Revue des sciences novembre 2015

Temps de lecture : 107 minutes

Pour la Science

La Recherche

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno


<- Revue des sciences précédente | Revue des sciences suivante ->

- Economie et social

La prévision est difficile surtout lorsqu'elle concerne l'avenir (comme disait Pierre Dac) ! Ainsi, à court terme on pourrait avoir un krach des startups numériques, ce qui ajouté aux fragilités du système pourrait nous faire replonger mais rien n'est sûr car cela dépend des réactions des différents acteurs. Alors, à plus long terme, c'est encore bien pire. On se trouve dans une boucle d'incertitude sur le climat. C'est la difficulté de la COP21 comme de l'écologie en général, prendre des mesures de conservation en fonction des données du moment tout en sachant qu'elles peuvent changer (mais sûrement pas une raison pour croire ce qui nous arrange et dénier les risques qui peuvent tout autant être bien pires que prévus. Une petite vidéo tacle les arguments des climatosceptiques ou marchands de doute qui rappellent l'histoire du chaudron : pas de réchauffement, pas d'origine humaine, pas si grave et pas définitif. Il est d'ailleurs assez incompréhensible qu'on tienne ces conférences en hiver, favorisant le déni des climatosceptiques). Pour autant qu'on puisse se projeter au-delà de quelques dizaines d'années, il semble à peu près inévitable pour l'ONU qu'on dépasse les 2°C, si ce n'est beaucoup plus, et, même si là non plus il n'y a pas de certitudes, on peut craindre que le réchauffement rende invivable des pays comme l'Arabie saoudite qui devrait s'impliquer beaucoup plus dans la réduction de la production de pétrole. En effet, déjà dans les 10 ans qui viennent, certaines zones du pays pourraient devenir inhabitables (remettant en cause le pèlerinage à la Mecque?). La question du climat se conjugue à celle de la démographie et les nouvelles projections de population sont moins optimistes qu'avant, notamment pour l'Afrique, puisqu'on pourrait approcher les 10 milliards en 2050 et dépasser les 11 milliards en 2100. En effet, l'allongement de la durée de vie compense la baisse de la natalité qui tarde en Afrique alors que la Chine abandonne la politique de l'enfant unique.

Il n'y a aucune raison d'être trop optimiste mais contrairement à ce que disent certains écologistes, l'essentiel pour la COP21, c'est qu'il y ait un accord, même insuffisant car on devrait pouvoir compter sur une mobilisation qui monte en même temps que les températures. Le fait que la présidence du GIEC échoit cette fois à un économiste est le signe qu'on est entré dans la phase opérationnelle après la phase de diagnostic - dommage que sa seule idée soit une taxe carbone, certes nécessaire mais on a autant besoin de normes, notamment pour réduire l'impact écologique du numérique qui n'est plus du tout négligeable. Malgré tout, 31% des émissions mondiales de GES viendraient des sous-produits gazeux des installations industrielles (raffineries, usines chimiques, usines de transformation alimentaire, pétrolière et gazière, sites de forage). Si ces industries pouvaient générer de l'énergie à partir de ces gaz, cela pourrait être suffisant pour alimenter toutes les maisons des États-Unis. On est loin de manquer de pétrole, hélas, une étude prétend même que l'extraction du pétrole de schiste ne produirait pas plus d'émissions de gaz à effet de serre que les puits classiques, ce qui semble difficile à croire même si la productivité des puits de pétrole de schiste se révèle effectivement supérieure. De toutes façons, il faudrait arrêter d'ouvrir de nouveaux puits et passer rapidement aux énergies renouvelables !

Il y en a encore qui entretiennent le doute sur le potentiel et la soutenabilité de ces énergies renouvelables alors qu'elles se développent à toute vitesse. Certes, une des grandes difficultés est de bien évaluer les délais pour la montée en puissance des innovations dans le photovoltaïque comme dans les batteries, la situation actuelle n'étant pas encore satisfaisante mais les progrès dans les laboratoires sont considérables, il faut en tenir compte, y compris pour les batteries, même si ce n'est pas pour tout de suite car on se situe dans le temps long (au moins 20 ans). Ainsi, le concept de batterie 3D, à base de mousse structurée, date de 5 ans et ne débouche qu'aujourd'hui sur une batterie opérationnelle qui prendra encore quelques années pour être commercialisée mais pourrait changer la donne (comme bien d'autres batteries ou supercondensateurs). Par contre, on constate que dès que l'équipement devient rentable, comme en Australie, il se généralise assez rapidement. Les batteries actuelles pourraient d'ailleurs être bien plus rentables en offrant de multiples services (pour cela il faut qu'elles soient situées derrière le compteur électrique). Il est bien plus difficile de se prononcer sur la date du remplacement des centrales nucléaires par la fusion, mais cela viendra. Il semble bien tard pour que la Chine développe ses propres modèles de centrales nucléaires (au sel fondu ou au thorium) alors que beaucoup d'espoirs sont mis aujourd'hui dans la fusion avec de nouveaux stellarators - mais ces systèmes extrêmement complexes sont encore loin de pouvoir produire notre énergie.

Taxe carbone, transition énergétique et engagements des Etats n'étant pas suffisants pour nous épargner une montée déraisonnable des températures, la capture du CO2 fait maintenant partie de la panoplie du GIEC mais on n'en est qu'aux expérimentations encore. Ainsi, une capture de CO2 à grande échelle est testée au Canada, non pas tant pour réduire le CO2 de l’atmosphère que pour produire des carburants pour l'aviation notamment. Ce système à base de ventilateurs et qui recombine ensuite le CO2 avec de l'hydrogène pour produire du carburant consomme beaucoup d'énergie et n'est pas du tout un modèle du genre. Par contre, le projet de l'allemand Climeworks AG est plus intéressant de capture à échelle industrielle du CO2 atmosphérique (900 tonnes par an) pour accélérer la pousse de plantes cultivés en serre (ceci dit, plus de CO2 fait bien grandir plus rapidement les plantes mais augmente aussi l'évaporation, ce qui pourrait aggraver les sécheresses). Aucun de ces systèmes ne réduit le CO2 atmosphérique finalement relâché mais l'important est de passer à la pratique. Il y a aussi des progrès dans la capture du CO2 des centrales au charbon récupérant 90% du CO2 grâce à un solvant amine, diminuant le flux, pas le stock. On s’inquiète aussi de l'acidification des océans qui pourrait peut-être se combattre par des jardins sous-marins, la séquestration du carbone des océans y étant 35 fois plus efficace que les forêts (alors que la destruction des fonds marins augmente les émanations de CO2). Par contre, au lieu d'être des puits de carbone, à causes des incendies de plus en plus importants avec le réchauffement, les forêts boréales relâchent  désormais plus de carbone qu'elles n'en stockent. Parmi les sujets d'inquiétude, il faut ajouter les hydrates de méthane au fond de la mer Noire qui commencent à fondre et libérer du méthane (tout en provoquant des glissements de terrain), renforçant le risque d'emballement climatique (bombe méthane). Enfin, le développement de l'Inde basé sur le charbon pourrait remettre en question les efforts des autres pays...

Bien que ce ne soit pas une nouveauté, on a beaucoup parlé ce mois-ci de l'annonce que la viande rouge favorise certains cancers (même si le risque reste faible). L'élevage pose surtout des problèmes écologiques avec l'augmentation de la population et le développement des pays les plus peuplés. Heureusement, la part de la viande dans le panier alimentaire aurait un peu diminué chez nous, ne représentant plus que 20% en 2014, contre 26% à son apogée en 1967 mais il faudra réduire beaucoup plus notre consommation (pour des steak cultivés à partir de cellules ou pour des insectes). Ceci dit, nos vêtements aussi seraient cancérigènes, bourrés de produits chimiques, voire les tampons hygiéniques, contaminés par le RoundUp (ce que critique Sciences et Avenir), et l'intérêt des produits retardateurs de flamme mis en cause alors que les risques, eux, sont bien réels : cancérogènes, perturbateurs endocriniens ou neurotoxiques. Paradoxalement, la fraude de Volkswagen sur les tests de pollution a eu pour conséquence un assouplissement des normes européennes de pollution pour ne pas nuire à l'industrie automobile ! Pourtant, des nanotubes de carbone ont été retrouvés dans les poumons de petits parisiens asthmatiques, à cause de la pollution automobile et pas du tout des nanotechnologies comme le prétend bêtement PMO ! (voir aussi Futura-Sciences). Enfin, d'autres prétendent qu'une faible radioactivité serait bonne pour la santé, stimulant les mécanismes réparateurs, mais cela augmenterait tout de même les leucémies...

On peut citer aussi l'étrange idée de se servir des abeilles pour répandre des pesticides, ce qui serait à la fois très efficace et bien plus écologique, ainsi que l'article qui a fait polémique sur l'exploitation possible de notre écorce terrestre profonde, donnant accès à d'énormes quantités de minerais. "La rareté des ressources minérales n’est donc en définitive ni physique ni géologique, elle est politico-économico-environnementale : elle dépend avant tout du coût énergétique, environnemental et sociétal que nous sommes prêts à payer pour y accéder". Cela va contre l'idée d'un épuisement des ressources qui n'est jamais que l'épuisement des sources les plus accessibles (on le voit avec le pétrole) mais toutes les ressources ne sont pas inépuisables et il y a au moins une course entre notre consommation et les performances techniques.
 

- Sciences

Je trouve les 100 recherches primées par R&R très décevantes même si elles donnent un bon aperçu des tendances actuelles. Il y a un côté très répétitif dans les progrès techniques comme dans les découvertes scientifiques tout simplement parce que ce n'est pas du tout une affaire individuelle de génies isolés (comme Einstein) ni de pur hasard ou de créativité mais qu'on a au contraire des domaines qui sont en plein essor et dont on suit les progrès de mois en mois (contrôle par la pensée, intelligence artificielle, robots, etc.) jusqu'à un saut technologique radical qu'on ne perçoit souvent qu'après-coup, voire seulement quand il pénètre la société entière et tombe dans la routine. Il est toujours difficile de savoir s'il faut parler de tel ou tel résultat. En tout cas, on n'avait parlé qu'en passant de la découverte d'une supraconduction du sulfure d'hydrogène à -70°C (température qualifiée de terrestre) car cela nécessitait des pressions astronomiques. En fait, on aurait là une véritable piste et de nombreuses applications inaugurant une nouvelle ère pour la supraconductivité. Plus attendue, la vérification de l'effet zénon : l'observation fige une particule, reste fascinante. Par contre il est difficile de croire qu'on aurait découvert la trace d'un autre univers dans le fond diffus cosmologique (des amas 4500 fois trop lumineux à certaines fréquences) mais si cela se confirmait (très peu probable), ce serait une date plus importante même que la découverte d'une vie extra-terrestre (peu probable, là aussi, d'une civilisation évoluée à 1480 années lumières). Il se pourrait d'ailleurs que nous soyons à peu près seuls dans l'univers car dans les premiers. En effet, la Terre serait une des premières planètes habitables depuis le Big Bang (il peut y en avoir de plus anciennes mais il y aura à l'avenir beaucoup plus de planètes habitables). Il se pourrait d'ailleurs que Mars ait été habitable avant la Terre, durant une relativement brève période, bien qu'on ait trouvé sur Terre de possibles traces de vie (carbone organique) de 4,1 milliards d'années. Les projets pour Mars se précisent, notamment celui de passer par la Lune pour aller sur Mars. Pour cela, entre autres, on pourrait construire avec des robots un village international sur la Lune. Enfin, on peut signaler un rayon tracteur qui attire les objets avec des ondes sonores de grande amplitude...

Les modifications cycliques de l'orbite de la Terre ont des conséquences importantes sur le vivant avec un nouveau cycle de 9 millions d'années accentuant les contrastes entre les saisons ou la traversée du nuage d'Oort dont les astéroïdes seraient responsables d'extinctions de masse tous les 26 millions d'années.

Contrairement aux prévisions, ce n'est pas l'édition de gènes avec la méthode CRISPR-Cas9 qui a reçu le prix Nobel cette année, sans doute à cause des procès pour paternité et brevets en cours. Ce sera sûrement pour l'année prochaine tant c'est une technique décisive. Les OGM CRISPR devraient d'ailleurs déferler dans 5 ans. L'édition de gènes est un véritable progrès par rapport aux anciens OGM mais cela ne fera pas disparaître la méfiance par rapport aux produits modifiés par l'industrie et qui ne relève pas forcément d'une anxiété irrationnelle. Il est légitime de vouloir manger une nourriture traditionnelle, sélectionnée sur de longues périodes (ce qui manque aux OGM), sans parler des questions de propriété "intellectuelle" sur les graines. Avec la nouvelle technique plus précise et propre, il devient certes raisonnable d'accepter des OGM apportant un véritable avantage et suffisamment testés, mais certainement pas n'importe quel produit. L'édition de gène a déjà été appliquée par des Chinois à des chiens afin d'augmenter leur masse musculaire (notamment pour l'armée) mais c'est une Américaine qui aurait reçu le premier traitement génétique anti-âge (pour garder du muscle et allonger les télomères, ce qui pourrait favoriser des cancers...). On a d'ailleurs identifié 200 gènes liés au vieillissement et dont la suppression prolongerait la vie de 60% (toujours avec le même principe que la restriction calorique qui ralentit le métabolisme) mais le cœur des femmes et des hommes vieillit différemment. Il a été montré aussi que statistiquement, le mois de naissance influence les maladies de la vieillesse (la formation du système immunitaire au début de la vie étant primordiale). Beaucoup d'espoirs sont mis dans un médicament contre l'asthme qui régénère le cerveau des vieux rats en réduisant l'inflammation et pourrait donc lutter contre la dégénérescence cérébrale. Pour les partisans de la cryogénisation des cerveaux en attendant des jours meilleurs, l'expérience avec un ver cryogénisé semble confirmer qu'on garde bien sa mémoire une fois réanimé, ce qui ne paraît guère étonnant, de même pour la confirmation que la taille du cerveau n'est pas corrélée à l'intelligence, du moins entre individus plus qu'entre espèces même si le plus gros cerveau de Néandertal n'implique pas une intelligence supérieure à la nôtre (à moins que notre survie ne soit due qu'à notre folie et notre capacité à croire en Dieu notamment puisqu'il paraît que la croyance en Dieu diminuerait avec la stimulation magnétique du cortex préfrontal...). Sinon, on progresse toujours dans la modélisation du cerveau. Ainsi, des robots se repèrent dans l'espace avec une simulation des neurones dédiées à cette fonction dans le cerveau. Les implants cérébraux se multiplient, que ce soit pour renforcer la mémoire ou bouger un curseur par la pensée.
 

- Numérique

Google a introduit un peut plus d'intelligence artificielle dans son moteur de recherche avec RankBrain, notamment pour les nouvelles requêtes. Je dois dire qu'alors que la plupart des perfectionnements de son algorithme m'étaient favorables, cette fois j'ai pas mal régressé (peut-être pure coïncidence?). La création d'Alphabet visait à séparer le moteur de recherche Google des autres activités de l'entreprise mais pour investir plus dans ses recherches à long terme - voitures autonomes, intelligence artificielle, biotechnologies (santé, ADN), énergie, Google glass, Project Loon (internet par ballons), etc. - montrant le fonctionnement paradoxal du capitalisme numérique, basé sur la gratuité, récoltant d'énormes capitaux après-coup, une fois que le produit s'est imposé même s'il perd beaucoup d'argent au début, puis utilisant ces capitaux pour accélérer les ruptures technologiques à venir, afin de garder toujours un coup d'avance. On peut remarquer aussi la tendance de cette économie de l'immatériel à investir le matériel même si celui-ci est sous-traité, toute la valeur étant accaparée par la conception (le logiciel). Il est intéressant de noter aussi que le soutien du patron de Google à Hillary Clinton s'est fait sous forme de startup numérique dédiée à l'analyse des big datas politiques.

Partout les ventes de robots explosent... sauf en France ! La robotisation et l'automatisation des tâches suppriment des emplois en masse (par exemple dans la construction avec des engins de chantier autonomes guidés par des drones) mais valorisent aussi de plus en plus les compétences sociales, domaine d'avenir (au moins pour un moment) où les femmes peuvent avoir un avantage (malgré tout "penser comme un homme" permet de gagner plus). Cependant, avec par exemple un curieux robot/smartphone, la tendance actuelle est bien celle de robots compagnons qui pourraient dépasser l'empathie humaine en étant plus attentifs à nos émotions et y répondant plus vite. Il n'empêche que les services comme Uber, Airbnb, etc., témoignent qu'on est dans l'ère de la réputation, ce qui n'a pas que des bons côtés tout comme cette transparence de nos vies dont on ne peut effacer les traces. Cela ne va pas s'arranger avec l'internet des objets et la nécessité de reconfigurer les réglages domotiques quand le locataire change. Ce sont aussi nos maisons qui vont devenir transparentes avec la détection des mouvements à travers les murs par WiFi (pas entièrement nouveau mais devenu opérationnel).

Les voitures autonomes sont les vedettes des salons de l'automobile désormais, presque tous les constructeurs s'y intéressant, au moins pour les bouchons. Pour Volvo, les camions autonomes seront "plus proches d’un smartphone sur roues que d’un véhicule traditionnel" : l’électronique et les logiciels embarqués établiront un diagnostic en temps réel et prendront directement rendez-vous avec un atelier en sélectionnant le technicien le plus pertinent selon la panne et en déclenchant la commande de pièces détachées nécessaires. Il faudrait cependant pour cela des réseaux haut débit très fiables et performants. En Chine aussi on teste un autocar autonome (par contre le train serait condamné par les transports autonomes) et les Teslas commencent à s'automatiser, ce qui se révèle pouvoir être dangereux (voir aussi Futura-Sciences) - et leur finition mise en cause a fait chuter l'action. En tout cas, contrairement à ce qu'on croyait, les voitures autonomes seraient impliquées dans plus d'accidents que les autres voitures, même si elles ne sont pas forcément en faute. On voudrait empêcher les robots-tueurs vainement alors que les Russes utilisent des robots de combat téléguidés (Platform-M), tout comme les Coréens, etc. A l'opposé, il faudrait apprendre aux voitures autonomes à minimiser les morts lors d'accidents, ce qui est appelé ici "apprendre à tuer", appelant à intégrer dans la programmation les "dilemmes moraux" entre tuer les autres ou se sacrifier soi-même.



