Revue des sciences 02/09

Temps de lecture : 102 minutes

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Revues : Pour la Science - La Recherche - Sciences et Avenir 
Brèves : Physique - Climat - Biologie - Santé - Technologie

La nouvelle la plus importante du mois est sans doute la découverte d'un gène responsable de la neurodégénérescence, et, peut-être, le fait qu'un ancien médicament semblerait en protéger ! De quoi remédier à l'arrêt surprenant de la progression de l'espérance de vie ? Sur un tout autre plan, "l'ordre inévitable", d'András Sárközy (!) me semble aussi essentiel, donnant une limite au désordre qui ne peut donc être infini. Pour le climat, il ne faudrait même pas en parler tant il apparaît évident désormais qu'on ne pourra éviter un réchauffement catastrophique, même si on arrêtait tout tout de suite, mais les progrès de la connaissance du climat apportent aussi un nouvel éclairage sur notre histoire, beaucoup plus dépendante des aléas climatiques que ne le laissaient supposer les travaux historiques. Il ne semble pas malgré tout que les catastrophes naturelles aient jamais arrêté les progrès cognitifs, sauf temporairement, ayant provoqué plutôt des sauts de civilisation plus ou moins longtemps après l'effondrement. Il est frappant, au contraire, de constater comme l'évolution humaine reste fonction du temps, partout dans le monde et même indépendamment de tout contact ! Cela n'empêche pas que notre rationalité est toujours bien limitée, entre autres par la pensée de groupe. La sexualité féminine en témoigne, au coeur d'un numéro très riche de Sciences et Avenir, restant un sujet toujours aussi excitant et mystérieux malgré les progrès des sciences. Sinon, je dois signaler que j'ai perdu une de mes sources les plus intéressantes, Roland Piquepaille mort soudainement, et qui rappelle que derrière l'univers virtuel, il y a des hommes mortels voués à disparaître de notre monde... Sans que ce soit lié, cette revue des sciences sera d'ailleurs sans doute l'une des dernières (même si elle devrait continuer le mois prochain au moins).

On trouvera une version éclatée en plusieurs articles de cette revue des sciences sur le site du GRIT-Transversales : physique - climat - biologie - santé - technologies.


Pour la Science no 376, L'étrange lune de Saturne


Pour la Science

- L'importance des protéines de choc thermique, p70

Ce n'est pas vraiment une nouveauté, expliquant sans doute les bienfaits du sauna par exemple, mais l'importance des "heat shock proteins" (HSP) est réévaluée, véritables chaperonnes servant à inactiver les mutations de l'ADN (et à les libérer dans des conditions extrêmes) mais aussi à toutes sortes de choses comme accrocher les protéines restées dépliées pour les replier comme elles le devraient, etc.

Les chaperonnes, des protéines à tout faire.

Des protéines dites de choc thermique protègent les cellules des effets du stress. Ces chaperons moléculaires jouent aussi un rôle dans les défenses de l'organisme. Elles pourraient être utilisées pour traiter certains cancers.

En 1962, à l'Institut de génétique de Pavie, en Italie, quelqu'un fit monter par inadvertance la température d'un incubateur contenant des drosophiles. Lorsque le généticien Ferruccio Ritossa examina les cellules des insectes ayant subi un tel « choc thermique », il remarqua que leurs chromosomes avaient enflé par endroits : des gènes avaient été activés dans ces régions et des protéines synthétisées.

Quinze ans plus tard, le même effet thermique fut détecté chez des mammifères et d'autres animaux. Les protéines de choc thermique, ou hsp (heat shock proteins), ont depuis été reconnues comme des acteurs moléculaires primordiaux de toute cellule. Omniprésentes dans le monde vivant, elles font partie d'anciens mécanismes de survie des organismes, conservés tout au long de l'évolution. Produites en réponse à des conditions stressantes, la chaleur notamment, les protéines de choc thermique « chaperonnent » d'autres protéines et accomplissent ainsi deux fonctions essentielles : elles évitent les interactions moléculaires indésirables et favorisent celles qui sont souhaitables.

Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont montré que ces molécules jouent d'autres rôles chez les organismes supérieurs, notamment l'homme. Elles font en effet partie intégrante de nos défenses immunitaires contre le cancer et les agents pathogènes ; elles pourraient, de ce fait, se révéler utiles pour le développement de nouveaux médicaments et de vaccins.

- Les précurseurs de l'analyse des rêves, p78

Dès le début du xixe siècle, des savants ont analysé leurs rêves pour en dégager la signification. La psychanalyse et la science des rêves actuelle sont les héritières de ces études pionnières.

Ces amateurs de songes revendiquaient de n'être ni des « superstitieux » croyant au caractère surnaturel ou prémonitoire des rêves, ni des romantiques valorisant une autre vie supérieure à la vie diurne. Ils souhaitaient étudier les visions et les voix nocturnes scientifiquement, c'est-à-dire à partir de « faits » censés être fiables. Et pour ce faire, quoi de plus simple et de plus sûr que de se prendre soi-même comme objet d'étude à domicile, de s'entraîner à noter et à répertorier ses propres rêves pour devenir ce que j'appellerais un « savant rêveur » ?

C'est toujours pareil, comme on ne lit plus Alfred Maury (1817-1892) ni "Marie Jean Léon d'Hervey de Saint-Denys" (1822-1892), etc., on peut être tenté de croire que Freud a tout inventé alors qu'il n'a fait que donner cohérence aux travaux précédents (tout comme Newton ou Einstein...).

- Les limites des prévisions démographiques, p82

Conférence de Gilles Pison, en ligne sur le site de France Culture.

Il est intéressant de se rappeler que l'explosion démographique est très récente puisqu'elle commence dans la seconde moitié du XVIIIè siècle avec la modernisation des sociétés, les débuts du capitalisme et le progrès des sciences mais surtout de l'hygiène et de la médecine (le premier vaccin, contre la variole) ainsi que l'amélioration des communications permettant d'approvisionner les populations subissant une famine locale. La baisse de la mortalité infantile va entraîner la "transition démographique" avec la baisse de la natalité et les débuts de la limitation des naissances, notamment par coïtus interruptus.

