revenu garanti.
Là encore, y compris dans le texte, les monnaies locales sont une de mes principales propositions. Ce n'est pas le secteur public, cependant, mais la municipalité (la démocratie locale).
On dit n'importe quoi sur ce sujet (avec l'histoire des lampes, etc.), le problème est tout autre, c'est le productivisme capitaliste. Je suis bien sûr pour les produits les plus durables mais ce n'est pas par une "interdiction de l'obsolescence programmée".
Revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales
Du revenu garanti aux coopératives municipales (une version raccourcie doit paraître dans Mouvements).
Un revenu pour travailler (paru dans le numéro 3 des Zindignés).
Changer de système de production
Merci pour votre réponse. Je vais lire tout ça. Pour le revenu de base, j'ai mal formule ma question. Je vous lis régulièrement donc je connais votre position mais je pensais a un résume de vos points principaux. Comme la majorité des gens créatifs, vous êtes très curieux et vous avez une pensée en arborescence. C'est ce que j'apprecie mais parfois, je m'y perds un peu et j'ai du mal a rattacher vos articles a une vision globale, a un tronc commun de pensée et a ses racines pour reprendre l'image de l'arborescence. J'ai évoque l'obsolescence programmée parce que il me semble important de relier cette pratique au revenu de base. Je veux dire par la que l'obsolescence programmée est aussi un moyen de baisser artificiellement le chômage en augmentant artificiellement la production et permet de reculer dans le temps la prise de conscience de la nécessite d'un revenu de base dans le seul but d'enrichir les actionnaires. On a aussi il me semble un point de désaccord parce que je pense que les compétences de la robotique et de l'intelligence artificielle vont arriver a un point où le changement de métier sera de plus en plus difficile parce qu'il nécessitera de plus en plus de formation. Je pense donc que structurellement, le chômage ne peut qu'augmenter. Mais bon, il ne s'agit que d'une intuition dont l'obsolescence programmée est un signe. Aussi, je pense que des les année 20 arrivera la délocalisation de masse du tertiaire après la délocalisation du secondaire. Cette tendance ajoutée a l'automatisation, au niveau d'information grace a internet et a une démographie mondiale relativement jeune feront des annees 20 des année explosives. Mais bon, je digresse dans la prospective et personne ne peut prévoir le futur. A ces problèmes s'ajoute celui de la fausse démocratie dite parlementaire. Enfin, je m'arrête faute de temps et je me rends compte que ce commentaire est complètement chaotique.
Nous ne sommes effectivement pas d'accord sur la fin du travail alors qu'il y a juste fin de l'emploi industriel, comme il y a eu fin de l'emploi agricole. Il est pourtant on ne peut plus clair que le chômage en Grèce ou en Espagne comme chez nous est une conséquence de restrictions budgétaires et non pas de la disparition soudaine des emplois ! Ce n'est pas le travail qui manque car le travail, c'est la lutte contre l'entropie, donc, non, ce n'est pas l'automatisation qui unifie mes positions mais notre entrée dans l'ère de l'information (du numérique), ce qui est tout autre chose, ou plutôt l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain. Il y a bien transformation du travail mobilisant de plus en plus de compétences personnelles, ce qui exige à la fois autonomie et développement humain car ce sont les nouvelles forces productives qui changent les rapports de production, de même que la gratuité numérique s'impose techniquement (matériellement). Si une relocalisation devient vitale, c'est pour équilibrer une globalisation galopante.
Il faut ajouter que je crois plus à l'activité qu'à la jouissance passive mais que l'homme est un animal dogmatique du fait qu'il parle, ou plutôt qu'il est parlé, et que l'accès à la vérité nous est barré comme les sciences le montrent à chacun de leur progrès et dont il faudrait tirer les conséquences politiques. Il n'y a pas d'autre moyen que de prendre en compte les réalités et l'expression du négatif pour atteindre ses objectifs. La prise de conscience de notre être actif est une prise de conscience et une extension de notre autonomie dans la correction de nos erreurs.
Je pourrais renvoyer aussi à L'écologie-politique à l'ère de information et De l'entropie à l'écologie. Il y aurait bien d'autres textes à citer, dont ceux sur Gorz qui a son colloque aujourd'hui, mais il est certain que j'ai trop écrit...
Reformuler ce n'est pas radoter et je note ce commentaire comme un des meilleurs condensés de votre réflexion, à la fois sur l'activité et nos difficultés cognitives dont il me semble aussi utile de prendre conscience.
Toutefois, un point que j'aimerais que vous développiez: "la gratuité numérique s'impose techniquement (matériellement)"
en lien avec la mise en application dans une coopérative municipale.
Il y a moins un rapport avec la coopérative qu'avec le revenu garanti puisque la gratuité numérique implique qu'on ne tire pas toujours rémunération du travail qu'on fournit comme avec les logiciels libres. L'extension de la gratuité supprime à n'en pas douter des emplois mais pas le travail lui-même. Il pourrait y avoir un rapport avec la coopérative comme atelier de logiciel libre local mais on est dans la gratuité et le bénévolat, ce qu'il faut encourager mais ce que n'est pas supposé être une coopérative municipale, supposée fournir un service rémunéré, une valorisation de ses compétences, l'accès à un travail autonome rémunéré même si ce n'est pas assez bien rémunéré pour pouvoir se passer d'un revenu garanti. Par contre, ce qui intéresserait une coopérative municipale, ce serait de participer au "libre" et aux fabrications open source, y donnant accès par des fablabs (qui se développent beaucoup en Chine). La coopérative peut aussi aider à avoir un travail rémunérateur à côté du travail bénévole et non rémunérateur.
Est-ce qu'on ne risque pas fortement de manquer de compétence pour le logiciel libre ou les fablab en ciblant spécifiquement les moins autonome dans les conditions actuelles? Ce qui rendrait le projet utopique de ce point de vue.
Pour éviter la pénurie de connaissance pour ces matières assez difficiles et très mouvantes, est-ce qu'on aurait pas intérêt à essayer de marier votre coopérative avec l'idée du contrat mixte que je propose, mais à la place (ou en plus comme alternative) qu'il soit "productif/social", il serait travail contraint/travail de ressourcement à la coopérative dans des proportions à ajuster?
Je n'aurais pas tellement le temps de répondre aux commentaires ni au courrier ces jours-ci.
Votre "contrat mixte" pourrait avoir de l'intérêt mais il a bien peu de chance de voir le jour, pas beaucoup plus que la coopérative municipale qui rendrait plutôt ce contrat inutile.
