Le moment de vide qui précède une élection serait assez comparable à l'indétermination du vide quantique avant une mesure, selon l'image qu'en donne Gilles Cohen-Tannoudji. C'est le calme avant la tempête. Quand chacun retient son souffle, immobile et comme suspendu à la question, tout semble encore possible. Les sondages ont beau vendre largement la mèche, il leur arrive heureusement de se tromper, ce qui mène d'ailleurs certains à leur nier toute pertinence (dans une dénégation plus ou moins délirante de la réalité des rapports de force). Il est indéniable que les votes restent effectivement plus ou moins indéterminés et fluctuants avant l'ouverture des bureaux de vote, alors qu'une fois exprimés, c'est comme si les raisons qui nous ont mené à ce résultat existaient depuis toujours (la sociologie politique la plus concrète et matérielle, bien plus que l'idéologie de la liberté et des valeurs dont on voudrait se persuader).
De tout côté on nous promet rupture ou révolution ! Même si c'est un signe des temps, on ne sait si on doit en rire ou en pleurer, se replier sur soi ou prendre les jambes à son cou. Plutôt que de parler de politique et d'ajouter de la confusion à la confusion en ces temps d'incertitude et même d'angoisse du futur, on peut toujours essayer de se consoler en rappelant comme cette indétermination (relative) de l'avenir est malgré tout consubstantielle à notre liberté et même à notre simple intérêt pour la vie ! Le pire n'est pas toujours sûr, voilà qui suffirait à notre joie de n'avoir pas seulement des mauvaises nouvelles, du moment qu'on ne peut savoir vraiment de quoi demain sera fait. Bien sûr tout cela paraîtra un peu trop paradoxal ou sacrificiel, alors qu'on ne fait que rêver d'un bonheur sans fin. C'est donc ce qu'il faut essayer de montrer.
C'est un terrain périlleux car il ne s'agit en aucun cas de laisser faire, de se résigner à prendre notre mal en patience ni inciter quiconque à supporter passivement le sort qui nous est fait, seulement d'en rabattre un peu sur nos prétentions, sans doute, mais en pouvant légitimement espérer des jours meilleurs si on se bat pour. Il ne faut pas être simpliste en ces affaires. On sait ce que peut avoir d'abject la valorisation du goût du risque ou de la précarité de l'amour pour justifier le sort qui est fait aux plus faibles et aux plus précaires, mais les mensonges comme les outrances de l'idéologie ont toujours une part de vérité, même si elle est détournée pour servir les intérêts les plus bas... "Dans le monde réellement inversé, le vrai est un moment du faux" ! Il ne devrait donc y avoir aucun doute sur le fait qu'on doit investir dans l'avenir et qu'il nous faut une véritable sécurité sociale afin de nous préserver de la précarité et développer notre autonomie. On ne peut se détourner de notre responsabilité envers les générations futures ni renoncer à prévoir l'avenir de mieux en mieux. Il n'empêche qu'un monde trop prévisible où il n'y aurait plus rien à apprendre ou découvrir ne serait pas vivable, pas plus qu'un monde qui réaliserait tous nos désirs, même s'il n'y a aucun risque que cela puisse arriver un jour...
- Faut-il qu'il m'en souvienne, la joie venait toujours après la peine...
La "bonne nouvelle", au milieu des mauvaises, c'est que l'incertitude du monde est la condition de toute joie et que même nos plus grandes peines annoncent des jours meilleurs. Il n'y a pas de héros sans tragédie et c'est dans le désastre du temps que nous pourrons montrer vraiment qui nous sommes, peut-être. On s'en passerait bien, croit-on, on a tort. Nous voilà au coeur du paradoxe de l'existence. Nous vivons dans la contradiction elle-même puisque notre responsabilité est de prévoir l'avenir et de nous projeter dans le futur alors même que notre seule richesse, et la valeur de nos gestes, c'est que le monde reste incertain et même contrariant. On peut dire que l'esprit ne pourrait pas survivre à l'omniscience, fût-elle divine, la fin étant donnée avec le commencement.
