L'écologie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux écolos qui n'ont jamais été qu'une bande de rigolos inoffensifs, même s'ils ont constitué une nécessaire avant-garde, vivante et colorée. Il faut sortir de l'écologisme et de toutes ses naïvetés, qui sont la maladie infantile de l'écologie, pour une écologie enfin adulte capable de prendre en main notre communauté de destin planétaire et qui se tourne vers l'avenir plutôt que vers le passé. Il y a urgence ! Il ne s'agit pas de se fier au réformisme mou d'une écologie d'experts en costard cravate et sans imagination, ce qu'il faut c'est trouver des solutions pour assumer nos responsabilités collectives mais les écologistes actuels font plutôt partie du problème même s'ils ne sont qu'un symptôme de l'infantilisation de toute la société.
L'écologie-politique à l'ère de l'information n'a rien à voir avec un quelconque retour en arrière, ni avec un moralisme puritain, c'est l'accès à un nouveau stade cognitif et politique d'unification du monde et de prise en compte du négatif de notre industrie, d'une pensée globale et d'un agir local, d'une relocalisation équilibrant la globalisation des réseaux numériques et des marchés. Il ne s'agit pas de prétendre que la chose est facile, ni qu'elle est sans dangers, au contraire, c'est bien pourquoi il faut se méfier de l'idéologie pour s'occuper de ce qui ne marche pas, prendre à bras le corps les problèmes qui se posent concrètement, en multipliant les expérimentations avec une direction par objectifs prudente et attentive à l'expression du négatif afin de pouvoir corriger au plus vite notre action en fonction du résultat. A l'opposée d'une idéologie bêtifiante ou totalitaire, l'écologie devrait s'occuper sérieusement de ce qui ne marche pas, intégrer complexité et dialectique, faire converger conscience collective et développement de l'autonomie. Nous essaierons de dire ce que l'écologie-politique n'est pas et ce qu'elle devrait être, même si c'est risqué et bien loin des simplifications médiatiques comme de l'idéologie dominante.
L'écologisme politique
Cela fait longtemps que je fais remarquer à ceux qui prétendent que l'écologie n'est ni de droite, ni de gauche, qu'il y a bien une écologie de droite et une écologie de gauche, il y en a même plusieurs. Toutes les tentatives pour définir le contenu d'une écologie-politique sont donc toujours orientées politiquement et ne concernent jamais tous ceux qui se réclament de l'écologie à un titre ou un autre. Des écolos peuvent aussi bien croire naïvement que "'tout le monde est beau, tout le monde il est gentil" qu'ils peuvent vouloir rayer l'humanité de la surface de la Terre ! Ils peuvent se diviser aussi en libertaires partisans de la démocratie directe et en tendances plus ou moins totalitaires voulant renforcer tous les contrôles. Dans les deux cas, ce ne sont souvent que des sectes incapables de s'ouvrir à la société et sortir de l'entre-soi.
Démocratiser vraiment les prises de décision et l'expression des citoyens en tablant sur leur autonomie et leur sens des responsabilité se révèle bien plus compliqué que le discours idéologique assis sur ses certitudes (illusion du pouvoir normatif comme du laisser faire le plus total). Ce qu'on constate plutôt dans les groupes écolos, c'est un idéal démocratique dévoyé au service de stratégies de pouvoir qui n'ont rien à envier aux politiques qu'ils combattent. L'écologie-politique devrait bien être pourtant une autre façon de faire de la politique, pas seulement une politique politicienne de l'écologie, mais sur ce point, l'échec est patent. Nous allons essayer d'en parcourir quelques dérives avant d'indiquer la voie d'une politique plus écologiste.
- Tendances totalitaires
Bien que peu représentées de façon avouées, il ne faut pas se cacher certaines tendances totalitaires de l'écologie. Il faut rappeler que le nazisme se voulait une forme d'écologie de la race et de l'espace vital mais on trouve aussi des écologistes de gauche tentés par une écologie autoritaire et l'extension des contrôles jusqu'à la vie privée sous prétexte des enjeux vitaux et de l'urgence de notre situation. Il faut d'autant plus se méfier de cette version écologiste de la dictature du prolétariat qu'on a pu constater comme ceux qui croient défendre la vie peuvent se croire tout permis. Ce pouvoir des experts et des écologistes auto-proclamés a toutes les chances de nous mener au pire dans la négation de la complexité du monde et de la société, à mille lieux d'une politique écologiste décentralisée, attentive aux conditions locales et à la préservation de la diversité. Il ne suffit pas de décréter ceci ou cela du haut de ses certitudes et dans l'ignorance des réalités effectives. Il n'y a pas d'écologie-politique sans une réelle démocratisation, démocratie des minorités opposée à toute dictature de la majorité.
- Le gauchisme
La faillite du communisme a provoqué la migration d'une partie des gauchistes chez les écologistes, en particulier des anciens trotskystes qui ont gardé l'essentiel de leur culture trotsko-syndicale et manipulatrice légèrement teintée d'écologisme. Le mythe de la prise de pouvoir et de la construction de l'organisation révolutionnaire est mis au service d'une vision minimale de l'écologie, simple prise en compte des nuisances environnementales dans la gestion des entreprises qu'on voudrait contrôlées par les organisations syndicales. Ce n'est pas la mort du capitalisme mais paradoxalement sa généralisation qui est visée, généralisation du salariat sauvé de l'infamie par la grâce des syndicats contrôlant l'entreprise ! La démocratie populaire revendiquée n'est pas très éloignée du "centralisme démocratique" d'un pouvoir bureaucratique basé sur l'intimidation et la violence de l'organisation. Malgré le caractère assez minoritaire de cette forme de gauchisme infiltré dans l'écologie, son efficacité manoeuvrière lui donne une importance disproportionnée dans les organes dirigeants.
- Auto-organisation libérale-libertaire
On se rapproche beaucoup plus des conceptions écologistes avec les partisans de l'auto-organisation qui forment les grosses troupes de l'écologisme mais se divisent en libéraux et libertaires. Il faut savoir que le libéralisme est basé sur l'écologie au moins autant que le nazisme qui s'en est largement inspiré. Un des textes fondateurs du libéralisme paru en 1704, s'intitule "Faire l'aumône n'est pas la charité". Il a été écrit par De Foe, l'auteur de Robinson Crusoé, qui est sans doute le principal idéologue de la lutte pour la survie et du self made man. Dans ce texte, déjà situé sur une île, il appuie sa démonstration qu'il ne faut pas nourrir les pauvres sur l'introduction de chèvres par l'homme dans cet environnement limité bientôt submergé et dévasté par une reproduction explosive de ces herbivores dépourvus de tout prédateur, l'introduction de chiens dans l'île rétablissant finalement l'équilibre. Cette écologie basique servira de justification aux politiques anti-pauvres de Malthus à Spencer. La différence avec le nazisme dans cette élimination des plus faibles, c'est que le libéralisme nourrit le mythe de l'individu autonome, encourageant sa lutte contre les autres individus, alors que le nazisme transposera cet amoralisme nietzschéen au niveau des races et de la compétition pour le territoire. Les partisans actuels de l'auto-organisation ne font que reprendre les vieilles antiennes du laisser-faire, des lois de la nature et du darwinisme social sous couvert de nouvelles théories up to date mais tout aussi simplettes (et qui n'ont rien à voir avec Darwin qui reconnaissait le rôle des sentiments moraux dans la réussite de l'espèce humaine si fragile et qui a tant besoin d'éducation et d'entraide).
A première vue, les libertaires pourraient sembler complètement opposés à ce libéralisme marchand et répressif. On dit que ce qui distingue libéraux et libertaires, c'est la conception de l'homme égoïste pour les uns et altruiste pour les autres. C'est bien sûr beaucoup plus compliqué et contradictoire, la liberté objective n'étant pas une donnée naturelle mais une construction historique (sociale et juridique). En tout cas, on constate une convergence paradoxale entre libéraux et libertaires dans le sillage de Mai 68, ce qui se manifeste particulièrement chez les écologistes contestant l'Etat au nom de l'idéologie post-totalitaire, adeptes plus ou moins fanatiques de l'auto-organisation et des supposées "lois de la nature". Il y a pourtant une contradiction massive, notamment entre l'autonomie de l'économie, qui détruit les équilibres biologiques, et la protection de la nature des atteintes de la civilisation ! Il faut choisir son autonomie et la seule chose qui devrait nous guider c'est le développement de l'autonomie de la personne, sa liberté objective et non pas la liberté très théorique d'un individu laissé à lui-même, encore moins l'autonomie du marché ou de la nature.
Ce sur quoi il faut insister, dans ce qui constitue le coeur de l'écologisme et d'un certain altermondialisme, c'est l'échec de cet idéal de démocratie directe complètement décentralisée. La plupart des groupes écolos se réclament plus ou moins de cette idéologie dans leur fonctionnement, mais ce n'est bien que de l'idéologie, je vous rassure tout de suite car, dans la réalité c'est tout autre chose même si, comme toujours, le dogmatisme du groupe et les bonnes manières empêchent de reconnaître les démentis du réel à cette incroyable naïveté partagée. De la même façon, on dénie la violence de votes imposés et largement manipulés, surtout dans les groupes locaux (la démocratie ne se réduit pas du tout au vote qui veut nous clouer le bec en mettant terme prématurément au débat). C'est pourtant sur la capacité à l'auto-critique et à reconnaître la réalité des faits, en sortant de l'idéologie donc, que l'écologie-politique sera jugée pouvoir être applicable à la société. Il faudrait au moins que les écologistes ne démentent pas par leur pratique les principes qu'ils prétendent imposer à tous. Rien de mieux effectivement pour acquérir un minimum de crédibilité que de réaliser dans son fonctionnement les principes qu'on défend mais il faut bien avouer que les résultats sont lamentables, le spectacle des ambitions et des petits intérêts discréditant aux yeux de tous l'idéal affiché. Les électeurs ne sont plus aussi dupes qu'avant et voient bien que c'est la bureaucratie et les réseaux de pouvoir qui règnent encore.
Sortir de l'idéologie de l'auto-organisation n'est pas revenir aux hiérarchies autoritaires, c'est sortir du formalisme et du simplisme pour essayer de démocratiser l'organisation et parvenir au maximum d'autogestion effective. C'est considérer l'autogestion et la démocratie participative comme un objectif, un problème compliqué à résoudre et non pas une solution immédiate. La démocratie directe n'est pas si simple les grandes gueules monopolisant la parole et les petits chefs entraînant leurs troupes... Ce n'est pas la vertu qui triomphe de ces empoignades. De même, on ne peut en rester au choix simpliste entre l'Etat et le marché, pas plus qu'entre pouvoir central et auto-organisation, alors qu'il faut jouer de leur dialectique pour dénouer la contrainte étatique d'un côté tout comme la dictature des marchés de l'autre. Question d'art et de doigté, plus que d'une rassurante certitude scientifique...
- Electoralisme
La démocratie radicale revendiquée bloquant tout véritable débat et s'offrant à toutes les manipulations, ce qui s'impose réellement, chez les élus Verts, ce sont les règles de l'électoralisme, constituant la principale ressource de l'organisation qui se structure en réseaux de pouvoir, voire en écuries présidentielles, avec, in fine une dépendance totale du PS pour obtenir des postes d'élus et un réalisme de bas étage prêt à toutes les compromissions. On n'est plus cette fois dans l'idéologie mais bien dans la réalité la plus sordide qui résulte cependant de l'idéologie précédente, d'un démocratisme des procédures qui tombe à la bureaucratisation, l'usurpation, et dégénère en oligarchie irresponsable, comme tout parti avec le temps. C'est sans doute le plus grand danger actuellement et qui renvoie les Verts à leur insignifiance, exigeant dès lors la refondation complète d'un parti écologiste qui s'est transformé d'un parti de militant en parti d'élus déconsidérés et coupés de leur base. Cet électoralisme n'est pas une faute morale, c'est un fait de structure, une contrainte du champ électoral qui s'avoue rarement comme idéologie revendiquée mais qui nourrit un réalisme gestionnaire qui n'a pas de sens pour un écologiste conscient des véritables urgences. Il est amusant de constater que c'est quand même ce réalisme politique qui a fini par pousser les Verts à se démarquer des autres partis au nom d'une révolution écologique dépourvue de tout contenu mais bien nécessaire pour donner un semblant de justification à l'existence d'un parti écologiste ! (qui n'a effectivement sinon aucune légitimité).
