Eloge de l’assistanat

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Du développement personnel au développement humain
Les conceptions fausses de la politique, telles que nous les avons dénoncées, renvoient in fine à des conceptions fausses de l'individu. C'est assez largement admis aussi bien pour l'homo oeconomicus que pour l'homo sovieticus, abstractions éloignées d'une réalité plus contradictoire et sous-estimant l'une comme l'autre les déterminations extérieures, économiques ou sociales (sans parler de l'écologie). On voit qu'il y a de multiples façons opposées de se tromper. Ces conceptions de l'individu ne sont pas, bien sûr, des productions de l'individu, reflétant son expérience immédiate, mais des productions sociales, des idéologies collectives qui ne coïncident que très partiellement avec la réalité (raison pour s'en désoler). Ce ne sont donc pas ces conceptions qui sont déterminantes, plutôt déterminées. Cependant, c'est en cela que nous sommes les plus concernés, nous identifiant à cette conception à mesure qu'elle nous donne de l'importance et nous justifie, fait de nous son héros. De nos jours, l'idéologie dominante (anglo-saxonne) est plutôt celle du développement personnel, de la réalisation de soi, où l'on est supposé choisir sa vie comme on choisit un métier. Tout est là. Cette confusion du travail et de la vie, correspond bien aux nouvelles conditions de production, s'appuyant ainsi sur des évolutions matérielles effectives et l'individuation des parcours. Elle constitue néanmoins, et comme toujours, une déformation de ces nouvelles nécessités qui sont plutôt celles du développement humain au lieu de cette injonction à la normalisation qui nous est faite et qui se résume à l'identification au Maître.

Selon la définition qu'en donne Amartya Sen, le développement humain, c'est le développement des capacités et de l'autonomie des individus, autonomie qui n'est donc pas naturelle mais une production sociale. Cela suppose effectivement que tous les individus ne sont pas autonomes par eux-mêmes, maîtres de leur vie, mais qu'on a besoin pour cela de l'assistance des autres, leur aide et coopération. Tout au contraire, le développement personnel stipule que c'est dans "la recherche permanente de son authenticité que chacun finira par réaliser une vie qu'il doit construire" (Nicolas Marquis). Cette supposition d'un individu autonome détaché de son environnement et qui aurait en lui ses forces d'émancipation n'est pas si loin des critiques de l'aliénation, notamment des situationnistes substituant leur révolution individuelle, dans leur vie quotidienne, aux luttes sociales. La version "néolibérale" du développement personnel rend plus manifeste la fonction normative de cette recherche d'authenticité, même si la norme, pour les situationnistes était celle de la transgression. Le jargon de l'authenticité nourrissait aussi le nazisme de Heidegger, obsession de sa germanité et rejetant les masses frappées d'inauthenticité en dehors de l'humanité. En effet, derrière le mythe de la renaissance, de la résilience, de l'événement qui délivre de l'aliénation, il y a surtout la célébration des gagnants, des élus, de l'exception à la règle - mais la vraie vie est toujours absente, c'est toujours une vie autre...

Il ne s'agit pas de prétendre que ces préoccupations seraient entièrement nouvelles. On peut même précisément relier, comme le faisait Hegel, ce moralisme ambiant à la vogue des sagesses du temps des empires qui délestaient les citoyens de tout pouvoir politique (comme disait Robert Castel de l'époque récente : "Lorsque les options économiques, sociales et politiques se trouvent hors des prises du sujet, le psychologique se trouve doté d'une réalité, sinon autonome, du mois autonomisée"). Il y a eu effectivement un curieux virage après Socrate, Platon, Aristote, qui n'avaient rien d'ascètes (comme Diogène) et ne se donnaient pas tellement en modèle à questionner notre savoir et viser l'universel. Ceux qui ont suivi étaient bien plus avides de règles de vie et centrées sur la recherche du bonheur individuel plus que sur la vertu civique ou la justice. C'est effectivement peu après la mort d'Alexandre (-323) et d'Aristote (-322) que la philosophie dérape en mode de vie avec les stoïciens (-301) ou les épicuriens (-306) se partageant le marché entre dominer sa peine (apprendre à mourir) ou cultiver ses plaisirs comme son jardin, entre pure intériorité et propriété privée. Spinoza sert de référence le plus souvent de nos jours à ceux qui cherchent une joie sur commande et prétendent à quelque sagesse. Les passions tristes n'ont pas la côte. Un petit tour du côté de Hegel suffirait pourtant à ruiner ces postures en comprenant le rôle du travail du négatif et la place du désir, du manque, au coeur de notre existence, du désir comme désir de l'Autre (désir de désir comme désir de reconnaissance) dont la psychanalyse a montré toute la centralité. Dès lors, non seulement il n'est plus question de se débarrasser du désir, mais la réussite elle-même ne doit plus être considérée comme une si bonne chose alors qu'il n'y a rien de pire que lorsque le manque nous manque...

Bien que pas mal de possédants dépressifs en font l'expérience, cela reste à l'opposé des représentations traditionnelles et incontestablement difficile à admettre par rapport à une vision rationnelle, extérieure et normative (qu'on peut dire platonicienne) de notre essence supposée. Ce serait déjà plus facile à intégrer à une philosophie de l'activité comme celle d'Aristote, pour qui aimer vaut mieux que d'être aimé, mais ce péché originel ne peut absolument pas être accepté par les critiques de l'aliénation pour qui seule la répression sociale et l'idéologie dominante empêcheraient l'épanouissement de notre nature originelle. Rétrospectivement, le fantasme des hégéliens de gauche d'un homme total délivré du négatif apparaît assez incompréhensible pour une conception dialectique de l'histoire. Le malentendu vient de l'interprétation du dépassement de la religion comprise comme "notre" création, supposée déboucher sur un savoir absolu, sauf que ce n'est pas un acte individuel mais un stade historique, la religion est un phénomène collectif tout comme son dépassement et, surtout, pas plus que l'esclave libéré n'a une vie paradisiaque, ramener le ciel sur terre ne suffit pas à nous rendre clairvoyants et nous restituer un monde transparent et dépourvu de contradictions. La dialectique des idéologies continue qui n'en fait qu'une configuration passagère (ne pouvant exclure un retour du religieux notamment). Répétons-le, non seulement la sagesse est hors de notre portée et nos bonheurs transitoires, mais ils ne sont pas aussi désirables qu'ils le paraissent, erreur sur nous-même en même temps que mensonge aux autres. On sera d'autant plus philosophe et sincère qu'on reconnaîtra au contraire son ignorance, ses ratages et désillusions mais il faut bien dire que la réussite sociale et l'admiration suscitée peuvent facilement nous persuader du contraire - et qu'on serait l'homme idéal, pourquoi alors ne pas en faire profiter les autres ?

Tous ces coachs sont bourrés, en effet, de bonnes intentions à nous encourager, nous exhortant à avoir confiance en soi - ne compter que sur soi - et gérer notre vie comme une entreprise. Mais du coup, celui qui ne réussit pas, c'est parce qu'il le mérite bien, qu'il ne fait pas ce qu'il faut, n'applique pas la bonne méthode - pas à cause de déterminations sociales ni des dons de la nature. Car les chances seraient équitablement distribuées et chacun aurait des qualités remarquables - il faut donc qu'on les ait bien gâchées ! Non seulement la conception de l'homme sous-jacente est notoirement fausse mais ces conseilleurs respirent un contentement de soi qu'on peut à bon droit trouver insupportable. Il faut n'être ni malades, ni pauvres, et sans souffrances ni doutes, pour être si optimiste et content de soi, jusqu'à devoir se donner modestement en modèle. Il faut faire partie des dominants sans même plus en avoir conscience, pour vouloir nous faire croire qu'il n'y aurait rien d'impossible et qu'on pourrait se libérer de ses déterminismes sociaux, rien qu'en faisant "sa propre révolution" ! C'est ce que font tous les djihadistes et nouveaux convertis en rompant avec leur milieu. On nous rabâche tout le temps l'exemple de grand hommes ayant supposément changé l'histoire alors qu'ils n'étaient que les produits de la situation. Quel sens peut-il y avoir à "prendre le pouvoir sur sa vie" ? Il y en a bien un, pourtant, celui de choisir un métier qui nous plaît (si possible, s'il y en a). Mais la vie n'est pas un métier (qui peut changer), pas plus qu'elle ne se réduit à la politique. La confusion est là. Certes, aujourd'hui, il faudrait non seulement des savoirs-faire, mais le faire-savoir, le savoir se vendre et même le savoir-être, ce savoir-vivre qui manque à nos nouveaux barbares ! Ce savoir-vivre qui apparaît si convivial à certains n'est rien de plus qu'un marqueur de classe, on le sait bien, car il n'y a pas de véritable savoir-vivre du simple fait que la vie est apprentissage. Cette vie déjà vécue qu'on nous vend a tout de l'abstraction dogmatique sans grand rapport avec les aléas de l'existence. Il y a, en tout cas, quelques raisons de s'y refuser.

A ce versant individualiste du développement personnel, on peut opposer un autre versant, altruiste ou humaniste, qui décentre la question du sujet de son intériorité au profit de relations humaines épanouissantes, voire le dévouement aux autres (qui apporterait c'est prouvé, plus de satisfactions que toutes les possessions). On pourrait qualifier cette tendance de chrétienne si les autres religions ne cultivaient tout autant la compassion ou le secours aux pauvres. C'est ce qu'illustre également le slogan des décroissants "moins de biens, plus de liens". Ces gens beaucoup plus sympathiques et plus à gauche, semblent, eux aussi, savoir très bien comment il nous faudrait vivre. L'expérience quotidienne des groupes, familles, entreprises, partis, devrait pourtant bien refroidir un peu les ardeurs de ces nostalgiques d'une communauté humaine réconciliée, oubliant la part d'emprise, d'aliénation et de féroces rivalités pour n'en garder que les rares moments fusionnels et gratifiants. La réalité est comme toujours plus contradictoire et, bien sûr, derrière ce slogan, on peut voir surtout l'influence d'internet et des réseaux sociaux. Il faut reconnaître que cette conception humaniste nous éloigne du développement personnel comme expression de soi, qu'on peut dire spinoziste, pour le définir en terme de relations, d'ouverture aux autres, de participation à une communauté, de responsabilité, voire de don de soi. On retombe cependant dans l'erreur d'une essence humaine déjà là qui ne ferait que s'extérioriser à vouloir en faire l'accomplissement de notre humanité, comme si, là encore, nous étions les uniques agents de cette humanisation du monde quand c'est plutôt le monde qui nous humanise. Nous ne sommes pas apparus comme merveille au milieu de la nature pour former le monde à notre convenance alors que nous sommes les produits de nos outils (y compris de l'universel du langage). On le voit bien avec l'accélération technologique que nous subissons plus qu'elle ne dépend de nous.

Le reproche qu'on peut faire à l'humanisme en dehors de son côté moralisateur, c'est sa naïveté et sa vision tronquée de notre humanité à ne laisser aucune place aux conflits, aux divisions de la société, ni, encore une fois, à l'insatisfaction qui est l'expérience même de la vie, dans sa dureté. Il faut admettre ce que le réel a d'extérieur, y compris dans ses bonnes surprise, mais on ne surfe pas toujours élégamment sur la vague qui nous engloutit ! Le péché originel de la pensée positive, c'est son unilatéralité, c'est de rester aveugle aux injustices du monde comme à notre inadéquation à l'universel, croire que tout ce qui apparaît est bon et s'abîmer dans une contemplation passive un peu trop béate de l'ordre établi et du progrès à venir. La joie de l'affirmation est étrangère au travail du négatif comme à la nécessité de l'indignation, de la réaction, de l'opposition sinon de la défaite. La pensée positive est tout simplement celle des dominants. Certes, par construction, ce ne sont pas les perdants qui vont donner des conseils sur comment réussir sa vie ! Ce ne sont pas non plus les véritables artistes. Le plus caricatural, en effet, chez les gourous des "créatifs", c'est de vouloir nous faire croire qu'on choisirait d'être artiste comme de suivre une carrière, que ce serait une réalisation de soi, ce qui vaut sans doute pour des loisirs "artistiques" alors que, pour les artistes qui comptent, on ne peut guère prétendre qu'ils avaient le choix, plutôt mus par une insatisfaction tenace (le talent, c'est l'insatisfaction, l'exigence, le travail). C'est un combat contre la matière qui n'a rien d'une occupation innocente et comporte son lot de souffrances et de découragement. Bien sûr notre narcissisme nous pousse facilement à l'auto-admiration, qui aurait des vertus thérapeutiques paraît-il, mais l'idée qu'on pourrait "devenir soi", quelle horreur ! L'homme ne peut être qu'inachevé, sa position fragile, en devenir. Selon le principe d'incomplétude de Bataille : "A la base de chaque être, il existe un principe d'insuffisance".

