Ni César, ni tribun

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Dans cette période de retour du nationalisme, y compris à gauche, il n'est pas mauvais de citer ces paroles de l'Internationale que j'ai toujours préférées à celles de la Marseillaise (bien que je ne crois pas du tout qu'on puisse du passé faire table rase!). Cette composante libertaire qui faisait partie intégrante du communisme originel n'a pas empêché cependant que tous les pays socialistes qui avaient pris ce chant révolutionnaire pour hymne ne tombent systématiquement dans "le culte de la personnalité", pas assez analysé et dont cet article essaiera de montrer les convergences avec sa version individualiste.

En effet, de même que Guy Debord avait distingué le "spectaculaire concentré" caractérisant les régimes dictatoriaux du "spectaculaire diffus" de la société marchande, on peut distinguer deux types très différents de culte de la personnalité, celui du chef, paré de toutes les vertus, et celui du "développement personnel" (de l'entrepreneur risquophile au consommateur béat ou de la pensée positive au créatif culturel), du petit maître enfin que chacun est sommé d'être, même dans les milieux marginaux ou qui se veulent radicaux !

Il est toujours intéressant de comprendre en quoi on se trouve contaminé par ce qu'on croit combattre radicalement mais l'enjeu pratique ici, c'est d'appeler à une stricte séparation entre morale et politique comme entre vie privée et vie publique, séparation mise à mal notamment par la critique de la vie quotidienne, le féminisme et l'écologie, position moraliste renforçant une personnalisation qu'on projette ensuite facilement sur un leader comme sur quelques vedettes médiatiques. Ce qui se voulait émancipation s'est transmué ainsi en nouvelle aliénation. Si nous devons nous sauver nous-mêmes, ce n'est pas en fonction des personnes ni de leur supposée excellence mais en tant qu'opprimés, exploités, méprisés. Cette nécessaire séparation entre morale et politique ne va pas de soi pourtant puisqu'elle exige une sortie des logiques identitaires et de toute idéalisation avec la reconnaissance de notre part de négatif, chose à laquelle on ne peut se résoudre...

Depuis ma tournée en Belgique (2005), je me suis rendu compte de la difficulté à expliquer mon opposition à l'individualisme d'une "simplicité volontaire" à laquelle j'opposais l'action collective d'une écologie-politique bien plus efficiente. Depuis un peu plus longtemps, je me suis agacé d'être mis systématiquement en position de pouvoir. Il est comique de voir comme les libertaires eux-mêmes sont en recherche d'un maître (Lacan l'avait bien dit). Il est toujours très difficile de ne pas céder à la demande et jouer le rôle qu'on veut nous faire jouer. C'est bien tentant, en effet, mais cela donne des petits coqs qui paradent dans des milieux qui se gargarisent pourtant de leur autonomie. Il vaut mieux se retirer du jeu, à n'en pas douter. Refuser de se donner en spectacle et sortir du culte de la personnalité était justement une part essentielle du projet situationniste dans la continuité de Cobra, d'un art populaire qui devait être fait par tous, d'une revue aux auteurs anonymes, de l'exclusion de tout rapport hiérarchique. On ne peut dire qu'ils y aient vraiment réussi, entretenant par là même le mythe de l'homme total (avec le ton impérieux de l'artiste en enfant terrible des bonnes familles). Ce qui se voulait un art de vivre triomphant, et comme l'envers des promesses publicitaires, s'est trouvé de plus singulièrement en consonance avec la valorisation de l'autonomie par l'économie immatérielle qui prétend transformer la personne en entreprise, version néo-libérale de l'homme total et de l'abolition de la division du travail. Dans les avant-gardes aussi, on est supposé être du côté des hommes forts et performants, sûrs d'eux-mêmes, alors qu'il faudrait tout au contraire faire l'éloge de notre fragilité et nous ranger du côté des vaincus, des damnés de la terre !

Il me faut être quelconque, comme chacun.