Ce dernier point m'étonne et ne correspond pas à ce qu'on sait par ailleurs notamment de la société romaine en particulier, utilisant si intensément une plante contraceptive qu'elle finira par disparaître ! Il est vrai qu'avant, le contrôle des naissances était un souci minoritaire mais il me semble que c'est plutôt la déculturation de masse produite par l'industrialisation qui sera cause de la perte de ces savoirs traditionnels. Je suis étonné aussi que les cycles générationnels (baby boom) ne soient pas pris en compte, expliquant si bien la reprise actuelle, et qu'on se contente de prolonger les courbes, jusqu'à l'extinction supposée, ce qui est absurde. Par contre, il semble assez raisonnable de prévoir le pic de population de 9 milliards vers 2050 avant de décroître, la "transition démographique" touchant cette fois les pays les plus peuplés. C'est bien la décroissance qu'on a devant nous, après la décélération, même si on peut légitimement penser, comme Lévi-Strauss, qu'on aura été trop nombreux mais il n'y a rien de plus naturel que de passer les limites avant de se stabiliser !

Rappelons tout de même que le néolithique a sans doute débuté par un accroissement de la population suivi de difficultés climatiques, ce qui a poussé à l'adoption de l'agriculture mais permettra ensuite une nouvelle explosion démographique, d'un facteur 10 au moins !

- L'ordre inévitable, p86
Jean-Paul Delahaye

C'est quelque chose de très simple mais de fondamental, et ce n'est pas seulement parce que ce problème s'est terminé par un mariage qu'il peut être qualifié de « problème à l'heureuse issue » (ou problème qui finit bien) car on peut dire son résultat inespéré, contre-intuitif et contre-entropique : il n'y a pas de désordre qui ne crée de l'ordre. On peut s'amuser que "l'ordre inévitable" qui en découle soit un théorème d'András Sárközy (un mathématicien hongrois) mais l'important c'est que l'ordre puisse émerger du désordre le plus complet, mettant des limites à un désordre qui ne peut être absolu. Il ne faudrait pas réduire pour autant la complexité biologique à cet ordre inévitable car la complexité du vivant se construit par bifurcations (complexification) et rétroactions, non pas au hasard de la dispersion entropique. C'est seulement qu'il y a une limite au désordre, ce qui n'empêche pas que "l'ordre est rare" (conformément à la loi d'entropie qui est seulement statistique).

En 1933, Esther Klein soumit un puzzle géométrique à un groupe de mathématiciens. Il en résulta un article de Paul Erdös et George Szekeres, le mariage d'Esther Klein et de George Szekeres et... un théorème de Sárközy.

Si vous dessinez un grand nombre de points sur une feuille sans que trois d'entre eux soient alignés, alors six points délimiteront un hexagone convexe ne contenant aucun autre point. Ce « théorème de l'hexagone vide inévitable » est plus difficile à démontrer qu'on ne l'imagine à la lecture de son énoncé. C'est seulement en 2007 que, simultanément et indépendamment, Tobias Gerken, de l'Université Technique de Munich, et Carlos Nicolas, de l'Université du Kentucky, en ont proposé une démonstration.

Les démonstrations du théorème de l'hexagone vide s'appuient sur les solutions d'un problème géométrique de la même catégorie, nommé par Paul Erdös « Problème à l'heureuse issue » de par son histoire.

Cet hexagone convexe vide est inévitable s'il y a un nombre assez grand de points. Mais combien exactement ? On sait que 29 points ne suffisent pas à garantir l'hexagone vide (résultat dû à Mark Oversmars de l'Université d'Utrecht) et que 463 suffisent (démontré en 2007 par Vitaliy Koshelev de l'Université indépendante de Moscou).

Dans toute structure assez grande, certaines sous-structures organisées sont nécessairement présentes (...) Les îlots d'ordre sont obligatoires, mais de plus en plus petits (...) et donc leur présence ne contredit en rien le côté exceptionnel des structures globalement organisées affirmé par la théorie de Kolmogorov.

De l'ordre, oui il y en a nécessairement en petite quantité, c'est ce que dit la théorie de Ramsey, mais cet ordre est rare et localisé : les grandes structures possédant une organisation globale sont rarissimes.



La Recherche no 427, La guerre des trous noirs


- La sérotonine intestinale est une hormone inhibant la formation de l'os !, p24

95% de la sérotonine de l'organisme est produite par le tube digestif et incapable de parvenir au cerveau. Son rôle restait en grande partie un mystère...

Cette découverte étonnante pourrait servir à combattre l'ostéoporose.

- La guerre des trous noirs, p30

Rien de vraiment neuf. C'est juste la publication d'un livre de Léonard Susskind sous ce titre qui motive le dossier du mois, prenant pour pivot la question de la conservation de l'information dans un trou noir, ce qui mène au principe holographique réduisant l'information d'un trou noir à sa surface. Le débat entre Susskind et Stephen Hawking (qui a reconnu sa défaite) tient en partie à la confusion du terme d'information utilisé en physique quantique. En effet, il est évident qu'un livre avalé par un trou noir n'en sera pas recraché indemne ! La seule chose qui ne se perd pas c'est l'information quantique, c'est-à-dire ce qui constitue des informations pour le physicien, les variables de ses équations (énergie, charge, spin, impulsion, imbrication, etc.). La conservation de "l'information" n'est donc qu'une généralisation de la loi de conservation de l'énergie. Cependant, on ne voit pas bien comment l'évaporation des trous noirs, restituant tout leur contenu quantique, serait compatible avec le fait que les trous noirs formeraient d'autres univers en expansion (des fontaines blanches), comme le nôtre, s'évaporant donc par sa surface ?

Nous serions ainsi entourés d'un "horizon cosmologique", surface sphérique imaginaire au-delà de laquelle aucun signal ne peut plus jamais nous parvenir. Les galaxies et les étoiles seraient comme "avalées" par cet horizon dès qu'elles le franchissent. Tout se passe, en fait, comme si nous nous trouvions au centre d'un trou noir inversé, qui vomit les objets plutôt que de les attirer en son sein. Des travaux récents indiquent, par ailleurs, que les propriétés de l'horizon cosmologique seraient similaires à celles de l'horizon des trous noirs. p41

"L'horizon" suppose une rupture de causalité entre intérieur et extérieur qui ne semble pas plus compatible avec la théorie quantique mais, évidemment, tout cela reste entièrement spéculatif. Léornard Susskind est un grand penseur et théoricien, un homme de principes et un constructeur de systèmes imaginatif qu'on pourrait comparer à Wheeler. Il a été en effet l'inventeur des cordes et nous avions rendu compte de son livre précédent, "Le paysage cosmique", qui défendait brillamment le principe anthropique au milieu d'une multitude d'univers invivables. Ici, c'est le principe holographique, dont on avait déjà parlé en 2006, réduisant notre univers en 3 dimensions à sa surface interne, ce qui a de bonnes chances d'être vrai malgré le côté contre-intuitif. Il est certain que si une de ses théories trouvait un début de confirmation expérimentale, il aurait immédiatement le Nobel !

