La révolution nationale (le retour)

Temps de lecture : 27 minutes

revolution_nationaleLa confusion est à son comble avec des électeurs de gauche qui se mettent à voter à l'extrême-droite et des intellectuels de gauche qui ne comprennent pas qu'ils s'y trouvent assimilés, eux qui ont pourtant de si bonnes intentions ! S'il est presque impossible d'arrêter ce basculement vers la droite et le nationalisme (qui a des raisons objectives mais auquel l'ancien marxiste Jean-Pierre Chevènement sert de pivot), on peut du moins essayer de comprendre et dénoncer l'irrationalisme des "vestiges théologiques sur lesquels repose la souveraineté de l’État-nation" comme dit Wendy Brown, ce nouveau souverainisme n'étant qu'une forme de sécularisation ("démocratique") d'un pouvoir de droit divin, conception qu'on peut dire religieuse de la politique mais, surtout, symptôme d'une situation bloquée et de notre impuissance réelle devant la dégradation de nos conditions de vie.

L'incroyable résurgence de tendances fascisantes qu'on croyait complètement refoulées s'explique d'abord par une crise économique assez comparable à celle qui leur a donné naissance (bien que dans un contexte très différent) mais aussi par une méconnaissance de la nature du fascisme trop facilement assimilé aux régimes autoritaires, en oubliant qu'il vient de la gauche et prétend parler au nom du peuple qui le soutient de ses votes. A force de le diaboliser, avec quelques raisons, on n'y voyait plus que la violence alors que l'adhésion populaire considérable qu'il a suscité venait d'un besoin de solidarité et d'appartenance pas si éloigné des aspirations communistes (bien que s'y opposant radicalement par le matérialisme, l'internationalisme et le collectivisme). C'est à cause de cette image tronquée du fascisme que nos souverainistes de gauche ne peuvent absolument pas s'y reconnaître, découvrant soudain tout étonnés que cette solidarité nationale était tout ce qu'ils cherchaient à l'extrême-gauche !

La cause principale, comme dans les années trente, reste bien le chômage de masse (qu'on appelait surpopulation avant) et l'extension de la précarité dus aux politiques économiques qui nous sont imposées par notre endettement et notre appartenance à l'Euro. Il est naturel de vouloir dès lors sortir de l'Euro et retrouver notre autonomie pour mener d'autres politiques plus favorables à nos intérêts nationaux, identifiés avec l'intérêt des plus pauvres... sauf que l'affaire ne se présente pas si bien et qu'il ne suffit pas de proclamer sa souveraineté pour avoir les moyens d'une autre politique (et par exemple ne pas payer ses dettes), le monde au dehors restant ce qu'il est. On risque de ne faire qu'empirer les choses, surtout dans une ancienne puissance coloniale qui abrite tant de multinationales opérant sur tous les continents. L'autre argument principal, c'est celui de la concurrence de "nos" travailleurs par les hordes d'étrangers, argument qu'on prétend bien légèrement de gauche et anticapitaliste (contre la finance cosmopolite) alors qu'il a toujours été celui de l'extrême-droite. Certes, il serait plus que souhaitable qu'on se préoccupe en priorité de "nos pauvres" mais les protections sociales sont attaquées par "nos riches" (ou classe moyenne) et non par les immigrés, de même que le chômage a des raisons économiques et non pas démographiques. S'ajoute à cela, la crise migratoire qui est du pain béni pour l'extrême-droite avec un parfum de guerre de religions et de choc des civilisations recrutant le féminisme dans sa croisade pour les valeurs occidentales. La peur se répand d'un grand remplacement que ce soit d'ailleurs par les musulmans, les transhumains ou les robots. Certes, rien ne semble plus légitime a priori que de défendre son mode de vie, ses droits, son travail, voire son identité (fantasmée), mais il n'y a sans doute rien de plus illusoire dans ce monde en perpétuelle mutation (jamais période ne fut aussi révolutionnaire).

Nous vivons, incontestablement, une époque de grands bouleversements avec : 1) l'accélération technologique et la généralisation du numérique, 2) la globalisation du monde et le développement des pays les plus peuplés, 3) le changement climatique enfin ainsi que tous les problèmes écologiques planétaires qui vont devenir de plus en plus pressants. Tout cela est à de toutes autres dimensions que la nation et concoure à détruire nos anciens modes de vie ou d'organisation sociale, modifiant complètement notre paysage et nos façons de penser, avec inévitablement de grands mouvements de population à la mesure de l'explosion démographique africaine. Pour l'instant, la crise migratoire est très surévaluée, les chiffres restant modestes par rapport à la population européenne mais ce n'est rien par rapport à ce qui nous attend, notamment en France, pays traditionnellement d'immigration, avec plus de 500 millions d'africains francophones en 2050 ! On n'en a pas fini avec "l'insécurité culturelle" et une histoire qu'on ne peut arrêter.

Dans l'immédiat, de façon plus conjoncturelle, s'ajoutent le krach de la dette et les crises monétaires, dont celle de l'Euro (mal conçu et inachevé), qui ravagent des pays entiers. C'est à ce moment où l'on perd toute prise sur notre avenir que monte la revendication souverainiste et que des espoirs démesurés sont mis dans le retour de la Nation, comme un retour en arrière, qu'on peut qualifier de folklorique, aux prétendus jours heureux du passé (si durs pourtant, même en dehors des guerres), restant complètement fascinés par ce qui est devenu pure fiction (Nation, Peuple, Démocratie).

Ce remake des années trente reste très dangereux mais ces périodes de basculement idéologique irrésistible, qui semblent gagner soudain les esprits (on a eu le mouvement opposé en Mai68), illustrent à quel point nous sommes influencés par l'ambiance et les modes du moment, contaminés comme par une épidémie. Dans notre adhésion enthousiaste à ce qui nous apparaît désormais comme de nouvelles évidences, nous sommes beaucoup plus déterminés que déterminants. Ainsi, lorsque la situation semble se dégrader inexorablement, il est naturel de chercher une issue coûte que coûte, si ce n'est un sauveur. Aucune solution n'étant en vue, bien qu'il ne manque pas de partis qui prétendent faire des miracles, on se focalise sur la possibilité même d'une solution... s'il y en avait une. La question devient celle du souverainisme, de l'autonomie de décision par rapport aux autres pays et finalement celle de la nation dans laquelle on met beaucoup d'espoirs qui ne peuvent qu'être déçus, les marges de manoeuvre n'étant pas beaucoup plus grandes quand on est indépendant et neutre (comme la démocratie suisse). L'exemple de la monnaie est emblématique, sortir de l'Euro permettant certes une meilleure adaptation à notre économie mais exposant à la spéculation monétaire qui finit par annuler le "pouvoir monétaire" en le soumettant aux marchés.

Les nations existent, incontestablement, mais ni sous la forme d'un peuple homogène, ni sous la forme d'un contrat social, seulement par leurs institutions, leur histoire et la diversité de leurs territoires. Elles ne sont pas vraiment dépassées mais plutôt intégrées dans des ensembles plus grands, notamment dans un marché global qui tient un rôle proche de celui des empires. La prétendue souveraineté qu'on pourrait reconquérir, se limiterait à pas grand chose et assurément pas autant qu'on nous le serine (on le sait depuis 1983). Dans un cas comme dans l'autre, il y aura toujours la France, et il y aura toujours l'Europe. Non seulement notre souveraineté resterait très limitée (par toutes sortes, d'accords, de traités, d'intérêts, d'équilibres) mais se pose la question de ceux qui en détiendraient le pouvoir. Là, on imagine le Front de gauche quand c'est le Front national qui cartonne. C'est vraiment du délire et travailler pour son adversaire. Afin de ne pas avoir à se poser la question du parti au gouvernement, on dira que c'est le peuple qui prend le pouvoir et que ce ne serait qu'une question de démocratie ou de constitution. Cela permet de faire comme si on n'était pas déjà en démocratie et qu'il y avait bien une droite, très forte, et une gauche, affaiblie. On s'imagine que ce pouvoir démocratique dans sa grande mansuétude serait meilleur pour les plus faibles et renforcerait nos protections sociales, ce qui est rien moins que sûr quand on voit les travailleurs pauvres accabler les assistés et les entreprises pleurer pour baisser les protections sociales. Il vaudrait mieux compter sur les mouvements sociaux pour cela, si le chômage n'affaiblissait tant la position des travailleurs. Le plus ridicule, c'est l'identification implicite de la souveraineté nationale à une sorte de dictature du prolétariat qui est aussi délirante tellement elle est loin des réalités d'une démocratie pluraliste. Comme cette croyance reste indispensable à tous ceux qui ont leur petit plan pour changer la société à leur façon, même s'ils n'ont aucune chance d'y arriver, on ne s'en débarrassera pas de sitôt, mais c'est une dangereuse aspiration à un pouvoir fort qui profitera là encore à nos ennemis. Tout ce qu'on peut faire, c'est de relever les mystifications sur lesquelles repose le souverainisme, non seulement la notion de peuple mais tout autant les conceptions imaginaires du politique et de la démocratie.

