C’est la catastrophe qui nous sauvera…

Temps de lecture : 4 minutes

Une chose me surprend toujours lorsqu'on parle de la catastrophe écologique, c'est qu'on en parle comme d'une apocalypse totale et instantanée, plus proche en cela d'une guerre nucléaire qui d'ailleurs nous menace de plus en plus sauf qu'elle ne sera pas totale. Pour détruire la planète il faudrait vraiment mettre le paquet. Le pire qui pourrait se produire, ce serait un hiver nucléaire de quelques années. Ce serait catastrophique, faisant beaucoup de morts et favorisant les famines et les épidémies, mais pas la fin du monde (accélérant plutôt son unification sans doute?).

De leur côté, les catastrophes écologiques n'auront pas la soudaineté de l'explosion d'une bombe et ne seront pas simultanées sur toute l'étendue de la planète. Des effondrement écologiques locaux risquent bien de se multiplier mais il est délirant de prolonger les courbes à l'infini et s'affoler de la disparition de l'humanité au moment même où elle n'a jamais été aussi nombreuse. Ce qu'on peut craindre de ces catastrophes, c'est là aussi une mortalité accrue temporairement par famines, épidémies ou guerres qui pourront certes diminuer la population mais très loin d'une extinction.

D'autant qu'à mesure que la population diminuerait, son empreinte écologique diminuerait aussi (tout comme la crise a réduit pendant quelques années les émissions mondiales). Parler de fin du monde n'a aucun sens sinon, certes, la fin de notre monde actuel et de sa précieuse biodiversité qu'on ne réussit pas à préserver. Il ne s'agit pas de minimiser la gravité des effondrements écologiques qui se préparent et leur coût humain probable qu'il faudrait éviter à tout prix, mais cela n'empêche pas qu'à l'opposé de ce qu'on dit, les catastrophes ne s'ajoutent pas dans un emballement qui irait jusqu'à nous rayer de la carte. Non seulement les catastrophes attendues sont la plupart du temps progressives mais elles devraient provoquer des réactions de plus en plus fortes empêchant qu'on aille au pire. L'idée répandue que la totalité des catastrophes annoncées se produiraient toutes et en même temps ne tient pas debout, il faudra les affronter une à une.

Le malheur, c'est qu'en dépit de tous les lanceurs d'alerte et des prévisions scientifiques, il semble bien qu'il soit nécessaire qu'une catastrophe se produise pour que les solidarités en sortent renforcées et qu'on mobilise assez de moyens pour empêcher qu'elle se reproduise.

Notre situation est donc bien catastrophique, elle n'est pas complètement désespérée. Sortir de la naïveté du tout ou rien est indispensable pour mieux repérer les menaces réelles et leurs échéances afin de construire des stratégies à long terme capables de s'en prémunir. Il n'y a aucune raison d'être optimiste pour un court terme inquiétant tenté par les régressions écologiques, les pouvoirs autoritaires et les confrontations militaires mais la globalisation climatique et numérique est encore très récente et nous ne sommes pas sans ressources. Malgré les désastres qui se profilent à l'horizon, il faut se persuader que tout n'est pas perdu et que, si nous ne pouvons les empêcher encore, après les catastrophes les beaux jours reviendront, plus déterminés à préserver l'avenir.

1 302 vues

15 réflexions au sujet de “C’est la catastrophe qui nous sauvera…”

  1. Je partage assez bien cette analyse. Quoi qu'il en soit la nature nous survivra dans tous les scénarios possibles. L'humanité par sa répartition sur le globe et son génie créateur trouvera toujours une niche où elle pourra survivre et même évoluer.
    L'apocalypse n'est pas pour demain et n'oublions jamais que les forces de la nature sont incomparablement plus puissante que celles de l'humanité même pour détruire l'environnement, la vie, le monde. Il faut être prétentieux pour croire que l'homme modifie de façon signifiante le climat. Le plus grand danger pour l'humanité c'est l'homme contre lui-même. Si cette guerre interhumaine cessait tous les autres problèmes s'évanouiraient.

    • Il ne fait aucun doute que l'humanité modifie le climat, depuis le début presque, tout comme les grands animaux l'avaient fait avant d'être éliminés par les premiers sapiens arrivés. Désormais nous en sommes devenus responsables, à la place du dieu des cieux, responsabilité certes exorbitante mais bien réelle et déjà reconnue légitime.

      • L'homme à commencer à polluer dès lors qu'il à commencer à adapter la nature à lui c'est à dire en commençant à sélectionner les grains de ses semis et les animaux de ses élevages. Le propre de l'homme est d'adapter le milieu à lui plutôt que de s'y adapter. C'est ce qui lui a permis de survivre. L'homme n'existe que grâce à la pollution c'est à dire aux modifications qu'il apporte à la nature.

        • Ce n'est pas le sujet et si j'ai rétabli que l'homme avait bien changé le climat dès le début, comme toute espèce dominante, contrairement à ce que veulent nier les climato-sceptiques, le problème n'est pas que les hommes aient toujours pollué leur environnement, ce qui ne se vérifie pas toujours à toutes les époques. Le problème est actuel et pas d'un passé plus ou moins éloigné, c'est l'industrialisation et la consommation d'énergies fossiles qui nous font entrer dans un dangereux réchauffement détruisant nos écosystèmes.

          Il s'agit de garder la terre habitable, prendre en charge son habitabilité et donc d'apporter encore plus de modifications à la nature en contrôlant mieux le négatif de notre industrie pour notre survie. Ce n'est pas un problème général de notre être, c'est un problème urgent du moment.