On peut le contester, au moins du côté individualiste, et arguer que les meilleurs sont autonomes et la plupart satisfaits, qu'on n'a pas besoin de s'occuper des autres. Après tout, 80% des gens seraient heureux, dans leur travail et leur vie privée (même s'ils éprouvent le malheur public). Pourquoi se préoccuper des 20% restant ? C'est la règle des 80/20, on n'y peut rien, pas plus qu'à la loi de puissance qui renforce toujours plus les 1% les plus riches ! Quand on prétend, contre les faits les plus flagrants, que chacun peut prendre son destin en main, on s'apprête déjà à laisser tomber ceux qui n'y arrivent pas au nom d'un darwinisme implacable. Pourtant, comme Darwin lui-même le soulignait, l'évolution ne nous aurait pas mené là si elle ne comportait localement des mécanismes anti-darwiniens, comme les soins aux vieux et aux malades qui caractérisent notre espèce. Les humanistes ont incontestablement raison ici contre les individualistes calculateurs. La société ne se réduit pas à l'économie et au court terme. Il y a certainement un avantage collectif à protéger les faibles même si désormais il s'agit surtout d'arrêter de détruire des compétences pour les développer au profit de tous. Je n'ai jamais bien compris comment des protestants, se réclamant pourtant du Christ sacrifié, ont pu célébrer avec autant de morgue leur réussite individuelle pour d'obscures raisons métaphysiques de prédestination divine !

Si je m'insurge contre les fausses sagesses, c'est à cause de leurs implications politiques mais tout autant parce qu'elles m'insupportent et parlent d'une toute autre réalité que la mienne. Dénoncer les appels à l'autonomie individuelle pour la construire socialement oblige à s'impliquer en revendiquant ouvertement son manque d'autonomie et son besoin des autres (ce qui est mal vu). La difficulté, c'est que, dès lors, on est forcément dans un discours minoritaire en tant qu'il n'est pas généralisable, ce n'est pas le discours du pouvoir mais celui de personnes réelles, de sujets politiques dans leurs diversités et avec leurs défauts plus ou moins rédhibitoires, pas des abstractions uniformes. En tout cas, pour ma part, puisqu'il faut parler en son nom, je ne peux que témoigner que je ne fais pas partie des élus, faisant preuve d'un manque presque total d'autonomie. On peut dire que je fais partie des erreurs de la nature, mais je ne suis pas le seul. La nature ne fait que cela, des erreurs ("La vie est ce qui est capable d'erreurs", Canguilhem) !

De l'extérieur, ces messieurs pourraient d'ailleurs se dire que je suis un digne représentant des entrepreneurs dynamiques puisque j'ai créé et dirigé une entreprise (d'informatique industrielle). Sauf que je ne l'aurais pas fait de moi-même, c'est mon copain associé (et qui créera d'autres entreprises), qui est le véritable instigateur. De plus, on avait créé d'abord une association à but non lucratif qui animait (gratuitement) l'initiation des jeunes à l'informatique. Ce n'est que sous la pression des banquiers qu'on a été obligé de se transformer en entreprise commerciale sans cesse en sursis, aboutissant pour moi, 10 ans après et quelques exploits mémorables, au burn out, à la dépression et au chômage...

Cela m'a certes permis de consacrer tout mon temps à l'écriture, ce qui n'est pas si mal, mais dans des conditions de précarité très difficiles à vivre. Il serait là aussi on ne peut plus hasardeux d'en faire une manifestation de mon autonomie. Ma situation était beaucoup moins glorieuse, résultant à la fois de mon incapacité à trouver un emploi mais aussi des encouragements que j'ai reçu à poursuivre mon travail de réflexion et de critique. Si j'ai survécu jusqu'ici, c'est, en effet, uniquement d'avoir été aidé financièrement par quelques uns, bien que, sauf exception, de façon très insuffisante, m'obligeant plusieurs fois à faire la manche sur internet de façon assez humiliante. Rien ne pouvait justifier de s'enfermer dans cette précarité, sinon les soutiens reçus justement. D'abord d'une petite frange des Verts et quelques autres écologistes, ce qui mènera à la création d'EcoRev'. Surtout, il y a eu ensuite un peu André Gorz mais surtout Jacques Robin qui me sollicitait en permanence sur tous les sujets. Mes articles étaient systématiquement critiques de ses positions mais il faisait partie des rares esprits qui ne s'en formalisaient pas, éveillant plutôt son intérêt et sa curiosité car mon univers intellectuel était très éloigné du sien.

Il y a quand même un point, et pas des moindres, où je lui suis plus que redevable. Alors même que j'avais travaillé dans l'informatique, sans Jacques Robin, je n'aurais sans doute pas été conscient de si tôt à quel point l'information en tant que telle était fondamentale et changeait notre monde. Cela me paraissait alors si éloigné de mes préoccupations écologistes mais c'est la confusion du concept, notamment chez lui, qui m'a mené à vouloir l'éclaircir. J'ai d'ailleurs trouvé bizarre qu'il ait voulu signer l'article où je définissais l'information comme système alors qu'il persistait à vouloir en faire une propriété de la matière. En tout cas, ces recherches sur l'information, l'entropie, la théorie des systèmes ont entièrement déterminé la suite.

Je raconte tout cela pour minimiser la part d'autonomie qu'on me suppose dans mon parcours. Y compris en politique, où mon indépendance de tous les appareils n'est plus à prouver, je ne suis pas tellement un activiste, comme on me présente sur wikipédia, encore moins propagandiste, toujours plein de doutes et déclinant la plupart des invitations ou propositions d'interview. Ce sont les autres, même peu nombreux, mais souvent bien plus connus que moi, qui m'ont sollicité et ont accordé quelque valeur à mes écrits. Ce que je veux montrer, c'est que la vision habituelle donnée de l'entrepreneur ou du créateur est très simpliste alors que ce qu'on réalise dépend largement de la demande des autres. C'est incontestablement un truisme, mais pas pour les chantres du développement personnel, apparemment. Ce n'est d'ailleurs pas si différent de la demande d'un marché sauf que cela ne concerne d'abord qu'un tout petit nombre de personnes dont on peut dire qu'elles constituent une médiation locale, un soutien individuel pour des profils atypiques qui ne trouveraient pas leur place sinon. Les réseaux sociaux peuvent jouer ce rôle de nos jours mais lorsque la demande vient à manquer, aucun travail sur soi ne peut y remédier. Sans un capital ou un soutien public assurant la continuité, c'est une vie perdue et des talents précieux dont on se prive. Cela peut arriver à n'importe qui, n'importe quand. Je ne crois pas que ce soit de bonne politique. Au lieu d'exiger qu'on fasse tout, tout seul, abandonnant chacun à son sort, il faudrait tout au contraire faire appel à la coopération et l'assistance des autres. Si l'on veut que ce ne soient pas seulement les pires qui survivent, il faut des lieux d'accueil et de valorisation, des structures collectives entre l'individu et le marché.

On peut dire des précaires, des chômeurs, des exclus, des perdants qu'ils ne sont pas adaptés aux nouvelles conditions de production mais c'est peut-être les institutions plutôt qui ne sont pas encore adaptées à la valorisation des compétences individuelles, ce qui devrait devenir la principale fonction économique à l'ère du numérique (au lieu d'une fin du travail). La situation actuelle est celle, paradoxale, d'une autonomie subie qui nous laisse seuls et désemparés, au lieu d'être une chance et une libération. Une des grandes nouveautés du moment, c'est notamment d'être obligé de se vendre soi-même, fonction qui était un métier auparavant, celui des commerciaux. Or, tout le monde n'est pas fait pour cela, c'était même très mal vu jusqu'ici de fanfaronner si ouvertement. Il faut se rappeler qu'à ses débuts, c'était bien ce qui différenciait la philosophie des sophistes (ou communicants). En tout cas, moi comme beaucoup d'autres, je ne sais pas faire, trouve insupportable de faire le commercial et le prétentieux, trop conscient de l'étendue de mon ignorance et incapable de prendre les gens dans le sens du poil, toujours incorrigiblement contrariant. En effet, on peut dire que ma seule autonomie, à laquelle je ne saurais déroger, c'est envers les convictions des autres pour exprimer ce que moi je crois comprendre au vu de tout ce que j'ai lu, sans aucune garantie, mais l'indépendance d'esprit, tout comme le fait d'être rétif aux règles, ne donne pas d'autonomie du tout, privant plutôt de toutes les bonnes occasions de se faire un peu d'argent...

Mon cas est beaucoup trop particulier, mais suffit pour témoigner que la question de l'autonomie ne se limite pas à un manque de formation ou de compétences mais relève de l'organisation du marché du travail ! C'est ce qu'il faudrait prendre en compte dans les transformations actuelles vers le travail choisi et autonome avec toutes ses contradictions. L'essentiel, en effet, c'est de rapporter à son véritable fondement matériel tout ce fatras idéologique qui va jusqu'à nier les déterminations sociales et fait comme si les pauvres n'étaient qu'un défaut du système alors qu'ils en sont une des conditions (comme on l'a vu avec les lois Hartz ou le NAIRU). Qu'il arrive qu'un pauvre sur des millions s'élève au sommet ne change rien au fait que pauvreté et chômage sont le fruit de déterminations sociales et sont nécessaires à la productivité ou la réduction de l'inflation. Suggérer que les pauvres pourraient tous devenir riches est se foutre de la gueule des gens. Plutôt que de faire comme si c'était leur faute aux pauvres, ou rendre les chômeurs responsables d'un chômage de masse, ne faisant que rajouter des discours moralisants à la détresse matérielle, il vaudrait mieux dénoncer ce qu'on leur fait subir et adoucir un peu leur sort.