- Les aléas de la démocratie, p97

Jean-Marc Lévy-Leblond plaide, avec raison, pour que la démocratie tienne compte de la "marge d'erreur", comme toute bonne physique et n'ait pas la religion de la majorité à une voix ! (notez que les Verts ont une majorité à 60%) Il soutient aussi le tirage au sort, comme Aristote, relativisant le vote, ce qui est essentiel (je rappelle souvent le dernier texte de Bourdieu qui analysait le vote comme rite de soumission).

- L'âge du bonheur, p97
Hervé Le Bras

Même si des études récentes semblaient suggérer que "l'argent ne fait pas le bonheur", le bonheur ne serait pas vraiment indépendant de la richesse, du moins en valeur relative plus qu'en valeur absolue : le bonheur dépendrait surtout "de la perception de son rang ou de sa place dans la société". Reste à savoir si c'est la dominance ou la reconnaissance qui est le plus déterminante.

On peut se référer aussi aux journées de l'économie sur le sujet :
https://www.laviedesidees.fr/Bonheur....


Sciences et Avenir no 744, Comment le cerveau gère notre sexualité


Le dossier du mois, sur la sexualité, est entièrement en ligne comme le reste du numéro. Il montre, tout comme l'article du New York Times "What Do Women Want ?", que le désir féminin est mental, avec une plus grande indépendance du corps que pour les hommes, ce qui expliquerait le peu d'effets des traitements physiologiques comme le Viagra. Une étude voudrait même nous persuader que l'orgasme féminin serait fonction de la richesse ou du statut social de son partenaire ! Le nouvel aphrodisiaque féminin qui motive ce dossier agit effectivement au niveau des neurotransmetteurs, surtout certains récepteurs à sérotonine (mais il n'agit qu'au bout de 6 semaines!), de façon malgré tout assez proche des antidépresseurs.

D'autres traitements sont à base de testostérone, secrétée normalement par les ovaires et les glandes surrénales et dont la baisse après l'accouchement peut parfois provoquer une notable baisse de la libido pour une période plus ou moins longue pouvant aller même pour quelques unes jusqu'à un maximum de 3 à 4 ans ! Cependant, la testostérone pourrait avoir des effets secondaires gênants chez la femme (acné, insomnie, migraine, pousse des poils, prise de poids...). Beatriz Preciado, une espagnole qui vient de relater son expérience dans un livre ("Testo Junkie") ne semble pourtant pas se plaindre de son "intoxication volontaire" à la testostérone, mais il est vrai qu'elle a de la moustache et se situe complètement hors norme !

- La molécule du désir féminin, p46

La flibansérine, une nouvelle molécule testée aux Etats-Unis, est censée faciliter le désir et le plaisir féminins.

- Comment le cerveau gère notre sexualité, p52

L'organe central de la sexualité féminine c'est... le cerveau. «C'est pour cette raison qu'on observe tant de différences entre les femmes, explique Francesco Bianchi-Demicheli, responsable de la consultation de gynécologie psychosomatique et sexologie de l'Hôpital universitaire de Genève. Les mêmes stimulations peuvent engendrer des réponses très variables d'une femme à l'autre, mais aussi chez la même, d'un jour, d'une heure à l'autre, selon son état d'esprit, son humeur, son cycle hormonal.»

«L'émergence du désir sexuel dans le cerveau est quasi instantanée, plus rapide qu'un clin d'oeil».

Simultanément à la voie instinctive, l'autre voie mobilisée dans l'émergence du désir sexuel est cognitive. C'est elle qui fait toute la différence entre avoir envie de quelqu'un et avoir envie d'un gâteau au chocolat... Le désir active des zones cérébrales cognitives supérieures. «Les études en neuro-imagerie montrent que ce réseau cortical complexe est sollicité, explique Francesco Bianchi-Demicheli. Ces zones sont impliquées dans l'estime de soi, la représentation mentale de soi en fonction des expériences personnelles passées et présentes et la capacité à intégrer l'autre en soi.» Et plus l'amour s'en mêle, plus le désir féminin devient cognitif !

Ces activations de toutes sortes ont pour effet final d'exciter électriquement les neurones du cortex pour parvenir à l'orgasme, ce pic du plaisir sexuel souvent comparé à une crise d'épilepsie partielle entraînant, pendant quelques secondes, la perte totale du contrôle de soi. Ce phénomène est caractérisé par 3 à 15 contractions involontaires du tiers externe du vagin et de fortes contractions de l'utérus et des sphincters externes et internes de l'anus. Ce phénomène est suivi par l'émission d'ocytocine (attachement, confiance) et d'endorphines (délassement).

En examinant 30 femmes par échographie, le docteur Jannini a décelé une différence entre les «orgasmiques» vaginales et les autres : le tissu entre le vagin et l'urètre est nettement plus fin dans le premier groupe.

A prendre avec précaution, comme tout le reste, mais voilà encore un domaine où les avis sont très tranchés, avec celles qui nient absolument qu'il y ait d'autre jouissance que clitoridienne, voulant gommer toute différence avec la jouissance phallique. Dolto, elle, croyait à une jouissance liée à la fécondation ! Elle voulait peut-être exprimer par là le sentiment cosmique de participation à la chaîne de la vie ? En tout cas, jusqu'à maintenant, l'existence même du point G était très contestée, comme beaucoup d'autres choses qu'internet a heureusement rendu publiques. Il est toujours difficile de faire la part entre la nécessaire lutte contre les préjugés et le simple déni de réalité, on le voit en tout domaine (que ce soit le climat, la politique, etc.).

Il est certain que de gros efforts sont faits aussi pour dénier le caractère biologique de la sexualité et de l'amour car des hommes ne se conduisent pas comme des bêtes et ne se réduisent pas à leurs instincts animaux mais on ne peut se cacher malgré tout la part biologique qui reste immense dans les rapports sexuels, même s'ils restent des rapports humains, bien sûr, où la régression animale fait partie du jeu du désir et de la confiance mutuelle.

