Pour une refondation de la gauche écologiste

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Le vote utile n'aura pas été assez massif pour dépasser l'extrême-droite et nous éviter le risque bien réel de sa victoire au deuxième tour. On peut craindre cependant, qu'en ignorant ce qui a donné à Mélenchon l'essentiel des votes de gauche au détriment des autres candidats, il s'en attribue tous les mérites. Pourtant rien ne serait pire que de laisser "La France Insoumise" devenir le parti hégémonique à gauche, la cantonnant à un rôle contestataire.

L'effondrement du Parti Socialiste et la difficulté des écologistes à convaincre pourraient au contraire donner lieu à la création d'un nouveau mouvement écologiste de gauche, ni libéral ni populiste, regroupant les écologistes et la social-démocratie, sur les ruines de leurs organisations, non pas derrière un leader à l'ancienne mais ancrée dans les territoires, s'appuyant sur les élus locaux pour un développement local et humain.

Evidemment toute la difficulté serait de faire admettre que la tentation populiste, qui n'a rien de neuf, était non seulement une impasse mais qu'elle participe à la légitimation des populistes d'extrême-droite et des pouvoirs forts censés incarner un prétendu peuple unifié (identitaire).

Il ne sert à rien de rêver dans notre situation dramatique (entre réchauffement, guerre, fascistes) mais, plutôt que de vouloir tirer toute la couverture à soi et en tirer tous les bénéfices, ce serait un véritable renouveau que, au nom du score obtenu de toutes les gauches, dans la perspective des législatives, LFI organise dès l'entre-deux tours, la fusion des anciens partis de gauche avec tous leurs élus locaux, leurs diversités et tendances (une sorte de cartel des gauches) ? Cela paraît sans doute utopique mais ce ne serait pas la première fois que l'opposition arrive à s'unifier pour se renforcer.

Si Jean-Luc Mélenchon prend sa retraite, comme il prétend vouloir le faire, ce serait d'ailleurs indispensable tant son mouvement "gazeux" ne tient qu'à sa personne. Sinon la recomposition ne se fera qu'après son effondrement...

Ce regroupement ne peut se limiter au recyclage des vieilles gauches qui montrent leur déclin partout ou presque et n'ont pas su se renouveler, n'intégrant que difficilement et bien tardivement l'écologie des communs, devenue centrale et qui se substitue au socialisme industriel (ou le prolonge). Si l'écologie est l'avenir de la gauche et la priorité de la jeunesse, on peut quand même trouver étonnant que le parti écologiste ait si peu de voix. Il faut en reconnaître l'échec, non pas du tout en renonçant à l'écologie mais en faisant plus efficacement de la politique. En partant de si bas, il ne peut être que bénéfique d'intégrer une gauche plurielle, de même que les anciens "socialistes" ne pourront que gagner à rejoindre les écologistes historiques. La crainte que les écologistes soient noyés par des politiques productivistes s'amenuise avec le temps et la conversion d'une large majorité aux nécessités écologiques.

Tout ceci dit en l'air, avec bien peu de chance d'être entendu des uns comme des autres, simple réflexion à chaud sur l'échec de la gauche et des écologistes quand ils sont séparés. Toutes sortes d'intérêts ou de catastrophes extérieures, d'égoïsme de parti, d'extension de la guerre ou de crises systémiques peuvent mettre un terme à l'espoir de s'en sortir mais, en attendant, en dépit de l'étendue de la défaite, il faut se persuader qu'on n'a pas dit notre dernier mot.

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20 réflexions au sujet de “Pour une refondation de la gauche écologiste”

  1. Je n'ai pas été convaincu par les propositions du parti écologiste. J'ai vraiment l'impression que désormais l'approche qu'il soutient est celle de la conservation coûte que coûte du système actuel, avec une surcouche de licences sur un certain nombre d'activités... ce qui en fait aurait pour conséquence de renforcer le capitalisme et n'aurait sans doute pas l'impact environnemental prévu. C'est peut-être une incompréhension de ma part, mais j'ai l'impression que l'écologie a reculé au profit d'un naturalisme de droite, d'un mépris de classe. Je n'ai plus confiance dans ce parti qui me semble s'inscrire dans une dérive autoritaire... qui est peut-être dominante dans le pays, je ne sais pas.

