Dans cette période de retour du nationalisme, y compris à gauche, il n'est pas mauvais de citer ces paroles de l'Internationale que j'ai toujours préférées à celles de la Marseillaise (bien que je ne crois pas du tout qu'on puisse du passé faire table rase!). Cette composante libertaire qui faisait partie intégrante du communisme originel n'a pas empêché cependant que tous les pays socialistes qui avaient pris ce chant révolutionnaire pour hymne ne tombent systématiquement dans "le culte de la personnalité", pas assez analysé et dont cet article essaiera de montrer les convergences avec sa version individualiste.
En effet, de même que Guy Debord avait distingué le "spectaculaire concentré" caractérisant les régimes dictatoriaux du "spectaculaire diffus" de la société marchande, on peut distinguer deux types très différents de culte de la personnalité, celui du chef, paré de toutes les vertus, et celui du "développement personnel" (de l'entrepreneur risquophile au consommateur béat ou de la pensée positive au créatif culturel), du petit maître enfin que chacun est sommé d'être, même dans les milieux marginaux ou qui se veulent radicaux !
Il est toujours intéressant de comprendre en quoi on se trouve contaminé par ce qu'on croit combattre radicalement mais l'enjeu pratique ici, c'est d'appeler à une stricte séparation entre morale et politique comme entre vie privée et vie publique, séparation mise à mal notamment par la critique de la vie quotidienne, le féminisme et l'écologie, position moraliste renforçant une personnalisation qu'on projette ensuite facilement sur un leader comme sur quelques vedettes médiatiques. Ce qui se voulait émancipation s'est transmué ainsi en nouvelle aliénation. Si nous devons nous sauver nous-mêmes, ce n'est pas en fonction des personnes ni de leur supposée excellence mais en tant qu'opprimés, exploités, méprisés. Cette nécessaire séparation entre morale et politique ne va pas de soi pourtant puisqu'elle exige une sortie des logiques identitaires et de toute idéalisation avec la reconnaissance de notre part de négatif, chose à laquelle on ne peut se résoudre...
Depuis ma tournée en Belgique (2005), je me suis rendu compte de la difficulté à expliquer mon opposition à l'individualisme d'une "simplicité volontaire" à laquelle j'opposais l'action collective d'une écologie-politique bien plus efficiente. Depuis un peu plus longtemps, je me suis agacé d'être mis systématiquement en position de pouvoir. Il est comique de voir comme les libertaires eux-mêmes sont en recherche d'un maître (Lacan l'avait bien dit). Il est toujours très difficile de ne pas céder à la demande et jouer le rôle qu'on veut nous faire jouer. C'est bien tentant, en effet, mais cela donne des petits coqs qui paradent dans des milieux qui se gargarisent pourtant de leur autonomie. Il vaut mieux se retirer du jeu, à n'en pas douter. Refuser de se donner en spectacle et sortir du culte de la personnalité était justement une part essentielle du projet situationniste dans la continuité de Cobra, d'un art populaire qui devait être fait par tous, d'une revue aux auteurs anonymes, de l'exclusion de tout rapport hiérarchique. On ne peut dire qu'ils y aient vraiment réussi, entretenant par là même le mythe de l'homme total (avec le ton impérieux de l'artiste en enfant terrible des bonnes familles). Ce qui se voulait un art de vivre triomphant, et comme l'envers des promesses publicitaires, s'est trouvé de plus singulièrement en consonance avec la valorisation de l'autonomie par l'économie immatérielle qui prétend transformer la personne en entreprise, version néo-libérale de l'homme total et de l'abolition de la division du travail. Dans les avant-gardes aussi, on est supposé être du côté des hommes forts et performants, sûrs d'eux-mêmes, alors qu'il faudrait tout au contraire faire l'éloge de notre fragilité et nous ranger du côté des vaincus, des damnés de la terre !
Il me faut être quelconque, comme chacun.
Poussé à de multiples lâchetés pour assurer le nécessaire. Et malgré cela, à cause de cela, universel vraiment. Il n'y a pas de pureté à supporter, pas d'élus.
Ce n'est pas pour s'en satisfaire.
(Précis, Manifeste).
De tous côtés, des conformistes comme des utopistes, on ne nous vante que la réussite, le moral des vainqueurs, la confiance en soi (en 10 leçons) et un bonheur obligatoire (satisfaction du consommateur aussi bien qu'assurance du rebelle). Pour la plupart, la philosophie ne sert même qu'à ça, une assurance bonheur, alors que tous les philosophes ont prêché plutôt un détachement des biens. Bien peu cependant ont renoncé à faire de la philosophie elle-même le bien suprême jusqu'à devoir admettre dans la part de malheur de notre condition une dimension essentielle de l'existence et de la cognition. Or, tout est là, cette vie rêvée sans plus de négatif n'est pas la vraie vie et nous fait perdre ce qui constitue l'expérience du réel et la condition de toute vérité, expérience du ratage et de la dureté du réel. Il ne faudrait pas confondre notre vie quotidienne avec le récit héroïque qu'on en fait. Pour tout dire, je me sens personnellement très loin du fantasme d'un homme total ou d'un Maître, et plutôt du côté des ratés, des faibles, des perdants, des précaires, toujours dépassé par les événements avec l'impression de ne pas pouvoir y arriver. Ce qui, paradoxalement, n'exclue pas un orgueil démesuré face à tous les frimeurs de la Terre entière qui me toisent de haut.
On comprend bien pourquoi il faut savoir se vendre. Aristote notait déjà dans sa Rhétorique que les qualités qui sont indispensables à l'orateur pour convaincre sont : l'excellence, la clairvoyance et la bienveillance. C'est effectivement la garantie qu'on ne sera pas trompé par insuffisance, aveuglement ou malveillance. Du coup, il y a incontestablement une contradiction à ne pas revendiquer l'excellence et faire étalage de son ignorance, ce qui peut sembler annuler tout ce qu'on peut dire. En fait, de même que donner la marge d'erreur nous rapproche de l'exactitude, le paradoxe, c'est que ne pas vouloir être exemplaire, c'est vouloir être encore plus exemplaire ! Impossible de se sortir de cette contradiction bien connue de la tradition taoïste du non vouloir comme de la religion chrétienne où l'on ne s'abaisse en se reconnaissant pécheur que pour mieux s'élever. Pour Hegel aussi la réconciliation avec les autres passe par la reconnaissance de nos propres fautes qui devraient nous pousser au pardon des autres au lieu de juger sévèrement leurs défauts. Seulement, on n'arrête pas la dialectique et l'intégration du négatif se révèle elle aussi contradictoire à se trouver valorisée positivement et même comme savoir absolu !