- Boris Cyrulnik : le désir est autant biologique que psychologique, p56

Les nouveaux aphrodisiaques serviraient surtout à éviter les aventures extra-conjugales ?

- «Neuf fois sur dix, les femmes parlent du désir au masculin», p57

Pour une femme, le désir, c'est parvenir à érotiser le fait de devenir objet tout en restant sujet en accueillant le partenaire. Ce qui revient à ne pas érotiser seulement l'émoi amoureux mais aussi le corps invaginé.

On peut relire à la lumière de ce dossier mon article de 2004 reprenant le point de vue lacanien sur la sexualité féminine où je m'étonnais de tout ce qu'on ignorait encore à notre époque sur ce "continent noir".

- Dans la peau d'un autre, p28

Notre identification à un autre peut être totale, ce que tout chaman sait depuis toujours...

Dans une première expérience, un sujet fait face à un mannequin, identique à ceux que l'on trouve dans les vitrines des magasins. Cet être artificiel est équipé d'un casque portant deux caméras pointées vers le bas du corps. Celles-ci voient donc le corps depuis le torse jusqu'aux pieds. Le sujet, qui fait face au mannequin, a quant à lui la tête inclinée vers le bas. Il porte une sorte de masque de réalité virtuelle embarquant deux écrans (un devant chaque oeil) connectés aux deux caméras du mannequin. Ainsi équipé, il voit le corps du mannequin à la place de son propre corps, exactement sous le même angle. L'expérimentateur appuie alors de manière répétitive et simultanée sur son abdomen et celui du mannequin avec la pointe d'un bâton. Par cette double stimulation sensorielle, à la fois visuelle et tactile, le sujet a la sensation d'être dans la «peau» du mannequin.

Que l'expérimentateur s'amuse alors à planter un couteau de cuisine dans l'abdomen du mannequin, le sujet ressent le stress, avec la désagréable impression que son ventre se fait transpercer.

On peut consulter l'étude en ligne sur PLoS ONE (en anglais).

- Les grincheux de Wikipedia, p29

Les rédacteurs bénévoles de l'encyclopédie en ligne Wikipedia seraient des grincheux introvertis, préférant le monde d'Internet au monde réel. C'est du moins la conclusion d'une étude israélienne dirigée par Yair Amichai-Hamburger et publiée dans CyberPsychology & Behavior. Selon les chercheurs, si les «Wikipédiens» contribuent gratuitement, ils ne sont pas pour autant altruistes. C'est pour eux un moyen d'exister.

Il y a une méprise sur l'altruisme, sans doute, et une sous-estimation de la question de la vérité, mais il est certain que sur Wikipédia les échanges sont souvent tendus et agressifs puisqu'il n'y a pas d'autorité pacificatrice...

- Le Sahara va devenir une gigantesque centrale, p30

Le Plan solaire méditerranéen, annoncé en décembre par l'Union européenne, va démarrer d'ici à la fin de l'année. Il ambitionne d'installer des milliers de panneaux photovoltaïques dans le Sahara. L'électricité produite sera utilisée par les pays du Maghreb et le surplus exporté en Europe. Dans dix ans, le plan prévoit que 20 gigawatts de puissance (l'équivalent de 20 tranches nucléaires) devront déjà être réalisés.

- Un sachet de cellules souches répare le cerveau, p34

Lors de l'intervention, le Dr Amir Samii, neurochirurgien, a disposé près du site de la lésion un petit sachet identique à une Infusette de thé de 2 cm3, rempli d'environ un million de cellules souches adultes mésenchymateuses obtenues à partir de la moelle osseuse de patients volontaires sains.

«Ces cellules ont d'abord été encapsulées dans des billes d'alginate, puis génétiquement modifiées pour sécréter une protéine nommée CM1 à qui l'on prête une activité antiapoptotique (qui s'oppose à l'apoptose, la mort programmée des cellules) et qui favoriserait la régénération des cellules nerveuses».

Moins de dix semaines après la première intervention, ils ont constaté une récupération des lésions attribuée à une régénération des zones initialement lésées.

- Le vaccin antigrippe protégerait de la phlébite, p36

En vaccinant les personnes ayant déjà un antécédent de phlébite, on pourrait éviter les récidives et surtout ses graves complications comme l'embolie pulmonaire. A noter : la vaccination antigrippale était déjà recommandée après un infarctus ou un accident vasculaire cérébral pour éviter (du moins le suppose-t-on) le développement de phénomènes inflammatoires vasculaires responsables de la formation de caillots.

- Dormir est bon pour le coeur, p36

Celles qui ont dormi en moyenne une heure de plus par nuit ont présenté un moindre risque de calcification des artères coronaires, facteur prédictif de maladies cardiaques. Cette pathologie est notamment favorisée par l'intolérance au glucose, l'obésité ou l'hypertension, des facteurs de risques également sous influence du métabolisme nocturne.

Il y a pourtant des statistiques suggérant que moins on dort plus on vit vieux ! (peut-être parce que plus on dort, plus on est déjà malade ?)



Brèves et liens



Physique


cosmologie, astronomie, physique quantique

- Le rayonnement fossile 6 fois trop puissant !

Il existe plusieurs sources possibles d’ondes radios dans le cosmos et leurs émissions se superposent. Il faut donc être capable d’observer ou d’évaluer les différentes composantes pour les séparer et observer un signal caché dans l’arrière fond. Les chercheurs pensent avoir éliminé ainsi toutes les sources de contaminations possibles à l’avant plan. Alors leur est apparu le fond radio dans la bande de longueur d’onde où l’on doit observer le rayonnement continu de freinage datant de la réionisation. Ce rayonnement est 6 fois plus important que prévu !

C’est un résultat à la fois décevant et excitant. D’un côté, le signal nous permettant de sonder la Renaissance cosmique est visiblement noyé par un fond d’origine inconnue et il nous reste pour le moment indétectable. De l’autre, cela signifie que quelque chose de nouveau et d’important au niveau cosmologique vient probablement d’être découvert… Reste à savoir quoi !

- Asymétrie du rayonnement fossile

Selon les théories cosmologiques standards, les fluctuations de températures que l’on peut y déceler devraient être identiques en moyenne sur la sphère céleste. Mais ce n’est pas le cas. Une légère asymétrie existe entre les deux hémisphères.

