Royale !

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Ségolène La victoire est royale. La clameur s'élève pour saluer la nouvelle, le bonheur des foules est communicatif. On voudrait y croire comme au Père Noël ! Et si on en avait pris pour 10 ans, ou même plus ? A considérer la situation froidement, il n'y aurait que des raisons de s'en réjouir, car il n'y a aucune alternative qui ne soit pire ! Qu'est-ce donc qui me fait avoir envie de fuir, de partir en courant ou plutôt de me retirer sur la pointe des pieds, de laisser les enfants s'amuser dans un décor figé de valeurs surannées...

C'est le mouvement du balancier mais où sont donc passés les libertaires ? Sont-ils tous morts, malades, vaincus ? Occupés plutôt à leurs chimères, à des souvenirs purement imaginaires et se trouvant fort dépourvus devant le retournement de situation, eux qui se croyaient dans le vent de l'histoire comme s'il n'y avait plus qu'à se laisser porter par le grand mouvement de libération. C'est la défaite en rase campagne! Il faudra être un peu plus sérieux dans la défense de nos libertés, le retour de bâton était plus que mérité. Fini de rire ! En fait, ce n'est pas seulement la mort de la liberté de ton, la fin des sans-culottes, le retour d'un pouvoir royal qui se veut bienveillant, c'est aussi à coup sûr la mort de la gauche de la gauche qui aurait pu en profiter mais ne résistera pas au raz de marée. Ce qui est une bonne chose d'ailleurs car elle a montré son impuissance et ses divisions. Cela l'obligera à se recomposer, à se refonder sur de meilleures bases, plus adaptées à notre temps, à notre entrée dans l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain.

Il y a beaucoup de bien à dire de Ségolène Royal et d'abord qu'elle semble la seule à pouvoir battre Sarkozy même si rien n'est moins sûr, les autres auraient fait un score plus calamiteux encore de toute façon. C'est presque une raison suffisante mais il y en a bien d'autres. De représenter le changement, le changement de génération au moins (c'est ma génération qui arrive au pouvoir). On peut la créditer aussi de renouer avec le caractère mystique du pouvoir et de sa popularité, surtout de défendre la démocratie participative et vouloir sortir des schémas d'une gauche archaïque. Last, but not least, le fait d'être une femme revêt une grande portée comme on le souligne lourdement, aspiration au matriarcat qui serait en conformité avec le fait que les enfants portent maintenant le nom de la mère. Cela fait tout de même beaucoup de raisons de ne pas pouvoir gâcher ses chances, de faire allégeance et de rendre les armes.

Cela n'oblige pas à nourrir le mythe, la démagogie, le culte de la personnalité et n'empêche pas de pouvoir formuler ses critiques, de faire état en premier lieu de l'étonnement d'un glissement vers une conception du pouvoir qui n'est plus du tout celle de la gauche révolutionnaire. Cette démocratie des sondages est dangereuse et la capacité de Ségolène Royal de rassembler la gauche n'a rien d'évident (mais elle va mordre sur la droite), ni sa capacité à gagner l'élection (elle a pas mal de faiblesses mais maintenant on n'a plus d'autre choix en tout cas!). Il est difficile de savoir comment elle gouvernera, son programme est vide, mais elle constitue incontestablement la droite du Parti Socialiste et assume une fonction d'autorité régressive (sans doute nécessaire). Difficile de trouver désirable cet avenir qu'on nous prépare, le facteur décisif c'est de toutes façons la réaction populaire. Sinon, comme à toutes les élections, c'est la foire aux illusions qui recouvre les problèmes bien réels et leur difficile solution. Qu'y faire ? On n'est pas obligé d'y participer, tout au moins.

Il est amusant de voir comme l'ampleur de la victoire fait croire que c'est déjà gagné, que le moment est historique alors que tout cela pourrait tourner court très vite. Ne serait-ce qu'à lasser d'avoir donné trop tôt un résultat que les électeurs voudront peut-être changer au dernier moment. Rien de plus éphémère que les modes. Tout cela passera peut-être aux oubliettes de l'histoire comme pour Balladur. Cependant, un des éléments qui pourrait assurer la victoire est plus qu'embarrassant car il est peu probable qu'une sorte de restauration royale ne se joue pas à l'occasion de cette élection. Le nom propre a son propre poids symbolique, initiant un retour du refoulé qui est surtout un retour en arrière et qui n'augure rien de bon, même s'il ne faut pas gonfler l'affaire et que cela peut être amusant un temps de revenir au temps passé...

Le sacre de Ségolène Royal est donc ambigu, très loin de donner entière satisfaction, c'est le moins que l'on puisse dire ! Lourd de déceptions. Cependant, l'histoire ne se trompe jamais, elle manifeste les forces en présence et les dynamiques sociales qui évoluent avec le temps. Le règne Royal aura une fin et cela clarifiera les enjeux sans doute. Après l'état de grâce qui peut durer quelque temps il devrait y avoir de nouveaux mouvements sociaux qui seront sûrement très intéressants, en attendant il ne devrait pas se passer grand chose, hélas ! Sinon, parmi les effets collatéraux immédiats, on peut prédire que les Verts vont faire un score ridicule au point qu'ils pourraient être amenés à des remises en question salutaires (je suis un incorrigible optimiste!). La gauche de la gauche devrait logiquement exploser d'avoir voulu se faire trop grosse, à se croire les vainqueurs du référendum sur la constitution européenne !