Les compétences pour les fablabs me semblent faciles à trouver, notamment chez les jeunes et je ne suis pas sûr qu'il soit suffisant d'avoir de grandes compétences pour être autonome. Avoir un capital, une famille riche qui vous assure me semble une condition plus déterminante. En tout cas, même si j'ai déjà créé une entreprise (ce que je n'aurais pas fait de moi-même mais avec un copain), je ne me considère pas comme autonome, j'ai besoin de soutiens et d'institutions alors qu'il y a des gens débrouillards qui veulent réussir à tout prix sans avoir d'autre qualité spéciale mais qui sont incontestablement complètement autonomes, ne s'intéressant qu'à aux-mêmes.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que les informaticiens devraient être le coeur de cible d'une coopérative municipale mais la diversité des compétences et activités me semble essentiel (c'est justement le contraire de la fin de la division du travail bien que sous un mode très différent de la parcellarisation des tâches).
Les coopératives pourraient être aussi des lieux créatifs à l'image des start up ou pépinières d'entreprises, du fait de la moindre pesanteur hiérarchique et bureaucratique qui sont un vrai "tue l'amour", de par la petite taille des équipe avec des particpants autonomes. Quelques considérations ici :
Associer management et création peut être perçu comme une nouvelle provocation,
pour ceux qui tiennent l’art pour le fruit d’une production individuelle, issue ou liée à
l’émotion, l’intuition et la réceptivité au monde. Or la définition de l’artiste, comme la
rencontre maîtrisée de l’imagination et de savoir-faire, a glissé vers celle de créateur
capable de cristalliser l’expérience du monde par une infinité de prothèses : de la caméra aux ready-made, de la performance aux collages. Cette mue confère à l’artiste du XXIe siècle, les attributs du chercheur, qui bâtit son oeuvre plongée dans le réel d’une écologie symbolique et physique. La création ne peut plus être dissociée des conditions techniques de sa production. De la bodega à l’atelier, du studio à la factory, les artistes n’ont cessé d’en intégrer toutes les potentialités, de les interroger, de les remettre en cause ou de s’en affranchir.
http://www.latribune.fr/getFile.php?ID=5964494
(Tentative aussi modeste que possible de contribuer moi aussi à reformuler sur le thème "fin du travail et/ou revenu garanti" ... )
"Ce n'est pas le travail qui manque (et il ne manquera jamais), c'est l'argent pour le rémunérer... "
Et cette pénurie est très largement artificielle (confiscation par la rente capitalise, etc. ) ;
D'où la pertinence en effet de l'idée d'un revenu désormais non plus connecté directement à la production
d'autant que le travail effectivement se dématérialise grandement -- quoique pas totalement, attention à ne jamais perdre de vue cela non plus... ;
et d'autant que le revenu directement connecté à la production (= salaire, plus ou moins) est un système de redistribution assez intrinsèquement inéquitable (Cf. allusion à la rente capitaliste etc. Et cela même au sein d'économies occidentales où 50% du PIB grosso modo (re)passe entre les mains de l'Etat à un moment ou à un autre --
(d'ailleurs, ce prélèvement social de 50% avant redistribution a sans doute atteint une limite excessive, et je ne crois pas que ce constat soit une concession dramatique à faire aux ultra-libéraux... )
Dans ces conditions, le revenu d'existence, ou garanti, sur base institutionnelle publique (voire "commune" ? ou alors "privée" ? "collective" ? "privée collective" ? --> vive la diversité... ), est la piste qui vient le plus rapidement à l'esprit ;
mais attention aux pièges de l'institutionnalisation publique excessive = bureaucratisation...
--> cheminement dialectique, quand tu nous tiens... 🙂
Intéressant développement , dommage que le personnage soit si imbu de lui-même et prennent les autres pour des imbéciles .
Pour ma part il me semble qu'effectivement de nombreuses vérités sont dites dans cet article , en particulier sur les rêves , utopies , changements , évolutions , révolutions et surtout comment aujourd'hui intégrer un processus démocratique qui bien sûr ne peut correspondre ni plaire à chacun , dans une telle diversités de sociétés que représente la planète et la mondialisation .
Mais surtout je voudrais rappeler qu'une révolution ne se décrète pas ainsi , comme ça , par un petit malin qui en a décidé tout seul . Non , ça c'est ce que peut faire un dictateur après une révolution qui a tué bien des gens . Une révolution se fait quand les personnes n'ont plus rien à perdre , comme il semble dire la masse est passive chacun veut atteindre à son petit bonheur tranquille et peinard , mais quand les gens ne peuvent plus vivre , tout simplement , qu'il n'y a plus d'espoir , c'est là que peuvent se créer des révoltes , voire des révolutions si la révolte arrive à dépasser son stade instinctif , sans doute menée alors par un groupe d'intellos beaux parleurs .
Et la révolution n'a pas de but autre que faire que chacun trouve SON bonheur , ça n'est pas intellectuel , c'est matériel .
Par contre , à cause des maux traversés , subis , par les personnes peut se créer des semblant de solutions plus ou moins réelles ou utopiques , parfois manipulées , c'est ainsi qu'après la crise de 29 ou la guerre de 40 une solidarité s'est faite jour pour améliorer le sort de millions de personnes après ds morts et des situations vécues horribles . Car l'être humain est individualiste , mais vit en groupe , il peut vivre la compassion , l'empathie , la solidarité et les moments de crises le font s'ouvrir aux autres .
Pour autant , comment considérer cet article , intéressant dans sa logique ,mais méprisant dans ses propos ? Quel perspective ouvre cette personne quant au monde nouveau qui nous fait non pas révolutionner mais évoluer , pour ou contre notre gré ? Le monde n'est-il pas toujours en marche indépendamment de chacun .
La terre est l'univers sont en perpétuel devenir , et révolutions , même sans l'homme .
L'être humain , ce grain de sable n'est rien . Mais il est tout pour lui-même .
La gauche ? La droite ? Mais que veulent dire ces mots ? cela a une vague signification pour un Français connaissant l'histoire politique du pays , mais pour un Chinois ou un Nigérien ??? Le communisme ? Le libéralisme ? Mais que sont ces mots qui datent d'une époque révolue ?
Alors , oui , quelles solutions ? A quels problèmes ?
Parlons de la France , alors ... bon .. oui perdue au milieu de l'Europe , du monde , devenant un musée , un site touristique , achetée par d'autres nations ... "et puis c'est quoi une nation ? Et puis QUI a de l'argent ? et c'est quoi l'argent (ou l'or?) ou une quelconque monnaie aujourd'hui ? Comment le monde a-t-il évolué si rapidement que toutes les bases anciennes sont écroulées , oui quelle monnaie existe-t-elle ? sur quelle valeur ? Boursière ?