Poussé à de multiples lâchetés pour assurer le nécessaire. Et malgré cela, à cause de cela, universel vraiment. Il n'y a pas de pureté à supporter, pas d'élus.

Ce n'est pas pour s'en satisfaire.

(Précis, Manifeste).

De tous côtés, des conformistes comme des utopistes, on ne nous vante que la réussite, le moral des vainqueurs, la confiance en soi (en 10 leçons) et un bonheur obligatoire (satisfaction du consommateur aussi bien qu'assurance du rebelle). Pour la plupart, la philosophie ne sert même qu'à ça, une assurance bonheur, alors que tous les philosophes ont prêché plutôt un détachement des biens. Bien peu cependant ont renoncé à faire de la philosophie elle-même le bien suprême jusqu'à devoir admettre dans la part de malheur de notre condition une dimension essentielle de l'existence et de la cognition. Or, tout est là, cette vie rêvée sans plus de négatif n'est pas la vraie vie et nous fait perdre ce qui constitue l'expérience du réel et la condition de toute vérité, expérience du ratage et de la dureté du réel. Il ne faudrait pas confondre notre vie quotidienne avec le récit héroïque qu'on en fait. Pour tout dire, je me sens personnellement très loin du fantasme d'un homme total ou d'un Maître, et plutôt du côté des ratés, des faibles, des perdants, des précaires, toujours dépassé par les événements avec l'impression de ne pas pouvoir y arriver. Ce qui, paradoxalement, n'exclue pas un orgueil démesuré face à tous les frimeurs de la Terre entière qui me toisent de haut.

On comprend bien pourquoi il faut savoir se vendre. Aristote notait déjà dans sa Rhétorique que les qualités qui sont indispensables à l'orateur pour convaincre sont : l'excellence, la clairvoyance et la bienveillance. C'est effectivement la garantie qu'on ne sera pas trompé par insuffisance, aveuglement ou malveillance. Du coup, il y a incontestablement une contradiction à ne pas revendiquer l'excellence et faire étalage de son ignorance, ce qui peut sembler annuler tout ce qu'on peut dire. En fait, de même que donner la marge d'erreur nous rapproche de l'exactitude, le paradoxe, c'est que ne pas vouloir être exemplaire, c'est vouloir être encore plus exemplaire ! Impossible de se sortir de cette contradiction bien connue de la tradition taoïste du non vouloir comme de la religion chrétienne où l'on ne s'abaisse en se reconnaissant pécheur que pour mieux s'élever. Pour Hegel aussi la réconciliation avec les autres passe par la reconnaissance de nos propres fautes qui devraient nous pousser au pardon des autres au lieu de juger sévèrement leurs défauts. Seulement, on n'arrête pas la dialectique et l'intégration du négatif se révèle elle aussi contradictoire à se trouver valorisée positivement et même comme savoir absolu !

Ce péché originel de notre inadéquation à l'universel, et de ce que Bataille appelait le principe d'insuffisance à la base de chaque être, sera combattu par tous les nietzschéens (ou freudo-marxistes) qui n'y verront qu'une grossière manipulation des prêtres pour nous empêcher de jouir mais ce sont surtout les utopies sociales qui prétendront nous délivrer du négatif comme du mal. Au point que vouloir en dénoncer les "effets pervers" les plus manifestes sera assimilé à la "rhétorique réactionnaire" par l'excellent Albert O. Hirschman. Ce manque d'humilité très aristocratique a pour conséquence justement d'exiger un individu exemplaire, qui n'a plus droit aux petitesses trop humaines, tout comme l'homme nouveau du communisme avec ses camps de rééducation pour ceux qui ne se conforment pas au moule ! L'homme socialiste est doté d'une morale socialiste faite toute de dévouement à la collectivité. Comment de si bons petits soldats ne prendraient-ils pas pour modèle celui qui est supposé incarner les vertus du parti ? Le lien est immédiat entre cette réduction de la politique à la morale individuelle et l'incarnation de cette morale dans le chef, modèle dépourvu de tout négatif. Il est très difficile d'échapper à cette héroïsation qui mène à une sorte de gouvernement des sages, des meilleurs (aristos), à l'opposé de l'intention émancipatrice initiale. Toute la dimension politique tend à se réduire à la personnalisation médiatique et la pure communication ou propagande. Le seul antidote, il faut le répéter, c'est l'expression du négatif au lieu d'afficher sa vertu et d'un peu trop s'y croire, c'est de dynamiter son image et sortir du spéculaire comme de la séduction. Il n'est pas sûr que ce soit vraiment possible.