Reconnaître notre inhabileté fatale, notre fragilité, notre solitude et notre besoin d'assistance pourrait permettre non pas seulement de changer notre propre vie mais celle des autres tout autant, passant de l'autonomie subie à l'autonomie assistée, du développement personnel au développement humain. On ne va pas rêver d'un retour en arrière à une société disciplinaire et un destin tout tracé depuis la naissance ou le diplôme, il ne s'agit pas de renier les bienfaits de l'autonomie mais d'en fournir à l'individu les moyens, qu'il n'ait pas à compter que sur lui mais puisse bénéficier du soutien des "institutions du travail autonome" (comme des coopératives municipales et un revenu garanti). Il est obscène de voir tous les nantis cracher sur les assistés comme sur de sous-hommes. Il faut faire au contraire l'éloge de l'assistanat, que pratiquent d'ailleurs sans retenue les familles riches envers leurs membres. C'est, d'une certaine façon, la contrepartie de l'altruisme revendiqué non seulement envers les autres mais envers soi-même, un altruisme assisté (il n'y a pas celui qui est autonome et n'a besoin de personne qui va pallier le manque d'autonomie des autres). Une société, c'est d'abord une société d'assistance mutuelle, ce qui rend possible ce qui ne le serait pas sinon pour l'individu isolé. On le voit bien lors des catastrophes qui déclenchent des solidarités naturelles mais on l'oublie dans la compétition quotidienne. L'idéologie d'une autonomie qui ne devrait rien qu'à elle-même et serait le contraire de l'assistanat rate la réalité du travail autonome sur lequel elle s'appuie pourtant et qui a besoin d'un soutien social pour ne pas être réservé à quelques privilégiés. Bien sûr, les critiques de l'assistanat ne sont pas toutes de mauvaise foi. Il est indéniable qu'on peut être enfermé dans l'assistanat mais à cause de mauvaises procédures, pas de l'assistance elle-même. C'est le reproche que je fais au revenu de base de s'en tenir à un revenu très insuffisant sans se préoccuper de valoriser les compétences de chacun, surestimant là encore notre autonomie. Ce n'est pas un détail, l'existence même d'un revenu de base pouvant servir de prétexte pour supprimer toutes les autres aides. Il serait stupide de croire que moins d'assistance améliorera la situation des précaires alors qu'il faudrait, tout au contraire, une assistance plus complète allant jusqu'au développement humain. Ce n'est pas simple car, la difficulté du développement humain comme développement de l'autonomie, c'est de ne pas se transformer en travail forcé (workfare). Il ne s'agit pas de trouver un travail à quelqu'un, le faire rentrer dans le moule, mais de donner si possible à chacun les moyens de faire ce qu'on veut faire, ce qu'on sait faire le mieux. C'est un investissement, profitable à tous, pas de la charité mais la condition de reproduction du nouveau système de production qui se révèle pour l'instant trop destructeur pour de nombreuses couches de la population.

J'avoue, cependant, que je ne suis pas bien sûr qu'il y ait quelque utilité à le dire en dehors de m'inscrire en faux contre les conceptions dominantes et normatives de l'individu et de la politique, essayer de rétablir les limites de notre condition, les incertitudes de la vie et le caractère plus souvent déceptif du réel auquel nous avons affaire. Ce n'est pas ce qu'on voudrait entendre et les chances d'influer le discours dominant sont infimes, sans parler des politiques effectives. L'ambiance reste à la stigmatisation des assistés et à la connerie décomplexée. Ce qui s'annonce n'est pas drôle. On préfèrerait célébrer les merveilles de la création et d'un ordre divin ou d'une république exemplaire mais c'est avec ça qu'il faut faire, et devant notre impuissance à peser sur les événements, il n'y a pas tant à la ramener parce qu'on serait parvenu à quelque progrès personnel. Le développement personnel, c'est comme les théories du management ou les régimes pour maigrir, juste une question de mode car, comme ça ne marche jamais très longtemps, on en essaye un nouveau à chaque fois. Je suis malgré tout relativement confiant dans notre engagement dans le développement humain comme dans la transition énergétique, car dans un cas comme dans l'autre, ce n'est pas pour nous faire plaisir mais parce qu'on n'a pas le choix.

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87 réflexions au sujet de “Eloge de l’assistanat”

  1. Ces histoires de développement personnel se résument souvent aux cheveux du baron de Münchhausen. Des recettes de cuisine valable pour peu, mais selon l'environnement chacun peut éventuellement trouver ce qui marche un peu pour lui.

    Dans un autre environnement, ce sont d'autres modes d'adaptation personnelle qui seront à trouver...

    "Une des grandes nouveautés du moment, c'est notamment d'être obligé de se vendre soi-même, fonction qui était un métier auparavant, celui des commerciaux."

    En fait, j'ai trouvé une issue honorable, mon sens commercial dans mon cas se limite à répondre à des problèmes techniques et très matériels, pas besoin de faire la pute et de promettre la lune, juste d'analyser une situation et de proposer des voies de solutions. Très souvent, ceux à qui je propose mes analyses et études sont débordés de soucis leur retirant toute capacité de recul et de réflexion sur certains sujets, donc je les soulage en faisant le job, largement aussi grâce à internet qui est une mine d'infos recoupables, et à mes investigations diverses, une sorte d'agence de renseignement et d'innovation personnelle insérée dans un environnement où je déploie toutes mes antennes et capacités de synthèse, très émoussées chez beaucoup, c'est même presque surprenant, malgré tous les gourous en vogue.

    Le développement personnel est définitivement illusoire quand il veut faire croire que tout repose sur nos épaules si pures, notre pseudo filiation divine calviniste, alors que la réflexion stratégique montre qu'il faut tirer parti des vagues environnantes, approche bien plus proche du taoïsme opportuniste et environnementaliste au bon sens du terme.

  2. Je trouve aussi que les coachs sont des casse couilles avec leurs sérénités à deux balles. Ils me sont indigestes.

    La sérénité est comme le bonheur, un instant inattendu et non reproductible, un malentendu à venir la plupart du temps. La situation établie des donneurs de leçons de bonheur est le résultat d'affadissements de la pensée menant souvent au succès social par appariement comportemental et symbolique. Ces libérateurs proclamés sont souvent moins triomphants quand on les perce à jour. Ils ont les bouées du nantissement, mais la moindre aiguille perce leur baudruche flottante si fragile et alors tout ce théâtre part en fumée fatiguée.

  3. L'assistance mutuelle n'est pas tout à fait l'assistanat. Si on utilise le vocabulaire de l'écologie, l'assistanat renvoie au parasitisme, alors que l'assistance mutuelle renvoie à la symbiose.
    La droite dite sociale, par exemple, qualifie la relation d'assistance des plus pauvres d'assistanat, c'est à dire qu'il les qualifie de parasites, afin de se défausser de ses responsabilités, dans un mécanisme relevant du bouc-émissaire.
    Mais quand Martine Aubry a voulu lancer le thème du care avec sa société du soin mutuel, elle a fait un flop à gauche. Sans doute aurait-il été plus intéressant qu'elle lance un thème d'assistance mutuelle touchant l'ensemble des activités plutôt que le thème du soin qui a fait dire à Attali que "les Français ne sont pas, pour l’essentiel, des malades à soigner, mais des citoyens à prendre en considération", et à Jacques Julliard "Bisounours et gnia gnia gnia".

    • Je réfute que l'assistanat soit un parasitisme, comme si l'assisté n'apportait rien à la société. L'assistanat, surtout pour valoriser ses compétences, a une effet global positif. Les riches ne s'en rendent pas compte mais, grâce à leur argent, ils se font assister beaucoup plus que les pauvres (c'est pourquoi, quand on est riche, on peut se payer les compétences pour devenir plus riche encore sans avoir plus rien à foutre, véritable parasite).

      Il est certain que parler d'assistance mutuelle est un peu trompeur, utilisant une formule connue pour désigner autre chose, une assistance généralisé qu'on pourrait dire assistance sociale, ce qui serait aussi ambigüe...

      Le care est important, à promouvoir, mais ce n'est effectivement qu'un secteur minoritaire malgré tout et qui détourne de l'essentiel. Avec le care on pourrait bien parler de parasitisme, pas avec des travailleurs autonomes. Si (presque) tout le monde a besoin d'assistance, cela dépasse largement le care, le manque d'autonomie ne se limitant pas à la perte d'autonomie des personnes âgées mais tenant à notre être social et à la division du travail.

      Tout le début de l'article est écrit contre Attali et son "devenir soi" dont je fais plusieurs citations, illustration caricaturale d'un dominant qui ne voit pas sa domination et se croit très gentil.

      • Sur l'assistanat, quand ce mot est employé, c'est bien au parasitisme qu'il renvoie, quoi qu'on en pense. Je ne crois pourtant connaître personne qui souhaiterait, qui assumerait d'être vu comme un parasite. Le plus difficile, c'est de passer pour un parasite alors que la situation d'assistanat est subie, beaucoup se suicident ou deviennent délinquants plutôt que de se vivre en parasite. La réciprocité n'est pas seulement une obligation artificielle, elle repose sur une aspiration à des relations symbiotiques, des relations d'échange, d'assistance mutuelle, sociales. Recevoir est plus difficile que donner, parce que recevoir peut nous placer, ne serait-ce que momentanément, dans la peau du parasite. La moindre des choses du travail politique devrait être une obsession de générer assez de place permettant aux personnes d'être en capacité d'échange, d'assistance mutuelle, et dans le cas contraire de s'en excuser de faire ainsi subir à ceux qui se retrouvent mis en situation d'assistanat forcé.
        Pour ce qui est du parasitisme des rentiers qui se la pètent en plus, bien d'accord.

        • Le principe même de la vie humaine est fondé sur l'assistanat : pas de personnalité autonome possible sans société : par tous les bouts nous sommes tous dès les premières heures de vie des "assistés" . C'est pourquoi une société réaliste s'organise autour de cette assistance mutuelle . Nous baignons dans l'idéologie de la liberté et réussite individuelle , ce qui est une bulle , qui comme la financière, est amenée à nous péter à la gueule .

          • Petit risque de querelle sémantique stérile sur le mot assistanat, mais je suis bien certain que quand il est employé, c'est bien le sens péjoratif de parasitisme qui est convoqué. Maintenant, on peut discuter de ce qu'il en est et du fait que la complexité de nos relations, des sortes d'échanges que nous pratiquons, ceux qui n'ont rien sur un plan peuvent se révéler très riche sur un autre et qu'en fin de compte, la notion de parasitisme est inappropriée.

        • Il faut toujours distinguer la réalité de l'idéologie. Que le don engendre une dette est indéniable, mais on ne peut pas extrapoler cela à l'assistance publique. Que tout le monde veuille être utile, que le chômage conduise au suicide est une autre réalité, vécue comme parasitisme non pas à cause des indemnités touchées mais plutôt de leur absence et d'être une charge pour les proches (où cette fois le don produit une dette impossible à rembourser). Enfin, que l'assistanat comme mot employé par la droite la plus extrême signifie un parasitisme ne doit pas mener à cautionner cette imposture.

          Ce n'est pas une question de réciprocité de valoriser ses compétences. J'insiste sur le fait qu'il faut pousser l'assistance jusqu'à l'activité mais ce n'est pas qu'un revenu de base serait déjà trop, c'est que cela ne suffit pas.

          Au fond, c'est comme la Grèce, ce n'est pas l'aide le problème, c'est qu'il faut donner les moyens de pouvoir rembourser ses dettes.

          • La droite sociale a aussi fait un cheval de bataille de la lutte contre l'assistanat, pas que l'extrême droite.
            Complètement d'accord avec votre conclusion sur la Grèce, et je trouve que Tsipras redonne de la fierté aux grecs à ne pas céder.

          • Wauquiez est la droite extrême. Quand je titre "éloge de l'assistanat" ce n'est pas pour faire l'éloge du parasitisme mais bien pour en inverser le sens.

            Pas sûr que la Grèce s'en sorte bien, ni l'Euro, on voit comme les créanciers ne peuvent quitter leur position intenable face à leurs opinions et qu'ils iront peut-être jusqu'au bout de leurs exigences absurdes que dénoncent presque tous les économistes. Les Grecs sont obligés de résister, ils ont fait toutes les concessions possibles (bien qu'ils seront obligés de bouger sur les retraites) mais si on va au clash, ça va tanguer.

          • Je ne crois pas que vous puissiez changer le sens des mots à vous tout seul. Donc je ne suis pas convaincu que ce titre soit très bon pour ce qu'il défend, cad l'éloge de l'assistance mutuelle.

          • J'ai un peu du mal avec la notion d'assistanat, intention personnelle envers une autre personne inscrite dans une relation personnelle, alors qu'il ne s'agit que de mutualisation statistique de moyens sociaux, tous comme est le capitalisme ou la monnaie.

            C'est encore sans doute le frein que d'extraire le rapport personnel moral de dette pour instituer un rapport politique statistique économique qui semble encore trop abstrait pour nous extraire de l'incarnation dans des dus-rendus inscrits dans la chair. Cette chair là coûte cher en transactions désuètes.

          • La Grèce a tout de même totalement dysfonctionné depuis des décennies, un vrai rêve libéral où l'évitement de l'impôt était une tradition pendant que l'état grec menait une politique de dépenses publiques électoraliste insoutenable.