    Ma lecture personnelle du scrutin c'est qu'il y aurait une place pour une vraie candidature ruraliste. Lassalle est sympathique, propose un ton qui a des accents républicains historiques, mais ne peut pas être rassembleur, trop éloigné du conformisme médiatique face à Zemmour et Le Pen qui, à mon avis, siphonnent cet électorat qui pourrait être moins convaincu qu'on ne le croit. Au regard de la carte de cette élection, j'ai l'impression notamment que le vote Zemmour est un grand malentendu (hyper urbain et ultra hiérarchique). Encore une fois je suis peut-être à côté de la plaque.

    En revanche je trouve que Macron nous donne peut-être la chance d'éclaircir un peu les choses en réussissant à rassembler cet UMPS très large dans le personnel politique. Pour l'instant hélas cet éclaircissement ne permet pas de faire ressortir de véritables clivages. Notamment ni Mélenchon ni Le Pen ne semblent concevoir la stricte égalité entre la délocalisation et la centralisation des moyens de production que représente l'industrie : prônant alors le programme incohérent de relocalisation de l'industrie. Le discours d'Arthaud était intéressant lui aussi, évoquant les opportunités de restructuration de la société à l'échelle locale, mais hélas le sous-entendu était que cela passerait par les syndicats dont la structure interne est exactement la même que celle de toute la société à toutes les échelles. Les alternatives proposées ne sont que marginales, et comme souvent dans ces cas-là réussissent à coaliser les énergies à la mesure de l’innocuité systémique qu'elles représentent : les gens seraient plus énergiques à s'étriper pour savoir si il faut interdire aux gauchers ou aux droitiers d'avoir un téléphone portable que pour n'importe quelle question de fond.

    Pour moi toutes les opportunités sont désormais devant nous, mais nous voulons faire semblant de pouvoir croire que la promesse de la Fin de l'Histoire des années 90 tient toujours. Seul un accident peut nous faire bouger, une décision qui nous semblerait anodine et qui entraînerait de nouvelles attitudes et nouveaux comportements ayant des impacts sur nos structures sociales et dépassant le contrôle des autorités de contrôle. Il pourrait bien entendu y avoir des accidents très problématiques, entraînant une convocation de tous nos moyens de destruction pour essayer de faire plier la réalité à notre volonté, pouvant aller jusqu'à la destructions du monde... une sorte d'embrasement terroriste à toutes les échelles de la population à force de subir des injonctions paradoxales (les islamistes fédèrent autour de la virilité, il y a d'autres tensions qui pourront être reprises par d'autres). Je ne sais pas si c'est une bonne chose que nous n’ayons pas dit notre dernier mot, tant j'ai l'impression que nous ne sommes capables que de dire des imbécilités... je nous sens tous complètement dépassés.

  2. L'écologie est parfois vue comme un repoussoir, car trop loin des préoccupations quotidiennes des gens.

    Questions :
    Pensez vous que les gens déclassés peuvent s'engager sur des problématiques multidécennales quand la fin de mois arrive ?

    Comment faire passer l'idée de la sobriété auprès de ces personnes qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts ?

    Pensez vous que l'écologie peut rassembler des jeunes avec des profils différents comme décrits dans ce rapport ?
    https://www.institutmontaigne.org/publications/une-jeunesse-plurielle-enquete-aupres-des-18-24-ans

  3. Franchement je ne comprends pas ces histoires de "refondation"… Tous les 5 ans il faut refonder. Et si au contraire on acceptait la continuation de ce qui se met en place petit à petit (parti de gauche puis front de gauche puis LFI c'est quand même plusieurs années de travail non?). Vous critiquez les coups de mentons et l'illusion de la volonté mais vous voulez refonder…
    Sur la chaine Blast ce dimanche soir Filoche a dit un truc simple : il faut mettre au point des candidatures uniques à gauche dans les 500 circonscriptions pour les législatives, les chefs doivent se parler et Mélenchon doit remiser sa fierté (sa pureté) comme les autres, parce que la gauche est minoritaire. "Arrêter de s'envoyer des courriers, discuter en face-à-face" dit-il.
    Gauche minoritaire parce que les mentalités sont à droites qui s'ignorent, même si le sens de l'entraide est probablement chez beaucoup (les GJ le montrent quoique très divisés?).
    Minoritaire aussi parce que le sentiment de traitrise et de mensonge va comme définition du socialisme dans beaucoup de têtes (discours faux et laxiste, dangereux, mes vieux parents votent à droite, je sais bien que c'est ce qu'ils pensent, cela va avec une méfiance des soixante-huitards).

