Les trous noirs de la gauche

Temps de lecture : 14 minutes

trou_noirL'état de la gauche est on ne peut plus désastreux. C'est de notoriété publique désormais. On s'attend même à son effondrement complet au moment où l'on aurait tant besoin pourtant de politiques de réduction des inégalités et de protections nouvelles contre une précarité qui se généralise à grande vitesse. C'est bien sûr la faute de la gauche elle-même, dans toutes ses composantes, gouvernementales ou non, même à ne pas vouloir se l'avouer ni pouvoir sortir de ses archaïsmes qui la plombent, ni de ses illusions qui profitent surtout aux démagogues de l'autre bord.

Il ne s'agit en aucun cas de je ne sais quels "tabous" de la gauche qu'il faudrait lever sous prétexte que cela aurait fait le succès de l'extrême-droite, que ce soit la nostalgie de la Loi, de la morale et des anciens interdits (sinon du patriarcat), ou le retour au national avec la sortie de l'Euro et de l'Europe d'un côté (dont les avantages sont très largement surévalués), le protectionnisme et le rejet des immigrés de l'autre (impossible de sortir de cette logique binaire). Sous prétexte de se donner un cadre de souveraineté censé nous sortir de notre impuissance actuelle, le peuple ne désigne plus dorénavant les dominés mais les nationaux, électeurs supposés assez avisés (dans leur prétendue common decency) pour nous donner leurs voix et auxquels on cherchera inévitablement à donner une identité culturelle plus ou moins foireuse qui nous rendrait tous identiques et solidaires malgré nos différences et oppositions de classe, de cultures ou de religions. De quoi justifier forcément la collaboration de classes entre bons français tout comme en quatorze on a pu mener des paysans au massacre pour défendre leurs si patriotiques capitalistes et marchands de canon !

L'argument nationaliste est absolument imparable dès lors qu'on prétend à une alternative radicale qui nous isole du reste du monde et se réduit tout bêtement à l'étatisation de l'économie, comme si cette merveilleuse solution n'avait pas déjà échoué partout et comme si on était en état de le refaire ! On croyait qu'ils avaient disparus avec l'URSS mais pour ces nouveaux staliniens, étatistes autoritaires (démocratiques et populaires bien sûr) qui rêvent de s'emparer du pouvoir pour nationaliser nos multinationales et imposer leur propre modèle (à rebours du monde des réseaux), il n'y a aucun doute dans leurs rêves sur la valorisation du niveau national qu'ils s'imaginent, un peu légèrement, pouvoir être à leur portée alors qu'ils travaillent plutôt pour l'extrême-droite montante. Jusqu'à finir, pour certains, par rejoindre les ennemis d'hier. C'est, du moins, ce que le fascisme a illustré à une autre époque, certes bien différente de la nôtre mais selon une même logique.

On a pu constater à cette occasion, en effet, comme beaucoup de partisans d'un socialisme national, au nom de conceptions idéalisées de la démocratie et de la souveraineté, ont pu passer facilement dans l'autre camp. On s'étonne de cette convergence rouge-brun qui n'est pourtant pas nouvelle. La parenté du fascisme avec le marxisme est trop méconnue. On sait vaguement que Mussolini était un socialiste radical, que des communistes farouchement anti-fascistes comme Doriot sont devenus fascistes à leur tour (comme aujourd'hui d'anciens communistes passent au FN) mais on s'imagine que ce serait pure contingence personnelle, de même que la présence du mot socialisme dans le national-socialisme serait complètement dépourvue de sens ! Il faut savoir que, tout au contraire, Giovanni Gentile qui allait devenir l'idéologue du fascisme (et de l'Etat totalitaire), a élaboré sa philosophie actualiste et volontariste à partir d'une interprétation idéaliste des Thèses sur Feuerbach de Marx. C'est le même glissement qui se reproduit à chaque fois, du matérialisme à l'idéalisme (moral) puis au nationalisme (incarnant l'idée), sinon au sauveur qui mène les foules. On le sait, à l'arrivée, les nationalistes se débarrassent assez rapidement du socialisme et de l'anti-capitalisme de départ. C'est ce qui empêche d'identifier fascisme et communisme, Hitler et Staline, mais ne doit pas occulter pour autant l'origine du fascisme dans la gauche, comme sa vieille tentation autoritaire et millénariste.

Il ne suffit pas, hélas, d'en démonter le mécanisme pour arrêter un mouvement historique irrésistible et sans doute cyclique. Les défaillances de la gauche ne sont pas celle des hommes mais sont bien structurelles, héritières de l'histoire et d'institutions en fin de cycle, à bout de souffle mais toujours là malgré tout. L'archaïsme est le symptôme du vieillissement de la génération dominante avec ses idéologies et ses partis mais aussi de l'accélération technologique et d'un changement de cycle. Ce n'est un secret pour personne mais il semble bien qu'on ne change pas des institutions sans quelque révolution - qu'on ne voit pas encore venir et plutôt le contraire...

On peut du moins prononcer déjà le requiem d'une gauche conservatrice qui veut ignorer les transformations en cours, constituant de véritables trous noirs dans leurs programmes. Il ne s'agit pas de seulement dénoncer ses dangereuses déviances mais surtout d'inciter la gauche, au lieu de vouloir changer les esprits ou les hommes, à revenir au matérialisme d'un système de production profondément transformé par les nouvelles technologies numériques, condition pour rebâtir de nouvelles protections sociales plus adaptées à notre temps (et non pas tomber dans le volontarisme aveugle d'une lutte des classes affaiblie par le chômage). Ceci dit, sans aucune chance d'être entendu (certains voudraient même plutôt me faire taire) !

Il ne s'agit pas de demander, comme d'autres, à la gauche d'être de droite, de favoriser les riches pour en obtenir quelques faveurs. Le marqueur de la gauche, ce qu'il faut défendre et garder, c'est la réduction des inégalités - que la droite voudrait au contraire justifier. Les impôts en sont le principal instrument mais, dans le contexte actuel, il ne semble pas possible de tabler sur leur augmentation substantielle. C'est malgré tout la seule façon de refuser des sociétés trop inégalitaires ne pouvant plus se prétendre démocratiques. Même si l'année n'est plus une base aussi pertinente qu'avant et qu'une partie de l'imposition doit basculer vers les flux financiers, il faudra bien revenir à des taxations de l'ordre de 80% pour les revenus les plus élevés, comme du temps de Roosevelt et des années 1960 - ce qui vaut bien mieux qu'un salaire maximal très à la mode mais trop facilement contournable. On peut s'appuyer pour cela sur Piketty et son succès aux Etats-Unis avec son 99%. Il semble difficile pourtant d'être le seul à le faire quand on n'est plus la nation dominante et qu'on a déjà une fiscalité supérieure aux autres pays mais cela doit rester malgré tout un objectif assumé de socialisation de l'éducation et des risques de la vie (non pas de vouloir tout étatiser). Le problème sur ce point relativement consensuel, c'est que lorsque la situation économique ne permet pas d'agir sur ce levier pour réduire les inégalités et qu'il ne reste plus que les réformes sociétales, on peut se demander effectivement si on peut parler encore d'une politique de gauche...