Alors chacun essaie de trouver une idée qui va le rassurer ,car effectivement tout va à une vitesse telle que personne , aucun politique , aucun économiste , ne comprend ni ne gère quoique ce soit au fond , des économistes , des savants , des philosophes et autres tirent des sonnettes d'alarme , que l'on entend ou pas ... mais qui peut apporter l'ombre d'une solution à l'échelle mondiale qui est maintenant la nôtre ? Sera-ce M. Jean Zin ?
D'abord, oui, je dois m'excuser pour le peu de considération dans laquelle je tiens l'opinion commune, c'est désolant mais je crois que notre rationalité est très limitée et plus j'ai étudié la question, plus les opinions courantes qui sont plutôt les anciennes idéologies m'ont paru à côté de la plaque. C'est certainement une des raisons de mon retrait, de ne me retrouver d'accord avec personne. Je ne prétends à rien qu'à dire ce que je pense quand personne d'autre ne le dit et si ce que j'entends me paraît des conneries, je réclame le droit de le dire sur mon blog tout en sachant que cela ne peut être entendu !
Je ne prétends certes pas rien inventer, tout ce que je propose vient d'autres. L'objet de cet article est surtout de faire la constatation qu'on est dans une période révolutionnaire alors qu'on peut avoir tendance à croire que tout va se renormaliser. Le fait de parler de période révolutionnaire donne un éclairage tout autre et d'abord de ne pas tenir à un acte de rupture mais à une période durable, ce qui implique de revenir au progressisme. De l'analyse de notre situation, de quelques auteurs et des questions que vous soulevez, j'ai déduit la nécessité d'une relocalisation avec le triptyque du revenu garanti, de coopératives municipales et de monnaies locales mais je n'en fais pas la réclame plus que cela, sachant que ce n'est guère audible et ne me prenant pas pour un prophète. Il me suffit que les arguments que je donne puissent servir à certains, les événements se chargeant d'en montrer la pertinence (ou non).
Je ne crois pas du tout qu'on va arriver à sauvegarder les protections sociales actuelles et si une décroissance est possible, ou plutôt un appauvrissement, c'est sans doute dans nos sociétés riches déclinantes par rapport aux anciens pays pauvres qui font concurrences aux pauvres d'ici. Cela n'empêche pas qu'il y a de nouvelles potentialités (comme un revenu garanti) qui peuvent rendre la situation vivable avec un peu plus de solidarité et qu'il y a véritablement une vie à réinventer à l'ère du numérique. Pour cela, je ne prétends y être pour rien qui dépend de chacun, seulement continuer à critiquer ce qui me semble critiquable, en m'excusant encore une fois de n'avoir pas plus d'estime pour mes contemporains qui ne me semblent pas en avoir mérité tant que ça, ce qui n'est pas pour me rehausser moi-même, n'ayant aucune raison d'être moins con que les autres. Reste, qu'il est de bonne méthode de ne pas trop faire confiance à sa propre intelligence et de partir du fait qu'on est très ignorant pour étudier les questions et se soumettre à une critique implacable plutôt que d'imaginer une intelligence universellement partagée qui nous aurait échappée jusqu'ici. Je fais plutôt confiance à des forces matérielles qu'aux idéologies, ce qui minimise grandement le rôle que je peux avoir et qui se limite au mieux à gagner du temps en préparant le terrain.
Très intéressant !
Il me semble que vous seriez d'avantage écouté si vous parliez , comme vous venez de faire de "la connerie" , plutôt que "des cons" ou "des béotiens" . Car l'agressivité est repoussante , alors que vos propos ne le sont pas , la discussion oblige au respect , à l'ouverture . Et appeler la chose plutôt que la pesronne est plus positif . Bien sûr vous vous exprimez comme vous le désirez sur votre blog , excusez-moi .
Il me semble que discuter oblige à un effort aussi bien du rédacteur que du lecteur .
Je suis assez d'accord pour considérer par exemple que les personnes qui dorment 5 nuits devant un magasin pour acheter le dernier i-pod ou tablette ou livre de Harry Potter ou autre , sont des cons . Mais je pense que sûrement pas , au fond ils sont manipulés par cette société . Et il est difficile de réagir dans une communauté si l'on se sent trop faible pour en être exclu , se sentir seul , etc .. de la même manière que les européens considéraient (ou considèrent encore) que les Africains étaient idiots , voire même pas humains , il est utile , surtout si l'on veut changer le monde de ne pas croire que les autres sont idiots . Ils ont leurs raisons psychologiques , structurelles , familiales , physiques , enfin tout un tas de raisons que l'on ne connaît pas . Et nous avons les nôtres .
Je n'ai pas lu tout votre blog , je suis tombée par hasard sur un commentaire , mais je trouve votre démarche intéressante , à suivre .....
Vous avez raison bien sûr mais j'ai renoncé à être écouté depuis un moment maintenant, mon audience est très faible, je me contente d'écrire ce qui me semble juste, et une des raisons pour lesquelles j'ai rompu avec tous les groupes, c'est qu'à dire que les gens disent des conneries, ils prennent cela inévitablement comme une preuve de leur propre connerie. Ce en quoi ils ont raison mais c'est notre commune condition. Ce qui change le sens de ces insultes, c'est que je ne m'exclus pas de la connerie. Même si je peux me croire moins con que celui que j'ai en face, en particulier si j'ai étudié la question et dispose d'une meilleure information, j'ai assez souvent l'occasion de me consterner de bêtises que je peux dire ou faire et ne crois pas du tout qu'il faudrait faire confiance à ce que je dis simplement parce que je le dis. Tout ce que j'espère, c'est de fournir des éléments, de faire avancer la réflexion collective même si c'est à rebrousse-poil.
Il y a quand même un problème, c'est qu'une fois qu'on admet notre part de connerie, sa nécessité matérielle, sa dépendance des idéologies du moment, cela donne une explication commode au fait que les nouvelles réalités ne soient pas audibles et incite à attendre l'évolution des faits jusqu'à rendre les choses plus évidentes pour tout le monde. Ceci dit, je ne crois plus à la connerie publicitaire qu'on exagère sous prétexte qu'elle existe indéniablement et a des effets (car les gentils militants qui font tellement confiance à l'intelligence collective prennent aussi facilement les autres pour des idiots complets). Je ne crois pas les gens si cons à acheter des choses dont ils n'ont pas besoin, même si ça arrive. La connerie n'est pas à ce niveau qui nous ferait ces sortes de robots mais plutôt des croyants, attitude quasi universelle même chez les athées d'adoration de quelques mots surinvestis qui nous éloignent de la réalité.