Les références à la démocratie grecque sont toutes faussées par le fait que ses principes ne s'appliquaient qu'aux petites communautés à taille humaine (démocratie de face à face), certainement pas aux nations, sans compter que nous ne sommes plus du tout au temps où l'on formait des colonies avec ceux qui nous ressemblent et partagent la même culture (ethnos). Castoriadis fait partie de ceux qui ont répandu l'idée que la démocratie ne serait fondée que sur elle-même, comme pouvaient l'être effectivement des cités grecques, mais j'ai déjà remarqué qu'au moment même où Aristote rédigeait son recueil sur "La Politique", cette conception était devenue complètement caduque sous l'Empire d'Alexandre le Grand (son élève). Avec l'Empire, le lien politique ne vient pas des citoyens eux-mêmes mais de l'autorité impériale et du pouvoir militaire. C'est à peu près la même chose lorsqu'il n'y a pas d'empire mais qu'on est intégré dans un grand ensemble. Ce n'est plus, en tout cas, ce qu'on appelle la philia, la fraternité qui constitue le lien social (par la base), mais les institutions et le Droit (par le haut). L'auto-nomie en est dès lors très réduite (les pouvoirs d'un ministre sont presque nuls). C'est incontestablement une société imparfaite qui manque de communauté mais le rêve utopique d'une société harmonieuse, unie, solidaire mène au cauchemar du rejet de l'autre et de la mort de masse (il ne suffit pas de prétendre que non). Il est donc important de réfuter que le but de la politique soit l'amour (comme le clament les dirigeants fascistes) alors qu'il s'agit de vivre avec ceux qu'on n'aime pas, d'une autre culture, d'autres croyances, dans ce pays (où l'on paye l'impôt) tel qu'il est. Pour Hegel, le Droit est bien l'aliénation de notre liberté subjective mais comme nécessaire à la constitution d'une liberté objective. Tout au contraire le nazi Carl Schmitt prend saint Paul au mot et abolit la loi (état d'exception) au nom de l'amour, la politique se réduisant à l'affrontement entre amis et ennemis où tous les coups sont permis, la préoccupation principale devenant celle de la démarcation entre les uns et les autres (peuple, race, culture, religion, idéologie).

Ce qu'il y a de vrai et d'incontournable, là-dedans, c'est que l'unité d'une nation ne se fait jamais sinon contre une autre, dans la guerre. Si je risque de recevoir une bombe sur la tête, mon ennemi ne fait aucun doute et me solidarise malgré moi avec mes concitoyens jusqu'aux plus hostiles à ce que je suis. Sinon, malgré les cérémonies et l'exaltation des meetings politiques, il n'y a aucune unité dans une population bigarrée, intégrant une petite partie de ses anciennes colonies aux anciennes vagues de peuplement de ces prétendus barbares qui ont laissé leurs noms un peu partout sur le territoire et marqué des identités régionales plus fortes qu'une identité nationale assez récente et forgée surtout par l'école. L'amusant, c'est que ce roman national qu'on veut nous inculquer change selon les intérêts du jour mais en occulte toujours une partie (on oublie Napoléon ou le colonialisme, on choisit la révolution ou la royauté, la laïcité ou la fille aînée de l'église, la gauche ou la droite, les résistants ou Pétain, etc). C'est un peu comme les personnages que Staline effaçait des photos officielles quand ils tombaient en disgrâce. Surtout, la substitution de la notion de peuple à celle de classe vise avant tout à dénier l'antagonisme entre riches et pauvres : nous aurions nos bons capitalistes (comme le baron Seillière et les 200 familles) qui vaudraient mieux que les autres ! Nous ne sommes plus, en effet, dans le national-socialisme mais dans un national-capitalisme qui fleure bon les corporations fascistes.

On a beau se monter la tête, il faut bien admettre que nous n'avons rien d'un peuple au départ (contrairement au Japon par exemple), rien qui nous unit en dehors des institutions et de la protection sociale dont c'est la fonction de nous solidariser et nous faire vivre ensemble malgré nos antagonismes. Tous les efforts pour essayer de définir une identité française ne peuvent qu'échouer, recouvrant des identités multiples incompatibles. Même si nous partageons la même langue (depuis pas si longtemps), il n'y a pas plus de culture ou philosophie française mais bien différentes cultures, pas plus qu'il n'y a une religion commune (dans mon coin il y a des villages protestants et d'autres catholiques, étrangers les uns aux autres). Il est vraiment assez extraordinaire de se vouloir français, comme s'il ne suffisait pas de l'être (par sa naissance sur le sol et non pas sa généalogie). En Mai68 il était impensable de se prétendre français. Nous nous opposions en tout à nos parents, notre identité était d'être jeunes et nous nous reconnaissions dans la jeunesse de tous les pays. Bien sûr, c'est quand on va à l'étranger qu'on est le plus français et il y a des milliers de choses qu'on aime et qui se trouvent en France (on pourrait tout aussi bien dire en Europe) mais il n'y a pas une essence, une âme qui pourrait unifier cette diversité ("Un pays qui produit 365 sortes de fromages est ingouvernable"). Par contre, dans un tout autre sens, le peuple peut désigner plus spécifiquement les pauvres (pauperes dépourvus de pouvoir) et, dans ce sens il existe bien (comptant de nombreux immigrés), petit peuple qui doit se battre contre la classe dirigeante mais n'est pas du tout national même si cela aboutit à des lois nationales.

La seule unité se forge dans les urnes, c'est-à-dire sous forme conflictuelle, le scrutin à 2 tours impliquant qu'il y a 2 France au moins. Après l'illusion de la Nation et l'illusion du Peuple, c'est pourtant bien la Démocratie qui est devenue une véritable religion, ne tenant aucun compte de sa pratique effective qu'une nouvelle constitution est supposée arriver cette fois à protéger de la loi d'airain de l'oligarchie, de la corruption, etc. ! La réalité, c'est que, si elle est largement améliorable (avec une dose de tirage au sort, pas de cumul, etc.), la démocratie n'est pas l'expression transparente des citoyens, encore moins de l'intérêt général. Au lieu de la mythifier, il faut reconnaître que la démocratie est seulement le moins pire des régimes, organisant la paix sociale et s'assurant d'une majorité mais sujet à la manipulation, la démagogie, aux puissances d'argent, au jeu des ambitions et des réseaux de pouvoir. On a assez d'expérience de la démocratie pour savoir qu'elle ne dispose pas du pouvoir de modeler la société et l'économie à sa guise ! Il ne suffit pas de faire des lois. Le simple fait d'être une démocratie pluraliste implique des contre-pouvoirs qui limitent fortement l'action d'un gouvernement.

Il y a bien d'autres limites aux pouvoirs d'un Etat même s'il ne manque pas de militants audacieux persuadés qu'il ne s'agit que de volonté. Ce qu'on présente comme des triomphes de la volonté ne sont jamais que des décisions réussies car exigées par la situation alors qu'ordinairement les ravages du volontarisme sont considérables - et y mettent un terme rapidement ! Le réalisme n'est pas bien vu, assimilé au calcul froid voire au cynisme sans coeur - ce qui fait qu'il finit par être assumé comme tel par la droite dure. Sans doute l'émotion peut avoir sa place, empêchant parfois qu'on tombe dans l'insensibilité et la barbarie mais elle peut tout autant y précipiter et surestime souvent nos moyens dont il faut bien tenir compte pourtant. La bonne volonté qui se croit souveraine va découvrir qu'on ne vit pas sur une île, qu'on ne peut s'enfermer derrière des murs, inutile ligne Maginot contre une globalisation qui ne s'arrête pas à l'Europe. Sans parler de tous les traités qui nous lient, l'Etat universel est déjà en gestation dans les organismes internationaux. Une économie ouverte a de toutes façons des marges de manoeuvre très réduites face aux marchés, d'autant plus quand on est endetté. La Révolution ne reviendra plus. Le rêve d'un Etat fort contre l'argent fort, n'est plus qu'un rêve, du moins au niveau national obligé de céder à la pression extérieure. On n'échappera pas plus aux transformations du numérique ni au fait que notre niveau de productivité globale déterminera toujours notre revenu.

Il est paradoxal de voir que, même chez les marxistes, l'économie est assimilée à une simple idéologie, question d'hégémonie qu'on explique par la propagande (voire par le fétichisme de la valeur!), alors que l'économie est un système matériel de production qui s'impose par sa productivité justement. On accuse de tout et n'importe quoi "les marchés" ou le néolibéralisme, version cultivée des théories du complot ou d'une volonté mauvaise, alors qu'il faudrait parler plutôt de processus matériels ou de contraintes systémiques. Or, non seulement "le bon marché de ses marchandises est l’artillerie lourde avec laquelle elle abat toutes les murailles de Chine et contraint à la capitulation les barbares qui nourrissent la haine la plus opiniâtre à l’égard de l’étranger" (Manifeste) mais c'est bien cette puissance économique qui donne aux USA l'hégémonie militaire, qui ne souffre pas de discussions. A l'échelle des nations, il n'y a plus que le choix de se soumettre. Si on ne choisit pas nos maîtres, qui nous sont imposés par la force des choses, il ne faut pas s'étonner qu'on ne soit pas maître de l'économie. Il se trouve que l'économie a ses lois, impossibles à nier. Certes ce ne sont pas des lois mécaniques. Elles subissent de nombreuses variations, ne permettant aucune prédiction certaine ou plutôt d'assez bonnes prévisions en fonctionnement normal mais n'arrivant pas à intégrer les crises et les chocs extérieurs (car l'économie fait partie du social et de la nature, elle n'est pas sur une autre planète).

En tout cas, et bien que l'économie soit une oeuvre humaine, on n'en fait pas ce qu'on veut. Les politiques économiques échouent car l'économie a ses propres contraintes qui ne sont pas seulement celles des marchés mais celle de l'approvisionnement des populations avec une inertie qui est fonction de la taille des populations et ne permet pas de changer de cap rapidement. Cela n'empêche pas qu'il n'y a pas d'économie sans règles, sans Droit, sans une force le faisant respecter. L'économie ne tourne pas toute seule mais elle nous entraîne dans ses fluctuations et n'accepte que ses propres régulations, peut-on dire, celles qui sont dictées par son fonctionnement et non des régulations purement politiques. Même la question des inégalités est une question économique plus que politique, ne dépendant pas tant de nos bons sentiments que de la période, avec des cycles de réduction des inégalités jusqu'à un blocage de l'économie (stagflation) qui engage dans des politiques plus favorables aux riches et à la finance jusqu'à un nouveau blocage de l'économie à nouveau engagée dans une politique inflationniste et de réduction des inégalités.