Ce péché originel de notre inadéquation à l'universel, et de ce que Bataille appelait le principe d'insuffisance à la base de chaque être, sera combattu par tous les nietzschéens (ou freudo-marxistes) qui n'y verront qu'une grossière manipulation des prêtres pour nous empêcher de jouir mais ce sont surtout les utopies sociales qui prétendront nous délivrer du négatif comme du mal. Au point que vouloir en dénoncer les "effets pervers" les plus manifestes sera assimilé à la "rhétorique réactionnaire" par l'excellent Albert O. Hirschman. Ce manque d'humilité très aristocratique a pour conséquence justement d'exiger un individu exemplaire, qui n'a plus droit aux petitesses trop humaines, tout comme l'homme nouveau du communisme avec ses camps de rééducation pour ceux qui ne se conforment pas au moule ! L'homme socialiste est doté d'une morale socialiste faite toute de dévouement à la collectivité. Comment de si bons petits soldats ne prendraient-ils pas pour modèle celui qui est supposé incarner les vertus du parti ? Le lien est immédiat entre cette réduction de la politique à la morale individuelle et l'incarnation de cette morale dans le chef, modèle dépourvu de tout négatif. Il est très difficile d'échapper à cette héroïsation qui mène à une sorte de gouvernement des sages, des meilleurs (aristos), à l'opposé de l'intention émancipatrice initiale. Toute la dimension politique tend à se réduire à la personnalisation médiatique et la pure communication ou propagande. Le seul antidote, il faut le répéter, c'est l'expression du négatif au lieu d'afficher sa vertu et d'un peu trop s'y croire, c'est de dynamiter son image et sortir du spéculaire comme de la séduction. Il n'est pas sûr que ce soit vraiment possible.
En tout cas, il ne suffit pas de se soustraire au spectacle pour éviter de nourrir une fascination déplacée. Il ne suffit pas de ne pas se montrer, entretenant au contraire le mystère, il faudrait ne pas être admirable ! Seulement, en refusant de s'identifier à ses oeuvres, Guy Debord a fait de l'artiste sa véritable oeuvre d'art, jusqu'à en faire son propre Panégyrique. Il y a là un complet retournement dialectique par rapport à l'anonymat de départ. Pour ne pas être pris dans le spectacle médiatique et la norme sociale, c'est la vie quotidienne qui se faisait spectacle et forcée à une jouissance manifeste très codée (par simple inversion de la morale bourgeoise ou de la publicité). On a là un premier exemple d'une vie devenue encore plus exemplaire du fait même de se soustraire à l'exemplarité. Mais on ne trouvera pas trace chez lui d'un quelconque aveu d'échec, gardant ses jugements implacables et sa position hautaine jusque dans l'alcoolisme (le léopard meurt avec ses tâches). Il n'aura reconnu son échec que par la dissolution de l'IS, confronté à sa nouvelle position de vedette pour des pro-situs bêtifiants. Seulement, il se prétendra encore révolutionnaire professionnel longtemps après que cela ait perdu tout sens dans sa lointaine retraite, comme figé dans son personnage.
De nos jours, ce sont les écolos qui cultivent ouvertement l'exemplarité dans leur vie quotidienne, essayant de faire correspondre des contraintes écologiques (décroissance) avec une jouissance affichée du naturel et de l'authentique (joie de vivre). Se priver de tout avec le sourire, réduire son empreinte écologique tout en retrouvant la vraie vie dont la civilisation nous avait coupée. Tout cela est fort bien. Outre le fait que ce naturalisme implique quand même une haine de la liberté humaine identifiée au mal, le problème, c'est que cela réduit la question écologique à l'individu dans la confusion encore entre public et privé, politique et morale. Tout le problème serait de produire un individu idéal, le gentil écolo, de changer de peuple quoi (une métamorphose dit l'autre), au moins de le culpabiliser un peu sadiquement devant la profusion de marchandises et l'injonction publicitaire. C'est une vieille histoire puisque cette vision est partagée par toutes les religions et sagesses traditionnelles ou sectes modernes. Puisque le mal à extirper est situé dans l'individu lui-même et non dans les processus matériels, il ne s'agit plus que de faire bonne figure et d'exhiber sa vertu. Désormais, "être" écolo signifie vivre sous le regard accusateur des autres écologistes (ce que pratique jusqu'à la caricature le Journal de la Décroissance tout occupé à dénoncer les "écotartuffes"). C'est bien sûr une impasse, aucune religion n'a réussi à changer les hommes, tout au plus quelques uns, et jamais une fois pour toutes. A l'opposé de cette focalisation sur l'individu qui ne sert qu'à s'auto-admirer sans influer notablement sur les déséquilibres globaux, on a besoin d'une écologie-politique transformant le système de production et l'organisation collective, en rejetant tout moralisme, tout jugement des hommes (et que ferions nous de tous ceux qui n'atteignent pas à notre excellence ?).
Respecter une stricte laïcité morale ne sort pas pour autant de la contradiction car, d'une part, la confusion des genres est constitutive de la psychologie des foules, et d'autre part la nécessité de séparer morale et politique ne supprime pas la nécessité pour chacun de vivre en conformité avec ses convictions, donc à une certaine exemplarité. Du moins peut-on reconnaître qu'on y échoue et pousser l'exemplarité jusqu'à l'aveu de ses limites et l'affirmation qu'objectivement, on ne peut constituer un modèle (je ne suis pas celui que vous croyez). Pas besoin de nourrir le transfert, il n'y a pas d'autre voie cependant que de tenter de l'analyser, ne pas faire comme si cela n'existait pas mais en prendre conscience pour ne pas tomber dans un nouveau culte de la personnalité si ce n'est un parti qui prétendrait sonder les coeurs et les reins.
Sur un autre plan, ce qui rend difficile de critiquer la "simplicité volontaire", c'est, bien sûr, qu'il n'y a, apparemment, rien de plus raisonnable. Il vaut mieux assurément se contenter de peu et ne pas tomber dans tous les panneaux publicitaires, ne pas se laisser éblouir par le clinquant et les faux-semblants de la gloire, de la richesse ou du pouvoir. C'est une vieille chanson. Toute philosophie part de désirs trompeurs pour nous guider vers une existence plus authentique, la recherche du bonheur et d'un au-delà du plaisir immédiat restant, comme on l'a vu, une porte d'entrée courante dans l'étude de la philosophie qui détourne le souci de soi vers la recherche de la vérité et le continuel étonnement de la connaissance. La sagesse cependant ne convient pas aux hommes et les excès sont dans sa nature aventureuse, rien de pire qu'un ennui sans passion. Il y a surtout une très grande différence entre justifier une conduite raisonnable par un désir conscient de soi ou d'en faire une norme sociale exprimant de plus un mépris marqué du peuple (des consommateurs). On souhaiterait, certes, que le plus grand nombre vive plus philosophiquement mais il y a toujours plus écolo que soi et cela ne fait pas une politique. La difficulté, c'est qu'on a besoin indéniablement de la participation de l'individu, par exemple pour le tri des déchets (exemple classique) mais celui-ci n'a de sens que par l'organisation sociale du recyclage, ce n'est pas par la transformation personnelle qu'on transforme le monde bien que tout le monde veuille se persuader du contraire (du seul fait qu'on parle et qu'on se raconte des histoires).
