La vie artificielle n’est pas la vie !

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Dans la biologie artificielle, il faut distinguer 1) les organismes génétiquement modifiés qui sont bien des organismes vivants, même asservis, 2) la biologie synthétique qui se borne à reconstruire synthétiquement un génome donné, ce qui réussit à recréer effectivement une bactérie bien vivante (un mammouth peut-être un jour), 3) enfin, le projet d'une vie artificielle, c'est-à-dire la création de toutes pièces d'une cellule vivante à partir d'un génome minimal, voire d'autres bases que l'ADN ou l'ARN (comme l'APN).

On n'y est pas du tout mais l'intéressant, c'est que cela pose par avance la question de la création d'une nouvelle forme de vie car on peut être à peu près sûr que cette vie artificielle n'aura rien à voir avec la vraie vie. En effet, la vie c'est l'évolution alors qu'une vie artificielle se doit de ne pas évoluer, ou à la marge, afin de pouvoir répondre à nos impératifs techniques. Plutôt que des organismes vivants, ce ne sont que des machines biologiques, éventuellement programmables, qu'on devrait arriver à produire ainsi. Rien de vraiment vivant donc car la vie ne se réduit ni à la reproduction, ni au métabolisme alors qu'elle est plasticité, processus de transformation par interaction avec son milieu. Une vie sans évolution, c'est comme une intelligence incapable d'apprentissage, un contresens. Il n'y a pas de vie coupée de ses origines, sans une histoire qu'elle continue (héritage génétique) ni sans un monde qu'elle habite et qui la constitue (diachronie et synchronie).

On peut définir la vie de différentes façons dont aucune n'est entièrement satisfaisante. Selon la NASA, est vivant tout système capable de s'auto-entretenir et de se reproduire en fabriquant ses propres constituants. Une autre définition courante consiste à définir la vie par ses flux d'énergie, de matière et d'information. C'est le point de vue systémique mais qui rate lui aussi l'essentiel de ce qui fait le vivant : sa capacité d'adaptation et d'évolution.

Je privilégiais jusqu'ici la définition de la vie comme reproduction, car c'est la reproduction qui enclenche le processus de chimie sélective qui va mener à l'intériorisation de l'extériorité par évolution darwinienne, sélection par le résultat constituant une causalité descendante dont le génome garde la mémoire et qui sera enrichi et complexifié par les générations futures (ce pourquoi la vie vient toujours de la vie). La réflexion sur la vie artificielle montre cependant que la reproduction n'est pas un critère suffisant et que la variation, l'adaptabilité, l'évolution sont une caractéristique essentielle aussi bien dans le fonctionnement de la cellule que dans l'activité animale. On peut même considérer que cette variabilité et la capacité de parer à l'imprévu constituent la subjectivité du vivant, son autonomie, son intériorité mais aussi tout ce dont une vie artificielle voudra se débarrasser. On ne comprend pas bien à quoi serviraient des bactéries artificielles évolutionnistes que ne pourraient faire tout aussi bien des bactéries naturelles, même si des générateurs de diversité peuvent y être utilisés comme détecteurs notamment, mais ce n'est pas la même chose qu'une variation constitutive. On peut donc considérer qu'une vie coupée de sa force vitale n'est pas vivante mais n'est qu'un automate biochimique.

Jean-Jacques Kupiec (et Miroslav Radman) insistent en effet sur le caractère aléatoire et mouvant d'une expression génétique qui n'a rien d'un programme linéaire mais fait intervenir variations aléatoires et combinaisons indémêlables de multiples protéines soumises à des processus darwiniens, obligeant à des conceptions systémiques, au-delà de tel ou tel gène particulier, et prenant en compte les contraintes qui s'y exercent (compartimentation notamment).

Miroslav Radman ajoute que les mécanismes internes de génération de diversité (GoD) semblent préparer la cellule à toute éventualité future dans une course contre des menaces extérieures encore inexistantes (car il faut pouvoir répondre immédiatement à un nouveau virus ou à un nouvel environnement).

