C'est la guerre qui fait l'histoire
Si la guerre n'était si tragique, on pourrait trouver comique que la plupart des discours essayent de deviner les intentions des acteurs et surtout qui tire les ficelles d'une histoire qui nous échappe alors que les positions changent avec la situation et les réactions en chaîne qu'elle provoque, aussi bien militairement, économiquement qu'idéologiquement.
Une analyse plus objective de ce qui se révèle comme toujours un engrenage implacable de causes matérielles reste pourtant complètement irrecevable pour la plupart - s'imaginant libre, intelligent et moral, capable de changer le destin, au lieu d'en être le jouet. L'enjeu ici est toujours le même de restituer les causalités extérieures, écologiques, dans leurs violences donc, au détriment des représentations subjectives obligées de s'y plier. Il faut que le passé s'incline devant les porteurs d'avenir. Peu importent les bonnes ou les mauvaises raisons des uns et des autres, ou même leur supposée moralité, seul importe le rapport de force et l'épreuve du feu, l'effectivité prouvée. Il faudra s'en persuader de nouveau, dans le fracas des armes, ce n'est pas nous qui faisons l'histoire mais bien la guerre qui est le père de toute chose - malgré qu'on en ait...
On le vérifie avec la guerre d'Ukraine illustrant parfaitement cette surdétermination où les "acteurs" professionnels ne font que tenir leur rôle dans une confrontation matérielle entre systèmes de production et leur puissance militaire, mais qui leur apparaît comme un conflit idéologique et moral, ou religieux, qui monte vite aux extrêmes en croyant défendre leur ancienne identité alors que le conflit transforme radicalement ces identités en changeant réellement le monde.
Ce n'est pas seulement, en effet, la continuation de l'ordre antérieur, ni une simple redistribution des cartes mais un nouveau stade historique (économique, technologique, géopolitique, démographique) avec, entre autres, ces nouvelles Intelligences Artificielles qui vont bouleverser de nombreux domaines et permettent aussi de mieux comprendre notre propre intelligence, ne faisant qu'extrapoler à partir du passé, de nos apprentissages et lectures. Il n'est donc pas très différent de donner notre propre opinion, plus ou moins mal fondée, sur l'issue de la guerre ou de demander à ChatGPT d'écrire la suite sous la contrainte de l'hypothèse que la Chine ne s'implique pas militairement dans le conflit et que la suprématie technologique continue à faire reculer les troupes russes mal équipées. Dans ce cas, les conséquences géopolitiques de la guerre devraient être très positives (trop?) à un moment crucial de l'unification planétaire.
(cela ne m'a servi que de canevas pour l'arranger à ma sauce).