On voudrait croire que notre militantisme est décisif dans l'orientation des politiques économiques mais ce n'est pas le cas si le militantisme lui-même est déterminé par le moment du cycle économique et le niveau du chômage (plus il est élevé plus les travailleurs sont en position de faiblesse et l'économie en déflation, alors que, plus on est dans le plein emploi et plus les luttes sociales sont payantes et nourrissent l'inflation). Les économistes hétérodoxes qui font des plans sur la comète comme s'ils avaient tous les pouvoirs ne comprennent pas cette temporalité des politiques économiques et des idéologies qui vont avec (qui changent en même temps que l'économie). On comprend que tous ceux qui croient avoir la solution (nationale) s'énervent mais ils se trompent. Il ne suffit pas de critiquer les économistes mainstream pour avoir raison, encore moins pour avoir une chance d'appliquer ces prétendues politiques miracles alors qu'on l'a vu avec la Grèce, ce sont des mesures absurdes qui sont prises de force. Devrait s'ajouter dans leur scénario, non seulement cette pression extérieure mais surtout la mutation du travail à l'ère du numérique et la sortie du salariat qui rendent d'autant plus impossible la crispation sur les avantages acquis et la sauvegarde des anciens rapports sociaux alors que les forces productives ont changé de nature.

Donc, non, nationalisme et souverainisme ne vont pas tout changer. Il faut faire son deuil des histoires qu'on se raconte, des révolutions supposées nous sortir du capitalisme mondialisé ! Il y a l'idée tenace qu'on peut plier le réel à nos raisons, mieux, que c'est un devoir moral (de l'ordre d'un égoïsme surmonté). On ne peut nier le devoir moral mais on peut douter de son efficience et qu'on soit à ce point maîtres et possesseurs de la nature ! L'échec de la raison est un fait avéré dont il faut tenir compte. L'échec de tous les régimes communistes partout, et même devenus majoritaires pendant une assez longue période de temps, reste bien un scandale pour l'esprit mais doit être compris, intégré, disqualifiant toutes les utopies et nous ramenant à plus de modestie. Nous vivons une fin de la politique comme il y a eu une fin de la religion (loin d'être achevée) et qui se traduit dans les deux cas par un retour violent qui nous menace directement. Ce qu'on ne peut admettre, c'est que l'exigence de justice a beau être universelle, il est notoire qu'on n'arrive pas à s'entendre sur le juste et l'injuste, qu'on soit de la même nation, voire du même sang n'y change rien. Le problème est bien là, déjà dénoncé par Socrate sans qu'on ait fait beaucoup de progrès depuis là-dessus.

Arrivé à ce point, il y a certes de quoi désespérer ceux qui ne voient de salut que par la nation et un pouvoir autoritaire mais ce n'est pas parce qu'il y a tant de choses qui ne dépendent pas de nous que nous serions condamnés à subir sans rien pouvoir faire. Si nous n'avons pas prise sur la totalité du monde, il reste des alternatives locales, si nous ne pouvons nous opposer aux évolutions globales, nous pouvons nous y adapter localement de façon plus écologique, en sortant du salariat et du productivisme. Il ne peut être question, en effet, d'abandonner les luttes d'émancipation, la réduction des inégalités, la gratuité des biens communs et le souci des équilibres écologiques, mais seulement d'en assumer leur dimension locale. L'idéal politique reste celui de la démocratie, d'une égale liberté et de la solidarité sociale mais sur un mode moins idéalisé, plus concret, et très différent des anciennes utopies communistes ou libertaires, tout comme d'une société écologiste et communautaire comme on pouvait en rêver...

Il faut s'y faire, il n'y aura pas de conversion universelle à un mode de vie naturel et frugal, pas plus qu'il n'y aura de révolution nationale mettant le peuple au pouvoir et réglant magiquement tous les problèmes. On est bien obligé d'en prendre acte mais cela ne signifie pas qu'il n'y aurait plus aucune espérance alors qu'on vit dans une époque offrant d'énormes potentialités nouvelles. Simplement, il ne faut pas rester accroché à des temps dépassés ni vouloir l'impossible et investir dans des figures mythiques ou des aspirations religieuses. Même si nos moyens sont limités, on peut tenter d'intervenir à différents niveaux, y compris le niveau mondial (au moins pour l'environnement, le commerce, la santé, la taxation des transactions financières, etc).

Le niveau national reste important, notamment dans l'imposition des revenus qui devrait retrouver les taux "confiscatoires" des années soixante (y compris aux USA) pour vraiment réduire les inégalités - mais voilà encore un domaine où l'on ne peut trop se singulariser par rapport aux autres pays. Le niveau national est aussi celui des protections sociales, ce qui constitue le meilleur argument pour les souverainistes de gauche, sauf qu'elles sont attaquées par les gouvernements nationaux sans qu'on ait besoin de les y obliger, car les conditions qui avaient rendu possible le "compromis fordiste" ne sont plus les mêmes dans l'économie post-industrielle. L'essentiel reste de s'adapter au numérique, à la fin du salariat au profit des travailleurs autonomes qui devront disposer de protections sociales semblables à celles des salariés, avec notamment un revenu garanti qui devrait relever en partie au moins du niveau national - mais on en est encore très loin. Même sur cet enjeu limité, on peut désespérer de la nation (et des syndicats) !

Sinon, ce qui disqualifie désormais le niveau national, c'est surtout que les nouvelles logiques de développement aussi bien que les contraintes écologiques incitent plutôt à relocaliser au plus près et offrir un écosystème local favorable aux nouvelles activités et favorisant les échanges de proximité, ce qui pourrait se faire notamment avec des monnaies locales. La proposition de coopératives municipales comme institutions du travail autonome et du développement humain vise à favoriser le travail choisi et la valorisation de nos compétences plus que la productivité ou le revenu, de quoi changer la vie tout en produisant moins. La viabilité d'une telle institution reste à démontrer dans les faits mais il faudra de toutes façons répondre aux besoins locaux de l'économie numérique comme à la nécessité des circuits courts. Sur tous ces plans, une révolution nationale ne servirait absolument à rien qu'à empirer les choses, la nation n'étant plus qu'un deus ex machina censé nous dispenser de tenir compte du réel et de nous adapter aux évolutions en cours.

Je sais bien que cet ancrage dans le local reste inaudible et pas à la hauteur de nos rêves. Ce n'est pas avec ça qu'on va faire barrage à un mouvement de fond, du moins pas avant qu'il ne se brise sur les dures réalités. Il n'empêche que le discours souverainiste n'est basé que sur des illusions et mène à un pouvoir autoritaire dont on peut attendre le pire. Les souverainistes de gauche sont bien coupables de servir ainsi la soupe à l'extrême-droite tout en s'imaginant la combattre. Certes, dans la répétition de l'histoire, le retour de la révolution nationale se ferait sans doute plutôt sous la forme d'une farce, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'aurait pas sa part de tragédie et de barbarie. Il faut s'y opposer de toutes nos forces et pour cela il faut y opposer une alternative, qui ne peut cependant être que locale, venir de la base et non du sommet. Mais faudra-t-il que le rêve national se transforme en cauchemar pour qu'on prenne au sérieux le local, à notre portée, qui dépend de nous cette fois et pourrait vraiment changer la vie ?

5 657 vues

72 réflexions au sujet de “La révolution nationale (le retour)”

  1. Quand le mondial-fascisme frappe retourner aux démons du passé peut apparaitre retardé mais la démocratie mondiale elle reste une utopie!

    • Pas plus que le souverainisme socialiste qui oublie pas mal de détails.

      "Il n'y a, en général, que les conceptions simples qui s'emparent de l'esprit du peuple. Une idée fausse, mais claire et précise, aura toujours plus de puissance dans le monde qu'une idée vraie, mais complexe."

      Tocqueville

    • On le voit, l’utilisation de Jean Bodin par Jacques Sapir est fautive, voire absurde, à bien des égards.

      Le souverainisme est à la souveraineté ce que l’autoritarisme est à l’autorité, c’est-à-dire une idéologie, un système qui échoue à poser les bonnes questions et surtout à résister avec efficacité à l’idéologie néolibérale.

      https://ecointerview.wordpress.com/

    • Le fascisme se définit par son opposition à la mondialisation et à l'universel (juiverie cosmopolite) comme par son démocratisme plébiscitaire. Il n'y a pas que la démocratie mondiale qui est une utopie, c'est presque aussi vrai de la démocratie nationale, la seule démocratie qui mérite ce nom étant la démocratie de face à face, le reste n'étant que fonctionnement des institutions et constitution de majorités. Mythifier la démocratie, c'est en adorer ses leaders, alors qu'il faut critiquer son fonctionnement pour l'améliorer sans en attendre de miracles. La pratique de la démocratie dans les associations en montre souvent les limites. Ce qu'il faut, c'est construire des stratégies efficaces pour répondre aux nécessités qui ne dépendent pas de l'opinion, ce qu'il faut, c'est démocratiser la société.

      • «nécessités qui ne dépendent pas de l opinion». comment les fait-on émerger, celles-là ? je connais deux méthodes: la dictature, et l unanimité. Or je ne vois aucun sujet qui fasse unanimité. Ce que vous dénoncez est pertinent, mais pour ce qui est du constructivisme, je vous sens perdu (et c est la cas de tous les «realistes», j en ai bien peur). ma suggestion pour vous: ne mélangez pas trop les dénonciations et les propositions. une dénonciation est utile, mais pour l être vraiment, elle doit rester modeste est avouera propre impuissance et sa stérilité. par ailleurs, les propositions sont par nature folie et naïveté, tout comme la vie elle même. arretez de vous croire raisonnable et constructif. je ne vous en aimerai que plus clairement.

        • «nécessités qui ne dépendent pas de l opinion». comment les fait-on émerger, celles-là ?

          pré 1789 y avait volonté de changement ça s'est fait par un certain libéralisme et par les clubs et loges, avec 100 ans de retard sur l'Angleterre.
          Tout cela a été récupéré guidé à grands frais par les bourgeois.

