Les 5 principaux regrets des mourants

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Bronnie Ware, une infirmière australienne en soin palliatif, a noté les réponses des mourants qu'elle accompagnait, dégageant dans un livre leurs 5 principaux regrets, étonnamment convergents, dont le Guardian a rendu compte au début du mois.

Occasion de quelques réflexions personnelles qui n'avaient guère leur place dans la revue des sciences.

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Le monde humain comme monde commun

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Etienne Bimbenet, L'animal que je ne suis plus, Folio

Le monde commun est un rêve qui nous façonne depuis la première parole. p401

Ce livre est intéressant à plus d'un titre. D'abord il fournit un accès à toute une littérature qui va du cognitivisme à la phénoménologie en passant par l'éthologie, ensuite il tente une phénoménologie du vécu spécifiquement humain, en opposition à celui de l'animal. Son parti pris lui interdit de faire vraiment du langage ce qui nous sépare de l'animalité en donnant matérialité à la pensée (ce qui la façonne en retour) pour essayer d'en cerner la condition de possibilité pré-verbale. On peut considérer que c'est une impasse conceptuelle mais qui se révèle étonnement productive même si, malgré tous ses efforts, l'empreinte du langage se fait constamment sentir. Il aboutit en effet à situer dans la désignation, le simple geste de montrer du doigt, ce qui différencie déjà l'enfant du chimpanzé (qui en serait à peu près incapable), d'autant plus que ce geste ne serait pas impératif mais déclaratif. On peut certes trouver des contre-exemples ponctuels mais non pas contester son caractère exceptionnel dans le règne animal. Par contre, il est difficile de ne pas faire le lien avec la nomination.

Faut-il donc y voir la condition du langage ou son effet (les bébés comprenant des mots dès 6 mois mais montrant du doigt dès 3 mois) ? Les deux pourraient se confondre dès lors qu'il y aurait eu sélection génétique, incorporation au génome de cette dimension essentielle de la nomination puisque c'est bien la spécificité de l'espèce humaine qui est visée (désignée) ici.

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Mais pourquoi donc les auteurs devraient-ils avoir des droits ?

Temps de lecture : 8 minutes

Comme on m'a demandé de participer à la réponse du Parti Pirate à un article de Laurent Joffrin sur le piratage, je me suis rendu compte que j'étais beaucoup plus radical qu'eux car opposé pour ma part au droit d'auteur, dans ma propre pratique, et peu soucieux de garantir les ressources des Majors. Position parfaitement "irresponsable" d'après le monsieur mais basée à la fois sur les capacités infinies de reproduction du numérique, sur la nécessité de partage du savoir ou de la culture, et sur les risques d'un contrôle totalitaire mais aussi sur le refus d'assimiler la création à un travail rémunérateur ou un investissement. Il n'y a en effet aucune raison que les auteurs aient des droits, pas plus que les artistes ne devraient absolument devenir riches quand ils ont du succès, eux qui ont toujours connu plutôt une vie de bohème. Si on veut gagner de l'argent, on fait autre chose.

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Ni César, ni tribun

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Dans cette période de retour du nationalisme, y compris à gauche, il n'est pas mauvais de citer ces paroles de l'Internationale que j'ai toujours préférées à celles de la Marseillaise (bien que je ne crois pas du tout qu'on puisse du passé faire table rase!). Cette composante libertaire qui faisait partie intégrante du communisme originel n'a pas empêché cependant que tous les pays socialistes qui avaient pris ce chant révolutionnaire pour hymne ne tombent systématiquement dans "le culte de la personnalité", pas assez analysé et dont cet article essaiera de montrer les convergences avec sa version individualiste.

En effet, de même que Guy Debord avait distingué le "spectaculaire concentré" caractérisant les régimes dictatoriaux du "spectaculaire diffus" de la société marchande, on peut distinguer deux types très différents de culte de la personnalité, celui du chef, paré de toutes les vertus, et celui du "développement personnel" (de l'entrepreneur risquophile au consommateur béat ou de la pensée positive au créatif culturel), du petit maître enfin que chacun est sommé d'être, même dans les milieux marginaux ou qui se veulent radicaux !