A notre stade de la crise de la dette et d'une prise de conscience du risque de déflation, il y a quand même une autre façon de réduire les inégalités et de s'attaquer aux rentiers - mais là, on entre dans les trous noirs de la gauche - ce serait d'entrer dans un nouveau cycle d'inflation, bien qu'on présente toujours l'inflation comme défavorable aux plus pauvres (ce qui est le cas si on n'indexe pas les salaires mais l'inflation favorise aussi les luttes et les solidarités). L'Euro nous plombe incontestablement là-dessus, alors que ce serait une des meilleures façons de réduire le poids de la dette, d'encourager l'investissement, de libérer l'énergie des jeunes générations et d'ajuster dynamiquement les revenus. L'inflation devrait être un des objectifs prioritaires de la gauche au lieu de se ranger stupidement du côté des banquiers qui ont tout intérêt à la combattre !

Le plus difficile à faire admettre, cependant, c'est qu'on a changé d'ère et que le temps de l'industrie est passé. Les efforts pour reconstituer notre base industrielle sont louables (et plus encore de vouloir défendre son emploi) mais voués la plupart du temps à l'échec ou du moins à rester très marginaux au regard des millions de chômeurs. L'automatisation, les robots et les imprimantes 3D vont continuer à faire fondre les effectifs dans l'industrie. Vouloir empêcher les fermetures d'usines ou interdire les licenciements dans une telle période de mutation est hors de propos, un combat d'arrière garde perdu d'avance et qui se fait au détriment de l'investissement dans l'avenir.

Il y a quand même un domaine qui pourrait relativement compenser cette tendance de fond, c'est la transition énergétique dans laquelle il faudrait s'engager massivement, ce qui devrait être un autre axe prioritaire de la gauche pour des raisons à la fois écologiques et de préservation de l'emploi mais qui reste étonnamment très peu audible.

Même si le parti de gauche fait un effort en ce sens, la grande faiblesse de la gauche, c'est de n'avoir pas pris en compte suffisamment la question écologique, qui ne se résume pas à un retour au Plan. Elle n'a pas pris assez au sérieux un réchauffement qui s'annonce bien catastrophique malgré des climatosceptiques criminels. La transition énergétique est à la fois une nécessité et une chance. L'écologie ne peut se réduire pour autant à l'énergie, exigeant notamment de s'engager résolument dans une relocalisation qui ne peut pas être nationale - tout est là - mais doit au contraire reconstituer des circuits courts, de proximité, redonner vie aux territoires. L'avantage, c'est qu'il n'y a pas besoin pour cela de gagner les élections nationales ni de changer l'Europe ! Il semble hélas que ce soit là aussi pas du tout conforme à la culture de gauche, constituant un point aveugle pour une gauche étatiste et centralisatrice tellement inadaptée en cela à notre temps.

L'autre grande faiblesse de la gauche, c'est, en effet, de ne pas prendre la mesure de la révolution numérique dans tous les domaines de la production et de la vie. C'est même assez incroyable ! Il faudrait pourtant bien prendre en compte les échanges "entre pairs" (P2P), mieux tirer parti des réseaux, défendre la gratuité numérique, les logiciels libres, développer les fablabs, tout ce qui prend de plus en plus d'importance même si cela reste minoritaire ou même embryonnaire pour l'instant (comme en 1848 l'agriculture concernait encore bien plus de monde que l'industrie). Ce qui manque surtout, c'est de se projeter dans un avenir forcément numérique où ce qu'on peut développer, c'est la réparation, la formation, la recherche, la santé (le vieillissement), les services à la personne, les activités créatives, au lieu de vouloir ressusciter un passé révolu (celui de la grande nation et de sa glorieuse révolution).

Un des points de résistance principaux, qu'il sera très difficile de briser, c'est la question de la sortie du salariat au profit du travail autonome, ce qui contrevient hélas à la tradition syndicale. Marx voulait abolir le salariat, pas le généraliser car il savait que c'était la base du capitalisme. Les syndicats, qui ne représentent presque plus rien, ont gardé jusqu'à pas si longtemps l'abolition du salariat dans leurs statuts. Depuis, c'est la généralisation du salariat comme porteur de droits qui est leur objectif, au moment où il se précarise et prend des formes de plus en plus dégradées. Le nouveau statut des auto-entrepreneurs a été perçu, avec quelques raisons, comme une menace pour la société salariale, mais il n'a pu être remis en cause car il relève de la nécessité de libérer le travail. Cela devient sans doute de l'auto-exploitation, il n'y a rien d'utopique là dedans, mais qu'on peut trouver préférable à la subordination patronale, et qui correspond bien mieux à un travail post-industriel ne se mesurant plus par le temps (transformé en contrat par objectif).

Le problème, c'est qu'il faudrait tout reconstruire autour de ce nouveau paradigme, passer de la sécurité sociale au développement humain, ce à quoi personne ne semble prêt car c'est par de nombreux côtés incompatible avec la société salariale, exigeant de nouvelles institutions et protections du travail autonome sans lesquelles effectivement la situation ne sera pas vivable, ni pour les auto-entrepreneurs, ni pour les salariés. La question d'un revenu garanti, qui divise tant la gauche avec des arguties on ne peut plus idéologiques, se révèle pourtant incontournable dans ce contexte, ce qu'on voit bien avec les intermittents du spectacle.

Le problème, c'est que ces conquêtes sociales, aussi nécessaires soient-elles, ne se feront pas toutes seules, sans luttes sociales pour les imposer, sans des forces sociales qui les soutiennent, ce qui n'est pas encore le cas, ces thèmes restant très en dehors des préoccupations immédiates, sans parler de propositions encore plus exotiques comme les coopératives municipales...

Il semble n'y avoir aucune prise sur notre destin, aucun moyen de faire entendre raison et d'éviter d'aller au pire comme il arrive si souvent dans l'histoire. Comment donc, alors, avec une gauche si désorientée, si affaiblie, si dépassée, pourrions nous arriver à nous opposer à la montée du nationalisme et de la xénophobie ? Combien de temps devrons nous endurer cette faillite collective avant de reprendre le progrès de nos libertés et de la démocratisation de la société ?