De fait, on parle généralement assez peu de ces mesures révélant qu’en moyenne, l’une des moitiés de la sphère céleste présente des fluctuations thermiques plus importantes que dans l’autre hémisphère.

Les auteurs de l'étude ont tenté de rendre compte de ce fait en imaginant qu’au tout début de l’inflation, le champ scalaire – l’inflaton –, présentait des différences de valeurs plus importantes que l’on ne l’imaginait dans les régions de l’espace aujourd’hui visibles et qui ont été dilatées par son expansion. Mais malheureusement cela ne fonctionne pas !

On produit bien, ainsi, une asymétrie mais cela implique des fluctuations de températures partout dans le rayonnement fossile qui doivent être plus élevées que ce que l’on observe. Toutefois, si l’on introduit un second champ scalaire particulier baptisé le curvaton, comme Linde et d’autres avaient proposé de le faire dès le milieu des années 1990, on peut expliquer les observations de WMap. On disposerait alors d’une fenêtre nouvelle sur ce qui s’est passé pendant l’inflation.

Il pourrait s’agir aussi d’une fenêtre sur ce qui s’est passé non pas seulement pendant l’inflation mais même… avant le Big Bang.

- Les trous noirs géants se seraient formés avant leurs galaxies hôtes

Cela confirme le caractère structurant des trous noirs, plus constructeurs que destructeurs (en plus d'être des réservoirs d'information selon Susskind!).

L’astrophysicien Chris Carilli et ses collègues viennent d’utiliser les radiotélescopes du Very Large Array (VLA) et de l’interféromètre du plateau de Bure de l’Iram pour étudier la taille des galaxies et de leurs trous noirs géants pendant le premier milliard d’années de l’histoire de Univers. Ils ont découvert que les trous noirs étaient à cette époque bien plus massifs par rapport aux bulbes galactiques. Leur conclusion est donc que les trous noirs se sont formés avant les bulbes et présentent une croissance plus rapide.

- La voie lactée plus rapide et plus massive

La Voie lactée est plus rapide qu’on ne pensait, ont expliqué Mark Reid (Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics) et ses collègues. D’après leurs calculs, la vitesse de rotation de la galaxie sur elle-même est supérieure aux précédentes estimations de 160.000 km/h. Conséquence directe : la force de gravitation qui s’exerce au sein de la galaxie est plus forte et donc la masse est 50% plus élevée qu’on ne pensait. La Voie lactée devient alors l’égale d’Andromède.

Comme on s’en doutait depuis longtemps, les contradictions sur le nombre de bras spiraux de la Galaxie sont dues au fait que la partie interne du disque, autour du bulbe galactique où se trouve un trou noir géant, contient bien deux bras spiraux mais que chacun se sépare en deux autres bras dans la partie externe du disque.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Hubble découvre des étoiles qui s’échappent de notre galaxie !

Elles sont quatorze, elles sont jeunes et traversent la galaxie à toute vitesse en formant un sillage en forme de pointe de flèche, laissant derrière elles une queue de gaz lumineux. Ces étoiles surprenantes n'entrent dans aucune catégorie connue...

Selon Raghvendra Sahai, il pourrait s’agir d’étoiles nées au sein d’un amas stellaire, faisant peut-être partie à l’origine d’un système binaire et dont l’un des constituants aurait été éjecté par réaction de gravitation engendrée par le passage d’une troisième étoile plus massive. Le transfert d’énergie cinétique se produisant alors est parfaitement capable de propulser l’astre vers l’extérieur, voire de l’accélérer jusqu’à lui faire échapper à l’attraction de la Voie lactée et la propulser dans l’espace intergalactique.

- Une nébuleuse

Cette image de Hubble a été prise en Novembre 2008 avec l'instrument WFPC2 (Wide Field Planetary Camera 2). Les couleurs dans l'image représentent une gamme d'émissions provenant des nuages de la nébuleuse: le rouge représente l'azote, le vert représente l'hydrogène, et le bleu représente l'oxygène.

- Du méthane sur Mars

Détecté début 2004 par le spectromètre de la sonde européenne Mars Express, le méthane confirme donc sa présence dans l’atmosphère de Mars. Sa durée de vie est courte, soulignent les chercheurs. Pendant l’été, les émissions atteignent 0,6 kilogramme par seconde, ce qui est comparable à une source naturelle de méthane sur Terre. Cependant les concentrations de méthane chutent rapidement après la saison chaude. Le gaz est peut-être libéré l’été par la fonte des glaces, suggère Mumma.

Ce méthane peut être le fruit d’un processus géologique, le résultat de l’interaction entre l’eau et des roches volcaniques dans le sous-sol, ou biologique, via l’action de microorganismes vivant sous la surface. Dans les deux cas cela suppose la présence d’eau à l’état liquide dans le sous-sol martien.

Voir aussi Futura-Sciences.

- De la bonne eau en grande quantité sur Mars

Une équipe réunissant des chercheurs du Laboratoire de planétologie de Grenoble (LPG, INSU, université Joseph Fourier) vient de confirmer la très grande abondance d’eau martienne sous forme de glace, notamment au niveau de la calotte polaire sud de la Planète rouge. La pureté de cette glace est aussi remarquable, puisqu’elle atteint 95% dans les régions centrales, avec déplacement des impuretés à la périphérie.

Le terme de calottes polaires est toutefois abusif, car il s’agit plutôt de dépôts stratifiés. Constituant les plus grands réservoirs d’eau martienne, ils représentent une capacité évaluée à 2 à 3 millions de km³.

Ces données ont été établies sur base de quelque 140.000 points de mesures acquis par le radar de subsurface Sharad, actuellement en orbite à bord de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter.

- Des photos de Mars

- Inverser la force de Casimir

La force de Casimir, qui est attirante, constitue un frein au niveau nanométrique. Pour l'inverser et qu'elle devienne répulsive, il faudrait simplement des matériaux hétérogènes.

Comment les chercheurs ont-ils réussi à obtenir une force de Casimir répulsive? Le choix des éléments est crucial: pour que la recette fonctionne, il faut que les deux matériaux ait une réponse différente lorsqu’ils sont soumis à un champ électrique (lorsque les chercheurs ont utilisé une sphère et une plaque en or, elles se sont attirées). Le choix du liquide est également très important : en fonction de son comportement sous l’effet d’un champ électrique la force peut devenir attractive et non plus répulsive. Pour lubrifier les nanomachines, il faudra donc ajuster la composition de tous ces éléments.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Première téléportation quantique à grande distance entre atomes

En observant le premier ion, une superposition d’état est détruite provoquant l’émission d’un photon pouvant posséder deux états d’énergie possible. L’information portée par le premier ion est alors détruite mais, à cause de l’intrication de cet ion avec le second, l’état du deuxième ion est changé de sorte qu’il enregistre d’une certaine façon l’information qui se trouvait dans le premier.