Il y a différents niveaux qu'il ne faudrait pas confondre, l'individu n'est pas relié immédiatement à la société dont il n'est qu'un acteur parmi d'autres. On ne peut mettre sur le même plan une "critique artiste", idéaliste, métaphysique, morale ou religieuse, qui se soucie d'aliénation plus que de justice, centrée sur sa petite personne supposée exemplaire, et une "critique sociale" plus politique et matérialiste qui se soucie d'émancipation, d'enjeux vitaux et de réduction des inégalités. Ce qu'il faudrait comprendre, c'est que la liberté n'a tout simplement pas le même sens dans la morale ou dans la politique. Pour les philosophes et la morale, la liberté s'identifie à la raison, liberté de l'esprit par rapport au corps et aux biens sinon aux liens affectifs même si ce désintéressement reste toujours suspect d'en tirer des bénéfices secondaires. Il n'y a pas de pensée, en effet, qui ne soit ancrée dans son temps, dans la situation dans son actualité avec ses débats intellectuels à la mode qui surdéterminent les prises de position de chacun. En tout cas, cette conception de la liberté comme auto-nomos est contraignante, capacité de se donner nos propres règles et de les respecter, liberté trop absolue qui s'annule immédiatement dans son engagement et qu'on peut trouver légitimement un peu trop dictatoriale. Pour les gens ordinaires et la politique, la liberté est bien plus concrète, libération des dominations, des contraintes, des normes, du besoin. La liberté est ici objective. L'autonomie conquise consiste à pouvoir décider par soi-même et faire ce qui était impossible ou interdit avant, liberté de choix très éloignée d'une liberté qui oblige et du fait de se donner sa propre loi, ouvrant au contraire les possibles. La contradiction cette fois revient dans le réel de la nécessité d'une loi qui libère quand la liberté de quelques uns réduit la liberté de tous.
Ce n'est pas seulement qu'il y aurait des écologistes ou révolutionnaires plus intégristes que les autres dans leur mode de vie mais bien qu'il y a une réelle incompatibilité entre les moyens purement individuels et les fins collectives. Vouloir fabriquer des surhommes de gauche est aussi effrayant que les surhommes de droite et ne peut conduire qu'à l'impasse ou pire. De même, ce n'est pas seulement dommage d'avoir besoin d'un leader bien aimé ou d'un tribun qui passe bien à la télé et fait monter les sondages, cela change profondément le sens du combat politique devenu un simple volontarisme nourrissant toutes sortes d'illusions comme si n'existait aucun frein, comme si nous allions devenir meilleurs que jamais et comme si disparaissaient tous ceux qui sont de droite ou qui tiennent à leurs sous. L'enthousiasme et l'admiration ne sont pas seulement excessifs, ils sont toujours trompeurs, falsifiant le projet émancipateur et sa construction avec les autres. Il ne suffit pas de prendre le pouvoir et changer les personnes pour tout changer (une attaque de la finance peut rapidement mettre un terme à l'expérience comme en 1936, matérialisant que nous appartenons à un système et que c'est lui qu'il faut changer). Ce n'est ni la transformation personnelle, ni une personnalité exceptionnelle ou la force du verbe qui nous sauverons de nous-mêmes. Il faudrait au contraire reconnaître qu'on ne peut compter que sur nous avec toutes nos insuffisances, nos divisions, nos contradictions. Il ne suffit pas de s'opposer au monde ni même de l'expression du négatif, il faut intégrer le négatif en nous et les limites de notre rationalité. C'est le point de départ d'une émancipation qui ne peut nous être octroyée par d'autres et nous met du côté des pauvres, des freaks, du populaire, pas des élus et des élites qui nous gouvernent.
Ce qui peut paraître brumeux au niveau national, où tout peut effectivement sembler possible de si loin, devient beaucoup plus clair au niveau local et des questions concrètes du vivre ensemble. Nous n'allons pas changer nos voisins et leurs querelles de voisinage ni changer le plomb en or. Pourtant la seule alternative à la globalisation marchande, c'est une relocalisation qui ne peut se faire sans nous, et sans attendre une hypothétique révolution mondiale, ni même nationale ! On sait à peu près vers quoi il faudrait aller pour passer du salariat productiviste au travail choisi et de la croissance économique au développement local et humain (revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales) mais cela paraît trop minuscule et pas assez utopique. On ne saisit pas immédiatement la dimension globale de l'action locale alors que c'est là qu'on peut agir sans tarder. L'incompréhension semble totale avec les grands réformateurs qui redessinent le monde à leur guise. C'est là qu'il faudrait sans doute une "réforme de l'esprit", un sorte de conversion des âmes qui ne viendra cependant que du travail du négatif, de l'échec des utopies nationalistes et du désordre monétaire international. L'histoire nous apprend la patience mais l'émancipation ne peut être l'oeuvre que des travailleurs eux-mêmes, tels qu'ils sont et là où ils travaillent.
Alors que l'on cherche partout un homme providentiel, il faut absolument rappeler tous les égarements d'un culte de la personnalité qui commence avec la moralisation de la politique ou sa réduction à une idéologie totalitaire (englobant tous les aspects de notre vie). On l'a dit, il ne s'agit même pas de ne pas chercher à être exemplaire mais seulement de reconnaître notre inhabileté fatale et rester assez rétifs à l'identification pour pouvoir continuer à déboulonner toutes les statues, rire au nez des puissants et des gloires du moment. Ni César, ni tribun, l'émancipation commence lorsqu'on sort du spectacle médiatique et du culte de la personnalité pour reconnaître nos limites et nos erreurs à tous, lorsqu'on renonce à vouloir améliorer les hommes pour améliorer le système économique, lorsqu'on sort enfin de l'utopie pour des solutions qui sont là à portée de main, et il n'y en a pas d'autres...
J’ai fait l’erreur de penser que JLM n’était qu’un tribun… J’ai suivi ses deux derniers meetings sur internet et à la réflexion, je crois que c’est un peu plus que cela, c’est un porte-voix… Très intéressant moment...
L'article n'est pas sur Mélenchon, il ratisse beaucoup plus large mais si on pense immanquablement à lui, c'est bien qu'il est le type même du tribun, ce qui ne veut pas dire qu'il ne serait que cela, il y aurait quand même beaucoup à dire et sur la forme et sur le fond. Ce n'est certainement pas le pire, il peut même avoir un rôle positif mais le but, c'est quoi ? Faire 10% ? Faire comme s'il pouvait gagner et mettre en oeuvre son programme, c'est s'aveugler (programme qui n'est pas applicable de toutes façons), alors quoi ? Je ne veux pas lui nuire, c'est l'élection présidentielle qui est une foire aux illusions, ce que l'article essaie d'analyser est plus profond sur le sens de l'émancipation, antinomique avec le culte du leader.
En quoi le programme de JLM n'est t'il pas applicable?
et en quoi est-il une illusion pour "aveugles"?
Partir vaincu pour être certain de ne pas être déçus à la fin...
Triste
Le sujet de cet article, c'est le culte de la "personnalité" et la confusion entre morale et politique, pas Jean-Luc Mélenchon et je ne m'intéresse pas à l'élection présidentielle qui est effectivement un miroir aux alouettes, donc je ne répondrais plus sur ce sujet mais qu'il soit clair que je ne vote plus depuis que j'ai été présenté par les Verts à une élection législative et que j'ai compris le fonctionnement du champ politique (d'accord là-dessus avec le texte d'Elisée Reclus qui circule actuellement).
J'insiste en permanence sur la nécessité d'avoir un point de vue stratégique et de ne pas s'engager dans des luttes perdues d'avance. Il faut une bonne dose d'aveuglement effectivement pour s'imaginer que JLM puisse faire un score significatif à cette présidentielle, restant largement derrière le Front national malgré l'enthousiasme de quelques meetings. La seule chose qu'on peut espérer, c'est qu'un score à plus de 10% pèse un peu sur Hollande s'il est élu mais là aussi, il ne faut pas se monter la tête, rien ne vaut un mouvement social de grande ampleur pour infléchir le social libéralisme (et contraindre le patronat).
