Pendant qu'on se lamente sur les nouvelles défaites des syndicats, trahis comme d'habitude par la CFDT (c'est FO qui jouait ce rôle avant), le coup le plus dur vient d'être donné par le gouvernement socialiste avec la perspective de désindexer les retraites de l'inflation. Qu'on ne s'y trompe pas, c'est la voie ouverte à une diminution drastique des retraites comme de tout autre droit qui serait désindexé en douce.
La chose semble facile et ne pas mériter de désapprobation car l'inflation recule encore pour l'instant et nous sortons d'une longue période d'inflation minimale. Il est habituel qu'on s'imagine à chaque fois que cela va durer toujours alors qu'on entre au contraire dans une nouvelle période d'inflation. C'est très explicite avec le nouveau premier ministre japonais, mais les USA et la Grande-Bretagne sont sur la même pente, inévitable même si l'Euro s'y refuse par principe, la hausse des matières premières à cause du développement des pays les plus peuplés devant y participer de plus en plus.
Non seulement on devrait rentrer dans un nouveau cycle d'inflation (Kondratieff) mais le risque d'hyperinflation est réel avec les sommes gigantesques injectées. Pour l'instant, elles sont gelées dans les trésoreries d'entreprise mais leur déversement dans l'économie lorsqu'elles sortiront de leur trappe à liquidité pourrait provoquer un tsunami des prix.
C'est la promesse d'une réduction drastique des charges de remboursement à long terme, ce qui est une bonne chose (ce qu'on appelle l'euthanasie des rentiers) même si cela renchérit les intérêts à court terme, mais les retraites et autres droits désindexés de l'inflation seraient aussi sévèrement touchés. Or, si on ne peut s'en sortir effectivement que par l'inflation, il n'y a qu'un moyen d'en protéger les travailleurs, c'est l'indexation des revenus et des droits. Que cela ne soit pas dans le débat est dramatique alors que cela devrait constituer le premier des objectifs.
Faire de mauvais diagnostic, s'engager dans des combats perdus d'avance et ne pas se focaliser sur les enjeux les plus importants pourrait nous coûter très très cher...
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