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40 réflexions au sujet de “Les trous noirs de la gauche”

  1. http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/13/la-nouvelle-conseillere-de-hollande-s-opposait-a-la-regulation-des-banques_4436861_4355770.html

    Avec un beau sourire de requin montrant la partie haute de la mâchoire. Bon ça nous change du sourire picsou je me moque de toi d'un Cahuzac face à Jean-Jacques Bourdin. Hey le PS réélu la-bas ! inconsistance du corps électoral ou phénomène à la mafieuse qui prend le plus voleur sous entendu le plus protecteur. Bon c'est vrai, y a le coté sud-ouest charmant par ailleurs mais en ce qui concerne la politique bien souvent déconnecté comme le cul du loup. J'évite de parler de Domenach qui présente le rire du marquis en fin de règne en défenseur de la gauche, y a de quoi rire et pleurer.

    Pff, bref, le pyramidion a besoin de sa base gauche pour tenir ! à la la le beau monde d'avant 1789 !

  2. Ce n’est pas un problème gauche ou droite ; le problème réside en ce que :
    Lorsqu’on peut relativement facilement faire croître l’économie (on a des colonies, on a ci on a ça ) , la classe politique dirigeante droite ou gauche en alternance est en capacité tant bien que mal de gérer la situation.
    Quand on ne peut plus faire croître facilement l’économie, et c’est le cas aujourd’hui pour des causes multiples qui se surajoutent , il s’agit alors de quitter la gestion pour la mise en place d’un autre système ; nos dirigeants sont des gestionnaires dans un bocal ; ils ne peuvent que nous enfoncer ; de même qu’ils ont voté des budgets en déséquilibre des années , ils font un chèque en blanc sur notre avenir .Ce sont vraiment des incapables dans ce genre de situation ; leur seule rambarde pour s’accrocher sont leurs soutiens : grandes entreprises économiques et financières qu’ils soutiennent . Temps que ça tient.
    Dans notre incapacité à surmonter cet atavisme séculaire du respect de l’autorité et des gens qui savent, nous nous trouvons devant un mur épais du découragement et du fatalisme. Nous cherchons encore des miracles et des sauveurs sortis d’un chapeau ! Sauf que Sarko ,Hollande ,Sarko…. y en a marre et de miracles y en a plus . Grosse marine, grosses ficelles de marine, le Titanic aux accents grinçant ne fera pas longtemps illusion ; Nous sommes fait comme des rats et à moins d’un sursaut d’intelligence humaine simple, ça va tanguer ;
    Quand au local national mondial , c’est tout simplement le monde et ses échelons et jusqu’à nouvel ordre n’étant pas de purs esprit nous avons besoin de toute l’échelle , de toutes ses marches mais la une après la deux , bien ordonnées ,cohérentes , la cohérence d’un projet d’organisation du monde , au local ,au national ,au mondial .l’échelle du libéralisme n’a qu’un barreau : le mondial ; celle du fascisme un seul barreau aussi : le national ; l’une et l’autre ont en commun qu’on se casse la figure ; l’échelle intelligente , celle qui est faite pour monter a les trois barreaux ,local ,national ,mondial ,un projet cohérent d’un monde fait de nations, elles mêmes faites de territoires ,lieux de vie ayant besoin du national et du mondial pour exprimer au mieux leur vie au local ,seule réalité concrète , palpable , humaine qui fait qu’un monde qui nie cet échelon est un monde abstrait , idéologique , voué à la destruction .

    Sur le plan politique on en revient encore et encore à une vraie démocratie cognitive, think tank public et participatif pour se creuser la tête et expérimenter de nouveaux modes d’organisation face aux nouvelles réalités, aux nouveaux enjeux. Cette nouveauté là étant très éloignée du concept de la nécessaire innovation, compétitivité, croissance rabâché par nos dirigeants

  3. Il y a tout de même des obstacles à la relocalisation:
    a) Pour pouvoir relocaliser, il faudra en passer par une lutte contre les Traités néolibéraux qui imposent le modèle de l'échange (inégal) avec en sus l'abolition des "obstacles non tarifaires au commerce" comme l'indique le jargon OMC. C'est à dire tâche de sysiphe. En quoi cet objectif est il plus réaliste que la défense de l'emploi ?
    b) Comment éviter le piège qui consisterait à confondre "relocaliser" et se replier sur le territoire national ? En d'autres termes, la confusion des genres que vous dénoncez précisément en tant que collusion objective entre une partie de la gauche tentée par le repli national, et l'extrême droite ?

    • C'est tout le problème, certains pensent que le rééquilibrage peut se faire par une forme de protectionnisme fiscal sur les importations, je n'y crois plus du tout, ça me parait infaisable sur le plan technique. Il me semble impossible de tracer la valeur ajoutée due à chaque pays dans chaque produit, d'autant plus que ça change tous les mois. Évoquez ce problème de mesure algébrique à des protectionnistes et ils ne vous répondront jamais par une quelconque argumentation détaillée. Je ne comprend même pas que J Sapir puisse défendre de telles mesures sans détailler leur complexité insurmontable.

    • Il y a bien sûr des obstacles à la relocalisation, la première étant que c'est un trou noir de la gauche qui n'y a pas du tout pensé, ce dont témoigne ce commentaire. Je ne peux répondre en détail, n'ayant pas trop le temps, mais je traite ces questions depuis longtemps dans de nombreux textes (sur l'évolution du travail, l'écologie, le numérique, etc.).

      L'Europe fait partie des obstacles avec sa concurrence libre et non faussée, raison pour laquelle j'ai voté contre le projet de constitution mais il y a des moyens de contourner le problème, notamment avec des monnaies locales qui n'ont pas les inconvénients du protectionnisme ou du nationalisme.

      Tout dépend de ce qu'on entend par réalisme mais il est sûr que la défense de l'emploi industriel est perdu d'avance. Des écolos qui défendent l'industrie contre la robotisation (supposé contre la technique!) sont absolument ridicules mais, à la base, il ne faut pas se faire d'illusions sur notre capacité de contrer les évolutions matérielles et technologiques. Défendre des combats perdus n'est qu'une perte d'énergie alors que la relocalisation s'impose matériellement, écologiquement et à cause des transformations du travail post-industriel vers les services et le développement humain. Cela ne veut pas dire que c'est facile mais qu'on finira par y arriver (quand?). De plus, le local est au moins à portée de notre action.

      Ce qui distingue la relocalisation du nationalisme, c'est le fait de sortir du capitalisme (industriel). C'est aussi que le local ne peut pas être aussi autoritaire et répressif (armée, etc.). Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de problèmes (clientélisme, féodalisme voire sectarisme) mais cela dépend des endroits et reste dans notre rayon d'action.

      La gauche et la droite ne disparaissent pas au niveau local mais les grandes idéologies volontaristes sont liées à la nation, la guerre et l'industrie (il ne s'agit pas de prétendre que le niveau national disparaitrait, pas plus que le niveau européen ou mondial). Si la gauche prenait au sérieux la nécessité de la relocalisation, tous ces débats en éclaireraient les enjeux alors que pour l'instant cela n'existe tout simplement pas dans le paysage, un véritable trou noir ! A la place il y a de dangereux fantasmes et des coups d'épée dans l'eau...