Pour la Science no 457, la relativité générale


Pour la ScienceIl est tout-à-fait justifié de consacrer ce numéro au centenaire de la relativité générale mais il n'y a là rien de nouveau pour nous (sauf l'étrange théorie, p55, d'une inflation provoquée par une boucle spatio-temporelle revenant dans le passé...). On peut même regretter qu'on entretienne un certain mystère sur le génie d'Einstein qui n'est pas si extraordinaire qu'on le présente car il n'a fait que reprendre les formules de Lorentz pour la relativité restreinte et si la relativité générale est effectivement son plus grand apport, ce n'est que la généralisation de la relativité à l'accélération. Ce n'est pas rien mais il n'y a pas besoin d'un esprit divin pour ne faire que prolonger les recherches précédentes, juste peut-être de s'ennuyer au bureau des brevets en feuilletant les revues scientifiques. Surtout, si Einstein n'avait pas existé, il n'y a aucun doute qu'on serait arrivé aux mêmes conclusions. Le rôle des individus est très surévalué, notamment en sciences. Einstein était incontestablement très intelligent mais après la relativité générale et l'introduction d'expériences de pensées, ses principaux apports seront ses erreurs, sa façon de contester la physique quantique en faisant ressortir ses étrangetés, le paradoxe EPR notamment attirant l'attention sur l'action à distance impliquée par l'intrication.

- Afrique subsaharienne : une inquiétante évolution démographique, p14

Près de 1,2 milliard d’habitants en Afrique aujourd’hui, le double prévu en 2050, et très probablement plus de 4 milliards en 2100 : la population de l’Afrique s’emballe, à un rythme qu’aucune autre grande région du monde n’avait connu avant elle. Et, révision après révision, les spécialistes des Nations unies corrigent à la hausse leurs prévisions pour ce continent.

Certes, les régions plus avancées dans leur « transition démographique » (passage à des taux de natalité et de mortalité faibles)ont parfois connu, dans le passé, des périodes de forte croissance. Mais prenons un peu de recul : de 1950 à 2050, en un siècle, la population africaine aura été multipliée par près de 11, quand celle de l’Amérique latine (la plus forte progression après l’Afrique) aura été multipliée par 4,6, la moyenne mondiale se situant à 3,9. Et partout ailleurs dans le monde, la croissance ralentit fortement, voire s’arrête.

Il y a donc une spécificité africaine, ou plutôt de l’Afrique subsaharienne puisque l’Afrique du Nord (et la République d’Afrique du Sud) ont suivi des parcours beaucoup plus proches de la moyenne mondiale. Dans certains pays, les perspectives sont vertigineuses. Le Niger pourrait voir sa population dépasser 70 millions en 2050 (20 millions aujourd’hui), et atteindre peut-être 200 millions en 2100 ; le Mali dépassera les 45 millions en 2050 et serait proche des 100 millions en 2100 (moins de 18 millions aujourd’hui). Quant au « géant africain », le Nigéria, malgré une révision à la baisse dans la dernière projection des Nations unies, sa population approchera les 400 millions en 2020 et continuera d’augmenter rapidement.

Si le taux de croissance de la population reste élevé en Afrique subsaharienne (2,5 % par an, le double de la moyenne mondiale), c’est en raison d’une forte fécondité : 4,8 enfants par femme ; et dans une dizaine de pays, on compte plus de 6 enfants par femme.

Ces chiffres résultent du fait que les femmes souhaitent avoir un grand nombre d’enfants. Le nombre idéal d’enfants déclaré dans les enquêtes démographiques est le plus souvent compris entre 5 et 9, avec un maximum de 9,2 au Tchad. Dans ce dernier pays, le nombre idéal moyen déclaré par les hommes était même de 13,7 enfants il y a quelques années... Et cela bien que la mortalité des enfants ne cesse de diminuer : la mortalité entre 0 et 5 ans a été divisée par trois entre 1950-1955 et 2010-2015, passant de 31 % à 10 %.

Soulignons d’abord qu’en matière démographique, l’inertie est grande. Même si la fécondité chutait très brutalement demain matin, la population augmenterait encore durant des décennies. Et la fécondité ne chute jamais aussi brutalement : il faut souvent au moins une génération (une trentaine d’années) pour que la fécondité soit divisée par deux. Mais plus on attendra, plus les problèmes s’aggraveront.

Les chiffres sont contestables. Il ne semble pas possible qu'il y ait 100 millions d'habitants au Niger (à moins qu'ils émigrent en France!). La pression démographique et surtout le développement devrait bien finir par faire baisser la fécondité. Ce qui est vrai, c'est qu'il y a une grande inertie, surtout à mesure qu'on s'approche du pic de population mais c'est essentiellement l'Afrique désormais qui participe à l'augmentation de la population mondiale. L'Afrique est de loin le plus grand des continents mais l'accès de ces milliards de consommateurs supplémentaires au développement pèsera d'autant plus sur les ressources.

Afficher l'image d'origine

 

- L'informatique émet plus de gaz à effet de serre que l'aviation, p16

Afficher l'image d'origine
Et depuis 2007, le numérique a plus que doublé sa consommation

En termes d'éco-responsabilité, les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont à double tranchant. D'un côté, elles contribuent à diminuer les émissions de gaz à effet de serre en aidant à optimiser des procédés industriels ou en limitant les déplacements humains au profit d'échanges virtuels. De l'autre, elles produisent des gaz à effet de serre dans des proportions de plus en plus inquiétantes du fait de leur croissance rapide.

Dans leur ensemble, les TIC, c'est-à-dire tous les équipements informatiques qui permettent de traiter, stocker, communiquer à distance par voie électronique, représentent entre 2 à 10% des émissions de dioxyde de carbone selon les études, avec un consensus autour de 4-5%. En comparaison, l'aviation représente environ 2% des émissions de dioxyde de carbone. Or les technologies de l'information et de la communication croissent bien plus vite que l'aviation.

En phase de conception, il s'agit tout d'abord d'imaginer des équipements plus économes en énergie avec des processeurs et des modes veille de basse consommation. On peut aussi optimiser toute l'infrastructure autour des équipements afin d'améliorer leur efficacité. Dans les grands centres de calcul, un poste de consommation important est le refroidissement.

Ensuite, améliorer l'efficacité passe par l'optimisation des composants, des processeurs, des réseaux. On peut aussi concevoir des équipements qui s'éteignent automatiquement lorsqu'ils ne sont pas utilisés.

Un autre levier est l'écoconception des logiciels. Avec les capacités de calcul des ordinateurs, smartphones et autres tablettes, la plupart des logiciels n'ont plus de contrainte de consommation de mémoire ou de consommation du processeur. On a ainsi perdu nos bonnes pratiques d'il y a 20 ans, où l'on était obligé de penser et d'optimiser chaque instruction tant les capacités étaient limitées.

Un autre facteur encore qui réduit la durée d'utilisation est la gourmandise des logiciels en ressources. Ainsi, en huit ans, les besoins en cadence de processeur du système d'exploitation Windows ont été multipliés par 15 et ceux en mémoire vive par 42. Cela signifie que les anciens ordinateurs ne sont pas capables de supporter les nouvelles versions. Et lorsque, comme cela a été annoncé en 2014 pour Windows XP, le support technique d'une version ancienne n'est plus assuré, il devient risqué en termes de sécurité informatique de conserver cette version ancienne. D'un coup, tous ces anciens ordinateurs deviennent bons pour la casse. En mars 2014, on estimait que 28 % d'ordinateurs dans le monde, soit environ 500 millions, utilisaient encore Windows XP. On a affaire ici à de l'obsolescence programmée et l'action pourrait donc, dans ce cas, venir du législateur.

D'abord, on s'est aperçu que le cloud devait changer la donne : en virtualisant les services par ce biais, on les mutualise beaucoup plus. Un même serveur gérerait plusieurs services en même temps pour plusieurs entreprises. Sauf que dans le même temps, ces services sont devenus plus accessibles, moins gourmands en ressources et leur utilisation a explosé. Au lieu de réduire la consommation énergétique, le cloud l'a augmentée. C'est le paradoxe de Jevons ou l'effet rebond. On améliore l'efficacité d'une ressource, qui devient plus abordable pour les consommateurs, lesquels l'utilisent plus, ce qui en augmente la consommation.

 


La Recherche no 505, comment le cerveau innove


Je suis très critique sur la notion de créativité alors qu'on ne fait qu'exploiter de nouvelles potentialités ou trouver des solutions qui s'imposent. C'est un peu comme l'autonomie qui ne sert pas à faire n'importe quoi mais ce qui est nécessaire à nos yeux. L'exemple d'Einstein, ci-dessus, le montre assez bien, ce pourquoi j'approuve plutôt l'idée que "créer, c'est raisonner" (p36) et non pas se fier à une imagination débridée. Le plus intéressant dans ce dossier, c'est de lier l'originalité à l'inhibition des réactions primaires, préjugés ou habitudes (l'inhibition du système 1 chez Daniel Kahneman - ce qu'on trouve déjà chez Lorenz ou Laborit pour définir la conscience) mais il y a besoin de lever au contraire l'inhibition sociale. Cédric Villani cite Elon Musk pour qui "pas d'innovation à moins de 60 heures de travail par semaine", preuve que cela ne marche pas tout seul, que ce n'est pas qu'une idée mais le rôle du sommeil, livrant parfois la solution au petit matin (ce que les programmeurs connaissent bien) reste très mystérieux...

Pour Cédric Villani, il y aurait 7 ingrédients à la créativité : la documentation, la motivation, les échanges, la contrainte, le repos, la persévérance et l'environnement de travail.

- Les clés de la créativité, p34

Les idées vraiment originales n'émergent de notre cerveau que si nous faisons l'effort d'inhiber nos réponses immédiates et automatiques. Essentielle à la créativité, cette tâche l'est aussi à l'apprentissage : cette forme d'inhibition permet à l'enfant de résoudre des problèmes sur lesquels il échouait systématiquement avant 7 ans.

- L'Information : l'histoire, la théorie, le déluge - James Gleick, p103

"Sur le long terme, l’Histoire est histoire de l’information prenant conscience d’elle-même".

Sans avoir l'air d'y toucher, il nous montre à l'oeuvre, dans les tambours de brousse ou dans l'alphabet Morse, les idées fondamentales de la théorie de l'information : nature digitale de l'information, redondance et correction d'erreur, compression sans perte, mesure du contenu d'information et optimisation de la transmission.

Ces idées sont accueillies avec faveur dès les années 50 en psychologie et en linguistique. La biologie, après la découverte de l'ADN, adopte le langage de l'information : code génétique, alphabet, copie, erreurs de copie (les mutations), enzymes traducteurs et correcteurs. Pour un penseur comme Dawkins, les êtres vivants ne sont en fait que des machines à conserver et à transmettre l'information contenue dans les gènes. La physique quantique à son tour se réinterprète dans ce langage. Par des analogies suggestives, Gleick rend tout ceci accessible.



 



Brèves et liens


Physique


cosmologie, physique quantique, nanotechnologies

- L'effet zénon vérifié : l'observation fige une particule

Figure 2

L'expérience consiste à exciter ces atomes avec des lasers pour induire un effet de fluorescence. Les photons émis par les atomes qui se désexcitent sont ensuite observés avec une sorte de microscope, ce qui revient à tenter de déterminer les positions de ces atomes. L'observateur constate alors que l’effet Zénon entre en jeu et que l’effet tunnel est d’autant plus inhibé que les lasers sont réglés plus finement pour mesurer précisément les positions des atomes.

Afficher l'image d'origine


- La Terre une des premières planètes habitables ?

Extraterrestre NASA, ESA, and G. Bacon (STScI)

92% des planètes semblables à la Terre - des mondes de taille similaire qui gravitent à une distance de leur étoile compatible avec la présence d'eau liquide en surface - ne se sont pas encore formées.

Depuis le Big Bang, "seuls" 13,8 milliards d'années se sont écoulés. Notre système solaire, âgé de 4,6 milliards d'années, fait donc partie des tous premiers chapitres d'une très longue histoire. "Comparé à toutes les planètes qui se formeront dans l'univers, la Terre est arrivée très tôt".

Voir aussi Futura-Sciences. On n'est peut-être pas les seuls mais parmi les premiers habitants de l'univers, ce dont on avait déjà fait l'hypothèse mais on avait vu aussi qu'il y avait des mondes plus anciens de plusieurs milliards d'années et qui nous ont donc peut-être largement précédés. Il y aurait sans doute dès maintenant 100 millions d’exoplanètes abritant une vie complexe mais l'avenir de la vie pourrait être bien plus long que son passé.

- Une civilisation évoluée à 1480 années lumières ?

Un amas stellaire (image d'illustration)

KIC 8462852, située à 1.480 années-lumière de la Terre, ne brille pas comme elle le devrait. A intervalles irréguliers, son scintillement se réduit de manière brutale, comme si quelque chose passait devant l’étoile et bloquait ses rayons. Quelque chose comme une mégastructure d’origine artificielle qui tournerait autour de KIC 8462852.

Habituellement, la baisse périodique du rayonnement d’une étoile permet de conclure à l’existence d’une planète en orbite autour de celle-ci. Mais dans le cas de KIC 8462852, ces modifications du scintillement sont totalement irrégulières (baisse de luminosité de 20 % pour des périodes pouvant durer de 5 à 80 jours. Des caractéristiques totalement incompatibles avec le passage d’une planète devant l’étoile, phénomène qui produirait un abaissement de luminosité périodique et régulier).

Quelle pourrait être la fonction d’une telle mégastructure si elle était construite par des extraterrestres? Peut-être un immense système de panneaux solaires destinés à fournir ladite civilisation en énergie, imagine Jason Wright. Ce qui signifierait qu’il y a 1480 ans, quand Clovis régnait sur le Royaume des Francs, des aliens construisaient de gigantesques satellites capables de collecter l’énergie lumineuse de leur soleil. Où en seraient-ils aujourd’hui?

Voir aussi Sciences et Avenir et Futura-Sciences. Evidemment, cela pourrait être tout autre chose (un flot de comètes par exemple) mais de quoi faire rêver pour l'instant.

- Un village international sur la Lune ?

Afficher l'image d'origine

"C'est un concept qui prévoit une participation internationale pour faire des missions diverses et variées sur la Lune, peut-être sur sa face cachée". Tous les équipements ne seraient pas forcément au même endroit.

"Il y aura une étape de village robotique. Puis une étape de station habitée. Mais cela nous servira aussi à préparer des expéditions vers des destinations encore plus lointaines".

- Passer par la Lune pour aller sur Mars

Des études antérieures ont suggéré que dans certains cratères de la lune de l'eau pourrait être extraite de la glace et convertie en carburant. En supposant ces technologies au point, un groupe du MIT a calculé qu'un détour vers la lune pour faire le plein permettrait de réduire la masse d'une mission pour Mars de 68%.

La façon la plus efficace pour réduire la masse emportée suppose le lancement d'un équipage avec juste assez de carburant pour atteindre une orbite terrestre. Une usine de production de carburant à la surface de la lune devrait alors envoyer des citernes de carburant dans l'espace sur cette orbite gravitationnelle. Les containers seraient ensuite capturés par la fusée se dirigeant sur Mars.

Par ailleurs, la prochaine mission qui atterrira sur Mars en 2019 devrait pouvoir chercher des traces de vie à 2m sous la surface. Voir aussi Futura-Sciences. Il va y avoir aussi une mission des Émirats arabes unis, aidés par l'Agence spatiale française pour envoyer un satellite en orbite autour de Mars afin d'analyser son atmosphère.

- Le plan de la Nasa en 3 étapes pour atteindre Mars en 2030

Pour atteindre Mars, la Nasa prévoit trois phases. Durant la première, baptisée Earth Reliant, une série de recherches sera menée à bord de la Station spatiale internationale pour tester les technologies nécessaires à ce long voyage. Il s’agit également de mieux en comprendre les effets sur la santé des astronautes et étudier des moyens de les réduire. La Nasa profitera de cette première étape pour standardiser de nouvelles technologies prometteuses, comme l’utilisation d’imprimantes 3D, de dispositifs ISRU (In-Situ Resource Utilization, utilisation des ressources in situ) ou encore de systèmes de communication avancés.

Baptisée Proving Ground, la deuxième phase du programme verra des astronautes quitter l’orbite basse pour des séjours de plusieurs jours entre la Terre et la Lune. Les scientifiques mettront au point le matériel nécessaire permettant aux astronautes d'être complètement indépendants des ressources de la Terre. Il faudra donc imaginer de nouveaux habitats, différents de ceux de l'ISS, ainsi qu'un véritable système de support vie en boucle fermée nettement moins lourd et contraignant que celui de la Station spatiale qui nécessite des ravitaillements tous les trois mois. Dans ce scénario, la mission de capture d’un astéroïde pour l’amener à proximité de la Terre est confortée.

Enfin, la dernière étape, Earth independent, amorcera des programmes à destination de Mars. En clair, la Nasa ne s’interdit pas des missions d’explorations habitées sur les lunes de Mars, Phobos et Deimos. Les systèmes ISRU développé dans la première phase devront être capables d’utiliser les ressources de la Planète rouge pour fabriquer le carburant du retour ainsi que l’eau et l’oxygène. Enfin, les moyens de communication ne devront pas afficher un temps de latence de plus de 20 minutes pour l'envoi d'un message.

- Communiquer par laser dans l'espace plus rapide que les ondes radios

Vue d'artiste de la sonde AIM à proximité de l'astéroïde binaire Didymos. ESA - ScienceOffice.org

"Sur le papier cela fonctionne un peu comme du morse avec des informations encodées dans des flashs plus ou moins brefs. Nous travaillons sur des transmissions à grandes distances jusqu’à 75 millions de kilomètres, soit la moitié de la distance Terre-Soleil. Cela peut sembler beaucoup mais aller sur Mars nécessitera des distances plus grandes encore. La fréquence beaucoup plus élevée de la lumière laser va nous donner une meilleure directivité et une bande passante accrue".

- Un rayon tracteur attire les objets avec des ondes sonores de grande amplitude

The tractor beam

Ce n'est pas la première fois qu'on prétend avoir reproduit le "tractor beam" de Star Trek alors que l'objet attiré faisait moins d'un millimètre mais le niveau de contrôle est ici bien meilleur qu'avant et les chercheurs travaillent sur un modèle capable d'attirer un ballon de football. Les ondes sonores de grande amplitude (40 Khz) générées par 64 haut-parleurs forment un hologramme capable de déplacer les objets ou de les faire léviter.