En tout cas, il ne suffit pas de se soustraire au spectacle pour éviter de nourrir une fascination déplacée. Il ne suffit pas de ne pas se montrer, entretenant au contraire le mystère, il faudrait ne pas être admirable ! Seulement, en refusant de s'identifier à ses oeuvres, Guy Debord a fait de l'artiste sa véritable oeuvre d'art, jusqu'à en faire son propre Panégyrique. Il y a là un complet retournement dialectique par rapport à l'anonymat de départ. Pour ne pas être pris dans le spectacle médiatique et la norme sociale, c'est la vie quotidienne qui se faisait spectacle et forcée à une jouissance manifeste très codée (par simple inversion de la morale bourgeoise ou de la publicité). On a là un premier exemple d'une vie devenue encore plus exemplaire du fait même de se soustraire à l'exemplarité. Mais on ne trouvera pas trace chez lui d'un quelconque aveu d'échec, gardant ses jugements implacables et sa position hautaine jusque dans l'alcoolisme (le léopard meurt avec ses tâches). Il n'aura reconnu son échec que par la dissolution de l'IS, confronté à sa nouvelle position de vedette pour des pro-situs bêtifiants. Seulement, il se prétendra encore révolutionnaire professionnel longtemps après que cela ait perdu tout sens dans sa lointaine retraite, comme figé dans son personnage.

De nos jours, ce sont les écolos qui cultivent ouvertement l'exemplarité dans leur vie quotidienne, essayant de faire correspondre des contraintes écologiques (décroissance) avec une jouissance affichée du naturel et de l'authentique (joie de vivre). Se priver de tout avec le sourire, réduire son empreinte écologique tout en retrouvant la vraie vie dont la civilisation nous avait coupée. Tout cela est fort bien. Outre le fait que ce naturalisme implique quand même une haine de la liberté humaine identifiée au mal, le problème, c'est que cela réduit la question écologique à l'individu dans la confusion encore entre public et privé, politique et morale. Tout le problème serait de produire un individu idéal, le gentil écolo, de changer de peuple quoi (une métamorphose dit l'autre), au moins de le culpabiliser un peu sadiquement devant la profusion de marchandises et l'injonction publicitaire. C'est une vieille histoire puisque cette vision est partagée par toutes les religions et sagesses traditionnelles ou sectes modernes. Puisque le mal à extirper est situé dans l'individu lui-même et non dans les processus matériels, il ne s'agit plus que de faire bonne figure et d'exhiber sa vertu. Désormais, "être" écolo signifie vivre sous le regard accusateur des autres écologistes (ce que pratique jusqu'à la caricature le Journal de la Décroissance tout occupé à dénoncer les "écotartuffes"). C'est bien sûr une impasse, aucune religion n'a réussi à changer les hommes, tout au plus quelques uns, et jamais une fois pour toutes. A l'opposé de cette focalisation sur l'individu qui ne sert qu'à s'auto-admirer sans influer notablement sur les déséquilibres globaux, on a besoin d'une écologie-politique transformant le système de production et l'organisation collective, en rejetant tout moralisme, tout jugement des hommes (et que ferions nous de tous ceux qui n'atteignent pas à notre excellence ?).