- Démocratie cognitive
Il ne servirait à rien de faire toutes ces critiques si ce n'était pour essayer d'apprendre de nos erreurs passées qui n'auront donc pas été tout-à-fait en vain. La refondation d'un parti écologiste est devenu indispensable, sur de toutes autres bases. Il ne s'agit pas de revenir à une démocratie directe débarrassée de toute impureté mais d'abandonner cette naïveté pour une organisation plus réaliste des contre-pouvoirs, notamment entre parti et mouvement, élus et militants. Il faudra aussi faire une place aux vedettes médiatiques dont on a bien besoin pour porter notre message au plus grand nombre, sans négliger leur apport ni leur donner une position dominante pour autant mais l'enjeu, passionnant, c'est de construire une démocratie cognitive, d'élaborer collectivement les voies du futur, pas d'appliquer une idéologie trop sûre d'elle-même. Il ne s'agit pas seulement de donner la parole à tous pour n'en rien faire ("cause toujours"), mais de trouver les meilleures solutions aux problèmes que nous rencontrons avec l'aide de tous, apprendre à vivre ensemble et devenir responsables des conséquences de nos actes. Pour cela il faut se détacher au maximum de la démocratie compétitive et ne pas croire que ce sera facile mais s'attendre au pire, rassembler les compétences et les informations disponibles, favoriser l'expression des conflits et réagir aussi rapidement que possible aux dérives inévitables. La démocratie cognitive part de notre ignorance et non de notre savoir supposé qui viendrait on ne sait d'où alors qu'il est plutôt à construire ensemble. La première chose que le principe de précaution nous enjoint, c'est de reconnaître notre rationalité limitée et l'écologie nous oblige à reconnaître le négatif de tout positif avec les nuisances du progrès, c'est dans ce monde incertain que nous devons nous guider, avec autant de prudence que de détermination, vers notre communauté de destin.
L'idéologie écolo
Venons-en à l'essentiel, car l'écologie ne se réduit pas à une démocratisation politique même si elle en est indissociable. A l'évidence, l'écologisme a fait bien d'autres ravages. On pensera qu'il faudrait plutôt condamner les méchants patrons, les consommateurs effrénés, les adorateurs de la technologie mais ce ne sont que des boucs émissaires faciles, des constructions mythiques qui nous arrangent bien, le problème ce n'est pas les autres, l'axe du Mal, le problème c'est nous, une écologie inconsistante qui sert de repoussoir et fait obstacle à une prise de conscience effective. L'adversaire principal est, sans aucun doute, le capitalisme productiviste et l'irresponsabilité libérale, mais là encore, le coupable c'est encore nous, du moins tant qu'on ne peut y opposer une véritable alternative qui ne soit pas pure utopie. Certes, l'utopie serait de continuer ainsi mais on ne peut le reprocher à personne tant qu'on ne sait pas quoi faire d'autre ! et croire qu'on le sait est une imbécillité supplémentaire constituant un obstacle de plus à la mise en place de solutions concrètes. Il ne s'agit donc pas simplement d'être écologiste et de s'opposer à ceux qui le sont pas, ce n'est pas une question d'identité, d'être, mais de projet. Il n'y a pas meilleur allié objectif du productivisme que les écolos qui déconsidèrent l'écologie par leurs imbécillités et leurs outrances, qu'on brandit ensuite, avec beaucoup de mauvaise foi, pour disqualifier tout souci écologique. La bonne conscience et le sentiment de supériorité des écologistes, voilà bien le principal obstacle à une politique écologiste responsable.
- L'environnementalisme
La première erreur, on le sait, c'est de réduire l'écologie à l'environnementalisme, ce qui semble une évidence pour une majorité de gens, mais c'est absurde car si la dégradation de l'environnement est bien le signe que nous avons grand besoin d'écologie, l'écologie ne saurait s'en tenir aux effets les plus voyants et doit remonter aux causes, qui sont toujours économiques et sociales, à la totalité du système productif qui a causé ces dégâts. L'écologie est une pensée globale qui relie les différentes dimensions du réel et s'oppose au réductionnisme comme au pur environnementalisme. Le souci de l'environnement doit certes rester constant, mais il ne s'agit pas de corriger aux marges un système, le repeindre en vert et limiter ses dysfonctionnements, c'est le système qu'il faut changer pour prendre en compte l'ensemble des contraintes écologiques et préserver une si précieuse biodiversité.
- L'écologie contre les chasseurs !
Après l'environnementalisme borné ou l'amour de la nature et des petits oiseaux, d'autant plus bucolique qu'il est le fait de jeunes urbains, les écolos ont été identifiés à l'opposition aux chasseurs ce qui est absolument consternant ! victoire d'un sentimentalisme de bas étage, de l'intolérance et de la bêtise alors que les chasseurs devraient être les meilleurs alliés de l'écologie. Bien sûr il y a beaucoup à redire sur la chasse et les chasseurs, comme sur tant d'autres choses. La chasse n'est pas tellement pire sur ce plan que la conduite automobile par exemple. Ce qui est insupportable c'est l'air supérieur de ces petits juges qui prennent les chasseurs pour des barbares et ne prennent pas la peine d'essayer de comprendre l'autre dans sa différence. Il y a même des anti-chasse qui seraient prêts à tuer des chasseurs ! Rien de moins écologiste que cette attitude hautaine.
Evidemment, on comprend bien ce rejet de ce qu'on ne connaît pas et l'idéalisation d'une nature dont les urbains sont privés. C'est comme le racisme, la peur de l'autre et le rejet de la différence, c'est d'autant moins mystérieux que c'est une réaction que nous connaissons tous mais qu'on surmonte en général. Pour ma part, je déteste la chasse, j'ai peur quand je vois un chasseur avec son fusil et je ne supporte pas de voir un animal souffrir. On ne peut en rester là pourtant, même à se faire végétarien. Le fait de vivre à la campagne m'a appris la place que la chasse occupait dans la vie du village, et, certes il faut que la chasse soit réglementée (elle l'est), qu'elle fasse sa place aux nouveaux arrivants qui repeuplent ces provinces désertées, mais de quel droit les Parigots pourraient-ils se comporter en colons imposant leur loi ? De quel droit devrait-on se sentir partout chez soi ? Pas de quoi s'étonner d'être un étranger dans son propre pays, ne sommes-nous pas étrangers au monde ? Que nous le voulions ou non, nous appartenons toujours un peu aux traditions du lieu qui nous a vu naître et nous a élevé dans ses rites et ses interdits. On peut s'en détacher, il vaut mieux, car il faut renoncer en tout cas à vouloir universaliser nos propres codes et préjugés. On ne peut jamais s'en détacher complètement pourtant, il vaut mieux le savoir. Vouloir imposer ses propres valeurs aux habitants qui nous accueillent est d'une incroyable violence, souvent insoupçonnée par les inconscients qui s'imaginent défendre les animaux en apportant la civilisation à des arriérés !
Il faut arrêter l'opposition absurde des écolos des villes et des écolos des champs. La ville pose assez de problèmes pour que les écologistes qui y résident s'en préoccupent en premier lieu avant d'aller chasser sur les terres des chasseurs. Tout ce qu'un écologiste peut exiger, c'est une chasse plus écologique mais c'est l'intérêt des chasseurs eux-mêmes et il faut que ce soient les chasseurs qui gèrent leurs équilibres locaux. Rien de pire que de prétendre réglementer les autres, cela n'a rien d'écologiste. Encore une fois, c'est loin d'être parfait, il faut nettement améliorer les choses, mais avec les chasseurs et pour eux, pas en les prenant de haut ni en étant contre la chasse (même si, je le répète, je le suis personnellement et que j'ai l'âme trop sensible, moi aussi!).
- L'écologie contre la technique
Il est beaucoup plus difficile d'aborder la question de la technique car il faut combattre aussi bien l'opposition absolue à La Technique (plutôt aux nouvelles technologies d'ailleurs) que la technophilie et la croyance béate au progrès, tout aussi nuisibles l'un que l'autre. Il est d'autant plus dommageable que les discours simplistes et diabolisateurs rendent inaudible les critiques les plus justifiées et déconsidère l'ensemble des combats écologistes les plus nécessaires. Je ne reprendrais pas ici la critique de la technique de Jacques Ellul, qu'on peut considérer comme le fondateur de l'écologie-politique. Il est certain que la critique du progrès, de sa face négative, est constitutive de l'écologie comme modernité réflexive mais il faudrait éviter certains excès et ne pas oublier la face positive ! On peut d'autant moins tomber dans une condamnation de principe de toute technique (qui nous éloignerait du monde vécu et de notre environnement originel comme du sein maternel), que l'ère de l'information nous ouvre à une dématérialisation de l'économie dont nous ne pourrons nous passer pour réduire nos consommations et réguler les équilibres écologiques. Ce n'est pas vers le passé mais vers le futur que nous devons nous tourner pour une vie meilleure ou du moins pour essayer d'éviter le pire. Qu'aucune technique ne soit à négliger dans les régulations vitales ne veut pas dire qu'il n'y a pas de graves menaces dont nous devons nous prémunir, même si elles ne sont pas toujours là où l'on croit.
- Les anti-nucléaires
Il y a, c'est certain, pas mal d'obscurantisme dans la peur du nucléaire. Je ne me fais pas trop de soucis, par exemple, sur le fait qu'on saura traiter les déchets nucléaires dans un avenir pas si éloigné. Ce que je ne supporte pas chez certains anti-nucléaires c'est surtout l'exclusivité de leur combat, comme si le nucléaire était le diable et qu'un monde délivré du nucléaire serait plus satisfaisant alors qu'il y a presque autant de danger avec certaines industries chimiques par exemple. En tant que combat séparé je trouve contre-productif l'opposition au nucléaire. Cependant, comme souvent, l'obscurantisme est tout aussi grand du côté des pro-nucléaires qui se croient tellement plus intelligents à défendre le progrès ! Tchernobyl a pourtant bien eu lieu, les dangers des centrales nucléaires sont effectivement immenses, même s'ils sont très rares, mais le plus grand danger, c'est sans doute d'être un agent de la dissémination nucléaire et de constituer des cibles idéales pour des terroristes. Il semble que de nouveaux types de centrales pourraient supprimer tous ces risques avec des déchets extrêmement réduits, il faut voir, mais dans ce cas, plus de raison de s'opposer au nucléaire même s'il ne peut résoudre la question énergétique. Cela n'empêche pas qu'il est plus que légitime d'empêcher la construction de nouvelles centrales EPR mal conçues et trop dangereuses. On admettra que les discours mesurés sur le sujet ne sont pas courants...
- Les anti-OGM
Pour les OGM, c'est un peu pareil, ce n'est pas la technique en soi qui doit être rejetée parce qu'elle contreviendrait aux lois de la nature, c'est l'incroyable irresponsabilité des multinationales qui commercialisent des produits mal testés, voire camouflent des résultats défavorables, sans parler de la prétention de garder la propriété des graines ou d'empêcher qu'elles ne se reproduisent. Le principe de précaution s'impose ici pour prendre le temps de s'assurer que ces chimères ne sont pas trop dangereuses car les produits naturels ne sont pas forcément bons mais ils ont du moins été testés bien plus longtemps que les OGM juste sortis des laboratoires ! Ce qui manque, c'est le recul du temps. Là encore, les partisans des OGM se croient beaucoup plus intelligents que les écolos, se réclamant des lumières et de la science alors qu'ils n'y connaissent rien souvent et font une confiance excessive dans la génétique et des techniques balbutiantes qui se font encore largement en aveugle. Jacques Testart montre ainsi qu'une même séquence de protéine n'a pas la même forme dans son haricot d'origine et dans le petit pois dans lequel on l'a transférée. Comme la fonction d'une protéine est liée à sa forme, ce n'est plus la même protéine, devenue toxique ! On a besoin de plus de recherches et de tests, cela ne veut pas dire qu'on devrait refuser par principe toute plante génétiquement modifiée, seulement juger au cas par cas et refuser de livrer notre santé à des marchands irresponsables (les essais en plein champs sont de vastes blagues, comment savoir jusqu'où le vent pourra transporter les pollens, jusqu'au Sahara peut-être...).