L'équipe a montré que trois formes différentes de champs de force acoustiques peuvent fonctionner comme rayons tracteurs. Le premier est un champ de force acoustique qui ressemble à une paire de doigts ou des pincettes. Le second est un tourbillon acoustique, les objets se retrouvent bloqués au milieu et le troisième est une sorte de cage qui entoure les objets et les maintient en place.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Un film diélectrique aussi transparent que l'air à la lumière

L'air a un indice de réfraction de 1, tandis que l'eau a un indice de réfraction de 1,33. Ce film en oxyde d'aluminium a un indice de réfraction aussi faible que 1.025 mais est mécaniquement rigide.

"La clé de la performance du film est l'espacement hautement ordonné des pores, ce qui lui donne une structure plus robuste mécaniquement, sans altérer l'indice de réfraction".

- Une lumière pénétrante qui ne se déforme pas

System for measurement of the optical transfer matrices, U(ω), and observation of the principal modes.

- Des mémoires indestructibles à base de skyrmions

Un disque aimanté de cobalt (rouge) placé au sommet d'un film mince de cobalt-palladium (fond violet clair) peut être faite pour conférer sa propre configuration annelé des moments magnétiques (flèches orange) sur le film ci-dessous, la création d'un skyrmion dans le film (flèches violettes ).  Le skyrmion, qui est stable à la température ambiante, peut être utilisable dans les systèmes de mémoire de l'ordinateur.  Image: Dustin Gilbert / NISTLes skyrmions ne sont pas des composants fondamentaux de la matière mais des anneaux formés par les moment magnétiques des atomes et n'avaient été vus jusqu'ici qu'à de très basses températures et sous de puissants champs magnétiques.

Ces objets insolites possèdent une élasticité qui les protège de toute influence extérieure, ce qui signifie que les données qu'ils stockent ne seraiten pas endommagées facilement, même par des champs magnétiques parasites ou des défauts physiques au sein du matériau.



- Impression nanométrique à grande échelle

NanomanufacturingNanoOPS (ou Nanoscale Offset Printing System) est un procédé d'impression en masse à échelle nanométrique entièrement automatisée qui optimise les processus d'assemblage dirigé et de transfert, permettant un haut débit d'impression des nanomatériaux. Le procédé est rapide, extensible et en mesure d'imprimer sur une variété de substrats. L'encre pour ce procédé d'impression peut comprendre des nanoparticules, des nanotubes et des polymères, entre autres.

Fait partie des lauréats R&D.

- Des nanoparticules commandées par smartphone pour changer de couleur

La peinture développée par les chercheurs du Shenzhen Institute of Advanced Technology est composée de nanoparticules qui peuvent être gonflées ou dégonflées par stimulation électrique afin de refléter la lumière visible selon différentes longueurs d’onde. © Shenzhen Institute of Advanced TechnologyLa technologie utilise des microbilles cristallisées qui peuvent être modifiées grâce à un processus électrochimique. Pour faire simple, des nanoparticules sont stimulées grâce à un courant électrique qui leur donne une information : gonfler ou dégonfler pour réfléchir une longueur d’onde différente et ainsi, afficher une couleur différente.

Si l’utilisation d’un courant électrique pour les stimuler ouvre la possibilité pour celui qui le contrôle de choisir la couleur de ses murs, les microbilles peuvent également être stimulées automatiquement par la chaleur. L’équipe du docteur Du Xuemin a imaginé des scénarios qui donnent envie : imaginez un jour de pluie, une longue journée de travail, des heures dans les bouchons pour rentrer chez vous. Là, au lieu de trouver un blanc devenu gris à cause de la lumière extérieure sur vos murs, vous êtes accueillis par un salon devenu pastel, coloré, immédiatement réjouissant.

Le champ des couleurs proposées varie du magenta au bleu profond en passant par le vert et l’équipe affirme que la peinture peut changer de couleur plusieurs fois sans perdre de son éclat.

- Des matériaux auto-assemblés pour l'architecture

 

Climat


climat, énergies, écologie

- Un nouveau cycle de 9 millions d'années

On voit ici plusieurs des cycles de Milankovitch avec les variations périodiques de l’excentricité de l’orbite de la Terre (ex 100.000 ans) ou de l’inclinaison de son axe de rotation par rapport au plan orbital (41.000 ans). © University Corporation for Atmospheric Research

En accord avec les calculs astronomiques, cette durée de 9 Ma correspondrait à un grand cycle d’excentricité de l’orbite terrestre lié à un autre cycle de 2,4 Ma dépendant des interactions entre la Terre et Mars. Une orbite très elliptique sur le long terme favoriserait des contrastes climatiques saisonniers importants comme les moussons et sécheresses intenses, défavorables à la préservation du carbone organique sur Terre.

En revanche, les périodes à orbite plus circulaire pourraient avoir conduit à des climats humides et stables favorisant le développement de la végétation, la productivité marine et la préservation de matière organique.

- La disparition des grands animaux réduit la fertilité des sols

cycle de la matière organique

Partout où l'homme est arrivé les grands animaux ont disparu (ou, pour les baleines, 10 fois moins nombreuses). Du coup les forêts sont devenues plus denses mais en arrêtant de disperser la matière organique et de remonter le phosphore des océans, les sols se sont appauvris.

- La fusion avec des stellarators

Les stellarators sont des Tokamaks améliorés, peut-on dire, mais aussi beaucoup plus complexes. Leur réussite devrait ouvrir la voie à la fusion.

 

- Des OGM pour améliorer les cellules photovoltaïques

Molecular models of the genetically engineered M13 viruses.La convergence Nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives (NBIC) fait référence à un champ scientifique multidisciplinaire qui se situe au carrefour des nanotechnologies (N), des biotechnologies (B), de l'intelligence artificielle (I) et des sciences cognitives (C). Cela fait des années que Joël De Rosnay parle d’une telle convergence. La récente publication d’un article dans Nature Materials montre à quel point il a raison. Il s’agit d’un travail à la frontière de plusieurs domaines :

  • celui des manipulations génétiques conduisant aux organismes génétiquement modifiés (OGM)
  • celui de la théorie quantique de la photosynthèse ;
  • celui de la création de cellules photovoltaïques capables de rivaliser avec les cellules vivantes des plantes lorsqu’elles effectuent la photosynthèse.

Les organismes effectuant la photosynthèse utilisent pour cela des groupements d’atomes que l’on appelle des chromophores. Bombardés par des photons qu’ils absorbent, ils sont le lieu de la formation de quasiparticules neutres, des paquets quantiques d’énergie que l’on appelle des excitons. Ces quanta sautent alors de chromophore en chromophore pour rejoindre un centre réactionnel dans les cellules où leur énergie peut être utilisée pour fabriquer les molécules nécessaires aux fonctions vivantes. Ce processus de transport de l’énergie serait normalement assez peu efficace du fait des mouvements chaotiques et désordonnés des excitons dans toutes les directions s’il n’était assisté par des effets de cohérence quantique.

Tout se passe en quelque sorte comme si les fameuses amplitudes quantiques associées à l’état des particules sondaient les divers chemins possibles pour les excitons pour déterminer lequel permet un transfert d’énergie optimal vers un centre réactionnel.

Pour que cet effet fonctionne, les chromophores doivent être à une distance idéale les uns des autres. En testant des espacements légèrement différents entre les chromophores synthétiques, on arriverait à doubler la vitesse de transfert des excitons, grâce à l’effet boucles d’or quantique responsable de cette augmentation de l’efficacité du transport d’énergie.

- Bientôt des batteries ion-potassium ?

Les caractéristiques des piles.  Image: Oregon State Univ.

"Il est certain que la densité d'énergie d'une batterie ions-potassium ne pourra jamais dépasser celle des batteries lithium-ion mais elles pourront fournir un cycle de vie plus long, une densité de puissance élevée, un coût beaucoup plus faible, et tirer avantage des procédés de fabrication d'anodes en carbone".

Voir aussi Futura-Sciences.

- Vers une batterie lithium-air ?

Une étape clé a été l'ajout d'iodure de lithium, ce qui réduit la résistance. Une seconde différence fondamentale est l'utilisation de l'oxyde de graphène macroporeux pour l'autre électrode.

- Des batteries redox en polymère organique sûres et bon marché

Afficher l'image d'origineDans cette batterie redox à flux les nouvelles matières synthétiques utilisées ressemblent dans leur structure de base à du plexiglas et de la mousse de polystyrène mais des groupes fonctionnels ont été ajoutés permettant au matériau d'accepter ou de donner des électrons. Aucun des acides agressifs ne sont plus nécessaires; les polymères "nagent" plutôt dans une solution aqueuse. "Ainsi, nous sommes en mesure d'utiliser une simple membrane de cellulose à faible coût, évitant les produits toxiques et coûteux. Cette batterie redox à base de polymère est idéalement adaptée au stockage d'énergie des grands parcs éoliens et des centrales photovoltaïques".

- Des micro-supercondensateurs 1000 fois plus puissants

Ils ont ainsi mis au point un matériau d'électrode dont la densité d'énergie surpasse tous les systèmes proposés jusqu'à présent. L'électrode est constituée d'une structure en or extrêmement poreuse, synthétisée par un procédé électrochimique, dans laquelle de l'oxyde de ruthénium a été inséré. Ces matériaux onéreux restent ici utilisables, car la taille des composants est de l'ordre du millimètre carré. Cette électrode a ensuite servi à fabriquer un micro-supercondensateur d'une densité d'énergie de 0,5 J/cm², soit environ 1000 fois celle des micro-supercondensateurs existants, et un résultat très proche des caractéristiques des micro-batteries Li-ion actuelles.

Avec cette nouvelle densité d'énergie, leur longue durée de vie, leur forte puissance et leur tolérance aux écarts de température, ces micro-supercondensateurs pourraient enfin être utilisés sur des microsystèmes embarqués autonomes et intelligents.

On a parlé plus haut de l'arrivée imminente des batteries en mousse.

- Une route solaire avec des cellules dans de la résine

La route solaire, recouverte d'une résine particulière, peut supporter le poids d'un camion ®COLAS-Joachim Bertrand

Le constructeur routier a encapsulé des cellules de silicium poly-cristallin équipant la plupart des panneaux photovoltaïques dans des cadres de résine de 15cm de côté.

Selon l’Ademe, un kilomètre de chaussée Wattway permet de remplir les besoins en éclairage public d’une ville de 5000 habitants. 4 mètres avec 1000 heures d’ensoleillement suffisent pour les besoins d’un ménage (hors chauffage). En ville, la chaussée solaire pourra alimenter les feux de signalisation, les bâtiments voisins, et la recharge des véhicules électriques à l’arrêt par induction.

Le coût de 6€ par Watt semble prohibitif malgré ce que prétend le fabricant...

- Purifier l'eau par osmose inverse avec le soleil

Afficher l'image d'origineLe système appelé osmose inverse photovoltaïque (PVRO) se compose de deux panneaux solaires qui convertissent la lumière du soleil en électricité pour alimenter des pompes qui poussent l'eau à travers des membranes semi-poreuses, principe de filtration de l'osmose inverse. De quoi purifier aussi bien l'eau de pluie recueillie que l'eau saumâtre des puits, produisant environ 1000 L d'eau purifiée par jour pour les 450 résidents.



- Une « douche infinie » qui permet d’économiser 90% d’eau

Capture d’écran 2015-10-04 à 10.15.56

- Récupérer les particules de carbone de l'air pour en faire de l'encre...

C'est un dispositif qui aspire la suie présente dans l’air pour en extraire le noir de carbone qui est ensuite mélangé à de l’alcool et de l’huile d’olive. Il obtient une encre noire.

Cela fait un peu gadget quand même...

- La laitance de saumon (de l'ADN) pour recycler les terres rares

D'impétueux saumons en Alaska. © MICHAEL QUINTON / MINDEN PICTURES / BIOSPHOTO

Les chercheurs japonais proposent l'utilisation de laitance de saumon lyophilisée, une poudre riche en ADN dont les groupements phosphates se lient facilement à de nombreux métaux dont les terres rares. Celle-ci est mélangée à une solution contenant des lanthanides, qui s'y fixent puis sont récupérées par traitement acide et centrifugation. "Cette méthode permet d'extraire 80% des terres rares du milieu, un bon résultat", nous affirme Jean-Claude Bünzli, spécialiste des ces métaux à l'École polytechnique fédérale de Lausanne (Suisse), qui n'a pas participé à l'étude. "Par contre, elle n'offre pas une séparation efficace des éléments entre eux, un point pourtant essentiel si l'on veut pouvoir les réutiliser ensuite dans l'industrie".

On peut se demander effectivement si cela a un réel intérêt dès lors qu'on ne peut pas séparer les différentes terres rares (qui sont des oxydes métalliques) ?

- Se servir des abeilles pour répandre des pesticides

Les bourdons déployés pour pulvériser les cultures avec des pesticidesL'idée consiste à placer un bac de poudre de pesticide biologique à l'intérieur d'une ruche. La poudre contient une substance qui se colle aux pattes des abeilles ainsi qu'une souche de Clonostachys rosea, champignon qui inoffensif pour les insectes mais combat les maladies des cultures et l'attaque des ravageurs.

Un agriculteur biologique, près de Toronto, a utilisé le système pendant cinq ans sur 8,5 acres de fraises et de framboises.

Cela permet d'utiliser beaucoup moins de pesticide et d'en cibler les destinataires.

 

Biologie


évolution, génétique, éthologie, anthropologie, neurologie

- L'ADN forme une sangle de sac à dos pour inhiber un gène

complexe d'extrusion de la boucle de la chromatine
 

Le complexe de protéine qui forme des boucles d'ADN fonctionne comme le curseur en plastique qui est utilisé pour ajuster la longueur des sangles. Un mot-clé spécifique, appelé un «motif» - une chaîne de moins de 20 lettres génétique - provoque la liaison de ce curseur avec l'ADN avec une protéine appelée CTCF qui se trouve à chaque extrémité de la quasi-totalité des boucles.


- Des traces de vie (carbone organique) de 4,1 milliards d'années ?

La vie a peut-être commencé à 300 millions d'années plus tôt que nous le pensionsCe serait 300 millions d'années avant les précédentes traces de vie les plus anciennes mais à confirmer. Plus on recule l'origine de la vie, plus on en fait un processus inévitable (ou hérité du cosmos?).

Notre planète s'est formée il y a environ 4,5 milliards d'années, milieu infernal peu propice à la vie mais du carbone avec une signature biologique semblable au carbone biologique a été découvert inséré dans un cristal formé pendant l'Hadèen, il y a 4,1 milliards d'années.

Voir aussi Sciences et Avenir et Futura-Sciences.

- Des extinctions de masse tous les 26 millions d'années à cause des astéroïdes

terreCe n'est qu'une confirmation mais importante qu'on peut d'ailleurs classer dans la physique, le climat ou la biologie. Depuis l'extinction des dinosaures, il y a 65 millions d'années, deux autres périodes d'impacts et d'extinctions (moins importantes) seraient ainsi à déplorer, il y a 39 et 13 millions d'années.

Ce cycle serait lié au mouvement périodique du soleil et des planètes à travers le plan médian de notre galaxie. Les perturbations gravitationnelles du lointain nuage d'Oort qui entoure le soleil conduirait à des pluies périodiques de comètes dans le système solaire avec un certain nombre frappant la Terre.

Par ailleurs, on a découvert dans une comète venant du nuage d'Oort de l'alcool éthylique (C2H5OH), le plus simple des sucres (le glycolaldéhyde CH2OHCHO) ainsi que de l'éthylène glycol (utilisé comme antigel), du formiate de méthyle, de l'acétaldéhyde (ou éthanal), de la formamide, de l'acide formique, et du formaldéhyde. Voir aussi Sciences et Avenir.

Aaron Satkoski, un scientifique dans le département de géosciences UW-Madison, est titulaire d'un échantillon sciés à partir d'un 3,23 milliards ans échantillon de carotte de roche trouvé en Afrique du Sud.  Les bandes montrent différents types de sédiments tombant à fond de l'océan et de solidification dans la roche.  L'échantillon fournit la première preuve connue pour la photosynthèse oxygénique.  Image: David Tenenbaum / Univ.  de Wisconsin-Madison

- La photosynthèse date de 3,2 millions d'années

Des roches contenant du fer et qui se sont formées au fond de l'océan il y a 3,2 milliards d'années apportent la preuve sans équivoque de la présence d'oxygène. La seule source logique d'oxygène est la photosynthèse par des cyanobactéries.


- La température des dinosaures calculée à partir de leurs coquilles d'oeuf

Un oeuf de titanosaure. Gerald Grellet-Tinner

Les calculs indiquent que les titanosaures avaient une température d’environ 37,7°c tandis que les théropodes eux étaient moins « chauds », avec une température corporelle probablement inférieure à 32,2°c. Les chercheurs ont aussi évalué la température ambiante de l’environnement dans lequel les théropodes sont morts : à l’époque le thermomètre atteignait en moyenne 26,11°c. « Les températures du corps des théropodes étaient plus élevées que les températures environnementales - ce qui suggère qu'ils ne sont pas vraiment des créatures à sang froid, mais plutôt des animaux intermédiaires ».

Voir aussi Futura-Sciences.

- Un poisson saute hors de l'eau quand elle est trop chaude (38°C)

Un rivulus, poisson des mangroves, posé sur la rive pour prendre le frais. University of Guelph

Le minuscule poisson rivulus, qui vit dans les mangroves de la Floride jusqu’au Brésil, se jette hors de l’eau lorsqu’il a trop chaud. A l’heure du réchauffement climatique, les eaux de ces mangroves peuvent en effet atteindre jusqu’à 38° C. Lorsque le petit rivulus est exposé à des températures élevées, il préfère donc s’extraire de son milieu de manière à ce que l’évaporation de l’eau lui permette d’abaisser sensiblement sa température corporelle. L’opération ne dure que quelques secondes mais suffit à assurer sa survie.

- Des fourmis prennent en esclave d'autres fourmis trompés par l'odeur

Fourmis contre autrui en étant leurs esclaves en imitant leur parfumLes fourmis esclavagistes n'ont pas à se battre mais se camouflent sous une odeur familière pour emporter sur leur dos des travailleuses d'une autre espèce jusqu'à leur propre fourmilière pour y travailler à leur place. L'esclavagisme est assez répandu chez les fourmis mais pas ans violence comme ici.