Bien sûr, tout cela n'est que spéculations, l'impression du moment, trop loin de l'échéance : il se passera bien des choses d'ici là et bien malin qui peut prédire l'avenir. On peut du moins voir émerger un possible avenir et s'interroger sur le désir et les craintes qu'il suscite en nous. Il ne faut pas vouloir en faire trop mais, tout de même, sans que nous le sachions, pendant notre sommeil, une reine nous a été donnée, rayonnante et prête à nous aimer, ce n'est pas rien ! C'est un fait plus que surprenant dans notre République hi-tech, même si on ne sait pas encore si elle va régner, ni combien de temps...

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29 réflexions au sujet de “Royale !”

  1. en ce qui me concerne absolument rien de réjouissant dans cette élection d'une royale de droite néolibérale et qui n'est que du vent médiatique, de voir les pouvoirs libéraux vérouiller à tel point le politique est totalement désespérant, il n'est pas encore temps d'aller voter mais une chose est sure mon abstention ou mon vote blanc sera certain.
    je ne me réjouis aucunement que la tentative de création d'un nouveau parti de gauche antilibéral ait tant de mal à se créer. l'avenir est très sombre et cette nouvelle "royauté" me fait craindre le pire. la soeur jumelle de sarko n'est pas un bon signe pour ce pauvre pays qui fait que les sondages et les médias décident et que le peuple sait pertinemment qu'il n'est absolument pas écouté.

  2. C'est parce que je ne crois pas du tout aux sondages que je pense que Ségolène est loin d'être la seule à pouvoir battre Nicolas Sarkozy. je pense que ce dernier, en rassemblant tellement contre lui, perdra face à n'importe quel candidat de gauche, de droite ou du centre.

    Le seul point positif de cette candidature socialiste: le renouvellement.

    De mon côté j'attends toujours un candidat uni à gauche, de préférence choisi par tirage au sort. Cela me semble la méthode la plus équilibrée.

    Sinon je crois que je finirai par voter Bayrou. Son point de vue sur le paysage médiatique français est plus que pertinent. Et finalement, pour le moment, c'est la seule alternative crédible.

    Il est peut-être même plus progressiste que Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy parce qu'il est le seul des trois à avoir appuyé une résolution de l'ONU contre l'homophobie (source: canard du 15 novembre 2006).

  3. désolé de ne pas partager ton entousiasme sur bayron dont la sénilité est plus qu'avancée , en revenche tu as peut-être raison sur un point , le renouvellement : le choix par le système médiatico parlementaire d'une femme plutôt jeune et joli qui manifeste des qualité contradictoires ( comme dans feu sous la glace de hitchkock) et c'est peut-être le signe d'une décomposition finale de ce système , l'ultime façon de se prouver qu'il est n'est pas encore mort. la lune de miel pourrait se prolonger et si elle est élu il ne faut pas attendre de mobilisation avant septembre 2007. reste à savoir si cette mise en scène de renaissance du politique et de rupture suffira à contenir le désir d'ivestissement de la chose publique des gens , où si la simulation ( de l'activité politique en votant pour l'un ou l'autre sans rien y comprendre)pourra encore continuer . pour ma part je considère que ce n'est pas un tour de passe passe médiatico-parlementaire qui pourra refonder la démocratie et la politique mais bien une révolution dont le non au référundum européen la crise des banlieues et le mouvement anti cpe ont été des signes annonciateurs .
    si on regarde ses quelques déclarations (: que ce soit sur les grandes figures de la sociale démocratie où tel une idiote elle était incapable d'aligner deux phrase qui face illusion , ou sa promesse d'un CDI pour tous ( sachez que le père noël est une ordure ) , ou enfin ses propostions sur la restauration de l'autorité qui plaisent évidemment au classes populaires et à l'electorat féminin de droite )elle semble vouloir apporter solution à l'éternelle problème qui est comment faire travailler les pauvres quand l'illussion à déçu et la force s'est défaite : elle semble restaurer à elle seul les 2 qualités , c'est peut-être ça sa magie .
    qu'on en prenne pour dix ans ou plus je ne crois pas , car son côté autoritaire bien réel pour bien lui jouer des tours et plus vite qu'on ne croit . et pour la gauche de la gauche , puisque c'était si mal parti , c'est peu être pas plus mal , rendez vous dans la rue ou les bars ou sinon en 2012 !!!