- Nanotechnologies
Dernière mode en date, c'est la peur des nanotechnologies. Le plus comique ici, c'est que cela n'existe pas les nanotechnologies ! L'échelle de taille ne suffit pas à caractériser une technique qui est le plus souvent chimique. Encore une fois, cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait aucune inquiétude à avoir. Il semble bien qu'un des seuls produits disponibles, les nanotubes de carbones dont les applications sont innombrables, présenterait les mêmes dangers que l'amiante. C'est une question sérieuse qui devra être traitée, comme, pour d'autres raisons, celle de la "poudre de RFID" qui risque de nous envahir pour nous espionner ! Par contre il est consternant de voir des écologistes prêter quelque réalité à une pure fiction, le roman de Michael Crichton ("La proie") qui imagine des nano-robots auto-reproducteurs finissant par recouvrir toute la terre d'une gelée grise ("grey goo") mortelle, alors qu'on est si loin d'une telle réalisation, sans doute impossible. En fait, certains écologistes semblent croire plus encore que le scientisme le plus réductionniste à la toute puissance de la technique. Il faut dire qu'il suffit souvent d'aller y voir de plus près pour se rendre compte que les incertitudes sont bien plus grandes qu'on ne pouvait l'imaginer et que tous les discours sur la construction atome par atome de nano-constituants ne sont que de la frime ! Un jour peut-être il y aura une réelle convergence entre Bits, Atoms, Neurology, Genetic (BANG), pour l'instant il s'agit de tout autre chose (de la chimie évoluée) et il faut bien distinguer les fantasmes les plus délirants des dangers effectifs, qui ne sont pas si grands que cela, sans être pour autant à négliger du tout.
- La décroissance et les "alternatifs"
Qu'il soit bien clair que la décroissance matérielle est une nécessité et, si j'ai souligné les limites de la décroissance, c'est pour ne pas en rester à une approche exclusivement quantitative qui n'est que le miroir de la croissance, nourrissant l'illusion qu'on pourrait s'en sortir par une simple réduction du temps de travail et de nos consommations sans rien changer au système productiviste du capitalisme salarial ! Le problème ici, n'est donc pas tellement le mot d'ordre lui-même que ceux qui le défendent, bande de marginaux qui donnent prise trop facilement à la critique et tombent dans un moralisme culpabilisant ou bien une "simplicité volontaire" à la limite du ridicule. On leur donnerait bien une couronne mais le mérite de ces militants qui se sacrifient pour la bonne cause est si grand qu'on souhaiterait qu'ils restent incompris du monde entier pour que leur sainteté soit encore plus éclatante ! L'embêtant, c'est que l'écologie n'est pas une religion, on ne se sauvera pas tout seul mais seulement collectivement. La question est exclusivement politique. Rien ne sert de se donner en modèle alors que ce sont les structures sociales et les circuits de production qu'il faut changer. Pas besoin d'être pur et irréprochable écologiquement pour apporter sa pierre à cette révolution écologiste qui s'annonce. L'important, c'est de participer à la construction de l'alternative.
Pourtant, de même qu'on ne peut considérer comme de véritables révolutionnaires ceux qui se prétendent tel et ne sont que des poseurs, il ne faut pas se fier à ceux qui se prétendent "alternatifs" parce qu'ils vivent en marge de la société car ils ne construisent pas du tout une alternative sociale, plutôt repliés sur eux-mêmes quand ils ne forment pas de nouvelles sectes totalitaires et étouffantes. Il ne suffit pas de changer de vie ni de vivre en communautés ni d'un activisme permanent pour changer la société, sauf à construire de véritables circuits alternatifs. Tout est dans la manière et il faudrait tenir compte des échecs passés (du socialisme utopique aux communautés post-soixantehuitardes) pour ne pas les reproduire trop naïvement.
On peut donc garder le mot d'ordre de décroissance comme horizon qui nous oppose à la croissance productiviste à condition de ne pas en rester là, comme s'il suffisait de se serrer la ceinture et de jouer aux pères la morale ou se fier au bon vouloir de chacun, et s'il faut défendre plutôt la construction d'une alternative, il faut l'inscrire dans un projet politique global.
- Moralisme, catastrophisme, mysticisme...
Le moralisme est sans doute dominant dans la mouvance écolo, dans une confusion avec la politique qu'il déconsidère, complice ainsi de l'individualisme libéral (qui voudrait que la charité volontaire se substitue aux politiques sociales). C'est une forme de narcissisme, chacun ayant besoin de se sentir moralement supérieur pour être en paix avec sa conscience ! Ce n'est pas le seul penchant mauvais de l'écologisme qui fait obstacle à sa traduction politique. On ne peut passer en revue toutes les imbécillités qui ont pu avoir cours au nom de l'écologie, la bêtise humaine est sans fond (la mienne aussi, je ne le sais que trop bien). L'idéologie ne connaissant pas la contradiction, il peut même y avoir les conceptions les plus contradictoires qui cohabitent, le seul principe étant qu'on est du bon côté et que les autres sont des crétins. Soyons clair, ce qui est en question, ce n'est pas que les autres soient bêtes, c'est qu'on l'est tout autant ! Il faut se méfier de ceux qui croient détenir la vérité. Croire défendre la vie, comme défendre la vraie foi, c'est être prêt à tous les massacres. Ainsi, on écoute sans broncher certains écologistes souhaiter la disparition de l'espèce humaine qui dérange l'ordre naturel, rappelant les anciens mythes du déluge. Mais pour qui se prennent tous ces prophètes de malheur ?
Le catastrophisme est un peu du même tonneau car nous ne pouvons avoir aucune certitude en la matière, sauf à détenir des informations confidentielles ! Il est trop facile de ne voir que le mauvais côté des choses, on entend ces discours depuis la plus haute antiquité (depuis 4000 ans au moins!), de même qu'il est facile de ne voir que le bon côté et d'annoncer un prochain paradis où les hommes seraient enfin réconciliés avec eux-mêmes comme avec la nature et tous les animaux... Le plus difficile est de faire la part des choses, tenir la juste mesure. Rejeter toute catastrophe est aussi hasardeux que d'annoncer sa venue imminente. Il faut se faire à l'idée qu'elle est possible, voire probable, la voir venir pour avoir une chance de l'éviter, mais le catastrophisme ne fait pas une politique, ce n'est qu'une échéance plus ou moins lointaine qui nous est donnée. Encore faudrait-il ne pas se tromper de catastrophe. Ainsi, contrairement à une écologie énergétique dépassée à l'ère de l'information, ce n'est pas le manque de pétrole qui annonce l'apocalypse, mais c'est plutôt d'en avoir trop encore et de pouvoir dès lors continuer stupidement l'accélération du réchauffement climatique ! Plus généralement, nous manquons de tout sauf d'énergie puisque nous en recevons plus qu'il ne nous en faut du soleil, c'est prendre l'écologie à contre-sens, vraiment.
Beaucoup d'écologistes enfin versent dans un mysticisme de pacotille, dans l'union mystique avec la nature et l'univers. Ce n'est pas tellement étonnant car l'être parlant est déchiré par la nostalgie de l'unité mais il faut se méfier de ce penchant car l'écologie est un matérialisme et notre responsabilité collective a besoin de rationalité plus que d'élan mystique. Il n'y a rien de mal à cela, d'ailleurs, tant que cela n'interfère pas avec les débats politiques. La laïcité doit rester la règle. On ne peut rêver mettre fin à toutes les religions et leur cortège d'illusions, au moins qu'on ait la décence de ne pas s'en vanter en public ! Qu'on ne s'y trompe pas pourtant, la religion, le dogmatisme, les préjugés, l'intolérance dominent toutes nos positions politiques, il vaut mieux le savoir, c'est un de nos principaux obstacles même pour ceux qui se croient athées, rationnels et revenus de tout. Non seulement il ne faut pas faire une politique avec une religion, fut-elle écologiste, mais l'expulsion de la religion, du dogmatisme et de l'idéologie hors du discours politique doit rester un souci constant.
- L'expression du négatif et l'alternative écologiste
Evidemment, toutes ces idéologies infantiles (que j'ai pu partager peu ou prou à un moment ou un autre!) ne diminuent en rien l'urgence écologique, l'urgence de sortir du productivisme et de diminuer nos consommations. Ceux qui prennent prétexte de ces dérives pour se croire supérieurs et déconsidérer l'écologie-politique ne sont que des irresponsables. Il y a bien sûr au moins autant de bêtise dans les autres partis. La propagande politique, d'où qu'elle vienne, n'a jamais brillé par son intelligence ! La première chose à reconnaître, c'est notre rationalité décidément trop limitée, et s'il faut dénoncer les idéologies écologistes c'est pour sortir de ces impasses afin d'affronter concrètement les véritables problèmes.
La question n'est pas de savoir si on est des gens biens ou si on a la bonne idéologie mais de se déterminer ensemble sur ce qui ne va pas et l'avenir que nous voulons, afin d'avoir une chance de se donner les moyens de l'atteindre. Il ne s'agit pas de "défendre ses idées" ou de croire qu'on a réponse à tout mais d'essayer de construire une démocratie cognitive en mobilisant tous les savoirs disponibles sans jamais être trop sûrs de soi ni manquer au principe de précaution.
Ainsi, je ne cherche pas tant à faire la promotion du revenu garanti, des coopératives municipales et des monnaies locales, qui me semblent des mesures raisonnables, que d'attirer l'attention sur le fait qu'il faut créer les institutions d'une sortie du salariat productiviste, d'une relocalisation de l'économie et du développement humain. Si on trouve mieux pour répondre aux défis qui nous sont posés, j'en serais fort aise, mais les alternatives écologistes ne sont pas si nombreuses et ne m'ont pas paru si convaincantes. Ce n'est pas que mes propositions soient entièrement satisfaisantes mais on ne s'en tirera pas avec des réformettes, ni par de simples restrictions. Il faut une réorganisation générale du système de production et qui commence par la base, par des alternatives locales à la globalisation marchande, expérimentations qui peuvent commencer dès maintenant au niveau municipal.
Sans parler de ceux qui se contentent de petits gestes (d'éteindre la lumière ou de préférer la douche au bain!), la plus grande escroquerie c'est bien sûr l'écologie libérale qui prétend que l'écologie serait compatible avec le capitalisme et la croissance, créant de nombreux emplois et de nouveaux produits sans avoir à modifier fondamentalement notre société de consommation. Il n'empêche qu'on peut trouver amusant, bien qu'un peu triste, de voir le slogan de la "révolution écologique" repris un peu partout maintenant, du Président de la République aux Verts (ou ce qu'il en reste) alors qu'on passait pour un dangereux extrémiste, il y a peu, à parler de révolution chez les écolos ! Il ne s'agit pas d'extrémisme pourtant, encore moins d'une prise de pouvoir violente, mais d'alternative, d'une refondation sociale et de l'adaptation des institutions à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain, adaptation des rapports sociaux aux nouvelles forces productives et à l'économie mondialisée.
Il faut se rendre compte que tout a changé non seulement à cause du réchauffement climatique, du développement de la Chine et de l'Inde accélérant l'épuisement des ressources, mais tout autant parce que nous passons de l'ère de l'énergie à l'ère de l'information où travail, revenu, gratuité répondent à de toutes autres règles, symbolisées par les logiciels libres. Aucun réformisme ne suffira à renverser la vapeur, nous avons besoin d'une véritable alternative, de produire et consommer autrement et pas seulement de consommer moins. Une fois qu'on a pris au sérieux ce besoin d'une révolution écologiste, il faudrait s'appliquer à lui donner forme et commencer les expérimentations locales sans plus tarder, une nouvelle habitation de notre territoire. Pas de place ici pour le romantisme révolutionnaire quand nous devons privilégier au contraire l'expression du négatif, le souci de ce qui ne marche pas et de la rétroaction des citoyens pour ajuster nos politiques sur leurs effets et corriger nos erreurs au plus tôt. Vivement cette écologie ambitieuse et rationnelle, positive et dialectique, matérialiste et révolutionnaire !