    L'écologie souffre de sa maléabilité vis-à-vis de toutes les sensibilités politiques (de la même manière que la nouvelle droite a fondé son propre discours sur la différence et contre l'universel), qui plus est l'écologie se présente comme un renouvellement possible (une continuation) du capitalisme. À quoi bon dire "écologie" pour parler d'égalité et de justice? Le mot est abstrait car il renvoie à un corpus scientifique et "philo-po", voire fondamentalement anti-capitaliste sinon anti-industriel (même carrément je dirai).
    Des mouvements (marginaux mais persistants) marxistes-lémnistes font leur commerce d'une contestation de l'écologisme à laquelle ils opposent une écologie réelle (agroécologie du monde soviétique-cubain), justement opposés à l'anti-productivisme. Ces mouvements parle du sol comme d'une usine, c'est à dire d'un paysage qu'il faut travailler, faire fructifier sans intrant de synthèse (de ce point de vue ils sont raison, Guillaume Suing notamment). Faut-il en arriver là dans la refondation? Car ces mêmes mouvements, pris dans un fantasme très "années 50", vont jusqu'à préférer (désirer?) l'alliance objective avec la vieille droite à papa. On trouve bizarrement ces positions également chez Idriss Aberkane qui prétend qu'un compromis entre ennemis est souhaitable (alliance le pen-mélenchon entre les 2 tours, bon c'est du spectacle mais les idées font leur chemin à nos dépends), même Belhaj Kacem dit depuis maintenant plusieurs années qu'il préfère discuter avec des extrêmes droites de comptoir qu'avec des extrêmes gauches de salon. Il y a comme un vieux fond "rouge-brun", anti-wokiste mais qui désire qd même "canceller" 68 sous prétexte de libéral-libertaire (non sans arguments!), sacré paradoxe! Corcuff a analysé tout ça dans "la grande confusion" (entretien intéressant dans thinkerview, pas lu le livre).
    À cela s'ajoute l'idée d'un extrême centre (droitisé) qui est extrémiste parce qu'en position de domination absolue sur les nécessités immédiates comme sur l'argumentaire (la compétition internationale). Les grands médias ne sont absolument pas indépendant de cet argumentaire.
    Sur ce même blog a souvent été avancée l'idée que c'est ce centre qui est dans l'utopie totale, cependant que c'est lui qui réalise tout de même les choses.

    Même l'idée de démocratie est mise à mal (internet et les réseaux sociaux court-circuitent, empêchent la temporisation, amènent irrémédiablement de par la logique de concurrence à une manipulation permanente, nous ne sommes plus en démocratie d'après Fabrice Epelboin interviewé par Berruyer). Comme dit içi également la "démocratisation" reste encore à l'honneur, comme tendance souhaitable dans les productions qui nous concernent directement, bon…

    Je rejoins la conclusion de Ropib, je me sens dépassé, en même temps que voyant clairement des mouvements "incohabitables" se mettre en place (l'exigence écologique est inconciliable avec le pouvoir d'achat industriel).

    @ sylvain :
    - la problématique du multidécennal n'existe pas, c'est abstrait pour la vie immédiate, seul le local existe, il en est la réponse non?
    - c'est quoi être sobre? (transport? achat de produits neufs?)
    - sur les jeunes : j'ai beauccoup changé entre mon adolescence, mes études supérieures puis le début d'une vie presque autonome, en 10-12 ans au moins 3 bonhommes différents…

    Désolé si tout est mélangé et d'importances très différentes.

  4. Le risque de la victoire de Lepen semble réel cette fois -ci. Contrairement à 2017 où je m'étais abstenu, je vais peut être devoir me résoudre à voter Macron.

    L'électorat de gauche est frustré et floué une deuxième fois (au moins, si je ne prends pas en compte la trahison du PS, qui a aussi contribué à la montée du RN).

    La cécité des partis de gauche, qui pourtant devaient voir le danger, est atterrante. Des irresponsables (notamment le PCF).