  4. Grand utopiste, je continue de croire à l'eventualité d'une candidature unitaire de gauche, enfin les mots étant tellement galvaudés, d'une candidature humaniste, antilibérale, pour la réduction de l'empreinte écologique, le partage général des richesses (ici et partout).
    Pour caricaturer, je ne suis pas loin de penser que, par la magie à rebours des sondages, royal s'inspire de sarkozy qui s'ingénie à copier lepen; au moins dans la façon d'aborder les problèmes.

    J'ai milité presque 10 ans chez les verts et je viens d'en sortir très pessimiste sur le mode d'organisation des partis, du pouvoir et de notre mode de representation par scrutin majoritaire.
    Il doit y avoir d'autres solutions.

    En tout cas, ici je retrouve un peu espoir; tenter de comprendre l'absurdité et la noirceur de la situation et partager ce constat m'est salutaire !

  5. "There Is No Alternative", c'est un fait, l'alternative est inexistante, non qu'il ne pourrait pas y avoir d'alternative ni que ce ne serait pas urgent, mais la situation de la gauche et de la gauche de la gauche est catastrophique. Il n'y aura sans doute pas de candidat unitaire mais, même s'il y en avait un on ne peut rien en attendre dans le contexte actuel, ni en terme de résultat ni en terme de propositions. C'est la nullité des autres qui a ouvert un boulevard pour Ségolène.

    En fait je croyais qu'il fallait un pouvoir de droite fort pour mobiliser la gauche et obtenir des réformes radicales, sinon plus... Je pense désormais qu'on n'arrivera à rien tant qu'on n'aura pas achevé le PC et la LCR au moins qui rendent impossible toute nouvelle construction collective par leur culture de manipulations. Il est donc sans doute indispensable qu'une gauche molle discrédite la gauche et qu'un résultat minable détruise ces vieilles organisations dépassées.

    Evidemment, je souhaiterais mieux. C'est bien beau de ne pas croire aux sondages mais ils ne se trompent pas tant que ça et il ne suffit pas de se persuader de ce qui nous fait plaisir (wishful thinking), que la gauche de la gauche pourrait gagner, s'unir, qu'elle aurait quelque chose à proposer ou que Bayrou serait l'homme de la situation ou que Ségolène soit vraiment de gauche...

    Mon expérience de la vie politique, du parti des Verts ou d'ATTAC est plutôt désespérante. C'est un fait. Il me faut bien le reconnaître. J'ai sans doute tort mais les événements me donnent plutôt raison hélas. En tout cas si je ne suis pas persuadé que Sarkozy ne puisse être élu, je suis persuadé que ce n'est pas dans cette élection présidentielle que se jouera l'avenir du monde mais plutôt au niveau local par la création de coopératives municipales et de monnaies locales.

    Que ceux qui sont enthousiasmés par Ségolène Royal et toute l'excitation qu'il y a autour en profitent bien pendant la campagne car ce sera moins drôle après l'élection ! Pour ma part, et comme pour les dernières élections, je ne pense pas voter encore cette fois.

  6. Ce n'est qu'une première bataille de gagnée. Future présidente ou pas, Je suis intéressé de savoir quelle est la place de la "Culture" dans la construction politique de Mme Royal. Je ne l'ai jamais entendu intervenir sur le sujet. Je suis sur une espèce de petite île de Polynésie, dans le Grand Pacifique et je n'oublie pas que 14 000 personnes meurent de faim chaque jour dans le monde. Le soleil est toujours derrière les nuages.

  7. est ce que ce n'est pas le signe que la femme blanche et hétérosexuelle et citoyenne des villes est en train de devenir un étalon majoritaire ?

    le matriarcat est il une solution durable pour régler les problèmes d'autorité qui se posent actuellement à des quartiers et des millions de gens ?

  8. Ce n'est pas le fait d'être blanc et hétérosexuel qui est nouveau, c'est le fait que la technique a libéré les femmes de leurs contraintes biologiques et familiales, leur donnant une autonomie comparable à celle des hommes, et que la libération sexuelle qui en découle aboutit à des "familles recomposées" qui se caractérisent par le regroupements d'enfants de plusieurs pères avec la conséquence de la préséance du nom de la mère, passant d'un régime de filiation patrilinéaire à une filiation matrilinéaire, ce qui caractérise effectivement le matriarcat (enfin il faudrait nuancer et développer beaucoup plus!).

    Le problème n'est pas tant de savoir si le matriarcat est une solution (il est possible que l'autorité maternelle vienne à bout d'une certaine violence, rien n'est moins sûr, mais on sait aussi que le pouvoir des mères est doublement aliénant d'être basé sur l'affection, avec le risque d'étouffement, de culpabilisation et de suicides qui s'en suivent...), c'est d'abord un fait.