            En 93 les grecs m'expliquaient décontractés que leurs maisons habitées et pas finies leur permettaient de ne pas payer d’impôts.

            En 2010, je ne pouvais pas payer 50 euros en Grèce avec une carte de crédit, seul le cash était accepté.

            Qu'ont donc fait les grecs pour faire rentrer l'impôt foncier ?

            Les grecs se prétendent de gauche alors qu'ils ont évité en permanence, à tous les niveaux, par tous les moyens possibles l'impôt, ce qui est une attitude foncièrement libérale.

          • Je suis de retour en France dans une filiale de la boite allemande qui m'a embauché en 2007. Je retrouve le climat effrayant de nullité des boites françaises que j'avais quitté.

            C'est épouvantable, la mesquinerie, les compétents ont été éjectés et les incompétents branleurs ont été promus. Ça papote à longueur de journée, ça produit presque rien, ça se fait des bisous le matin et le soir dans un climat d'une hypocrisie complétement sordide. Le culot infect le plus vulgaire et racoleur remplace la compétence, le travail humble et la sobriété de l'expression.

            C'est irrespirable, j'ai hâte de partir à nouveau travailler hors de la France, plus que 2 semaines...

          • @olaf,
            "La Grèce a tout de même totalement dysfonctionné depuis des décennies, un vrai rêve libéral où l'évitement de l'impôt était une tradition pendant que l'état grec menait une politique de dépenses publiques électoraliste insoutenable."

            Je vous trouve un peu dur avec les grecs: D'après diverses sources que j'ai pu consultées (notamment M. Husson, le site audit-citoyen à propos des bobards médiatiques), même défalquées du maquillage des comptes par Goldman Sachs, il semble que les dépenses publiques étaient à peu près constantes en ratio dette/PIB jusqu'en 2007.

            En Grèce, comme ailleurs, l'une des raisons de l'explosion des dettes publiques ce sont les taux d'intérêts exigés par les marchés financiers. Plus élevés en Grèce d'ailleurs: ironie du "risque" pris par les financiers, qui en même temps ne veulent pas du risque d'un défaut et pressurent le pays pour un "retour sur investissement".

            Bien sur désormais ce sont les états français et allemands qui sont les créanciers. En fait, in fine, les banques puisque ce sont des fonds empruntés.

            L'audit récent du parlement grec a souligné le caractère illégitime de la dette.

            Après vous me direz peut être qu'il s'agit d'un parlement acquis à la restructuration de la dette. Cela ne fait pas pour autant de ces conclusions un point de vue "non objectifs", en tout cas pas plus que celui des médias de l'oligarchie qui pilonnent contre la Grèce en ce moment.

          • (suite)
            L'étude citée montre clairement aussi la baisse des recettes publiques (en % du PIB) dès l'entrée de la Grèce en zone euro à partir des années 2000.

            Autrement dit, nous avons affaire là au scénario "classique" de la plupart des états européens avec bien entendu une aggravation du phénomène en ce qui concerne la Grèce, pour des raisons de structure de l'économie (armateurs etc.).

            A savoir, la combinaison baisse des recettes + hausse des taux d'intérêts. En l'état , la seule voie possible pour Tsipras est la sortie l'Euro parce que le pouvoir de fait politique de la BCE, irréformable à cause de l'Allemagne (pas seulement) est un carcan.

          • Fab

            La Grèce a emprunté a des taux faibles grâce à l'Euro, comme l'Espagne, ce ne sont donc pas les taux qui ont creusé la dette, c'est le montant des emprunts pour des dépenses discutables et aussi le manque de rentrées fiscales du fait de la fraude assez largement répandue.

            Parler de dette illégitime pourrait se comprendre si la Grèce avait emprunté sous un régime de dictature, ce n'est pas le cas, les gouvernement ont été élus.

            Un défaut grec est le meilleur argument des partis d'extrême droite de la zone Euro qui auront beau jeu de dire à leur électorat qu'ils payent les dettes de la Grèce.

            La solution de dette "éternelle" avec intérêts annuels indexés sur la croissance proposée par Varoufakis est probablement la meilleure.

          • Les taux d'intérêts se sont envolés après 2009, et ont contribué à creuser les déficits.

            Merci pour la vidéo: Eric Toussaint le précise bien vers la 7' de la vidéo: c'est "l'aide à la Grèce" qui après trucage des comptes (ils ont même exagéré le déficit !) a accéléré le crash de l'économie grecque.

            Pour 5 euros "d'aides", 1 euro seulement a été récupéré par l'Etat. 4 sont partis dans la poche des banques.

            Le FMI et la Troika sont d'un cynisme incroyable. Nous avons affaire à des cyniques ou à des évangélistes du marché, ou bien les deux: un nouveau talon de fer.

          • "Pour 5 euros "d'aides", 1 euro seulement a été récupéré par l'Etat. 4 sont partis dans la poche des banques"

            Ah bon, et le Private sector involvement qui a fait un hair cut grec sur la plus grande partie des créances privées c'est parti dans la poche des banques ?

          • Il s'agit notamment d'une étude d’Attac Autriche qui a décortiqué les destinations des 23 tranches de financement imposées à la Grèce de 2010 à 2013.77% de ces prêts ont servi à recapitaliser les banques privées grecques (58 Mds €) ou ont été versés directement aux créanciers de l’Etat grec (101 Mds €), pour l’essentiel des banques européennes et américaines.

            D'après le mensuel Alternatives économiques (février 2015): de 2010 à fin 2014, 52,8 Mds € de ces prêts ont servi à payer les intérêts des créanciers. Seuls 14,7 Mds € ont servi à financer des dépenses
            publiques en Grèce.

      • (suite) Si vous voulez parler du dé-faussement d'une grande partie des créances sur les états, si j'ai bien compris, les créanciers privés avaient obtenu un accord très avantageux.
        http://www.gresea.be/spip.php?article1331

        In fine, de toutes façons, ce sont encore eux qui détiennent les titres de la dette grecque, puisque le fond européen emprunte auprès des marchés financiers.

        Soit dit en passant, un défaut grec n'aurait pas de répercussion sur la dette française puisque le prêt de 40 milliards (en fait 30 milliards sont des garantis du FSE) est déjà comptabilisé dans la dette publique. On ne "perdrait" que 15 euros par an/personne.

        Tout cela est très politique en fait, puisque le FMI vient de déclarer à propos de l'Ukraine, que cela n'était pas un problème si l'Ukraine ne remboursait pas ses dettes. Ce qui est vrai pour l'Ukraine, pourrait l'être aussi pour la Grèce.

        • La France, comme les autres pays de l'Euro, prête directement à la Grèce et est aussi caution via diverses institutions créditrices de la Grèce, comme la BCE ou le FMI.

          «Pour la France, la facture s'élèverait ainsi à un peu plus de 68 milliards d'euros», explique Philippe Waechter

          http://www.boursorama.com/forum-natixis-grece-le-cout-d-un-grexit-437825372-1

          Que ce soit déjà comptabilisé dans la dette française ne change rien au fait que, si la Grèce fait défaut, le débiteur final deviendra le contribuable français à la place du contribuable grec qui était censé rembourser et payer les intérêts de cette dette de son état à la France, c'est un détail qui a son importance.

          C'est marrant de constater à quel point ceux qui s'expriment sur ce type de sujet ne comprennent pas la base des jeux d'écritures comptables, au point de mélanger un peu tout.

          • La caution signifie la caution à un fond européen qui emprunte lui-même auprès des marchés financiers.

            Cela veut dire que en dernière instance, ce sont les banques privées qui sont créancières. Et la BCE, qui peut rayer cette dette d'un trait de plume, puisqu'il s'agit de la "banque des banques".

            Banques prives qui "jouent" les dettes sur des marchés obligataires de gré à gré.

            Un état ne rembourse jamais sa dette en fait, car il ré-emprunte (il "fait rouler sa dette"). Cela sera le cas pour la France que la Grèce fasse défaut ou non. Dire qu'il faut rembourser la dette, est un artifice de langage. Ce qui importe est le ratio dette/PIB.

            D'une part, un État n'est pas un particulier il est "immortel", et d'autre part, les obligations d'état sont étalées dans le temps (par ex. 96% de PIB de dette en France ne veut rien dire, il faut diviser cette somme par le nombre d'années d'une obligation).

            Le discours sur le défaut grec lié à la France est essentiellement à visée politique pour désolidariser les grecs des autres européens.

            Par ailleurs, désolé, mais j'ai lu assez sur la question des dettes, pour avoir un avis à propos de dettes publiques en EU. Notamment l'article 123 de Lisbonne, l'une des raisons principales du talon de fer financier.

            J'espère au moins que vous faites quelque chose de concret pour la Grèce dans la rue ou ailleurs, pour vous permettre d'adopter le ton docte et méprisant d'un professeur infatué de son savoir.

          • "Et la BCE, qui peut rayer cette dette d'un trait de plume, puisqu'il s'agit de la "banque des banques"."

            Et puis le reste du com qui se conclue sur l'infatuation en point d'orgue, magnifique.

            "J'espère au moins que vous faites quelque chose de concret pour la Grèce dans la rue ou ailleurs"

            J'espère surtout que vous même ne faites absolument rien pour la Grèce qui la pauvre n'a vraiment pas mérité ça en plus pour l'enfoncer plus loin.

            Vu vos élucubrations approximatives, laissez la Grèce tranquille, elle s'en sortira mieux sans vos efforts.

          • "(par ex. 96% de PIB de dette en France ne veut rien dire, il faut diviser cette somme par le nombre d'années d'une obligation)."

            Pas vraiment, c'est le montant des intérêts qui compte dans le budget annuel du pays débiteur.

            "Le discours sur le défaut grec lié à la France est essentiellement à visée politique pour désolidariser les grecs des autres européens."

            C'est juste le discours offert sur un plateau aux FN des divers pays de l'Euro par les myopes de l’illégitimité de la dette grecque qui n'est ni moins ni plus illégitime que celle d'autre pays comme l'Espagne ou la Slovaquie.

            "Par ailleurs, désolé, mais j'ai lu assez sur la question des dettes, pour avoir un avis à propos de dettes publiques en EU. Notamment l'article 123 de Lisbonne, l'une des raisons principales du talon de fer financier."

            Lire et comprendre c'est différent.

          • Je lis peu et ne comprends pas grand chose ; et le fait de reconnaître cet état de fait ne fait pas beaucoup avancer les affaires !
            Que l'on comprenne ou pas cette histoire de dette , il me semble qu'on peut tomber d'accord sur le fait que en Grèce comme en France comme ailleurs , il y a quelque chose qui a du mal à passer , 2 choses plus précisément :

            -résoudre ce problème en faisant se serrer la ceinture aux pauvres
            -résoudre ce problème en amaigrissant l'état
            Parce qu'en fait au bout du compte c'est cette idée que laisser aller les choses au fil de l'eau , privatiser la société , c'est ce qui avec la science , nous humanisera.

            Il est selon moi impossible de comprendre des mécanismes globaux complexes ; on ne peut c'est certain que faire des choix politiques ; sauf que ces choix sont soumis aux mêmes contraintes de complexité qui font par exemple que moi contribuable français serait tout à fait heureux de payer la dette du pauvre grec , mais qu'en la payant ce ne sera pas encore le pauvre qui en profitera . C'est pourquoi le local est si important : il désystémise et nous fait rentrer dans un face à face où on peut mieux s'y retrouver .
            Au local le billet de banque a moins de valeur que l'arbre ou le poisson , le problème n'est pas la dette, qui effectivement n'est pas une réalité .Le local nous rapproche plus de ce que l'on est .

          • @Olaf,

            Je pourrais continuer à répondre. Cependant, vous manquez de la politesse minimale.

            Relisez vous. Relisez vos propos agressifs. La première fois que je suis entré sur ce forum au sujet du TAFTA, vous aviez exactement les mêmes réactions ("ceux qui ne comprennent rien ..."). Ecrire ce genre de chose c'est agressif.