      • L'ambiance devient électrique, juste pour 2 questions du bac, réactions hystériques, de Sapir entre autres, et auparavant de Gattaz, du gros délire qui rappelle la Maccarthisme :

        "Dans les deux cas, on suppose qu'un sujet du bac peut exercer sur les candidats un effet de lavage de cerveau. On se demande bien comment une telle idée peut naître dans l'esprit de qui que ce soit ! Les candidats vont plancher sur ces sujets pendant au maximum quatre heures de leurs vies (moins, en fait : il s'agit dans tous les cas d'une partie de l'épreuve et non de son entièreté). Comment peut-on sérieusement penser que c'est à ce moment-là que vont se construire les connaissances et les représentations de l'économie des candidats ?"

        http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2014/06/paniques-morales-et-baccalaureat.html

        http://russeurope.hypotheses.org/2421

          • '''A quels risques économiques peuvent s'exposer les pays qui mènent une politique protectionniste ?'"

            Risques et bénéfices de politiques protectionnistes? Serait aussi plus adapté qu'une question fermée.

        • Mouaips, les sujets institutionnels sont très très orienté et encore plus lorsqu'il s'agit de corrections...

          Je me souviens avoir passé un de ces concours juste pour voir.
          Et avec un sujet sur la monnaie, j'avais parlé de zone monétaire optimale et vaner pas mal l'euro disant que c'était mal foutu, pas d'uniformité* pas de péréquation.
          Résultat 7/20.
          Si je repassais maintenant, ils m'auraient surement mis une meilleure note en se disant "pas con", mais avoir raison trop tot ça vous tue, puis la doxa a du mal à l'autocritique.

          depuis j'ai encore augmenté ma culture économico poltique.
          Evidement on le sait qye les interdépendances sont crées voire entretenues depuis au moins le début de la construction européenne pour inciter à la paix voire la fusion.

        • Dans cette histoire, on a l'impression d'avoir affaire à des bébés nés de la dernière pluie. Une question orientée d'un examinateur à l'examiné doit comporter une part de fourberie pour tester son sens critique. C'est la base. Si vous faites des questions en coton, c'est vraiment ridicule. Vous croyez que la vie propose des problèmes en ouate ? C'est vraiment toute la connerie des gauchiards de croire des trucs pareils.

          • Les représentations comme tu dirais à la Foucault Bourdieu (constructiviste plus ou moins foireux) sont construites (allez plutôt influencé car elles sont solides et peuvent se construire ailleurs qu'à l'école, puis y en a beaucoup qui moque ces profs) depuis belle lurette par ce corps professoral au collier de barbe que les Inconnus moquaient déjà
            http://www.dailymotion.com/video/xtmut_les-inconnus-les-professeurs_fun

            C'est pas un sujet qui va changer les choses, mais disons qu'il couronne le tout, comme la cerise sur le gâteau ou les fruits de l’Arbre pour une référence plus ancienne.
            On pourrait espérer que les examens soient le lieu pour une pensée libre élaborée intelligente, ben niet, il faut cracher la sauce et ne surtout par faire des hérésies bien identifiées.

            Pour les plus cyniques, ça fait parti du jeu.
            Je me souviens d'un pote qui m'a toujours dit : tu sais avant de jouer avec le code, il faut maitriser le code.

            Si vous voulez être irréprochable faite des maths c'est dur ou de l'info ça marche ou pas, le reste c'est pipo dans le vent.

            Vous avez suivi l'autre polémique de nos chères têtes blondes autour du BAC, en gros :
            Victor Hugo nique ta mère avec tes herbes et ton crépuscule.

          • Les enseignants ne sont si pas idiots, mettre des chausses trappes fait partie de l'enseignement. Dans la fameuse série Kung Fu on voit ce genre de mise en question, à l'épreuve, et ailleurs en Asie. Le rôle d'un enseignant est de déniaiser pas de refiler gratis un diplôme. Le biais d'une question d'examen est justifié pour motiver sa dénonciation par l'examiné, comme un vaccin stimule le rejet. Sinon c'est l'enseignement clonique, si fréquent.

        • Normalement dans une dissertation on doit mettre les arguments pour et les arguments contre mais sinon, il est assez comique de se choquer de l'existence d'une idéologie dominante, ce qui est toujours le cas et a pu être à un moment le marxisme. Les plus choqués sont sans doute les dogmatiques opposés qui croient détenir la vérité contraire ! Moi, en tout cas, je me suis toujours heurté au dogmatisme le plus borné dans tous les domaines (sauf avec des gens comme Jacques Robin qui était très ouvert mais constituait l'exception).

          Sinon, je trouve Victor Hugo magnifique mais on ne peut pas plaire à tout le monde...

  4. Chaque fois qu’on cherche des solutions on sort une liste de « mesures » à prendre ; ex taxer les importations ; justement la relocalisation ne passe pas par des mesures : c’est un positionnement politique des acteurs (privés –publiques) qui décident de relocaliser ; c'est-à-dire de rentrer dans un processus d’économie solidaire locale ; il n’y a plus le marché et des mesures (subventions ) mais un regroupement public –privé au sein d’une politique de développement et d’organisation locale. Le protectionnisme se fait tout seul parce que l’ensemble des acteurs (producteurs , consommateurs, élus etc) jouent le jeu du local.
    Pour que ça marche il faut de fortes motivations de l’intérêt obligé de ces politiques ; il faut aussi un soutien national dans un cadre expérimental.
    Le plus dur, la porte d’entrée, c’est la motivation : élus et citoyens sont imprégnés de la culture libérale de marché et ne conçoivent même pas qu’il puisse exister une voie entre le communisme imposé et le marché (avec des mesures de régulation) ; on reste dans le chacun pour soi.
    C'est bien le cadre et la tête qu'il faut changer ; l'utopie est dans le camp des mesures.