De son côté, John Stewart insiste sur la non séparabilité de l'organisme et de son milieu dans ce processus adaptatif et autopoïétique entre l'organisme et la réalité extérieure, tout comme on ne peut séparer les "briques" de la vie, pas plus que les pierres d'un pont.

On peut ajouter qu'on ne peut séparer un organisme de ses virus qui sont des vecteurs d'information entre les organismes et servent à la régulation de l'espèce en fonction de la concentration de population, constituée ainsi en super-organisme pluricellulaire par les virus et bactéries qui lui sont attachés spécifiquement (ainsi plus on s'éloigne de la surface de l'océan, plus il y a de virus régulant les bactéries).

Un peu comme la question de la vitesse de la lumière semblait une question très secondaire avant de devenir centrale, il apparaît que ces singularités du vivant ne sont pas des petits détails mais bien ce qui fait l'essence même de la vie et lui donne son dynamisme interne qui la distingue des automates cellulaires, ce qui fait que la vie excède la vie et s'ouvre sur le monde qu'elle explore et contre lequel elle se cogne en avançant par essais-erreurs, pari sur l'avenir et persistance dans l'être par un apprentissage permanent et la capacité d'irritation qui pousse à ne pas se laisser faire, à l'innovation et l'adaptation en interaction avec les autres.

A côté de cela, la vie artificielle ne sera tout au plus qu'une cellule sans âme (privée de toute subjectivité), avec juste une membrane, un métabolisme minimum, un ribosome et quelques gènes pour produire sans cesse quelques protéines utiles, Le minimum comprend quand même la reproduction sans laquelle une vie artificielle n'est d'aucune utilité. Il faut prouver que ce soit possible, car on ne pourra imiter tout-à-fait là non plus les cellules vivantes et leur variabilité naturelle, ni éliminer les erreurs inévitables. Il faudra donc faire sans doute tout autrement.

Il n'est pas certain qu'on puisse séparer, comme Antoine Danchin tente de le faire, reproduction et innovation (ou reproduction et réplication, ce qui revient au même). De plus, le résultat risque d'être moins performant que les bactéries génétiquement modifiées mais la tentative sera sûrement riche d'enseignements et sans danger dès lors que la vie artificielle dépourvue de capacités d'adaptations n'est pas viable hors de son milieu de culture.

Si l’on veut construire une usine cellulaire fiable (qui voudrait voler dans un avion qui innove dans son comportement ?), il faudra omettre les gènes qui permettent l’innovation. La conséquence sera alors que la descendance de ces cellules vieillira, puis s’éteindra. Il faudra périodiquement reconstruire l’usine. Mais cela a un avantage évident : les risques associés, qui ne sont liés qu’à la possibilité d’innovation de la vie, seront réduits à néant. Antoine Danchin

Ce que nous apprend la vie artificielle, c'est ce qui la différencie de la vraie vie liée non seulement à son milieu, qu'il faut apprendre à préserver, mais aussi à ses transformations qu'il faut anticiper. Comme je le disais dans "l'improbable miracle d'exister", la vie c'est l'improbable qui répond à l'improbabilité du monde, la nostalgie de l'unité déchirée par la contingence de l'être, le dur désir de durer dans un monde imprévisible et changeant, la résistance aux catastrophes périodiques par le surgissement de l'information (de la mémoire génétique) et de ses capacités anti-entropiques de régulation et d'organisation.