Il est toujours intéressant de comprendre en quoi on se trouve contaminé par ce qu'on croit combattre radicalement mais l'enjeu pratique ici, c'est d'appeler à une stricte séparation entre morale et politique comme entre vie privée et vie publique, séparation mise à mal notamment par la critique de la vie quotidienne, le féminisme et l'écologie, position moraliste renforçant une personnalisation qu'on projette ensuite facilement sur un leader comme sur quelques vedettes médiatiques. Ce qui se voulait émancipation s'est transmué ainsi en nouvelle aliénation. Si nous devons nous sauver nous-mêmes, ce n'est pas en fonction des personnes ni de leur supposée excellence mais en tant qu'opprimés, exploités, méprisés. Cette nécessaire séparation entre morale et politique ne va pas de soi pourtant puisqu'elle exige une sortie des logiques identitaires et de toute idéalisation avec la reconnaissance de notre part de négatif, chose à laquelle on ne peut se résoudre...

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Revue des sciences 02/12

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Homme-Femme, l’idéologisation de la science

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Le dernier numéro de Sciences et Avenir consacré à la réfutation des différences entre hommes et femmes m'a paru tellement caricatural qu'il constitue une bonne illustration des dérives idéologiques de la science, aussi bien du côté sexiste que du politiquement correct constituant son pendant et qui n'ont tous deux rien à voir avec la science faussement invoquée dans un cas comme dans l'autre.

Une nouvelle étude qui établit tout au contraire que ces différences existent mais qu'elles ne sont que statistiques va nous permettre de faire le point sur la confusion entre nature et norme.

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Quels sont pour vous les meilleurs textes ?

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Comme on m'a proposé d'éditer un choix de mes textes, je me suis dit qu'il serait intéressant d'avoir l'avis de mes lecteurs sur les textes qu'ils préfèrent. J'ai fait moi-même plusieurs fois des sélections et on a les scores des articles les plus lus mais ce n'est pas le critère le plus pertinent. En tout cas pour une fois, c'est moi qui vous sollicite pour une consultation toute subjective, un sorte de livre 2.0, voir ce que ça donnerait...

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Critique de la critique

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J'avais déjà montré comme les mouvements d'avant-garde post-révolutionnaires pouvaient trouver leur modèle originel dans le trio d'étudiants formé par Hölderlin, Schelling et Hegel (la poésie, la mythologie et la science) voulant réaliser immédiatement ce qui leur apparaissait comme la Vérité même dont la Révolution française leur avait donné la preuve en même temps qu'un sentiment d'inachèvement avec la grande déception thermidorienne finissant en césarisme... On peut dire que Hegel a forgé sa dialectique sur ces contradictions de l'affirmation d'une liberté absolue qui mène à la Terreur supprimant toute liberté alors qu'ensuite l'Empire dominateur répand le Code civil et le règne du Droit, apportant la liberté dans une grande part de l'Europe ! Ce renoncement à l'immédiateté est de l'ordre d'un deuil impossible qui plongera Hegel dans une grande dépression mais il ne faut pas voir dans ses élans de jeunesse un simple égarement qu'il aurait dû surmonter car l'opposition au monde et la négation de l'existant constituent le moment initial de la dialectique qui s'enclenche avec la nécessité que ce premier positionnement critique soit suivi d'une "critique de la critique". C'est effectivement ce qu'on désigne habituellement comme le troisième temps d'une dialectique qui ne se limite certes pas à l'opposition des bons et des méchants car après la thèse puis l'antithèse, il y a la "négation de la négation" qu'on appelle trop rapidement synthèse. C'est, en effet, loin d'être la fin de l'histoire, plutôt l'engagement dans une série de rebondissements futurs et de retournements contradictoires dont le schéma est toujours à peu près le même. Si un mouvement révolutionnaire se pose d'abord en s'opposant à l'ordre établi et son discours trompeur, son arbitraire, ses injustices, il lui faut ensuite faire face à ses divisions internes et ses propres préjugés à mesure qu'il devient lui-même un pouvoir.