    J'en ai vu l'émergence chez les Verts et les psychanalystes. Le principe, c'est que l'autorité du mâle dominant n'étant plus considérée comme respectable, tous les prétendant au pouvoir sont obligés de jouer les humbles et d'être des critiques du pouvoir, surtout à gauche mais pas seulement. Sur ce terreau les hommes ne résistent pas longtemps à des stratégies de pouvoir de prétendantes résolues, stratégie complètement déniées derrière un chantage affectif dont il est impossible de sortir sans passer pour un salaud et se disqualifier. Le fond de l'affaire, c'est bien l'impossibilité pour un homme d'avoir un pouvoir légitime, qui ne soit pas suspect d'abus, de tyrannie, de totalitarisme, d'être perçu comme pouvoir de domination car pouvoir du dominant, alors qu'une femme justifiera son pouvoir par l'amour qu'on lui porte sans qu'on trouve à y redire ! Je ne vois rien là de reluisant mais je ne pense pas qu'on puisse l'éviter, ni même que ce serait souhaitable (ce n'était pas mieux avant).

    Bien sûr ce n'est pas l'événement de la présidentielle qui est déterminant, ce n'est qu'une conséquence d'une évolution à plus long terme, mais cette élection aura tout de même valeur de test, d'opposition d'un pouvoir féminin et d'un pouvoir masculin car, il faut le remarquer, ce qui singularise Sarkozy dans le paysage politique, c'est que c'est le seul qui affirme ouvertement son goût du pouvoir et que toute sa vie est vouée à son ambition. C'est quelque chose qui plaît à ceux qui cherchent un chef, mais qui en choque plus encore car cela semble bien dépassé, évoquant de terribles expériences autoritaires. Ségolène ne le cède pas en autorité mais veut se faire aimer plutôt que faire peur. C'est vraiment l'affrontement d'une conception patriarcale ou matriarcale du pouvoir. De ce point de vue la femme est fatale et Sarkozy devrait perdre mais je peux être démenti par les faits et il peut se passer tant d'imprévus...

  9. n'empêche que le problème est posé :qu'est-ce qui peut légitimement faire autorité ? sinon des institutions nouvelles , (coopératives municipales , monnaie locale et revenu garanti) posée par un pouvoir instituant local et limité, une politique du point de vue des gens et pas du point de vue de l'état ....

  10. Oui, c'est tout le problème ! Dans la lignée de Castoriadis et d'un certain démocratisme radical, on pensait qu'il n'y avait pas d'autre pouvoir légitime que celui du peuple qui se donne sa propre loi, auto-nomie opposée à l'hétéronomie religieuse. C'est sans doute trop négliger la dimension symbolique du pouvoir (soulignée par Legendre), son caractère théâtral, les besoins de la représentation, de l'apparât et de l'identification. C'est donc cette dimension mystique que la Royale assume pleinement, cette personnification du pouvoir, sans doute incontournable, mais qu'elle équilibre en s'appuyant sur la participation des citoyens et le pouvoir local. Peut-être faut-il une royauté globale pour donner tous ses droits au local. Ce qui me fait penser qu'on ne peut imaginer un pouvoir entièrement rationnel et dépersonnalisé, c'est qu'on a besoin de croire que le pouvoir nous aime, l'amour du maître est réciproque comme tout amour (selon Lacan du moins!). Voir "L'amour du maître", à propos de Christian Geffray sur la nécessité pour le meneur de manifester son "amour des dominés" :
    perso.orange.fr/marxiens/...

  11. Je n'ai pas lu les autres commentaires ni même le texte en entier (il est tard, désolé, mais je reviendrais...), mais Royale ou un autre ça ne change rien, il n'y a donc rien à dire sur le choix des membre du PS... ils sont membre du PS, point. Ils ont choisi un tel, et alors ! Il n'y a qu'une urgence, l'écologie, et le seul parti s'en souciant un peu reste les verts...
    artnopoesie.over-blog.com , à bientôt,

  12. merci pour ce regard en clair-obscur porté sur la candidature Royal. Ca change des condamnations et des ralliements à l'emporte-pièces qui nourrissent nombres de commentaires à son sujet...

    mais ce n'est pas de Ségolène Royal que je voulais parler, M. Jean Zin, mais de ce que vous avez dit dans un commentaire précédent concernant votre choix de l'abstention, pour la prochaine élection.

    Loin de moi l'intention d'ériger l'urne démocratique en "impératif catégorique" et de verser dans l'incitation moraliste à "aller voter en masse" (comme ont pu le faire, en toute (fausse?) bonne conscience, les médias de l'entre deux tours en 2002).

    Cependant je ne parviens pas à comprendre ce choix de ne pas voter. Selon moi, quand un électeur va voter son vote, est en fait à chaque fois double : à un certain niveau il vote pour un candidat (une personne, un programme politique..., par intérêt, par affinité ou par défaut...), et à un autre niveau il vote pour le principe de l'élection, pour la démocratie électorale telle qu'elle exsite. Comme l'ont montré les historiens du suffrage universel,les premiers votes (au 19ème s.) n'étaient pas simplement des votes pour des candidats ou des partis, mais des votes pour le vote lui-même. Pour le suffrage universel, pour une certaine forme de démocratie, en somme (qu'on peut démocratie électorale, représentative...) Est-ce vraiment tout cela que vous refusez quand vous refusez de voter ? êtes-vous tellement désabusé de la démocratie actuelle que vous pensez que la meilleure stratégie possible est celle de la chaise vide -ou plutôt de l'urne vide?