Non seulement JLM ne peut être élu mais son programme n'est pas applicable pour la même raison d'un rapport de force défavorable non seulement au niveau national mais européen et par rapport au marché financier qui ne se dompte pas si facilement ayant eu rapidement raison de Blum en 1936. La situation est dramatique et même Hollande ne pourra appliquer son programme sous la pression des faits. Rien de plus trompeur que la force du verbe par rapport aux réalités matérielles, mais c'est pareil à chaque élection présidentielle où l'on nous promet la Lune.
Quand on est à 1 contre 10 il vaut mieux effectivement partir vaincu et battre en retraite ou changer de terrain. Ce minimum de réalisme n'est pas du pessimisme mal placé mais, qu'on se rassure, je serais déçu tout autant que Mélenchon soit élu et veuille appliquer son programme, ce qu'à dieu ne plaise, programme tourné vers le passé et qui ne comporte aucune des mesures que je considère comme indispensable, ni revenu garanti ni monnaies locales (je ne parle même pas des coopératives municipales). Comme je le dis dans l'article, ce n'est que de l'échec des solutions nationales (à la Mélenchon) qu'on daignera se tourner vers les alternatives locales (auxquelles j'ai eu du mal à me résigner moi-même mais c'est ce que je répète depuis plus de 10 ans, après avoir pas mal étudié notre situation historique, il n'y a que des alternatives locales, ce que personne ne veut croire).
J'ai des amis au Parti de Gauche et le responsable du département veut venir me voir pour étudier mes propositions mais je répète que je ne crois pas aux élections nationales, que la marge de manoeuvre est très étroite à ce niveau (bien que non nulle, notamment fiscalement) et qu'on n'a encore rien vu de la crise dont les Grecs éprouvent l'incroyable dureté (c'est de là sans doute qu'on peut attendre un début de réponse et de mobilisation populaire qui ne pourra faire des miracles mais rendre peut-être l'appauvrissement plus supportable et mieux réparti). Bien sûr, je n'empêche personne de vouloir y croire et de s'enticher d'un candidat, je l'ai fait moi-même bien souvent mais j'essaie de montrer comme ces enfantillages sont un obstacle à une véritable émancipation qui nous libère du travail forcé et du productivisme comme de la misère et du chômage, bien plus qu'une augmentation de salaire vite rattrapée par l'inflation ou qu'une réindustrialisation fantasmatique.
J'essaie de prendre ces questions à leur racine et de montrer comme les mots sont trompeurs et les foules idolâtres mais comme je suis matérialiste, je sais qu'on ne peut faire abstraction de tout un héritage historique, notamment communiste, qui nous tire en arrière et qu'il faudra dépasser, ce qui prend du temps mais parfois l'histoire s'accélère et la crise est un moment favorable pour cela (pas la présidentielle).
Il reste quand même pas mal de mots... Même lorsque vous avez décidé de vous taire... Les élections ne sont pas le sujet, j'ai aussi du mal avec le vote... Mais le cas JLM est quand même spécial... Enfin, je trouverais très intéressant que vous rencontriez une personne du PG et que vous nous en fassiez un article "la relocalisation à l 'usage du PG"
Å jérem - faut pas être triste...
Je pense aussi que l'échelon local est essentiel et que son absence en économie et démocratie nous place dans un système, ayant le goût, l’odeur, la forme de la démocratie : une forme aboutie de bourrage de crâne.
L'élection présidentielle n'est pas une élection présidentielle : en ce sens qu'elle ne correspond pas du tout à ce qu'en dit la Constitution.
La constitution distingue l'exécutif qui agit et détermine la politique de la nation et le Président dont le rôle majeur est de veiller au respect de la constitution : qu'est ce que cela veut bien dire ? L'élément clé, central de la constitution c'est la souveraineté populaire et cette recommandation :"Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice" (article 3)
Le fait d'avoir mélangé le rôle présidentiel et celui de l'exécutif (on vote pour des hommes de partis qu'on élit pour leurs programmes)
a cette conséquence désastreuse qu'il n'y a plus d'espace public de distanciation de l'action publique. Nous quittons la réflexion globale collective, fondement de l'exercice de la souveraineté populaire et le long terme de l'intérêt public à rechercher ensemble ; nous rentrons dans l'immédiateté et l'action ; nous perdons donc toute maîtrise possible qui même si elle n'est jamais acquise fonde l'action politique et rentrons corps et âme dans un système.
La perte de l'échelon local en est le signe ; de même la reconquête de la démocratie et de l'économie locale sera le signe d'une nouvelle et positive évolution ; L’élargissement des échelons territoriaux ( Europe , monde) sans relocalisation déstructure l’indispensable cohérence et équilibre entre les échelons et détruit l’échelon local ,celui où la démocratie et l’économie peut se vivre directement et se construire ensemble.
Mélenchon (me) séduit mais reste de plein pied dans un système en participant à ce type d'élection , un système politique qui est au diapason du système économique ; on reste dans les mêmes logiques même si on est contre ; qui plus est il est tout à fait exact qu'il n'a pas du tout les moyens de sa politiques ; il serait d’après moi plus judicieux de regrouper les énergies autour du principe de relocalisation économique et politique ouverte sur le monde .
Il se peut fort bien que pour ces élection je dépose officiellement (la loi le permet ) au président du bureau de vote une double réclamation à l’attention du conseil constitutionnel :
- La sélection des candidats en amont et en dehors de la procédure électorale ne respecte pas le caractère DIRECT du scrutin
- Les candidats en se présentant à nos suffrages pour leurs programmes se trompent d’élection.
Ce qui est positif dans la "passion Mélenchon" c'est que ce " tribun" ne manque jamais dans ses meetings de faire le lien avec les révolutions citoyennes en Amérique du sud et au Maghreb, de transformer le discours langue de bois en séances d'éducation populaire, refuse qu'on scande son nom, mais toujours " résistance!, résistance!".. Et que sur l'événement contingent d'un score électoral, se manifeste un mouvement collectif de refus, un désir retrouvé de solidarité entre les victimes de la prédation néolibérale. Je ne ressens aucune contradiction entre suivre le philosophe avant ou aprés de cliquer sur le tribun. Vous êtes voisin avec Jean Luc Mélenchon sur la barre marque-page de mon ordinateur. C'est pour moi une bonne garantie de ne pas tomber dans l'écueil qui consiste à s'en remettre à tout "grand timonier" ou autre " capitaine de pédalo" . Cela fait du bien de rechanter l'Internationale avec une foule consciente d'appartenir à l'Histoire du monde du travail, pour constater toutefois que ses paroles, comme celles de la Marseillaise, devraient être soumises à une critique de la critique.