En fonction de l’énergie du photon émis par le premier ion, on sait quels types d’opérations on peut faire subir au second pour qu’il restitue l’information concernant le premier. Les chercheurs ont constaté qu’il y avait bien eu téléportation de l’état quantique du premier ion sur le second.

- Chauffé à un milliard de degrés, l'or devient plus dur !

Cela peut paraître anecdotique mais cette propriété pourrait s'avérer utile pour la fusion nucléaire et notamment les machines Z ?

C’est un paradoxe prédit théoriquement. Chauffé à des températures dépassant un milliard de degrés, un réseau cristallin d’atomes d’or ne se met pas à fondre mais au contraire devient plus résistant... Cette étrange prédiction vient d’être vérifiée expérimentalement par des chercheurs de l’université de Toronto au Canada.

 

Climat


Climat, écologie, énergies

- Le changement climatique est irréversible...

On savait déjà que le problème principal du co2 contrairement au méthane, c'est que ses effets sont à long terme et se font sentir avec un retard de 50 ans à peu près, ce qui rend si difficile la prévention car on juge à l'aune de notre réchauffement actuel encore très très modéré, et s'il y a une année un peu moins chaude (dans l'hémisphère nord car l'Australie est en surchauffe), la pression se relâche et les "sceptiques" (négationnistes plutôt) paradent. Si cet article a raison de souligner que, même en arrêtant nos émissions, le réchauffement est inéluctable et devrait durer 1000 ans, il reste dans une vision linéaire du réchauffement alors que si on atteint les 4°C de réchauffement et qu'on dépasse les maxima précédents, la bombe climatique devrait s'emballer bien au-delà...

Le niveau de CO2 dans l’atmosphère est pratiquement irréversible, avertissent les scientifiques. Même en cessant complètement les émissions, les quantités de chaleur et de CO2 accumulées dans les océans continueront à se libérer lentement, prolongeant le réchauffement durant des centaines d’années.

« Les gens ont cru que si nous cessions d’émettre du dioxyde de carbone le climat serait revenu à la normale dans 100 ans ou 200 ans. Ce que nous montrons, c’est que ce n’est pas vrai. Il s’agit essentiellement d’un changement irréversible qui durera plus d’un millier de années », affirme Mme Solomon.

L’idée que ces changements seront irréversibles entraîne des conséquences sur la façon dont nous devons combattre le changement climatique. Le thermostat mondial ne pourra pas être baissé rapidement une fois qu’il aura été augmenté. Les scientifiques avertissent donc que nous devrions agir avec plus de prudence dès maintenant.

« Je crois que si c’est irréversible, pour moi, c’est d’autant plus une raison pour faire quelque chose », dit-elle. « Parce que s’engager dans quelque chose d’irréversible me semble une décision qu’on doit prendre avec encore plus de précaution que lorsque c’est quelque chose qu’on peut annuler ».

- Des scientifiques appellent à une action urgente sur l’acidification des océans

Plus de 150 océanographes de premier plan ont fait part de leurs inquiétudes à travers la « Déclaration de Monaco », qui met en garde sur l’accélération de l’acidification des mers.

« Nous, scientifiques qui nous sommes réunis à Monaco pour rassembler les connaissances sur l’acidification des océans, déclarons que nous sommes profondément préoccupés par les récentes évolutions rapides de la chimie des océans et de leurs potentiels à affecter dans quelques décennies les organismes marins, les réseaux alimentaires, la biodiversité et les pêcheries. »

Les chercheurs avertissent que l’acidification des océans, qu’ils désignent comme « l’autre problème du CO2 », peut rendre la plupart des régions de l’océan inhospitalières pour les récifs coralliens d’ici à 2050, si les niveaux de CO2 dans l’atmosphère continuent de croître.

On peut lire un résumé du rapport de l'Unesco sur l'acidification des océans :

Depuis le début de la Révolution industrielle, l’acidité de l’océan a augmenté de 30 %. Ce changement est au moins trois fois plus important et cent fois plus rapide que n’importe quelle autre modification de l’acidité qui a pu avoir lieu au cours des 21 millions d’années passées.

- Réduction « soudaine et considérable » de l’absorption de CO2 en mer du Japon

Une nouvelle série de mesures effectuée par une équipe de chercheurs coréens et russes montre que la quantité de CO2 absorbée par la mer du Japon a baissé de moitié depuis les années 1990. Les scientifiques attribuent cette diminution qu’ils qualifient de « soudaine et considérable » à une perturbation de la circulation des courants marins verticaux due au réchauffement climatique.

- Vague de chaleur record en Australie

L’Australie subit une vague de chaleur record, avec des températures dépassant les 40° dans le sud et atteignant 50° dans l’intérieur du pays. L’augmentation de la consommation électrique a par endroit provoqué l’effondrement du réseau, désorganisant les transports publics. Le sud du pays souffre d’une sècheresse marquée depuis plus d’un an. Les météorologues australiens estiment qu’elle est due en partie au changement climatique.

- L’Antarctique n’échappe pas au réchauffement

Alors que l’Arctique est devenu en quelques années le symbole du réchauffement climatique planétaire, jusqu’à provoquer la visite d’hommes politiques, l’Antarctique restait un peu en marge de cette mobilisation. Les données indiquaient jusqu’à présent que seule la Péninsule antarctique pointant vers l’Amérique du sud se réchauffait mais que le reste du grand désert blanc, notamment la partie est de la calotte glaciaire, semblait se refroidir.

C’est en réalité tout le continent austral qui s’est réchauffé ces cinquante dernières années, affirment aujourd’hui des chercheurs américains dans la revue Nature. Entre 1957 et 2006 les températures ont augmenté de 0,5°C.

C'est contesté par d'autres chercheurs car il est très difficile de porter un jugement global alors que certains parties se réchauffent et que d'autres se refroidissent ,en particulier à cause du trou d'ozone. En tout cas une des plus importantes banquises permanentes de l’Antarctique est sur le point de se séparer et de partir à la dérive, risquant de modifier le tracé des courants océaniques.