  13. Effectivement, mon non vote est un vote contre une démocratie réduite au vote ! Je suis opposé à la dictature de la majorité et des sondages car je milite pour une démocratie cognitive, plus que participative, une démocratie des minorités et des droits de l'homme. Elections pièges à cons ! Ceci dit je n'ai pas une position dogmatique à ce sujet et je ne m'interdis pas de voter si je pense que c'est utile mais en 2002 je n'ai pas voté, c'était trop ridicule ! J'ai voté NON par contre au référendum.

    Le vote et la démocratie sont en général impensés, considérés comme la seule chose souhaitable, ce pourquoi on a voulu l'imposer en Afrique notamment, apportant la guerre alors que la tradition des palabres était bien supérieure.

    Je recommande le dernier texte publié par Bourdieu de son vivant, dans les actes de la recherche (février 2002). C'est une critique très pertinente du vote comme rite de soumission utilisé par la royauté. Une fois qu'on a voté on ne peut plus rien reprocher au souverain. Il montre que, surtout dans les petits groupes, mettre au vote c'est faire taire les opposants et les minoritaires au lieu de s'entendre avec eux, principe de la palabre et du consensus. Les votes sont manipulés, ignorés, méprisés, la démocratie de marché est un simulacre de démocratie, on nous bourre le mou avec des conneries, on se moque de nous, rien n'est fait de ce qui devrait être fait et pendant ce temps l'argent va à l'argent. Pas de raison de participer à la comédie, surtout que franchement il n'y a rien de reluisant dans cette série télé de bas étage... La démocratie n'existe pas, elle est à construire, et d'abord localement (j'ai écrit "La démocratie à venir").

    Mais pour cela il faudrait une véritable révolution, un retour du pouvoir aux citoyens, sans s'imaginer qu'il pourrait y avoir une démocratie directe, il n'y a de démocratie que construite, démocratie cognitive qui doit apprendre de ses erreurs, apprendre à vivre ensemble et se démocratiser sans cesse ! Evidemment voter ensemble pour couronner la reine d'un jour, c'est célébrer notre unité (comme à la star'ac!), mais c'est une unité illusoire qu'il faudrait remplacer par une véritable prise en compte de chacun, pas seulement de son vote.

  14. d'accord pour le constat de l'imperfection, voire même de la perversion de la démocratie représentative actuelle (vous avez raison de rappeler les réflexions de bourdieu qui fait rimer le plus souvent représentation avec dépossession), d'accord aussi pour dire que la démocratie est "à venir" qu'elle est plus un processus qu'un état, en somme.

    par contre, je trouve toujours un peu court l'argument "élections piège à cons" et je ne crois pas qu'il faille regarder comme étant exclusives l'une de l'autre la participation aux élections et la lutte pour la promotion d'un démocratie plus participative, plus cognitive, plus juste...bref meilleure.

    en somme, la question posée ici n'est elle pas celle qui se pose à toute critique du système (ici le système constitué par le champ politique) : cette critique doit elle rester extérieure à ce système et refuser de ce compromettre avec lui ou bien tenter de se faire critique interne pour mieux peser sur lui ?
    si on se rend compte, pour parler le langage bourdieusien, que le champ politique entretient une "autonomie dans l'hétéronomie" (l'hétéronomie étant constitué par l'indispensable recours aux suffrages pour les professionnels de la politique), ne peut-on pas chercher une brèche pour la démocratie démocratique dans cette fragilité propre au système "démocratique" ? une brèche à partir de laquelle on pourrait par exemple tenter de faire changer nos institutions pour mettre en place des dispositifs renforçant la responsabilité des élus vis à vis des citoyens et institutionnalisant le contrepouvoir des citoyens sur leurs rprésentants (jurys populaires (?), conférences de citoyens, compte rendus de mandat, généralisation des évaluations de l'action publique....que sais-je?)
    pour ce faire, pour infléchir la représentation vers plus de responsabilité à l'égard des représentés, je ne crois pas qu'il faille s'exclure de l'élection, mais contraire se servir d'elle pour faire ressurgir "l'hétéronomie" dans "l'autonomisation du champ politique".

    Voeux pieux ? peut-être...mais j'aurais trop le sentiment de "déserter" ce terrain là si je n'allais" pas voter...

  15. Je ne considère par l'expression "élections piège à cons" comme un sommet de la pensée ! J'ai bien dit que je n'étais pas toujours contre les élections. Ici comme ailleurs, ce ne sont pas les grands principes qu'il faut examiner mais les faits, le contexte actuel. Je n'ai pas sur la démocratie un jugement unique et définitif car je constate des cycles. Il y a des moments où la démocratie se construit et il faut y participer et des moments où elle s'épuise et il ne faut pas maintenir l'illusion mais dénoncer la manipulation. Confucius disait à peu près qu'il était déshonorant de ne pas participer à un gouvernement juste alors qu'il était déshonorant de participer à un gouvernement injuste. Nous sommes à l'un de ces moments où les élites, tous ceux qui s'en tirent bien enfermés dans leur petit monde, couvrent une précarité galopante et toutes les saloperies qu'on doit subir et qui ne passent jamais à la télé ! Nous sommes dans un moment où il y a un véritable besoin de régénération. Je ne vois pas comment Ségolène pourrait y répondre, l'anesthésier plutôt...