          Now, on a l'internet et sa liberté totale (enfin moins now) où se monte et se démonte une / des dissidences, ça a émergé chez des espèces d'anarcho de la silicon valley.
          Résultat : trop tot pour savoir.

          J'ai tendance à penser qu'on impose difficilement à l'opinion, sauf si on force sur un siècle ou décennies. Exemple : la révolution sexuelle des 70s, était déjà en germe dans une volonté hédoiniste ambiante.

          Géopolitiquement, la démocratie a du mal, dans un pays moyen (qui a terme à suivi une coalition, l'Occidentale) mais important comme la France.
          Y a disjonction entre le / les peuples et les élites qui sont pour beaucoup dénoncés comme traitres. Ces deux blocs n'ayant pas forcément les mêmes intérets cf Lash "la trahision des clercs".

      • Les nécessités qui ne dépendent pas de l'opinion sont les nécessités matérielles, et elles s'imposent matériellement, l'opinion n'étant pas aussi déterminante qu'elle se l'imagine même si elle peut avoir des effets désastreux comme on peut l'attendre du nationalisme comme prophétie auto-réalisatrice où s'exalte une communauté imaginaire. Il est sûr que mes propositions ne font pas le poids à côté, je n'arrête pas de le répéter.

        Je suis par contre admiratif des trésors d'intelligence que peuvent déployer des souverainistes de gauche comme Sapir pour justifier un rejet de l'étranger non plus sur des critères ethniques, religieux ou culturel mais juste par une temporalité à respecter, un retard de l'intégration, construisant leur petit souverainisme de gauche pur de tout nationalisme sans voir qu'il monte partout en Europe ni que les processus matériels en cause ne disparaîtront pas magiquement. Malheureusement, l'histoire se moque bien de notre opinion, je ne laisse effectivement là-dessus aucune illusion, rien qui puisse plaire alors qu'on aurait tant besoin d'espérance dans cette période de déroute de la gauche.

        • Le nationalisme est une réaction bien naturelle de protection face au mondialisme ; le problème est qu'on a pas (encore ) de proposition politique claire réconciliant ces deux orientations et qui ne peut passer que par une mondialisation relocalisée ; c'est un vrai projet politique alternatif modifiant radicalement la donne ; la nation restant ce qu'elle est : un échelon territorial utile et pertinent dans le cadre d'une mondialisation relocalisée.
          C'est bien le projet politique qui manque , et cela à tous les échelons . Sans une articulation de projet , une vision sur du long terme , on ne peut rester que dans la confusion et creuser le lit du "plus jamais ça" qui revient à grandes enjambées.
          Et c'est l'échelon local qui est le plus pertinent pour amorcer du projet politique global . Il est important de réunir les acteur locaux dans le cadre commun communal et intercommunal pour mener des actions concrètes local -global.
          Sur le plan économique ça va vers des coopératives municipales ou SCIC.
          Il s'agit de prouver que hors ce champs du local global , d'une mondialisation relocalisée , les problèmes économiques , politiques , sociaux , écologiques sont insolubles. C'est ma multiplication d'expérimentations locales qui peut faire avancer les choses . On en est pas encore là et ma crainte est que le "monstre" ailles plus vite et rende dérisoires les modestes mais pourtant indispensables efforts locaux.

          • Question qui fâche:
            est-ce que les mouvements migratoires infléchissent la question du "droit du sol/droit du sang"? Dit autrement, le droit du sol est-il remis en question par un important flux migratoire?

        • Sapir et Lordon ne manquent pas de contradictions et ont peu de mémoire quand ils prônent en même temps la souveraineté monétaire ou une monnaie commune.

          Une monnaie commune implique forcément un transfert de souveraineté monétaire puisque les pays partenaires d'une monnaie commune ne laisseront certainement pas un pays membre dévaluer sa monnaie nationale comme il veut.

        • Sapir et Lordon ont effectivement des positions intenables mais qui s'appuient sur des analyses justes des problèmes posés par l'Euro et l'Europe libérale en général. C'est toujours au nom de la vérité qu'on délire, d'une vérité partielle mais qu'on transforme en conviction inébranlable. C'est un peu comme vouloir abolir la misère en prenant aux riches, programme on ne peut plus logique mais pas si facile à réaliser ! Sapir et Lordon ont donc leur petit plan, qui se tient, pour s'en sortir, mais n'ont aucune chance de l'appliquer dans l'état actuel des rapports de force et de l'état du monde, ne faisant dès lors que renforcer l'illusion nationaliste.

          Il ne fait aucun doute que, à l'instar de tous les souverainistes de gauche, ils protestent avec raison de leur assimilation aux nationalistes, comme si on était condamné à la position la plus bête, sauf que c'est la position la plus bêtement nationaliste qui gagne. Le plus inquiétant, c'est qu'ils sont obligés du coup de se bricoler leur propre nationalisme basé sur les affects ou les flux.

          Il est certain que l'importance des flux migratoires est un paramètre majeur, matériel. Pour l'instant ils sont très minimes mais on va être confronté pendant des dizaines d'années à l'explosion démographique de l'Afrique. Je ne crois pas que, dans ce contexte, on puisse conserver un droit du sol automatique intenable comme on le voit à Mayotte notamment. Il ne s'agit pas de bons sentiments mais de contraintes matérielles. Il est certain qu'on sera submergé puisqu'on n'est pas sur la Lune et que le monde va changer encore plus.

          Tout cela ne compte pas face à l'exaltation identitaire, la joie de se trouver entre semblables, en famille ("entre nous" comme dit Emmanuel Todd qui a pourtant étudié nos différences de structures familiales). Ce qui m'avait frappé dans le premier livre de Gorz (Le traître), c'est à quel point, enfant, il aurait voulu participer au mouvement nazi qui soulevait l'enthousiasme de ses voisins et petits camarades. Je dois dire que j'aimerais bien moi-même, bon français qui aime son pays, participer à cette communion nationale pleine de bons sentiments... sauf envers les étrangers, immigrés, etc. Je ne crois pas qu'on puisse résister à la séduction d'un nationalisme-solidariste qui monte et que seule l'épreuve du pouvoir en montrerait la face sombre et les limites. On le souhaiterait presque si cela n'avait le risque de durer un peu trop longtemps mais une droite qui se lepénise sous la pression ne vaudrait pas mieux.

          Les véritables questions sont économiques (y compris l'économie locale) et de l'adaptation au numérique qui a peu de chance de se faire sans grands bouleversements.

          • "Sapir et Lordon ont donc leur petit plan, qui se tient, pour s'en sortir, mais n'ont aucune chance de l'appliquer dans l'état actuel des rapports de force et de l'état du monde, ne faisant dès lors que renforcer l'illusion nationaliste."

            Je vous laisse à vos élucubrations sur le nationalisme qui participe à vous faire peur pour entretenir un liant. Puis ne disait on pas "nous autres" dans le pays d'oc et alors ?
            Sur Sapir, Lordon des dissidents étiquetés gauche, j'ai une approche plus structuraliste.
            Avec en tête :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9volte_des_%C3%A9lites_et_la_trahison_de_la_d%C3%A9mocratie

            L'époque incite au saut transnationale pour conserver le Capital et l'enrichissement de certains mais pas d'autres, ben fini les 30 glorieuses. Ok un gâteau plus gros, mais quel part pour soi, comme on disait avec les pays pauvres, ben la même question est de mise pour une puissance moyenne comme la France désormais, soit les conditions de l’échange. Vendre le pays ok, mais quel part du futur gâteau ?
            Si c'est pour se faire dire au final que vous servez plus à rien, merci.

            Quand vous êtres public, pourquoi diable ne pas surfer sur un courant réel, qui pourrait assurer vos arrières au cas ou, puis ça pèse sur les négos transnationales, même si je pense que c'est plié on est déja virtuellement vendu mais à quel prix est la question ?

          • yalou

            D'où tenez vous que le capitalisme puisse être gêné par des frontières ?

            Rétablissez des frontières aux capitaux et vous verrez que ça ne changera pas grand chose aux inégalités. La Chine ou la Russie sont des bons exemples que le capitalisme s’accommode très bien de pouvoirs souverainistes autoritaires.

          • D'où tenez vous que le capitalisme puisse être gêné par des frontières
            ?

            Ai-je dis cela ?

            Je ne vois malheureusement pas d'alternative au capitalisme. Même si une grande puissance capitaliste comme les USA se cassait la gueule, ils y en aurait d'autres pour prendre le relai, il ne s'agit que d'un mode de production.
            En plus sur ce site c'est pas trop la mode de le remettre en question le Capitalisme.

            Les frontières ne font que contenir des marchés qui permettent de limiter la casse en édictant des règles.

            L'absence de frontières fait la parle belles au top capitalistes, qui se voit des potentialités d'enrichissement phénoménale. C'est ce qui se passe.

            Pour le commun c'est la loi du marché, imaginons l'absence de barrière par exemple entre la France et la Chine, hé bien l'uniformisation des salaires tendra vers le moins disant loi offre & demande.

            Donc l'absence de frontières fait la part belle aux capitalistes.

            ps : je ne parle même pas de magouille bancaire des capitalistes qui font encore plus bonus dans la popoche, juste des marchés et de la production.

          • "Je ne vois malheureusement pas d'alternative au capitalisme. Même si une grande puissance capitaliste comme les USA se cassait la gueule, ils y en aurait d'autres pour prendre le relai, il ne s'agit que d'un mode de production.
            En plus sur ce site c'est pas trop la mode de le remettre en question le Capitalisme."