Heureusement, il n'y a aucun risque que cela nous arrive car connaître, c'est prendre conscience de ce qu'on ignore et donc devenir de plus en plus ignorant à mesure qu'on en sait davantage. Ni complète maîtrise, ni trop grande précarité ou chaos, entre ces mondes où l'on ne peut vivre, il y a l'improbable miracle d'exister. C'est là que nous nous tenons, c'est là que s'ouvre un espace de liberté, dans sa fragilité et ses égarements. Toute liberté ou responsabilité sont à la hauteur de la conscience de ce que nous faisons, de notre savoir, mais il n'y aurait pas de liberté sans questions et sans incertitude, pas de liberté sans une bonne dose d'ignorance et de pari. On peut bien être complètement déterminé, comme on nous en assure. On peut être fait de chair et de matières agglomérées, la liberté s'éprouve au moins quand on ne sait pas quoi faire, qu'on se pose la question et que nous devons nous décider, à ne rien faire peut-être, et bien malin qui pourrait le savoir à l'avance ! Cela dépend de beaucoup de choses, de notre passé, mais surtout de notre rationalité limitée (il n'y a ni liberté absolue ni esprit absolu!). On a des raisons de voter mais on a aussi des raisons de ne pas le faire ; et il est aussi hasardeux de prédire quelle raison l'emportera que de désigner à l'avance le vainqueur d'un duel. L'indétermination règne dans notre monde, et nous ne pourrions en avoir un autre !
- La dureté du monde
Hélas, le règne de l'imprévu c'est inévitablement le règne des mauvaises nouvelles sans lesquelles il n'y en aurait pas de bonnes ni de grande joie ! On ne choisit pas sa vie, comme on écrit un roman. On fait des choix, c'est tout autre chose, et il faut en assumer les conséquences. Rien de vraiment glorieux, même si je n'ai pas trop à rougir de ce que j'ai pu faire. Pas de quoi en faire un plat non plus car la réalité première, c'est bien la déception et comment y réagir, comment en répondre et rester digne dans la défaite ou les humiliations. Personne n'est parfait ni pure de toute compromission mais pour peu qu'on ait un peu de liberté d'esprit, de rigueur et d'honnêteté intellectuelle, il faut s'attendre au pire et à la plus grande solitude. C'est notre lot. On est fait pour le malheur à n'en pas douter, ne faisant qu'aller de la souffrance à l'ennui, mais c'est quelque chose dont on pourrait finalement se réjouir car sans désir il n'y a pas d'être, comme le disaient déjà les Védas. Il n'y a donc rien à promettre de la vie, pas de satisfaction finale que la déception et la solitude, ressentis jusqu'à la fin, mais pas sans les mille bonheurs de l'existence qui vont avec et renaissent avec le printemps !
Malgré tous nos malheurs, malgré tout, les bons moments semblent tout de même relativement constants (il y a des différences), par simple effet de contraste ! On n'efface pas si facilement le souvenir de la joie des retrouvailles et de moments éblouissants. Il y a les deux faces, toujours. Toute vie est un désastre mais c'est aussi une merveilleuse aventure pleine d'héroïsme, de petits plaisirs et d'amours perdus. On passe son temps à se sauver du désastre et à reconquérir nos libertés perdues. Même l'humeur maussade d'une mauvaise nature n'est pas une raison suffisante de renoncer, sans illusions sans doute, mais pas sans savoir plus ou moins confusément que c'est une épreuve inévitable ; celle du réel dans sa mauvaise humeur à se plier à tous nos rêves, ce réel sur lequel on se cogne mais sans lequel nous n'existerions pas ! La dureté du monde est du moins le garant qu'on peut le changer durablement, apporter notre pierre, imprimer notre marque même s'il y faut tant de temps et de travail, et même si ce n'est finalement qu'une trace invisible aux regards...