Ce qu'il faut ajouter, c'est que la vie ne s'épuise pas dans le résultat mais qu'elle est essentiellement processus continu d'adaptation et de transformation, pas seulement de reproduction (sans laquelle il n'y a pas effectivement d'évolution). La vie ne vise pas une ataraxie satisfaite alors qu'elle est activité incessante, c'est à cela qu'on reconnaît le vivant d'être toujours en mouvement et agité de courants, de réactions chimiques, de constructions et de destructions, agitation régulée assez finement par le résultat final et prise dans une pulsation générale. L'important à comprendre, c'est que cette agitation n'est pas une perturbation, pas plus que la diversification, c'est la vie elle-même, une vie qui n'est pas intermittente (sauf très rares exceptions) mais continue (bien que cyclique) et ne se réduit pas à sa propre conservation. A l'opposé d'une logique de l'identité, nous sommes embarqués avec la vie dans une aventure dont la fin n'est pas donnée et dans une dialectique avec notre environnement qui nous constitue entièrement sur le long terme tout en nous laissant dans l'inachèvement. Ce qui semblait marginal, imputé aux erreurs de reproduction, se révèle au contraire central, le processus d'interaction et d'adaptation au milieu constituant son caractère excessif et invasif auquel la vie doit son insistante existence.

A l'heure actuelle, et malgré quelques résultats spectaculaires de Craig Venter, il n'y a rien de moins sûr qu'on puisse créer une véritable vie artificielle encore moins reproduire les premières étapes de la vie où le facteur temps et la succession des événements sont le facteur limitant, même si John Stewart est persuadé que ce n'est pas si long que cela, ne constituant pas une barrière infranchissable. C'est sans doute ici que l'informatique pourrait accélérer pourtant les processus sélectifs et résoudre la question de façon théorique (par reverse engineering) avant sa vérification expérimentale. Le mystère de nos origines restera encore un peu de ce qui a enclenché cette histoire cumulative que nous continuons dans notre confrontation aux limites de la biosphère et qui nous pousse à inventer notre propre vie.

Dire qu'on n'arrivera pas, avant longtemps du moins, à une véritable vie artificielle, ou bien que la vie artificielle n'est pas la vie, ne veut pas dire que ces recherches ne produiront rien du tout. Il y aura des résultats, c'est certain, au moins pour les organismes génétiquement modifiés qui existent déjà et la programmation à base de composants biologiques (biobricks). Plus que les fantasmes d'une nouvelle création de la vie quasiment divine ou même d'un homme amélioré, ce sont bien effectivement les OGM mal maîtrisés qui doivent retenir notre attention et auxquels on doit le plus sévèrement appliquer le principe de précaution. D'ailleurs, le plus grand danger ici, après les multinationales avides et les Etats voyous, ce sont certainement les biohackers qui se livrent à des manipulations génétiques dans leur cuisine...

(A propos du débat : LA BIOLOGIE SYNTHETIQUE EN QUESTION organisé à Beaubourg par Vivagora le 2 avril 2009)

On peut renvoyer aussi à un très bon numéro de Critique avec John Stewart et Antoine Danchin, qui date de 2002 mais dont on pouvait tirer déjà à peu près les mêmes conclusions...

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22 réflexions au sujet de “La vie artificielle n’est pas la vie !”

  1. Un parallèle pourrait être fait avec l'intelligence artificielle.

    L'intérêt de ce type d'intelligence, dont on nous promet depuis longtemps les performances, les moteurs d'inférence, pourrait surtout d'être une forme de miroir minéral de l'intelligence humaine dont l'imperfection nous révèlerait un peu plus notre intelligence inégale.

    Ce qui est censé caractériser l'intelligence artificielle c'est bien l'évolutivité de ses algorithmes. Là on est plus dans la matière vivante, mais dans le traitement de l'information.

  2. En ce qui concerne la définition du vivant, surtout le genre humain, un livre de Philip K. Dick, donnant des extraits de ses dernières conférences est très intéressant. Il y questionne les définitions de l'Humain en analogie avec le cybernétique et à la tendance trop simplificatrice que les pouvoirs utilisent grâce à cette science pour manipuler les masses. Il y compare l'Androïde à l'être humain, Androïde étant une image métaphorique pour définir l'humain sans esprit critique, incapable de désobéir à l'ordre établit, se réduisant lui-même à l'état de machine programmée, sans irrationnel, sans chaos, ni complexité de comportement.
    Le questionnement sur l'humain arrive donc par le biais de savoir si, ce n'est pas les connaissance en cybernétique qui peuvent nous cybernétiser la pensée en nous possédant plutôt que d'avoir une relation en recul avec celle-ci.