  5. signe du trou noir de l'université , une part sans doute du trou noir de la gauche : la révolution mentale en 117 000 clics , qui produit dans ton cerveau un putain de déclic , et t’inquiètes c’est pas du toc !!une bizarrerie de plus dans un monde qui n'en tolère plus aucunes , pas même l'université française !! quand mon rap c'est un môme qui pisse sans alèse !! salam mon pote nos vies dans une capote et du cyanure dans un coin de la quenotte !! dans cette époque opaque que bill gates a mis en cloque !! pour qu'internet et l'apprentissage sur Internet ne soient pas réservés qu'à des solitudes , il faut communiser sur ce point ardant de notre irrésistible devenir langage .... de Lascaux à internet , même combat : hypomnémata il faut bien voir qu'avec internet on a , en quelques clics, accès, presque gratuitement , à l'ensemble du savoir mondial , cela ne sera pas sans effet sur l'organisation sociale et politique et la vie concrète du plus grand nombre !! il faut bien penser que simplement avec un compte facebook on a des moyens considérables , titanesque , il me semble !! .. l'université française ne le sait pas encore et ça va lui coûter certainement sa peau (obsolescence programmée ), mais facebook rends malgré tout (snoden) l'université populaire, critique , laïque et transversale et donne des moyens techniques à n'importe quel pecno de la cyber-zone bien supérieur à la plus part des universitaires, d'autant plus quand on se permet le luxe de travailler pour la vérité à temps plein .. moi je crois que les études ça va devenir très cher et que de plus en plus avec les MOOC ( plateformes d'enseignement à distance ) et internet on pourra étudier ( pour pas cher et avec les meilleurs professeurs) et rester au pays sans aller dans la capitale régionale pour étudier et avoir le diplôme (indispensable néanmoins pour trouver le job ) , c'est sans doute la fin du milieu étudiant , mais espérons que ce que l'on perd d'un côté on le gagne au centuple de l'autre ( cela crée néanmoins des inégalités territoriales ) , il faudra un maillage de petites structure locales ( au moins 1/10 000 hab) pour se rencontrer et partager mais cette fois ci en plus petit comité et devant soi comme paysage , pas la sociologie urbaine mais la sociologie rurale ( dans mon cas ) cela n'est pas sans quelques avantages et même quelques surprises ... • Il est certain que, pour le savoir, ce qui compte, c'est le désir qu'on en a mais c'est souvent pour le travail, et là, ce qui compte, c'est le diplôme. Les MOOC (traduits par CLOM ou "Cours en ligne ouvert et massif") ont justement des dispositifs de validation. Les réacs vont crier qu'on va perdre une riche tradition mais les meilleurs professeurs auront toujours un public (démultiplié par internet) et ce n'est pas l'Ecole Normale Supérieure qui va disparaître, seulement les filières de masse où l'on parque des étudiants plus qu'on ne les forme. La formation va être de plus en plus importante mais moins concentrée au début car exigeant une mise à jour constante et sûrement avec une certaine prolétarisation du métier. L'université de Sherbrooke au Canada semble avoir pris le virage numérique. C'est quand même un peu difficile de vraiment savoir dans le détail comment ça se passe, mais ma première impression est plutôt bonne. oui il faudrait sans doute que l'apprentissage et internet soit un communisme ( des esprits) .. même si l'apprentissage est aussi un effort largement personnel et fort lent .. un art du dialogue qui s’acquière sur le tas , dans la palpitation de nos élans comme l'acidité de nos relents , une épaisseur de l'esprit et une joie d'être là , par impossible ... brancher internet sur le dernier terminal : des solitudes des groupes et des rézos collaborant et copulant dans la vraie vie ... pour que le savoir ne reste pas trop lettre morte ... • Il restera sûrement des universités (pas toutes) mais bien différentes de maintenant et avec beaucoup moins d'étudiants sans doute (l'éducation étant devenue hors de prix avec la menace d'un krach des prêts étudiants aux USA). Les vidéos de cours changent déjà pas mal la donne mais ce sera encore une autre histoire quand les cours seront vraiment adaptés à internet. On y gagnera, c'est sûr (pour l'instant ce sont les plus pauvres qui en profitent là où il n'y a pas d'université ou qui n'y ont pas accès). dire que maintenant tout le monde à tout tout le savoir du monde sur son smart phone la plus prodigieuses des hypomnématas* !! la noosphère mondiale en quelques clics , la révolution mentale en 117 000 clics , qui produit dans nos cerveau l'amie un putain de déclic : et t'inquiètes , c'est pas du toc à l'inverse de la plus part des trucs de cette époque que bill gates a mis en cloque , où tout est faux !! Une époque opaque avec un salle goute dégueu de capote !! ils savent ce que la drogue leur rapporte ................................................................................................................................................................ il y aura tout un travail de défrichage d'étayage, de décloisonnement mental et de recherche à faire pour comprendre cette nouvelle réalité si déroutante et pourtant déjà si massives et invasive ...notre irrésistible devenir langage depuis Lascaux et l'invention de l'écriture en passant par l'invention de l'imprimerie jusqu’à Internet .... • "L'université ne m'intéresse pas, je n'y ai moi-même rien appris, la médiocrité y régnait déjà (sans doute depuis toujours en dehors de quelques brillantes exceptions), ce pourquoi j'avais préféré participer à l'Ecole Freudienne pour me former (et un peu Vincennes que je n'aimais pas tellement non plus, trop idéologique). La mort de l'université est sans doute programmée. So what ? Tout le savoir est à notre portée. La seule chose intéressante, effectivement, c'est le regroupement de jeunes étudiants, les débats que cela peut produire. Il peut être utile de faire des conférences publiques (quoique cela aussi me semble trop artificiel et théâtral), des séminaires (qui n'ont souvent de séminaire qu le nom) voire des organisations apprenantes, associations d'étudiants pour apprendre ensemble (qui pourrait ressembler à un truc comme le grand jeu en moins perso), mais des universités pour quoi faire ? sinon peut-être fournir des locaux pour des projets d'étude, un lieu pour la jeunesse en recherche et en formation ?" jean zin (JZ) • assez d'accord avec ce que tu écris jean .. oui au diable l'université ( obsolète ) qui depuis 7 ou 8 siècles montre sa médiocrité et sa sottise , toujours en retard sur son temps ... sauf avec mai 68 et les 10 ou 15 premières années de Vincennes où le milieu universitaire , et son discous classiquement mort, à cohincidé un temps et en partie avec les milieux de la recherche intellectuelle ... peut être qu'avec la fin des universités la