            C'est beaucoup plus qu'un mode de production ; comme si nous étions dans un monde nous permettant de faire le choix de nos modes de productions ! Et qu'il s'agissait de remplacer "le capitalisme" par autre chose en isme...
            S'il n'y a pas d'alternative c'est au niveau de ce que nous sommes , de ce qui nous constitue, comme individus et comme espèce. C'est à ce niveau là que ça se passe. Les "ismes" n'étant que l'expression matérialisée de nous mêmes dans notre consubstantielle imperfection .
            C'est à partir du moment où on pose comme préalable cette non alternative là qu'on renonce à certaines croisades tendant à remplacer un isme par un autre ; ce site fait la promotion d'une démocratie locale de face à face qui ne résout rien des fondamentaux de notre condition humaine mais permet de "ne pas en rajouter" une couche .

          • C'est à pleurer. Je ne fais que remettre en cause le capitalisme pour lequel il n'y a effectivement que des alternatives locales et non pas nationales. Quant au fait que les frontières nous protègeraient de la concurrence, on se demande comment on peut croire à une telle contre-vérité à notre époque, c'est vraiment du fantasme pur surtout dans un pays qui a tant de multinationales et à l'ère du numérique. On ne peut dire d'ailleurs que l'Etat français ne fasse pas tout ce qu'il peut pour protéger nos entreprises ou agriculteurs mais la pression extérieure est bien plus forte et nos bons capitalistes sont toujours prêts à l'exil fiscal.

          • "imaginons l'absence de barrière par exemple entre la France et la Chine, hé bien l'uniformisation des salaires tendra vers le moins disant loi offre & demande."

            L'absence de barrière est pratiquement là et l'uniformisation des salaires se fait à la hausse pour les chinois, bien plus qu'à la baisse pour les occidentaux.

            Mais mieux vaut revenir aux frontières, selon le précepte qu'il est moins fatigant de sauter par la fenêtre que de descendre par les escaliers, n'est ce pas ?

          • C'est un peu léger de dire cela. Les salaires chinois sont encore loin des nôtres et c'est un véritable problème la pression à la baisse des salaires (comme la disparition de l'industrie textile ou sidérurgique). Le problème, c'est que les frontières nous en protègent un peu mais pas complètement car, comme dit Marx dans le manifeste, le bon marché des marchandises abat toutes les murailles de Chine. Les politiques nationales ne peuvent s'abstraire du reste de la planète ou le paient rapidement très cher. C'est pourquoi il faut reprendre la question des bas salaire au niveau local et des prestations de proximité non délocalisables. L'erreur fondamentale notamment des nationalistes (du national-capitalisme), c'est de vouloir continuer à dépendre des capitalistes (français!) pour toucher son salaire (le salariat est l'autre face du capitalisme) et se plaindre que ce soient des capitalistes, forcément cosmopolites et soumis aux logiques financières !

            Le nationalisme actuel est la combinaison d'un désir de protectionnisme économique et de rejet des musulmans, c'est ce qui en fait la force et la dangerosité bien que ce soient des combats perdus contre l'évolution du monde.

            Les commentaires de cet article viennent à échéance et vont donc être fermés.

  2. Bien sur la conscience économique, les cycles, l'état des lieux, certains enjeux, la configuration cible idéale.

    Mais mauvais sur la considération du national (c'est rempli de clichés de gauche assez dépassés et de pensées mainstream sclérosées), la naïveté sur les rapports de force globaux qui en imposent, les tendances que prennent les choses ici et la. J'aurais apprécié une analyse qui se borne juste à être logique, mais bon nous sommes humain.

    Bon si j'ai le temps je reviendrais sur les points les plus gros.

    Même si à mon sens, c'est mal engagé, presque plié, y a opportunités de vrais changements avec fenêtre de tir entre 2017 et 2025, mais si rien n'est fait c'est la cave, si ... c'est pas l'effet escompté.

  3. Il me semble que ce serait utile de faire un petit retour sur l'Islande après leur non aux créanciers de leurs banques, afin de se faire une petite idée des mages de manœuvres nationales. Enfin, est-ce que si la Grèce avait tenu bon sur le plan qu'avait proposé Varoufakis, est-ce que leur situation aurait été plus catastrophique?
    Cette fin de cycle financière va bien conduire à des réajustements, "au lavage des tablettes", d'une façon ou d'une autre.

    • Pour forger un mythe on s'appuie toujours sur des exemples mais nous ne sommes pas du tout comparables à l'Islande, pas plus d'ailleurs qu'à la Russie qui a connu un écroulement de sa monnaie. Il est certain que dans cette conjoncture l'Euro montre tous ses défauts et on voudrait bien revenir en arrière mais ce n'est pas si facile et coûte très cher. Ce n'est pas pour rien que Tsipras n'a pas voulu prendre ce risque. Savoir si une sortie se serait bien passée est trop spéculatif mais si on ne peut exclure une sortie ordonnée qui aurait des résultats positifs, l'hypothèse d'un effondrement semble plus probable (un effondrement peut mener à un rebond mais pas forcément). C'est de toutes façons prendre beaucoup de risques pour un gain assez limité, rien à voir avec une économie bridée qui se libère de ses liens. S'il y a une fin de cycle, elle ne sera pas nationale mais systémique.

      • Le cas de l'Islande est en effet assez particulier, parce que c'est petit et du fait de sa relative capacité d'autonomie (en particulier énergétique). Leur niveau de vie est aujourd'hui aux 2/3 de ce qu'il était avant 2008, mais ça ne veut pas forcément dire grand chose du point de vue de la vie quotidienne. Il semble que le pays devienne politiquement instable, ce qui pousse le gouvernement actuel à envisager de renoncer au contrôle des capitaux pour doper la croissance, pari qui semble très risqué selon cet article de La Tribune.

    • "Cette fin de cycle financière va bien conduire à des réajustements, "au lavage des tablettes", d'une façon ou d'une autre."

      Vous aussi êtes au courant ?, nous sommes entrée en Chemitta.

      • Il y a un délire à ce sujet en ce moment :
        http://www.lelibrepenseur.org/chemita-crise-monetaire-mondiale-tres-proche/

        C'est assez risible sauf que cela montre à quel point on peut croire n'importe quoi ou plutôt qu'on veut donner aux évènement une causalité extérieure et qu'on cherche des signes partout comme un paranoïaque. Les cycles économiques des 7 vaches maigres et 7 vaches grasses ne sont d'ailleurs pas nouveaux et à peu près vérifiés (plutôt 8 ans pour les le cycle de Juglar, mais ce n'est pas de la numérologie). Ce qu'il y a de bien, c'est que l'effondrement étant prévu au mois de septembre, on n'a plus beaucoup à attendre ! Le pire, c'est que, bien sûr, un effondrement est tout-à-fait possible et même probable depuis un moment déjà mais jusqu'ici, la gestion mondiale a réussi à repousser l'échéance, le système est encore solide (et s'il s'écroule, ce sera pour mieux repartir).

        • Effectivement c’est aussi fumeux que les interprétations des prédictions de Nostradamus.

          Par contre il y a quelque chose qui me dérange, n’y aurait-il pas une tentative d’attribuer le chao de notre économie mondiale au peuple qui est à l’origine de la Chémita ?

          J’espère me tromper, parce que sinon, ce qui ressemble au départ à une blague de potache, ne ferait plus rire du tout.

          On est le 30 septembre et de notre point de vue, du mien en tout cas, sa prédiction est à l’eau, mais ce type de personnage réussit toujours à réinterpréter les événements, si une autre crise se profile, ce qui est une certitude puisque inhérente au système, il n’aura aucune difficulté à l’attribuer au scandale VW par exemple, et donc trouver l’origine de la nouvelle crise en septembre 2015.

          Comme il est beaucoup plus facile de désigner des coupables que de chercher les véritables causes du disfonctionnement de notre société et d’analyser nos erreurs, il y aura toujours un public à ce genre de théories obscures.

  4. Déçu, encore des efforts et on y sera presque, enfin ça urge, faut proposer du nouveau pour la prochaine décennie. Ma foi ce sera peut-être un classique, c'est la prochaine génération qui fera le boulot.

    Le système touche à ses limites, ça crispe, ça entraine un durcissement de ses positions, une sorte de révélation qui entraînera comme par dialectique du changement. La République Française va-t-elle mériter à nouveau son nom ou ce sera autre chose ?

  5. Je suis d'accord avec l'esprit de votre texte à propos de la cécité du volontarisme "national" et de ses dangereuses accointances possibles avec l'extrême droite. Cela dit, on peut aussi imaginer (si cela était possible) un pouvoir central qui aiderait à impulser des politiques de relocalisation économique et/ou démocratique, voir de monnaies locales. Je ne vois pas en quoi cela serait exclusif. L'obstacle évidemment reste la prégnance d'une fiction nationale sur laquelle s'arcqueboute le discours souverainiste. C'est peut être sur cet aspect là que votre texte laisse un peu sur sa faim. Mais peut être est ce l'inverse: un face à face "local" avec le réel pourrait permettre l'émergence d'un pouvoir central moins autoritaire et mieux disposé aux alternatives.

    • On peut tout imaginer mais la réalité est moins drôle (et me laisse moi aussi sur ma faim). Les accointances avec l'extrême-droite ne sont pas imaginaires, elles. Il n'y a pas de pouvoir localiste en vue, ce n'est pas une impossibilité logique mais un état de fait. Il est certain que ceux qui profiteront du discours souverainiste seront les nationalistes et les xénophobes pas ceux qui prétendent défendre les immigrés.

        • En France, voire en Europe mais il y a des tendances localistes fortes en Amérique du sud et surtout chez les Kurdes qui se réclament de Bookchin.

          (le commentaire était en indésirable, sans doute parce que la nouvelle case "je ne suis pas un robot" n'avait pas été cochée)

          • Wikipédia fait un tour du localisme, mais qui ne me semble pas bien différencier localisme et repli identitaire.
            Le localisme est aussi appliqué aux mouvements séparatistes des régions riches qui ne veulent plus partager, comme la Catalogne, la Flandre ou le nord de l'Italie, ce qui contribue à troubler ce que désigne le localisme.
            Le municipalisme libertaire, par exemple dans ce très court article, est utilisé pour désigner l'approche de Bookchin .
            Peut-être que la conception très subsidiariste du municipalisme libertaire explique pourquoi sa visibilité politique est faible, du fait des visées nationales des partis, alors que son influence semble se disséminer partout.