    Philip K. Dick, si ce monde vous déplait... et autres écrits, éditions l'éclat

  3. Oui, il y a un rapport direct entre la vie et l'intelligence, donc entre vie artificielle et intelligence artificielle. Il manque à l'intelligence artificielle la confrontation à la réalité, mécanisme orienté qui n'a pas de monde et donc pas de liberté, pas de "présence" interactive.

    Contrairement à Heidegger et sa crainte de la cybernétique (plus que des massacres nazis) tout comme à Anders et sa crainte d'une obsolescence de l'homme, je pense au contraire que l'automatisation et l'informatisation valorisent de plus en plus ce qui nous fait vivants, humains, intelligents et pas seulement force de travail anonyme ou liberté asservie. On se dépouille plutôt de notre part mécanique par les automatismes. Reste le vivant dans sa présence.

  4. Concernant l'intelligence artificielle et ses moteurs d'inférences, le principe est d'avoir une intelligence qui évolue face à un monde aussi changeant, générant de nouvelles règles de compréhension par apprentissage, il ne s'agit en principe pas d'un automate à l'algorithme figé par son concepteur humain, mais en générant de nouveaux en dehors de l'influence initiale de son concepteur humain. Bien entendu les capteurs bio-physiques associés le relient au monde réel. Ensuite les priorités, à l'image d'une sorte de pyramide de Maslow, qui reste trop schématique cependant, orienteraient son évolution, en générant éventuellement de nouveaux ordres de priorités. Un peu comme dans un roman de SF d'Asimov.

    Bien sûr c'est de la SF et l'intelligence artificielle évoluante avance à pas de tortues. La question est : est ce que l'intelligence artificielle munie de capteurs sophistiqués, reproduction ou pas, ne pourrait pas être une forme de vie avec le souci de sa préservation et aussi de façon ago-antagoniste de celles des autres ou à minima d'autres par nécessité de coopération.
    Ça correspondrait à une nouvelle phylogenèse.

    Peut être est ce une chimère qui nécessite une complexité technologique dont on aboutira à dire qu'elle est inatteignable, comme certains pensent qu'il est impossible de voyager dans une autre galaxie ou un autre système planétaire en raison des lois de la physique.

  5. Il est clair que d'un point de vue informationnel, c'est à dire dans la capacité à avoir accès à l'information, la cybernétique permet de nombreux progrès non négligeable. Bien que Heidegger ait cautionner le nazisme, ce que je condamne formellement, bien que je soit un individu arrivé après la guerre, dans une autre culture, et que je n'ais pas été soumis aux forces intellectuelles et propagandistes de l'époque, je pense que sa réticence envers une analogie trop globalisante du vivant par le biais du cybernétique peut être dangeureuse et déshumanisante lorsque l'on ne la relativise pas. Je désirais juste souligner ce questionnement de K. Dick qui me parait très intéressant sur d'abord, le fait que la cybernétique soit utilisée par toutes les instances de pouvoirs qui sont très éloignées de la démocratie telle que je la conçoie et du questionnement de qu'est-ce-que l'homme ? C'est-à-dire dans une société actuelle, où il n'y a pas véritablement de désobéissance. La simplification du comportement humain face à l'ordre établi est-il de bonne augure dans les possibilités de manipulation de l'être. Où l'humain tire-t-il son humanité dans des comportements si mécaniques ?
    Il n'est pas question ici de remettre en cause internet et l'ère informationnelle, comme outil, mais l'analogie peut être trop simplificatrice qu'on en tire pour en tirer une analyse du comportement humain.

    Lorsque l'on voit par exemple les "trips" que peuvent se taper certains hippies où "déconnectés du monde", (proches d'ailleurs de l'idée de software dans un certain sens, oups je me contredit mais en partie seulement !) peuvent-ils être rationnaliser par l'explication cybernétique par exemple. Un ordinateur, est-il aussi complexe qu'un organisme ?

