 La situation est étrange avec à la fois l'impression que tout s'écroule de partout et que rien ne bouge, comme englués dans un passé immobile en même temps que passent devant nous des trains à grand vitesse. Il semble bien inutile de continuer à écrire sur le sujet tant on pourrait ressortir d'anciens billets sur la crise pour décrire notre présent où rien n'a été résolu, seul a été évité - ou reporté - l'effondrement général mais avec pour résultat de l'éterniser. Chacun peut constater le prix exorbitant payé par les populations les plus fragiles, à cause d'obstinations dogmatiques surannées, condamnées même par le FMI et les USA, ainsi que le caractère irréel des discours tenus, sans qu'il semble qu'on ne puisse rien y faire...
La situation est étrange avec à la fois l'impression que tout s'écroule de partout et que rien ne bouge, comme englués dans un passé immobile en même temps que passent devant nous des trains à grand vitesse. Il semble bien inutile de continuer à écrire sur le sujet tant on pourrait ressortir d'anciens billets sur la crise pour décrire notre présent où rien n'a été résolu, seul a été évité - ou reporté - l'effondrement général mais avec pour résultat de l'éterniser. Chacun peut constater le prix exorbitant payé par les populations les plus fragiles, à cause d'obstinations dogmatiques surannées, condamnées même par le FMI et les USA, ainsi que le caractère irréel des discours tenus, sans qu'il semble qu'on ne puisse rien y faire...
C'est peut-être pour cela qu'on n'entend pas plus parler de ce qui se présente pourtant comme le plus grand défi à l'Europe et à l'Allemagne depuis les pétards mouillés de Matteo Renzi et Hollande. On ne semble pas croire qu'il sera impossible d'acheter à coups de millions une vingtaine de députés pour éviter des élections ! Et si le 29 décembre le compte n'y est toujours pas, que des élections sont inévitables, une victoire de Syriza reste inimaginable. Et pourtant c'est, à l'heure actuelle le plus probable et ce qui pourrait changer complètement les perspectives de l'année à venir, mais dans quel sens ? Tout est là. Dislocation de l'Europe ou son renforcement ? L'hypothèse que cela se passe bien n'est certes pas la plus plausible mais comme toujours qu'il ne se passe rien alors qu'à l'évidence, au point où certains pays sont étranglés, il faudra bien que ça pète un jour ou l'autre !
On est sur le fil et plus le temps passe et plus la situation est tendue. Le caractère atone de l'économie malgré les injections massives de liquidités et l'extension de la précarité témoignent de l'impasse des politiques suivies et, sans doute, de l'impossibilité d'éviter de passer périodiquement par de grandes destructions pour repartir sur des bases plus saines. Les lourdeurs sociologiques sont trop lourdes sinon pour permettre leur remise en cause. Il y a plus de 4 ans déjà que je faisais le constat de l'impossibilité de sortir de la nasse et se protéger de la finance sans l'intervention des peuples. Des mouvements sociaux de grande ampleur n'ont pas réussi jusqu'ici à troubler le jeu mais pourraient finir à la longue par se traduire dans les urnes - que ce soit du mauvais côté, celui de l'extrême-droite montante ou celui de la gauche radicale, d'une façon ou d'une autre, il faut que ça pète !
Rien n'est moins sûr encore mais la patience des Grecs et des Espagnols, qui a été si étonnante, semble bien avoir été poussée à bout. Même avec 25% de chômeurs, il se trouvait encore récemment une majorité pour soutenir des politiques imposées et contre-productives. Tout le monde n'en souffre pas autant et les risques sont si grands que les électeurs peuvent reculer une nouvelle fois car il s'agit bien d'aller au clash, notamment avec les Allemands - qui font d'ailleurs monter une coalition contre eux. Il ne manque pas non plus de Français pour vouloir bouffer du Boche ! Ce n'est pas qu'on n'ait pas le même dogmatisme en France, avec Trichet par exemple mais ce n'est plus lui qui tient les cordons de la bourse. Il y a des moments où l'exaspération est à son comble et, l'esprit brouillé par le ressentiment, on partirait facilement en guerre la fleur au fusil. Le prix payé peut en être véritablement incommensurable mais, peu importe, à un moment, on ne tient plus, il faut que ça pète !
Incontestablement, ce ne serait pas du tout raisonnable d'en venir à ces extrémités mais il n'est pas plus raisonnable de continuer comme ça. L'alternative serait bien sûr d'être assez intelligents pour éviter l'affrontement avec tous les risques de dislocation de l'Europe et de ruine de l'économie, mais ça, l'intelligence, cela ne pèse pas lourd face aux intérêts ou rapports de force et on ne la trouve certes pas beaucoup en politique, pas plus en Allemagne, englués dans leur sentiment de supériorité et persuadés d'être dans le vrai à produire tant de misère, y compris chez eux, avec une si courte vue. Mais qui veut d'une vérité qui dérange ses affaires et déçoit ses espoirs? Les dominants ont toujours de bonnes justifications, jusqu'au jour où ça pète !
Pour nombre de vies brisées, plutôt précipiter la catastrophe qu'un supplice sans fin ! Que cela vienne de la Grèce serait une grande chance, le plus logique et favorable pour ne pas tomber dans des régimes autoritaires mais il faut être conscient que cela pourrait produire une bonne panique et que leur échec programmé dans ce contexte pourrait avoir des conséquences désastreuses. La suite des événements est effectivement imprévisible d'avoir osé poser un acte de rupture qui peut aussi bien être positif, provoquant une conversion à une plus grande solidarité européenne, ou provoquer un éclatement catastrophique qui ne sera pas sans effets sur notre vie. Si on savait à l'avance... mais la vie est un pari risqué et souvent perdu. Le résultat de l'expérience est attendu avec anxiété mais le risque est tel, que le plus probable reste de reculer devant sa propre audace, ne pas pouvoir aller jusqu'au bout. Ce serait alors avouer définitivement l'impuissance du politique, l'impossibilité de toute rupture désormais dans ce monde globalisé, avec le risque que la volonté obstinée de rupture vienne de l'autre côté...
Pour l'instant, tout cela est encore de la pure science-fiction.
 
					 
               
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