Voir aussi une vidéo de la propagation d'une information par les antennes chez les fourmis.

- Pour échapper à son prédateur un petit gecko lui laisse sa peau

jbars:lizard…This is a fish-scale gecko, Geckolepis sp., from Madagascar. These geckos have unusually fragile scales which easily come off in the hand, such that it is almost impossible to catch one without scale loss, as pictured. As you might imagine, this is an extremely effective escape mechanism - especially from diffident herpetologists. Fortunately for the gecko, they have also evolved particularly fast scale regeneration, and unlike most lizards, the regenerated scales are practically indistinguishable from the original ones. So while the overenthusiastic herpetologist may feel pangs of guilt for denuding the gecko of its scales, the consequences are not so bad as they could be.

Sa peau faite de grandes écailles se désagrège facilement, ce qui lui permet d'échapper aux mâchoires de ses prédateurs.

- Le Coati aussi câlin qu'un chat

Le coati est un animal qui s'apprivoise très bien. ©Capture d'écran de Youtube / Nicolle von Eberkopf

Tout comme le raton-laveur à qui il ressemble un peu, le coati est naturellement peu farouche envers l'homme et donc aisément apprivoisable. Omnivore, il dispose de longues griffes non rétractiles qui lui permettent de creuser le sol à la recherche d'insectes. Elles sont également d'une grande aide pour grimper aux arbres, l'une de ses activités favorites.

- Une lionne épargne un bébé gnou puis le défend contre une autre lionne

- Les chats sensibles à nos expressions faciales

Les chats sont capables de reconnaître les expressions faciales humaines. © Richard B. Levine/NEWSCOM/SIPA

Ils ont observé les comportements des félins en fonction de deux expressions adoptées par leur maître : un sourire ou une moue. Le résultat est bluffant. Lorsque l'humain adopte une attitude joyeuse, le chat va avoir en majorité des comportements positifs. Il va ronronner, se frotter sur les jambes de son propriétaire et chercher à se coucher sur ses genoux s'il en a la possibilité. Il est également bien plus présent. Dans le cas inverse, quand le maître adopte une expression faciale plus renfrognée, le chat va être peu présent et va moins démontrer son affection. La lecture des expressions du visage par les chats se fait indépendamment de l'expérimentateur. En effet, lorsqu'ils ont été confrontés au visage d'un inconnu, ils ont eu les mêmes réactions que quand la personne présente était leur maître.

- Koko a deux petits chatons

Koko a adopté, entre autres, Mister Gray. © kokoflix / YouTube

- Les singes hurleurs qui crient le plus fort ont de plus petites testicules

Les singes hurleurs ont à choisir entre de grosses boules et grands braille

Les capacités vocales impressionnantes de ces primates -on peut les entendre jusqu'à un kilomètre- s'expliquent par de longues cordes vocales et un os hyoïde uniquement adapté pour permettre une forte résonance des sons. Toutefois, les singes hurleurs qui ont des "cris" les plus exceptionnels, très graves, ont aussi des testicules de plus petite taille que ceux dont "la voix" est moins puissante, ont constaté ces scientifiques. "Nous avons de solides indications que les espèces de singes hurleurs qui développent de plus grands organes vocaux produisent moins de sperme", indique Jacob Dunn de l'Université de Cambridge, un des principaux auteurs de ces travaux. "Il s'agit du premier indice montrant que chez toutes les espèces il existe un compromis entre les capacités vocales et la production de sperme", souligne le chercheur.

Cette découverte chez les singes hurleurs conforte encore l'idée initialement avancée par Charles Darwin sur les effets de la sélection sexuelle. Selon la théorie de l'évolution, les mâles de différentes espèces sont souvent confrontés à des compromis entre des attributs physiques utiles pour la séduction et ceux qui optimisent les chances de fertilisation.

Voir aussi Sciences et Avenir. Par ailleurs, les singes hurleurs sont de retour dans la forêt de Rio.

- Un des ancêtres des grands singes (dont l'homme) était tout petit

Découverte de fossiles pourrait être le dernier ancêtre commun à tous les grands singesCet ancêtre aurait vécu il y a environ 14 millions d'années, lorsque les gibbons se sont séparés de la lignée des futurs grands singes.

Un humanoïde plus ancien, le proconsul, a vécu en Afrique de l'Est il y a environ 23 millions d'années et avait une masse corporelle de 50 kilogrammes - environ la même qu'un chimpanzé - et n'était pas beaucoup plus petit qu'un humain.

On pensait donc que le Proconsul était typique des premiers hominidés, de sorte que le consensus était que les grands singes d'aujourd'hui avaient évolué à partir de singes de grande taille.

Sauf que Pliobates ne pèse que 5kg bien qu'il partage plusieurs caractéristiques de son poignet avec les hominoïdes actuels alors que le poignet du Proconsul est plus primitif.

De quoi compliquer notre arbre généalogique (rien n'est aussi simple qu'il apparaît à première vue) et remettre en cause que notre ancêtre commun était forcément un grand singe.

- Dans les biofilms, les bactéries communiquent comme les neurones

Biofilms produce synchronized oscillations in membrane potential.Quand un biofilm composé de centaines de milliers de bactéries, Bacillus subtilis, atteint une certaine taille, le bord externe du biofilm, ayant un accès illimité aux nutriments, cesse périodiquement de croître pour permettre aux nutriments - notamment le glutamate - de circuler jusqu'au centre du biofilm. De cette façon, les bactéries du centre de la colonie sont maintenues en vie, pouvant survivre aux attaques de produits chimiques ou d'antibiotiques.

"Tout comme les neurones dans notre cerveau, nous avons constaté que les bactéries utilisent les canaux ioniques pour communiquer les unes avec les autres par des signaux électriques. Du coup, la communauté des bactéries dans les biofilms semble fonctionner un peu comme un cerveau microbien".

Le mécanisme spécifique par lequel les bactéries communiquent entre elles est étonnamment similaire à un processus du cerveau humain connu sous le nom de "dépression corticale envahissante" qui pourrait être impliqué dans la migraine.

"Ce qui est intéressant est que aussi bien les migraines que la signalisation électrique chez les bactéries sont déclenchés par le stress métabolique".

- Le glutamate fournit de l'énergie au cerveau

Afficher l'image d'origineLe glutamate est un acide aminé aux fonctions très diverses: dans le pancréas, il module l'activité des cellules ?-pancréatiques, responsables de la production d'insuline, alors que dans le cerveau, c'est en tant que neurotransmetteur excitateur qu'il est connu.

Contrairement aux autres organes, le cerveau ne peut pas puiser son énergie des lipides, une ressource énergétique pourtant présente en abondance dans le corps. La barrière hématoencéphalique, qui le protège des agents pathogènes et des toxines circulant dans le sang, limite en effet leur passage. De plus, si la plupart des organes du corps humains ont la possibilité de stocker du glucose en augmentant leur masse, le cerveau, prisonnier des os crâniens, ne peut jouer sur ces variations de volume. Incapable de stocker son alimentation, il dépend en temps réel du sucre fourni par le reste du corps. Cette distribution d'énergie est gérée par le foie.

Les chercheurs ont analysé le rôle de l'enzyme glutamate déshydrogénase dans l'encéphale. Sous forme mutante, cette enzyme, codée par le gène Glud1, est en effet responsable d'un syndrome d'hyperinsulinémie congénitale, une maladie très sévère affectant à la fois le pancréas, en perturbant la fabrication d'insuline, le foie et le cerveau. Les individus touchés par ce syndrome souffrent alors d'un retard mental et ont un risque élevé d'épilepsie. "Nous avons supprimé le gène Glud1 dans le cerveau de souris. En l'absence du glutamate déshydrogénase, nous avons observé que le cerveau n'était plus capable de transformer le glutamate en énergie, bien que l'acide aminé soit présent dans le cerveau".

Dépourvu de l'énergie fournie par le glutamate cérébral, le cerveau envoie des signaux au foie afin de réquisitionner une part plus importante de glucose et ce, au détriment du reste du corps. C'est pourquoi les souris transgéniques présentaient également un déficit de croissance et une atrophie musculaire. "Cela montre bien à quel point le cerveau travaille en flux tendu et que chaque pourcent de ressource énergétique est indispensable à son bon fonctionnement", souligne le professeur Pierre Maechler. "Si une partie de cette énergie disparaît, le cerveau se sert en premier et tout l'organisme en pâtit. Le foie doit alors refaire du glucose en piochant dans les protéines musculaires, ce qui entraîne une fonte de la musculature. Savoir que le cerveau utilise du glutamate comme ressource énergétique nous permet désormais de réfléchir à d'autres manières de pallier un éventuel déficit".

Les scientifiques suspectent aussi une corrélation entre le gène Glud1 et certaines maladies neurodéveloppementales, en particulier l'épilepsie et la schizophrénie.

- Les boucles de rétroaction des corps pédonculés des abeilles indispensables aux apprentissages complexes

Des boucles de rétrocontrôle existent au niveau de ces structures, établies par des neurones qui libèrent une substance inhibitrice appelée GABA (Acide γ-aminobutyrique). Les chercheurs ont montré que l’inhibition pharmacologique de ces boucles empêche l’apprentissage des discriminations non-linéaires. Ainsi, si les corps pédonculés sont nécessaires pour des taches cognitives complexes, c’est parce que la présence de ces boucles de rétrocontrôle permet d’inhiber les réponses inappropriées à des stimuli ou situations incorrectes et ainsi corriger la performance cognitive des abeilles. Ces travaux apportent donc une lumière sur les réseaux neuronaux minimaux nécessaires pour la résolution de problèmes complexes et ouvrent des perspectives intéressantes pour des travaux d’intelligence artificielle et robotique.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Simulation virtuelle d’un cortex de rat

La première simulation virtuelle d’un cortex de rat. © EPFL

Nous parlons là de la simulation de 0,3 mm3 de tissu cérébral mais c’est déjà un exploit. Cet échantillon contient à lui seul 31 000 neurones, 8 millions de connexions formant 40 millions de synapses, parfaitement virtuels. Le tout fonctionnel comme un vrai ! Le modèle est désormais à disposition sur un portail Web public afin que les chercheurs du monde puissent l’utiliser.

Les statistiques de connectivité du modèle simulé et les mesures expérimentales faites sur les tissus biologiques concordent.

"C’est un moment historique, la première fois qu’un circuit cérébral complet est reconstruit virtuellement. Nous pouvons l’utiliser pour faire de nombreuses prédictions, et surtout les données sont désormais en libre accès et disponibles pour tous".

Ce n’est pourtant qu’un début. Le modèle, imparfait, ne prend pas encore en compte les cellules gliales, aussi nombreuses que les neurones et nécessaires à leur métabolisme. Ni la plasticité, c’est-à-dire la capacité des neurones et de leurs connexions à être modifiés dans le temps.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Une carte 3D du cerveau d'un singe

Alessandra Angelucci (right), a University of Utah professor of ophthalmology and visual science, and University of Utah computer science professor Valerio Pascucci stand in front of a computer model of a cluster of neurons scanned from a primate's brain. They have developed software that maps out a monkey’s brain and more easily creates a 3-D model, providing a more complete picture of how the brain is wired. This method of visualizing the brain could help medical researchers better understand what happens to the human brain after it is affected by conditions such as autism, depression, anxiety or retinal degeneration.

- Le centre de l'attention dans le noyau réticulé thalamique

Afficher l'image d'originePremière observation clé : quand la souris doit ignorer la lumière pour se concentrer sur le son, les neurones du NRT qui contrôlent la vision sont plus actifs, réduisant le signal visuel. Et à l’inverse, quand la souris doit ignorer le son, les neurones du NRT contrôlant l’ouië deviennent plus actifs à leur tour. Le noyau réticulé thalamique est donc bien le centre commutateur, le tableau de bord qui permet de réguler notre attention en fonction des besoins, du contexte.

Deuxième observation : en jouant, à l’aide de l’optogénétique à "allumer" ou "éteindre" les zones cérébrales tour à tour, il apparaît que le mécanisme se déroule ainsi. Le cortex préfrontal donne l’ordre au NRT de sélectionner l’information sur laquelle se focaliser. Puis le NRT contrôle l’attention en activant telle ou telle population de neurones.

"Une des révélations principales de cet article est que l’anticipation d’une tâche à venir perturbe la performance de celle en cours".


- Les réseaux du cerveau marcheraient comme les vols d'oiseaux ?

Conceptual schematic.

"Nos résultats suggèrent que le cerveau humain ressemble à une volée d'oiseaux. Le groupe arrive à un consensus sur la direction à prendre et sous quel vol en formation, simplement en fonction de la proximité des oiseaux les uns avec les autres. Des oiseaux à des positions clefs peuvent conduire à des changements de direction du troupeau, être des leaders dans ce qu'on appelle un système multi-agents. De même, certaines régions de votre cerveau sont prédisposés à contrôler vos pensées en fonction de leur place dans le réseau par rapport aux autres régions".

"Nous croyons que le cerveau humain répond à des stimuli internes et externes selon des principes analogues à ceux des réseaux dynamiques à grande échelle, tels que les systèmes électriques et les réseaux de robots. Quelques endroits soigneusement sélectionnés sont localisées de façon à optimiser le pilotage de fonctions complexes".

- Mémoire: une remise en cause de l'hypothèse de la consolidation/reconsolidation

Prises toutes ensembles, ces données confirment que des traitements variés peuvent induire des amnésies délai-dépendantes. Cependant, elles montrent que dans toutes les conditions étudiées, ces amnésies ne correspondent pas à une perte du souvenir mais à une incapacité à restituer l'information initiale. Elles montrent également que si le traitement amnésiant peut jouer le rôle d'indice de rappel, c'est que l'information portée par le traitement et qui n'a rien à voir avec l'apprentissage initial, a été intégrée au souvenir. C'est son absence, lors du test de rétention, qui empêche son rappel correct. Les auteurs soulignent que cette étude montre que la caractéristique principale d'un souvenir actif, lors de sa formation, ou de sa réactivation, n'est pas sa fragilité, mais sa malléabilité, c'est à dire sa capacité à intégrer des informations présentes si elles sont importantes. Si l'information est pertinente, le souvenir est actualisé mais si elle ne l'est pas, l'intégration de cette information peut perturber le rappel du souvenir.

- Les recherches de l'armée américaine sur la mémoire

lawrence-memory-brain-implantSur une poignée de cobayes volontaires, la DARPA a implanté des systèmes électroniques. Ces dispositifs sont placés dans des zones très précises du cerveau : celles de la mémoire déclarative et de la mémoire spatiale.

Ainsi, les implants peuvent détecter les instants précis où le patient apprend, retient, se trompe… Et plus que simples enregistreurs, ils peuvent aussi envoyer une petite décharge électrique au moment où le cerveau est prêt à se souvenir. Pour Justin Sanchez, responsable du projet à la DARPA : « les résultats préliminaires montrent qu’il est possible de capturer et d’interpréter les signaux-clés, ou le « code neural » provenant du cerveau humain et d’améliorer le souvenir en envoyant une stimulation électrique au cerveau

À terme, l’agence de défense américaine espère pouvoir améliorer la vie des patients souffrant de troubles de la mémoire dus à un traumatisme ou une pathologie. Mais avec le lancement du programme RAM Replay, l’agence voudrait utiliser ces technologies pour améliorer et accélérer les processus d’apprentissage, notamment les tâches physiques.

- Un implant cérébral pour bouger un curseur par la pensée

Cet implant cérébral implanté dans la partie du cerveau qui commande les mains permet à ces paralysés de commander un curseur par la pensée avec une facilité inconnue avant.

- La taille du cerveau n'est pas corrélée à l'intelligence

Les hommes, bien que présentant généralement un plus gros cerveau que les femmes, n'ont pas démontré de capacités cognitives plus avancées que celles-ci. © Creative CommonsL'intelligence de l'homme est moins liée à la taille de son cerveau qu'à la façon dont celui-ci est structuré. Les scientifiques ont jusqu'ici "surestimé" le lien supposé entre la taille du cerveau et les performance intellectuelles de l'être humain.

Beaucoup plus décisif sur le niveau d'intelligence apparaît en revanche "l'agencement du cortex, du mésencéphale - ou cerveau moyen - et du cervelet ainsi que la bonne connexion de la matière blanche et de la matière grise, beaucoup plus importante que la taille de la masse cérébrale elle-même".

Les hommes, bien que présentant généralement un plus gros cerveau que les femmes, n'ont pas démontré de capacités cognitives plus avancées que celles-ci. Des participants à l'étude dotés d'un cerveau anormalement gros ont par ailleurs obtenu des résultats inférieurs à la moyenne aux tests d'intelligence.

L'importance de la structure du cerveau, ajoute-il, est également illustrée par le cas de certains animaux dotés d'un maxi cerveau, sans être connus pour être de grands "intellos", à l'exemple du cachalot et son encéphale de neuf kilos.

Voir aussi Futura-Sciences. Cela n'empêche pas qu'il y a statistiquement un lien entre la taille du cerveau et l'intelligence, comme on le voit notamment dans le développement de notre espèce mais d'autres caractéristiques comme la myéline ou la qualité des neurones sont aussi importants et on avait vu qu'à l'adolescence, le cerveau diminue par élimination (apprendre, c'est éliminer).

- Des anti-douleurs réduisent l'empathie ?

- La main a bien évoluée pour donner des coups de poing

Human hands built the Taj Mahal and adorned the ceiling of the Sistine Chapel with glorious art - but they also evolved for fighting, according to a new theory.

Les êtres humains ont les paumes et les doigts plus courts et plus forts, les pouces plus souples que ceux des singes, évolution qui ne serait pas due seulement à la dextérité manuelle mais pour frapper avec ses poings.

Le poing serré est censé protéger les os métacarpiens de la paume en transférant une partie de l'impact à travers le pouce au poignet.

"L'idée que le comportement agressif puisse avoir joué un rôle dans l'évolution de la main humaine reste controversé".

L'étude est contestée par certains mais il est incroyable qu'on veuille minimiser le rôle de la violence dans l'évolution. On en viendrait à se persuader qu'on ne s'est jamais bagarré à coup de poings ! L'idéologie reste pesante, tout comme on refuse l'hypothèse qu'on aurait pu exterminer des Néandertals alors que chaque vague de population ne s'est pas privée d'exterminer leurs prédécesseurs (certes pas complètement), fussent-ils sapiens.