coopérative municipale que tu défends pourrait s'enrichir d'un volet "étudiant" .. et cela n'as pas que du mauvais , j'en suis même convaincu ... moi j'ai la possibilité de créer , à Bergerac, un lieu pour les étudiants et les gens en recherches , de l'autoformation et de l'intelligence collectives ... Face à toute cette bien pensance spectaculaire et désintégré, ce puissant mouvement réactif qui fait son sarkozy à la radio à la télé et à chaque coin de rue... Il faudrait trouver des mécanismes pour créer l’entente, ce luxe le plus absolu cette propriété humaine et infinie ............................................................................................... oui c'est comme pour notre situation historique actuelle où comme dans les années 30 aucun consensus ne semble se dégager pour la crise systémique présente ni sur le diagnostic ni sur les solutions. dans ce cas , c'est la leçon de l'histoire il faut sans doute passer par le pire pour retrouver ( comme en 1945) , et ce malgré les risques considérables de siphonage intégrale du projet humain ( hubris) , un consensus fort , une entente , un nouveau compromis, pour une nouvelle ère ... c'est pas les gens qui le demandent ( c'est un cas classique de dissonance cognitive quand on ne parle plus de ce qu'on fait et inversement ) , mais ce sont les faits (qui sont décidément têtus !! ) ..... il faut des fois passer par le pire pour aller mieux !!................................................................................................................... aucun consensus ne se dégage comme dans les années 30 car on voit toujours le bout du tunnel donc dans le déni d'une crise à l'évidence durable et profonde : non comme une courbe en V mais en W avec des reprises qui entrainent mécaniquement des rechutes de plus en plus graves .... Je lisais ce matin http://www.lemonde.fr/emploi/article/2014/02/25/frustree-la-jeunesse-francaise-reve-d-en-decoudre_4372879_1698637.html?xtmc=generations_quoi&xtcr=4 L’enquête « Génération quoi ? », menée auprès des 18-34 ans, dessine le portrait d’une jeunesse éduquée, qui enrage de voir les portes se fermer devant elle. • Ça ne m'étonne pas, partout où mon regard me porte je constate que le death métal explose, même si il y a aussi beaucoup de moutons et de suiveurs, pas nocive pour un sou ... comme toujours, mais plus que jamais rare sont ceux qui dérangent vraiment et empêchent de penser en rond • toute cette pression sur la jeunesse et son avenir est écœurante ,, elle produit beaucoup de suicidés et de psychiatrisés et de pénitents , comme au japon avec le hikikomori et chez nous le Tanguy ( avec bac +15) et pour être plus précis , le Rodolphe à qui je signale qu'à 37 ans il habite toujours chez sa mère ... c'est une génération sacrifiée , c'est le capitalisme qui veut qu' une génération sur deux soit sacrifiée .... et l’intergénérationnelle est une vaste fumisterie, la guerre jeunes // vieux pourrait finir par le simple fait que physiquement les jeunes veuillent étriper les vieux , comme dans une sorte de saint Barthélémy de la connerie humaine ( si il faut tirer la chasse à la montagne de dette , il faut aussi tirer la chasse à la montagne de merde et aux Michel Drucker et jacques Alain Miller , hasbeen à la peine que l'échec a punis .............................................................................................................. sinon, c'est moins connu il y a toujours l'inflation entre 3 et 10 % qui est une véritable euthanasie des rentier , un impôt révolutionnaire sur la dette ... celle que les jeunes ont générationnellement contracté envers les vieux . ) ...il y a enfin cette vieille tradition révolutionnaire juives qui avec son jubilé tous les trente ans annule toutes les dettes, même si un revenu garanti suffisant et inconditionnel pourra en partie corriger ce gros problème humain qu'une génération sur deux et sacrifiée et stabiliser/ viabiliser ( par la relocalisation ) dans l'ensemble le capitalisme mondialisé ( et davantage viable et compartimenté )..... Au plaisir ... • On revient de loin la tache est immense, des victoires arriveront, mais pas nécessairement comme on les aura prévus, par d'autres moyens ... il faut rester attentif aux évènements et guetter les opportunités en surfant sur les hasards et autres couac du calendrier de l'épok !! Celle là même que bill gates a mis en cloque !! une époque opaque avec un sale gout dégueu de capote ; et du cyanure dans un coin de la quenotte ... . Comment gagner sa vie ? Une petite vidéo de 6 minutes !! très clair sur le sujet Comment gagner sa vie ? https://www.youtube.com/watch?v=1xFdZv9hvdk&feature=share Souvent on la gagne le mieux grâce à des choses qui nous ont permis de la sauver. Il faut donc avoir risqué de la perdre. • c'est ce que dans les sciences sociales on appel une compétence précaire : presque à notre insu les compétence qu'on acquière sur le tas , dans la palpitation de nos élans , l'acidité de nos relents et la joie d'être là !! par impossible !! une compétence précaire ( résilience) , il en parle bien .. • par exemple , le squat ( un objet sensible en sciences sociales ) qui peut être de pauvreté comme de conviction , permet de développer tout un tas de compétences rares et de compétences complexes ( talent aménageur , compétences relationnelle , résistance au stress , compétences cognitives et rédactionnelles , école du système d , de la débrouille ... et tous ça ça sert par ailleurs , et cela est précieux !! une petite pierre à l'édifice d'un projet humain ; c'est que nous avons au fond de nous des ressources insoupçonnées ( nous ne savons pas ce que peux un corps avant l'âge de l'acné ) qu'on arrive dans le feu de l'action à mobiliser dans une formation sur le tas et par l'action ... une formation qui re-servira ( peut être qu'en partie ) ailleurs moyennent quelques ajustements ( accommodation) ... *Antyphon D'abder se bat pour qu'internet et l'apprentissage sur Internet ne soient pas réservés qu'à des solitudes , il faut communiser sur ce point ardant de notre irrésistible devenir langage .... de lascaux à internet , même combat : hypomnémata ( stiegler , ars industrialis) ... • Les hypomnémata, au sens général, sont les objets engendrés par l’hypomnesis, c’est-à-dire par l’artificialisation et l’extériorisation technique de la mémoire. Les hypomnémata sont les supports artificiels de la mémoire sous toutes leurs formes : de l’os incisé préhistorique au lecteur MP3, en passant par l’écriture de la Bible, l’imprimerie, la photographie, etc. Les hypomnémata au sens strict sont des techniques spécifiquement conçues pour permettre la production et la transmission de la mémoire, ce sont des supports extériorisés de mémoire qui permettent d’élargir notre mémoire nerveuse. Toute individuation ( psychique collective et technique , au sens de Simondon) ...