- La dignité humaine
Désespéré par notre inhabileté fatale, il ne me viendrait pas à l'idée qu'on serait au bout de nos peines ni qu'on aurait le dernier mot, aussi bêtes que des singes souvent, incapables de s'organiser collectivement. Rien à craindre de ce côté, on est bien loin de tout savoir. A quoi bon dire qu'on ne supporterait pas une vérité tellement hors d'atteinte ? C'est qu'il est pourtant chose plus courante qu'on ne croit de s'imaginer tout connaître et tenir à ses convictions avec ferveur comme à une vérité intangible, bonne foi contre mauvaise foi. On peut même dire que c'est de structure : il faut bien donner sens au monde avec ce qu'on en connaît. C'est comme donner sens à chacune de nos phrases à chaque point, adhérer à notre lecture historique du moment, au regard rétrospectif qu'on porte sur tout notre passé à chaque instant (et nous fait rappeler les temps heureux aux moments de bonheur comme on ne se souvient que des mauvais dans les pires moments). De ce point de vue, on se croit forcément à la fin de l'histoire pour oser en parler, de même qu'on se persuade toujours que notre amour du jour durera pour l'éternité ! Il serait bien fou de le croire un peu trop, pourtant, croire qu'il ne nous arrivera plus jamais rien. D'ailleurs que serait un amour sans questions ? Un amour de principe et sans histoires ? Un amour garanti auquel on n'aurait même plus à penser ? Là encore, l'homme de parole se situe dans la contradiction entre l'engagement et le désir, le savoir et l'ignorance, l'idéal et la réalité. L'homme qui en savait trop ne peut plus aimer et ne peut même plus vivre : pas d'amour sans mystère, pas de vie sans désir, pas de pensée sans question.
Cette précipitation du sens, cette confiance excessive dans ses propres convictions et ses propres capacités intellectuelles se retourne immédiatement contre son auteur lorsque l'éblouissement de la révélation éclipse l'obscurité de l'esprit jusqu'à remettre en cause notre dignité humaine en traitant le sujet en objet (et les hommes traités en masse par le discours politique ou technique). Il y a toujours eu du côté des sciences, comme de toutes les anciennes religions, la prétention de la certitude et d'une totalité achevée, nécessité du système et de la confrontation des théories à l'expérience. Certaines sciences, plus que d'autres peuvent s'imaginer nous dire ce que nous sommes, et qui pourtant dépend de nous, révéler une réalité dernière, entièrement objectivée dans ses grandes lignes au moins, comme le cognitivisme neuronal par exemple, après la psychologie ou la sociologie. Ce n'est en général que le symptôme de connaissances encore trop grossières qui prennent la carte pour le territoire et quelques indices pour la réalité même. Pascal parlait déjà de ces demi-savants qui discourent de tout avec assurance et troublent le monde...
Ce n'est pas seulement le dogmatisme qui est en question chez les militants les plus fanatiques, mais bien la dignité humaine et le rapport à l'autre. Lorsque le scientisme nous accable de ses théories mécanistes, ne laissant aucune place à la liberté ou à l'esprit, il nous dépouille de toute dignité en nous réduisant à de simples réactions physico-chimiques, ce qui est un énoncé purement abstrait et dépourvu de toute médiation, comme de faire de nous de simples consommateurs. Il ne s'agit pas d'entretenir les illusions sur ce que nous sommes et nos limites trop humaines. Effectivement, notre image en prend un coup à chaque "révolution copernicienne", nous avons dû en rabattre sur nos prétentions. Nous avons dû admettre que nous descendions du singe, que nous étions le jouet de notre inconscient, que notre rationalité était limitée, que la pensée dépendait du cerveau (des drogues, des anti-dépresseurs), de l'idéologie de classe, du paradigme scientifique dominant et de l'air du temps. Tout cela est fort bien. Le matérialisme n'est pas en question mais seulement le réductionnisme qui croit pouvoir expliquer un niveau d'organisation par ses éléments alors que les phénomènes d'émergence introduisent de nouvelles contraintes qui rendent inopérantes les théories qui s'appliquent aux autres niveaux d'organisation. Il y a un seuil qu'il ne faut pas franchir, celui du scientisme réductionniste qui va prétendre réduire la pensée au cerveau et la vie à de la chimie, supprimant toute question dans une équivalence généralisée entre tout et tout, sans aucune médiation. C'est à la fois une négation de l'esprit par l'esprit, tout en étant une négation des limites de notre propre rationalité ! Un excès d'honneur pour un excès d'indignité. On croit tout savoir mais c'est savoir qu'on n'est plus rien ! Il faut insister sur le fait que, ce qui est désespérant dans le scientisme comme dans toute idéologie, ce n'est pas tant de nous réduire à nos composants matériels, c'est de ne plus laisser place à l'incertitude, au subjectif, à la liberté et à l'histoire, ni donc à notre dignité d'êtres parlants. C'est un monde déshabité, froid et vide dans lequel nous ne pouvons pas vivre et dans lequel notre vie n'a plus aucune valeur.