Ce qui est amusant, c'est que c'est presque uniquement le mot tribun qui fait immanquablement penser à Mélenchon alors qu'à l'origine ce texte se voulait plus personnel, en réponse à Françoise Gollain sur le caractère exemplaire de nos vies d'écolo ! Il se trouve que j'ai fait le rapport avec le culte de la personnalité dans un tout autre sens et que j'ai voulu faire référence à l'Internationale pour le sens qui était donné à l'émancipation par les travailleurs eux-mêmes. Ce n'est pas moi qui voit un problème dans la position du tribun, c'est une vieille histoire, qui ne remet pas en cause sa sincérité mais le rôle qu'il joue et dont, apparemment, on a besoin, qu'on apprécie, qui nous venge, de là à faire vraiment avancer les choses... Moi, je le répète, je fais confiance aux faits objectifs et la gravité de la crise me semble plus déterminante que les beaux discours.
C'est aussi le moment qui nous y fait penser...
Pour le reste, vous avez certainement raison, mais on ne va tout de même pas se priver pour autant, de belles et bonnes paroles...
Et rien ne dit qu'elles ne soient totalement incompatibles avec les points de vues que vous défendez. Dialoguez avec ces gens, vous nous direz ensuite...
Ce qui est amusant, c'est qu'à revenir sur le courrier à l'origine de ce texte, je me suis rendu compte que je disais ici à peu près le contraire de ce que je voulais dire, semblant donner caution à la recherche d'une sagesse sans désir ni excès, ce qui est de ma part un oubli qu'on ne peut mettre que sur le déclin cognitif ! J'ai donc retouché le texte mais ce qu'il faudrait, c'est bien distinguer une simplicité volontaire en ce qui concerne les biens (et sur ce plan, je n'en suis pas si loin) avec une simplicité volontaire monastique, oblative, masochiste, culpabilisante. Il ne suffit pas non plus de dire moins de biens plus de liens, je ne trouve pas les liens si désirables, c'est bien d'un désir excessif dont on a besoin, gourmandise qui peut donc se porter aussi sur des biens mais qui les déborde largement, confirmant en tout cas que cela ne fait pas une politique.
Ceci dit, je n'y crois pas, mais si le parlement grec ne ratifiait pas l'accord, on entrerait vraiment dans le vif du sujet. C'est une folie impossible de ratifier l'assurance d'une telle récession annoncée (comme je le disais déjà dans "l'intervention des peuples") mais, pour l'instant, la mobilisation ne semble pas à la hauteur.
Vu le nombre populations européennes qui glissent plus ou moins vite dans la panade,
chacune étant un cas particulier, statistiquement le clash me parait inévitable.
L'Espagne et le Portugal manifestent à nouveau massivement. En Angleterre,
le risque d'émeutes violentes parait plus fort et imprévisible, c'est le caractère anglais, flegmatique un temps, mais explosif quand la pression est atteinte.
J'ai pas bien compris le rapport avec Mélenchon 😉
Le journal de la décroissance est de moins en moins représentatif du mouvement.
La simplicité volontaire est souvent représentée par des cas extrêmes qui sont finalement peu représentatif aussi des groupes de SV.
Il est clair que la prise de conscience au niveau individuelle n'est pas suffisant et qu'il faut des décisions "politique". Les gens qui ont une prise de conscience ne sont pas nécessairement des ascètes... Il n'y a pas de privations à vivre autrement! Sauf celui qui veux.
Est-ce qu'on ne finit pas par confondre "désir"; "frustration induite par une société de consommation" et réalisation de soi?
En Belgique les groupe de SV entre de plus en plus en corrélation avec la transition. Les mouvements locaux comme les monnaies fondantes sont pourtant une réelle révolution, cela ne se voit pas, pourtant le maillage local permet de faire le tour du monde! Phénomène peu médiatisé mais réel.
Le culte de la personnalité divise et divisera toujours, on ne peut pas être tous d'accord... Mais une prise de conscience individuel alliée à des mouvement locaux ça change déjà la donne!
Maintenant loin de moi de demander à tous le monde de devenir un ascète, par contre des moyens à une bonne éducation et une culture libre aide pas mal au niveau individuel.
C'est bien qu'il existent des alternatives devant la pression montante. Il n'y a pas si longtemps dans ma commune (au niveau politique!) on me disait que les classe très pauvres de la population ne mangeraient jamais de légumes; parce que leur culture familiale faisait qu'ils ne savaient plus cuisiner... Aujourd'hui c'est ceux-là qui me demande comment cultiver les légumes!
Je sais que quand j'interviens ici je parle de moi et que cela fait désordre, mais des fois l'expérience est bien plus parlante.
Je ne comprend pas la critique de la SV; qui n'a rien d'individuel puisqu'elle se fait en groupe locaux... En Belgique il y a plus de SV, en France plus de décroissants, en Angleterre c'est plutôt la permaculture... Les gens vont là où des choses leur parlent; c'est sans doute du à des personnalités locales. Toutes les personnalités ne peuvent pas s'entendre... Est-ce que le principal n'est pas d'avoir des alternatives?
Oui, l'essentiel, ce sont les alternatives, impliquant toute la population dans ses différences. Ce que cet article défend, c'est un stricte laïcité, pas la fin des religions ni du culte de la personnalité, ni de la simplicité volontaire, mais leur séparation au moins de la dimension politique. Le mouvement pour la simplicité volontaire vient surtout du Canada, pour autant que je sache, et il a apporté incontestablement de bonnes choses, mais aussi de mauvaises. J'argumente contre une confusion entre morale et politique, individu et collectivité.
Ceci-dit, et cet article ne le disait pas assez, j'ai dû retoucher le texte, je suis effectivement opposé à tout ce qui se présente comme une sagesse et je prends le parti du désir (plus que la vie), en quoi on peut dire que je suis plutôt anti-philosophe. Il n'est pas question d'empêcher quiconque de vouloir vivre comme il l'entend, principe de la laïcité, mais pour moi; c'est bien notre humanité qui est bafouée d'une certaine façon à se croire trop raisonnable. L'homme est plus fou que sage, et ce n'est pas sans raisons (Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou par un autre tour de folie, que de ne l'être point). C'est ce qu'on peut appeler le côté rock, qui ne prend pas le désir en soupçon et valorise plutôt les excès mais bien sûr, personne n'est obligé de suivre cette mauvaise pente. On peut préférer d'autres modes de vie, il en faut pour tous les goûts mais il n'y a de toutes façons rien de politique là-dedans ni qui règlera quoique ce soit quand c'est le système de production qu'il faut changer (pas de consommation).
"Je cherche un homme", parole subtile de Diogène non pas à la recherche de l'homme providentiel mais bien à l'encontre du culte de la personnalité.
Bourdieu nous a fourni toutes les clés de compréhension des champs, du capital symbolique et de la lutte pour l'accumulation de ce capital. La question qui se pose est de savoir si nous sommes capables d'agir sur les mécanismes d'élection spontanés des chefs pour choisir ceux qui ne tireront pas la couverture à eux le moment venu, quand ils auront acquis de la puissance que leur confère un capital symbolique élevé.
Le mode électif des chefs de la sociocratie d'Endenburg me semble constituer un pas concret dans cette direction.
Rony Brauman est très concerné par cette question du chef qui tire la couverture à lui. J'ai lu un texte de Rony Brauman à l'époque des débuts de MSF dans lequel il pointait le caractère de Bernard Kouchner en disant que BK avait une "parole de chef", ce qui est une forme de condamnation de sa part.