          • Vous n'y parerez pas : local = enracinement = identité, après certains ont soucis psychologique qui les empêche de penser.

            Si déjà vous voulez faire du local sans identité ça marchera jamais, déjà qu'avec c’est dur car le turbo capitalisme déracine et n'a que faire de tout ça.

            Ça me rappelle une scission chez les Verts, ils voulaient œuvrer pour la relocalisation en Normandie, mais dès qu'il fut évoqué les vaches normandes et les paysans normands ça faisait nauséabond. On était sortie du bon sens, relocaliser en Normandie avec des Zébus et des Masaïs ?

            Y a des moments on ne peut plus rien faire pour certains, faut se dire qu'ils sont perdus.

          • Je veux bien qu'il y ait de l'identité au niveau local mais c'est quand même moins grave qu'au niveau national et compensé par le face à face. Ceci dit, je n'idéalise pas du tout le local. Il y a plein de problèmes, de féodalisme notamment, mais tout cela n'empêche pas que le local reste essentiel. Ce n'est pas tant un choix qui me serait personnel qu'une tendance qui me semble s'imposer et les problèmes d'identité se dissolvent dans l'action commune.

            Il est vrai que la perte de tout pouvoir sur sa vie et son environnement prend facilement la forme de la revendication identitaire qui fait se sentir moins seul mais ça m'amuse de voir des voisins voter pour le Front national alors qu'ils sont aussi étrangers aux parisiens qu'aux arabes. Il y a erreur sur l'identité mais on embarque dans les mouvements du moment. Se vouloir Français ou de race blanche ou de telle religion, n'est que le symptôme qu'on n'a pas d'identité propre.

            Je suis bien d'accord sur le fait que les écologistes n'ont pas à dicter leur loi aux habitants. J'y ai insisté dès le début pour la chasse que je ne supportais pas plus que la plupart des écologistes mais qui était une activité communale centrale ici. Respecter la base est toujours un peu difficile pour des politiques qui veulent ordonner mais l'écologie n'est pas un choix et s'impose même aux chasseurs.

          • "identité au niveau local mais c'est quand même moins grave qu'au niveau national et compensé par le face à face... "
            Le local peut se détruire facilement, en deux trois générations de libéralisme et il n'en reste que dans les livres d'Histoire, vous devez le savoir vous qui êtes du pays d'Oc.
            Le national devrait être pas grave du tout et même c'est la solution à défaut d'autres, vendues de manière chimérique (Europe sociale à quelle heure ?), car il est le seul échelon qui pourrait s'opposer à la grande marche destructrice que l'on connait. Ben oui tu fais une loi et basthes, faut arrêter avec ce mythe de la transnationale plus forte que l'Etat ?? Le national n'est pas "grave" surtout le national à la française si peu incarné mais tout de même fililalisé.
            "Se vouloir Français ou de race blanche ou de telle religion, n'est que le symptôme qu'on n'a pas d'identité propre." vieux dogme de Gauche des Lumières de la table rase qui dit que l'Homme n'a pas de passé et qu'il faut que le nouvel Homme advienne
            "les problèmes d'identité se dissolvent dans l'action commune." action et conservation, je me demande si la conservation n'est pas de l'ordre de l'instinct primaire, mais l'action oui serait nécessaire car l'Homme est social mais pour le bouger faut de l'action commune soit de la politique, avec adhésion coercitive ou adhésive.
            si ça leur fait plaisir, si ils croient au vote, à la démocratie représentative, en tout cas un FN à 51% ne pourrait pas grand chose, avec toutes la tradition les institutions d'un siècle, à 60% ça commence à être sérieux, le changement par l'accident historique est plus probable que par le vote
            "Respecter la base est toujours un peu difficile pour des politiques qui veulent ordonner mais l'écologie n'est pas un choix et s'impose même aux chasseurs." L'écologie vraie devrait s'imposer aux écologistes politique. Tenez j'ai appris que les oiseaux migrateurs venaient mourrir ici et plus au Sud. La cause serait surprenante, ils déplaceraient des minéraux (phospore) en surbondance au Nord (kryls poissons) pour le Sud en déficit, nourissant les champis, puis les végétaux, le cycle de la vie (champi->végétaux->animaux->). Je ne sais pas comment réagirait mon ami qui bosse dans une asso de sauvegarde des oiseaux si je lui expliquait l'utilité de la mort des oiseaux.

          • Je n'aime pas trop la formule "localisme"...
            Pour moi il y a que simplement nous sommes à un moment de notre histoire qui impose une organisation alternative au libéralisme (pas le choix); cette alternative à la mondialisation libérale est une mondialisation organisée en entités locales. On propose des économies industrielles circulaires qui ne sont que la pale copie d'entité locales s'organisant autour de la valorisation des ressources locales et l'aménagement du territoire.
            Passer à une mondialisation relocalisée c'est passer d'une organisation d'exploitation du monde où le local n'a aucun réel intérêt et consistance , à une organisation tournée vers l'aménagement développement humain durable ; c'est la relation de l'espèce avec sa planète et ses habitants qui change : "le monde n'est pas une marchandise" .
            Même si c'est localement qu'il faut agir , c'est bien globalement qu'il faut penser ; c'est bien d'être breton ou ardéchois mais que dans la mesure où on pense aussi global , espèce , planète , vie . Sinon on est con , un catalan con.

          • L'autre soir j'ai déjeuné avec des jeunes étudiants algériens venus dans la région à l'occasion d'un évènement culturel où ils venaient chanter ....J'ai demandé à mes voisins de table quelles études ils faisaient . Réponses : pour l'un droit international , pour l'autre commerce international . Et comme tout se tient , le maire d'une commune algérienne , voisin de tablée également , m'expliquait que chez eux c'était la sécheresse depuis une quinzaine d'année , ce qui rend très difficile l'agriculture locale.

          • @ Michel
            Tu fais bien de me rappeler à l'ordre . Je ne délivrais qu'une impression suite à ce que m'avait dit cet algérien ....En sachant que la pluviométrie est très inégalement répartie : par exemple le sud-est vallée du Rhône chez nous a particulièrement souffert cette année avec des arbres en très mauvais état dans les bois . Alors que d'autres régions ont reçues quelques pluies .
            Et c'est vrai que face à cela il ne faut pas négliger l'irrigation . Mais il n'empêche que ça devient plus compliqué ( précipitations trop abondantes , périodes de fortes chaleurs et sécheresse ..)
            C'était pour souligner le fait que ce genre de préoccupations ( développement d'économies locales) était noyée par la mondialisation.

  6. En lisant une interview de Bookchin par Peter Einarson, je fais la (re)découverte de l'éclatement idéologique de la gauche dans une de ses réponses où il parle de son enfance et de sa jeunesse:
    "C'était une société solidaire, avec des tendances diverses, et non pas différentes gauches qui se détestent comme des sectes protestantes. La Révolution bolchevique a fait énormément pour détruire cette communauté, à cause de la répression de Lénine contre tous les adversaires du bolchevisme, et même contre ses partisans. Critiquer n'était même pas nécessaire ! Si tu n'était pas pour, tu étais contre ! Des abîmes se sont creusés dans cette communauté de gauche, et sa culture même en a été profondément marquée, car l'élément humaniste du socialisme était sapé."
    Je crois que nous n'en sommes toujours pas revenu et que ce poison continue de faire son effet.

  7. "le local, à notre portée, qui dépend de nous cette fois et pourrait vraiment changer la vie"

    Prenons un exemple concret. Je connaissais un coin de Sarthe où l'on cultivait des poiriers depuis la nuit des temps. Et puis les plus petits agriculteurs ont commencé à fermer boutique. Suivis des moyens. Suivis des plus gros. Aujourd'hui il n'y a plus le moindre poirier dans le coin.

    Dans les magasins je vois des poires en provenance du Chili ou autre pays lointain. Et j'entends les agriculteurs me dire qu'ils ne peuvent pas produire des poires au prix offert par les centrales d'achat. D'où des prix au détail ras les pâquerettes qui interdisent aussi la vente en direct au consommateur : la poire du Chili dans un magasin du Mans est vendue à un prix inférieur au prix de revient de la poire cultivée dans la Sarthe. Malgré le coût de l'avion cargo et le gaspillage énergétique sur toute la chaîne.

    Jean, oui, je voudrais croire au local. Mais comment faire si la production locale vendue en circuit court est férocement concurrencée par un autre bout de la planète où l'on asperge le saisonnier avec les pesticides, où on le paie en queue de cerises et où on ne lui assure pas de retraite ? Comment recréer des marchés locaux si on ne met plus la moindre norme ?

    • Il faut justement créer des marchés locaux et les monnaies locales sont là pour compenser les prix plus élevés des productions à taille humaine. Ce n'est pas gagné, ce n'est pas facile, c'est ce qu'il faut arriver à faire, relocaliser à cause de la globalisation, pour l'équilibrer (et on se fout d'une relocalisation industrielle genre ferme des mille vaches qui fera autant de la merde et mettra au chômage autant d'éleveurs, la nation on s'en fout, ce qu'il faut préserver, ce sont les équilibres locaux - mais partout, en pensant global, ce n'est pas un repli sur soi mais un recentrage sur la vie concrète).

      • La "police des subsistances" de l'ancien régime, en gros : le grains est servis au peuple en premier sur les marchés, puis le surplus est livrés aux marchands qui spéculent à leur guise.
        C'est du local du charitable et tout ça, mais c'est pas Lumières.

        On remet en cause la Révolution Française ?