''L'homme est donc un animal qui DEVRAIT SE RECONNAITRE NE PAS L’ÊTRE". Mais trop d’hommes se considèrent comme supérieurs grâce à leur fortune acquise ou espérée.'' Je suis prêt à vous suivre vers la promotion du revenu garanti, des coopératives municipales & des monnaies locales si, nous pouvions créer du jour au lendemain deux systèmes économiques sur la terre au lieu du système existant : - Le système des riches qui ne sont jamais assez riches, mais qui auront besoin de nombreux larbins ; - & le système auquel il nous faut réfléchir pour qu’un partage harmonieux de ce qu’il restera de disponible sur la terre. . . demain, puisse être réparti : - avec un revenu garanti – avec des coopératives municipales - avec des monnaies locales - avec, hélas aussi de la police?
J’aimerais vous faire admettre que nous devrions travailler à sensibiliser les Albert Jacquard, James Lovelock, Jared Diamond & tant d’autres, tant qu’ils sont encore en vie, à constituer un GIE (je plaisante à peine), une association mondiale, laïque, bien sûr, dotée de tout ce qu’il faut pour être inattaquable & utile à ‘’la cause’’, la dite cause étant, par exemple, en premier & pour rester modeste, ‘’les Commandemants de la survie de Gaïa’’, tels qu’ils auraient du être écrits en 1840, en 1900, en 1945, etc. .. en 2000, 2005 & aussi tels que les hommes regretteront qu’ils n’auront pas été écrits en 2015, 2030, 2050 & 2100.
Je viens de regarder le ‘’Faut pas rêver’’ ce soir sur FR3 . J’y ai vu, en Namibie les Topnaars de Namib privés de fait d’eau, à ne pas avoir assez d’eau pour boire, par le pouvoir qui pompe l’eau pour alimenter la plus grande mine de diamants mondiale, en plein désert. ..
L'homme est effectivement un animal qui surmonte son animalité par le langage et par les capacités d'inhibition des réflexes instinctuels de son cerveau développé. La culture s'oppose toujours ouvertement à la nature pour signifier que notre monde est bien celui de l'esprit, le sacrifice mesurant la valeur que nous donnons au monde du sens, la valeur des valeurs. Cet arrachement de l'animalité n'est jamais acquis, à chaque fois recommencé, à chaque fois menace d'y retomber, exclu de la communauté et de la reconnaissance de nos semblables. Il est tellement peu sûr que nous soyons des hommes qu'on ne reconnaît comme véritablement humain que ceux de notre tribu, la plupart des tribus se désignant comme les seuls hommes (voir les grands hommes) alors que les autres sont des barbares, des demi-bêtes sans âme... La barbarie, typiquement humaine, est justement dans ce besoin de s'affirmer un homme ("Je m'affirme être un homme, de peur d'être convaincu par les hommes de n'être pas un homme. Mouvement qui donne la forme logique de toute assimilation "humaine", en tant précisément qu'elle se pose comme assimilatrice d'une barbarie". Jacques Lacan, "Le temps logique et l'assertion de certitude anticipée"). On voit que le besoin de se sentir supérieur est ontologique. Il ne faut pas trop espérer en un homme nouveau qui en serait délivré, il faut faire avec, au mieux, comme on peut, pas rêver de se passer de police mais faire qu'on ait le moins à s'en servir.
Pour qu'un nouveau système économique émerge, il faut qu'il se construise patiemment au coeur de l'ancien système, comme le capitalisme s'est développé dans les villes franches des temps féodaux. une alternative locale peut se commencer localement dès maintenant même si cela n'ira pas très loin tant qu'on sera trop isolés.
Sinon, il existe déjà plus d'une association mondiale des intellectuels, notamment un comité d'éthique mondial auprès de l'ONU mais cela ne donne pas les résultats escomptés, c'est un fait étonnant mais qu'il faut prendre en compte, question de méthode peut-être ou bien c'est la pensée qui est trop lente et ne peut entrer dans un dialogue direct entre différentes visions du monde, sinon par éclairs. Il y a beaucoup à faire et la progression de l'histoire se fait pas à pas, on n'arrivera pas au paradis sur Terre, juste à éviter le pire peut-être...
Monsieur Jean Zin : je n'ai pas tout lu, juste assez pour voir que c'est essentiel et que ça détonne par rapport à tout ce qu'on voit sur les blogs. Je reviendrai demain finir ma lecture et je vous ferai part de mes réactions. Juste une chose, le lien au début du 2è § renvoie à une fiche de lecture d'ouvrage? A des fiches?
"L'écologie-politique à l'ère de l'information" c'est mon seul livre publié jusqu'à présent. Le lien vers l'éditeur :
http://www.editions-ere.net/proj...
Pour la rationalité, j'observe qu'elle devient déficitaire même dans des milieux où l'on pourrait s'attendre la voir plus présente.
Sans doute les coups de boutoir, souvent pertinents, contre certaines approches de Descartes, ainsi que la vague psychologisante dénonçant parfois maladroitement la rationalisation, ou plutôt pouvant laisser confondre rationalité et rationalisation. Parfois chez certains adeptes de religions, on trouve plus de capacité rationnelle (cf. Georges LEMAITRE – Big Bang, ou d’autres) que chez des prétendus athées qui en deviennent acérébrés, s’étant dans le même temps libérés de leurs superstitions initiales et de leur tentatives de pensée pour aller vaquer à d’autres croyances dans une illusion de libération, même si les adeptes de religions ou pire se réservent un espace d’irrationalité souvent surprenant. Mais chacun est libre et responsable des choix et des intuitions de ses idéaux moteurs.
Je considère la rationalité comme un outil d’investigation et d’imagination, pas vraiment comme un carcan.
La psychologie envahissante et ses théories de la communication hasardeusement assimilées deviennent plutôt un obstacle. De sorte que nous en sommes à constater que ces démarches ont fini par aboutir à des termes-slogans vidés de leur sens comme : communication, interactivité …bref un neuro-marketing pavlovien et prétendument cognitif, sans doute assez illusoire sur le plan scientifique, mais rémunérateur pour ses entrepreneurs. D’ailleurs Nietzsche, gros talent lyrique, m’a parfois fait penser à ces fils de pub qui ont bien pioché dans ses aphorismes percutants mais peut être parfois un peu courts.
Enfin, à trop ou plutôt mal se servir des mots, ils finissent par s’user et éteindre ce qui les a promu.
Sinon, je viens de découvrir l’empirisme pragmatique de William JAMES, multi-univers ou multivers, qui aurait inspiré Deleuze qui le considérait comme un « génie effarant », j’espère pas effroyable. A voir.
cette refondation d'un parti écologique révolutionnaire peut il se faire autour des alternatifs , ou faut il vraiment créer quelque chose de neuf ?
Malheureusement je ne crois plus du tout aux capacités révolutionnaires des écolos alternatifs. J'avais participé en novembre 2001 à une réunion des écolos alternatifs organisée à Lyon par Silence!, et qui avait montrée à quel point tous ces petits groupes n'avaient aucune intention de sortir de leur entre-soi, plus préoccupés de leur expérience de vie que de changer la société. On peut dire cela aussi du groupuscule "Les Alternatifs", très sympathiques mais qui ne sont qu'une amicale de vieux copains... De toutes façons je ne crois pas qu'on va vers le mieux pour l'instant mais vers le pire. Il est possible qu'un nouveau parti écologiste se forme autour de Nicolas Hulot, ce ne sera sans doute pas ce qu'on peut espérer de mieux ! Une des hypothèses les plus favorables serait une dissolution des Verts suite à leur score ridicule à la présidentielle et d'un lâchage du PS, suivi d'un vaste rassemblement des écologistes qui ont quitté les Verts depuis une dizaine d'années. On peut toujours rêver...
A part ça, je ne connais pas bien William James (il y a tant de choses que j'ignore) mais la psychologie est bien un détestable instrument de soumission et l'irrationnel est toujours débile. La rationalité est la condition de toute liberté. Certes notre rationalité est limitée et le rationalisme peut être borné mais ce n'est pas une raison pour dire n'importe quoi. Tous les dépassement de la rationalité qui prétendaient se justifier des paradoxes de la physique quantique notamment ont été réfutés. De même, toutes les mathématiques non standards ou logiques floues supposées ouvrir à une toute autre rationalité peuvent toujours se ramener à une mathématique standard ! Ce n'est pas la rationalité qu'il faut dépasser mais le réductionnisme, les théories de l'émergence n'ayant rien d'une mystique, pénétrant de plus en plus la Physique entre autres :
perso.wanadoo.fr/marxiens...
Très bon article, comme souvent, qui présente cet avantage d'être ancré dans le concret (même si les contours du monde souhaitable restent flous)... Il me semble que les énergies isolées pourraient n'être pas dispersés. Politiquement, j'ai assisté à des conférences du courant UTOPIA (motion minoritaire au PS), et cela donne, au vu de la qualité du débat de l'écologie politique par rapport aux engagements politiques des militants, le goût d'un immense GASPILLAGE d'ENERGIE.
De loin UTOPIA a l'air sympa (connais pas vraiment) mais j'ai des propositions assez précises (voir le texte sur revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales) mais c'est sûr qu'on ne peut être trop précis car on vit dans un monde de flous... L'important, c'est de se décider pour un objectif commun, qui me semble devoir être l'autonomie de la personne à l'ère de l'écologie et de l'information. Seulement il y a des obstacles cognitifs et des inerties sociales. Il est à peu près impossible d'être dialecticien, ce qui veut dire se retrouver tout seul, la vérité passe par l'erreur et le parti-pris, c'est bien ce qui est difficile à avaler !
http://www.utopia-terre.org/
N'en déplaise à Lula ou à George Daboliou, l'éthanol ne peut être qu'une solution partielle à la lutte contre le réchauffement planétaire. S'il fournit de l'énergie, il prive en même temps certaines populations d'une source de nourriture indispensable.
Une solution innovante et quelque peu iconoclaste est développée sur le blog http://www.thedino.org dans un billet intitulé “ETHANOL”.
Bonne lecture et bisous
j'ai jeté un coup d'oeil sur le lien d'utopia. la ligne ne semble pas si clair que ça et semble t-il très déterminé par le discours universitaire . ce que je pense être un sérieux handicap. il y a dans les conférence un texte sur le revenu garanti qui est très synthéthique et qui vaut quand même le détour. la position , proche de la revue multitude n'est sans doute pas très éloignée de celle de jean , mais si il montre bien l'insuffisance d'un revenu garanti pris tout seul même pour développer le secteur quaternère .mais quant à ce que peuvent retenir des conférence les militants d'utopia, je crois qu'il ne faut pas se faire trop d'illusion : trop de simplisme dans la présentation du "courant" sur leur site web. les conférence dont certaines sont en ligne et en vidéo sans sans doute ce qu'il y a de mieux . même si c'est loin d'être un miracle .
C'est sans doute regrettable mais il est un fait que je ne suis pas sur les mêmes positions théoriques qu'Utopia bien qu'on se rejoigne sur pas mal de propositions. On m'avait dit que la référence à Dominique Méda était abandonnée, ce qui ne semble pas le cas. Ses analyses me paraissent très insuffisantes, voire confusionnelles, et elle est opposée au revenu garanti. Plus généralement, je ne suis pas dans une démarche utopique et généreuse mais plutôt dans une approche matérialiste entre contraintes écologiques et transformation des forces productives à l'ère de l'information, cela ne doit pas empêcher de se retrouver dans l'action et les revendications mais au niveau de la réflexion je désespère un peu des capacités de dialogue et d'évolution (je viens d'entendre sur France-Culture beaucoup de bêtises sur la culture à l'ère du numérique par des gens tellement sûr d'eux que cela fait peur!). En fait, si je n'avais pas trouvé le GRIT où je suis malgré tout un peu marginal, je pourrais me croire complètement isolé mais, Jacques Robin ou André Gorz ont été confrontés toute leur vie à cette impossibilité de se faire entendre, c'est quand même bien déprimant... Cela fait des années que le GRIT défend le revenu garanti et les monnaies locales sans aucun effet semble-t-il (quoique sans Michel Rocard qui en a fait partie on n'aurait peut-être même pas le RMI !). Tant qu'il n'y aura pas de meilleures théories dominantes, plus adaptées à notre temps, on n'ira pas loin, hélas !