    C'est la façon dont on nous manipule, ce sont ces élections présidentielles médiatiques qui me font ressortir le slogan "élections pièges à cons", ce n'est pas une vérité éternelle. De même, si je ne participe à aucune organisation ni institution, ce n'est pas par principe, mais parce que j'ai essayé et j'ai été terrassé par la bêtise et l'impuissance de ces organisations (les Verts qui ne se sont pas améliorés depuis que je les ai quittés, c'est le moins que l'on puisse dire, ATTAC qui sombre, etc.). Je suis persuadé de la nécessité de s'organiser mais nous sommes actuellement empêtrés par la survivance d'organisations qui sont dans un état de décomposition avancée. Je n'ai pas l'impression qu'on s'en sortira tant qu'on ne se sera pas débarassé de ces archaïsmes.

    Il faut effectivement trouver une brèche dans le système, changer les institutions, les investir. Pour cela on aurait bien besoin d'une révolution, pas seulement d'une révolution de palais mais les choses ne se passent pas toujours comme il le faudrait et il y a des moments où on ne peut rien faire qui vaille. L'élection présidentielle joue comme un leurre par rapports aux enjeux cruciaux de la démocratie, de l'écologie et de la justice sociale qui devraient cependant se rappeller rapidement au nouveau président qui qu'il soit !

  16. vous dites:

    "tout dépend de nous, même le pire qui s'annonce..."

    "L'élection présidentielle joue comme un leurre par rapports aux enjeux cruciaux de la démocratie, de l'écologie et de la justice sociale qui devraient cependant se rappeller rapidement au nouveau président qui qu'il soit !"

    faites vous allusions au risque d'effondrement du dolars qui semblent se préciser et et à la menace que fait peser sur nos sociétés l'emballement du climat , ou y a t il autre chose d'encore plus rejouissant ?

    par ailleurs je comprends bien la nécessité de limiter le pouvoir populaire par une représentation , ne serais ce que pour nous protéger de l'hubris ( la démocratie athénienne à bien assasinée socrate ) mais cette même représentation , en extorquant régulièrement l'adhésion du plus grand nombre , a fini par enfenter l'AGCS qui tout en ne laissant enviser aucun retour en arrière ne semble pas renégociable par une quelconque représentation . dans ce contexte l'avenir des populations ne se situe til pas exclusivement du côté de la mobilisation et de la prise de pouvoir ?

  17. Pour le pire qui s'annonce, je n'ai pas gardé par devers moi quelque nouvelles plus terribles encore, il y en a bien assez comme ça ! La seule chose qu'on pourrait rajouter c'est l'épuisement de la passion démocratique qui n'augure rien de bon mais le moins rassurant c'est l'incapacité de réduire le réchauffement climatique. Sinon la question qui se pose pour le dollar et la bulle immobilière c'est comment la chute ne s'est pas encore produite. L'inertie sociale est vraiment très forte et va jusqu'à l'irréalité souvent...

    Il est inévitable d'avoir d'une certaine façon une "démocratie réprésentative" mais ce n'est pas du tout ce que je défends. Je parle d'une organisation de la démocratie et d'une démocratie cognitive pas d'une séparation entre les élus et les électeurs mais au contraire une façon de faire participer tous les citoyens concernés aux questions qui les touchent et de construire les compromis politiques par la coopération des savoirs et l'accord des acteurs. On ne peut attendre de Ségolène Royal une telle démocratie participative, on ne peut dire non plus qu'elle ne partage pas du tout ces préoccupations mais elle ne pourrait que les pervertir. De toutes façons ces mouvements doivent venir de la base. La véritable démocratie, si elle est encore possible, se construira sur le local où des marges de manoeuvre peuvent être reconquises. Des instruments comme les monnaies locales permettent de s'affranchir en partie du totalitarisme marchand du marché commun ou de la zone Euro qui ne suffisent pas à constituer une Europe politique.

    Il n'y aura pas d'avenir sans un citoyen révolutionnaire, intervenant dans les décisions politiques, exerçant son devoir de rétroaction, de manifestation et de proposition. C'est pourquoi des figures symboliques comme celle de Ségolène Royale peuvent bien satisfaire aux nécessités de la représentation, tout comme la reine d'Angleterre, cela ne fera pas avancer la démocratisation de la société, c'est le moins qu'on puisse dire, si les citoyens ne prennent pas le pouvoir partout. On pourrait effectivement imaginer que l'élection d'un leader charismatique comme Hugo Chàvez se double de mobilisations populaires restituant le pouvoir à la base. C'est loin d'être le schéma cette élection.