    L'important en politique est je pense de donner une plate forme aux être pour leur permettre d'être ce qu'ils sont vraiment, c'est à dire quel sens veulent-ils donner à leur existence. Par consécquent, nous pouvons très bien imaginer des individus ne désirant pas s'intéresser aux ordinateurs et être plus proche de la nature et de l'internet vivant, environnant.
    Car d'un point de vue analytique, internet ne sert pas forcément à s'informer, mais bien à se divertir, où à consommer, en tous les cas pour le moment.

  6. Ce qui apparait, si on suit l'article, c'est qu'une intelligence non artificielle serait une intelligence "libre" ce qui la rendrait peu utilisable. Ce n'est peut-être là aussi pas tant impossible qu'inutile à faire. On peut imaginer des robots presque vivants et presque intelligents mais ils auront toujours été programmés, ce qui change tout, et ne pourront sans doute pas sentir leur circuit griller comme dans "2001, l'odyssée de l'espace".

    Sinon, lorsque je me sers de Heidegger pour mettre en rapport la peur de la cybernétique et l'horreur de l'extermination, c'est pour montrer la disparité entre des peurs imaginaires et des massacres bien réels. Pierre Legendre a montré que les sociétés punissaient toujours plus le sacrilège que les atteintes aux biens ou aux personnes.

    Tout le monde rejette donc la cybernétique mais personne ne comprend ce que c'est, on dit qu'on remplace des hommes par des machines mais je prétends que c'est pour mieux valoriser ce que l'homme a d'irremplaçable dans son humanité, car la machine ne remplacera jamais l'homme seulement sa part mécanique.

    La cybernétique est calquée sur le vivant en ce qu'elle énonce qu'on ne peut programmer nos finalités, seulement les viser et corriger les erreurs à partir de l'écart au résultat, par feedback et rétroaction de l'effet sur la cause. Les systèmes cybernétiques ne sont pas pour autant des organismes vivants, seulement des automates qui nous déchargent de tâches pénibles pour un homme bien vivant. On peut se plaindre de ce que cela permette d'instituer une société de contrôle, contrôle qu'il faut limiter mais l'évaluation après-coup vaut mieux que la contrainte disciplinaire qui précédait et l'incroyable barbarie totalitaire ou religieuse. Surtout, la cybernétique est basée sur le fait qu'on ne peut tout contrôler, c'est la réfutation du fantasme totalitaire qui n'avait pas besoin de techniques sophistiquées pour espionner jusque dans les familles. Bien sûr cette perte de puissance du pouvoir se répercute sur les espoirs révolutionnaires eux-mêmes.

    Il ne fait aucun doute qu'il faut laisser la possibilité de se passer d'informatique et de retourner à la nature. La seule chose que j'ai à dire à ceux qui en rêve, c'est faites le, sans attendre, c'est possible. Au moins vous en rêverez moins après et cela peut être une expérience formidable. Il y a un projet imminent, en Guyane française, de retour à la vie primitive. Sinon, même en France, la campagne profonde ne manque pas. Tout cela est fort bien, mais c'est quitter l'histoire, choix toujours possible mais sans conséquences. Le mieux quand même c'est de vivre à la campagne en appartenant à son temps. D'autres pensent que la ville est le meilleur environnement culturel pour la créativité et les échanges...

  7. Tout à fait d'accord avec ce que vous dites. J'essaye juste de relativiser la cybernétique par rapport aux prisonniers qu'elle engendre d'elle et par rapport au pouvoir abusant (tout comme dans chaque sciences) des connaissances pour le contrôle de l'individu. Je trouve particulièrement vicieux le fait de manipuler les masses de façon cachée et même beaucoup plus dangereux qu'un système purement totalitaire en un certain sens.
    Sinon, ayant chercher à me procurer des ouvrages de wiener, j'ai remarqué que ses livres n'étaient plus en vente !
    Il y a tout de même de quoi se poser des questions quand à l'idée de censure ! Empêche-t-on Einstein d'être toujours édité ? Ou encore niels Bohr ?
    De plus la réflexion éthique de wiener permettait de remettre énormément en question le mythe du progrès et ses dangers.
    Il est le penseur contemporain de la science par rapport aux enjeux que ses découvertes provoque !

    dernière chose : rien à voir, j'ai une webcam sur mon eee mais je n'arrive pas malgré vos explications à intégrer la photo dans vos commentaires...