        • Pas du tout, on a toujours raison d'abattre les tyrans et la Révolution Française fut un grand moment de l'histoire universelle mais voilà bien encore une fiction à déconstruire. On se croirait dans Homère alors que la réalité était un peu plus contrastée. Il reste assurément de bien beaux discours mais on oublie par exemple que l'abolition des privilèges avait pour contrepartie la possibilité pour les nobles de se lancer dans l'industrie et qu'on doit nos institutions à la monarchie constitutionnelle et à l'empire plus qu'à 1793. La Grande Nation (qui était une fédération - avec la fête de la fédération le 14 juillet) prenait simplement la place du Royaume et s'étendait d'ailleurs à tout pays démocratique, rien du tout de nationaliste là-dedans même si la liberté a été gagnée par le sang, leur étendard était celui des lumières et de l'universel à l'opposé des discours aux Allemands de Fichte qui défendait leur identité, leur différence et rejetant l'universel.

          Le local n'est pas le différent, il est le singulier et le concret, le lieu de vie. Ce n'est pas l'accès aux marchandises qui est visé mais la valorisation des compétences, tout cela ne se faisant pas tout seul, ayant besoin d'institutions qui prennent au sérieux les besoins de l'ère du numérique et de la globalisation. Tout le reste, tous les espoirs qu'on projette sur le national, ce n'est que du vent - on n'aura que le pire.

  8. "L'économie ne tourne pas toute seule mais elle nous entraîne dans ses fluctuations et n'accepte que ses propres régulations, peut-on dire, celles qui sont dictées par son fonctionnement et non des régulations purement politiques."
    Assertion très discutable. Appelons un chat un chat; car dans cette logique systémique que l'auteur préfère au gros mot de capitaliste, il semble oublier que la logique en question tend non pas à n'accepter que ses propres régulations mais surtout à lutter sans cesse contre toute forme de régulation, celle de l'Etat en tout premier lieu, et donc à justement évacuer toute dimension politique susceptible de l'entraver. In fine, la logique économique libérale (pardon d'être grossier), rêve justement de s'imposer d'elle-même comme une force naturelle immarcescible contre laquelle il serait vain et aberrant de s'opposer.

    • Tout à fait, cela est le mouvement de naturalisation du Capitalisme.

      On a voulu tuer Dieu, puis on l'a remplacé par la nature raison.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Physiocratie

      On a tué aussi l'homme, pour la masse, puis la masse par la structure, puis pour l'individu, je ne sais pas ou l'on va mais on y va, ça m'a pas l'air joli.
      Vers la technique au nom du progrès, ou y aura-t-il réaction ?

    • Les marchés ne marchent pas sans Etat, sans règles, sans le Droit et la force pour le faire respecter. Qu'il y ait des libertariens extrémiste, tout comme il y a des étatistes autoritaires, n'empêche que la vérité est au milieu. Si les Chinois ont introduit un capitalisme sauvage, c'est parce qu'il était beaucoup plus productif que la gestion bureaucratique alors qu'une économie financière trop dérégulée mène à des crises systémiques.

      J'ai la faiblesse de croire que l'écologie est aussi une force matérielle tout comme l'économie numérique qui pourraient permettre de sortir du capitalisme (du salariat) et du libéralisme (de la globalisation des marchés) mais en partant du local.

      • "Les marchés ne marchent pas sans Etat, sans règles, sans le Droit et la force pour le faire respecter."

        C'est vieille école, je crois que c'est les concepts de Marx :
        * Capital à domination formelle (le Capital a besoin d'un Etat de soutien) en gros jusqu'en 1914
        * Capital à domination réelle, on voit bien que le Capital se moque des Etats de nos jours, le marché lui suffit, avec marchandisation de choses dont on avait pas idée quand il y avait carcan morale ou Etat à coté

        • Euh... Les états fixent encore les normes juridiques et techniques, VW, PIP, Servier avec le Mediator, diverses banques aux US... savent ce que ça peut coûter en milliards de dollars de transgresser les règles.

          Ce sont encore dans ces cas des juridictions nationales qui fixent les sanctions et pas minimes.

          Les US ont aussi imposé à la Suisse des transmissions d'informations bancaires. Des états ou groupes d'états comme l'UE ont le pouvoir de faire pression sur les multinationales privées.

  9. JZ > L'incroyable résurgence de tendances fascisantes qu'on croyait complètement refoulées s'explique d'abord par une crise économique

    Une "crise" économique qui a débuté dans les années 70, ça commence à faire long.

    En l'occurence, ça n'a rien d'un crise, et tout de la fin d'une époque : celle de l'énergie abondante et bon marché.

    Indépendamment des pics de pétrole et de gaz qui nous pendent au nez, le réchauffement climatique va nous obliger à nous passer des énergies fossiles… et par là-même, nous renvoyez deux siècles en arrière.

    Ces soubressauts politiques ne sont que la conséquence de notre incapacité à accepter la fin de la croissance économique, et l'indispensable remise en question de deux siècles d'histoire économique.

    Un peu de lecture:
    "L'économie pourrait-elle décroître ?"
    http://www.manicore.com/documentation/decroissance.html

    • Le nucléocrate Jancovici dit beaucoup de bêtise (notamment sur les énergies renouvelables qui sont désormais tout-à-fait capables de remplacer le pétrole qui est bien trop abondant) et ne comprend rien aux cycles économiques. Les cycles de Kondratieff sont des cycles longs (30 glorieuses) et on devrait entrer maintenant dans un nouveau cycle de croissance. Ce qui peut l'empêcher, ce n'est certainement pas le manque d'énergie mais peut-être l'économie numérique qui, une fois généralisée à toute la planète, pourrait se transformer en économie stationnaire, sans croissance, mais il y a encore de la marge avec le rattrapage des pays les plus peuplés (ce n'est pas la crise pour tout le monde).

      L'existence de théories fausses complique bien sûr beaucoup la décision politique et impossible de les éliminer en dehors de l'expérience. C'est un peu comme en physique, avant qu'une question soit tranchée par l'expérience, il y a une floraison de toutes sortes de théories plus exotiques les unes que les autres mais déduites mathématiquement, preuve qu'on peut délirer, que le réel ne se déduit pas logiquement et qu'il y a non seulement pluralité d'opinions mais contradictions (à l'intérieur du peuple).

      • " sur les énergies renouvelables qui sont désormais tout-à-fait capables de remplacer le pétrole qui est bien trop abondant"

        voulez vous dire que nous pouvons substituer le pétrole sans conséquence sur l'économie (ce qui est actuellement faux, ou alors prouvez le) ou que nous pouvons nous passer de pétrole (ce qui est une banalité, s'il n'y a plus de pétrole on n'en consomme plus mais nos modes de vie s'adapteront dans la douleur) ?

        • Je n'ai rien à prouver, il y a plein d'études sur le sujet qui le montrent dont la dernière de Greenpeace (j'en parle dans la revue des sciences). Il y a certes depuis longtemps tous les écologistes qui réduisent l'écologie à l'énergie qui prétendent le contraire et que la concentration en énergie du pétrole est indispensable, que la croissance est liée au prix du pétrole, etc. Tout cela est faux (et ce qu'en dit Jancovici). C'est d'ailleurs sidérant de voir comme des fausses opinions peuvent se répandre avec la certitude d'être dans le vrai.

          Ce qui est en discussion à la COP21, c'est de laisser inexploitées 80% des ressources connues, pas un pic de production (auquel ne croient que les pétroliers à la retraite) sans cesse repoussé encore moins une apocalypse pétrole alors qu'il y a surproduction et que son prix a été divisé par 2. Il y a par contre une explosion du solaire qui ne fait que commencer et je rends compte tous les mois dans ma revue des progrès constants des énergies renouvelables et des moyens de stockage.

          • s'il n'y a rien à prouver alors il n'y a rien à discuter !

            J'ai peut être raté quelque chose mais il n'y a aucune occurrence du mot "greenpeace" dans vos deux dernières revues des sciences.

            Le prix décrit le rapport entre la demande et l'offre. Qu'il soit faible (celui là et les prix des autres énergies) ne dit rien sur leur nécessité. C'est la même erreur que les économistes orthodoxes lorsqu'ils déduisent la faible importantce de l'énergie en regardant le faible ratio de PIB qui lui est consacré.

            Dire que la terre reçoit bien plus d'énergie que ce que nous voulons consommer ne dit rien sur la manière dont nous pouvons récupérer et stocker cette énergie diluée et intermittente.

            Les questions à se poser sont:
            Quelle quantité de matière, quel niveau de qualité des outils sont nécessaires (exple, la purification du silicium pour en faire du PV) ?

            Et quelle énergie pour y arriver (EROI) ? Ce qui fait dire que la totalité des 80% des ressources restantes ne sont pas forcément exploitables. Mais ça n'est pas raison pour exploiter ce qu'il l'est.

          • J'ai ajouté le mot Greenpeace, qui effectivement n'y était pas, dans la revue d'octobre. Pour l'étude voir :
            http://www.greenpeace.org/international/en/publications/Campaign-reports/Climate-Reports/Energy-Revolution-2015/

            Il faut suivre les nouvelles, se mettre à jour, pas répéter des arguments qui étaient vrais avant les progrès constants depuis quelques années, dont ma revue des sciences rend compte mensuellement. Il n'y a pas à discuter, juste se renseigner, ce n'est pas une question d'opinion mais les informations sont disponibles, c'est ce qui est merveilleux avec internet. On a toutes sortes de problèmes mais pas de problème d'énergie (il y a trop de pétrole), seulement de reconversion énergétique déjà bien entamée mais certes pas assez rapide encore.

          • "Il faut suivre les nouvelles, se mettre à jour, pas répéter des arguments qui étaient vrais avant les progrès constants depuis quelques années, dont ma revue des sciences rend compte mensuellement."