- Les chasseurs-cueilleurs dorment moins de 7 heures

large Image

Les habitants de ces peuples dorment un peu moins de 6,5 heures par nuit en moyenne. En comparaison, le temps de sommeil est généralement de sept à huit heures dans les sociétés industrielles.

Ces peuples allaient dormir un peu plus de trois heures après le coucher du soleil. Le soir, ils s’occupaient de préparer le repas, de manger et de prévoir la journée du lendemain. Ils se réveillaient avant le lever du soleil.

Pour eux, le temps de sommeil est corrélé à la température : ils dorment une heure de plus l’hiver que l’été. « Dans les conditions naturelles, les humains dorment plus quand la température baisse ».

Cela évoque un rapport entre sommeil et hibernation ? En tout cas, l'insomnie ne touchant pas ces populations on peut penser qu'on dort trop mais aussi que baisser la température pourrait permettre de mieux dormir.

- La domestication du chien en Asie, il y a 15 000 ans ?

Première domestication des chiens a eu lieu en Asie, pas l'Europe

L'étude s'est faite notamment sur les "chiens de village" vivant avec les hommes, entre Mongolie et Népal, tout en restant indépendants mais ce qui m'étonne le plus, c'est la date bien trop proche. On parlait de plus de 30 000 ans avant. Il est probable cependant qu'il y a eu plusieurs domestications, celle-ci ayant été la plus réussie ?

Voir aussi Sciences et Avenir.

- Les agriculteurs du Moyen-Orient se sont métissés avec les Africains

Femme et enfant Ari, l&#039;ethnie actuelle la plus proche de l&#039;homme de MotaLa description du génome complet d’un Éthiopien vieux de 4 500 ans suggère pourtant que les Africains vivant aujourd’hui tiennent une part importante de leur hérédité (jusqu’à 7 %) d’ancêtres ayant pratiqué l’agriculture au Moyen-Orient.

4% à 7% de leur génome a une source eurasiatique, et pas seulement dans la Corne de l’Afrique. C’est aussi le cas pour les Yoruba (7 %) à l’ouest du fleuve Niger et pour les pygmées Mbuti (6%), souvent considérés comme des populations africaines de référence, c’est-à-dire peu métissées. Cité par Science, le généticien des populations David Reich (Harvard) se dit frappé par l’ampleur de ces mélanges. « On soupçonne depuis longtemps une vaste migration depuis la Mésopotamie vers l’Afrique du Nord, dit-il. Mais une telle migration, visible dans chaque population qu’ils ont étudiée en Afrique – y compris les pygmées et les Khoisan [Afrique australe] ? C’est surprenant et nouveau. »

L’équipe d’Andrea Manica montre ainsi que le génome des Yorubas et des Mbutis comprend entre 0,2% et 0,7% de séquences néandertaliennes. « Cela signifie que la part de Néandertal chez les Européens est un peu plus haute qu’on ne le pensait »

Voir aussi Samedi-sciences.

« Selon une estimation approximative, le nombre de personnes qui sont arrivées du Moyen-Orient (Croissant fertile et Anatolie) pouvait représenter jusqu’à 30% de la population qui se trouvait alors en Afrique de l’est, Cette estimation est plausible parce que certaines populations actuelles d’Éthiopie (Afar, Amhara) ont jusqu’à 45% de gènes provenant de l’ouest de l’Eurasie. »

A noter que, selon Eric H. Cline, il y aurait eu une conjonction de catastrophes (climatiques, géopolitiques, économiques) en "1177 avant J.-C., le jour où la civilisation s'est effondrée", ce qui correspond à l'Âge du fer et aux invasion des Doriens ou des Peuples de la mer.

- Un test épigénétique détermine à 67% si on est homosexuel

Afficher l'image d'origine

Pour chaque grossesse masculine, il y a 33% plus de chance d'être homosexuel, même si personne ne sait pourquoi. La chance global est encore faible, cependant, passant d'environ 2% à 6% seulement pour un troisième fils.

Ils ont trouvé cinq sites (trois dans les régions de "l'ADN poubelle") dont le rôle est assez clair, et deux dans des gènes dont les rôles sont relativement bien établis.

L'un de ces gènes est impliqué dans la production de molécules CMH II, importantes pour un système immunitaire sain, mais pouvant également affecter l'attraction sexuelle.

L'autre gène impliqué produit une protéine qui affecte la fonction des neurones. "Cela pourrait affecter la façon dont les circuits neuronaux sont modelés, et influencer le comportement".

Cette étude, faite par un homosexuel, a été très critiquée (voir aussi Sciences et Avenir.).

- Le "souffle du diable" la "drogue des voleurs"

Afficher l'image d'origine

La drogue en cause est une poudre surnommée "souffle du diable" (ou encore "souffle du dragon") et qui agit par simple inhalation de quelques secondes. Les victimes témoignent s'être sentie dans un "état second". En effet, cette drogue provoquerait effacement de la mémoire - un peu à l'image du GHB - et, surtout, suspension du libre arbitre. Et quelques dixièmes de milligrammes suffiraient.

Le "souffle du diable" est un mélange de deux substances bien connues. La scopolamine et l'atropine. La première est particulièrement abondante dans la datura. Quant à l'atropine, elle est issue de la plante belladone (Atropa belladona).

La scopolamine et l'atropine empêchent l'acétylcholine de se lier à ces récepteurs et bloque le système cholinergique au niveau cérébral. Or il suffit de très peu de scopolamine pour se lier aux récepteurs muscariniques : de l'ordre du dixième de milligramme ! C'est pourquoi l'inhaler quelques secondes suffit pour en ressentir les effets.

Ingurgiter ces deux substances n'empêche toutefois pas de conserver des fonctions motrices. Autrement dit, l'usager est comme "zombifié".

- Moins croire en Dieu avec la stimulation magnétique…

Cette étude s'est intéressée à une zone particulière du cortex préfrontal impliquée dans l'identification des menaces et l'élaboration des réponses à y apporter. De précédents travaux ont notamment montré que, face à l'évocation de la mort, menace puissante s'il en est, mais aussi face à l'isolement ou au sentiment de ne pas comprendre la situation, cette région du cerveau s'activait et était associée à un réflexe de repli sur son groupe social ou ethnique ou bien à un désir de punition de ceux qui violent la norme.

Les chercheurs se sont aperçus que les participants ayant subi une désactivation de la partie de leur cortex préfrontal qui gère les dissonances cognitives, avaient fait preuve de nettement moins d'hostilité envers l'immigré qui critiquait les Etats-Unis et l'avaient jugé plus sympathique (+ 28,5 %) que les membres du groupe au cerveau "indemne". Et que, face à l'idée de leur propre mort, les premiers avaient manifesté bien moins de conviction religieuse (- 32,8 %) que les seconds...

Pour les auteurs de l'étude, c'est la confirmation que cette zone particulière joue un rôle important dans la détection et la gestion des conflits, notamment par le réconfort que procure la religion ou le repli identitaire lorsque nous sommes mis en présence d'une menace ou d'une opinion qui nous bouscule, notre système de pensée et nous.

On peut penser que c'est n'importe quoi mais il est certain que notre cerveau produit des états mystiques, accessibles aussi avec les drogues, et qu'il y a une fonction des religions, crédulité qui soude un groupe et donne sens à l'existence sous le regard de l'Autre.
 

Santé


traitements, nutrition, hygiène

- Il suffirait d'injecter des cellules souches dans les ovaires pour les régénérer

Afficher l'image d'origine

Le traitement, testé sur des souris, est destiné aux femmes ayant subi une chimiothérapie ayant endommagé leurs ovaires. Cela doit être confirmé car l'étonnant, c'est qu'il suffise d'injecter des cellules souches de la moelle osseuse dans les ovaires pour les régénérer.

- Le mois de naissance influence les maladies de la vieillesse

Afficher l'image d'origineCeux qui sont nés dans les trois mois de Décembre à Février avaient un risque 7% inférieur de développer une démence que ceux nés en Juin à Août.

Le mois de naissance serait, en effet, un marqueur des conditions environnementales telles que la météo et la nutrition.

Ainsi, les bébés nés en été sont plus jeunes quand ils font face aux infections respiratoires lors de leur premier hiver et dans le passé, les bébés nés au printemps et en été, auraient été en fin de gestation lorsque fruits et légumes frais de la récolte d'automne étaient épuisés. La pollution par les feux de bois ou de charbon pourrait aussi avoir joué un rôle.

D'autres études montrent que ces facteurs peuvent avoir des effets permanents sur le métabolisme et le système immunitaire, ce qui augmente le risque de maladies telles que le diabète, l'obésité et l'hypertension artérielle. Tout cela met en évidence l'importance des premiers mois de la vie : une mauvaise alimentation à ce moment peut influer directement sur le développement du cerveau à un moment critique et les infections précoces - par exemple, le premier hiver d'un bébé - pourraient provoquer des changements épigénétiques qui affectent le métabolisme et l'inflammation tout au long de la vie. De quoi augmenter le risque de maladies chroniques comme l'obésité et l'hypertension artérielle, qui sont connus pour augmenter le risque de démence.

De plus, les bébés nés en automne seraient plus grands et en meilleure santé. Apparemment, ce serait le mois de juin le plus toxique et le mois de décembre le plus favorable ! Ceci dit, une étude sur des insectes montre que les individus ne sont pas du tout égaux face au vieillissement.

- Supprimer 200 gènes allongerait la vie de 60%

C'est toujours le mécanisme de restriction calorique qui allonge la vie en réduisant le métabolisme.

- Un yaourt au petit-lait fait maigrir

La collation de yogourt enrichi en protéines de petit-lait qui a été servie aux participants contenait 57 calories, mais elle a réduit de presque 200 calories la prise alimentaire lors du repas subséquent.

"Il semble que les protéines de lactosérum ne réduisent pas l'appétit, mais qu'elles favorisent une atteinte plus rapide de la satiété".

- Boire et fumer accélère le vieillissement

Ce n'est pas vraiment une nouveauté mais ce serait notamment parce que cela affecte la méthylation de l'ADN (l'épigénétique), jusqu'à pouvoir calculer la consommation à partir de ces défauts.

- Un médicament contre l'asthme qui régénère le cerveau des vieux rats

Afficher l'image d'origineC'est, comme toujours, à confirmer mais semble très encourageant, ciblant l'inflammation du cerveau et restaurant la formation de nouveaux neurones (ce qui va être testé dans le Parkinson), encore une fois avec un médicament déjà existant (le montélukast, ou Singulair®, contre l'asthme), l'application de traitements existant à d'autres pathologies étant, comme on l'a déjà vu, une forte tendance de la recherche pharmaceutique actuelle, notamment parce que cela réduit le temps de tests avant la commercialisation.

Après 6 semaines de traitement, les vieux rats retrouvaient les capacités d'apprentissage des jeunes avec une inflammation réduite de 80% et un renforcement de la barrière hématoencéphalique, sans aucun effet notable chez les jeunes.

Il semble que le cannabis, au moins à petites doses, aurait les mêmes propriétés anti-inflammatoires et de régénération des neurones.

- Test de l'effet anti-vieillissement de la rapamycine sur des chiens

La rapamycine fait partie (avec la metformine et le resvératrol) des médicaments susceptibles de rallonger la vie. On va en tester les effets sur des chiens (il y a des risques d'augmentation du sucre dans le sang et d'affaiblissement du système immunitaire puisque la rapamycine est utilisée contre le rejet d'organes).

- Des neurones âgés obtenus à partir de cellules âgées de la peau

L'intérêt est de pouvoir mieux étudier le dégénérescence neuronale. Il y aurait notamment une diminution d'une protéine, RanBP17, et un affaiblissement de la membrane du noyau qui provoquerait une mauvaise dispersion des protéines.

- Des mycoses à l’origine de l'Alzheimer ?

Différents types de champignons (en vert des anticorps antifongiques) ont été détectés dans le cerveau de patients atteints de la maladie d'Alzheimer. © Diana Pisa / Scientific Reports

Ça fait un peu gag tant on trouve chaque mois de nouvelles causes à l'Alzheimer, preuve qu'on est toujours dans le brouillard, mais on trouvera un jour...

Les champignons pourraient expliquer pourquoi la maladie progresse lentement et pourquoi les patients présentent des inflammations chroniques et une activation de leur système immunitaire. Mais ils n'excluent pas non plus que les malades d'Alzheimer puissent, pour diverses raisons (modifications dans leur hygiène ou leur alimentation, système immunitaire moins performant), être plus sensibles aux mycoses.

C'est difficile à croire mais on pourrait détecter entre 18 et 30 ans le risque de développer un Alzheimer à la façon dont on se repère dans la réalité virtuelle !

- Un médicament pas cher aide les patients Alzheimer

Donepezil

Le donepezil aiderait les patients à garder un minimum d'autonomie même si son effet est considéré comme faible. Ce qui est intéressant, c'est que ce médicament augmente les niveaux acétylcholine, confirmant l'effet délétère des médicament anticholinergiques comme les benzodiazépines.

- Un médicament (très cher) contre le Parkinson ?

Afficher l'image d'origineLe médicament, appelé nilotinib (Tasigna®), fonctionne en augmentant notre propre "système d'élimination des déchets" du cerveau pour évacuer les protéines qui s'accumulent dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. On pense que ce sont ces protéines qui déclenchent la mort des neurones à dopamine.

Le nilotinib est déjà commercialisé pour traiter le cancer - il bloque une protéine qui entraîne la leucémie myéloïde chronique. Il bloque également une autre protéine qui interfère avec les lysosomes - structures cellulaires qui détruisent les protéines nocives. Le nilotinib pourrait aider les lysosomes à éliminer les protéines associées à la maladie de Parkinson.

Voir aussi Sciences et Avenir. C'est à confirmer mais l'intérêt semble de traiter la cause elle-même, identique à celle de l'Alzheimer, confirmant l'importance du système de nettoyage du cerveau actif surtout la nuit. L'efficacité semble étonnante, redonnant vie à des patients aux derniers stades mais qui rechutent dès qu'ils arrêtent le médicament (la cause première serait donc ailleurs), or son prix est prohibitif...

- Des électrodes pour soigner dépression, TOC, etc.

Il faut d'abord percer deux trous dans le crâne du patient et enfoncer des électrodes de 42 centimètres de long de sept centimètres dans la matière grise du cerveau. Dans une deuxième intervention chirurgicale, généralement quelques jours plus tard, il implante sous la peau dans la poitrine ou l'abdomen, un dispositif intégrant une batterie et un générateur d'impulsions avec un fil qui va jusqu'au crâne pour connecter les électrodes. Lorsqu'il est activé, l'appareil émet un courant électrique qui stimule les fibres nerveuses transportant des informations de zones cérébrales primitives associées à la motivation jusqu'au lobe frontal. Dans 50 pour cent des cas, un miracle se produit: les obsessions et les compulsions s'estompent puis disparaissent.

Le problème, c'est que l'effet placebo (sans connexion des électrodes) était presque aussi efficace... Cela reste malgré tout une piste sérieuse pour les troubles mentaux résistant aux traitements.

- La stimulation cérébrale contre les paralysies post-AVC

Un assistant robotique de stimulation magnétique transcrânienne à Strasbourg (Image d'illustration). ©FREDERICK FLORIN / AFP

La stimulation magnétique transcrânienne (SMT), une technique non invasive consistant à générer un bref champ magnétique qui atteint le cortex cérébral constituerait un traitement qui s'attaque à la source du problème (le cerveau endommagé) plutôt qu'à la rééducation du ou des membres concernés par l'hémiplégie. Fait notable, les bons résultats obtenus l'ont été en ciblant une zone du cerveau du côté non atteint par l'attaque cérébrale, partant du principe qu'en cas d'hémiplégie, c'est la partie saine du cerveau qui tente de reprendre le contrôle lors de la rééducation : la partie qui doit justement être stimulée.

- La migraine causée par des peptides

Ces peptides, VIP et PACAP, augmentent l'activité des neurones et dilatent aussi les vaisseaux sanguin mais cet effet a été considéré à tort comme à l'origine des migraines.

- L'ingestion de cannabis par des petits enfants peut être très dangereux

La hausse des intoxications pédiatriques coïncide avec celle de la consommation de cannabis dans la population générale. © Sojka Libor/AP/SIPA

247 enfants de moins de 10 ans ont été hospitalisés en 2014 en France suite à une intoxication accidentelle au cannabis, soit une augmentation de plus de 60 % comparé à 2013 (151 cas).

"Ces intoxications touchent principalement les enfants de moins de 2 ans. Elles font le plus souvent suite à l’ingestion accidentelle de cannabis dans l’environnement familial", précise l'Agence. Or les conséquences - souvent sous-estimées - peuvent être graves et nécessiter une hospitalisation : une somnolence avec des phases d'agitation, des vomissements, des tremblements, des convulsions, une détresse respiratoire, voire un coma.

Un curieux assemblage de cannabis et héroïne, le Nyaope, fait des ravages en Afrique du sud.

- La schizophrénie liée à une hyperactivité immunitaire ?

Ce n'est pas forcément la cause de la maladie mais on observerait une hyperactivité de la microglie du cerveau chez les schizophrènes qui pourraient donc bénéficier de la prise d'anti-inflammatoires.

- Le lithium contre l'arthrose ?

This confocal microscopy image shows cilia (in red) are the thin hair-like structures only a few 100th of a millimetre long.

Le chlorure de lithium, un médicament couramment utilisé pour traiter les troubles bipolaires, pourrait constituer un traitement efficace contre l'arthrose en augmentant la longueur des "cils primaires", sortes d'antennes des cellules.

La raison en reste obscure, peut-être simplement la perturbation de la signalisation sensorielle.

- Le cœur des femmes et des hommes vieillit différemment

Chez les hommes, le cœur grandit et s'épaissit en vieillissant tandis que pour les femmes il a tendance à se réduire. © Creative Commons

Chez les deux sexes, le ventricule gauche, qui se remplit de sang oxygéné avant de le repousser vers le corps, se rapetisse avec l'âge. De ce fait, il y a moins de sang oxygéné entrant dans le cœur et qui est renvoyé dans l'organisme. Chez les hommes, l'étude révèle que le muscle entourant cette cavité grandit et s'épaissit en vieillissant tandis que pour les femmes il a tendance à se réduire. Un épaississement de ce muscle et une réduction du volume du ventricule gauche accroissent le risque de défaillance cardiaque. Mais ces observations suggèrent que cette pathologie pourrait se développer différemment chez les hommes et les femmes.