    • Il peut y avoir bien des événements encore, des bourdes, des révélations, des faits divers mais à ce jour l'écart se creuse plutôt. Je préfère en tout cas m'abstenir de parler de l'élection étant persuadé qu'on ne peut compter sur notre intelligence (sur nos intérêts plutôt), mon article, qui s'est écrit tout seul en mode automatique, est lui-même assez stupide de parler de ce qui ne se fera pas (aucun ne voudra perdre son identité).

      Reste qu'il est tout-à-fait possible que les nationalistes arrivent au pouvoir, d'autant plus si les sondages semblent assurer la victoire des libéraux, et je peux témoigner que je n'arrive pas à me décider à voter autre chose que blanc bien que je reconnaisse que ce ne soit pas raisonnable. Cela ne préjuge pas de ce que je ferai mais participe de l'ambiance actuelle et d'une situation vraiment très mauvaise sur tous les plans.

      • Pas moyen de me décider non plus, pour la première fois de ma vie, et ce n'est pas raisonnable en effet!
        Au rayon des regrets, le peu de soutien à la politique agroécologique de Le Foll. J'ai cru un moment que nous pourrions peut-être unir nos forces, nos richesses et notre culture au sein d'un ministère de la bonne bouffe capable de faire consensus, mais non.
        http://solidariteliberale.hautetfort.com/archive/2014/01/10/est-ce-que-le-ministere-de-la-bonne-bouffe-est-lance-5267961.html

        • Emmanuel Todd fait part de son intuition que nous partagerons assez facilement : plus on dit aux gens qu'il ne faut pas voter le pen plus c'est elle qui va passer. Le reste de ses analyses me semble un peu confus (fatigué Todd?)
          Personnellement j'ai calculé un "taux poulet", c'est le taux de réalisation du sondage pris dans sa tendance générale les 7 derniers jours avant l'élection (travail effectué à partir de 2002 et en tenant 2017 comme un hold-up à exclure de l'analyse). J'obtiens 0,912, ce qui veut dire que si Macron est annoncé inférieur à 54,4% (sic pour la virgule!) c'est Le Pen qui passe, eh bien je n'ai pas vérifié en comparant avec le référendum sur le TE en 2005 comme nous le suggère Todd, mais je crois qu'on est pas loin. Le taux poulet vise à casser les failles du raisonnement par induction.
          Je vous prie de bien vouloir m'excuser de rigoler avec tout ça. Je suis moi-même hésitant, on se fait entuber gros et on a besoin de s'exprimer…

          • 2005, référendum TCE
            Pour 45,32%
            Contre 54,68%
            Mais les sondages prévoyaient déjà l'inversion de tendance 40 jours avant… N'importe quoi Todd.
            Mon "taux poulet" reste intéressant, en hommage à Russel.
            Désolé encore.

    • Continuer de faire ce qu'ils font ? Alimenter en information les pro-russes de chez nous, nostalgiques du soviétisme, informations qui visent à diaboliser macron, biden & Cie (pas complétement à tort d'ailleurs) et faire monter cette idée d'un compromis gaullo-communiste souhaitable (fantasme des années 50 dont je parlais dans un précédent post)? Faire apparaitre Le Pen comme une bonne vieille communiste franchouille tendance Roussel.

      • Ouch! Vous y allez fort. Je ne veux pas allez plus loin dans l'exercice de prospective catastrophique, les idées ne manquent pas, il est inutile d'alimenter non?
        Espérons juste que Le Pen soit nulle, ou sorte une énormité comme vous le disiez avant. Mais "en même temps" (si j'ose dire) si Macron paraissait en grand danger cela pourrait aussi marcher (tout le monde volant à son secours, par magnanimité, ce à quoi peut-être je vais me résoudre pour nous sauver nous-même). J'ai entendu sur médiapart, plutôt sur le ton de la blague (usul), que les incohérences de Macron seraient volontaires pour paraitre fragile, mais ça reste du billard à trois bandes (conseillé par mckinsey :)).

      • Je précise à propos de la fragilité : ce qui fait très peur pour le débat c'est justement l'arrogance de macron, l'air de supériorité calme, la manipulation permanente des mots dans une dialectique en direct live qui tourne à vide et qui montre juste sa faculté de tenir une assemblée par le langage (psychopathe de la discussion?). L'impression qu'un super emmêlement de pinceau, sorte d'effondrement et d'entêtement à la fois, menace macron. Comme dit un article dans lundi matin ce jour, le projet de macron c'est lui-même.
        Enfin je me corrige : si jamais je vote psychopathe je ne vais pas "nous sauver", je vais juste avoir moins mauvaise conscience dans le cas du pire, ce que c'est bête.
        C'est pire au cube contre pire au carré. "Nous n'avons pas de choix", pour détourner un de vos mantras.