            Bref, vous avez la morgue de ceux qui croient réellement tout savoir. Je vais vous donner un conseil: prenez un paquet de tracts, et allez dans la rue discuter avec les gens: avec cette morgue, vous n'irez pas très loin.

            Au fond, oui, il vaut mieux que les personnes comme vous se tiennent à l'écart des mouvements sociaux finalement, tant qu'on a pas un minimum réfléchi sur les rapports de pouvoir/savoir.

          • Si pour participer à des mouvements sociaux, il faut être susceptible comme une mouche et ne pas reconnaitre ses erreurs de compréhension, alors c'est mal barré.

            Vous me trouvez agressif parce que je signale que l'incompréhension de certaines choses est comique.

            Chaplin, Buster Keaton... sont donc des gens agressifs selon votre petite personne qui se la pète fragile et révoltée.

            Ça montre au moins à quel point vous vous prenez au sérieux, même quand vous avez tort. Et c'est vous qui êtes agressivement pathétique quand je mets une note d'humour.

            Les gens sans une once d'humour et qui se prennent au sérieux sont la plaie du monde.

          • Il faut arrêter là ces discussions de café du commerce très superficielles et pas drôles du tout. Si la Grèce est poussée dehors on verra bien que la question est politique plus qu'économique et que c'est notre intérêt qui est en jeu pas des questions purement comptables.

          • Je ne suis pas vraiment sûr qu'il s'agisse de discussions de café du commerce quand il s'agit précisément de savoir ce qu'implique un débat sur l'illégitimité de la dette grecque, des conséquences pratiques d'un défaut...

            Le politique n'est pas au dessus, c'est même la matière négociatrice dont il est fait.

            Votre point de vue Sirius voulant dominer les détails d'une négociation politique, car les comptes d'apothicaires font partie de la politique, me parait complètement hors sol, donc inopérant.

          • Je vous rappelle, si nécessaire, que toutes les négociations politiques avec la Grèce se font autour de chiffres économiques, et que sans ces chiffres de "café du commerce" il n'y aurait aucune base de négociation politique qui n'est rien sans ces chiffres et autres mécanismes fiscaux ou économique.

            Si vous pensez qu'éluder ces aspects c'est faire de la politique, alors j'ai bien peur que vous ne soyez complètement à côté de vos pompes.

  4. Pour voir clair sur ce positionnement quant à l’assistance et le parasitisme je propose de revenir aux définitions. D’après le dictionnaire « assistance » désigne le fait d’être présent en un lieu, pour « assister à » quelque chose. De ce point de vue une classe de plus en plus importante d’individus sont privés de faire partie de l’assistance aux lieux scéniques de l’activité sociale (usines, bureaux, entreprises). Dans le passé une petite minorité d’individus privés d’autonomie bénéficiaient de l’assistance sociale au sens second d’une action caritative : l’assistance comme dispositif d’aide envers tout être humain en difficulté ou en danger (prescription morale: assister le faible, vite qualifiable de faiblard)
    Je propose qu’aujourd’hui on se réfère non plus à des jugements éthiques mais , car c’est la puissance technologique qui favorise la productivité du travail par des « robots » donc une assistance salariée de plus en plus réduite au travail, de retirer à la notion d’assistance son ressort purement moral, pour considérer le mot dans son sens technologique : « dispositif permettant, par un apport extérieur, d’amplifier, de réguler, de répartir l’effort exercé par les utilisateurs d’une machine, d’une installation ( donc aussi et par nécessité aujourd'hui d’une organisation sociale !). Comme on a parlé d’une « direction assistée » pour une automobile, on devrait hors de toute idéologie morale (comme de traiter de parasite un chômeur!) envisager de faire primer le droit d’existence sur l’antique aide sociale -religieuse ou laïque- aux « déshérités ». Ce qui revient à remplacer l’assistance sociale (auprès des « défavorisés ») par le droit constitutionnel, à écrire, d’une société d’assistance mutuelle , où chacun puisse faire acte de présence effective. Un droit d'existence primant sur le droit de propriété! Pouvoir faire le présent effectif de ses dons. Je préfère la notion de don ( ce qu'on peut donner) à celle de compétence, qui conduit à la compétition et à la concurrence... soit le parasitisme social.

  5. Est-ce que les pratiques de mutualisation (économie de partage, économie collaborative...) qui se développent en s'appuyant sur les potentialités des NTIC ne seraient pas en train de réduire mécaniquement le champ et notre conception de la propriété?
    Ce qui ne réduit en rien le besoin de contrôle sur les activités et les biens, mais qui le transforme. Les plateformes de covoiturage apportent à la fois l'outil technique, mais aussi la confiance et des dispositions régulatrices.

  6. C'est un sujet intéressant que Michel Martin propose ici. Qu'est-ce qui est l'élément déclencheur du changement quant au sentiment de propriété( individuelle ou collective? ) de l'automobile. Revoir ce qu'en pensait André Gorz! Il est évident que l'évolution de l'attitude envers cet outil, dont on nous a inculqué qu'il est indispensable socialement, vient des NTIC. D'où le covoiturage,où le propriétaire individuel de l'outil peut désormais proposer le partage de son outil sur un itinéraire. Un groupement de communes peut aider à l'organisation. Beaucoup plus innovante est la possibilité désormais de choisir d'être locataire de l'outil de transport, localisable et disponible grâce au portable! A terme cette possibilité libère en pratique les villes de l'encombrement des voies de communication par un trop- plein de moyens en attente d'utilisation par leur propriétaire. Là où les humains n'étaient pas en capacité de résoudre individuellement l'embouteillage collectif, la solution est rendue accessible par la technique.Problème: faut-il mettre la technologie sur le véhicule individuel rendu plus luxueux en moyens informatisés? Robot roulant moins couillon que l'usager lambda actuel... Ou bien pourrions-nous débattre , politiquement, des modalités de mise à disposition de moyens de transports individuels diversifiés à louer,au coup par coup,et selon le type de besoin, donc en réorientant autrement les finalités de l'industrie automobile? Soit changer la finalité de la "croissance": ne plus accroître le nombre de véhicules vendus, mais la possibilité de circuler en fonction des besoins. On peut rêver?

  7. Carlos Ghosn est assez inquiet du modèle Uber (remis en cause en Californie assimilant les conducteurs à des employés mais le problème ne se posera plus avec des voitures autonomes). Ce modèle n'est adapté qu'aux villes et banlieues, je ne vois pas bien comment cela pourrait marcher à la campagne mais il y a déjà de quoi réduire énormément le parc de voitures.

    La remise en cause de la propriété de son véhicule me paraît surtout la preuve que la question n'est pas du tout psychologique ou pulsionnelle, comme pas mal d'écologistes voulaient nous en persuader, mais bien matérielle, directement liée aux modes d'utilisation. On s'est moqué aussi de la capacité du numérique à optimiser et réduire les consommations, on en a ici une illustration parfaite (il est comique de voir systématiquement les critiques de la technique insister sur des limitations actuelles vite dépassées et on peut s'interroger sur les économistes qui prétendent qu'on ne voit pas les gains de productivité du numérique alors qu'ils sont si considérables). Vouloir résister à une évolution qui opère une telle rupture est absolument vain en plus d'être idiot mais il est certain que cela implique des réorganisations de grande ampleur qu'il faudrait initier au lieu de les retarder.

    Je reste persuadé, cependant, que ces "services publics" ne pourront pas rester éternellement aux mains d'intérêts privés, d'autant plus qu'ils sont par nature monopolistiques et que Google, Uber, etc. devraient devenir des biens communs. Les municipalités pourraient d'ailleurs mettre en place des substituts d'Uber qui est un service local (contrairement à Google). Ce n'est pas forcément une bonne idée, l'initiative privée pouvant être plus efficace et innovante mais le nouveau modèle ne semble pas viable pour l'instant, remettant en cause les transports en commun tout comme les protections sociales et privant l'Etat de ressources.

    Tout cela manifeste à quel point la politique est déconnectée des évolutions actuelles aussi bien que le syndicalisme s'accrochant à un code du travail devenu obsolète alors que les transformations en cours exigeraient de toutes nouvelles institutions. On ne voit pas comment opérer les changements nécessaires sans passer par le pire.

  8. Frédéric Boyer vient de publier un livre qui aurait pu s'appeler "Eloge de l'hospitalité", mais qui s'intitule "Quelle terreur en nous ne veut pas finir", dans lequel il argumente sur le fait qu'aucune civilisation ne se serait développée sans placer l'hospitalité au centre. Quand la xénophobie et le rejet du faible prennent le dessus, que l'assistance mutuelle n'est plus opérationnelle, c'est qu'on ne serait pas loin de la fin.

    • C'est du baratin. Il est exact que l'hospitalité est une caractéristique de Sapiens sans laquelle les relations lointaines tellement déterminantes n'auraient pas été possibles mais la xénophobie est créée par le chômage et la précarité. Quand la vie des gens est menacée, il ne faut pas s'étonner qu'on s'en prenne à quelque bouc émissaire mais cela ne change pas les fondamentaux de l'espèce qui redeviendra hospitalière si leur vie est moins menacée.

      • L'hospitalité n'est pas qu'une question de richesse, puisqu'on est x fois plus riches que dans les années 50 ou 60, et que nous sommes moins hospitaliers. La façon dont nous redistribuons les places dépend aussi fortement de nous, de nos choix politiques, de notre organisation.
        L'hospitalité, ou la mutualisation de l'assistance, en particulier par la redistribution des places, s'imposera à nouveau si elle demeure un élément d'efficacité sociale, ce qui n'est peut-être plus le cas du fait de toutes les évolutions techno dont le numérique.

        • Ce n'est bien évidemment pas une question de richesse. On sait que les plus pauvres sont les plus hospitaliers. C'est effectivement plutôt la menace de perdre sa place, le chômage de masse, qui rend xénophobe comme dans les années trente. Même relativement bien indemnisé le chômage est insupportable alors qu'une pauvreté partagée ne se vit pas si mal en général. L'idée du grand remplacement, c'est bien que d'autres (étrangers, robots, transhumains) prennent notre place dont on est expulsé.

          • C'est bien l'état providence qui est à reconstruire, dans le sens d'un état qui organise ou plutôt facilite la redistribution de places (ce qui est synonyme d'accompagnement de l'assistance mutuelle dans toutes les dimensions du travail), et pas seulement un état providence qui se contente de redistribuer de l'argent (je n'ai pas dit qu'il ne devait plus redistribuer d'argent).

    • La "Une" du Point de cette semaine ("les charlatans contre l'Europe" avec une photo de Tsipras) en dit assez long sur la haine qui anime aujourd'hui les classes dominantes envers l'expérience démocratique grecque. Il s'agit d'après moi d'un pas supplémentaire dans la tentative de déstabilisation.

      Ils ne prennent même plus de gants pour masquer leur haine de la démocratie, après le référendum. les grecs votent à 61% contre les "propositions" de l'Eurogroupe, et bien non, le fauteur c'est Tsipras.

      On se demande si l'on a affaire à des gens qui ont toutes leurs capacités intellectuelles. En tout état de cause, ceux qui sont aux commandes de l'Europe deviennent très dangereux.

      • La question n'est pas celle de la démocratie, sinon un référendum allemand refusant de payer pour les Grecs aurait autant de valeur démocratique. Le référendum grec était nécessaire à cause du caractère inacceptable des exigences européennes, pour des raisons électorales face à leurs opinions nationales. Il fallait donner plus de légitimité au refus de ces conditions, au risque de quitter l'Euro. C'est cela la nécessité de ce référendum mais la question est bien celle du déni de réalité des européens, contre l'avis des économistes sérieux. Le problème, c'est que, lorsque les Grecs demandent qu'on efface leur dette, ce qui est incontournable, Hollande dit que les Grecs sont venus les mains vides, sans aucune propositions ! Effectivement la bêtise et la lâcheté des dirigeants européens, leur manque de vision (géopolitique) et d'envergure sont très dangereux (mais ils seront obligés d'y venir ?).