- Les statines rendent inefficace le vaccin contre la grippe

En réduisant l'inflammation et la réponde immunitaire, le vaccin produirait 67% de moins d'anticorps.

- Un médicament contre la perte d'audition

Environ 10 % de la population mondiale (dont 40 % des plus de 65 ans) souffrent de problèmes d'audition.

"Le projet AFHELO a été lancé pour déterminer si le composé AF243 (un dérivé du cholestérol) pouvait servir de médicament préventif ou curatif de la perte d'audition. Des études récentes, comme celle du projet EUROHEAR financé par l'UE, ont montré que ce composé pouvait contribuer à maintenir et à restaurer la fonction du nerf auditif, et donc améliorer l'efficacité des implants cochléaires".

L'équipe a aussi observé qu'une carence en acide folique conduisait à une perte précoce de l'audition, et donc que de mauvaises habitudes alimentaires pouvaient avoir un impact sur l'audition.

- Modélisation des tumeurs pour prédire leurs métastases

La vitesse à laquelle une tumeur se développe dépend si elle se disperse pour créer une nouvelle lésion ou tumeur - se propageant ainsi davantage.

Cette dispersion, ou propagation, permet de savoir comment un cancer peut métastaser dans une nouvelle partie du corps. Les cancers qui se dispersent de cette manière se développent beaucoup plus rapidement. Leur modèle montre qu'à partir d'une cellule unique on peut obtenir un milliard de cellules en moins de deux ans avec la dispersion, comparativement à huit ans sans métastases.

- Prendre en photo ses grains de beauté pour diagnostiquer un mélanome

Grâce à MoleMapper, il est désormais plus facile de surveiller ses grains de beauté par des contrôles réguliers de la peau. L'application, qui est gratuite et disponible sur iTunes, permet à l'aide de la caméra de l'iPhone, de mesurer la taille et les caractéristiques des grains de beauté ainsi que de soumettre ces clichés à un médecin.

- La photothérapie contre le cancer

C'est un composé chimique simple, la naphtalocyanine de silicium, qui possède à la fois un intérêt diagnostique et thérapeutique. Il fait rougeoyer les cellules cancéreuses lorsqu'elles sont exposées à l'infrarouge, de sorte qu'un chirurgien peut identifier la tumeur et l'enlever plus efficacement. En même temps, ce composé crée de la chaleur et produit des radicaux libres à l'intérieur des cellules cancéreuses restantes afin de les tuer.

- Les éléphant sont protégés du cancer par de multiples copies de P53

Elephants almost never get cancer thanks to multiple gene copies

Les éléphants ayant une longue vie devraient avoir des cancers mais moins de 5% meurent d'un cancer, comparé aux 11 à 25% des humains. Ce serait parce qu'ils ont 20 copies du gène p53.

Voir aussi Sciences et Avenir.

- La résistance aux traitements en absence de P53

- Une protéine du paludisme qui se fixe sur le placenta cible aussi les cellules cancéreuses

Une protéine présente à la surface des globules rouges infestés par Plasmodium falciparum se lie avec les cellules du placenta. Or il se trouve que cellules tumorales et placentaires présentent des caractéristiques communes : une croissance rapide et une propension à envahir les tissus voisins. Ali Salanti et ses collègues ont donc émis l'hypothèse que la protéine identifiée dans les cellules placentaires se retrouvait également dans les cellules cancéreuses. Il suffirait alors d'associer une molécule anticancéreuse à celle-ci pour qu'elle aille tout droit aux cellules tumorales.

- Délivrer des médicaments dans des nanobulles

Elargissement de bulles de nanoparticules qui administrent un traitement médicamenteux quand le laser-activé.  Image: Univ.  de Cincinnati

- Des particules autopropulsées pour arrêter les saignements

Propulser-particules 770px

De simples micro-particules de carbonate de calcium effervescentes peuvent être appliquées sous forme de poudre pour arrêter rapidement une hémorragie. Leur effervescence libérant du dioxyde de carbone les propulse vers la source du saignement.

Les formes poreuses de ces micro-particules peuvent transporter un agent de coagulation à travers la plaie et en profondeur dans le tissu endommagé.

- Les nanotechnologies pour nos dents

- Des dents imprimés en 3D avec un antibactérien

3D imprimé dents pour garder votre bouche exempte de bactéries

- Des prothèses bioniques dotées d'un sens du toucher

Le professeur Zehan Bao de l’université de Stanford travaille depuis une décennie sur la peau artificielle. Son nouveau mécanorécepteur ouvre des perspectives très prometteuses pour les prothèses bioniques. © Bao Research Group, Stanford UniversityL’interface en question peut restituer la différence de pression entre l’équivalent d’une poignée de main ferme et une poignée de main molle. Le capteur s’inspire des mécanorécepteurs de l’épiderme qui répondent à la pression externe en envoyant des impulsions électriques vers le cerveau qui va les interpréter. L’intensité de la pression détermine la fréquence des impulsions, de quelques-unes par seconde jusqu’à plusieurs centaines par seconde.

Pour répliquer ce schéma, le professeur Bao et son équipe ont conçu un mécanorécepteur fait de plastique souple en deux couches à l’intérieur desquels se trouvent des petits piliers en caoutchouc de forme pyramidale qui contiennent des nanotubes de carbone conducteurs. Lorsqu’il n’y a aucune pression, le caoutchouc joue son rôle d’isolant et bloque la circulation du courant. Mais dès qu’une pression est exercée, les nanotubes entrent en contact et conduisent alors l’électricité. Plus la pression sur le capteur est forte, plus le flux électrique est important.

Pour tester leur capteur, les scientifiques ont modifié génétiquement les tissus du cortex somatosensoriel d’une souris afin qu’ils réagissent à une lumière bleue pulsée par une photodiode recevant les impulsions électroniques des mécanorécepteurs artificiels. Ils ont alors pu observer que la stimulation des neurones par ce biais fonctionnait correctement, prouvant ainsi qu’une peau artificielle munie de ces capteurs pourrait être compatible avec des cellules nerveuses.

 

Technologie


biotechnologies, informatique, robotique

- Des vêtements s'adaptant à la chaleur grâce à un biofilm

Quand la biologie fabrique des vêtements intelligents

Deux danseurs les portent et à mesure qu’ils bougent, on peut voir dans la vidéo l’arrière de leur combinaison s’ouvrir pour laisser passer l’air.

Afin de rendre cette transformation possible, Yao et son équipe ont changé les cellules de Bacillus subtilis natto sensibles à l'humidité en biofilm, qui a ensuite été déposé sur des morceaux de spantex. Imprimer le biofilm en plusieurs modèles donne lieu à des comportements différents des cellules. Par exemple, pour créer les morceaux de tissu qui se recroquevillent comme dans la vidéo, le biofilm est appliqué uniformément sur la matière, ou en ligne pour que le rendu soit plus prononcé. Dès que l’humidité du corps augmente, les volets vont se rétracter. Lorsque celle-ci atteint 100%, les alvéoles vont être totalement ouvertes pour aérer un maximum.

- Détection des mouvements à travers les murs avec le WiFi

By testing different human subjects and using metrics such as height and body shape to create concrete “silhouette fingerprints” for each person, researchers can use wireless reflections to differentiate between individuals from the other side of wall.

On avait déjà parlé de la détection de mouvements à travers les murs grâce aux déformations des ondes que cela produisait. A l'origine, c'était destiné aux policiers ou aux sauveteurs mais bien d'autres applications seraient possibles qui vont de la domotique (allumer lumière ou chauffage d'une pièce) à la surveillance (chute de personnes âgées) et même aux jeux ou pour capturer les mouvements des acteurs destinés à des effets spéciaux dans les films. La difficulté est de distinguer entre les personnes, ce qui pourrait se faire par leurs empreintes différentes.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Un écran tactile mais sans contact grâce... à la transpiration des doigts

La technologie de reconnaissance de gestes permet de rendre « tactiles sans contact » tous les types d’écrans. L’utilisation se fait comme avec un écran tactile mais sans contact physique avec la surface. Le système conçu par les chercheurs allemands permet de visualiser la transpiration d’un doigt grâce à un capteur d’humidité. © AIRxTouch

Les scientifiques sont parvenus à visualiser la transpiration d’un doigt grâce à un capteur d’humidité dernière génération. Un capteur qui réagit dès que l’objet s’en approche – le doigt en l’occurrence. L’augmentation d’humidité ainsi enregistrée est convertie en signal électrique ou transformée en changement de couleur.

Au cœur du dispositif, de l’acide phosphatoantimonique de formule chimique HSbP2O8. À température ambiante, ce composé se présente sous la forme de cristaux solides capables d’absorber l’eau. Dans le processus, les cristaux gonflent de manière assez spectaculaire. C’est cette propriété qui a été exploitée par les chercheurs pour modifier les propriétés optiques de leur dispositif. Mais ce n’est pas tout. La conductivité électrique de l’acide phosphatoantimonique augmente également en même temps que la quantité d’eau stockée (et ce de manière particulièrement localisée). Une caractéristique qui permet d’utiliser l’acide phosphatoantimonique pour mesurer l’humidité ambiante et, surtout, pour la conception d’écrans tactiles sans contact. AInsi, grâce à une nanostructure à base de couches d’acide phosphatoantimonique, de dioxyde de silicium et de nanoparticules de dioxyde de titane, le système détecte, avec précision, un changement d’humidité ambiante.

- L’iPhone 6s transformé en balance

iPhone 6s hack 3D Touch

Les deux derniers smartphones d’Apple disposent d’une fonction baptisée 3D Touch, qui va être capable de mesurer le degré de pression que vous exercez sur leur écran.

Il est donc désormais possible de transformer les deux smartphones en des balances plutôt précises.

- Apple, après la montre, la bague?
Apple Ring

Équipée d’un écran apparemment tactile de très petite taille, la bague d’Apple ne serait pas capable d’assurer de nombreuses fonctionnalités mais pourrait servir de télécommande pour les autres produits de la marque, ou de support de paiement par exemple.


- Bird, une bague connectée pour tout contrôler

Munie de capteurs qui détectent les mouvements, la proximité, la force et la position, elle permet d’effectuer une grande variété de gestes : toucher, pousser, tirer, agripper, balayer, déplacer… La bague est compatible avec les principaux systèmes d’exploitation (Windows, Mac OS X, Android et iOS). Elle peut également recevoir des commandes vocales et gestuelles grâce à un microphone et un mini pavé tactile. La gestuelle est détectée jusqu’à 7,6 m de distance par un boîtier récepteur qui doit être positionné dans le champ d’action de la bague. L’interaction se fait par l’intermédiaire d’un écran d’ordinateur, d’un téléviseur ou de toute surface sur laquelle un vidéoprojecteur diffuse une image.

Comme le montre la vidéo promotionnelle, Bird trouve son intérêt pour des applications professionnelles ou dans l’enseignement, pour contrôler des présentations interactives, manipuler des images, piloter des interfaces, etc. Le système permet de porter une Bird à chaque index et d’associer jusqu’à dix bagues pour des applications collaboratives.

On nous montre comment ce gadget permet de naviguer sur Internet, de commander l’éclairage domestique et même de piloter un drone. Sympathique mais sans doute un peu léger pour justifier de dépenser un peu plus de 300 euros.

- Un gant de capteurs pour remplacer un clavier

En fait, remplacer un clavier avec ce système n'a pas tellement d'intérêt sinon d'en démontrer la fiabilité, sa véritable destination est la manipulation d'objets virtuels.

- RePhone : un smartphone minimaliste à monter soi-même

rephone

Le RePhone est un petit téléphone modulaire conçu par Seeed Studio, et qui est équipé d’un écran de 1,54 pouce. Enfin, plutôt qu’un smartphone, il s’agit d’un kit qui propose de nombreux composants open-source à assembler soi-même. On assemble donc son terminal en le dotant de l’écran, en ajoutant un processeur et un module GSM avec emplacement SIM.

- RoBoHoN, le robot smartphone

robohon : le robot humanoide smartphone de sharp

Il s’agit d’un vrai robot miniature d’environ 20 centimètres, capable de marcher ou de danser, mais qui intègre toutes les fonctionnalités d’un smartphone.

Il peut prendre des photos et dispose d’une voix de synthèse pour lire des messages. Il propose aussi des fonctionnalités innovantes comme son rétroprojecteur intégré capable de transmettre des vidéos sur un mur.

Mais son atout majeur – du moins aux yeux des japonais – est que c’est un véritable assistant personnel qui vous suit partout et vous aide dans votre vie quotidienne. Il possède une reconnaissance faciale et vocale qui lui permet d’identifier et de communiquer de manière personnalisée avec son propriétaire. Il exécute ainsi ses ordres et répond avec des gestes et expressions qui s’adaptent au contexte, comme un vrai petit compagnon de poche.

Il suscite beaucoup de curiosité.

- Un ours en peluche comme avatar

- Impression 3D de structures molles

soft-matter-3d-printer-11L'impression 3D nécessite une matière solide qui supporte chaque couche imprimée, ce qui n'est pas le cas avec des structures molles qui doivent être imprimées dans un gel. L'intérêt principal serait de pouvoir ainsi imprimer des tissus vivants comme des modèles 3D de cœur ou d'artères coronariennes.

Voir aussi Sciences et Avenir ainsi qu'un article de Rue89 sur les robots mous.

- Impression 3D de cheveux

- Voltera's V-One printer pour imprimer des circuits électroniques

- Un scan 3D rapide pour impression 3D d'une figurine

L'article est sur le 3D Print Show.

Selon la société belge, il s'agit là de l'avenir des photographes. "Aujourd'hui, n'importe qui peut acheter un excellent réflex et faire de très bonnes photos. Grâce aux figurines personnalisées imprimées en 3D, les photographes ont l'occasion de relancer leur business".

- La réalité virtuelle partagée

- Un canon à drones

The Auds system uses a strong radio signal to freeze a drone mid-flightLe système de défense anti-UAV (AUDS) brouille le signal radio du drone qui ne répond plus au pilotage.

Un drone qui vole dans un espace aérien sensible peut être détecté par le radar, puis repéré par une caméra thermique.

Ensuite, un signal radio de haute puissance est concentrée sur le drone - remplaçant la connexion à celui qui l'exploite.

L'ensemble du processus ne prend que 25 secondes.

- EYO, un drone-grue volante pour charges lourdes (300kg)

L'EYO 200, l'un des premiers prototype de grue volante emporte 60 kilos de parpaings à quelques mètres du sol lors d'un test sur le terrain en 2015 ©Eyo

- Des engins de chantier autonomes guidés par des drones

Des pelleteuses et des bulldozers sans conducteurs assistés d’un drone. Nous ne sommes pas dans un film de science-fiction mais bien dans la réalité. Cela se passe au Japon avec l’entreprise Komatsu qui propose cette solution pour répondre à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le BTP. © Komatsu, Vimeo

Les appareils survolent la zone pour la cartographier à l’aide d’un laser. Les informations sont modélisées en trois dimensions et croisées avec les plans d’architecte en 2D. L’ensemble permet de voir avec précision le travail de terrassement qui doit être réalisé. Les informations sont transmises aux engins de chantier autonomes qui vont travailler sous le regard d’un opérateur qui surveille les opérations depuis son écran une salle de contrôle à distance.

- Un robot cafard pour l'armée russe

robot-cafardL'armée russe souhaitait un robot miniature ressemblant à un vrai cafard, ayant la même taille et un comportement aussi proche que possible de celui de l’insecte, pouvant atteindre des endroits difficile d’accès et muni d’une caméra.

Les chercheurs russes, Alexei Belooussov et Daniil Bortschevkine, ont donc créé un robot-cafard mesurant 10 cm de long, pouvant atteindre une vitesse de 30 cm/h et capable de supporter un poids de 10 grammes.

Le robot conçu est muni d’un capteur sensible à la lumière, d’un système de capteurs afin de détecter et d’éviter d’éventuels obstacles et une application standard de téléphone portable suffit à le contrôler.

- Un robot désherbant intelligent

Ce "Bonirobot" est capable d'évaluer quelles plantes sont en bonne santé ou ravagés par des insectes ou virus et de quelle quantité d'engrais ils auraient besoin, puis d'écraser les mauvaises herbes avec un pilon.

"Au fil du temps, en fonction de paramètres tels que la couleur, la forme et la taille des feuilles, Bonirob apprend à différencier de plus en plus précisément entre les plantes cultivées et les mauvaises herbes".

- Des robots biomimétiques développent une intelligence sensorielle

Les robots reçoivent des entrées sensorielles de leur corps mais ne reçoivent aucune forme de programmation de leurs tâches. Ce qu'on peut observer, c'est un riche éventail de comportements des robots qui explorent divers mouvements. A partir de la rétroaction de leur situation, les robots s'adaptent rapidement. Ceci leur permet de développer une forme d'intelligence sensorielle. Différents scénarios montrent comment ils acquièrent ainsi la capacité de ramper, de marcher sur des surfaces changeantes, voire coopérer avec un autre robot. Les auteurs expliquent ce phénomène avec la plasticité synaptique de leur réseau de neurones.

Cela pourrait conduire aussi à une nouvelle compréhension des premiers stades du développement sensori-moteur.

- Un exosquelette pour personnes âgées

null

- Un mini Segway à 300$ piloté par smartphone

Xiaomi Ninebot mini

Le Ninebot mini offre une autonomie de 20 km et peut atteindre une vitesse de pointe de 16 km/h. Il dispose d’une barre au niveau du genou reconnaissant les mouvements de son utilisateur.

Vendu l’équivalent de 315 dollars environ – c’est bien moins qu’un Segway traditionnel – il va également permettre de le diriger à distance avec son mobile, mais également d’être alerté s’il venait à être déplacé alors qu’il est verrouillé.

- Une voiture avec des écrans partout même sur les sièges

La Teatro For Dayz est un concept car de Nissan à l'habitacle composé d'écrans LED. Nissan

Nissan s’est amusé à fabriquer une voiture dont l’habitacle est un assemblage d’écrans, du tableau de bord aux sièges ! Pas d’excitation, cette voiture, appelée Teatro For Dayz, ne sillonnera jamais les routes. Il s’agit d’un concept car (un produit expérimental).

La Teatro For Dayz est une voiture électrique censée faire double emploi. Lorsqu’elle roule, seules s’affichent sur les écrans les applications nécessaires à la conduite, le reste des surfaces restant blanches. À l’arrêt, tout peut s’allumer. On peut lancer des jeux, changer (virtuellement) la texture de la banquette arrière et des sièges, voire afficher des habillages multicolores les plus fous, comme le montre une galerie de photos disponible sur le site de Nissan. Une caméra dans l'habitacle permet de diffuser le résultat de ces "créations".