- Pas de panique pour les glaciers du Groenland ?

Le recul observé chez certains glaciers du Groenland pourrait être une réponse transitoire au changement climatique, et aucune conclusion sur le taux de diminution de la calotte de cette île à l'avenir ne devrait en être tirée, estiment des scientifiques britanniques.

L'évolution des glaciers du Groenland se déversant dans la mer dépend beaucoup de celle-ci, et s'adapte très rapidement à ses fluctuations.

- Le dégazage géologique représenterait 17% des émissions d'éthane

Les chercheurs ont analysé les concentrations atmosphériques de méthane, de propane et d'éthane dans 238 sites répartis dans le monde et trouvé que les dégazages naturels à travers l'écorce terrestre représentaient au moins 17 pour cent des émissions totales d'éthane et 10 pour cent des émissions totales de propane. Ils disent qu'il y a plus de 10 000 sites naturels d'où le gaz s'échappe dans plus de 80 pays de part le monde et que ces sources significatives de gaz pour l'atmosphère ne peuvent plus être négligées.

- Un super effet de serre après la Terre "boule de neige"

Une équipe de chercheurs français ont modélisé le climat de "super effet de serre" qu'a dû connaître notre planète après sa période d'intense glaciation dite "boule de neige". Contre toute attente, ce climat extrêmement chaud a dû être suffisamment sec pour que l'altération continentale, et donc la consommation du CO2 atmosphérique, en soit fortement limitée. Le retour à des conditions préglaciaires n'a donc pas pu se faire avant plusieurs millions d'années.

- Les mammouths auraient disparu à cause d'une comète ?

Un petit corps céleste, probablement une comète, serait tombé sur l’Amérique du Nord entraînant la vidange du lac Agassiz dans l’Atlantique nord conduisant à interrompre ou au moins réduire la circulation thermohaline, comme celle du Gulf Stream. Le refroidissement du climat qui en aurait résulté serait la cause, non seulement de la disparition des mammouths nord-américains, mais il aurait aussi accéléré la sédentarisation de l’homme et la découverte de l’agriculture au Moyen-orient.

Les Natoufiens en particulier, afin de survivre à la raréfaction des ressources alimentaires, auraient peut-être ainsi été responsables de la révolution néolithique. La thèse est cependant controversée. Il semble en effet que la révolution néolithique a été progressive et n'est survenue simultanément partout dans le monde.

Même si la comète peut expliquer le refroidissement, il est difficile de croire qu'elle soit responsable de la disparition des grands animaux seulement, l'homme ayant dû y participer largement. Il est par contre probable, comme on l'avait vu le mois dernier, que les difficultés climatiques aient eu un rôle dans la néolithisation. A noter tout de même les variations du méthane corrélées à celles des températures.

- La civilisation américaine contemporaine de l'Egypte anéantie par El Niño

Il y a surtout eu un très grand tremblement de terre mais el Niño a bien achevé le travail. Ce qui est le plus troublant, c'est que des niveaux de civilisation relativement similaires aient pu se produire en Egypte et en Amérique, sans contact pourtant. Cette coïncidence semble indiquer une sorte d'horloge cognitive un peu comme il y a une horloge génétique très approximative mais assez précise statistiquement malgré tout. De sorte que notre avenir serait bien orienté par le progrès de la civilisation sur le long terme, sans que cela ne signifie que les civilisations ne seraient pas mortelles et qu'il n'y aurait pas de graves régressions !

Une des plus anciennes, mais aussi des plus imposantes civilisations d’Amérique, a disparu brutalement il y a 3.600 ans. Pourquoi ? A cause des effets conjugués d'un tremblement de terre et de El Niño.

Postérieure à la civilisation de Sumer (4.000 à 3.000 av. JC), contemporaine de la construction des grandes pyramides d’Egypte, la civilisation de Caral précède les Olmèques (1.200 à 500 av. JC).

Sa principale caractéristique est certainement son architecture monumentale tout en relief, formée de plateaux surélevés et de places circulaires creuses. Parmi les constructions de la quarantaine de sites identifiés jusqu’à présent, les archéologues ont découvert divers instruments de musique, ainsi que plusieurs indices faisant penser que cette civilisation maîtrisait la fabrication du textile, des drogues, et peut-être même de différents aphrodisiaques. On n’y découvre cependant aucune trace de céramique ni de poteries, pas plus que d’œuvres d’art.

A l’instar de bien d'autres civilisations, Caral a construit des pyramides, qui se dressent sur une surface de 65.000 mètres carrés et dont la plus grande mesure à sa base 150 x 160 mètres pour une hauteur de 18 mètres, le sommet étant plat et recouvert d’un amphithéâtre dont les gradins peuvent contenir plusieurs centaines de personnes. La population, estimée à une dizaine de milliers de personnes, avait mis au point un vaste réseau d’irrigation et cultivait du coton ainsi que divers légumes et fruits, et vivait aussi du produit de la pêche.

L’âge d’or de Caral a duré largement plus d’un millénaire, jusqu’aux environs du 18e siècle avant notre ère. Il n'a pourtant fallu que quelques générations pour qu'elle disparaisse...

Il y a environ 3.600 ans, un important séisme de magnitude 8 ou même plus a non seulement entraîné la destruction d’une bonne partie des constructions intégrées aux pyramides, mais a aussi déstabilisé la chaîne de montagnes qui domine la vallée, entraînant l’accumulation d’éboulis en contrebas.

A la suite de l'épisode El Niño, d’abondantes pluies saisonnières ont inondé les régions côtières du Pérou, lessivant les débris rocheux en les entraînant vers l’océan.

« La fin de cette civilisation pourrait servir de conte moral pour notre époque, notamment en ce qui concerne les effets du phénomène El Niño sur le climat ».

- Un impact de comète serait à l’origine de la famine de l’an -536

Ce qui est intéressant, c'est que cette période du VIème siècle coïncide avec un progrès cognitif décisif puisqu'aux alentours de cette date on trouve le miracle Grec avec Pythagore puis Héraclite, le Bouddhisme et les Upanisads (?) en Inde, Zarathoustra (?) en Iran, Confucius et Lao-tseu en Chine, etc.

Une famine survenue il y a 2.500 ans était restée jusqu’à présent inexpliquée. Elle pourrait avoir été provoquée par la chute d’une comète.