Il faudrait à partir de la conscience de nos limitations cognitives arriver à les surmonter (c'est ce que j'appelais la démocratie cognitive) mais je ne sais pas trop comment et ce sont toujours les mêmes vieilles recettes qui marchent le mieux (un bon bouc émissaire). En tout cas, sauf à ne fréquenter que des gens qui pensent pareil et d'adhérer à cette pensée de groupe où l'on ne fait que se renforcer mutuellement, les relations avec des intellectuels sont très difficiles, je trouve, en dehors de la flagornerie ordinaire bien sûr. Contrairement à ce qu'on dit, il n'y a pas de dialogue, sauf exception exceptionnelle; du moins le dialogue se fait à plus bas bruit et à la longue, à travers l'écriture. Ce n'est pas du tout ce que j'imaginais avant, mais il faut faire avec. L'article fait le constat que les orientations actuelles sont des impasses et que les nouvelles réalités et nouvelles solutions sont ignorées (dans le colloque du NouvelObs sur Gorz il n'est pas question du numérique alors que lui en avait compris toute l'importance). C'est ça le fait massif de notre actualité.
Pour élever le niveau de conscience, il faut que les citoyens aient le temps de se cultiver. Hors dans le système actuel, la priorité est de nourrir la famille. On en revient donc au revenu de base. Sinon, il me semble aussi qu'une démocratie avec des referendum sur des questions concrètes et pas idéologiques ainsi qu'un fédéralisme afin d'impliquer les citoyens au niveau local serait la priorité. Pour l'instant, la meilleur chose a faire est de développer ces idées et de tenter de les articuler sans s'enfermer dans une cite des coucous conceptuelle. Je pense que la meilleure démarche est la votre et celle d'autres personnes comme Etienne Chouard (il me semble que vous n'êtes pas d'accord avec ses idées mais un débat entre vous ecrit ou video serait d'autant plus passionnant qu'il s'intéresse depuis quelques mois de tres pres au revenu de base).
Je ne suis pas au courant du débat sur le revenu de base, mais le simple terme de revenu me choque. Si comme vous dites, la préoccupation est de nourrir la famille, l'argent ou la monnaie me semble pas être une solution, car trop dépendantes des inévitables besoin créé par la société de consommation. Il me semble que la solution devrait se régler "en nature". Cet a dire par un don non contournable du besoin visé.
pelouab
Le don c'est bien joli, mais c'est aussi une forme d'échange de dettes qui plus est lie
symboliquement et moralement à la famille, à la tribu, au village...
Je préfère largement l'argent pour les échanges matériels. Le don sera réservé
à des échanges plus intimes, et pas pour autant sans embûches.
Le don n'a rien d'une solution idéale. Il est souvent fait avec des arrières pensées de retours sur investissements en tous genres. C'est juste plus hypocrite que l'argent.
La situation en Europe est ubuesque, une vraie cacophonie...
L'Euro unique est une monnaie inadaptée pour nombre de pays, taux trop élevé.
Il faut revenir à un panier de monnaies, un Euro commun et pas unique.
Pendant ce temps Merkel fait sa politique électorale attentiste du weder ... noch ...
Voyons ce que 2013 réserve et ce que Peer Steinbrück proposera.
En attendant, il y a le feu au lac, comme diraient les Suisses.
Votre présent discours, que vous qualifiez vous-même de « litanie de critiques », reflète tout à fait la situation dramatique actuelle et l’imbroglio idéologique d’où le sujet qui parle prend pour personnage de son discours le On, ce qui permet de mettre au pilori toutes les instances se réclamant d’un progressisme de gauche avec ce ton de réquisitoire fait d’ a priori accusateurs, sans enquête préalable , que pratiquent justement les conservateurs extrémistes de droite, à l’égard des organisations de gauche,( associations, partis et Front de gauche). Rien ne laisse entendre, dans vos propos, que des gens qui partagent les idées que vous exprimez dans d’autres champs (philosophie, économie, sciences de la vie, prise en compte d’auteur comme Gorz et Robin,…) puissent exister à l’intérieur des partis et groupes que vous vouez aux gémonies. A aucun moment il n’est suggéré que ces partis auraient effectivement évolué, certes moins vite que vous le souhaiteriez, dans le sens même des critiques que vous faites, et de propositions que vous exprimez sur votre blog Vous critiquez, comme survivant dangereusement aujourd’hui et majoritairement à l’extrême gauche, ces utopistes et ces totalitaires qui hantent désormais les greniers de l’histoire. Il serait bon de signaler qu’ils appartiennent aux réserves du musée, afin que ne ressuscitent pas ces spectres ? Je le fais ici à votre place ! Ceci dit, ce que vous écrivez est bien ce qu’On prétend contre la gauche effectivement favorable au changement (et qui voudrait éviter si possible une solution violente). Je suis militant au Parti de Gauche et sympathisant Utopia
Je trouve cette critique assez incompréhensible. Utopia est sans doute le mouvement dont je suis le plus proche (avec le Parti Pirate) bien qu'on ne soit pas du tout d'accord sur tout et qu'ils se préoccupent assez peu de relocalisation notamment, mais ils ne représentent absolument rien. Ce n'est évidemment pas contre Utopia que vont mes critiques et pas du tout contre un On imaginaire mais bien ce qu'on rencontre effectivement à la fois de discours et de revendications dans la gauche, les syndicats, les blogs, les commentaires, le gouvernement... C'est l'identification de la gauche à Utopia qui est complètement imaginaire. Je dis au contraire que des mouvements comme Utopia sont encore complètement inaudibles. Et je pense par exemple que les trotskistes sont des cons, ce qui ne se fait pas mais on a trop de trotskistes en France et pas assez de partisans du revenu garanti (qui existent et ne sont évidemment pas la cible de mes critiques ici, bien que je les critique aussi par ailleurs!).
Le coeur de l'article est de défendre un nouveau progressisme, celui de nos droits qui va de l'abolition de l'esclavage au féminisme mais aussi d'insister sur l'incidence de la révolution numérique, ce qui effleure bien peu de théoriciens de gauche (sauf quelques uns) comme l'avait osé Gorz justement. Alors que vous devriez m'approuver par tout ce que vous dites, vous semblez trouver intolérable ma critique juste par esprit de parti ! Il n'y a dans ma critique aucune intention mauvaise autre que de dire quelques vérités qui ne sont pas tellement partagées (y compris sur le totalitarisme que j'espère aussi du passé mais qui est bien présent, sans le savoir, dans les utopies de bien des militants et qui est l'actualité de l'islamisme jouant sur les mêmes ressorts).