    Pour parler franchement, Ségolène Royal m'horripile quand je l'entends et je crains qu'elle ne puisse se taire pendant la campagne... C'est pourtant elle qui sera en face de Sarkozy selon toute probabilité. L'idée que la gauche de la gauche pourrait passer devant est bien folle et quand il n'y a plus le choix qu'entre l'amour et la peur, il n'est plus temps de vouloir faire de la figuration dans ces élections monarchiques et ficelées sans nous. Le résultat sera nul, de toutes façons et ne changera rien sur l'essentiel. On ferait mieux d'ôter tout espoir dans ce concours médiatique et comprendre que notre pouvoir n'est pas dans notre vote mais dans notre mobilisation, notre intervention effective dans les décisions plus que dans l'élection des personnes. Il n'y a rien à attendre de ces élections entre Nicolas et Pimprenelle qui nous endorment de leurs promesses. Le doute ne devrait plus être permis : une seule solution la révolution, on n'y arrivera pas autrement ! (mais je ne vois rien venir, que l'herbe qui verdoie et la gauche qui merdoie).

  18. oui je crois qu'avec la démocratie participative à la royale , ce sera encore pire , d'autant plus vous serez legislateur que vous serez asservit à la raison . je prend un exemple pour rendre les choses plus palpable . le cas de l'université . ça va être un chantier à venir . un campus est également une sorte de petite ville . je pense que la démarche du gouvernement va dans le meilleur des cas consister à convoquer les representent syndicaux etudiant et enseignant mais également les entreppreuneur qui font maintenant partie des conseil d'administration des universités . ils vont demander l'avis des uns et des autres tout en aillant bien à l'esprit le dicours majoritaire de l'opinium publique qui dit que l'université doit former à un travail , et le point de vue des gens directement concernés (prof etudiant iatos ) ne permettra tout au plus que des ajustements de cette nouvelle rationalisation . votre point de vue n'est il pas de dire qu'a la limite la société toute entière n'a rien à dire sur le fonctionement de l'université et qu'il ne faut prendre en compte que le point de vue des usagers de cette institutions (qui se doivent de denoncer , débattre , proposer ) mise en abyme par le point de vue sientifique , (par exemple l'areser piloter par les proche de bourdieu qui font chaque années des recommandations sur le fonctionnement de l'université . )? et qu'il doit se dégager de cette confrontation entre savoir et identité un consensus fort à patir duquel toute réforme sera possible ?

  19. Dire que la société n'a rien à dire sur l'université qu'elle finance ce serait bien excessif et le danger de la démocratie participative c'est le corporatisme de même que le danger de la relocalisation c'est le clientélisme, la constitution de nouvelles féodalités. Ce ne sera jamais facile car on ne peut se fier à des principes simplistes comme laisser aux universités toute autonomie dans leur propre gestion, ce qui peut avoir des effets pervers (élitisme, ect.). C'est chaque fois la rencontre de plusieurs légitimités qu'il faut composer. Pour réagir intelligemment il faut construire des organisations capables de prendre en compte (imparfaitement!) ces différentes dimensions, d'apprendre de l'expérience et d'intégrer l'expérience de terrain.

    Il faut toujours être attentif à la rétroaction des acteurs, c'est sans doute un principe universel, mais cela ne veut pas dire que seuls les acteurs décident. Ce qu'il faut éviter par contre c'est que ceux qui ne sont pas concernés et n'y connaissent rien puissent imposer leur point de vue à d'autres sous prétexte qu'ils sont majoritaires !

    Ce n'est pas une question de "donner son avis" mais de s'approcher de la vérité et de trouver un accord efficace qui respecte chacun. Les experts et les scientifiques ont donc leur mot à dire mais ils ne doivent pas avoir le dernier mot pour autant (moi non plus qui ne fait que poser les problèmes). Ni la démocratie, ni la liberté ne sont choses simples, mais qui dépendent de notre action.

  20. Je me trompe ou cette candidate est tout aussi docile que ses prédécesseurs, socilaistes ou non, face aux avancées de l'ultra libéralisme ?

    Pseudo constitution Européenne, accords ""AMI", guerre, arrogance du capital... on ne l'a pas entendue faire autre chose que suivre le fil du vent sur ces sujets, comme sur les grands thèmes à la mode de l'écologie.

    Pour l'essentiel, cette politicienne a la même vision dépassée et dangereuse de son métier : économie, croissance, politique, sondage, compromis etc.

    Par ailleurs, comme à peu près tout le monde ici, je doute qu'elle ait quoi que ce soit "de gauche". M'enfin, je suis pas de gauche non plus. Ca veut dire quoi de gauche ?