Pour ce qui est du plan personnel, ma référence est l'anti-Gourou Jiddu Krishnamurti qui ne nous propose pas de devenir sage par une quelconque ascèse, mais plutôt par la simple prise de conscience immédiate du présent et du poids nocif du passé sur nos représentations. Krishnamurti ne nous enjoint à nous défaire de nos idées reçues (qui sont donc ancrées dans le passé), mais plutôt à déminer leur capacité de nuisance en en prenant conscience. C'est l'objet de son livre "Se libérer du connu".
Oui la SV est bien originaire du Canada; il y a peut-être chez eux un côté plus "religieux", mais pour moi ça reste de l'ordre personnel. A la base c'est quand même un mvt sur le questionnement de la consommation!
Anti-philosophie, c'est une notion qui m'échappe, même l'écologie est une forme de philosophie. Je n'ais pas l'impression que la majorité des gens qui pratiquent l'alternative se pense plus raisonnable que d'autre... Certains oui, mais c'est bien ce qui fait la perte d'un truc comme le journal de la décroissance, devenu trop moralisateur et sectaire (pour être sympa!).
Du côté de ma frontière ce genre de mvt est plutôt une réaction justement a un parti écologiste devenu "raisonnable"...
La difficulté de politiser ce genre de mouvements; c'est justement de ne pas se dénaturer. Je suis bien consciente qu'il faut une action politique... J'ai vu la récupération de bcp de ces mouvements et avant la récupération de l'écologie par la politique... Cette politique là je n'y crois malheureusement plus!
Maintenant la réflexion se situe vraiment vers une autre forme de politique. En local en général c'est faisable... Faut-il localiser la politique, je n'ai pas la réponse. Ni la réponse d'une autre forme de politique plus global. Malheureusement la crise nous rattrape et l'alternative devient une réponse à la précarité. J'ai bien peur de voir les choses s'empirer et réguler une forme de productivité par la catastrophe.
Je suis bien d'accord sur la laïcité; il est possible que j'aie lu trop vite et en diagonal 😉
Il y a effectivement des raisons de s'opposer à une écologie gestionnaire qui est malgré tout bien plus efficace que des règles de vie individuelles mais ce réformisme minimal doit être dépassé par des alternatives locales et non par des stratégies individuelles. Ma critique s'appuie sur les propositions que je défends comme alternative écologiste (locales) et que la crise effectivement pourrait favoriser.
Produire écologiquement la même chose (c'est dire que votre critique du monde ne va pas bien loin) à
. Bien. Maintenant parlons un peu sérieusement, sortons de cette philosophie niaise qui vous sert de bouclier. Comment, chiffres sur table, changer vous le système de production en augmentant les secteurs de production où la demande croît ? Comment fournissez-vous la Chine, l'Inde ou le Brésil à consommation constante sur le niveau états-uniens (voir au-delà, les chinois étant culturellement assez portés sur la consommation) ou même européen ?Manifestement, le caractère écologique de la crise actuelle vous a complètement échappé, tout comme la saturation des marchés et le plafonnement des productivités.
On ne peut pas vous reprocher de ne pas connaître mes autres textes mais je n'ai bien sûr jamais parlé de produire "la même chose". Détourner de la consommation vers la production grâce au travail choisi implique une baisse de productivité et donc de consommation de façon beaucoup plus effective que la soi-disant restriction volontaire de ses consommations.
http://jeanzin.fr/20...
à Sylviane
Une grande partie de ma vie, j'ai pratiqué et vu pratiquer autour de moi la simplicité non volontaire... Avec trois bouts de ficelles on faisait un tas de truc et on s'en contentait... Donc je considère que j'ai donné...
Aujourd'hui je suis en quête d'autre chose...
Amicalement
Passionnant texte, merci.
@ Théo,
Comme j'ai l'ais dis plus haut, je ne force personne... Le but est de vivre confortablement; et que plus de personnes puisse atteindre ce niveau de vie. Il m'est arrivée d'avoir moins qu'aujourd'hui sans le choisir, et c'est beaucoup moins sympa.
Je mange bien, je suis habillée décemment, j'ai du confort, de quoi me chauffer(peu mais bien!)... Bien plus que beaucoup et bien moins d'autres.
Je ne fonce pas dans le premier magasin "pas cher"; et je vais bien moins au magasin pour pouvoir me permettre l'achat utile. J'ai moins de choses à ranger et plus de temps pour moi... Ce ne sont que de petites choses simples...Mon optique c'est un meilleur partage!
C'est aussi une réflexion qui vient petit à petit. Qu'est-ce qui est vraiment nécessaire, qu'est ce qui apporte du confort?
Le nom dis bien volontaire...
Dans nos commentaires ressort une bipolarité entre "individualisme stoïcien » et « action politique » (quant à Jean Zin il propose de résoudre autrement cette incompatibilité) La simplicité volontaire c’est, pour moi, reprendre l’archétype de Robinson sur son île. Et je choisis l’action politique, le discours de Mélenchon sommant les travailleurs salariés de se penser à nouveau comme classe sociale qui subit, mais cependant la plus nombreuse, majoritaire, donc apte à se faire porteuse de l’intérêt général en prenant le pouvoir. C’est beaucoup plus probant que le choix de règles de vie individuelles, mais en marge (refus de vote, vote blanc, SV…) Pas d’opposition entre progrès social et planification écologique. Au contraire. Mais attention : la planification écologique par voix centralisée n’évacue nullement le risque que voyait Gorz d’un « éco-techno-fascisme : « ). « La reproduction des bases de la vie peut être organisée, argumentait-il, dans le cadre d’un éco-techno-fascisme qui remplace artificiellement les cycles naturels par des niches synthétiques, économise (=régit toujours en économiste) en quelque sorte le milieu de vie, y compris de la vie humaine ( in Capitalisme, socialisme, écologie, p. 109). »
La Commune constitue-t-elle comme le propose Jean Zin le niveau privilégié, à l’échelle humaine nécessaire à la démocratie participative avec contrôle citoyen ? Je le crois aussi. Et ce niveau convient aux énergies renouvelables ! Du moins est-ce niveau proposé, dans nos révolutions passées, par ceux qui représentaient les travailleurs les plus défavorisés (1789-93, 1871) et toujours violemment bannis au bénéfice de notables locaux (soit la meilleure assurance d’une pérennité d’une société inégalitaire).
Je pense effectivement essentiel de privilégier la voie politique et collective, mais, en même temps, cela ne veut pas dire qu'on trouve les conditions historiques pour que cela débouche sur des transformations effectives. Je crois que c'est une erreur de croire que la nation constitue encore un niveau pertinent alors que l'Europe est en train d'en prononcer la fin et je ne suis pas du tout favorable à une planification écologique ni à l'idéologie salariale qui voudrait nous rendre salariés à vie. Si le niveau municipal est le seul qui compte, c'est parce que c'est celui de notre vie concrète, forcément locale, même si on peut avoir plusieurs lieux. Je serais quand même pour une mobilisation générale de nos industries sur les énergies renouvelables mais la planification ne peut être qu'incitative, on ne peut se faire notre petit monde à nous (sauf localement?) et le but n'est pas de nous réindustrialiser mais d'accéder au travail autonome. On n'est pas au XIXè mais au XXIè ! La lutte des classes était liée aux grandes concentrations industrielles, l'éclatement de la production et la diversification des parcours n'en fait plus un face à face avec le patronat mais une lutte politique pour plus d'égalité. Enfin quoi, on se fait plaisir mais complètement à côté de la plaque.