      • Je précise qd même : l'arrogance de macron pendant le débat pourrait le perdre, l'air de supériorité calme, la manipulation du langage, dialectique constante en direct live, et je te retourne comme-çi, comme ça, psychopathe de la discussion, un texte dans lundi matin (tancrède rivière) exprime bien cette idée de language constamment détourné, au point que le seul projet décrit c'est la propre personne de macron, "mon projet c'est moi". Beaucoup de gens ne vont pas supporter ces bobards qq jours de plus et peut-être infliger la claque au maitre de bonneteau…

        Ceci dit drôle de jeu que joue mélenchon dans sa déclaration toute fraiche : il appelle les français à l'élire comme 1er ministre, ma 1ère impression c'est que c'est le coup de trop, il n'arrive pas à lacher l'affaire et fait de lui le président élu par les législatives et prétend finalement pouvoir gouverner aussi bien avec M qu'avec LP (disons contre eux), mon intuition ne me dit rien qui vaille, ça peut jouer total en faveur de LP (compromis gaullo-comm.) sans pour autant avoir Mélenchon derrière, et même je dirais : pas du tout derrière. Ce n'est pas une refondation ni une reconfiguration pragmatique, c'est encore "tous avec moi ou rien".

        • Oui, je me suis répété. Lire ses commentaires après-coup laisse toujours un sentiment de ridicule!
          Réflexions personnelles : la conférence de JLM hier soir 21 avril donne plus de sens à l'intervention télévisée du 19, mais on croit comprendre tt de même que les candidatures uniques aux législatives devront être un ralliement complet au programme de l'UP, seules des améliorations étant acceptées voire encouragées.
          Le pb c'est que l'attraction du personnage JLM pour les présidentielles ne jouera pas de la même façon avec des acteurs locaux qui s'engageraient dans ce mouvement. On évalue pas de la même façon la probité et l'honnêteté des élus "centristes" par exemple, ou de droite classique (qui retrouvent en qq sorte les couleurs du "bon sens" et du raisonnable à l'échelle locale).
          Je subodore que c'est l'entourage de JLM qui est très demandeur également de son maintien pour quelques temps encore dans la bataille électorale. Il faut dire que "Faites mieux" avait un peu de la fière provocation intimidante.

          Il y a peut-être un peu de refondation qd même…

    • Moi, j'ai voté blanc mais ne suis pas sûr qu'il faut le crier sur les toits car j'avais quand même très peur que les nationalistes gagnent malgré les sondages sans lesquels je n'aurais pas osé cette indifférence peu raisonnable, simple témoignage de mauvaise humeur devant le faux savoir et la bêtise savante. Au village, aller voter est l'occasion de voir les voisins, mieux vaut voter blanc que s'abstenir.

      Macron a quand même fait un assez bon score, il y a des gens plus raisonnables que nous et qui savent mieux défendre leurs intérêts. Ce que j'en pense ne compte guère.

  5. Voter blanc m'a soulagé d'un poids. Une fois que c'était fait j'attendais les résultats plus sereinement. L'abstention m'aurait été insupportable si LP avait été élue. C'est con car le calcul est exactement le même, mais c'est un engagement dans le rituel du vote.
    Un copain m'a dit qu'il avait voté LP pour faire barrage à M (ça m'a scié et en même temps je suis resté étonnement calme), pendant que sa fille votait M pour faire barrage à LP et que son fils s'abstenait. La situation des affects est très fragile, mais peut-être en a t'il toujours été ainsi?
    Je ne crois pas du tout que le vote pour M était plus raisonnable, la casse va continuer et le problème se reposera très vite, sans pour autant que la vieille france à papa soit désirable.
    J'ai lu sur un site communiste (ANC) que M avait été mal élu avec 22% des inscrits (si l'on enlève le vote barrage estimé par les sondeurs). On peut tout interpréter grace aux chiffres…
    Sinon, à écouter les prises de parole ça et là il me parait évident que les législatives se présentent par les pieds – c'est plus fort qu'eux.

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