        • On sent ces dernières 24h une petite évolution de la situation semble t-il ... inflexions des discours espagnols et italiens et de ceux du FMI. Hypothèses (de comptoir ..): pressions US et/ou le krach en Chine (les USA ont mis en garde récemment l’intransigeance allemande face au risque de crise financière à la suite d'un grexit, cela commencerait à faire beaucoup de krach ...).

        • Pas entièrement d'accord sur le point du référendum ; ce processus de décision populaire est théoriquement la procédure la plus démocratique qui soit ; le problème étant que cette procédure est soumise à tout le reste , notamment la qualité du processus démocratique dans son ensemble et que le référendum ne peut pas se situer dans un temps court pour répondre dans l'urgence à des situations qui se sont elles mêmes construites avec le temps hors de vrais processus démocratiques. La pratique et la culture du débat , de la réflexion et délibération sont des préalables obligés à un référendum de qualité ;
          le référendum est le grand méprisé des dirigeants politiques qui croient avoir eux mêmes la vérité révélée et se sentent toujours investis par des divinités . A l'inverse il est brandi par les populations à certains moment pour marquer le rapport de force ; alors qu'en fait le référendum dans le cadre d'une pratique démocratique installée est le remplacement du rapport de force par l'échange , le raisonnement et la recherche du bien commun .
          Alors on peut effectivement dire qu'un référendum organisé en Allemagne refusant de payer pour les Grecques aurait la même légitimité que le référendum grecque ; mais on ne peut pas nier le fait que si les Allemands rentraient en démocratie cognitive , ils n'auraient peut être pas les mêmes avis , et que les Grecques , s'ils avaient eux aussi bénéficiés d'une pratique démocratique réelle ne seraient pas aujourd'hui un pays pied et poings liés.

          Bref ,tout ça pour dire qu'un régime authentiquement démocratique modifie les situations et l'intelligence des problèmes et vaut mieux que le rapport de force et le fil de l'eau et qu'il faut ,même si réalisme oblige à constater que pour l'instant cela reste un doux rêve , ne pas sacrifier cet idéal démocratique ;
          je suis intimement persuadé que la pratique régulière du référendum avec tous les débats ,réflexions et études le précédant est libérateur et rend moins con.
          Et effectivement les élus nationaux et européens ne cherchent pas notre libération et notre intelligence , et ainsi détestent le référendum.

          • Le referendum c'est souvent poser des questions simplettes concernant des problèmes à multiples tiroirs. C'est pour ça que ce n'est pas une solution.

          • Si on dois résoudre un problème ensemble , et décider quelque chose , Olaf , Jean Zin , et les habitués du blog , on va en discuter ,argumenter , chercher le consensus ,et si on n'y parvient pas , on va voter . On sera chacun d'entre nous un peu plus intelligent . On peut aussi décider qu'on confie la réflexion et la décision à l'un de nous qui devient un dirigeant , et ainsi on a tous beaucoup plus de temps pour nos affaires personnelles ; on est pas obligé de continuer à lier le référendum à des questions simplettes . C'est un simple comptage de voix , un processus de décision ; c'est le reste qui compte : le fait que nous nous occupions nous mêmes directement de nos affaires publiques : le monde n'est pas privatisable. Si les peuples ne sont que des producteurs consommateurs confiant la gestion de la cité à des sachant spécialistes , y a pas à s'étonner des effets .
            C'est vrai que le référendum tel qu'il est dans nos régimes politiques est merdeux , mais c'est de régime qu'il faut changer et pas cracher sur le référendum qui est la seule manière de décider et de s'approprier le pouvoir politique. La présence du référendum est un marqueur de démocratie , certes non suffisant mais indispensable.

  9. Le mot referendum ne masque-t-il pas l'ambigüité du plébiscite?
    Par appel à un soutien citoyen majoritaire pour un projet donné, (mais qui donne ainsi ... le pouvoir!) C'est ce qui apparait pour le referendum grec: un non populaire aux politiques des anciennes équipes dirigeantes, assure une majorité de confiance suffisamment large au gouvernement de Tsipras , lequel est mitraillé pour son choix de porter le maillot politique d'une opposition populaire, de gauche, aux instances néolibérales dominantes de l'U.E. Quoi qu'il fasse ou qu'il annonce qu'il lui serait possible de faire, il convient de le discréditer et de ne lui laisser aucune ouverture. Les politiciens professionnels spécialistes ou experts qui sont l'équipe en haut du classement reviennent aux fondamentaux techniques de leur sport: bloquer le jeu et marquer des buts pour briser l'adversaire et rester les meilleurs ( les "aristos", les "élus"). Ces gens là ne jouent pas en catégorie amateurs pour la beauté du jeu ! Mais par bonheur quelques fois les amateurs marquent des points!

  10. Non, les choses ne se passent pas bien. Le prétendu agir communicationnel d'une démocratie qui choisit son destin en toute intelligence de cause est une bonne blague. De véritable démocratie, je le répète, il n'y a qu'au niveau local. Sinon, il y a des forces matérielles, des effets de masse, des intérêts puissants, des armées suréquipées, l'accélération technologique, etc. Ce n'est pas en discutant entre trois potes qu'on va y changer quelque chose. La réalité de notre destin, c'est que nous ne l'avons pas choisi comme nous n'avons choisi ni le lieu ni l'époque de notre naissance, épousant l'une des idéologies en compétition et les modes du moment. La réalité des démocraties, c'est qu'elles font partie d'un empire, comme presque tout pays depuis toujours, la souveraineté c'est pour les colonisateurs que nous avons été. Il n'y a donc rien à attendre de la démocratie en dehors d'une concorde civile (et encore), simple règne du Droit et des procédures contre le règlement violent des conflits. Il n'y a pas La Démocratie, seulement l'absence d'autorité supérieure (dans certains domaines).

    Le plus fou cependant, c'est de croire que la démocratie pourrait être une solution, qu'on serait assez intelligents pour savoir quoi faire et mettre tout le monde d'accord. Ce qu'on voit, c'est tout le contraire, la bêtise triomphante, la bêtise forcée, la bureaucratie la plus stupide, les électeurs les plus moutonniers, les élus les plus arrivistes ou les plus dogmatiques même s'il y a quelques exceptions. Quand le problème est bien circonscrit, comme celui de la Grèce, on peut trouver des économistes intelligents pour constater que l'austérité ne fait qu'aggraver les problèmes, cela n'empêche pas de poursuivre l'austérité avec le soutien des peuples (des possédants). Quand on parle de problèmes plus globaux comme le système de production, les mutations technologiques, la répartition des richesses, notre niveau d'intelligence chute pour ânonner des principes simplistes sans aucune prise sur la réalité. La politique là-dedans, pas seulement la démocratie, ne fait qu'y aggraver le bordel. Il y a bien une nécessité de politiques régulatrices et adaptatives mais on s'en révèle bien incapables, sinon par de petits ajustements successifs qui s'imposent à nous sous la pression des événements et finissent par marcher pas trop mal, exactement comme l'évolution naturelle et pas du tout par volonté lucide comme on aime à se l'imaginer.

    Je considère que Tsipras fait ce qu'il peut faire et qu'il a eu raison de faire ce référendum pour se réassurer devant son impuissance éprouvée, même si à la fin il doit accepter des mesures encore pires qu'avant, je ne crois pas qu'il s'imagine maître du jeu mais seulement comme un pion qui joue au mieux contre des forces supérieures pour s'en tirer le moins mal possible (mais il ne peut laisser l'économie s'effondrer). Rien dans ce référendum d'une volonté populaire qui décide, seulement une protestation et l'affirmation d'un soutien aux efforts de leur champion.

    Les fascismes (qui sont un démocratisme) se basent sur le plébiscite (comme Napoléon III, élu président pour abolir la misère), c'est vraiment un contresens d'en faire l'essence de la démocratie (qui est locale, active), c'est l'essence de la manipulation et de la dictature de la majorité sur les minorités. Un référendum sera facilement hostile aux étrangers, le pouvoir de la démocratie (pas seulement du référendum) peut s'exprimer effectivement dans l'interdiction du voile ou tout autre comportement minoritaire, pas pour ignorer des forces matérielles. Cela n'empêche pas qu'un référendum se justifie pour approuver une constitution par exemple, la procédure ne serait pas mauvaise aussi pour décider de la guerre notamment, mais on sait bien que c'est justement ce que le peuple ne décide jamais, apprenant que la guerre est déclarée par l'ordre de mobilisation. La démocratie originelle, notamment germanique, était celle de l'assemblée du peuple en arme pour décider de la guerre, décision qui était bien à ce moment là démocratique et locale, ce qu'elles ne sont plus du tout.

    Non, les choses ne sont pas si simples et ne se passent pas bien en général. Ce n'est pas la démocratie qui nous sauvera de tous nos problèmes dans une belle unanimité, ni bien sûr les régimes autoritaires corrompus. Ces fantasmes de toute-puissance sont déplaces dans ce contexte qui nous rend plutôt spectateurs effarés, rivés aux informations, y compris dans nos mobilisations soudaines où les foules s'enivrent vainement de leur audace.

    Bien sûr on préfère rêver d'un grand retournement au moment même de la plus grande menace, "Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve" dit-on, la bonne blague. Il est vrai que c'est devant la catastrophe qu'on réagit mais vraiment, il faut arrêter de croire au Père Noël. Ce n'est qu'en revenant sur terre qu'on aura une chance de ne pas se battre absolument pour rien. Or, il est vital qu'on s'en sorte mais pour cela il ne faut pas se monter la tête mais regarder les choses en face et ce n'est pas drôle, mais si les Grecs font le constat qu'ils ne sortiront pas de l'austérité par des politiques keynésiennes, ils se recentreront peut-être plus sur l'économie locale et les municipalités gagnées par Podemos pourraient aussi en tirer la leçon.

    • http://www.bastamag.net/En-Syrie-une-experience-de-democratie-directe-egalitaire-et

      "De véritable démocratie, je le répète, il n'y a qu'au niveau local"
      Rééquilibrer la mondialisation en la mettant au service d' entités locales où les acteurs réfléchissent et décident ensembles des politiques à mettre en œuvre , donner aux communes et cc de communes ce rôle et ce type de compétence de relocalisation et d'animation de démocraties locales, est l'alternative ; c'est un vrai choix politique qui ne donne pas les solutions mais permet d'espérer quelque chose.

      • Oui, les Kurdes sont formidables, ils ont retenu le meilleur du marxisme qui les avait libéré de la religion et s'inspirent de Murray Boochin. Cependant, on voit bien que la faiblesse de ces communautés fédérés, c'est de ne pas faire le poids par rapport aux Etats comme la Turquie qui aimeraient bien mettre un terme à l'utopie. La force matérielle reste hélas déterminante (mais les Kurdes n'en manquent pas tout-à-fait, ils l'ont prouvé).

    • Il y a cependant une question concernant le "local":

      où commence t-il, où s'arrête t-il ? Une municipalité ? Une région ? Un pays entier ?
      Le cas échéant, comment ne pas envisager une coordination des échelons locaux, si démocraties locales il y a.
      Concernant la mise en place de monnaies locales, les monnaies régionales ou même nationales en font-elles parties, et comment ne pas voir qu'en fin de compte il ne peut y avoir de monnaie locale si elle ne s'appuie pas sur une communauté politique et économique intégrée ? Et comment croire que de telles monnaies seraient accepter par les instances supra-nationales (ou nationales) supérieures.
      Se pose alors le problème de la légalité et de la possibilité concrète de telles monnaies et/ou démocraties locales dans un contexte impériale où dominent des techno-structures puissantes.
      Il s'agit bien sur d'étudier chaque situation, il n'y a pas de réponse toute faite, et en réalité peut être pas de réponse, puisque le réel répond pour nous.