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Revue des sciences 01/12

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2012, l’année de tous les dangers

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On a beau ne pas croire à toutes les prédictions farfelues sur la fin du monde et vouloir faire le malin à qui on ne la fait pas, il est quand même bien difficile de s'imaginer que le monde ne va pas s'écrouler cette année, sans attendre sans doute la date fatidique du 21/12/12 ! Certes, ce ne sera pas vraiment la fin du monde, même pas du capitalisme comme on se précipite à l'espérer, mais il est encore plus difficile de savoir comment on va pouvoir se sortir de ce bourbier, les élections ne faisant qu'ajouter à la confusion.

Pour les bons voeux, on repassera. Comme cela fait 4 ans que ça dure, on a pris l'habitude de l'extrême lenteur avec laquelle la crise s'aggrave et fait tomber les Etats un par un, on pourrait en avoir pour 10 ans peut-être mais, tout de même, cette fois on ne voit pas comment on va s'en tirer. Beaucoup dépend de l'effondrement du dollar qui devrait s'être produit depuis longtemps déjà et donc peut à nouveau être différé quelque temps alors même que la planche à billets tourne à plein régime, venant de rajouter au pot encore 1000 milliards fictifs, c'est Noël ! Il est quand même peu probable que ça tienne encore longtemps comme cela, la crise touchant maintenant au coeur, ne laissant personne à l'abri et devant se transmettre aux monnaies désormais.

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Un revenu pour travailler

Temps de lecture : 8 minutes

Je voudrais prendre à revers l'interprétation courante d'un revenu de base inconditionnel comme devant nous délivrer du travail alors qu'il est tout au contraire la condition d'un travail autonome et qu'il doit donc être considéré comme productif. C'est ce qui lui donne un tout autre sens que la seule suppression de la misère, justifiant dés lors un montant supérieur au minimum vital sans que cela puisse être considéré comme une simple dépense mais au contraire une ressource ou un investissement. Cependant, pour que ce point de vue soit effectif, on ne peut faire du revenu garanti une mesure isolée sans les institutions démocratisant l'accès au travail autonome (notamment des coopératives municipales), non pas un solde de tout compte mais un point de départ, une condition préalable au dépassement du salariat qui n'est en rien une fin du travail dans une civilisation des loisirs si ennuyeuse.

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Théorie de la société

Temps de lecture : 52 minutes

Dans le prolongement du livre sur la vie, je m'attelle à nouveau à une tâche impossible mais qui me paraît indispensable au vu des différentes idéologies politiques et des projets de transformation sociale. Il ne s'agit en aucun cas de prétendre à une théorie complète de la socialité humaine, ce qui exigerait de toutes autres dimensions, mais de donner simplement quelques repères principaux du fonctionnement des sociétés humaines au-delà des mythes qu'on s'en fait. Ce minimum d'anthropologie n'est pas, en effet, un problème théorique mais pratique au plus haut point en ce qu'il permet de déterminer, contre les rêves d'un "homme nouveau" fantasmé, ce qu'on peut espérer en politique et les limites de la plasticité humaine, au-delà de la fable d'une nature bonne qui aurait été pervertie ou de l'appel aux valeurs morales aussi bien qu'aux hommes de bonne volonté comme si tous nos problèmes venaient de la méchanceté du coeur des hommes. Le problème, c'est bien plutôt que pour comprendre les sociétés et leur rapport aux individus qui les composent, il faut non seulement adopter un matérialisme historique et dialectique complètement déconsidéré mais intégrer des concepts très controversés comme ceux de totalité sociale, de structure, de système ou de cycle (de macroéconomie), de champ social, de discours ainsi que de rationalité limitée, d'information imparfaite, etc.