Sinon, pour le bioéthanol, j'en ai parlé dans mes 2 dernières newsletters. C'est effectivement une catastrophe si c'est une reconversion de l'agriculture intensive, cela ne peut être positif qu'en production locale et sur des terrains pauvres mais le plus probable, là aussi, c'est le pire...
Je distingue deux types d’exploitation politique et idéologique de l’écologie :
- celles qui se fondent sur l’idée d’un « retour » à des formes de relations à la nature idéalisées (plutôt de droite)
- celles qui témoignent d’un « recours » à l’écologie pour habiller des idées petites bourgeoises proudhoniennes (se voulant de gauche)
Les deux ne sont que la deux faces d’un même phénomène et se rejoignent pour proposer des solutions du type : entreprises autogérées, production locale, produits prétendus bios, propres etc.
Toutes évacuent de leur champ de vision les grands complexes industriels et la domination du capital financier, c'est-à-dire la réalité du capitalisme néo libéral. Elles ne les combattent que dans l’imaginaire, que du point de vue de l’artisan et du petit propriétaire.
Concernant la relocalisation de l'économie, un des moyens à envisager est celui du dispositif fiscal. Depuis bien des décennies est débattue la question de la TVA sociale.
Ceux qui sont contre :
- les néolibéraux car ils jugent que c'est une mesure protectionniste, en somme ce serait un frein aux échanges internationaux, laissant supposer aussi que toute relocalisation fait entrevoir le spectre du nationalisme. Vieille antienne du commerce international pacificateur.
- la gauche type PC. L’argument, encore récité hier à la radio par Marie-George BUFFET, est qu’il s’agit d’un impôt injuste frappant le pouvoir d’achat des faibles revenus.
Que ces deux extrêmes se rejoignent est curieux.
Quoiqu’il en soit, la réfutation dans les deux cas n’est jamais développée.
Le but d’un impôt c’est de redistribuer. Par conséquent, les ressources fiscales d’une TVA peuvent être réallouées aux revenus faibles sous forme d’allocations complémentaires selon des règles de proportionnalité inverse aux revenus. Il y a bien là une boucle rétroactive qui n’est jamais évoquée par la gauche comme le PC. Au moins, qu’ils étayent leur discours de façon audible. Les raisons de cette occultation sont certainement multiples et la liste de celles-ci serait intéressante.
Le débat devrait plutôt porter sur le rendement global possible de ce feed-back et sur l’échelle des paramètres définissant l’optimum de fonctionnement. Prendre en compte le problème du surenchérissement des importations de matières premières, par exemple, et la définition de taux selon les types de biens ou services et l’évolution possible de ces taux selon l’évolution économique.
Travail d’investigation, de créativité aussi et de modélisation complexe par des économistes en grande partie, mais pas seulement.
La TVA est un prélèvement moins coûteux administrativement que les charges sociales et s’applique aux produits importés qui ainsi participent au financement social.
Que la TVA constitue une membrane type cellulaire osmotique ne veut pas dire qu’elle est une barrière complète aux échanges. Ni compétition à outrance, ni fusion dans le marché mondial mais plutôt synergies cellulaires.
Du débat de la présidentielle, je ne constate pas grand-chose sur ces points.
Il n'y a de dialogue que de dialogue de sourds, c'est pourquoi l'histoire est si lente et violente, il est si difficile d'abandonner des schémas dépassés qui ont eu toute leur pertinence dans le passé. Je ne m'imagine donc pas pouvoir convaincre quiconque, ce sont les faits qui finissent pas s'imposer (et les vieilles idéologies finissent par mourir avec leurs partisans).
On comprend bien que ceux qui vivent au sein des multinationales qui dominent le monde s'illusionnent sur le fait que ce serait la seule réalité (alors que les échanges de proximité représentent 80% des échanges!), comme les seigneurs féodaux qui regardaient avec mépris du haut de leurs murailles le développement des ville franches marchandes, ou les physiocrates qui assimilaient les premières fabriques à un artisanat jugé non productif ! On croit toujours que l'ordre établi sera éternel. Difficile d'intégrer la dialectique et l'histoire. Ce qui condamne ces positions archaïques, pourtant raisonnables, c'est qu'elles ne mènent à rien tout simplement, sinon au pire quelquefois, discours idéologique qui tourne en boucle et à vide (vidant le syndicalisme de sa substance). Il faudrait bien sûr expliquer la domination financière par les réseaux mondialisés et donc par l'ère de l'information. L'effondrement du communisme a sa part dans cette globalisation marchande mais il semble que certains ne veulent pas s'y faire, ce qui mène le mouvement social vers de terribles défaites et une résistance de plus en plus imaginaire en effet.
Ce qu'évacue ce genre de discours, qui invoque magiquement le néolibéralisme et la domination du capital financier comme des idoles qu'on pourrait abattre, c'est l'écologie tout simplement, l'existence de contraintes matérielles qui entrent en contradiction avec ces pures idéologies, comme si c'étaient les idées qui menaient le monde... On peut dire, au contraire, que la contrainte de reproduction (centrale déjà chez Marx comme reproduction de la force de travail) est ce qui est déterminant en dernière instance, même si ce n'est qu'au bout d'un certain temps...
Pas facile bien sûr de trouver une "troisième voie" ou bien abjecte ou bien insignifiante. Là, je ne fais pas le fanfaron. J'ai passé beaucoup de temps à comprendre les transformations du monde et à voir comment on pourrait s'en sortir mais je sais bien que cela ne parait pas à la hauteur du tout. Je m'en suis rendu compte notamment lors de l'une de mes premières interventions publiques à Bruxelles. C'est un peu comme le revenu garanti, pas le peine d'en parler tellement cela a l'air ridicule : il faut un travail pour tous. Sauf, qu'avec le temps, cette revendication ridicule insiste et prend de plus en plus d'importance à cause de la réalité sociale et l'aggravation de la précarité qui n'est pas le simple effet de la perversité spéciale des vilains patrons mais plutôt des évolutions du système productif. De même il n'y a que des alternatives locales à la globalisation marchande, c'est la leçon de l'altermondialisme et ce qui s'expérimente en Amérique du sud (bien loin du proudhonisme).
Ceci dit, il est très utile de critiquer le socialisme utopique petit-bourgeois et de montrer en quoi, ce qui ressemble effectivement de loin aux utopies du XIXè s'en trouve très éloigné au XXIè siècle et à l'ère de l'information où l'ordinateur est un outil universel que presque tout le monde peut posséder dans nos pays (n'étant plus vraiment des prolétaires dès lors) mais surtout quand la technique numérique impose une gratuité qui entre en contradiction avec la logique marchande et un travail autonome qui entre en contradiction avec le salariat. On ne peut appliquer tel quel de vieux schémas critiques débités automatiquement sans aucune pensée. La relocalisation n'est pas un repli identitaire et frileux, c'est une contrainte matérielle, écologique, de privilégier les circuits courts pour équilibrer la globalisation (qui ne peut être abolie, pas plus que les multinationales ne vont disparaître). On ne peut s'opposer aux délocalisations des multinationales, cela n'a pas de sens, il faut donc bien créer des structures locales de production mais il est vrai que cela ne peut avoir un sens qu'à dépasser un certain niveau, ce qui est loin d'être gagné mais je ne vois pour l'instant aucune autre stratégie gagnante ! Il y a nécessité à répondre aux 3 exigences d'une nouvelle répartition des revenus, de la relocalisation de l'économie et du travail autonome à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain.
Il faudrait tout de même que je rajoute un paragraphe à la critique de l'écologisme, la critique des alternatifs qui croient changer le monde en changeant de vie et qui se referment sur leurs groupuscules et leurs communautés. Il est étonnant que je n'en ai pas parlé, sans doute parce qu'ils pèsent peu mais, bien sûr, c'est aussi parce que personne n'est objectif et qu'on ne voit pas les mêmes choses selon l'endroit d'où l'on parle. Les considérations de classe restent déterminantes qui font, par exemple, que les salariés des grandes entreprises laissent se développer précarité et misère à leurs portes au nom de leurs grands idéaux !
L'histoire de la TVA sociale est à ce sujet éclairante : impôt injuste dit-on parce qu'il n'est pas progressif alors que les cotisations sociales sont beaucoup plus injustes étant plafonnées (les hauts salaires sont moins taxés que les petits ce qui est un comble!) et constituant une barrière d'entrée pour nombre d'activités autonomes (on empêche les gens de travailler). Les communistes et les syndicats n'ont pas peur de dire n'importe quoi quand c'est leurs intérêts qui sont en cause (ce fameux paritarisme qui nous a mené où nous en sommes).
Ceci dit, il faudrait trouver mieux sans doute et tous ces dogmatisme ne laissent rien présager de bon, à l'évidence on va dans le mur. Tout ce qu'on peut espérer c'est que cela nous servira de leçon, ce n'est même pas sûr...
Il est à espérer que l'on trouve mieux qu'une simple réponse d'ordre fiscal, mais à défaut, il faut bien commencer par quelque chose, tester les entrées de la pelote, pour s'acheminer et découvrir d'autres modalités plus ajustées. Démarche d’aspect artisanal avec tout ce que ça peut comporter de connotations péjoratives. L’erratique face au hiératique.
C'est en avançant dans le tâtonnement et dans son souvent maladroit bredouillement que l'on se donne des issues souhaitables. Il y a une part théorique discursive initiale, nécessaire et non dogmatique, qui n'est qu'une proposition d’un début de mouvement plus fécond que la sclérose actuelle institutionnalisée en réseau.
Par où commencer ? C’est la décision, le choix, nécessité stratégique. Sans cela, c’est l’anéantissement par la tétanisation de l’affolement.
la prise de conscience de notre environnement et de son aspect "limité" date des années 60-70 (la mise en garde du club de Rome en 1964 et la vision de la terre vu de l'espace)... c'est très récent !!!
ce qui m'inquiète ce n'est pas "l'écologisme", ce serait plutôt la "deep ecology" et la volonté de retour en arrière (impossible) et surtout la sous-estimation de la notion de risque dans le concept de développement durable...
La "deep ecology" est bien peu représentée en France, ce qui n'est pas le cas des autres pays sans doute. C'est effectivement une forme de fascisme ou de fanatisme religieux qui pourrait être très dangereux mais le danger des autres formes d'idéologie écologiste c'est de nous condamner à l'impuissance, c'est le danger de ne pas prendre en compte les problèmes écologiques. Il ne suffit pas de ne pas être inquiétant, ni même d'être sympathique, il faut être responsable. Certes, par rapport aux temps géologiques la prise de conscience est récente mais notre problème, hélas, c'est la rapidité des perturbations humaines par rapport aux équilibres écologiques, c'est pourquoi il s'agit bien d'une course contre la montre et qu'il faut s'inquiéter de notre inaction, de notre retard à l'allumage... La rapidité avec laquelle nous trouverons des solutions et que la société puisse s'en convaincre est une question vitale.
Vivacité, prendre de vitesse, à la volée, c'est là que ça se passe. De l'ordre du réflexe réfléchi. Ca peut paraître violent, parce que rapide, et pourtant ça ne l'est pas.
Bonjour Jean Zin... je suis désolé de te l'apprendre, mais il n'existe pas que des nanotubes de carbones...
Il y a déjà 400 produits en vente, dont une partie à été faite grâce à l'ingénieurie de l'assemblage atome par atome.
Dans un article du 3 Juin 2006, futurasciences en recensé déjà 212...
http://www.futura-sciences.com/n...
Je fais mon travail de mémoire sur la question éthique et nano.
Par rapport au centrale nucléaire, le problème n'est pas de savoir s'il y a 1 chance sur 10000 pour que ça puisse exploser... mais le problème est que une centrale nucléaire ça peu exploser alors que d'autres technique fournissant de l'énergie, n'ont pas ce danger d'explosion.