      • Je ne crois pas que le véritable local dépasse la municipalité ou les communautés de communes. Le critère, c'est la démocratie de face à face comme la définissait Bookchin (Aristote disait "une assemblée qu'on puisse couvrir du regard"). Rien de cela n'est nouveau. C'est la Révolution Française qui a fait de la démocratie un enjeu national largement mythique, forgé dans la guerre et l'école républicaine (la démocratie américaine est plus enracinée dans le local que la nôtre). On paie encore ce mensonge tous les jours dans les discours creux de nos gouvernants et dans l'étonnement du gouffre entre les promesses de campagne et la pratique (l'impuissance) du pouvoir.

        Il y a bien un sens de la démocratie qui déborde largement le local, c'est la démocratie comme démocratisation, mouvement vers l'égale liberté, qui pénètre jusqu'à l'ONU mais qui ne se confond pas avec la participation active des citoyens à la vie de la cité et à ses décisions pratiques.

        Cela n'empêche pas la nécessité des autres niveaux, qui, simplement, ne sont plus vraiment démocratiques, en dehors du fait qu'on en choisit les élus, mais obéissent à leurs contraintes propres (rapports de force, réseaux de pouvoir, intérêts économiques, antagonismes sociaux, position géographique, expertise, etc). Même une fédération de communes démocratiques n'est plus vraiment démocratique (les partis qui défendent le plus la démocratie ne sont pas eux-mêmes démocratiques, on en fait l'expérience jusqu’aux plus radicaux). On n'a plus à faire à des gens à convaincre mais à des alliances entre forces. Cela n'empêche pas le niveau national ou européen d'être très important et qu'il faut essayer d'y peser autant qu'on peut, en jouant de stratégie, pas en se fiant aveuglément aux procédures démocratiques.

        Les monnaies locales sont légales, gagnent du terrain (bien que relevant encore pour l'instant du gadget) peuvent et même doivent se coordonner entre elles. Elles n'ont pas vocation à remplacer les devises convertibles qui répondent à de véritables besoins et obéissent à leurs lois propres, ce sont des monnaies parallèles qui peuvent être compatibles avec l'empire comme les villes franches au Moyen-Âge.

        Il ne s'agit pas de dire que tout ce qui ne dépend pas de nous, et nous est imposé, n'existe pas avec toutes ses injustices, il s'agit de s'occuper de ce qui dépend de nous et qui est essentiellement local sauf moments particuliers où des mobilisations peuvent être décisives, au lieu de rêver à un grand soulèvement qui nous délivrerait du réel comme de nos dettes.

      • "le local " est sans que cela ait besoin d'une grande précision , un territoire de vie , dit "territoire de projet "permettant aux acteurs locaux de rentrer dans un projet de territoire et de mener ensemble des politiques locales , économiques , environnementales, sociales , culturelles, énergétiques...... Ces politiques rentrent dans la cohérence du projet de territoire et se mènent souvent d'une manière transversale ; il s'agit surtout de prendre le contre pied de décisions mécaniques venue "d'en haut " répondant à de simples critères de rentabilité , de concurrence , de croissance.... Relocaliser les activités est difficile et vient en contradiction avec les principes économiques de simple concurrence et compétitivité puisque ce qui est recherché c'est l'humain et le durable . Les monnaies locales sont ainsi précieuses pour compenser ce handicap de projets qui ne peuvent pas facilement et immédiatement être rentables parce que concurrencés par le système mondiale de produits pas chers. Une autre aide précieuse pour vaincre ces handicaps concurrentiels est la mobilisation de tous les acteurs locaux , du moins le plus grand nombre, qui impliqués eux mêmes dans le projet de territoire et aidé par la monnaie locale soutiennent l'achat local .
        Les communes et communautés de communes , sont depuis longtemps de simples gestionnaires d'une économie venue d'ailleurs qui fonctionne toute seule ; la crise doit les obliger à jouer un nouveau rôle et à assumer des compétences économiques , sociales , environnementales grâce à des chargé de mission menant avec les élus , les techniciens , les organismes , les associations , les entreprises , les citoyens , des projets au service de la relocalisation; cela redonnerait sens aux communes rurales qui s'interrogent sur leur avenir ;
        Les territoires se prêtant le mieux à ces démarches d'aménagement et développement par les élus et les habitants , dans le cadre des communes cc de communes , pays , sont des territoires mixtes , rural -urbain ; il y là matière à agir , à aménager et développer ; les très grandes villes ou les zones rurales d'agriculture industrielle , se prêtent mal au projet de territoire local , parce qu'elles sont issues directement de la mondialisation . Le fait d'habiter , travailler dans une très grande ville façonne une pensée urbaine et mondialiste , où on perçoit plus ce qu'est le local .

        • La relocalisation de l'économie au niveau des communes et cc de communes passe comme pour les agriculteurs par la transformation des ressources locales en produits et en énergie ; un inventaire (forcément incomplet ) des ressources susceptibles d'être transformées et vendues localement doit être réalisé) on passe d'une dynamique individuelle de marché où des porteurs de projet créent leur activité à une dynamique collective , dans un cadre public où on attend pas après le marché pour créer de l'activité en formulant un projet global de la production à la distribution locale en passant par la transformation à partir des ressources présentes sur le territoire et territoires proches . Une marque , un label local lié à la démarche politique , la création d'une monnaie locale , de l'information , de la sensibilisation , une mobilisation des acteurs locaux , le financement par des apports locaux , tout cela accompagne la démarche. Les coop municipales et les SCIC portent ces activités public - privé ; on a là une citoyenneté active allant bien au delà du vote pour des dirigeants ; c'est une démocratie de projet allant bien au delà de la gestion des mécanismes complexes et ingérables de la macro économie de marché.

    • Je ne pense pas que cela puisse se régler politiquement. C'est le rôle des banques centrales de fixer les taux mais en fonction de l'activité et l'inflation, pouvant donc être supérieurs à la croissance à un moment, inférieurs à d'autres. La question est plutôt du partage du profit, qui dépend certainement des mobilisations mais seulement quand il n'y a pas trop de chômage pour que le rapport de force ne soit pas trop défavorable. Là encore, identifier un problème ne signifie pas pouvoir le résoudre.

  11. D’accord avec Fab: il faut relativiser le concept d’action « locale ». Et l’important c’est, dans notre activité citoyenne , de bien analyser où, dans quel milieu ou monde propres à cette activité on a le plus de chances d’avoir un comportement intelligent (raisonnement collectif ou général, avec vote) que de suivre une stratégie particulière ( plébisciter un chef de file) . En effet il n’y a pas de vérité dite d’avance, mais des situations et conditions concrètes qui se dévoilent après coup, dit Jean Zin. Donc surtout ne pas se placer sous l’obédience d’une stratégie. Militaire, politique, économique, de communication, toute stratégie a pour modèle l’art de commander une armée. et rien de plus local, voire de focalisant, que la tactique formelle en vue de détruire ou d’user, pour le faire plier, un adversaire. Ad-versaire, mot de même structure que Gegenstand ( l' allemand « debout contre ») qui se traduit en français justement par « objet ». Alors que le débat démocratique, du moins dans son principe de base , aurait lieu entre des « sujets » égaux en droit selon le lieu et le moment. Ce n'est pas pour demain cependant !

  12. Une analyse des risques d'une fédéralisation parlementaire de la ZE :

    "Le problème avec le parlement de la zone euro tient au fait qu’il donnera une légitimité démocratique à des décisions contraignantes pour la France mais prises par l’ensemble des partenaires européens. Ainsi, si la Finlande décide de n’envoyer que des députés « eurosceptiques » et francophobes à Bruxelles, la France devra avaler des couleuvres inattendues de leur part, comme des réformes bien plus brutales que la loi Macron…

    Car c’est cela que signifie un parlement de la zone euro: un gardien de l’orthodoxie budgétaire qui ne s’embarrassera guère de savoir si la CFDT ou la CGT sont d’accord avec telle ou telle mesure imaginée en chambre."

    • Pour compléter, quand on peut observer comment les allemands savent truster en rang serrés les postes clés dans l'UE, au parlement, dans la commission de Bruxelles, en missions d'expertises partout dans le monde... face au dilettantisme des politiciens français à ajouter au dilettantisme des dirigeants du secteur privé français, ça fait pas un pli que l'Allemagne accroitra son leadership dans une fédéralisation.

      J'ai renouvelé mon vaccin récemment les 2 derniers mois dans une filiale française de la boite allemande où je travaille. C'est encore pire que ce j'imaginais et avais vu de toute ma carrière en France. Des imbéciles qui se prennent pour Machiavel, des petits cons ignares, prétentieux et branleurs qui sortent de l'école et ne connaissent rien à rien à part pondre du Powerpoint copier-collé et cramer du pognon en pure perte.

      La France est mal barrée pour affronter l'Allemagne sur le plan économique, organisation, compétences... Il ne lui reste plus que l'armée.

      • On en revient toujours à la présence ou l'absence d'un projet commun porté par les états et leurs populations ; l'idée de s'enrichir ensemble par plus de poids économique à plusieurs est stupide et à courte vue .Et ne fédère pas .
        le malheur c'est que cette idée produit des cons comme par exemple cette retraitée grecque qui n'a rien de mieux à faire et penser que de stocker des crèmes de beauté afin de matérialiser ses économies si les magasins viennent en rupture .

        • La base du problème c'est l'architecture de l'Euro et la nonchalance incroyable des pays de l'Euro quand ils ont accepté la Grèce dans l'Euro, un vrai baiser de la mort dont ils veulent faire porter la responsabilité à la population grecque. Des authentiques faux culs...

          Ceci dit à une échelle minime, je viens de voir la même incurie dans une filiale française de celle allemande où je travaille. Le niveau d'incompétence, de bêtise, d'insanité et de malhonnêteté y atteint des sommets que je n'avais pas encore vu, bien que j'en ai vu en France.

          Ces bourrins trouvent le moyen de se planter dans un secteur de l'économie pourtant en croissance. Ils pourraient investir, embaucher, mais ils ne font que passer leur temps et argent à nettoyer leurs bourdes invraisemblables. C'est le cirque Pinder au quotidien.

          La France des entreprises a actuellement vraiment des problèmes avec un minimum syndical de rationalité.

    • Sterdyniak est sur la même ligne :

      L’expérience montre les dangers de tout renforcement fédéraliste dans ce contexte : il n’est pas acceptable qu’un pays se voie imposer de l’extérieur une dégradation de sa protection sociale ou de son droit du travail. A l’avenir, les partis politiques, les mouvements sociaux, les peuples qui voudront mettre en œuvre une autre politique sauront qu’ils devront ouvrir une crise en Europe.

      http://www.marianne.net/les-eco-att/europe-lecon-grecque-100235490.html

      • Effectivement l'unité européenne ne peut se faire sans une uniformisation des fiscalités et des droits sociaux ce dont pâtiront les Français et tous ceux qui ont des protections élevées, bénéficiant à ceux qui en ont moins, de la même façon que la globalisation pèse sur les travailleurs des pays développés mais profite à ceux des pays pauvres. Il faudra y aller par étapes mais de toutes façons le problème va se poser en de tout autre termes dans la nouvelle économie.

        Pour la Grèce, ce n'est pas du tout le problème mais seulement des créanciers et du FMI qui imposent leur loi comme ils le font aux pays africains, l'appartenance à l'Europe ne change pas la question qui est d'avoir besoin d'argent.

  13. J Zin, ce que je ne comprends pas dans votre approche matérialiste c'est de ne pas considérer l'aspect rhétorique, spin doctor, qui est le véritable moteur des affaires humaines.

    La matérialité des conséquences ne vient qu'après, en bien ou mal. Peu importe l'ampleur de la matérialité des conséquences négatives ou positives, pléonasme en fait, seules les causes idéologiques en tant qu'auto réalisatrices importent. Il est de notoriété commune que le dire l'emporte sur le futur. C'est toute la problématique du singe humain économiste individuel.