La société, ce n'est pas la communauté, pas un peuple, ce n'est pas la famille, ce n'est pas seulement nos rapports ou nos échanges avec les autres, c'est une organisation sociale, des rites et des institutions, des textes fondateurs, un mode de vie et de coexistence sur un territoire, avec en premier lieu les systèmes de production assurant la survie matérielle et la reproduction sociale. Toute une tradition nominaliste a prétendu que la société n'existait pas, ce qui est consternant d'aveuglement, en particulier dans les rapports avec d'autres sociétés, pas seulement la guerre. Ce réductionnisme voudrait tout expliquer par l'auto-organisation des individus ou leurs capacités d'imitation alors que la mobilisation générale vient clairement d'un niveau supérieur sur lequel l'individu a peu de prises. Ce qui n'existe pas, c'est plutôt l'individu autonome, le self made man qui ne doit rien à personne et dont Robinson a créé le mythe fondateur. Il faut reconnaître tout au contraire nos interdépendances et nos appartenances, non seulement une langue commune et toute la culture dont nous héritons, mais aussi bien la coopération productive, la monnaie, les circuits du don et des échanges, l'état des techniques et de la médecine, les infrastructures matérielles et le code de la route qui va avec, etc., existence bien réelle de la société au-dessus de nous. Il faut être aveuglé par l'idéologie pour ne pas reconnaître l'utilité sociale, la sphère publique et les biens communs légitimant l'impôt qui les finance et qui doit être approuvé démocratiquement, domaine privilégié de la politique, mais cette société au-dessus de nous peut faire sentir aussi toute son oppression en écrasant les individus. On va donc essayer d'esquisser quels sont ces individus qui font société alors qu'ils en sont le produit, quels sont les principaux déterminismes sociaux et le système de production auxquels ils participent.

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Revue des sciences 12/11

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La montée des taux et le krach de la dette

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D'une certaine façon, on peut dire qu'il ne sert à rien de se projeter dans le long terme. Les boursiers savent bien qu'il ne faut pas avoir raison trop tôt et qu'il vaut mieux avoir tort avec les autres que raison tout seul, ce qui signifierait dans ce cas perdre gros sur le court terme. Cela explique les mouvements erratiques de la Bourse et leur réactivité disproportionnée aux nouvelles immédiates, bien trop rassurés en effet par les dernières péripéties d'une prise de pouvoir de la finance sur les Etats.

Non seulement on ne gagne rien sur le moment à la clairvoyance mais personne ne vous en saura gré lorsque les faits vous auront donné raison et que cette opinion sera devenue commune. On dira par exemple que, de toutes façons, il y a toujours des prophètes de malheur qui finissent par avoir raison quand une catastrophe se produit, un peu comme une montre arrêtée marque l'heure exacte une fois par jour... Ce n'est pourtant pas la même chose de croire qu'il n'y aura plus jamais de crises comme on s'était laissé allé à le penser (comme en toute bulle) ou d'annoncer la prochaine, même si on est bien incapable d'en donner la date.

Ce n'est pas de prévoir la crise cependant qui peut avoir un quelconque intérêt, mais de tenter d'en expliciter les mécanismes, même si c'est un exercice complètement inutile. En tout cas, dans les politiques de rigueur comme dans les réactions boursières personne ne semble apercevoir ce qui crève les yeux, que la hausse des taux contre lesquelles les Etats se mobilisent est inévitable à plus ou moins long terme, précipitant tôt ou tard le krach de la dette.

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Revue des sciences 11/11

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La relocalisation par internet

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Il y a de fortes raisons de privilégier les approches politiques et collectives mais il se pourrait que ce soit un objectif plutôt qu'un préalable.

La conception systémique d'une véritable alternative combinant production, échanges et revenu a l'avantage de fixer un cap en montrant la cohérence entre revenu garanti, monnaies locales et coopératives municipales mais l'inconvénient d'apparaître irréalisable tout en même temps...