On n'a pas les mêmes informations à ce qu'il semble. Il y a certes de nombreux produits qui ont une taille plus ou moins "nanométrique" et il y en a encore beaucoup plus qui pourraient y prétendre, mais il n'y en a aucun, à ma connaissance, qui relève vraiment de nanotechnologies c'est-à-dire d'un assemblage atome par atome (pas même les nanotubes de carbone) sauf, bien sûr, en laboratoire où il y a plusieurs "découvertes" par mois (nano-roue, nano-laser, nano-cellule voltaïque, etc.) mais on n'en est qu'aux prémices et ce qui existe pour l'instant, ce sont plutôt ce que Robert B. Laughlin appelle des "nanobabioles" (des gélules, des diffuseurs), sauf sans doute la poudre de RFID. Du moins c'est le résultat de mes propres recherches et dès que je vois autre chose je change d'avis, mais je conseille le livre de Robert B. Laughlin "Un univers différent" où il argumente sur le fait qu'on ne peut arriver vraiment à l'échelle du nanomètre à cause des fluctuations quantiques (en-dessous de 50 nanomètres à peu près) et que tout ceci est surtout de la frime.
jeanzin.free.fr/...
Il est vrai qu'il est assez peu suivi et, pour ma part je ne suis pas compétent, mais je donne le résultat de mes recherches (on a fait une newsletter là-dessus au grit-transversales). J'ai été effectivement étonné à quel point il n'y a avait pas grand chose en réalité, mais je n'ai aucun dogme à défendre et reste attentif à ce qui se fait. Il faut rester très vigilant mais je me méfie de l'idéologie et des jugements trop rapides ou confusionnels car il ne faut pas se tromper de cible et l'échelle nanométrique ne suffit pas à caractériser une technique particulière (sinon peut-être, sur le plan éthique son invisibilité, et encore).
Sinon il ne me semble pas avoir minimisé les risques des centrales nucléaires actuelles qui sont beaucoup trop dangereuses, en effet. Il faudrait que le risque climatique soit pris autant au sérieux car la menace est encore plus globale mais ce n'est pas le nucléaire qui réglera le problème, plus sûrement l'énergie solaire à long terme, en commençant dès maintenant, et quelques bricolages intermédiaires jusque là (comme le méthanol) avec un maximum d'économie d'énergie (énergie intelligente) et de réduction des déplacements. On n'en prend pas encore le chemin, c'est le moins qu'on puisse dire...
la critique de l’ecologisme se fait en actes:
jamais les magasins bios,les Amap les circuits courts n’ont connu une telle affluence,et ce n’est plus un effet de mode.
La recherche d’une coherence passe par la,meme si en discutant chaque personne avoue une demarche personnelle ,en rupture meme avec ses convictions politiques telle qu’elles peuvent encore se manifester dans l’isoloir?
Nous avons vecu ces derniers mois une manipulation mediatique totalitaire qui nous prive tous du recul pour des initiatives independantes,qui ont toujours eté au depart portées par de tout petits groupes en general informels.
Le decalage est la,il est vu et meme assumé dans la disponiblilté a des alternatives concretes pas encore instaurées.
Il y a une reelle attente sociale et societale en decalage avec les discours, la desobeissance a ses propres schemas intimes si bien inculqués depuis des generations n’est pas facile surtout quand on a l’impression que c’est individuel.
Nous prenons conscience d’etre au coeur de la contradiction,et cette rupture n’est evidamment facile a personne.
Nous savons ce que nous refusons mais notre projet n’est pas encore visible a nous meme comme au plus grand nombre.La mefiance des recuperteurs politiciens empeche l’investissement personnel et collectif bien plus qu’avant.
Le septicisme general implique de faire ses preuves sur le terrain d’etre reconnu comme semblable un baillonné d’en bas juste un peu plus fou pour se lancer dans des projets.Les animateurs capables de s’affranchir de la glue politicienne sont rares et immediatement denigrés.
Toute initiative est fragilisée et nous fragilise,c’est un effort constant.Et pourtant chaque fois que cela reussit on decouvre quelle energie enorme est disponible,prete a s’investir,des qu’un territoire aussi petit est il est liberé un instant des pressions.
Une precision de dernier minute:au dernier sommet de Davos
il a été decidé de commencer le transfert des emplois de services hautement qualifiés des USA et de l’Europe vers les pays a bas salaires:inde ,Chine etc.Cette delocalisation (restructuration) a l’echelle mondiale n’apparait pas evidemment dans le tumulte mediatique actuel.
seattletimes.nwsource.com...
http://www.leap2020.eu/GEAB-N-14...
Effectivement c'est la pratique qui permet de dépasser l'idéologie mais j'insiste sur le fait que cette pratique doit être plus politique et ne peut se réduire à des actes individuels. La reconstitution du collectif est sans doute l'enjeu essentiel, la volonté de revivre,ensemble !
Sinon, j'annonce moi aussi depuis quelque temps une crise systémique mais elle sera sans doute beaucoup moins sévère (moins longue) que celle de 1929 grâce à une capacité de réaction plus rapide et l'interconnexion de toutes les économies. ce qui ne changera pas, c'est la nécessité d'équilibrer la mondialisation par une relocalisation de l'économie.
Concernant les nano-techs, on peut distinguer les facteurs d'échelle qui vont, pratiquement, de la micromécanique-silicium des moteurs électrostatiques( cf. site société Silmachs par exemple ), à la spintronique où il s'agit de flux d'orientations de spins, vecteurs d'information quantique, plus que de matière-énergie, ce qui en fera possiblement sa supériorité en termes de rendements énergétiques et de vitesse lorsque les premiers composants d’informatique spintronique seront produits.
Pour la frange intermédiaire des nanos, il s'agit majoritairement d'une physico-chimie d'échangeurs-capteurs par effets de surface en réseaux, liés à des configurations chimiques et topologiques, proche des interactions ADN-milieu intra-cellulaire( cf.Kupiec, Sorengo ), contacteurs potentiels.
Effectivement, le passage du niveau mécanique et chimique-électrostatique au niveau quantique reste instable, ça n’est pas une découverte. En quoi, la dénomination nanotechnologie est imprécise puisqu’elle recouvre plusieurs domaines d’action différents, comme il y a des séparations d’échelle dans les calculs hydrodynamiques (Reynolds puis chaos) ou de résistance des matériaux (passage du linéaire au non linéaire dont les modèles numériques diffèrent).
Aujourd’hui, bien des réalisations sont improbables, de l’ordre de l’épiphénomène, mais parfois intéressantes, comme bien des bricolages inspirés, agencements aventureux.
Concernant les économies d’énergies, les économies de transmission de celle-ci, facteur de rendement, me semblent aussi importantes et relèvent de la recherche en physique-mathématique théorique et numérique.
Pour les contributions au blog et de bien d’autres sites, je trouve dommage le nombre, parfois inflationniste, d’erreurs d’orthographe et de syntaxe, ainsi que la déficience de ponctuation qui rend presque inaudibles bien des interventions pourtant intéressantes. Sur ces points, je ne m’estime et ne souhaite pas être irréprochable, mais je fais des efforts de relecture (il y a des correcteurs orthographiques et grammaticaux). Il y a une logique syntaxique qui permet d’être entendu et de préciser la logique d’une phrase, d’en éviter les ambiguïtés ou plutôt les contresens, ce qui n’est pas négligeable. Je sais que le débit internet, mèl et sms va dans l’autre sens, que les agendas sur-bookés justifient toutes les précipitations rédactionnelles, finies les majuscules d’entrée de phrase. Les guillemets et les points de suspension trop souvent c’est parfois lassant. Sans vouloir normaliser, est-ce que ça fait sens ?
Ca se produit depuis l’apparition des mèls, des sms et des blogs, mais je trouve que ça devient difficile.
Ceci dit, je fais avec.
Je suis tout a fait d'accord poru dire qu'il n'y a pas une écologie ni de gauches ni de droite, mai sdes écoolgies qui s inscrivent dans des sensibilités.
Mais le ni-ni, et l incompréhension du besoin d une écomogie véritablement politique, dans le sens noble du terme , a un hic énorme.
Pour les gens en général, l'écologie c est la nature, les oiseaux;
Ca c 'st lécologie quon pourrait nommer "écologie scientifique". C'est à dire, l'études de eco systeme et leur interaction. C'est basé sur une méthodologie et une boservation, sans enjeu "politique". D'ailleur beaucoup de ces scientifiques, ne se retrouvent pas a proprement parlé chez les écolos politiques.
Ensuite, il y a l'écologisme ou écologie politique. Là, les choses sont différentes, il s'agit de penser un projet politique, tout en tenant compte d'un postulat qui serait en gros, la terre nest pas infini, ses ressources non plus, et nous gaspillons betement ce que la nature a produit, et nou sallons vers un mur. Partant de ce postulat, il ne s'agit pas de mettre en place de smesures de protection d el'environnement, mai sde repenser notre système e tles objectif que nous avons. Et c'est la que ca deveitn compliqué et passionnant en même temps. Car les grands courants philosophico politique antérieur, même si ils ont une valeur certaine, ont faux dans le sens ou ca ne peut etre durable ou soutenable, ni l'un ni l'autre d'ailelurs. Et donc, il faut vriament repenser le tout.
Personnelemnt je suis chez les verts, mais mon rêve le plus fou, serait d'avoir un deuxième tour des présidentielles ou legislatives avec que des candidats écolo, de différents bords, ca signifierai que l'écologie serait au centre du projet politique, parès aux gens de choisir le leur, en ame, conscience et connaissance de cause.
Nous en sommes loin, a tout point de vue, et pour le moment, le s choses sont comme elles sont, c'est à dire pas géniale.
En attendnat, les choses emprei a tou sles niveaux, que ce soit l'énergie, les ogm, la pollution, et nous portons une certaine responsabilité. Trou dans la couche d'ozone, réchauffement climatique, mort d'une partie de la biodiversité, normalisation de l'agriculture, gaspillage en tout genre, ...
Donc, bon, que chacun fasse au mieux a son niveau, dans son asso , dans son parti, dans son engagment citoyen, et qui sait, nous arriverons bientot à quelque chose de nouveau.
Sinon, merci poru votre article de bonne acture, qui m'a permi aussi de me poser certaines questions d'une autre manière.
Bonjour,
je suis de loin vos interventions, sans toujours aller jusqu'au bout, vu l'inconfort de la lecture sur écran !
je dis ça parceque j'ai peut être raté la page où vous traitiez de cette question.
Vous mettez en avant la necessité de construction/proposition plutôt que l'eternelle critique forcément stérile, et j'ai plusieus fois lu que le travail de changement serait long mais qu'il "suffisait" de le lancer.
Mais pourquoi les dominants qui ont tout à perdre se laisseraient faire ?
autrement dit, comment rationnalisez vous la fatale confrontation des interets qui émergera de l'application d'idées des dominés ? Il me semble que la reflexion sur cette question et la manière d'en sortir par le haut est au moins aussi importante que celle sur de nouveaux rapports sociaux économiques.
non ?
En tout cas merci pour toutes ces reflexions ....
Loin de moi l'idée qu'il n'y aurait pas besoin de se battre pour imposer ses idées, encore faut-il avoir des idées... On peut dire avec Marx "Il est évident que l'arme de la critique ne saurait remplacer la critique des armes; la force matérielle ne peut être abattue que par la force matérielle; mais la théorie se change, elle aussi, en force matérielle, dés qu'elle pénètre les masses". Il faut bien voir que l'important ici, ce n'est pas la force mais l'idée qui l'anime. Il est bien clair que, dans l'espèce humaine au moins, ce n'est pas le plus fort qui domine mais le plus malin. Napoléon était de petite taille, comme beaucoup de dominants, mais il commandait de grands gaillards.
Le plus embêtant dans la diabolisation de l'adversaire (le pouvoir, les riches, les salauds), ce n'est pas tant son caractère stupide ou immoral que d'entretenir l'illusion qu'il suffirait d'éliminer l'adversaire, ce dont il n'est pas question ! La lutte des classes c'est très précisément la lutte pour le partage de la plus value mais si on supprime les actionnaires, il n'y a plus de salariés. S'il y a un capitaliste, fut-il l'Etat, il faut partager entre captal et travail la performance de l'entreprise, ce qui dépend d'un rapport de force. Si on ne se bat pas, on se fait manger la laine sur le dos !