    Pour résumer, l'humain est très loin d'une conscience, ou d'un ressenti local ?, du réel. Sa reconnaissance du réel se limite aux dépassements forcés et subis bon gré mal gré.

    • Je ne sais pas comment me faire comprendre car je crois être assez clair, notamment au début de cet article, pour dire que bien sûr l'idéologie est ce qui nous mène apparemment, simplement l'idéologie est déterminée plus que déterminante. Ce n'est pas une question de rhétorique même si celle-ci est importante (comme la communication, la publicité, la propagande). La théorie des discours de Foucault ou Lacan (ou des cités de Boltanski) montre que les discours sont contraints, on ne dit pas n'importe quoi mais ce qu'on est obligé de dire. On voit aussi très bien comme des arguments qui n'avaient aucune portée deviennent soudain très répandus lorsque la situation matérielle change (plus il y a de chômage et plus on en accuse les chômeurs alors que c'est absurde). Il n'y a certes pas que la causalité matérielle, il y a aussi une causalité idéologique et historique mais qui est assez malléable (on réécrit l'histoire tout le temps) et subordonnée aux rapports de force.

      Ainsi, la position de Schäuble n'a rien de personnelle, ce n'est pas un sadique voulant la souffrance des Grecs, il est le produit de l'ordolibéralisme et du culte du Mark (qui ne date pas du tout de l'après-guerre mais d'un peu avant l'Euro). Ces idéologies dogmatiques ont un soutien massif en Allemagne, c'est une donnée matérielle difficile à changer. Schäuble ne peut pas penser autrement et il se trouve que c'est la puissance dominante qui peut donc, comme toujours, imposer son idéologie aux dominés comme un prince impose sa religion à ses sujets. A ce niveau, aussi un déterminisme matériel s'impose même s'il concerne les discours eux-mêmes.

      Cela ne veut pas dire que la messe est dite car si ces politiques de puissance mènent à une impasse, la sanction du réel après-coup condamnera ces idéologies et ces dominations (l'Athènes antique devenue trop arrogante après ses victoires sur la Perse perdra ses alliés de la ligue de Délos). Ce n'est pas parce qu'ils sont dominants que les dominants seraient clairvoyants, seulement attachés à leurs intérêts. Le néolibéralisme très hégémonique dans les pays anglo-saxons avant la crise, l'est tout de même un peu moins désormais qu'il a montré ses impasses mais cela n'a pas débouché sur une science économique enfin juste.

      Il ne s'agit pas de tomber dans des explications simplistes, uniquement économiques, mais il n'y a pas les bons d'un côté et les méchants de l'autre, la vérité d'un côté et l'erreur de l'autre, avec le prétendu enjeu d'acquérir l'hégémonie idéologique (en ouvrant les yeux des gens). Il y a des forces aveugles (et sourdes aux arguments rationnels) qui s'affrontent, avec le réel qui tranche à la fin parfois de façon dramatique, rarement en faveur des plus faibles.

      • En termes "spinozistes" je dirais que les limites de l'idéologie dominante consistent en cela, que les dominants étant à leur manière coupés du réel (de l'écologie, des conséquences concrètes de leur domination etc;) leur propre idéologie qui se veut universelle est inadéquate au réel. Et c'est là leur faiblesse en un sens. Du côté des dominés, cette inadéquation est liée en effet d'une part à la religion économique que les dominants imposent, mais également aux contraintes matérielles qui pèsent sur les dominés: ces contraintes les confinent à une idéologie tronquée, inadéquate au réel. Si l'on regarde du côté de K. Marx, il n'y a pas dans sa philosophie de concept portant sur l'idéologie comme représentation "fausse" de la réalité, mais la production du monde idéel est un processus parallèle à celui du monde matériel (les réflexions de F. Fischbach là dessus sont éclairantes).

        • Non, l'idéologie n'est pas simple reflet du réel, ce n'est pas un épiphénomène mais bien une dimension essentielle de la justification (qui transforme la force en droit), une représentation du réel, certes, mais intéressée. il y a malgré tout chez Marx, et encore plus chez Lukàcs, la croyance qu'une idéologie prolétarienne serait plus véritable, n'ayant aucun intérêt propre à défendre et forcément dialectique puisque voulant renverser l'ordre existant alors que l'idéologie bourgeoise se prétend éternelle (car universelle). Cela a donné une prétendue "science prolétarienne" qui était du même tonneau que les sciences religieuses. L'expérience montre que les dominés ne sont pas plus intelligents que les élites et facilement manipulables, la force restant le fondement du droit. Il faut donc bien dénoncer ce que les idéologies ont d'illusoire, de fausse, pas seulement d'unilatérales, cette fausseté relevant de la narration, chaque phrase est un fantasme dit avec raison Kristeva, c'est un montage qui nous donne une position, une identité, dans un monde réduit à un tout petit nombre de paramètres - souvent réduits à 2 !

          Ce que l'accélération technologique démontre, c'est le retard de la pensée, la résistance au changement de paradigme, la pauvreté des représentations idéologiques, qu'on est à côté de la plaque en haut comme en bas. Ceux qui s'enrichissent facilement se gavent sans souci du lendemain alors que ceux d'en bas subissent leur déchéance ne pouvant que rêver d'un retour au passé. Tous les intellectuels ou économistes critiques, gens fort sympathiques au demeurant, ne sont pas plus clairvoyants, faisant des plans irréalisables qui se briseraient rapidement sur la réalité. La diversité des analyses et solutions proposées témoigne assez de notre égarement. Evidemment, quand notre réalité est celle de notre commune connerie au lieu de l'intelligence collective fantasmée, la démocratie n'est plus aussi merveilleuse, plus du tout assurée de son infaillibilité ! Non seulement on se rend compte qu'on nous sert des discours creux qui tournent à vide mais que la raison, les idées justes n'y ont aucune portée (sinon à la longue ou imposées par les faits). Tout cela remet en question le rôle positif des idéologies sans lesquelles pourtant il n'y a pas de politique.

          Si ce ne sont pas les idées qui changent le monde, ne faisant que le perturber, c'est parce que c'est le monde qui change les idées, nos actes sont dictés par la situation, par l'extériorité, par des causalités matérielles qui précipitent la décision et non tant par notre intelligence (il vaut mieux quand même ne pas être trop bête!). Le numérique pourrait peut-être améliorer les choses mais le problème, c'est qu'on tient à ses illusions comme aux illusions de l'amour. Notre prétention nous aveugle si ce n'est l'impatience, constituant le premier obstacle à notre clairvoyance, contre cela y a-t-il un remède qui ne soit pas l'ennui ?

          • "c'est un montage qui nous donne une position, une identité, dans un monde réduit à un tout petit nombre de paramètres - souvent réduits à 2 !"

            C'est une évidence occultée, car la plupart vivent dans des résolutions de problèmes court terme qui prennent la gorge du temps long.

            Réduire à 2 paramètres rassure, mais il y a aussi l'approche inverse de complexifier ce qui est parfois moins compliqué qu'il n'y parait.

            J'ai vu les deux.

      • " la sanction du réel après-coup condamnera ces idéologies et ces dominations"

        Oui, et ça passera très probablement par la mort de l'Euro qui est une voie intenable. Un de mes potes allemand que j'avais connu en France il y a 15 ans, et récemment revu ici en Allemagne, a fait des études en économie en Allemagne, en Angleterre et en France.

        Quand je remettais en question le dogme d'une monnaie forte à tout prix, c'était comme essayer de convaincre un bigot que dieu n'existe pas, ou un membre d'une secte que son gourou est un bouffon bariolé juché sur une trottinette.

        Il faut avoir vécu ce type de situation pour comprendre le mur. C'est comme Varoufakis exposant des démonstrations économiques face aux ministres des finances de l'Euro dont la vivacité d'esprit égale celle d'un merlan frit.

        • " la sanction du réel après-coup condamnera ces idéologies et ces dominations"

          Le problème c'est que le réel nous permet de nous installer dans l'erreur un certain temps ; l'erreur , ou le déni de réalité , peut durer .La sanction n'est pas immédiate ; sinon il y a belle lurette qu'on tiendrait compte des réalités !
          En fait la réalité humaine c'est cette capacité suffisamment durable pour ne pas s'annuler , de nous bercer d'illusions .Nous avons à notre disposition un réservoir de connerie .
          Il est bien évident que ces illusions et méchancetés se paient néanmoins au comptant , mais pour certains , pas pour d'autres , ce qui fait que le manège continue.
          Le stade d'évolution de l'humanité actuelle (capacités techniques , mondialisation , démographie.....) peut laisser penser que l'addition va être servie pour tous : le réchauffement du climat , l'extinction des espèces vont probablement clore le jeu de l'erreur.
          Si les hommes peuvent facilement servir de "variable d'ajustement " , le milieu naturel , non.
          L'économie compétitive est une idéologie , l'économie solidaire , sociale et écologique et donc relocalisée est l'adaptation au réel .
          on en arrive à ces aberrations :
          https://fr.news.yahoo.com/prix-viande-hollande-lance-appel-à-grande-distribution-123102616--finance.html

  14. entièrement d'accord sur le fond ( de l'air pour le blanc et le fond de l'eau pour le noir ) mais si on ne peut totalement choisir ses interlocuteurs on peut en éviter certains ( la place du nègre dans le Spectacle IS ) car tout le monde n'est pas beau et gentil et même certaines salopes sont très vilaine , à 33 bordo comme en île évilenne, mais dans l’ensemble en aquitaine les salopes de nette sont de loin les plus chouettes ( et généreuses ) , c'est pour toi le mendiant sur Internet : indigène de la république à l'arrière gout dégueu de bananes et de colonie !!ils veulent gérer les villes française comme les villes d'Algérie !! et de seine saint Denis !! un déni de république pour les indigents les gueux et les pauvres gens de ce pauvre monde comme la bac sous pastis t'enfonce , dans la ure et dans la biture , un dois dans le fion !!
    , on passera par le pire et ça ne fait que commencer !! triste époque que bill Gates à mis en cloque ( et sans jamais donner un seul centime ) violence ordinaire sur une mélodie pirate , une étincelle dans l’œil du primate ... un macaque de plus dans le secteur qui veut pas finir comme de la viande à inspecteur non : ce soir au menu y a du commissaire , pirate contre les langues de vipères et de salopes !! mais c'est vrai et je le reconnais bien volontiers , et sans le moindre complexe pour se vidée les les couille tonton et toi aussi pépé , même la nuit dans le pli profond du sommeil , au cœur de la saveur on éjacule tous dans le drapeau , mc national : une petite bastonnade numérique quand la dialectique ( le dialecte et le jargon bref mon putain de charabia !!olé !! ??peut casser des briques , depuis le kung fu de mon esprit et du sheytane !! au croisement , on regarde aussi planer les vautours 🙂 !! §§ !! ) ...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................::::::::::::::::::::://////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////////

    • moi à la limite je veux bien qu'on me traite t'assisté , de cas sauce et de cas psy mais je veux de la sécurité sociale commme un ministre avec 400 asssitants parlementaires tu croiyais que c'était du vrai café mais tu l'as dans l' cul c'est du déca avec un sale goût dégueu de pétrole de café qui te rentre dans les artère mique que rien pendant que tu te désaltère !!

      • un ministre : 400 assistants parlementaires par ministère , crois pas que c'est eux qui écrivent les lyrixs , tu la re dans le cul car c'est des communiquant dans un monde où tout le monde communique , mais personne se parle , et se conjuguent : il faut faire copuler les idées aux lisières du réel ; harpenteur du bitume , fumeurs de joints corsés , l'âme errente du corsaire écorché !! un coup de sclass pour celui qui vient m'égorger et à la fin à la santé au paradis des salauds , dans les zonzon vip de la ripoublique française , c'est à dire sous HO à l'HP , le syndrome du sourire au vent , la paraphénies fantastique comme me le disiat un tocards ici un jour de peine sur internet

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