Lorsqu’il s’agit, au présent, pour les plus défavorisés ,de critiquer comme solution à la crise les fermetures d’usines, les délocalisations, le chantage éhonté à l’emploi et aux salaires, la précarisation, un chômage record, la taxation des pensions, la restructurations des administrations et des services publics, les coupes budgétaires… je trouve inopportun et dangereux le choix que vous faites de critiquer la gauche syndicale et militante, celle qui s’oppose à l’aéroport de ND des Landes et à l’exploitation des huiles de schiste, par exemple. D’où ma position sur cet actuel billet, tout en sachant que, sur le fonds, je partage votre dépit
de voir que certaines intuitions de propositions, qui changeraient vraiment le « bien vivre », ne sont pas explorées , où restent marginales ( alors que l’on est prêt à explorer , à n’importe quel prix tout ce qui permettrait de continuer comme avant,les traditionnelles formes familières d'exploitation )
C'est vraiment tout et n'importe quoi. Il n'y a pas en tout cas seulement les formes familières d'exploitation que les syndicats défendent, puisqu'ils nous voudraient tous salariés, mais aussi les formes familières de protection sociale qui ne seront plus tenables très longtemps. Que je le dise n'a aucune influence sur les événements, ce n'est pas ma désertion qui sera la cause de la diminution de la couverture sociale et si je le dis, c'est parce que c'est ce qui se prépare et qu'il y a déjà assez d'exclus de ces droits des salariés stables pour arrêter le massacre ! Pour cela il faudrait prendre la question autrement, comme un droit de la personne plus que du travailleur (de l'entreprise), il faudrait se mettre à l'heure du numérique et non plus de l'industrie...
On ne vit pas dans le même monde. J'avoue que je ne comprends pas qu'on se focalise sur quelques milliers d'emplois industriels quand il y a des millions de chômeurs. Les 100 000 emplois d'avenir, c'est du même tonneau, une goutte d'eau. C'est de la politique spectacle qui donne l'illusion d'agir, d'une lutte par procuration, et n'aboutit presque toujours à rien sinon à bercer d'illusions les salariés. Ce ne sont évidemment pas les salariés qui défendent leur emploi que je pourrais blâmer en quoi que ce soit, mais il serait temps de se rendre compte que ce n'est plus de défendre les derniers salariés protégés qu'il s'agit mais bien d'enrayer le basculement de millions de personnes dans la précarité. Des plus défavorisés, non, on n'en entend pas souvent parler. Même sur la défense des salariés, les syndicats sont à côté de la plaque en voulant refuser une augmentation de tva impossible à éviter alors qu'ils devraient exiger une indexation des salaires sur l'inflation, ce qui permettrait d'avantager les actifs par rapport aux rentiers. Je trouve tout cela absurde et une simple perte de temps, de la vaine agitation même si je ne crois pas qu'on puisse l'éviter.
J'ai sûrement tort, mais c'est ce qui m'apparaît à moi, même si ce n'est pas la ligne officielle. Il m'inquièterait sans doute que mes textes ne soient plus dérangeants mais j'espère quand même bien qu'un jour, les idées que je défends seront un peu plus familières. Je prends aussi cette dissonance cognitive comme une réalité significative témoignant de la disjonction entre le récit et ce dont il parle (notamment quand ce dont il parle a changé et qu'on dit qu'il fait beau alors que la pluie a déjà commencé à tomber).
Les emplois purement industriels se réduisent du fait qu'ils consommateurs des services externes en tous genres, dont des services numériques pour la gestion, les machines et les produits fabriqués. Ces services du fait de la souvent faible taille des prestataires sont souvent peu syndiqués. Les syndicats concernent et se concentrent sur les entreprises et administrations de taille importante.
Sinon, je n'ai moi non plus jamais compris qu'aucun débat élaboré, expliquant comment peut fonctionner un système fiscal complet intégrant une plus forte TVA, ne peut même pas être envisagé à gauche, dans les syndicats et chez la plupart des économistes de gauche ou libéraux, c'est simplement tabou, balayé d'un revers de main.
Peu comprennent, de plus, qu'un produit consommé en France fabriqué en France ou importé entraine des coûts collectifs en France.
Alors que les 2 tiers du déficit commercial français est réalisé en Europe avec des pays de niveau de vie équivalent :
"Les outils de redistribution sont l'impôt sur le revenu, et les prestations sociales sous condition de ressources (allocations familiales, allocations logement, etc.) La TVA est faite pour remplir les caisses de l'Etat et financer les services publics. On peut l'utiliser pour compenser les baisses de charges sur les salaires, comme cela a été fait. Et si l'on pense en France que la distribution des revenus est injuste, il faut jouer sur l'impôt sur le revenu et les prestations sociales."
http://www.atlantico.fr/decryptage/non-tva-est-pas-impot-plus-injuste-explications-francois-ecalle-gerard-thoris-537579.html?page=0,1
Sinon "l'obsolescence programmée" est une foutaise quand on nous vante la qualité des produits japonais ou allemands. Quel est l'intérêt pour un fabriquant de démolir son image de marque avec des produits qui défaillent plus tôt que ses concurrents.
A part sur des marchés monopolistiques, peut être. Mais sinon, ça relève de la théorie du complot de cartels. Pour avoir travaillé dans diverses industries, je n'ai jamais vu de séances de calcul du taux "d'obsolescence", tandis que j'ai passé des heures à maximiser des taux de fiabilité/coût. Cette théorie de l'obsolescence est un gentil délire pour ceux qui n'ont jamais conçu un produit industriel.
Non, ça aussi c'est un peu trop simple. Je n'ai pas développé parce que justement, c'est un peu plus compliqué. Il est certain qu'il n'y a aucune obsolescence programmée dans le haut de gamme, ce qui fait que les riches payent tout moins cher car plus durable. Le plus gros de l’obsolescence, c'est la mauvaise qualité permettant de payer moins cher mais beaucoup trop pour ce que ça vaut, c'est l'une des voies du productivisme capitaliste. Il y a une obsolescence qui n'est pas vraiment voulue mais qui est terrible, c'est l'obsolescence technique faisant qu'au bout de 4 à 5 ans un ancien appareil numérique risque de n'être plus adapté (tactile, communication ou recharge sans fil, etc.). La modularité serait ici une réponse possible. Il y a enfin quelques exemples d'obsolescence programmée, parfois à raison quand un constructeur automobile calibre l'ensemble des composants en fonction de la durée du véhicule, parfois cela paraît moins justifié comme les imprimantes arrêtant de marcher au-delà d'une certaine usure qui est loin d'empêcher de s'en servir encore quelque temps. La plupart du temps, il ne s'agit pas tant d'obsolescence programmée que de ne pas chercher à faire des produits trop durables dans le bas de gamme. On a même entendu Montebourg dire qu'il fallait augmenter la qualité mais pas trop quand même car il fallait que les usines continuent à tourner ! Donc, ça existe. La parade serait plutôt ici les produits open source faits pour durer le plus possible et les imprimantes 3D ou fablabs pour les pièces détachés permettant de continuer à utiliser une machine cassée.