Lorsqu'on se situe dans une optique plus ambitieuse que cette simple résistance et qu'on essaie de changer les règles, les structures productives, les institutions, là ce qui compte, ce sont les idées. Moins on en a, moins on peut obtenir.
Le mouvement contre le CPE était ici exemplaire. Très puissant, bien que très mou, il n'a rien pu obtenir au-delà du retrait du texte par manque d'alternative. On était à 2 doigts de la grève générale et de faire sauter et gouvernement. Mais pour quoi faire ? De même les revendications de l'extrême gauche sont ridicules car inapplicables comme l'interdiction de licenciement qui est le type même de ce qu'on désire alors que c'est contradictoire dans les faits, tout le monde le sait bien, comme beaucoup de raisonnements portés à l'absolu alors qu'il faut se maintenir dans une régulation fragile.
Il n'y a donc aucun hasard dans notre déroute actuelle, c'est la déroute de l'idéologie de gauche trop complaisante et inconsistante. C'est la gauche qu'il faut reconstruire, pas les appareils mais le discours. De même, les écologiste doivent prendre conscience de leurs dérives pour refonder un grand parti écologiste qui soit un parti d'avenir mettant en pratique en interne ce qu'il pourra proposer ensuite au reste de la société. La bataille est idéologique et c'est une bataille perdue pour l'instant. C'est notre faute, pas celle des adversaires.
Je n'ai jamais cru aux discours sur notre prétendue servitude volontaire, discours de frimeur ou de barons qui ont les moyens de se retirer sur leurs terre pour défier le pouvoir royal. On n'a pas le choix la plupart du temps. Quand on a le choix, pas de raison de choisir le pire. Hélas il faut souvent aller au pire pour trouver mieux semble-t-il ! L'intérêt de l'époque actuelle c'est de pouvoir balayer les anciennes idéologies communistes ou écologistes figées dans leurs archaïsmes pour tout reconstruire. Tâche exaltante mais qui devra se faire dans l'urgence d'un climat politique de plus en plus dur.
Il se trouve qu'une des choses les plus difficiles à avaler pour un mouvement social jacobin, c'est qu'on n'a pas besoin d'attendre le grand soir qui renversera le pouvoir que l'élection est en train de confier bien légèrement aux intérêts des plus riches. L'alternative à la globalisation est forcément locale avant d'être nationale et européenne ou mondiale. Les actions locales ne suffisent pas, mais elles constituent la base d'un mouvement général qui peut commencer dés maintenant qu'on n'a plus rien à attendre du pouvoir central. La défaite des illusions politiques pourrait annoncer la constitution d'un mouvement d'écologie municipale (aux prochaines élections municipales).
Même au niveau municipal, toute décision politique touchant aux équilibres économiques locaux se confronte à des intérêts divergents. Même à ce niveau, il est presque impossible de s'opposer aux dominants. Tout est dans ce presque car localement on peut trouver des rapports de force favorables pour tenter l'expérience et prendre le pouvoir municipal. Si je pense qu'il "suffirait" de lancer le mouvement, c'est que je crois à la contamination de ce qui marche.
Cela implique, encore une fois, de ne pas considérer que les riches font le malheur des pauvres par plaisir ou par un complet égoïsme mais, le plus souvent, parce qu'à ne pas défendre ses intérêts c'est un autre riche qui en profite, pas les pauvres. Il ne faut pas surestimer non plus notre altruisme à tous, pauvres compris. La question n'est pas morale. Si le keynésianisme (ou fordisme) s'est imposé dans les 30 glorieuses c'est parce que ça marchait au bénéfice de tous même si les écarts de richesse étaient bien moindre qu'aujourd'hui. Il y a malgré tout de l'intérêt général, pas seulement dans les guerres, et si patrons et ouvriers s'opposent à l'intérieur de l'usine, leurs intérêts sont solidaires vis à vis des concurrents. De même aux niveaux municipal ou national, une amélioration sociale peut être profitable pour les différentes classes sociales et soutenue par tous. La social-démocratie scandinave en témoigne sans luttes trop dures...
Bien sûr, je le répète, tout cela suppose qu'on n'abat pas le capitalisme, on construit patiemment un nouveau système de production au sein du capitalisme comme il s'était développé sous un système féodal. On ne se débarrasse pas des riches, on modère leur richesse par un rapport de force. Il n'y a pas les dominants d'un coté formant une classe homogène qui sait ce qu'elle veut alors que les capitalistes sont en concurrence entre eux et que leurs intérêts divergent, de même il n'y a pas une classe de dominés homogène et facilement reconnaissable alors qu'on est complètement dispersés et que les dominés qui accèdent au pouvoir intègrent la classe des dominants...
Pas d'autre issue qu'une écologie municipale, et pourtant personne ne le sait, personne n'y croit encore. C'est tout le problème (en premier lieu des écologistes), il faudrait ne plus croire que tout est de la faute des autres et des méchants !
Pour le CPE et les mouvements sociaux en général, je suis d'accord. On dirait que ça va exploser, puis ça se dégonfle parce que personne ne sait vers quoi ou qui (ou pour faire quoi) se battre.
Et faire porter la responsabilité de ce vide sur des adversaires, c'est consternant, et c'est leur donner des capacités qu'ils n'ont pas.
Quoi qu'il faudrait que je reflechisse à la raison pour laquelle la vie intelectuelle alternative est moribonde en Occident, et dans les pays Anglo Saxons plus qu'ailleurs. Ça a forcement un liens avec la révolution conservatrice des années 70-80, le chomage de masse, et le "on peut pas faire autrement, sinon c'est pire" , l'ecroulement de l'URSS et des PCs, et le fait qu'on se soit retrouver tout nu derrière : plus de PC à critiquer pour les anars !
les dominants sont en concurences entre eux, d'accord, il n'empeche qu'il existe des interets de classe. Pour reprendre un vieux slogant, il y plus de d'interets communs entre les ouvriers européens et chinois, qu'entre les actionnaires et les ouvriers, même s'ils sont de mêmes nationalités.
De même si les dominants sont en concurences entre eux, ils peuvent faire abstraction de ces différences lorsque les besoins l'imposent ! voir pour cela n'importe quel épisode historique récent ou non d'appropriation de biens (révolution française, guerre d'espagne, montée du nazisme face aux commmunistes ...).
Pour ces raisons, je n'imagine même pas qu'un modèle puisse "contaminer" une société, et grandir peinard. Si ça grossit vraiment ça va à l'encontre d'interets très bien défendus. Si ça grossit pas on retombe toujours dans les travers connus :
1/ l'integration au systeme (comme les entreprises reprises en Argentine). On fait mieux au niveau humain mais ça n'est que de la survie. (et je ne leur fait pas une critique, je ne me permettrai pas)
2/ on s'integre pas et on reste anecdotique. voir Amishs, communautés "libre" des années 70, ou plus récentes celles de "Volem rien foutre al païs" de Pierre Carles.
Enfin, si la concurence entre les dominants leur "imposent" un comportement de dominants pour le rester en periode "pacifiée" (du point de vue de leurs interets et non pas de l'absence de guerre) on peut pas vraiment dire que ce soit à l'encontre d'eux mêmes ! Ce que je veux dire, c'est que bien sur Lagardère est en concurence sauvage avec d'autres groupes ou personnes qui feront tout pour le déboulonner et prendre sa place, il n'empeche que c'est Lagardère le possédant et c'est vers lui (entre autres, mais je veux dire que l'on doit citer nommémént les possédants) que doit viser une "attaque" contre un systeme économique basée sur la possession des outils de production. Demain il ne sera plus un "décideur" (qui décide car il en a les moyens financiers ?), ou un autre que lui conduirait à la même politique ? Sans doute, sauf qu'aujourd'hui c'est lui, et il représente le système économique dans sa partie décisive.
non ?
Par plus malin, vous voulez dire celui qui accumule le plus de force en sa faveur sans pour autant être fort à lui tout seul ? La famille Krups a pas eut besoin d'intelligence pour être fort dans la défense de ses interets. Pour financer les nazis, il fallait juste de l'argent.
Dans notre cas, on DOIT être malin parce qu'on aura pas les mêmes capitaux. Ça ne veut pas dire que l'on sera plus fort.
Enfin, sur la servitude vonlontaire, la critique me parait violente. Évidemment que l'on ne choisit pas le pire mais que l'on a pas le choix. Maintenant il me semble que cette servitude est volontaire dans le sens collectif. Seul je n'ai pas le choix, mais je n'ai pas le choix parce que personne individuelement n'a le choix. Alors que collectivement aucun choix n'est à priori interdit, et surtout pas de se débarasser de ce que l'on ne veut pas.
Ce n'est pas un discours de baron frustré de voir qu'il n'est pas suivi dans son délire désintéressé, mais une interprétation de l'impuissance collective par une approche individualiste.
En tout cas, je le vois comme ça.
cette écologie municipale à en effet bien du mal à s'imposer ne serait ce que dans les esprit . c'est probablement que les gens qui s'en font les porteurs sont trop isolés et que le reste n'est pas du tout prédisposé à y croire . pourtant il est vrai que les monnaies locales permettraient de retrouver une politique monétaire , mais même ça c'est déjà trop compliqué à faire passer . la démocratie cognitive ne coûte pas un sous , elle est juste la coordination des bonnes volontés ( disponibles ) pour construire cette intelligence collective . mais souvent ce sont ces bonnes volontés qui font défaut . il n'y a guère que la coopérative municipale qui coute du fric , mais le clientèlisme exclu trop souvent les gens qui pourraient se montrer compétant au profit des amis des amis . et comment faire comprendre que l'avenir c'est le travail immateriel et les "technologies de l'esprit" à ce qui est trop souvent décrit comme une bande de trou du cul ( les elus et ceux qui les soutiennes ). je ne parle que ce que je connais , les espaces ruraux , mais c'est sans doute dans les villes moyennes que peuvent renaitre les pratiques de l'écologie municipales .
d'autant plus que sans revenu garanti l'expérience ne risque pas d'aller très loin et sa mise en place est plus qu'inconfortable .
Le problème de la vie intellectuelle, c'est la difficulté de changer d'idéologie, de paradigme quand tout a changé. C'est la difficulté du socialisme avant Marx. La révolution conservatrice est vide, elle s'est entièrement construite sur la défaite du communisme et l'indigence théorique qui a suivi.
Certes il y a des intérêts de classe malgré la concurrence, comme il y a des intérêts communs, nationaux par exemple, malgré la lutte des classes. Les choses sont complexes et contradictoires. Il y a toujours un moyen de s'entendre, on ne vit pas sur des planètes différentes malgré nos intérêts divergents et notre individualisme !
Il peut y avoir contamination d'alternatives locales qui marchent parce qu'elles n'entrent pas en contradiction avec "le capitalisme" global, au moins dans un premier temps, et seulement à de petits intérêts locaux. Le capitalisme marchand peut même y trouver son profit (les externalités positives) comme les seigneurs tiraient profit des villes franches et du développement de l'artisanat et du commerce qui y fleurissait. Evidemment, rien à faire de vivre en communauté dans son coin. C'est bien le monde qu'il faut changer. Si je crois qu'il peut y avoir une contamination très rapide à l'ère de l'information, c'est que je pense que rien ne résiste à la volonté populaire quand elle s'est fixée sur ce qui règle les tensions entre nouvelles forces productives et anciens rapports sociaux. Je ne crois pas du tout qu'on peut changer les rapports sociaux par décret ni révolution politique, seulement en adaptant la distribution des revenus et les circuits d'échange à la nouvelle donne. Il ne s'agit en aucun cas de supprimer le marché pour se fier à l'Etat ou au "pouvoir populaire" mais de développer le travail autonome. Il faut trouver des procédures plus subtiles qui combinent différentes logiques.
Il y a des propriétaires des moyens de production, des capitalistes, parce que ces moyens de production coûtent cher. Ce n'est pas très différent quand le capitaliste, c'est l'Etat, et ce n'est pas forcément mieux. Ceux qui ont le pouvoir sont une classe à part et un petit nombre de toutes façons, ce n'est en aucun cas "le peuple" qui dirige mais la classe dirigeante même à se prétendre populaire. Il ne sert à rien de supprimer tous les capitalistes, je le répète. Tuez-les, ils reviennent illico, même issus de la masse des opprimés car le problème ne vient pas de l'autre mais du système auquel nous participons, que nous soutenons pour échouer à en concevoir un autre adapté aux bouleversements que nous vivons.