  6. un rayon de lune, un trou , une pèle , une pute édentée , ça y est mon ami(e) le décors est plantée , depuis la maison de la terreur où l'espoir dans les rues et les têtes a déserté le secteur , car on peut tous potentiellement finir comme de la viande à inspecteurs 🙂 !!

  7. Les dernières réflexions de Sapir sur l'industrie d'état .

    http://russeurope.hypotheses.org/2433

    Sa thèse étant que seules les petites innovations incrémentales à faible risque économique ressortent du privé. Très discutable car nombre de sauts innovatifs sortent du capital risque privé, des starts up dans le web ou en biotech... Si on remonte l'histoire avec Tesla ou Edison, c'est le privé encore qui a valorisé leurs innovations.

    Mais si on suit Sapir, on se demande bien pourquoi la SNCF devrait rester publique, seule la partie infrastructure rails et gares, monopole géographique est justifié de rester public, mais le transport de fret ou de voyageurs, qui ne nécessite pas de lourds investissements et relève surtout du service où l'innovation est à faibles incréments, est tout à fait éligible selon ses propres critères à une privatisation. De même, les autoroutes monopole géographique sont destinées par nature à être publique, les véhicules qui les utilisent n'ont aucune raison d'être étatisés.

    • Moi, j'ai trouvé ce texte remarquable, reprenant certains de mes dadas comme les différentes temporalités, le passage de l'adaptation à l'adaptabilité et mettant bien en évidence les externalités non comptabilisées. Le fait que l'Etat reste le principal acteur des sauts technologiques est d'ailleurs confirmé par un article de Bruno Amable montrant que les innovations de rupture sont le plus souvent conduites par les Etats, le capital risque n'intervenant que dans un deuxième temps, celui effectivement de la valorisation. Des recherches fondamentales ont cependant été faites par de grandes entreprises comme Bell ou IBM mais, conformément à l'argumentation de Sapir, c'est surtout une question de taille et ces méga-organisations plus ou moins monopolistiques sont beaucoup plus semblables aux entreprises publiques et bureaucraties, comme l'avait montré Galbraith, entre autres, que des mécanismes de marché.

      J'y apporterais 2 correctifs. D'abord qu' entreprise publique ne veut pas forcément dire nationale et que selon les domaines elles pourraient être régionales ou européennes (Europe honnie!).

      Surtout, l'innovation étatique est d'abord le fait de l'armée, notamment pendant les guerres, car soumise alors à forte concurrence et ne dépendant pas des caprices ou folies des grandeurs de politiques plus ou moins dogmatiques ou démagogues (pas plus que ces évolutions technologiques ne dépendent de nous, de nos désirs comme de nos peurs). La deuxième guerre mondiale n'a pas seulement donné lieu au développement de la bombe atomique, mais aussi de la recherche opérationnelle, des ordinateurs, de la cybernétique et, plus récemment, c'est la DARPA qui a créée internet et dont les crédits (certes à des laboratoires ou universités privés) sont un élément décisif de l'avance technologique américaine dans tous les domaines (liée donc à leur suprématie militaire).

      Pour la SNCF, je crois quand même qu'il y a une logique de monopole dans ces réseaux, la privatisation ne pouvant que favoriser, comme pour la poste, ce qui est le plus rentable et pénaliser l'aménagement du territoire (la disparition des services publiques dans des régions entières). C'est quand même par pur dogmatisme qu'on force la privatisation dans le but de défaire les états nationaux au profit de l'union européenne (et d'une concurrence qu'on voudrait libre et non faussée) alors qu'un monopole européen du rail serait une excellente solution si les cultures nationales le permettaient.

      L'avantage du privé se réduit souvent à la rapidité de réaction (ce qui est crucial) mais la rentabilité se retourne aussi souvent contre la sécurité et les pauvres (on l'a vu pour les trains, la production d'électricité mais aussi dans pas mal de cliniques, les hôpitaux publics étant souvent - pas toujours - excellents). Je ne suis pas pour une étatisation de l'économie et le dynamisme du privé me semble essentiel dans une économie plurielle mais tout dépend des secteurs et de la taille des entreprises (une banque too big to fail ne devrait pas être privée).

        • Ca c'est très variable selon les secteurs. Et puis qu'est ce que l'innovation ? C'est de la technique adaptée avec de la science, des découvertes fondamentales non brevetables, puis de l'observation, de l'imagination pour coupler tel ou tel bidule avec tel aspect, problèmes, design, ergonomie, informations issus du marché, mode de commercialisation, de financement, de production. Une foule de détails et cuisine qui feront la différence.

      • Les briques de base viennent de la recherche publique en physique, matériaux, chimie, agro, info... mais ensuite le relais est dans le privé qui aura plus d'expertise dans la connaissance fine du marché, niches, ergonomie... et adapter, ingénierie, les techniques de bases selon les cas. Selon les pays, cette prise de relais se fait plus ou moins bien. Par exemple dans nombre de domaines, dans la recherche publique française, des idées innovantes sont apparues et restées dans un placard et réapparues aux USA où le capital risque est mieux développé permettant plus le relais entre recherche publique et applications sur le marché, jouant aussi un rôle statistique darwinien, 1 start up qui monte pour 9 qui coulent, comme un portefeuille de placements.

        Noter aussi que les institutions publiques ont des décennies voire des siècles d’existence, les sociétés du privé, même si quelques unes sont grosses et anciennes, sont beaucoup plus mouvantes dans le temps. Durée de vie de 30, 20, 10, 3 ans.

        C'est plus au niveau d'un secteur, technologique ou marché par exemple, que se crée une stabilité statistique. Un salarié d'une entreprise qui coule ira voir ailleurs dans une entreprise en croissance qui utilise des connaissances proches de celles de la première entreprise. La carte n'est pas le territoire.

  8. je crois que le relocalisation pour certaines activités n'est pas si compliquée que ça. J'ai travaillé avec des copains de manière très pragmatique sur les possibilités que la commande publique des communes offre sur ce point. On s'est aperçu que les élus ( y compris et même notamment de gauche ) ne travaillent absolument pas sur cette question; Ils sont fascinés par la grande échelle, les histoires d'attractivité des territoires. Au fond, il ne croit pas du tout a la relocalisation. personne ne regarde d’où viennent les meubles des écoles par exemple. Les cahiers des charges sont bourrés de considérations juridiques excluant toute référence au local. Là les élus ne font pas leur travail.

    • Entièrement d'accord mais j'ajouterais que, le plus étonnant, c'est que l'économie locale n'intéresse pas beaucoup plus les élus écologistes ! On peut espérer que cela change avec la multiplication des monnaies locales, etc. mais pour l'instant, le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas leur priorité...

    • Les Verts s'intéressent beaucoup plus à manœuvrer pour "fédérer" l' Europe et à faire progresser leur parti. Il est paradoxal qu'un parti s'étant fondé sur des enjeux globaux remettant en cause , du fait de leur dimension , nos pratiques politiques et méthodes , s'y trouve en fait comme un poisson dans l'eau .

      Si la relocalisation n'intéresse personne , c'est loin d'être un hasard : la relocalisation offre un champs de recherche expérimental réellement innovant replaçant l'homme et son environnement au cœur du projet et de la méthodologie sociétale. La démarche de relocalisation remet radicalement en cause nos pratiques et notre culture libérale ; elle remet aussi et d'abord en cause les partis politiques et les élus dans la mesure où la relocalisation transcende les notions élus - électeurs, privé-public .
      "L'innovation " prend un autre sens que celle purement technique et scientifique ou commerciale ; il s'opère une "désectorialisation" autour d'une appréhension globale du monde et de la société.
      Les élus sont comme des poissons dans l'eau lorsqu'ils s'agit de distribuer en bienfaiteurs des subventions européennes et ou régionales au travers de chartes , de cases de sélection de projets dit "innovants" , "durables" "économiquement solidaires"concoctés par leurs chargés de missions etc mais paniquent lorsqu'on leur propose d'entrer dans une démarche de relocalisation parce que cela les fait descendre de leur piédestal de sachant et de bienfaiteurs distributeurs de l'argent public.
      Relocaliser c'est retomber en démocratie , à égalité avec les autres acteurs locaux , pour penser ensemble , agir ensemble ....Quelle innovation ! quelle claque dans leur gueule d'élus (des dieux) , qui ne sont plus au dessus du lot, des dirigeants, mais des prestataires de service public.