Respecter une stricte laïcité morale ne sort pas pour autant de la contradiction car, d'une part, la confusion des genres est constitutive de la psychologie des foules, et d'autre part la nécessité de séparer morale et politique ne supprime pas la nécessité pour chacun de vivre en conformité avec ses convictions, donc à une certaine exemplarité. Du moins peut-on reconnaître qu'on y échoue et pousser l'exemplarité jusqu'à l'aveu de ses limites et l'affirmation qu'objectivement, on ne peut constituer un modèle (je ne suis pas celui que vous croyez). Pas besoin de nourrir le transfert, il n'y a pas d'autre voie cependant que de tenter de l'analyser, ne pas faire comme si cela n'existait pas mais en prendre conscience pour ne pas tomber dans un nouveau culte de la personnalité si ce n'est un parti qui prétendrait sonder les coeurs et les reins.

Sur un autre plan, ce qui rend difficile de critiquer la "simplicité volontaire", c'est, bien sûr, qu'il n'y a, apparemment, rien de plus raisonnable. Il vaut mieux assurément se contenter de peu et ne pas tomber dans tous les panneaux publicitaires, ne pas se laisser éblouir par le clinquant et les faux-semblants de la gloire, de la richesse ou du pouvoir. C'est une vieille chanson. Toute philosophie part de désirs trompeurs pour nous guider vers une existence plus authentique, la recherche du bonheur et d'un au-delà du plaisir immédiat restant, comme on l'a vu, une porte d'entrée courante dans l'étude de la philosophie qui détourne le souci de soi vers la recherche de la vérité et le continuel étonnement de la connaissance. La sagesse cependant ne convient pas aux hommes et les excès sont dans sa nature aventureuse, rien de pire qu'un ennui sans passion. Il y a surtout une très grande différence entre justifier une conduite raisonnable par un désir conscient de soi ou d'en faire une norme sociale exprimant de plus un mépris marqué du peuple (des consommateurs). On souhaiterait, certes, que le plus grand nombre vive plus philosophiquement mais il y a toujours plus écolo que soi et cela ne fait pas une politique. La difficulté, c'est qu'on a besoin indéniablement de la participation de l'individu, par exemple pour le tri des déchets (exemple classique) mais celui-ci n'a de sens que par l'organisation sociale du recyclage, ce n'est pas par la transformation personnelle qu'on transforme le monde bien que tout le monde veuille se persuader du contraire (du seul fait qu'on parle et qu'on se raconte des histoires).

Il y a différents niveaux qu'il ne faudrait pas confondre, l'individu n'est pas relié immédiatement à la société dont il n'est qu'un acteur parmi d'autres. On ne peut mettre sur le même plan une "critique artiste", idéaliste, métaphysique, morale ou religieuse, qui se soucie d'aliénation plus que de justice, centrée sur sa petite personne supposée exemplaire, et une "critique sociale" plus politique et matérialiste qui se soucie d'émancipation, d'enjeux vitaux et de réduction des inégalités. Ce qu'il faudrait comprendre, c'est que la liberté n'a tout simplement pas le même sens dans la morale ou dans la politique. Pour les philosophes et la morale, la liberté s'identifie à la raison, liberté de l'esprit par rapport au corps et aux biens sinon aux liens affectifs même si ce désintéressement reste toujours suspect d'en tirer des bénéfices secondaires. Il n'y a pas de pensée, en effet, qui ne soit ancrée dans son temps, dans la situation dans son actualité avec ses débats intellectuels à la mode qui surdéterminent les prises de position de chacun. En tout cas, cette conception de la liberté comme auto-nomos est contraignante, capacité de se donner nos propres règles et de les respecter, liberté trop absolue qui s'annule immédiatement dans son engagement et qu'on peut trouver légitimement un peu trop dictatoriale. Pour les gens ordinaires et la politique, la liberté est bien plus concrète, libération des dominations, des contraintes, des normes, du besoin. La liberté est ici objective. L'autonomie conquise consiste à pouvoir décider par soi-même et faire ce qui était impossible ou interdit avant, liberté de choix très éloignée d'une liberté qui oblige et du fait de se donner sa propre loi, ouvrant au contraire les possibles. La contradiction cette fois revient dans le réel de la nécessité d'une loi qui libère quand la liberté de quelques uns réduit la liberté de tous.