- Toyota FCV Plus, un prototype de voiture numérique et écologique

Toyota FCV Plus

Il offre trois places et de nombreux écrans tactiles, transformant l’habitacle en véritable "espace numérique". La voiture fonctionnant avec des piles à combustible pourrait aussi servir de source d’énergie pour la maison.

- Terrafugia, un nouveau modèle de voiture volante

Vue d'artiste de la TF-X, la voiture volante développée par l'entreprise américaine Terrafugia ©Terrafugia

Après être parvenue à mettre au point un premier prototype d'avion à ailes repliables, baptisé "Transition" en 2009, l'entreprise a dévoilé l'été dernier son nouveau chantier : la TF-X. Un véhicule de quatre places qui pallie le principal inconvénient du modèle précédent : la nécessité de disposer d'une piste de décollage. En effet, la TF-X n'a pas besoin de s'élancer sur des dizaines de mètres avant de prendre la voie des airs. Elle décolle verticalement, à la manière d'un hélicoptère, après avoir déployé deux hélices placées à l'extrémité de ses ailes et mues par des moteurs électriques. Une fois la voiture dans les airs, ces dernières basculent puis se replient tandis qu'une troisième et énorme hélice placée à l'arrière du véhicule assure l'essentiel de la propulsion. La voiture pourra être basculée en mode totalement automatisé.

Terrafugia

<- Revue des sciences précédente | Revue des sciences suivante ->

5 756 vues

48 réflexions au sujet de “Revue des sciences novembre 2015”

  1. Ne pensez vous pas qu'il serait intéressant d'établir le lien entre le climat ( la nécessité d'agir face à des incertitudes possiblement dangereuses) et le principe de relocalisation ; qui n'est ni un retour au passé , ni un repli sur soi ,mais une proposition politique d'aménagement développement alternative ?
    Etablir le lien signifiant construire , décrire et proposer une alternative politique d'une mondialisation au service d'entités locales . Bref , puisqu'il semble difficile de passer outre le système d'élection actuel , d'offrir une vraie proposition dans les urnes.

      • Oui, mais elle n'est guère audible, ce qui n'est pas très étonnant dans le brouhaha du spectacle. Mais il y a peut-être un travail de formulation à faire qui soit fédérateur, comme ce que vous proposez dans un de vos précédents articles "Créer un mouvement des alternatifs", ce qui rejoint l'écologie sociale de Bookchin. Il me semble que le potentiel politique soit là, que le courant socialiste libertaire, celui de Bakounine et de beaucoup d'autres, puisse enfin trouver un débouché politique concret.
        J'essaie de m'y employer de mon côté, en m'appuyant sur Jo Freeman, Murray Bookchin, Endenburg, Janecek, Jean Zin, en recherchant plutôt les points de convergence et de synergie qu'en montant en épingle les divergences de forme qui me semblent assez minimes. C'est un travail sans doute un peu naïf, hors de ma portée intellectuelle (merci quand même à Jacques Rancière de m'avoir donné la permission de le faire! Etre un demi-savant est toujours l'objet de suspicion et de dévalorisation de la part des ténors des champs intellectuels), et je ne demande qu'à m'associer à mieux!

      • Oui! j'ai pensé à votre réponse aussitôt après avoir envoyé ..... Evident que c'est ce que vous faites ! Et c'est pour cela et d'autres choses positives que je suis sur ce blog , pourtant en décalage avec ma sous culture (chacun son chemin !)
        Ce que je voulais dire c'est qu'"il faudrait " et ça ne s'adresse pas forcément à vous comme une demande supplémentaire ( votre travail est déjà bien positif ) , il faudrait , comme un souhait , comme quelque chose à faire émerger , pouvoir décrire un schéma de proposition politique alternatif plus précis , comme un vrai programme politique d'actions de rééquilibrage de la mondialisation : on touche à rien mais on change tout . La troisième voie qui n'est ni la mondialisation compétitivité croissance ni le repli nationaliste . Un truc que les gens puissent comprendre et qui puisse les séduire . Un truc réaliste ; une vraie stratégie crédible. Un vrai choix dans les urnes pour les présidentielles
        Le problème qu'on a , le on désignant là des gens comme nous , c'est que nous ne sommes pas des politiciens et que de ce fait on a du mal ; il nous faudrait un politicien qui a eu un accident sur la tête , et que ça ait juste remis d'aplomb son cerveau dans le sens de l'intérêt général et d'un projet de société alternatif ; un type comme Borloo qui se consacre aujourd'hui à un projet concret (électrifier l'Afrique) .

        Mais je crois qu'à notre niveau , vous, moi , Michel et les autres on peut y participer . Je répète : pour moi ce n'est pas l'union des alternatifs ,mais l'émergence d'un projet politique réalisable , qu'il nous faut ; c'est le projet qui fait l'union .

  2. Emission désespérante ce matin sur France-Culture. Terre à terre interrogeait la délicieuse Agnès Sinaï sur le livre qu'elle a dirigé "Économie de l’après-croissance. Politiques de l’Anthropocène II" aux Presses de Sciences Po. C'est d'autant plus désespérant qu'il y a pas mal de copains dans les auteurs et qu'on partage beaucoup de choses (ce sont de véritables écologistes) mais on peut dire qu'ils égrènent tous les poncifs et contre-vérités d'une bonne partie des écologistes, affaiblissant d'autant le mouvement.

    Notre problème, je ne cesse de le répéter, est cognitif, c'est qu'on croit à des conneries et qu'on les défend mordicus. Le plus comique, c'est que, pour eux, nous serions tous victimes d'une dissonance cognitive à ne pas reconnaître les évidences qu'ils nous assènent ! C'est pourtant bien Yves Cochet qui fait preuve de dissonance cognitive, son apocalypse pétrole ne s'étant pas produite, incapable de reconnaître que non seulement nous ne manquons pas de pétrole mais que nous en avons bien trop et qu'il n'est pas assez cher. La question n'est pas de l'épuisement des réserves mais d'arrêter d'y puiser. Se tromper de combat là-dessus est dramatique et mène d'ailleurs ces énergéticiens de pacotille à une série de contre-vérités sur les énergies alternatives, agitant quelques formules magiques censées rendre impossible ce qui se déroule pourtant sous nos yeux, notamment un solaire en plein boom et un début de découplage entre croissance et énergies fossiles, simplement niés (il y a certes un effet rebond). On reste dans l'imaginaire avec la théorie la plus stupide de Paul Jorion (en vogue chez les complotistes) d'une croissance qui serait due à l'intérêt monétaire alors qu'il s'agit de plus-value et de gain de productivité obtenus par une accélération de l'innovation (et l'investissement vise un gain net). Surtout, il s'agit de production matérielle et de puissance militaire où c'est le plus fort qui gagne sans nous demander notre avis.

    Il n'est pas impossible que l'économie immatérielle ne génère plus de croissance (sinon démographique), il est même possible qu'on passe à des intérêts négatifs pour accélérer la circulation monétaire mais l'économie ne se réduit pas à la monnaie, le "cercle vertueux de la croissance" qu'on peut tout autant appeler un cercle vicieux, est une boucle auto-entretenue entre capital, travail, technique, services publics, externalités positives, etc. Cela n'a rien à voir avec une "idéologie croissanciste" ou une "colonisation de nos imaginaires" et si la monnaie n'y est pas neutre, on peut en réguler les effets, à la fin, ce qui est déterminant en dernière instance, c'est le résultat, la productivité, "le bon marché des marchandises qui abat toutes les murailles de Chine" comme disait Marx - mais la puissance des armes suit de près.

    L'économie n'a rien d'une pensée, étrange idée vraiment, au niveau global ce n'est pas un choix mais un processus d'évolution. Ce qui peut être un choix, c'est l'organisation de l'économie locale ou notre propre place dans l'économie et dans le monde. Le summum de la bêtise, c'est le thermophysicien François Roddier qui réduit le vivant à la maximisation de dissipation d'énergie alors que c'est tout le contraire (néguentropie grâce à l'information).

    Toutes ces bêtises nous empêchent de résoudre nos problèmes et nous perdent dans l'intellectualité quand il faudrait les prendre à bras le corps au niveau local en organisant les institutions du travail autonome et des échanges de proximité. La loi du coeur qui dénonçait le désordre du monde doit s'apercevoir qu'elle y participe en empêchant de trouver des solutions durables. Je n'y crois pas une seconde, on est mal barré...

    • J'ai évoqué ici le projet "ruchers vergers communaux " . Une question qui se pose immédiatement ( des réunions ont commencées) c'est le problème de la concurrence entre abeilles domestiques ( en grand nombre , ruchers importants) et pollinisateurs sauvages. En effet des pratiques apicoles industrialisées risquent de déséquilibrer la biodiversité ; (comme les 1000 vaches de la ferme 1000 vaches) ; il y a en quelque sorte surpâturage .Et l'apiculteur sensé préserver les abeilles travaille contre elles.
      Au dessus de Tournon sur Rhône , ont été "délimité" des ENS ( espaces naturels sensibles) et le département + la communauté de communes avec l'aide d'animatrices de ces ENS lancent une dynamique autour de ces ENS ( associations , spécialistes de tel ou tel domaines ...) font un recensement des espèces animales , végétales, du milieu . Des actions de sensibilisation "grand public" , découverte du milieu seront organisées.
      Si ,dans , et à côté, de ces ENS certaines pratiques perdurent , par exemple "le rucher industriel" , et bien ça colle pas .
      L'organisation au local, la pensée locale, apporte de fait la vision globale : on ne réfléchit pas par secteurs ; ainsi les habituels conflits entre deux modèles agricoles ( des fermes 1000 vaches ou des unités plus petites) , deux modèles de société ne sont pas idéologisés et politisés au sens politicien et partisan du terme , ils sont pensés en fonction de la réalité locale ; ce sont les contraintes réelles qui interviennent. Et c'est donc bien là à ce niveau local global que peut se passer quelque chose .

      • oui je trouve bien et très clair ; pour moi il manque la dimension préparatoire consistant à rendre audible ce genre de propositions ; cette préparation consisterait déjà à mettre en mouvement de réflexion action les acteurs locaux dans le cadre communal et intercommunal . C'est ce que j'essaie de faire avancer localement sur deux communautés de communes avec cette idée de ruchers vergers communaux .
        En effet je ne pense pas que les choses , les gens soient encore prêts à penser relocalisation et commune ; seules des actions expérimentales permettraient de faire mûrir les choses. Rendre audible ce type de réflexion passe par un chemin préparatoire , au local et dans le cadre communal ,intercommunal.

        • Oui, c'est toujours pareil, tout le monde veut unir tout le monde mais tout le monde se divise tout simplement parce qu'on ne peut pas s'entendre, pas s'accorder quand on ne pense pas pareil, qu'on ne fait pas le même diagnostic et qu'on ne croit pas aux mêmes solutions. Ce n'est pas une question de mauvais caractère et qu'il suffirait d'amadouer Mélenchon pour qu'il s'allie au PS. Ce n'est même pas seulement une question de divergence d'intérêts. La question est cognitive et c'est bien plus grave, obstacle principal à la démocratie rêvée d'Etienne Chouard comme des nationalistes. C'est ce qui fait que, de mon point de vue, tous les courants de la gauche disent des conneries, des trotskistes à nouvelle donne. Ce n'est pas un rassemblement de leurs errements qui peut déboucher sur quoi que ce soit. Il faudra une nouvelle gauche, tournée vers le futur et la vie locale, une gauche à l'ère du numérique. On en est loin encore.

          • "Il faudra une nouvelle gauche, tournée vers le futur et la vie locale, une gauche à l'ère du numérique"
            Une table rase? Je n'y crois pas du tout. Il me semble que la gauche libertaire comporte déjà pas mal d'éléments de cette "nouvelle" gauche. La question des structures est son point faible, par nature (tyranny of structurelessness, et aussi faiblesse de l'absence de structure). Vous êtes un des seuls de cette gauche libertaire (avec Jo Freeman, bien sûr!) qui ait intégré cette "permanence et fonction des hiérarchies".
            Nouvelle Donne est devenu une farce, montrant un complet amateurisme quand il a lancé sa co-construction. Il faut se structurer, mais c'est un travail très difficile qui a plus de chances d'échouer, de rester dans le déni ou sombrer à droite, que de réussir, en particulier pour cette gauche libertaire.

          • La gauche libertaire ne représente rien du tout. Je ne vois pas comment on peut éviter de passer par une quasi disparition de la gauche pour avoir une chance de la reconstruire et ne plus vivre sur le passé. Les prochaines élections vont bien dans ce sens mais cela devrait prendre pas mal de temps quand même.

          • La gauche libertaire, son histoire, sont retracées par Onfray dans son livre "L'ordre libertaire, la vie philosophique d'Albert Camus", et aussi dans celui de Rosenvallon "La société des égaux". C'est vrai que la gauche libertaire ne représente rien comme force politique, mais je crois qu'elle représente un potentiel très important. Cette histoire de structuration pourrait être la clé de son actualisation, parce qu'elle lui permettrait d'améliorer considérablement ses capacités de décision à tous les échelons, tout en les clarifiant.

          • La gauche libertaire est incontestablement une dimension fondamentale de la gauche mais c'est souvent n'importe quoi, rien de sérieux. Avec Onfray on est gâté !

          • Onfray dit tellement de sottises sur à peu près tout que je ne vois même plus l'intérêt de le citer, à moins de vouloir en faire le clou rouillé d'une exposition de monstre de foire foraine.

        • Seul l'état a le droit de frapper monnaie. Les monnaies locales ne peuvent être créées qu'à titre privé et il faut donc être membre de l'association qui gère cette monnaie pour l'utiliser. Ce qui ne pose pas de gros pb pratique, sauf sur un point important pour le fonctionnement d'une monnaie: il est assez délicat de pouvoir payer ses impôts avec cette monnaie. Or, l'impôt est un des principaux levier de fonctionnement d'une monnaie, avec le contrôle de l'émission. Il y a un site des monnaies locales complémentaires et un séminaire tous les ans. J'y ai assisté une fois.

      • Ce n'est pas bien du tout de rapporter comme un sale gosse, surtout de faire une citation sans son contexte qui était une émission sur un livre auquel il avait participé mais que je n'ai pas lu, ayant juste réagi à ce qu'en disait Agnès Sinaï qui m'a semblé accumuler les bêtises. Il est possible que son article dise tout autre chose mais je l'avais déjà vu défendre cette idée simpliste qu'on trouve dans l'argent-dette notamment (si je me souviens bien).

        On peut toujours dire que je prétends détenir la vérité à être en désaccord avec tout le monde mais Paul Jorion est tout autant sûr de dire la vérité et tous ceux qu'on entend répandre leurs opinions (ce qui n'est pas mon cas). Ce que je dis surtout, c'est que nos vérités sont incompatibles.

        Ce n'est pas tout le monde qui a un bout de la vérité : soit il y a trop de pétrole, soit on en manque. De même, on ne peut faire un mixte de toutes les propositions politiques. Il y a celles qui marchent et celles qui ne marchent pas (je ne suis d'ailleurs absolument pas certain que les coopératives municipales marchent, tant que ce n'est pas prouvé, je ne fais que déduire leur nécessité).

        En fait, on a sûrement une meilleure répartition des opinions vraies en temps ordinaire mais les époques de rupture prennent nos anciennes croyances en défaut et peuvent faire délirer tout-à-fait. Le problème, c'est que je ne suppose pas une intelligence collective mais une commune connerie (et ce n'est pas drôle, en tout cas, cela explique l'état de la gauche en déliquescence).

        • Désolé d'agir comme un sale gosse, j'aimerais mille fois mieux que ce genre de discussions se passe directement entre vous, soit sur ce site, soit sur celui de Jorion. Pour ma défense, je ne fais que participer à la confrontation des idées, pour que tout le monde en profite, et j'ai indiqué le lien pour que chacun de vous deux puisse réagir au bon endroit. Mais j'ai quand même l'impression que c'est un peu difficile, difficulté que j'attribue à la "loi des champs" de Bourdieu, quand bien même aussi bien lui que vous êtes beaucoup plus émancipés de cette loi d'accumulation de capital symbolique que la plupart des intellectuels.

          • A une époque je "prêchais " beaucoup pour la création d'un outil public de recherche et développement sociétal participatif ,ouvert à tous , déployé sur tout le territoire , au local et au national , disposant de moyens en terme d'animation ,communication et grand media ....Un outil où ce type de débat pourrait se faire , un outil de facilitation du débat et de la démocratie .Un véritable outil politique quoi!
            Tout cela étant bien sûr relié à un pouvoir de décision citoyen , référendum local et national sur des problématiques et avec des questions travaillées en amont au sein de cette structuration .

            J'ai arrêté , du fait que je prêchais dans le désert .
            Chacun détient sa vérité , chacun appartient à son camp . les chapelles....
            Ce que j'apprécie chez jean ( en plus de son (mauvais) caractère c'est qu'il n'est pas dans cette posture .

          • Il nous arrive de confronter nos points de vue avec Paul Jorion, il a même fait un billet d'une de mes critiques matérialistes contre son idéalisme... sans que cela l'ai fait changer en quoi que ce soit ! Mon article suivant sur la polémique entre Aristote et Platon montre qu'il n'y a pas de dialogue entre différentes conceptions de la vérité, rien à voir avec le capital symbolique, c'est le dialoguisme qui est une fausse idéologie, un peu trop naïve : il ne suffit pas de se parler pour s'accorder, pluralisme constituant toute la difficulté de la démocratie. Il ne suffit pas de chercher sincèrement la vérité pour la trouver.

            Il était d'autant plus déplacé d'extraire ma critique de son contexte que le commentaire a été fait sur un billet que j'approuve entièrement (taxer les annulations d'ordres automatiques). Il ne suffit certes pas de mettre un lien que bien peu suivront (c'est comme ça que ça marche), il faut donner les éléments de compréhension de ce qu'on cite pour ne pas nourrir le malentendu. Ceci dit, cela n'a aucune importance et chacun fait comme il sent...