  8. Personnellement, je ne rejette pas la cybernétique, d'autant plus que j'ai conçu des mini engins basés là dessus. C'est utile et nous débarrasse de tâches pénibles, voire dangereuses. Un automate est aussi bien plus fiable pour certaines activités.

    Au delà de l'utilité, concevoir un automate est toujours un jeu, enfin pour moi, dans lequel on se découvre à travers ses tâtonnements, il y a là une forme de créativité artisanale alors qu'on y voit en général une volonté d'uniformisation à échelle industrielle. Vu du point de vue du concepteur c'est l'inverse. Même pas une volonté de puissance, mais celle d'arranger le quotidien pour l'améliorer un petit peu.

    A part l'aspect spéculatif, voire ludique, tenter de développer une intelligence artificielle autonome de son concepteur ne me parait pas l'urgence actuelle qui est de résoudre les problèmes sociaux et écologiques qui sont de plus en plus pressant. Les automates de toutes sortes peuvent y contribuer, sans plus.

    Je ne suis ni technophobe ni technofan.

    Ce qui demande une forme de critique mais aussi un peu d'imagination.

  9. La manipulation des masses était bien supérieure encore auparavant, par les religions et tous les pouvoirs.

    Pour la photo dans les commentaires, il faut prendre la photo en mettant le pseudo qu'on utilise dans les commentaires puis en cliquant pour prendre la photo. Cela a marché pour moi mais je ne sais pas si ça marche pour les autres...

    Je pense pour ma part que la cybernétique est très importante car elle explique comment la finalité s'introduit dans la chaîne des causes mais on ne peut être pour ou contre, pas plus que pour le théorème de Pythagore ! C'est vrai que c'est du bricolage, comme le vivant, et la seconde cybernétique a dû intégrer la diversité et l'auto-organisation dans les régulations, achevant de miner l'uniformisation du monde industriel et le passage de la production de masse à l'individualisation. Je dis tout cela car c'est l'exact contraire de ce qu'on croit et de ce que la science-fiction a pu imaginer, sans beaucoup d'imagination justement car ce qui manque à la science-fiction, c'est la dialectique (ceci dit je ne connais rien à la science-fiction!).

    On peut être fan d'une technique (biologique par exemple) et en interdire une autre, les jugements globaux ne veulent rien dire dans l'affaire. Il faut avoir les yeux ouverts et des jugements précis recommandant des avantages écologiques ou condamnant les risques, de même qu'on n'a pas besoin de condamnations morales mais on a besoin de stratégies concrètes.

  10. A mon avis le terme de SF est un oxymore, car la science ne peut pas être une fiction.

    J'ai un peu lu la SF sans en être fan, j'y ai trouvé plutôt une forme de délire qui s'appuie sur la science, donc une forme de déconnexion du réel qui voudrait produire un autre réel. C'est plus proche du roman que de la connaissance. A partir de pas grand chose ça produit des tonnes de pages.

    L'intérêt de la cybernétique et des principes de boucles rétroactives est de décrire les différents modes de régulations possibles, leurs champs d'instabilité et donc de procurer une autre lecture des processus biologiques et écologiques qui sont à l'évidence des circuits d'asservissement.

    D'autre part, l'inflation d'objets conçus selon ces principes ne mène me semble t il pas à un ordre de plus en plus rigide mais au contraire à une probabilité de pannes croissantes.
    D'une certaine façon l'automatisation introduite dans la finance via les logiciels et modèles mathématiques a plutôt amené une débâcle. La complexité est devenue telle que très peu voire personne ne semble y comprendre plus rien.