  21. Je dois dire que je ne comprends pas comment on peut ne pas être de gauche sans être un salaud mais, bien sûr, on peut être de gauche et très critique envers tous les partis de gauche. Je me sens tellement loin de la gauche réelle qui me semble aux mains des crétins et des arrivistes qu'on pourrait dire que je ne suis pas de gauche mais la droite est bien pire encore à mes yeux... La gauche, c'est la démocratie ou plutôt la démocratisation, le souci des plus défavorisés et des perdants, la droite c'est la justification des privilèges (mérités!), de la richesse et de la réussite d'une élite pourtant bien minable. Lacan identifiait l'homme de droite au valet de l'ordre établi et l'homme de gauche au fou qui le conteste. Il est vrai, cependant, que les lignes ont bougé et que l'opposition de la droite et de la gauche n'est plus aussi pertinente, en tout cas dans ses formes anciennes. Il n'empêche qu'il y a une écologie de gauche et une écologie de droite...

    Sinon, oui, Ségolène n'est pas tellement de gauche, pas du tout révolutionnaire et tout au plus sociale-libérale. Est-ce que la gauche anti-libérale arrivera à gauchir son discours ? Rien n'est moins sûr, c'est pourquoi les problèmes et les luttes reviendront une fois l'élection passée avec son cortège d'illusions...

  22. Quel débat passionné: droite, gauche. On sent bien ici l'influence des médias. Je reste persuadé que Chirac cherche quelqu'un pour négocier sa sortie. Il a suffisamment de casseroles au cul, qu'il lui faut trouver quelqu'un. Sarco étant trop droit, il se tourne vers Ségolène. Si ils trouvent un accord, notre Ségo trouvera subitement une grande place dans les médias. De plus, elle est un bon produit marketing en se présentant en blanc immaculé et affichant un sourire à la Clinton. Quand à la droite, il suffit de trouver plusieurs candidats qui vont dissoudre le parti. En bref, je reste persuadé, que les dés sont jetés...

  23. Je trouve Bayrou plutôt pathétique et je ne vois pas ce qu'il peut apporter (sa stratégie est une impasse) mais de toutes façons il n'a absolument aucune chance de l'emporter et le fait d'y croire est tout simplement ridicule.

    Quand à Ségolène, c'est certainement un phénomène médiatique mais le contraire d'une génération spontanée, c'est le résultat d'une stratégie de communication. Certes, toutes les stratégies de communication ne marchent pas mais Ségolène est un très bon produit d'affichage, on le voit même à l'étranger où elle fait la une des journaux... Rien voir en tout cas avec la démocratie. Reste qu'il faut se saisir du thème de la démocratie participative, essayer d'en tirer quelque chose quand même !

  24. on entend en ce moment ségolène royal parler de reprendre le contrôle de la BCE , 2 jour plus tard elle signait un accord electoral avec chevènement . pensez vous qu'il s'agit simplement d'un effet d'annonce , un de plus ( sarkozy aurait lui aussi fait la même proposition ) ou va t-on au ps vers une réelle remise en cause du liberalisme ?

  25. Etendre la mission de la BCE à autre chose que la lutte contre l'inflation n'est pas remettre en cause le libéralisme puisque c'est seulement s'aligner sur la réserve fédérale américaine ! Ce qui est remis en cause c'est seulement le dogmatisme monétariste.

    Ceci dit Ségolène Royal est plus critique maintenant de l'Europe et compte plusieurs partisans du NON comme soutien mais cela n'ira pas très loin. De toutes façons je ne pense pas que rien puisse se faire sans une mobilisation populaire, ce n'est pas un dirigeant parmi 20 autres dirigeants qui peut imposer sa loi ! Là encore, la voie de la majorité n'est pas forcément la bonne mais on ne peut faire une loi universelle du fait qu'un seul pays fasse basculer l'union. Il ne suffit pas d'être en désaccord, cela dépend aussi de la détermination, de la force de conviction et de la solidité des arguments qui finissent par convaincre.

    Au fond, ce que je trouve le plus inquiétant, en dehors de son moralisme, c'est son manque de vision de l'avenir que masque mal son désir d'avenir. Elle s'adresse aux populations actuelles et à leur passé mais ne prend pas la mesure des bouleversements de l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain.

  26. Seriez-vous niais ??

    Ne voyez-vous pas que les dernières élections ont toutes fait apparaître la perte d’influence des partis institutionnels au profit des extrêmes (ce choix des électeurs marquant un rejet des politiques « libérales » de droite comme de gauche). Cette situation était ingérable pour le Medef qui a sans doute mis tous ses moyens pour manipuler l’électorat.

    D’où :

    - les sondages manifestement arrangés qui ont permis l’intronisation de Ségolène Royal

    - les moyens tout à fait inhabituels dont elle dispose aussi bien sur le plan financier que par la complaisance des médias et par la mise à son service des institutions de l’état lors de ses voyages à l’étranger

    - la difficulté très organisée pour « les petits candidats » à obtenir des signatures.

    Il faudrait être bien naïf pour imaginer que ce coup de pouce puisse se faire sans engagement de la candidate envers ses bienfaiteurs.

    Il ne sortira donc de là qu’un pouvoir illégitime et qui sera rapidement traité comme tel par l’opinion. Bientôt la chienlit donc et tant mieux !

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