          • Je ne crois pas non plus au "dialoguisme" qui permettrait de mettre à jour La vérité. Est-ce qu'il n'y aurait donc rien à discuter pour autant?
            Vous dites que vos dialogues avec PJ n'ont rien changé à sa position. Vous en êtes si certain? Comme vous, ce qu'il dit et écrit est le fruit d'un long cheminement, et il me semble tout à fait normal que ses positions aient ainsi une certaine stabilité. Il faut quand même un peu de temps pour réarranger son système de représentation, mais aucun dialogue sincère ne nous laisse exactement dans l'état où nous étions avant ce dialogue.
            Il y a plusieurs enjeux temporels à une discussion. Le passé est revisité (je n'ai pas dit révisé), les trajectoires que nous suivons, la mise à jour de nos projections en décalage avec les réalités, là où nous souhaiterions aller, le champ des possibles (selon une analyse matérialiste, mais qui englobe quand même nos volontés d'êtres vivants qui ne suivent pas les seules lois physiques). Pour moi, les discussions entre deux personnes comme vous et PJ sont bien trop rares, dès lors que le but ne serait pas de "gagner la conversation" mais d'éclairer un peu plus la planète des libertaires, de ceux qui sont en recherche d'émancipation. Et je demeurerais persuadé que les mécanismes des champs mis au jour par Bourdieu sont actifs tant que je ne verrais pas plus souvent Jorion venir discuter sur votre blog (je ne crois pas l'avoir jamais vu mettre un commentaire sur vos textes sur votre blog, il l'a fait sur le sien et c'est pour moi une preuve qu'il se place inconsciemment au-dessus de vous en terme de capital symbolique) et vous sur le sien (vous vous l'avez fait à plusieurs reprises).

        • Effectivement Paul Jorion était venu sur mon blog au début de la crise quand il n'était pas encore aussi connu. François Leclerc est intervenu un peu plus récemment mais je comprends que ce soit compliqué et ne suis pas sûr que ce soit si intéressant. On se connaît (alors que je ne suis rien du tout), on connaît nos positions respectives, cela suffit pour qu'éventuellement des idées fassent leur chemin mais quand, malgré une proximité évidente, on a une série de différents avec quelqu'un (sur la valeur, l'économie, la politique, etc.), il est aussi difficile de se comprendre qu'entre Platon et Aristote ! J'ai d'ailleurs vérifié avec Stiegler cette totale impossibilité de dialogue (comme avec Viveret, etc.). Je peux le déplorer mais c'est un fait qui est d'ailleurs un fait politique dans une démocratie pluraliste qu'on n'arrivera pas à unifier.

          Mon opinion, je la donne ici, leur opinion ils la donnent sur leur blog, accessible à tous, cela suffit à faire se rencontrer les idées sans que les personnes aient besoin de se rencontrer. Croire qu'on pourrait se mettre d'accord est par contre une erreur commune, une fausse évidence (il suffit de voir la vie des partis), il y a seulement des convictions qui montent, des idées à la mode, des mesures qui s'imposent. L'accord ne se fait souvent qu'après coup comme dans les sciences où c'est l'expérience qui tranche

          • Ce qui m'intéresse dans ces dialogues, ce n'est pas qu'ils conduisent à une unité (dialoguisme), mais qu'ils clarifient les désaccords, y compris pour les dialogueurs parfois. Je crois vraiment que vous surestimez la rencontre "spontanée" des pensées, par la seule grâce des visiteurs.
            Bernard Maris faisait ce boulot avec Dominique Seux sur France Inter, sans doute de façon beaucoup trop brève, mais c'était toujours instructif, parce que les ressorts de leur pensée y était mieux mise à jour que dans leurs monologues.

          • On en revient au sens des choses et à leur finalité : si les accords désaccords , réflexions et travaux des uns ou des autres ne sont là que pour servir leurs auteurs , ça m'intéresse peu . Si par contre on rentre dans le champs politique de l'action et de la décision , du construire la société, ces travaux de réflexion , ces débats , sont reliés à la construction du bien commun . Reliés à des processus de décision collective .C'est la démocratie , qui même si elle est ardue et toujours repoussée à demain est le seul chemin des possibles.

            Le fait que Jorion ait son blog et Jean le sien n'est pas chose neutre mais le signe évident qu'on est pas en démocratie : que l'espace public n'est pas organisé pour penser et agir ensemble .
            La démocratie plurielle est le constat des diversités. Mais ce réel ne peut être une fin en soi , ou le justificatif d'une organisation de la vie politique autour de la compétition électorale de ces diversités . Cette organisation et définition du politique n'est pas à même d'affronter les enjeux du jour.
            Même si elle existe peu ou pas , la démocratie cognitive , le débat organisé et la décision collective , sont les seuls ancrages permettant d'espérer quelque chose ; l'alternative c'est aussi et avant tout une réorganisation de la vie politique. La politique (et là dessus je rejoins Etienne Chouard) ne peut se réduire au vote de désignation de représentants. Et en parallèle mais sans aucun pouvoir d'impact sur la décision , des blogs d'intellectuels.

          • C'est bien sûr un gros problème qu'on ne puisse se mettre d'accord ni sur le diagnostic (les causes) ni sur les remèdes, c'est ce qui réfute la conception organique de la démocratie et limite complètement nos possibilités d'action. En général on se croit obligé de le nier mais c'est seulement en tenant compte de l'échec et en constatant la pluralité irréductible, qu'on peut espérer les dépasser un peu.

          • "C'est bien sûr un gros problème qu'on ne puisse se mettre d'accord ni sur le diagnostic (les causes) ni sur les remèdes, c'est ce qui réfute la conception organique de la démocratie et limite complètement nos possibilités d'action.
            En général on se croit obligé de le nier mais c'est seulement en tenant compte de l'échec et en constatant la pluralité irréductible, qu'on peut espérer les dépasser un peu."

            Je pense que la prise en compte de cet échec ( qu'il faut aussi relativiser ) c'est le fondement de la démocratie : c'est en s'appuyant sur ce constat humble de la difficulté de savoir et de se mettre d'accord , qu'on peut décider d'organiser cette difficulté et de prévoir des processus de débat , délibération et prise de décision . Le libéralisme est un évitement ,politique de l'autruche consistant à penser qu'il faut s'appuyer sur la concurrence et compétitivité (économie) et sur les élections alternatives de sachant ( politique) , ces processus dit de liberté , au bout du compte crée du sans issue économique ,social ,environnemental.

            Au local , on peut effectivement tenter de dépasser cela et retrouver une certaine efficacité politique . Mais les autres échelons , national et européens doivent se mettre en cohérence avec l'organisation locale.

    • Bonjour,

      Vous dites :"Le summum de la bêtise, c'est le thermophysicien François Roddier qui réduit le vivant à la maximisation de dissipation d'énergie alors que c'est tout le contraire (néguentropie grâce à l'information)."

      La thermodynamique de l'évolution de François Roddier me semble très pertinente au contraire puisque son analyse met l'accent sur la notion de structure dissipative, qui nous rappelle que l'information dont nous sommes porteurs et producteurs se fait au prix d'une incroyable débauche de dissipation d'énergie. Les sociétés humaines sont à l'heure actuelle,
      les structures dissipatives les plus performantes de l'univers. Le taux de dissipation d'énergie par unité de masse d'un être humain est 10 000 fois supérieur à celui
      du soleil ! Il n'y a pas de "néguentropie", et donc pas d'"information" sans dissipation d'énergie. Ce sont les deux faces d'une même pièce qu'on aurait tord d'oublier.
      L'analyse de François Rodier est des plus inquiétante,
      car si notre comportement inconscient est énergétiquement déterminé par le principe de maximum entropie (où de *moindre effort
      c'est pareil !), à moins d'une innovation technologique majeure, nous permettant de tirer le meilleur parti de l'énergie solaire, nous aurons toutes les peines du monde, à nous sevrer du lait maternelle issue du sein Gaïa : Le pétrole et autres énergies fossiles à portée de pioche...
      Aurons nous assez de maturité pour tourner nos efforts
      vers un développement durable ? Aurons-nous cette liberté ? L'avons nous cette liberté ? Aucun signe à ce jour, ne porte à une conclusion de ce type.
      L'addiction aux énergie fossiles, nous perdra sans-doute, mais bon Gaïa en a vue d'autres. C'est aussi cela l'évolution, la disparition des dinosaures, l'alternance des sélection R, et des sélections K, etc...

      Cordialement,

      • Ces théories simplistes sont lamentables mais les physiciens n'ont jamais rien compris au biologique (sauf Schrödinger). L'idée de structures dissipatives de Prigogine est hors de propos. Non, l'entropie n'est pas l'énergie, il y a des optimisations qui sont des gains nets d'entropie. J'ai écrit pas mal d'articles sur le sujet et on constate déjà un découplage entre croissance et énergie mais franchement, douter de l'énergie solaire alors qu'on est en plein boom (dont je rends compte dans cette revue des sciences), c'est incroyable. On n'a pas le droit de dire n’importe quoi.

        • Bonjour,

          Assurément l'entropie n'est pas l'énergie, mais reflète l'état dedissipation de cette énergie, sa qualité. Et je suis d'accord pour dire qu'un être humain et un cyclone c'est très différent ! L'être humain en tant que système dissipatif loin de l'équilibre dispose en plus d'enzymes, qui agissent en tant que catalyseurs,
          permettant de ralentir la chute d'entropie. Le catalyseur agit, comme un démon de Maxwell,
          tout comme notre cerveau d'ailleurs. C'est à mon sens ce qui différentie l'information traitée par le cerveau de celle produite par des phénomènes dissipatifs rapides comme les cyclones.Le problème semble-t-il est que l'énergie fossile n'est pas encore suffisamment rare, ni chère, par stimuler la course au rendement, et à la catalyse qui nous permettrait d'user de nos ressources dans l'optique d'un développement durable. C'est à ce niveau
          incontestablement qu'il y a des choix politiques à faire nourris par une vision à long terme.

      • De fait empirique-historique sur des centaines de milliers d'années, l'information du vivant n'a pas été vraiment très dissipatrice, sinon elle aurait disparu plus tôt. Elle a plutôt été adiabatique.

        Que l'humain change très récemment la donne ponctuellement ne renverse pas le principe d'une information nécessaire pour la conservation de l'énergie dans un système collecteur.

        • Il faut distinguer l'entropie interne d'un être vivant, qu'il maintient faible toute sa vie (L'oeil du cyclone), de l'entropie qu'il produit qui tend à être la plus élevée possible. Un être vivant se nourrit constamment d'énergie à entropie faible qu'il éjecte sous forme d'énergie à entropie élevée. Lorsqu'il meurt, l'information mémorisée dans son cerveau s'efface, produisant une augmentation rapide de son entropie interne. Celle contenue dans ses gènes se dégrade et devient inutilisable. La production de travail mécanique et de chaleur cesse.
          Il en est de même pour les sociétés humaines. Dans les sociétés actuelles, la recherche scientifique permet de mémoriser dans les livres ou les ordinateurs une quantité croissante d'information sur les propriétés de l'Univers qui nous entoure. L'entropie de la société diminue. Cette diminution d'entropie lui permet grâce au progrès technique, de produire de plus en plus d'énergie libre. Celle-ci peut-être délivrée sous forme d'électricité. Elle est alors soit dissipée sous forme de chaleur, soit convertie en travail mécanique et dissipée ensuite sous forme de chaleur. Et du point de vue économique les acteurs essaient de maximiser leur profits, ce qui est corrélé à la dissipation d'énergie et à la maximisation du taux de production d'entropie.

  3. Un arrêt de la court suprême mexicaine fait de la consommation de Marijuana un droit de l'homme (le droit au libre développement de sa personnalité). C'est important dans un Mexique ravagé par la guerre à la drogue mais aussi parce que c'est la première fois que la légalisation s'appuie sur les droits de l'homme (et non la santé ou la sécurité).

    https://www.newscientist.com/article/dn28476-smoking-weed-is-now-a-human-right-in-mexico/

    • L'argument "libre développement de sa personnalité" est intéressant.

      Les anti-légalisation au nom de la préservation de la santé ne sont pourtant pas pour la pénalisation des sports dangereux qui présentent aussi des risques pour la santé, mais que les amateurs pratiquent pour des raisons de plaisir personnel.

      • En fait, ce que dit l'article, c'est que les arguments pour la légalisation étaient jusqu'à présent surtout de l'ordre de la réduction des risques et du banditisme entretenu par la prohibition alors que cette fois, c'est la liberté et les droits de l'homme qui sont invoqués. L'approche de mon dernier article n'était pas si éloignée car je défendais les drogues comme culture.

        Je ne sais quelles conséquences cela aura au Mexique mais avec le Canada qui va légaliser le cannabis, on a bien un mouvement de fond qui risque hélas de toucher la France en dernier tant le dogmatisme règne en maître ici !

  4. En tout cas, concernant la question climatique, c'est plutôt "mal barré" en terme de mobilisation en France, après les horreurs de vendredi, et le régime de police spécial qui est en train de se mettre en place. Je fais partie d'un collectif et on bossait sur l'organisation d'une manif, tout semble tomber à l'eau, tant le sujet paraît dérisoire. Et pourtant, la question du réchauffement climatique me paraît tout aussi grave sinon plus que le terrorisme, si vous me permettez de lier les deux sujets. Mais lorsque l'on creuse la question, l'on réalise tout de même qu'il y a des points communs le pétrole par exemple. Lier de façon urgente la question du climat avec celle de la nécessité de la non utilisation des ressources pétrolières, permet-il d'envisager la question des ressources renouvelables en même temps que l'éradication de ces groupes qui prospèrent sur la rente pétrolière (comprenant aussi le salafisme saoudien) ? Ceci dit, lorsque j'évoque le terrorisme, je pourrais envelopper le terrorisme des états qui sont très actifs dans cette région.

    • Effectivement, l'Arabie saoudite où les températures commencent à monter semble bien au coeur de tous les problèmes avec ses réserves de pétroles. Ce n'est pas une bonne nouvelle, on ne voit pas comment on va s'en sortir. Cela ne va pas trop affecter la COP21 qui est à peu près pliée et bien sûr insuffisante mais je répète que je crois essentiel d'arriver à un accord qui pourra être amélioré après. La dramatisation pourrait d'ailleurs pousser à l'accord. Pour la mobilisation, on devrait trouver d'autres façons de se manifester.

    • La déstabilisation de la Syrie a été amplifiée par une forte sécheresse :

      http://www.goodplanet.info/actualite/2015/03/03/syrie-la-secheresse-un-element-a-lorigine-du-conflit-selon-une-etude/

      L'EI a été aussi une roue de secours pour les minorités sunnites marginalisées et réprimées par le terrorisme d'état irakien et syrien. Une sorte d'universalisme révolutionnaire musulman :

      http://www.scienceshumaines.com/de-quoi-daesh-est-il-le-nom_fr_35298.html

      • Il y aurait dans les rangs de Daesh, des partisans provenant de 110 nations différentes, voilà ce qui devrait nous interpeller au plus au point. Des acteurs
        probablement plus attirés par ce que l'Islam a d'universel que les divisions entre Sunnites et Chiites.
        Le leader de l'EI se situe bien dans cette tendance universalisante en s'auto -proclament successeur de Mahomet. Si le successeur de Mahomet est de retour, les vieux clivages Sunnites et Chiites deviennent obsolètes. Ce peut- être le parie de ce nouveau messianisme opportuniste.
        Cordialement,

        • Al Qaida prône un islam universel, pas Daesh qui se revendique du sunnisme, en opposition au gouvernement chiite irakien, et se territorialise sur Cham.

          Les recrues de Daesh étrangères sont la plupart du temps des incultes de l'islam fraichement convertis, comme les re born aux USA. C'est un islam de façade sans la connaissance approfondie des textes et cultures musulmanes.

        • Il me semble aussi incontournable que nous améliorions notre niveau d'éducation (je n'ai pas dit d'instruction) si nous le pouvons, c'est à dire la mise en place de notre capacité à résister à nos pulsion (la castration en des termes psycho, ou la qualité de notre surmoi), et en particulier à notre pulsion de mort. Olivier Roy met le doigt sur le problème quand il dit que ce n'est pas l'islam qui s'est radicalisé, mais que c'est la radicalisation qui s'est islamisée (c'est à dire que la radicalisation instrumentalise l'islam). Plusieurs raisons objectives peuvent expliquer que nous soyons dans une période de faiblesse éducative propice au débondage de nos pulsions et à leur emploi dans des visées radicales. Nous sommes passés depuis très peu de temps de l'autorité paternelle à l'autorité parentale (vers 1970). Je ne propose pas de revenir en arrière parce que la loi n'a sans doute fait qu'entériner une situation de fait. Mais cette situation nouvelle nous a fait perdre beaucoup de repères éducatifs. Nous devons réapprendre à castrer convenablement et nettement nos enfants si nous ne voulons pas que leurs pulsions de mort les hantent le reste de leur vie ou ne trouvent à s'employer comme en ce moment dans des capteurs comme Daech ou, en moins grave, dans le FN. Les solutions sont chez Naouri (traité à tort de réactionnaire) et Dolto (traitée à tort de laxiste, voir chez elle son avis très net sur le besoin de castration), chez Freud (avec Malaise dans la civilisation, par exemple). Chez Hugues Lagrange aussi (avec le "Déni de culture"). Les familles qui arrivent en France avec une culture encore très solide d'autorité paternelle voient leurs enfants leur "échapper", baignant dans une culture de l'autorité parentale pas encore bien maîtrisée. Sur quels repères peuvent-ils accepter de renoncer à leurs pulsions? Il faut des familles très solides pour résister à cette situation si difficile. Nous ne sommes non plus pas aussi assurés de nos valeurs de liberté et de progrès sur lesquelles l'autorité des adultes repose. Nos valeurs sont en souffrance devant les dégâts écologiques, la délinquance en col blanc, le désordre néolibéral. Or, aucune autorité ne peut s'exercer dans le vide. Je milite pour une évolution de nos valeurs, pour que nous apprenions à combiner nos libertés afin d'écologiser le progrès, c'est peut-être vain, mais c'est à nouveau une question de structure?
          Le recours au nihilisme pour qualifier les djihadistes ne me semble pas approprié, le nihilisme étant lui-même un capteur d'esprits faiblement éduqués (à nouveau je n'ai pas dit instruits). Le nihilisme, contrairement au "djihadisme", ne propose pas de sens, mais seulement la désinhibition des pulsions (dés-éducation) sous prétexte que rien n'aurait de sens et qu'à ce titre, il n'admet aucune contrainte de la société sur l'individu, et refuse tout absolu religieux, métaphysique, moral ou politique.

Laisser un commentaire