    L'idée que l'automatisation de systèmes de contrôle serait une voie vers l'autoritarisme ne parait pas tenir.

    L'humain me parait mieux dans des activités artisanales que dans des contextes d'activités industrielles, l'informatique et le reste développés au profit de l'industrie seront peut être aussi
    les chevaux de Troie qui la transformeront, ce qui ne se fera pas sans difficultés. Rien n'est facile.

  11. Oui, pour la photo, ça ne marche pas pour moi... lorsque je clique sur prendre une photo, il me dit web cam, not found alors qu'elle est intégrée à mon ordinateur portable et que je l'active avant. Cela s'active dans une autre fenêtre. Tans pis !

  12. Il se pourrait effectivement qu'il faille désactiver le lancement d'un programme qui utilise la webcam au démarrage de l'ordinateur mais normalement il n'y a pas besoin de désinstaller ! -) On ne sait jamais, des fois c'est plus pratique de désinstaller si on peut réinstaller facilement mais ça ne vaut pas le coup pour ça ! Je ne suis pas du tout sûr de garder ce plugins qui est très primitif (et fait des photos pas belles). Moi, quand je clique sur prendre une photo, ça me demande la permission d'utiliser la webcam en me disant que l'accès est refusé mais c'est juste qu'il faut confirmer qu'on peut l'utiliser. Il peut y avoir aussi des configurations de sécurité qui empêchent absolument que la webcam soit activée par le réseau...

  13. Je suis sous Ubuntu depuis longtemps et je ne le regrette pas malgré les problèmes que ça peut poser à cause des possibilités que ça ouvre. Je ne vais plus jamais sous windows. Par contre je regrette d'avoir fait la dernière mise à jour Ubuntu qui n'était pas recommandée et qui est effectivement une version pour geeks qui n'est pas au point, au niveau des pilotes graphiques notamment qui n'assurent pas la compatibilité avec les anciennes applications. Il y a quand même de quoi faire de la pub à Ubuntu, alors que je n'en ferais pas à dotclear par exemple bien que je m'y suis laissé prendre, utilisez wordpress plutôt !

  14. Mon asus est sur linux (c'est le premier eee), mais sa façon de fonctionner est très différente d'un linux classique. Tout est fait pour se prendre le moins possible la tête. A un tel point que je ne pense même pas pouvoir installer un logiciel dessus. Lorsque je l'ai acheté tout était déjà installé. Cet ordinateur ressemble à un truc préprogrammé pour plus n'avoir à y toucher. Du coup je ne sais pas comment désactiver le programme au démarrage.
    Tant pis ! parceque je ne pense pas que l'on puisse m'aider sur ce cas.

  15. Je suis étonné que sous Linux tout soit verrouillé dans votre cas. Je suis sous Vista et là on peut dire qu'ils ont verrouillé à tous crins. Presque un casse tête que de vouloir revenir sous XP, j'ai laissé tomber.

    Je fais avec jusqu'au jour où je me bougerai vers linux. Mon prochain ordi, peut être un apple équipé linux. Ou alors un bas de gamme...Pour le moment ça marche pas si mal.

  16. Baz > S'il s'agit bien d'une distribution Xandros, ouvrez un terminal comme expliqué ici : http://wikeee.fr//Ouvrir_u...
    Ensuite, vous saisissez la commande suivante :
    sudo echo 1 > /proc/acpi/asus/camera.
    Cette commande active la webcam sans qu'un logiciel la monopolise (ce qui doit se passer avec l'application fournie par Xandros et/ou Asus).

    Si après cette manipulation le SnapMe de Dotclear fonctionne, il y a moyen d'améliorer le contrôle de la webcam : http://wikeee.fr//Contr%C3...

    Xandros est une Debian modifiée, tout comme Ubuntu, vous pouvez donc en faire ce que voulez et tout faire pour vous prendre la tête le plus possible 😉

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