Ce n'est pas seulement qu'il y aurait des écologistes ou révolutionnaires plus intégristes que les autres dans leur mode de vie mais bien qu'il y a une réelle incompatibilité entre les moyens purement individuels et les fins collectives. Vouloir fabriquer des surhommes de gauche est aussi effrayant que les surhommes de droite et ne peut conduire qu'à l'impasse ou pire. De même, ce n'est pas seulement dommage d'avoir besoin d'un leader bien aimé ou d'un tribun qui passe bien à la télé et fait monter les sondages, cela change profondément le sens du combat politique devenu un simple volontarisme nourrissant toutes sortes d'illusions comme si n'existait aucun frein, comme si nous allions devenir meilleurs que jamais et comme si disparaissaient tous ceux qui sont de droite ou qui tiennent à leurs sous. L'enthousiasme et l'admiration ne sont pas seulement excessifs, ils sont toujours trompeurs, falsifiant le projet émancipateur et sa construction avec les autres. Il ne suffit pas de prendre le pouvoir et changer les personnes pour tout changer (une attaque de la finance peut rapidement mettre un terme à l'expérience comme en 1936, matérialisant que nous appartenons à un système et que c'est lui qu'il faut changer). Ce n'est ni la transformation personnelle, ni une personnalité exceptionnelle ou la force du verbe qui nous sauverons de nous-mêmes. Il faudrait au contraire reconnaître qu'on ne peut compter que sur nous avec toutes nos insuffisances, nos divisions, nos contradictions. Il ne suffit pas de s'opposer au monde ni même de l'expression du négatif, il faut intégrer le négatif en nous et les limites de notre rationalité. C'est le point de départ d'une émancipation qui ne peut nous être octroyée par d'autres et nous met du côté des pauvres, des freaks, du populaire, pas des élus et des élites qui nous gouvernent.

Ce qui peut paraître brumeux au niveau national, où tout peut effectivement sembler possible de si loin, devient beaucoup plus clair au niveau local et des questions concrètes du vivre ensemble. Nous n'allons pas changer nos voisins et leurs querelles de voisinage ni changer le plomb en or. Pourtant la seule alternative à la globalisation marchande, c'est une relocalisation qui ne peut se faire sans nous, et sans attendre une hypothétique révolution mondiale, ni même nationale ! On sait à peu près vers quoi il faudrait aller pour passer du salariat productiviste au travail choisi et de la croissance économique au développement local et humain (revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales) mais cela paraît trop minuscule et pas assez utopique. On ne saisit pas immédiatement la dimension globale de l'action locale alors que c'est là qu'on peut agir sans tarder. L'incompréhension semble totale avec les grands réformateurs qui redessinent le monde à leur guise. C'est là qu'il faudrait sans doute une "réforme de l'esprit", un sorte de conversion des âmes qui ne viendra cependant que du travail du négatif, de l'échec des utopies nationalistes et du désordre monétaire international. L'histoire nous apprend la patience mais l'émancipation ne peut être l'oeuvre que des travailleurs eux-mêmes, tels qu'ils sont et là où ils travaillent.

Alors que l'on cherche partout un homme providentiel, il faut absolument rappeler tous les égarements d'un culte de la personnalité qui commence avec la moralisation de la politique ou sa réduction à une idéologie totalitaire (englobant tous les aspects de notre vie). On l'a dit, il ne s'agit même pas de ne pas chercher à être exemplaire mais seulement de reconnaître notre inhabileté fatale et rester assez rétifs à l'identification pour pouvoir continuer à déboulonner toutes les statues, rire au nez des puissants et des gloires du moment. Ni César, ni tribun, l'émancipation commence lorsqu'on sort du spectacle médiatique et du culte de la personnalité pour reconnaître nos limites et nos erreurs à tous, lorsqu'on renonce à vouloir améliorer les hommes pour améliorer le système économique, lorsqu'on sort enfin de l'utopie pour des solutions qui sont là à portée de main, et il n'y en a pas d'autres...

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