    • Je climato-réaliste ou climato- ationaliste mais pas philo-réchauffiste. je suis à l'écoute des écologues (écologie scientifique) mais surtout pas des écologistes (écologisme politico-idéologique).

      Je m'appuie sur la science pas sur les dogmes et les idéologies et encore moins sur les incantations des annonciateurs d’apocalypse (dont le GIEC qui est politique et non pas scientifique les 2 sont incompatibles).

      Je n'ai pas peur pour moi et mes contemporains encore moins pour l'humanité alors ne parlons pas de la vie et de la nature qui nous survivront quoi qu'il arrive.

      Le problème contient toujours en lui la réponse. Mais il faut se méfier car la façon de poser la question engendre la réponse attendue. Questionner la nature sous le biais l'homme est (potentiellement) nuisible induit déjà que la réponse le confirmera.
      La lutte contre les biais doit être violente, effrénée et permanente. Les théories réchauffistes et connexes (qui ne sont d'ailleurs que des théories non vérifiées et invérifiables scientifiquement) ne résistent pas aux analyse épistémologiques que visiblement le GIEC, notamment, ignore.
      Exemple des dérives de l'écologisme: le principe de précaution. Ne faisons rien si on a pas la certitude qu'il n'y a pas de risque est la négation de la réalité de la vie, la vie est le risque puisqu'elle s'achève toujours par la mort de l'individu, de l'espèce du génome. Car la nature (pas seulement la vie) est en permanente métamorphose de à la plus petite échelle à la plus grande. Mais l'idéologie absurde du principe de précaution fait que par prudence des mères en arrivent à refuser la vaccination de leur nourrisson soumettant ainsi l'humanité entière au risque d'une pandémie destructrice.
      La prudence exige de ne pas appliquer le principe mortifère de précaution.
      Il en est de même pour la manipulation par la peur de l'apocalypse alimentée et instrumentée par des idéologues et des politiciens.
      Si vous voulez améliorer le monde commencez par éradiquer de celui-ci les annonciateurs d'apocalypse, ces dictateurs usant de la peur pour imposer leurs certitudes.
      La peur et l'urgence voici les pires maux car les meilleurs mots de la manipulation.

      • Vous êtes juste un idéologue absurde qui ne connaît rien à rien et se croit plus compétent que le Giec.

        Il faut comme toujours se battre sur deux fronts, contre les catastrophistes dogmatiques et contre les climato-sceptiques qui sont tous les deux anti-scientifiques. J'ai assez suivi les travaux scientifiques pour savoir que le Giec les reflète assez bien même s'ils ne retiennent pas les pires scénarios qui sont pourtant les plus probables. Restez donc avec vos certitudes, on n'a pas besoin de votre avis.

    • Oui, c'est une formule très employée, trop, se voulant bien trop générale, comme si plus ça allait mal et plus ça allait bien. Il y a bien sûr un fond de vérité, la résistance se faisant d'autant plus forte qu'on est attaqué et l'attention d'autant plus intense qu'on frôle le ravin mais ce que je dis est plus précis, c'est d'abord que les catastrophes ne s'ajoutent pas, une réduction de la population facilitant la réduction des tendances intenables, et ensuite seulement que la catastrophe permet des réactions plus fortes (comme un krach permet de durcir la régulation bancaire), ce qui est moins assuré quand même, pouvant rester insuffisant. Une chose qu'on peut craindre, c'est que des catastrophes se produisant malgré les efforts entrepris (ce qui arrivera), on perde patience...

  2. Cette mode de la collapsologie bien promue, entre autres, par le prophète Jorion me parait contre productive, une sorte d'emprise psychique de panique paranoïaque, un des curseurs de Jorion pour construire son audience d'admirateurs.

    Il est probable que beaucoup d'humains souffrent et meurent prématurément de la hausse des températures et d'autres problèmes écologiques, ce qui est un problème déontologique, mais il est peu probable que l'humanité disparaisse de cette terre, et encore moins du cosmos sachant que des humains vivant sur d'autres planètes est probable.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/011218/climat-faut-il-vraiment-parler-d-effondrement

  3. Le fait que les émissions de CO2 repartent à la hausse semble bien rendre inutiles nos efforts, il faut se rendre à l'évidence que la transition prendra des dizaines et des dizaines d'années car si les émissions repartent à à la hausse, c'est à cause du développement de la Chine, surtout de l'Inde maintenant, et bientôt de l'Afrique. Ce développement des pays les plus peuplés ne fait que commencer, la consommation d'énergie devrait donc exploser. Les énergies renouvelables auront du mal à suivre le rythme même si elles ont une progression exponentielle. Il y a une course entre transition et développement qui mettra du temps à être gagnée, il faut en être conscient. On aura donc un réchauffement bien supérieur à 2°C, il faut s'y préparer en même temps qu'il faut accélérer la transition énergétique, la financer comme en régime de guerre, et s'engager au plus vite dans la capture du CO2.

    Non seulement nous comptons finalement peu face à ces futurs géants mais les acteurs les plus importants restent les industriels et les agriculteurs, nécessitant des politiques publiques peut-être facilitées par l'accord international sur le climat. Rien à voir en tout cas avec nos petits gestes mais il faut se préparer au pire, même si ce n'est pas du tout la fin du monde, juste de plus en plus de catastrophes avant qu'on ne redresse la barre. La catastrophe ne sera ni totale ni immédiate mais la transition non plus, notre objectif devant être de raccourcir ce temps interminable sans se faire d'illusions.

    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-emissions-co2-continuent-augmenter-malgre-boom-renouvelables-74244/

Laisser un commentaire