Personne n'est en position décisive (Lagardère doit faire ce qu'on lui dit de faire), sauf peut-être dans le domaine de la pensée justement, de l'écriture, de l'idéologie qui est le lieu du manque désormais. Il est raisonnable de penser que ce ne sont pas les idées qui mènent le monde mais les processus matériels. Cependant, comme la conscience qui est toute dans la question, le caractère déterminant de l'idéologie c'est de manquer à sa fonction, c'est quand ça cloche, que l'idéologie flanche qu'il y a grand besoin d'avoir de bonnes idées et ne pas se contenter des éternelles rengaines, s'aligner sur les faits. Il y a du commun malgré nos divisions. Les sciences manifestent cette vérité partagée qui n'est pas donnée d'avance mais doit s'inventer pas à pas. C'est parce qu'elle est toujours en retard que l'idéologie doit mobiliser notre intelligence collective car nous appartenons au même monde, à la même civilisation, aux mêmes discours - au moins quelques uns, aussi étonnant que cela nous puisse paraître et encore plus pour ceux qui nous prennent pour de pauvres gueux.
Le plus malin c'est bien sûr le plus futé, le plus intelligent, mais c'est aussi celui qui fait le mal, qui ruse, fait preuve de mauvaise foi et de séduction pour tromper l'adversaire ou obtenir des soutiens. Le malin, c'est le stratège, ce n'est pas celui qui dévoile ses plans et parle naïvement. On peut trouver que c'est mal mais c'est lui qui gagne immanquablement. Il ne faut pas croire par exemple que ceux qui dirigent chez les Verts sont les plus gentils des écolos ! Ce ne sont pas les meilleurs qui sont au pouvoir mais ceux qui veulent le plus le pouvoir. Il faut le savoir et en tirer les conséquences. Bien sûr il ne suffit pas d'être malin mais un mouvement intelligent peut tout renverser en quelques semaines, la première condition, ce n'est pas la seule, c'est d'avoir un contenu à opposer au désordre régnant, des revendications concrètes et soutenables.
Evidemment la seule façon de sortir de la servitude, c'est de le faire collectivement, seulement cela ne va pas de soi. Il faut savoir quoi faire, tout est là. On ne sait pas, on le sait de moins en moins car on a appris à nos dépends que ce n'est pas si simple. Nous sommes au défi de trouver mieux et pour cela personne ne nous fait confiance. Le jour où l'on trouvera le ton juste, où le chemin sera clair pour tout le monde, il ne faudra que peu de temps avant que la mobilisation sociale ne l'impose dans les faits. La première condition est d'avoir les idées claires. En me moquant des petits barons, je visais surtout Montaigne qui a signé du nom de son bon ami cette révolte de plume qui prétend que notre servitude est volontaire qui nous est imposée matériellement. On n'a pas tellement le choix, notre liberté n'est pas si grande et dépend de la valeur de nos idées, encore une fois.
La question de l'individu et de la société n'est pas réglée. On reste pris dans l'illusion de l'individu autonome, il est très difficile de se décoller de cette illusion dans le miroir, il faut étudier la sociologie, la philosophie, l'histoire, l'anthropologie. De l'autre côté on ne peut trop valoriser une communauté étouffante. Il faut sauvegarder l'individu et développer son autonomie. La place de l'individu est cruciale, mais pas autant qu'on croit quand on croit qu'on est libre et qu'on peut changer les équilibres politiques ou écologiques par décision individuelle. L'individu est entièrement dépendant de son milieu et il ne peut peser qu'à s'organiser collectivement. Là encore tout dépend de la clarté du but, de la finalité organisatrice.
Sable a raison de souligner comme mes propres propositions ne tiennent pas le coup, et je ne vois rien d'autre que des vieilles lunes, rien n'indique une issue favorable, c'est le moins qu'on puisse dire, mais il y a des surprises parfois...
Tuez les tous :
Que ça soit bien clair, je n'ai JAMAIS appelé à la "disparition voulue" de qui que ce soit. Car d'une part ça change rien (peut être le rapport de force, mais c'est très discutable), et d'autre part les moyens définissent la fin, or le but c'est quand même de sortir de ce systeme mortifère.
Mon propos est de dire que l'on ne se bat pas contre "le capitalisme" ou des "institutions" internationales depersonifiées, mais bien contre des volontés humaines, des personnes, des interets de classe. Le capitalisme n'en est que l'expression théorique, très utile pour savoir comment ça marche, mais j'insiste, il existe des tireurs de ficelles, dont les noms changent parfois mais les rôles jamais. Ma courte experience militante est peut être en cause, mais une des premieres cause de l'apathie générale est (sans parler de la perte des alternatives), il me semble, la sensation que personne ne dirige, que les évenements politiques et économiques sont organisés par le saint esprit. Avec ce sentiment, franchement, comment être autre chose que fataliste ?
"Personne n'est en position décisive" :
Vu comme ça non, mais c'est toujours pareil, essayez de changer les rapports économiques et devant vous tout à coup, il y aura des gens qui prendront des décisions. Et ces personnes sont connus. Un dominant a certes des comportements obligés pour acquérire et conserver sa place, mais à ma connaissance, je ne connais pas de milliardaire qui reflechissent à un monde meilleurs qui lui permette de ne plus être et agir comme il le fait maintenant.
"Il peut y avoir contamination d'alternatives locales qui marchent parce qu'elles n'entrent pas en contradiction avec "le capitalisme" global, au moins dans un premier temps, et seulement à de petits intérêts locaux. Le capitalisme marchand peut même y trouver son profit (les externalités positives) comme les seigneurs tiraient profit des villes franches et du développement de l'artisanat et du commerce qui y fleurissait."
Oui mais voila on retombe dans le travers que je citais dans un précédent poste qui est l'integration au systeme. Une fois integré on n'est non seulement plus dangereux du tout, mais en plus on voudra conserver le systeme puisqu'on est dedans.
Les "villes franches" à ma connaisance se sont développés car le systeme productiviste y était meilleur que chez les barons terriens.
Donc pour se comporter comme une "ville franche" médiévale ou un "comptoir" de la compagnie des Indes il faut fournir des avantages comparatifs au capitalisme. Lesquels ? + de productivité ? Meilleurs tarifs ? Monopole de matières premières ? Si c'est plus productif (au sens bien sur de la surproduction chronique des biens à faible interet humain, propre au capitalisme) pourquoi le capitalisme ne le fait pas déjà ? Où est l'alternative si c'est pour faire pareil ?
J'ai du mal à comprendre, auriez vous un exemple ?
Autonomie :
Il existe un tueur de la notion de l'indivudu autonome dans une société, c'est Bourdieu.
La seule marge, c'est d'être conscient des processus et forces qui nous entourent pour pouvoir mettre en cause les vraies origines de notre condition. Même si l'autonomie intelectuelle acquise par cette methode reste limitée, je n'en vois pas d'autre.
Bien sûr, lorsque je dis "tuez les", c'est une figure de style, une image, je ne suppose pas un véritable appel au meurtre, c'est juste pour dire qu'on ne supprime pas la domination en supprimant les dominants, de même qu'on ne supprime pas la violence en suppriment les violents ! C'est pour montrer la structure sous-jacente. Admettre cela (qu'on ne supprime pas une fonction en supprimant le fonctionnaire qui l'occupe) est de beaucoup de conséquences.
Donc, on ne se bat pas contre des volontés humaines mais contre un système et c'est pour cela qu'il faut construire un système alternatif pas seulement prendre le pouvoir. Le capitalisme, ça existe, contrairement à une abstraction, c'est la détermination de la production par la circulation, ce qui correspond à un moment historique celui des machines et du travail salarié alors qu'on en est aux automatismes et au travail autonome. Il y a un fatalisme du système mais, heureusement les choses changent et on doit changer de système. S'il n'y avait pas la base matérielle, inutile d'y songer. Personne n'est en position décisive (ou tout le monde l'est à un moment ou un autre à une échelle beaucoup plus réduite). Qu'il y ait des milliardaires communistes ou qui luttent contre la richesse ne change rien, cela n'a aucun impact ou presque (Ubuntu!).
Il est certain qu'un système alternatif peut s'intégrer au système existant et le renforcer. On peut penser que ce sera le contraire quand le nouveau système est plus adapté aux nouvelles forces productives. Certes il ne s'agit pas d'abattre d'un seul coup d'un seul un système capitaliste qui fournit toute notre production actuelle, et donc il y aura encore du profit mais la notion de productivité a changé du tout au tout entre le salariat machinique mesuré au temps et la création immatérielle qui est beaucoup plus aléatoire et statistique. Une production immatérielle autonome plus dynamique devrait multiplier les occasions de profit sans doute, ou alors tout simplement la meilleure qualité de vie attirer les meilleurs. Il s'agit bien d'offrir un meilleur milieu au développement de la créativité et de libérer les nouvelles forces productives autonomes. Ce ne sera donc pas du tout pareil mais il ne faut pas s'imaginer le paradis sur terre pour autant !
La sociologie montre abondamment qu'il n'y a presque aucune autonomie réelle (un prénom qu'on croit très original sera donné à de nombreux nouveaux-nés en même temps!). Tout est dans ce presque. L'autonomie vient de la réflexion et de la rationalité, ce n'est pas un caprice aléatoire mais la possibilité de choisir soi-même en fonction de ce qu'on veut et de ce qu'on sait ou de ce qu'on ignore. Le difficile c'est de ne pas se monter la tête sur une société idéale mais de tirer parti des plages de liberté qui existent et d'en conquérir de nouvelles mais il n'y a pas de liberté réelle qui ne s'appuie sur les contraintes du réel.
Je relève, in JeanZin070425 à 21h55
‘’Il faut sauvegarder l'individu et développer son autonomie . . . L'individu est entièrement dépendant de son milieu et il ne peut peser qu'à s'organiser collectivement. ‘’ Hélas !
Nous voilà en pleine contradiction à plusieurs titres :
1° - Comment développer l’autonomie de l’individu. . . qui ne peut peser qu’en s’organisant collectivement ?
2° - Pendant toute ma carrière (de petit cadre, puis par intermittence plus haut), j’ai été constamment doublé par des incompétents dociles qui appliquaient à la lettre des consignes venues de l’organe de décision, niveau décideur ou relayant les ordres du plus haut.
3° - J’ai même vu des illettrés tenir des postes hiérarchiques très haut.
4° - Il m’est même arrivé de découvrir, après coup, qu’un tel était quasiment illettré sans m’en être rendu compte alors qu’il était un de mes proche collaborateur !
5° - Par contre, il m’est souvent arrivé d’être écarté du pouvoir à cause de ma maladive & intempestive sensibilité aux injustices.*
6° - Les ‘’faibles’’ rèvent de justice
7° - Et les forts, prêts à tuer père & mère pour réussir, sont choisis par les tenants du pouvoir, ou ceux qui vont le conquérir.
8° – Un bon exemple de tout cela se trouve dans l’article du NO de cette semaine concernant le vote BHL/Glucksmann & leurs arguments défendant bec et ongles toutes les positions de leur favori, même celles qui sont les plus inconciliables avec ce qu’ils ont préconisé depuis toujours !
9° - D’autre part, il faut de toute urgence définir des règles mondiales de survie incluant les droits des peuples premiers.
NB : *Mais j’ai fait partir de la classe la plus creuse de l’après guerre de 14 & élévé dans la culture du travail, par un grand père, micro self made man, ayant travaillé jusqu’à sa mort à 89 ans.
Nous vivons effectivement dans la contradiction, c'est ce qui fait la difficulté, de même que la technique est à la fois la solution et le problème, la liberté des uns peut être la domination des autres, l'homo sapiens est aussi l'homo demens, il n'y a d'esclave qu'un homme qui est libre, il n'y a de bêtise triomphante que dans une société intelligente. Pour les impasses de la hiérarchies, voir le principe de Peter toujours d'actualité : "Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence" !
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