Sinon, pour ceux qui croient encore à l'industrie, les usines robotisés dont on parle depuis si longtemps arrivent avec Foxconn qui commence par 10000 robots mais compte bien remplacer des Chinois de plus en plus exigeants par des robots. 1 million de robots sont prévus, et ce n'est que le début !
http://www.rue89.com/2012/11/14/voici-le-nouveau-visage-de-louvrier-chinois-de-foxconn-237011
C'est encore plus compliqué, car l'obsolescence pas programmée vient aussi du consommateur qui même à pouvoir d'achat modeste fait des choix personnels qui ne vont pas dans le sens de la durée du produit mais de la satisfaction qu'il lui apporte, par exemple plusieurs chemises différentes moins chères plutôt qu'une plus chère et plus solide, mais plus ennuyeuse.
A moins d'imposer aux gens ce qu'ils doivent acheter, ce qui est assez compliqué vu le nombre de produits différents et que les gens ne sont pas si dociles.
D'autres éléments interviennent et des histoires marrantes :
"Une entreprise d'électricité est-allemande avait même conçu une ampoule électrique de bien plus longue durée que ce que l'on trouvait à l'Ouest; dans le bloc communiste, on produisait pour durer. J'ai eu du mal à réprimer mon hilarité, me souvenant des multiples blagues de la RDA, dont les habitants ne manquaient pas de moquer la piètre qualité de leur production nationale (vous savez comment doubler la valeur de revente d'une trabant? En faisant le plein)."
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/03/07/1773-le-mythe-de-l-obsolescence-programmee
"On a vu que la Nation n'est plus le niveau le plus pertinent dans ce monde globalisé, ce qui n'empêche pas qu'il y a des combats à mener à ce niveau, notamment celui d'un revenu garanti pour lutter contre la précarité montante et l'explosion du chômage mais surtout pour donner les moyens d'un travail autonome ne dépendant plus des multinationales ni du capitalisme marchand"
Le problème qu'on a c'est que le niveau supra national n'apparaît lui aussi pas du tout pertinent aujourd'hui ; si l'on entend pertinence comme pertinence à gouverner.
D'autre part la relocalisation de l'économie, l'organisation nécessaire à l'émergence du travail autonome auront du mal à s'imposer d'une manière un peu consistante et significative sans impulsion forte venant du niveau national , ou/ et européen .
Le problème n'est pas tant une question de niveau que celui d'une perte quasi absolue de gouvernance politique ; nous sommes beaucoup plus face à un système économique mondialisé qui déploie ses logiques , celle notamment d'une délocalisation généralisée( la sur concentration urbaine en étant le signe le plus fort ) , d'une perte du niveau local qui entraîne dans la même logique une perte du niveau national .Et sans gain d’un niveau politique européen ou mondial.
Sans rentrer dans l'illusion d'un monde parfait, le minimum du minimum serait une reconquête de notre capacité politique.
Et c'est vrai que plus on agit au niveau d'échelons larges, plus on subit les choses, plus on s'éloigne de la démocratie comme capacité à construire ensemble la société .
Etre réaliste c’est aussi percevoir que la notion de limite territoriale est structurante ; et que la perte de limite au profit d’une grande usine mondiale et des concentrations urbaines a de fait un effet destructeur d’humanité et de planète.
Il ne s’agit pas de prêcher le retour aux nationalismes et à des entités de repli sur soi dans un monde que les techniques ont ouvert mais de repenser un équilibre où cette nouvelle ouverture se mette au service non de l’exploitation économique du monde mais de l’aménagement d’entités locales.
Les limites du passé qui s’imposaient de fait, doivent aujourd’hui, c’est un fait, s’imposer politiquement, comme éléments constitutifs incontournables de la société.
Ni passéisme, ni son contraire : c’est bien la relation de l’homme avec sa planète qu’il faut interroger et refuser des évolutions mondiales qui par en dessous sont minées et produites par nos plus bas instincts : refuser la politique c’est un conservatisme ; et ce conservatisme pousse les évolutions dans son sens.
Il est délicat de mettre en avant la nation ; mais il est délicat de renoncer à la nation et j’ai peur qu’en y renonçant sous prétexte de réalisme on y perde tout ; on voit bien que les pays en crise se trouvant dans l’incapacité de fournir du travail à leurs populations sont en train de se vider de leurs élites , de leur jeunesse qui émigrent et participent à une recomposition du monde : on part au Québec, en Allemagne et tous les pays ayant besoin de forces de travail ; pendant ce temps l’accaparation des terres par les multi nationales et les états structurent le fait accompli des concentrations urbaines ; ces évolutions sont certes difficilement évitables ; mais au bout du compte nous sommes en train de construire une planète où les limites territoriales sont remplacées par des limites économiques qui n’ont pas d’autres critères que le gain, la productivité.
Les gouvernants, même si cela n’est pas, pour beaucoup, concerté ni même voulu au niveau individuel , sont bien les classes dirigeantes riches , officielles ou non (mafias) qui poussent ces évolutions et nous construisent un monde invivable.
Culturellement il n’y a qu’à voir comment a été présenté aux infos le gagnant du super loto européen (168 millions d’€) ! On voit là quelles sont les valeurs d’une société.
Cela dit comment dans ce grand bazar, prendre un positionnement politique réaliste et efficace? C’est la question.
Les forces en présences qu’elles soient humaines ou matérielles empêchent tout espoir de retournement simple de la situation ; allez dire à un ouvrier de chez Peugeot que son industrie n’a plus d’avenir ! d’autre part passer seulement par les contre pouvoirs ne produit pas une politique ; il faudrait pouvoir parvenir à réunir pouvoir et contre pouvoir sur le principe d’actions de relocalisation à usage immédiat de détente des tensions sociales par la mise en mouvement des populations les plus déshéritées et à usage de recherche et développement sociétal au niveau d’une nouvelle économie ,de nouvelles organisations , nouveaux outils , qu’il faudra bien mettre en place faute de ne pouvoir en définitive répondre aux enjeux qu’on a.