- Le savoir de l'ignorance
On peut être d'accord avec la différenciation entre les mondes physiques, biologiques, spirituels (c'est l'Akh, Ba, Ka de toute Science depuis l'Egypte ancienne) et se dire qu'on en sait tout de même tellement qu'il n'y a plus beaucoup d'incertitudes et que l'avenir serait devenu complètement prévisible sans plus rien à découvrir. Ce serait assez triste mais rien de plus faux, il suffit de regarder de plus près. Ainsi, on peut bien prétendre qu'avec la théorie des cordes, par exemple, on saurait enfin tout ! Ne dit-on pas que c'est la "théorie du Tout" sous prétexte qu'elle unifie toutes les forces nucléaires ? Voire que ce serait "la pensée de Dieu" ! Pourtant ce n'est absolument pas un aboutissement car elle suscite une multitude d'interrogations et d'hypothèses fantastiques (un monde en miroir, des univers-membranes qui entrent en collision, des grandes dimensions égales aux plus petites, un univers holographique, etc.) ne faisant que repousser notre ignorance vers des espaces encore plus infinis, et des contrées hors d'atteinte de toute expérience...
Plus on en sait, moins on en sait. Le mystère reste entier (sur le code génétique notamment) à mesure qu'on avance. Notre intelligence a beau être exceptionnelle au regard des autres espèces, nous sommes des nains à l'esprit étroit qui se prennent pour des grands simplement parce qu'ils sont juchés sur les épaules de géants de leurs prédécesseurs. On sait trop bien comme on se trompe, pourtant, comme on est le jouet de nos préjugés. Pas de quoi s'extasier sur ce que nous sommes ! La part de divinité en nous a sûrement été surestimée par les religions, mais elle n'est pas tout-à-fait absente non plus car elle n'est pas où on la croit, dans nos vertus et nos capacités bien réelles, mais toute dans notre incomplétude même et notre recherche insatiable (le trésor c'est de le chercher). Certes il serait difficile de donner une quelconque dignité à une machine cognitive conforme à sa fin mais la fin n'est pas donnée justement et la machine déraille, se débat, cherche à s'en sortir. Le nouveau-né a tout à apprendre, c'est nous qui le programmons en grande partie, jamais complètement mais l'important c'est la relation à l'autre, sa reconnaissance, l'exigence de dignité et d'honneur ! A l'origine, ce n'est pas la vérité de l'être qui règne mais l'ignorance et l'erreur, les croyances, les illusions, ensorcelés par le monde et par les gens, pris dans les discours et les jeux de mots. Les sciences cognitives décortiquent des mécanismes cognitifs comme les ordinateurs font les calculs, bien mieux à notre place en effet, mais elles ratent ce qui en fait l'unité : la conscience comme question et comme souci (et non comme instinct ou volonté de puissance), la subjectivité comme mémoire, apprentissage et répétition, puissance d'agir, mais surtout comme interrogation de l'avenir, ce qui fait de nous des êtres historiques qui se projettent dans le temps, l'être qui met son être en question.