De même que la vie n'est pas apparue par une auto-organisation miraculeuse mais a été précédée de plusieurs étapes, il faut sûrement procéder très progressivement pour la relocalisation et la construction d'un système alternatif. Du coup, tout pourrait commencer par quelque chose d'on ne peut plus simple : un site d'échanges locaux.

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Mayotte à feu et à sang

Temps de lecture : 6 minutes

Un courrier que j'ai reçu sur la situation à Mayotte.

Comme les médias nationaux ne font pas leur boulot, je vous envoie quelques nouvelles du front, car c'est bien de front dont il s'agit.

Nous en sommes ici à 25 jours de grève et de manifestations. Et il a fallu un mort pour que les médias nationaux se déplacent, que l'assemblée nationale et le sénat s'émeuvent.

Le prétexte de ces émeutes est le véritable problème de la vie chère. Je dis prétexte parce que les évènements font émerger des problèmes sociaux encore plus épineux.

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Le retour des luttes d’émancipation

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Pour toutes sortes de raisons le mouvement des indignés ne semble pas prendre pour l'instant en France. C'est pourtant de là que l'impulsion initiale est partie, à la grande surprise du merveilleux Stéphane Hessel qui n'y est pas pour grand chose et a dû essuyer par ici de nombreuses critiques injustifiées. Ce n'est pas si grave et n'empêchera pas ce premier mouvement révolutionnaire mondial d'être irréversible et de marquer le retour des luttes d'émancipation après des années de soumission à l'économisme le plus sordide.

Bien que le caractère social des revendications soit manifeste, facteur premier des mobilisations, il faut insister sur le fait que ce ne sont pas simplement des revendications matérielles et des luttes catégorielles mais tout autant des luttes d'émancipation qui visent à étendre les droits de l'individu contre le système et se libérer de la dictature économique (ce qui n'est certes pas une mince affaire mais prend avec la crise un sens très tangible). En tout cas, depuis les révolutions arabes, on entend beaucoup le mot de liberté. Il faut célébrer ce retour de l'étendard de la liberté dans notre camp, qu'avait voulu nous confisquer trop longtemps un libéralisme économique autoritaire. On peut dire que ce mouvement dénonce une liberté formelle au nom de la défense de nos libertés concrètes. Cela suffit pour nous faire renouer avec toute la tradition révolutionnaire dont nous prenons la suite même à l'aborder avec un regard très critique et beaucoup moins d'illusions afin de ne pas refaire les mêmes erreurs mais tirer enseignement de ses échecs passés.

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L’appauvrissement volontaire

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Bien loin des analyses du Capital, les marxistes avaient tendance à réduire le capitalisme à la captation illégitime de la force de collectivisation du travail, ce qui leur permettait de promettre des lendemains qui chantent avec une productivité soi-disant augmentée et une abondance socialiste que tout démentait hors la propagande soviétique. Il faut se persuader au contraire que le capitalisme et son productivisme intrinsèque sont imbattables dans la production de richesses monétaires et de marchandises. Toute alternative devrait donc se traduire par une réduction plus ou moins sensible du pouvoir d'achat d'une majorité de la population, d'autant plus dans ces périodes de crise. Prétendre qu'on saurait mieux faire marcher l'économie que le capitalisme marchand est une illusion sauf à en adopter son productivisme justement.

On ne fait pas ce qu'on veut en économie. L'échec de 1936, c'est la dévaluation et l'inflation qui ont annulé les augmentations de salaire arrachées de haute lutte, sa victoire, ce sont des droits conquis comme les congés payés. On peut certes attendre beaucoup d'une "libération du travail" et de la créativité qu'elle devrait produire, une bien meilleure qualité de vie mais certainement pas une augmentation du PIB ni des revenus sauf pour les plus pauvres.

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Revue des sciences 10/11

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