A part ça, je suis quand même content que certains comme Sophie K s'aperçoivent qu'il y a une ou deux choses intéressantes dans ce texte. Certes, pour les lecteurs réguliers, il peut sembler qu'il n'y a rien de neuf. Il est certain qu'en s'adressant à d'autres, on est amené à se répéter. Faisant état de mon embarras, cependant, j'y vois un certain approfondissement de la contradiction, le fait qu'on n'en sort pas (pour l'exemplarité par exemple) et qu'il faut l'assumer, Ainsi, je confirme que la simplicité volontaire ne peut avoir aucun effet de masse quand il y a tant de pauvres dans le monde et que je ne pense pas que ce soit une si bonne règle de vie mais j'aurais tendance à penser que de temps en temps cela ne fait pas de mal, un peu comme se couper d'internet quelques jours, juste pour en mesurer le manque.
J. Rifkin développe dans son bouquin sur "la troisième révolution industrielle" l'idée que le mode de production de l'énergie est en symbiose avec le pouvoir politique. A système de production d'énergie centralisé correspondrait des pouvoirs politiques centralisés et à système de production éparpillé pourrait advenir une latéralisation politique (démocratie collaborative), une mise en réseau en quelque sorte, en cohérence avec les outils de communication modernes.
Je ne sais pas, avec l'horizon de temps qu'il s'est donné dans son essai (2050?), s'il a fait le bilan de ce qui serait produit de façon individuelle (maisons et immeubles) et ce qui serait produit dans des centrales. Reste que les gros moyens de production d'énergie (ERM ou terrestres) ont des chances de demeurer nécessaires avec de gros investissements, limitant ainsi la portée de son raisonnement prospectif peut-être un peu simpliste.
Effectivement, l'élection présidentielle est un miroir aux allouettes, et le surinvestissEment médiatico politique de ce moment démontre combien nous vivons dans UNE DEMOCRATIE DE BASSE INTENSITE. La Ve république devrait toucher à sa fin, les temps qui viennent annoncent de profonds bouleversements, et plus que jamais le culte de la personnalité s'avère incompatible avec les évolutions majeures qui pointent aux horizons.
Bien cordialement
@hans :
"plus que jamais le culte de la personnalité s'avère incompatible avec les évolutions majeures qui pointent aux horizons"
Je suis pas d'accord, parce que chaque période de forte évolution provoque, du fait de la perte de repères, plus ou moins de panique qui est le terrain favori des arrivistes/activistes/hommes providentiels.
Pourtant, il y a eu, il y a, il y aura culte de la personnalité, on peut juste raviver une critique très affaiblie sur ce point (car, on le voit, le score d'un parti dépend largement du charisme du leader, de son caractère télégénique). Savoir que le salut ne viendra que de nous-mêmes mène à se poser les bonnes questions mais il faut sans doute avant faire le deuil de la nation, notion si récente et chargée d'utopie mais déjà dépassée, en Europe du moins, bien plus rapidement qu'on ne le voudrait. On peut s'attendre avant à des réactions nationalistes comme en Hongrie, la période est dangereuse. La Grèce pourrait tomber du côté obscur plutôt que progressiste. Beaucoup est une question de temporalité, plus la crise traîne en longueur et plus le pire a des chances de se produire alors qu'une faillite rapide remettrait les compteurs à zéro. Je ne vois pas de raisons d'être exagérément optimiste sur le court terme (en dehors du mouvement des indignés qui donne un tour plus progressiste à la contestation mais qui n'est pas crédible face à la violence de la crise, en Grèce mais pas seulement).
Je n'ai pas lu le dernier Rifkin, dont on m'avait proposé de faire un compte rendu mais cela ne m'inspire pas parce que je le trouve quand même un peu simpliste. Comme il se documente, ce n'est jamais n'importe quoi mais, par exemple, à mon avis il s'est planté sur l'hydrogène qui n'est pas un bon mode de stockage. Vouloir tout expliquer par l'énergie est absurde. Les choses sont beaucoup plus diverses et dialectiques. On peut penser qu'il y a aura une multiplication des sources d'énergie avec encore des grosses centrales (avec la fusion) cohabitant avec des systèmes autonomes et des productions décentralisées mais ce qui deviendra déterminant c'est l'information plus que l'énergie. La démocratie n'est pas un état de fait, c'est toute une histoire, avec des cycles...
@Michel,
Votre remarque aurait été pertinente en d'autres temps, mais, et cela n'engage que moi évidemment, le monde qui est en train de se dessiner balayera d'un revers ce type de réaction car jamais dans l'histoire de l'humanité nous nous sommes trouvés dans pareille situation - 7 milliard d'humains dont les destins sont désormais imbriqués dans ce que l'on nomme la globalité.
L’ère qui vient est à l'intelligence partagée, à la pensée globale et à l'agir local. Les valeurs qui prévalaient jusqu'ici s'effaceront à jamais devant les impératifs qui nous lient les uns aux autres. Les mutations profondes sont en ordre de bataille, et rien ni PERSONNE, ne pourra aller contre cela. Si nous voulons nous inscrire dans la durée, la rupture (épistémologique radicale) avec le passé s'imposera. Alors, peut-être, effectivement, de-ci, de-là, quelques feux follets pourront encore éventuellement subsister, mais là il s'agit du court terme seulement...Quant à la démocratie, il faut encore l'inventer!
La nation comme échelon territorial ne peut pas être snobée ; l'europe est loin d'avoir une identité en elle même . La grande difficulté que pose la mondialisation c'est de ne pas court-circuiter les échelons territoriaux ; s'il est impossible de tout résoudre au local , l'inverse est vrai ; c'est le respect des échelons et leur mise en cohérence qui compte ; en ce sens l'échelon national est important ; sans pour autant rentrer aucunement dans le nationalisme.
Si les énergies renouvelables sont par nature diffuses et poussent à réinvestir politiquement le local , le système pousse dans l'autre sens en concentrant ces sources d'énergie : c'est ainsi que plus on élève de porcs au même endroit plus on a de lisier plus on rentabilise la production de méthane.
Concernant "la démocratie" , ce n'est pas un état de fait , et c'est évolutif , mais son référentiel reste inchangé : c'est un partage du pouvoir , un idéal d'égalité .
Tout ne se vaut pas en politique et le choix reste toujours entre subir , des autres directement ou d'un système favorisant ces autres , ou maîtriser ; la démocratie étant sans doute la manière la meilleure d' y parvenir ; et dans ce cas de figure , la reconquête de l'échelon local , une vraie condition de possibilité .
Comportement individuel et société : loin d'être évident cette problématique ! Je crois surtout que nous ne sommes pas au même niveau les uns et les autres ; ce terme niveau n'étant pas pris comme une échelle de valeur ; mais comme la perception que nous avons du monde, chacun dans notre diversité historique ; c'est ainsi par exemple que sans faire aucun effort pour cela , j'aurais honte de me promener dans une voiture trop rutilante ou un gros 4x4 ; alors que d'autres seraient tout à fait honteux s'ils devaient posséder un véhicule trop basique ; de même je ne serais pas du tout à l'aise si je devais faire une croisière dans ces gros paquebots , à étages , piscine bar , cinéma etc parce que mon acquis culturel en terme de compréhension du monde produit cet effet là sur mon état de conscience et donc mes comportements .