            Le problème qu'on a c'est que la plupart des gens sont bien trop occupés à autre chose ( moi y compris) pour faire ce travail . Le recueil et le commentaire des nouvelles est un vrai métier de journaliste, intermédiaire indispensable , facilitateur de démocratie ; hélas ce travail n'est quasiment plus assumé d'une manière sérieuse . Et très souvent les nouvelles sont juste là pour prouver des idéologies , montrer que oui , on a raison .
            En ce moment ils sont tous sur Nadine Morano , et il va falloir attendre que des réfugiés forcent à nouveau le tunnel pour ou que des pilotes d'air France déshabillent encore le DRH pour qu'on revienne sur les sujets ...Mais sans jamais aborder le fond et les problèmes dans la durée , le sens où on va et comment résoudre réellement les choses.
            Le problème avec le net c'est que c'est un flux abondant et continu d'info sur tous les sujets , avec des commentateurs qui ont du temps et souvent des certitudes et que le commun des mortels , gosses à l' école , au stade , à la musique , boulot et soucis , n'ont pas d'accès réel à tout ça ; et que les médias publics sauf lueurs épisodiques dans la nuit ne font pas leur job qui est d'alimenter l'info et le débat démocratique , pas suivre l'actu .

          • bonjour

            j'ai lu (parcouru, quelle quantité de blabla !) le rapport Greenpeace, et je ne vois pas en quoi il est différent des autres rapports sur le sujet. Autant il convainquant lorsqu'il nous dit que nous pouvons faire quelque chose, autant les conclusions (on peut donc ne reste plus qu'à vouloir) sont douteuses

            Il y est question d'économie d'énergie, d'efficacité énergétique d'innovations prométeuses. Le scénario tient debout par extrapolation à des niveaux industriels d'experiences locales ou faiblement développées.

            La question du stockage n'est pas reglée. Aucune forme de stockage n'est actuellement susceptible de remplacer le petrole. Gaz, hydraulique, hydrogène, batteries même en commun ne suffisent pas.

            La question de la quantité de matière, d'énergie à mettre en oeuvre pour obtenir un réseau énergétique décentralisé avec n'est même pas discutée. Et pourtant ! Combien d'acier ? Combien de résine ? Combien de cuivre ? etc etc etc

            La question de la résilience d'un batiment HQE (haute qualité environementale) ne semble intéteresser personne. Pourtant sans étude intégrée sur la durée de vie de toutes les consommations on ne peut raisonnablement conclure que ce genre de batiment est réellement plus intéressant.

            Bref vous me dites être convaincu par vos lectures, reste à convaincre les autres, sans les renvoyer vers leurs cheres études ce qui n'est pas une façon de faire. De la même manière que je ne vous envoie pas votre age dans les dents pour déligitimer vore propos. On a le droit d'être convaincu par le nucléaire sans être un salaud, et oui l'ASPO a raison le pic de pétrole conventionnel a bien été passé en 2006.

            En fait si je me place sur le terrain de la conviction, je travaille partiellement sur le biofuel (extraction de métabolites secondaires sur microrganismes type cyano ou microalgues), j'ai accès à des suites de séminaires de recherche sur l'énergie, son usage, sa production, vu de différents points de vue, bref je ne pense pas être le moins informé de la rue et le quasi-consensus chez les chercheurs c'est que le problème est loin d'être résolu.

          • Je trouve dommage d'être si mal renseigné quand on est soi-disant de la partie. Il n'est bien sûr pas question de se passer du pétrole du jour au lendemain et je ne suis pas trop optimiste sur le fait qu'on y arrive mais ce ne sont pas des limitations techniques. Il faudrait sans doute que je prenne le temps d'écrire un nouvel article pour faire le point sur le sujet mais il y a toute la matière dans mes revues des sciences et d'autres le font régulièrement. Le rapport de Greenpeace n'est que le dernier en date. Plusieurs études ont montré que depuis 2013 les énergies renouvelables prenaient le dessus sur les hydrocarbures mais il y a eu depuis de très nombreux progrès, la recherche dans ce domaine s'intensifiant (comme sur le stockage).

            C'est un fait que le souci actuel n'a rien à voir avec un prétendu pic pétrolier (certes on épuise le meilleur et le plus facile en premier) mais avec l'arrêt de l'exploitation des réserves connues. Le problème n'est pas de faire peur avec une fin du pétrole qui n'est pas près de se produire mais avec le fait qu'il y a trop de pétrole et qu'il n'est pas assez cher. Il y aurait beaucoup à dire sans compter le passage aux véhicules électriques et même aux véhicules autonomes qui devraient réduire beaucoup la consommation d'essence mais on est bien sûr dans le temps long, pas dans les 5 prochaines années et le maillon faible c'est le facteur humain, pas la possibilité technique, un peu comme pour la misère dont la cause n'est pas le manque de richesses.

  10. je ne souhaite pas commenter votre texte en général, qui est trop long pour que je puisse le lire en ce moment. Je me suis arrêté sur les mots 'crise migratoire'. Je ne sais pas trop ce que vous entendez exactement par là, mais s'il s'agit des évènements actuels, le terme est impropre comme cela a été déjà noté ailleurs (ne me demandez pas où, mais ce n'est pas mon idée). Les Syriens fuient une guerre civile, il ne cherchent pas à gagner 15% de revenu en plus. Ils sont donc des réfugiés, pas des migrants.

    • C'est un peu débile de commenter un texte sans le lire, de même que la polémique sur le nom de migrants ou de réfugiés même s'il est vrai que les Syriens sont des réfugiés - mais aussi des migrants (et il n'y a pas que des Syriens) ! Je souligne dans l'article que la crise migratoire est surévaluée actuellement mais qu'elle ne peut que s'aggraver avec l'explosion démographique africaine, que ce soit pour fuir les guerres ou la misère.

    • On vous masque la vérité (tout est spectacle cf Debord) qui est :
      * des puissances essayent avec ténacité de faire tomber Assad (dernier bastion socialisme arabe national, objectif printemps arabe avec retard)
      * les syriens + irakiens ne représentantes même pas 20% de ce sur flux de migrants (je sais ils sont majoritaires dans mon immeuble mais pas les plus pénibles) en fait des immigrés économiques qui profitent d'un laxisme de circonstance (pari sur nouvelle vague d'armée de réserve pour le Capital Occidental, Soros voulait jouer les Roms mais apparemment ça a changé de cible)
      * il y a actuellement 2 millions de réfugiés du proche orient en Turquie (rappel membre OTAN + islamisme opportuniste sauce Erdogan), vraisemblablement que feu vert a été donné pour laisser passer (sans parler de l'Exode organisé via les Balkans, tel satellitaire, carotte à la carte bancaire, voila pourquoi la Hongrie fait chier les plans car elle est sur le chemin mais refuse de jouer le jeu, ils sont fiers ces hongrois, ils avaient même fait chier les soviétiques 🙂 )
      * y a aussi beaucoup de réfugiés en Jordanie dont on parle peu, mais comme ce pays joue contre Assad normal qu'il contribue, puis il touche des $ de l'Arabie
      * on pourrait penser à un action coordonnées des frères musulmans disséminés à travers la région, je vous laisse aussi entrevoir qui est avec eux et les soutiens ... + ajout du front al nosra (al qaida régional) + les illuminés du new califat ...

      beaucoup de force sont jetées dans la bataille, et le plan semble s'incliner vers du moins facile que prévu ...

  11. « En Mai68 il était impensable de se prétendre français. Nous nous opposions en tout à nos parents, notre identité était d’être jeunes et nous nous reconnaissions dans la jeunesse de tous les pays.  »
    C’est un peu exagéré mais c’est pas faux.
    Nous étions aussi un nouveau marché . Qui a assez rapidement abandonné le slogan  » halte a la société de consommation » comme par hasard ..

    • "L'abandon des énergies polluantes, trop coûteux ?"

      Il faut interroger nos questions : dans le mode d'organisation actuel , le mot coût a un sens purement économique. Shell renonce à ses projets en arctique uniquement parce que le cours du pétrole est bas .
      Je ne pense pas qu'on puisse compter sur les seules évolutions techniques pour modifier la donne . Il faudrait penser coût global et impulser des politiques de relocalisation , désurbanisation , aménagement du territoire.
      L'exemple de la réduction des surfaces agricoles et montée des surfaces boisées boostées par l'effet de serre est un effet transitoire subi et n'apporte aucune solution de long terme. Parcs naturels et Espaces naturels sensibles d'un côté , bétonnage , transport concentration urbaine et industrielle de l'autre , poison et son antidote ? Je ne crois pas du tout à ça .

    • Oui, c'était un peu pareil pour l'Aveyron qui avait un des taux de chômage les plus bas bien que loin de tout même si ça s'est dégradé depuis 2008 mais c'est la preuve que le prétendu "désenclavement" est plus destructeur que créateur d'emplois, preuve aussi que la nation, cela ne veut rien dire, il y a de telles disparités entre les territoires, sauf pour les services publics qui pourraient être aussi bien régionaux ou européens mais qui maintenant disparaissent de ces endroits trop éloignés et pas assez peuplés, pas assez rentables...

    • La géographie du chômage est plus complexe qu'il n'y parait :

      On observe des effets de proximité géographique plutôt intéressants. Là encore, prudence dans l’interprétation : certaines zones peuvent connaître de très faibles taux de chômage, parce que ces territoires « se vident », les personnes recherchant un emploi prospectant hors zone. Ce n’est pas le cas de toutes les zones représentées, mais sans doute de certaines d’entre elles.

      http://blogs.univ-poitiers.fr/o-bouba-olga/2015/10/10/geographie-des-taux-de-chomage-entre-inertie-et-mobilites/

      • je m'étais fait la même réflexion qu'Olaf ; c'est plus complexe et mérite une analyse plus approfondie ; ce qui compte surtout c'est la dynamique politique locale qui est enclenchée ou pas .

Les commentaires sont fermés.