Le niveau national existe mais coincé entre pouvoir global (G7, FMI, ONU), l'Europe et les régions, c'est un fait. Il n'y a rien à abandonner qui ne l'ai déjà été. On ne supprimera pas l'échelon national qui est essentiellement fiscal mais on n'en obtient presque plus rien. Le volontarisme n'y change rien. De même, il est possible qu'on retarde l'exploitation du gaz de schiste chez nous, bien que ça m'étonnerait, mais on n'arrêtera pas la nouvelle ruée vers l'or noir. Là je suis plutôt écrasé par notre impuissance. Vraiment, à part le niveau local, je ne vois pas ce qu'on peut faire.
Je me suis toujours servi du gaz de schiste comme exemple , pensant qu"il ne servait à rien d'aller manifester , si au local on était pas capable d'organiser les choses autrement ; en effet si au local on ne propose pas des organisations en capacité de se passer du gaz de schiste , par la force des choses on utilisera ce gaz à tous prix.
Mais rien ne se passera au local si le national n'imprime pas une volonté en ouvarnt des champs d'expérimentations sociétaux sur les territoires ; pour que cela soit possible il faut attendre que les gouvernements soient intimement persudadés que l'ensemble des politiques "sérieuses" qu'ils mènent sérieusement , sont néanmoins à plus ou moins long terme des sans issues ; il s'agirait alors , de les poursuivre , parce que comment faire autrement , mais en même temps de mobiliser la nation sur l'ouverture de chantiers de recherche au local.
On ne peut efficacement travailler à deux niveaux , des pouvoirs et des contre pouvoirs , il faut à un moment , quand les enjeux sont graves , réunir les acteurs dans le cadre des institutions.
Les collectivités locales ont les compétences économiques, sociales , de développement ;
Tout ça est fort bien...mais: quand vous parlez du "travail autonome" - ça c'est bien le coeur du probleme. Tout conspire contre la vrai autonomie du travail malgre ce que dit l'ideologie neo-liberal de "l 'entreprise de soi".... Nous vivons la dictadure du business et du business man, et ça, de la façon crue et nue d' aujourdhui , ça c'est "nouveau" aussi. L 'autonomie du travail c'etait le but aussi de Marx et des socialistes utopistes.
Oui, mais ce n'était pas du tout la conception du travail des communistes ni d'ailleurs des syndicalistes actuels contrairement à la CGT d'origine. Moi je pense que pour sortir du salariat et démocratiser le travail autonome à ceux qui n'ont pas de capital il faut des institutions : revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales (car nous ne sommes pas, en effet, des entreprises à soi tout seul dans un dépassement précipité de toute division du travail).
Un débat sur le cannabis, pour les abonnés. L'opposant. Jean Costentin, est contre, parfait, sauf qu'il veut dicter la santé des autres et qu'il est en surcharge pondérale graisseuse évidente, nocive pour ses artères, ses articulations... On se demande pourquoi il ne se soigne pas de sa suffisance graisseuse, pourtant nocive pour sa santé, ça il n'en parle pas, alors que l'obésité est aussi un problème de santé publique, et que lui même ne sait même pas soigner sa propre obésité, donc addiction à la nourriture.
Il confond en permanence corrélation et causalité, le piège logique classique :
http://www.arretsurimages.net/contenu.php?id=5305
Heureusement, Marc Valleur met les nuances.
vers un mouvement ?
Augmentation historique de la CFE dans certaines villes !
http://autoentrepreneurinfo.com/augmentation-de-cfe-auto-entrepreneur-2012
Dimanche 18 novembre 2012 7 18 /11 /Nov /2012 17:52
Réforme Taxe Professionnelle et CFE : une loi bâclée qui massacre nos PME que la gauche va devoir corriger !
Le gouvernement Sarkozy-Fillon a voulu supprimer la Taxe Professionnelle (TP), devenue inadaptée et pénalisant notre industrie. Mais son remplacement par la Contribution Économique Territoriale (CET), composée de la Contribution Foncière Économique (CFE) et La Contribution sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) produit des effets désastreux sur nos petites PME qu'il faut absolument annuler : explications !
http://www.leblogdepierreregnault.com/article-reforme-taxe-professionnelle-et-cfe-une-loi-baclee-qui-massacre-nos-pme-que-la-gauche-va-devoir-co-112579718.html
On prétend que ce serait révolutionnaire parce que la Nation impliquerait, paraît-il, le "pouvoir du peuple" (ils ont vu ça où?).
Ah. Ca je peux vous l'expliquer, comme vous semblez avoir du mal "cognitivement" (sic). En fait c'est le vieux problème anarchiste de l'exercice du pouvoir. C'est qu'il n'est d'exercice du pouvoir que local (une assemblée du village en France ne peut pas décider de la quantité de riz que devra produire le Zhejiang pour se nourir). Vous me suivez "cognitivement" ou ça va trop vite pour vous ?
Ca a été évidemment tout le problème de la bureaucratie anarchiste quand ce denier a essayé de s'organiser. On s'est vite rendu compte que les super-structures qui chapeautent les bases locales dérivent foncièrement vers la contre-révolution et la dictature administrative. Mais pis encore ! On s'est aperçu que la distance entre le pouvoir et le lieu de son exercice déconnectait le Robert Macaire en puissance de la réalité, le faisant vivre dans un monde en représentation purement abstrait (celui des statistiques, des rapports, des notes confidentielles, des renseignements, des maquettes). Bref le monde de la rationalité réifiée où l'optimisation sociale marche au chiffre et au rapport de police ou d'enarque en copinage.
Gardez donc votre apologie de la dictature planète. On a déjà bien assez du mal à se défaire de la dictature nationale et de lui arracher des lambeaux misérables de droits et de pouvoirs locaux.
Oh vous n'y serez pas pour grand chose, vos apologies accompagnent ce mouvement à marche forcée. Mais ça aurait été dommage de priver votre "cognitif" de réfléchir un peu plus (avant d'écrire).
??? Il y a des commentaires complètement à côté de la plaque dont on se demande si les gens ont lu ou ont trop bu, ou c'est l'heure tardive, car je ne fais que défendre la démocratie locale de face à face...
Sinon, cet article devrait être repris dans le prochain EcoRev'.
Ah bon, vous n'avez pas écrit ? "... et qu'on ne s'en tirera que mondialement !"
Ou bien utilisez-vous un programme pour générer vos textes ? Si ce n'est pas le cas, mon commentaire était très à propos.