Par contre sur un plan politique il me semble ridicule de moraliser la chose et de demander des efforts à qui que ce soit . Ridicule aussi de considérer que tout se vaut et que: il faut des gens qui aiment les 4x4 et des gens qui aiment autre chose .
Il y a sans aucun doute possible un rapport entre individu et société , morale et politique ; mais ce rapport n'est pas un rapport en direct niant l'indispendsable cheminement historique et collectif que nous avons à faire ensemble .
Il y a un passage étroit en crête qui se situe entre le moralisme et le tout se vaut , nous sommes libres . Ce passage c'est l'application du principe de démocratie consistant , à partir de nos diversités , en s'y appuyant de construire ensemble le projet de société . C'est le long terme , la projection intelligente , raisonnée ,débattue qui peut permettre d'avancer et résoudre cette contradiction indi vidu et société ; du moins la mettre en mouvement .
......Cette mise en mouvement de la diversité des acteurs a besoin de l'échelon local celui concret de la rencontre en directe autour des problématiques locales /globales ; c'est à cet échelon que peuvent se créer des SCIC pour isoler les maisons , imaginer et mettre en oeuvre des quartiers autonomes , des organisations en matière de production et vente des produits locaux ; des monnaies complémentaires ......Mais tout pousse à l'inverse , à laisser les gens de côté , à les remplacer par des représentants professionels multicartes et des techniciens chargés de mission ; le délaissement des territoires de proximité et des découpages territoriaux de plus en plus large , accompagnent , favorisent et structurent ces évolutions .
Ce qui fonde en partie une nation, c'est me semble t il la langue. Les US ont une langue unique, même si l'espagnol y devient important. L'Amérique du sud a l'espagnol, mis à part le Brésil, dont la langue est proche de l'espagnol. L'anglais n'est par ailleurs pas trop éloigné du français, qui lui même est proche de l'espagnol ou de l'italien.
Mais, quand on va vers les langues germaniques, scandinaves ou slaves, le gap devient important, je ne parle même pas des langues asiatiques.
Sachant, que par exemple les français parlent assez mal voire pas du tout l'anglais, et que peu ont vécu ailleurs qu'en France, ça explique pour une part, là comme ailleurs, les résistances nationales.
L'Europe a ce problème spécifique de langues très diverses. A moins de résoudre mieux le problème de l'apprentissage de 3 ou 4 langues pour la plupart, ça va être difficile.
Concernant l'énergie, sous Louis XIV puis sous Napoléon, elle n'était pas centralisée, puisque elle résidait dans le bois et les animaux, sans empêcher les prémices de la centralisation d'état.
Il est possible que la fusion finisse par émerger et soit émise d'un centre de production. C'est effectivement un peu unidimensionnel, comme dirait Merkel, que
de corréler les modes de production énergétique à l'organisation des sociétés.
Même le solaire peut être concentré (au Sahara par exemple). La question des moyens de transport est sans doute aussi un élément important.
Je suis d'accord que ce qui fait en général une nation (pas pour la Suisse ou la Belgique jusqu'ici), c'est la langue, un système de communication partagé (qui peut être tout autant la religion). Je ne crois pas à une pure et simple disparition des nations, d'une certaine façon on peut dire que rien ne s'efface du passé (il reste des traditions préhistoriques), mais à leur perte d'autonomie, leur souveraineté étant liée à leur capacité à faire la guerre. Les anciennes nations ne seront pas beaucoup plus que les Etats américains. La Virginie existe toujours avec son folklore. Il est vrai que l'Europe est un bazar impossible mais il me semble impossible de revenir en arrière dans notre monde globalisé (j'ai toujours été pour une autre Europe à refonder, pas pour le repli nationaliste). Le problème, c'est qu'on est trop interconnectés pour décider par soi-même. L'effondrement de la Grèce en donnerait la démonstration comme celle de Lehman Brothers. On gardera sûrement notre "personnalité" mais pas une autonomie qu'on a déjà perdue. On ne peut négliger le niveau national qui reste important mais il n'est plus le lieu de l'alternative, d'une révolution nationale obligée de se fermer au monde (un peu comme les régimes islamiques). L'Amérique du Sud garde pour l'instant une plus grande marge de manoeuvre nationale mais, c'est de partir de plus bas et avec des résultats positifs mais relativement modestes (raisonnables) par rapport aux ambitions (délirantes).
Ce sont des raisons qui me semblent objectives qui m'ont persuadé qu'il n'y avait que des alternatives locales mais je suis bien conscient qu'il n'y a pas les conditions subjectives pour l'instant et je n'y crois guère moi-même bien que la crise puisse servir d'accélérateur.
Enfin pour revenir sur la nécessaire séparation entre morale et politique, chacun doit faire comme il l'entend, en général selon la mode du moment, mais cela n'empêche pas qu'il vaut mieux que la mode soit à la simplicité volontaire qu'au bling bling. Il est de la responsabilité des "créatifs culturels" de donner à la mode du moment l'aspect le plus authentique, le plus subversif mais aussi le plus séduisant (pour gagner "l'hégémonie" culturelle). Toutes les modes restent un peu bêtasses, il ne faut pas s'y laisser prendre mais comme on n'y échappe pas, autant que ce soit une mode plus sympa. Ringardiser la droite et la réussite sociale serait une bonne chose surtout dans une période d'appauvrissement mais il vaudrait mieux que ce soit au nom d'une libération de nos vies que de la répression de nos désirs.
@ Jean ZIN
Il me semble que le constat de la mondialisation ne doit pas nous empêcher d'affirmer et lutter politiquement pour ne pas perdre les souverainetés locales et pour articuler échelon local et échelon plus large non dans le sens d'un pouvoir s'imposant d'en haut mais tout le contraire : les dimensions plus larges par exemple Europe ayant politiquement comme fonction première de permettre les autonomies locales , le soutien des diversités.
Si on se laisse imposer des systèmes trop larges c'est la fin de la démocratie et à coup sûr des régimes totalitaires.
Pour le reste ( la morale ) ...Il me semble qu'il est important d'affirmer et défendre politiquement que certaines pratiques de production et consommation vont contre l'intérêt général à long terme , même s'il n'est pas question de juger individiuellement ; par ex déployer des moyens techniques très importants , mobiliser des ressources en très grandes quantité pour avoir le plaisir de se balader sur un paquebot est une pure abération.
...La centrale saharienne est typique de décisions sur purs critères économiques sans prendre en compte les populations et l'aménagement des territoires . Ce n'est pas une obligation de l'évolution humaine mais un choix politique. Faut il produire industriellement pour des populations entassées dans des villes ? On voit bien les limites humaines de ce schéma .
@hans :
Bon, on dirait que le décor est planté, on va pouvoir observer (ce qui n'empêche pas de participer) si les tendances politiques latérales appuyées sur les réseaux l'emportent, comme tu le crois (tout comme J. Rifkins), ou si les vieux réflexes de promotion de l'homme providentiel charismatique continuent de mener la danse. Suivant les lieux, on devrait voir les deux scenarii, des crispations de panique nationalistes ou confessionnelles ici et des ouvertures vers ce nouveau monde latéral.