- Le sens de la vie
Avoir une trop grande opinion de soi et de son esprit, c'est aboutir au plus grand mépris de soi et de ses semblables, il faut toujours vouloir progresser encore, être conscient de son ignorance et de ses aveuglements. On passe facilement de la satisfaction de soi à la dépression puisque le dépressif croit n'avoir plus rien à apprendre ou découvrir, l'avenir n'est plus une possibilité ouverte, il ne voit plus d'issue. Il faut se garder de croire tout savoir et n'avoir plus rien à apprendre alors qu'on ouvre à peine les yeux et qu'on est loin de vivre dans le meilleur des mondes possible, figé pour l'éternité ! L'avenir se rira bien de nos croyances infantiles. Dès qu'on croit trop comprendre, c'est qu'on se trompe, qu'on n'a pas regardé de plus près, qu'on ignore tout ce qu'on ignore encore... Ce n'est pas nouveau, depuis toujours on a pu croire qu'on savait tout (c'est ça la religion) et que tout avait déjà été dit, mais Lautréamont a raison de rectifier que rien n'est dit encore, après tout ce temps. Nous avons tant à apprendre encore. Le combat pour la liberté, l'égalité et la fraternité ne fait que commencer, il ne dépend que de nous !
Le coeur de notre existence c'est cette part d'ignorance et d'erreur sans laquelle il n'y a nulle liberté concevable, et la liberté c'est l'homme même. L'étonnant, c'est que cette déception, autant que cette incertitude, font justement tout le prix de la vie d'en repousser la fin ! Il n'y a de bonheur que dans l'action, on le sait depuis Aristote. Ignorance, liberté, conscience, subjectivité, action, c'est tout un : le sens se construit sur le non-sens, le sens est un faire, une construction, c'est de la poésie et c'est ce qui nous donne une valeur absolue, alors qu'un sens préalable nous renverrait dans l'inexistence, dans un monde qui n'a pas besoin de nous et qui est achevé depuis toujours. C'est ce qui permet à nos oeuvres de s'inscrire dans l'histoire et décider de l'avenir, par-delà notre existence, à laisser la question ouverte pour la léguer aux générations futures qui auront tout à reprendre à zéro, mais pour aller un peu plus loin à chaque fois et découvrir des mondes que nous ne pouvons même pas soupçonner. Comment Newton aurait-il pu soupçonner que ses lois mathématiques puissent être relativisées un jour ?
Ce voile sur l'avenir est la condition de la liberté, d'un avenir qui dépend de nous et de ce que nous en ferons. Il faut faire avec, pas s'en faire une raison, mais c'est bien ce qui donne tout son poids à l'aventure humaine. C'est la substance du monde de l'information qui est un monde tout d'improbabilités et de découvertes (au lieu d'une certitude close, rien de plus surprenant au contraire que les découvertes scientifiques chaque mois ou presque). Reconnaître la part d'incertitude du monde et toute l'étendue de notre ignorance pour tenter d'en savoir un peu plus à chaque fois, voilà le secret du désir et de la vie, des milles choses que nous pourrons apprendre à l'avenir. C'est la promesse de toutes les surprises qui nous attendent déjà dans une histoire qui n'est pas finie et dont le sens n'est pas achevé mais dépend de nous, de notre action comme de notre clairvoyance.
Même si une bonne surprise n'est jamais à exclure, c'est du moins ce qu'on peut se dire pour ne pas perdre espoir quand tout va de mal en pis et que toute résistance semble vaine. C'est ce qu'on peut se répéter, pour nous aider à rester combatif et même joyeux dans la lutte malgré la défaite apparente ! Faire d'un mal un bien. En l'absence d'un juge suprême pour décider de ce qui est vrai, il faut hélas trop souvent passer par les extrêmes pour en mesurer l'impasse et la tromperie sur la marchandise : le faux est un moment du vrai ! Ce n'est pas du temps perdu pour autant car notre échec mérite réflexion pour reconnaître nos propres erreurs et tenter de les surmonter. Les coupables, ce ne sont pas les autres, c'est nous. Il ne s'agit pas de prendre notre mal en patience mais bien de tirer les leçons du désastre, de réagir, se mobiliser, s'organiser, être un peu plus solidaires et travailler avec encore plus de détermination et d'intelligence à de jours meilleurs, préparer la revanche ! Ce n'est pas gagné d'avance car il ne s'agit pas de rêver ni de faire étalage de ses bonnes intentions mais de s'accorder sur des solutions effectives un peu plus adaptées à notre temps, un peu plus justes, un peu plus convaincantes...
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