Votre défense du "local" est une mascarade, on comprend immédiatement que vous cherchez au moins l'unité administrative de l'humanité. Cela n'aurait aucun sens de parler d'un "pouvoir mondial" pour résoudre nos problèmes et d'affirmer simultanément que c'est au niveau local qu'il faut transférer le pouvoir. N'importe quel théoricien de bas étage comprend que l'on ne peut pas décider localement de la production ou de l'urbanisme en étant soumis à une gestion globalisée. C'est s'enfermer dans le même délire que ceux qui croient que la décentralisation républicaine est une restitution des pouvoirs locaux (d'autant que par cooptation, on arrive parfaitement à maintenir la chaîne de commandement et d'idées uniques dans des structures "décentralisées").
D'ailleurs je ne vois pas vraiment où est le problème, vous concernant. Vous disposez simplement de deux modes de représentations distincts, le local et le mondial, se juxtaposant sans vous paraître contradictoire. C'est un peu de la schizophrénie de l'époque. Mais il est vrai que rien ne nous oblige à être plus cohérent que le mouvement de notre époque.
Effectivement, la crise financière est globale (systémique) et on ne s'en tirera que globalement, tout comme de la crise écologique. Seulement, comme nous n'avons aucune prise sur ce niveau, je prétends qu'il n'y a que des alternatives locales à la globalisation marchande mais, s'il faut relocaliser, c'est bien à cause de la globalisation, pour l'équilibrer et réhabiter nos territoires. Cela ne me semble pas si difficile à comprendre.
"On ne peut pas décider localement (...) de l'urbanisme en étant soumis à une gestion globalisée" :
Il me semble pourtant que les exemples existent, voire abondent (je vis dans la ville-centre de 25.000 habitants d'une agglomération de 120.000).
Cela dit,
1) je ne suis pas un bon connaisseur des politiques d'urbanisme
2) Peut-être "décider de" est-il un souhait un peu trop ambitieux ; "participer à la complexité dialectique dont résulte" est alambiqué mais peut-être plus réaliste ?
Je veux dire : peut-être ne parlons-nous pas de la même chose...
Il est certain que nous vivons une periode extremement revolutionnaire, cependant les trabsformations politiques et societales ne suivent pas le meme rythme que les revolutions technologiques et c'est bien cela le danger, que nous nous retrouvions face a une dictature des marches avec un pouvoir de controle jamais egalé. Et la ce n'est plus de revolutions qu'il faut reclamer, ni d'adaptation des institutions aux techniques, mais de la plus elementaire justice.
C'est ca la vraie revolution, pas la revolution elle meme mais la reinstauration d'un systeme de droit. Toute la technique du monde ne pourra rien sans cela. La technique a beau ameliorer nos connaissances ou notre communication l'humain ne peut etre evacué de l'équation et doit etre reaffirmé comme principe supérieur a tous les autres, ni Dieu, ni Etre Supreme, Argent, Systeme mais bien l'humain.
Certes, mais ce n'est pas d'hier que nous sommes sous la coupe des marchés (1983 au moins) ni que la justice et l'humanité sont bafouées. Cela fait beaucoup plus longtemps (voir l'article suivant) que la technique dirige nos vies. J'ai bien peur aussi que l'humanisme n'ait pas un sens univoque car, dans l'humain, il y a des différences, des oppositions, des conflits. La seule question, plutôt que d'invoquer des grands mots, c'est de savoir de quels moyens on dispose (ne pas surestimer nos moyens). On ne décide pas du monde dans lequel on est né, ni de son évolution, il ne s'agit que d'essayer de mettre la technique de notre côté (sinon elle se fera contre nous).
Personne n'instaurera la justice mais il faut essayer de réduire des injustices. Il est certain qu'on veut ordonner le monde, qu'on ne supporte pas son incohérence, qu'on a besoin de justice mais cela ne suffit pas pour la réaliser un tant soit peu. Pour cela, il faut être très réaliste et s'appuyer sur les processus matériels afin de pouvoir faire ce qui peut être fait, obtenir ce qu'on peut obtenir dans la conjonction historique.
@Loic Barbarin
"La technique a beau améliorer nos connaissances ou notre communication l'humain ne peut être évacué de l'équation et doit être réaffirmé comme principe supérieur a tous les autres, ni Dieu, ni Être Suprême, Argent, Système mais bien l'humain."
A part les humains, je ne vois aucun être se référer à Dieu, à l'Argent. Donc, l'humain, on ne l'a jamais quitté.
Il y a une lutte politique (concernant les choix collectifs) qui dépasse de très loin nos capacités de décider (l'impuissance collective arrange sans doute les gagnants de la situation actuelle). Nos activités sont devenues imbriquées à l'échelle de la planète et il n'y a pas de pilote dans l'avion, ni même de cabine de pilotage à ce niveau là. On peut recoudre du contrat social au niveau local, ce sera toujours ça. De mon point de vue, les processus délibératifs (gouvernance) sont à placer au premier plan des outils à repenser et expérimenter (dire ce qu'on fait/faire ce qu'on dit), parce que sinon, je ne vois pas comment la restructuration du local (contrat social effectif) pourra gagner les étages supérieurs.
Je ne faisais que critiquer l'appel permanent a l'idéal revolutionnaire, qui peut-etre hysterisé et controlé et donc opposé à celui de justice et qu'il me parait plus opportun de se placer sur ce terrain là.
Quant à dire que l'humain on ne la jamais quitté alors il faut aussi en accepter son caractere autant malin que divin. C'est peut etre là une synthese impossible comme celle entre expression du négatif et du superbe....
Je crois que les inégalités suivent des cycles et que donc une révolution peut avoir effectivement comme objectif de les réduire mais je crois que c'est une illusion dans notre période actuelle de penser que ce serait suffisant et qu'il ne faudrait rien changer d'autre. En fait, dans ces moments de bouleversements comme en 1989 au tout début du capitalisme, se conjugue au creusement des inégalités le fait qu'elles apparaissent plus illégitimes et que de nouvelles règles du jeu sont devenus nécessaires. Donc, oui, une révolution doit réduire les inégalités mais non, ce ne sera pas suffisant cette fois, il faut sortir du salariat et transformer la protection sociale en la personnalisant, et non, ce ne sera pas la fin du capitalisme pour autant ni le bonheur sur terre dans la paix et l'harmonie...
Un nouveau (petit) parti italien se réclamant des nazis de l'Aube dorée défend un fédéralisme à base cantonale et des monnaies locales...
http://www.latribune.fr/actualites/economie/20121128trib000733825/l-aube-doree-s-exporte-en-italie.html