      • Il est paradoxal qu'un parti s'étant fondé sur des enjeux globaux
        remettant en cause , du fait de leur dimension , nos pratiques
        politiques et méthodes , s'y trouve en fait comme un poisson dans
        l'eau .

        Les verts peuvent être intéressant au premier abord (marketing politique) puis une fois au pouvoir (aux affaires ont dit dans les journaux) sont comme les autres si ce n'est pire.

        Creusez encore la question du pourquoi cela n'intéresse pas cette question de la relocalication, il vous reste :
        1 hypothèse qui je pense vous est interdite
        1 autre qui pourrait vous sauver de manière un peu alambiquée.

  9. je crois que les gens même sympas qui entre dans le système de la politique institutionnelle se trouvent embarqué dans un processus qui les dépasse. J'ai été souvent frappé par le fait que des élus soient convaincus d'avoir apporté de bonnes réponses alors que les gens eux se considèrent comme floués, trahis. Et ça au niveau local bien sur. La machine publique que les élus croient pouvoir utiliser comme un outil d'action publique et démocratique transforme toute les intentions même les meilleures en coûteuses bizarreries.

  10. Pour tenter de combler une partie de ces trous noirs, je recommande à nouveau la lecture du livre de Eloi Laurent "Le bel avenir de l'état-providence". Il propose une analyse de la façon dont l'état providence comble en grande partie les déficiences du marché et comment il pourrait évoluer pour poursuivre cette capacité régulatrice en l'appliquant aux externalités négatives écologiques du marché. Il parle d'état providence socio-écologique.

  11. Le trou noir est insondable, c'est pire que ce que vous pensez, un retour au national sur tout les plans serait salutaire, sinon ça va crever, c'est peut-être le but en haut place, pour reconstruire à échelle plus grande.

    Ce n est pas tant les nationaux qui rejettent les immigrés, c'est un cliché, l'inverse est aussi trop vrai : les immigrés rejettent les nationaux, c'est ça le communautarisme, cf entre autres
    http://goo.gl/yjzo3B
    Enfin en parti de l'étranger on a les électeurs qu'on peut.

    • Contre la bêtise triomphante on est bien démuni. Des crétins pareils sont légions qui croient qu'il y a des Français, que ce n'est pas du communautarisme de le croire et qu'on serait tellement mieux si on était "entre-nous' comme le prêchent des crétins majuscules comme Emmanuel Todd, à l'abri du monde extérieur et de ces louches "cosmopolites". On aura donc le FN et malheur à ceux qui n'ont pas assez de quartiers de noblesse pour prétendre faire partie de ces si merveilleux français, ce dont s'apercevront un peu tard pas mal de ceux qui auront cru naïvement à ces conneries comme si l'histoire ne nous enseignait rien...

      • Bah faut pas exagérer, le FN c'est un parti d'extrème gauche comparé à ce qu'on voit ailleurs sur la planète.

        Et parler de quartier c'est nous faire croire qu'être français c'est volkishe. On est pas en Allemagne,
        aller faire croire à une race pure française, quand le fond est vaguement celto-franco-gotho-latin. La "race" française se définit d'avantage par son gout pour le fromage et le pinard mais même à ce niveau ça fait chier des communautaires, pauvre pays.

        • Je ne crois pas du tout que le FN soit nazi mais la connerie au pouvoir n'apporte jamais rien de bon. Il y a quand même des militants gratinés (on voit ce que font déjà les maires FN) et il y a toujours des fonctionnaires zélés qui exigent des extraits de naissance des grands parents pour avoir sa carte d'identité et faire valoir ses droits.

          Moi je suis saucisson pinard autant que n'importe qui et je ne vois pas ce qui m'en empêche mais, sans parler du fait qu'il y a des bretons, des basques, des corses, des marseillais, etc., plus que des Français (parisiens honnis), il faut vraiment être attaqué du bulbe pour croire qu'on pourrait revenir en arrière et s'isoler du reste du monde (alors que notre richesse vient des multinationales et du tourisme!).

          Ceux qui y croient seront comme d'habitude les dindons de la farce car le FN, c'est grande bourgeoise et compagnie, la corruption et des politiques pour les riches loin de la reconnaissance sociale dont rêvent les petits français qui n'auront que la haine des immigrés comme compensation...

          • Les fromages français de sont multipliés avec le chemin de fer français au XIX ème siècle, la première mondialisation, alors...

            Sinon, les mecs souverainistes et protectionnistes n'ont aucun argument qui tienne la route, Il n'ont que des mantras inconsistants. C'est pitoyable que des glands pareils se prétendent stratèges avec rien dans la besace. Moi, ça me fait me fait chier, la France peut faire des trucs, mais pas dans des schémas morts.

          • Le débat n'est pas français/étranger ; du moins ce n'est pas là qu'il faut le mettre ; ni protectionnisme/libre échange ; parce que là on est dans l'idéologie .et la simplification .

            La réalité est toute autre et beaucoup plus subtile .Elle a besoin d'une politique , d'une orientation qui sache moduler un équilibre entre ces éléments divergeant.
            Par exemple la charcuterie Corse est une réalité limitée au sein d'un terroir spécifique lui aussi limité . Si on ouvre les vannes et qu'on industrialise alors on travaille avec le porc congelé polonais , on exporte dans le monde entier , mais la charcuterie Corse n'existe plus .
            Le fait d'avoir acquis de nouvelles techniques de fabrication ,de conditionnement , de transport , d'industrialisation ne peut servir de justification politique à un libre échange sauvage , une uniformisation du monde , à la concentration des hommes des animaux et des cultures à la spécialisation etc
            On a donc une réflexion de fond à avoir sur le comment organiser nos sociétés , le travail , la production , les métiers , les territoires en fonction de la nouvelle donne d'un savoir faire moderne.
            Cette réflexion est la seule porte intelligente qui puisse ouvrir un avenir acceptable ; l’idéologie libérale et la marche en avant forcée qu’imposent les dirigeants politiques et sociaux économiques (ceux à qui profite le crime) entraînent fort naturellement la réaction , aliment du FN et autres qui eux aussi profitent du système .
            Je ne vois pas d'autre alternative politique que la mise en place au sein de l'institution d'une structure publique de réflexion et proposition venant compléter le système représentatif et l'élection.; il ne s'agirait pas d'un nouveau think tank ou cabinet d'étude d'experts , mais d'un outil ouvert à tous accolé aux territoires institutionnels , communes , cc de communes , pays etc ayant une mission de suivi et d'analyse des politiques publiques locales et nationales , une fonction de recherche et de proposition , , un pouvoir de demande et préparation de référendums. Structure en lien directe avec les députés et les commissions parlementaires. ETC tout cela à bien préciser et légiférer .

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