Divers documents historiques rapportent qu’à partir de l’an 536 avant notre ère, le ciel a été obscurci durant dix-huit mois par un étrange nuage de poussière au point que le Soleil n’était pas plus brillant que la Pleine Lune des années précédentes. Selon les chroniqueurs de l’époque, les températures baissèrent considérablement et les récoltes furent nulles, entraînant une terrible famine.

Avec son équipe, Abbott a identifié deux cratères sous-marins dont l’âge pourrait correspondre avec l’évènement. Le premier, situé dans le golfe de Carpentarie en Australie, aurait été formé par la chute d’un objet de 640 mètres de diamètre tandis que le second, plus petit, se situe en Mer du Nord, au large de la Norvège. Ces découvertes sont intéressantes car les sphérules mises au jour dans les carottages du Groenland sont souvent accompagnée de microfossiles qui pourraient avoir été transportés avec eux.

- Pénurie alimentaire en vue dans un monde plus chaud

Il est normal de s'en préoccuper mais il me semble que ces projections sous-évaluent l'augmentation des précipitations dues au réchauffement. Bien sûr la situation sera différente selon les régions dont certaines seront favorisées pendant quelques dizaines d'années au moins.

Dans les régions tempérées, les saisons les plus chaudes connues deviendront la norme dans nombre d'endroits. Ils ont aussi considéré trois exemples récents de chaleur saisonnière extrême ayant affecté la filière agroalimentaire: l'été 2003 en France qui a causé des pertes agricoles et en vies humaines en Europe, l'été 1972 dans l'ex-Union Soviétique, qui fut largement responsable de sommets dans les prix du blé, et la sècheresse de plusieurs décennies qui a frappé le Sahel, où pénurie d'eau et stress de chaleur ont fait chuter la productivité des cultures et de l'élevage.

- Les arbres meurent dans l'Ouest américain

Les arbres des vieilles forêts de l'ouest des États- Unis périssent à un rythme accéléré ces dernières décennies, probablement en raison du réchauffement climatique régional, indiquent des chercheurs.

Cette évolution identifiée par les chercheurs concerne des arbres d'essence et de tailles variées poussant à différentes altitudes et dans des forêts ayant connu des épisodes d'incendies distincts, ce qui suggère que ce changement n'est pas simplement dû à une compétition accrue pour des ressources ou au vieillissement de grands arbres.

- Deux fois moins de brume sur l'Europe qu'il y a 30 ans

mais la pollution nous protégeait du soleil !

Une étude publiée le 18 janvier 2009 dans Nature Geoscience indique que la diminution des conditions de brume et de brouillard en Europe, qui serait liée à l'amélioration de la qualité de l'air, peut avoir contribué, en moyenne, à hauteur de 10 à 20 % au réchauffement diurne.

- Asie: les petits feux font les gros nuages

En Asie du sud les ciels sont régulièrement obscurcis par une sorte de brouillard dû à la pollution. La principale source de ces nuages bruns atmosphériques, qui peuvent bloquer les avions au sol lorsqu’ils sont vraiment épais, est la combustion de biomasse.

Ce brouillard est composé d’aérosols carbonés qui proviennent à la fois de l’utilisation du pétrole (émissions de véhicules), du charbon, des feux de forêt, de la combustion de végétaux pour le chauffage ou la cuisine.

- Fertilisation de l'océan contre réchauffement : une nouvelle expérience

Un navire vient de partir vers l'océan Antarctique pour déverser dans la mer 20 tonnes de fer afin de stimuler la production de phytoplancton et vérifier si cet apport augmente bien la capacité de l'océan à absorber le gaz carbonique de l'atmosphère. Contestée, la méthode a été interdite, du moins à grande échelle, par un moratoire international.

On avait déjà vu (et même dès août 2007) que cette fertilisation ne marchait pas vraiment, ce qu'une nouvelle étude confirme...

- La peinture blanche contre le réchauffement climatique !

Selon Akbari, peindre en blanc 10 mètres carrés de surface sombre serait aussi efficace que réduire d'une tonne la production de dioxyde de carbone. Une simulation réalisée sur Los Angeles estime ainsi qu'en recouvrant deux tiers des routes et des toits, en plus du plantage d'arbres, la ville pourrait voir sa température baisser de 2 à 3 degrés. Ce qui aurait par ailleurs un effet bénéfique sur le smog qui étouffe la cité des anges. Mais toutes les cités d'Europe du Nord n'ont pas la chance d'avoir 300 jours d'ensoleillement annuels comme L.A., ce qui minimise quelque peu la portée d'un tel projet.

On pourrait gagner aussi un peu plus de réflexion de la lumière solaire avec des plantes plus claires comme le maïs ou les marguerites. On pourrait arriver à baisser ainsi de 1°C la température, ce qui semble difficile à croire. On peut se demander d'ailleurs si cette chaleur ne reste pas malgré tout bloquée par l'effet de serre ?

- 200 propositions de réduction des émissions de GES

Cela paraît bien optimiste mais c'est l'optimisme de la volonté !

Nous avons aujourd’hui le potentiel pour limiter le réchauffement climatique en dessous du seuil de 2°C, à un coût relativement faible. C’est le message du rapport de McKinsey and Co, “ Pathways to a Low Carbon Economy”, auquel a contribué le WWF.

Selon ce rapport, si l’ensemble des options technologiques étaient utilisées, les émissions mondiales de gaz à effet de serre pourraient être réduites de 40% par rapport à 1990 d’ici à 2030. Une réduction suffisante pour limiter le réchauffement de la planète en dessous de 2°C. Mais il faut agir dès aujourd’hui : si la communauté internationale attend 10 ans pour agir, il sera alors impossible de rester en dessous de ce seuil de 2°C et donc d’éviter les impacts catastrophiques du dérèglement climatique. Autre message important de ce rapport : le coût net de l’action - prenant en compte le coût de la mise en œuvre des politiques publiques - est estimé entre 200 et 350 milliards d’euros par an à l’horizon 2030, soit 0.4% du PIB mondial, dans l’hypothèse où le baril de pétrole ne dépasse pas 60$.

- Une petite ville allemande produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme

La région du Harz prévoit, d’ici quatre ans au maximum, de recourir exclusivement aux énergies renouvelables pour sa population grâce à un ingénieux réseau rassemblant éolien, solaire, hydraulique et biomasse. Déjà, Dardesheim, petite agglomération d’un millier d’habitants, a pleinement atteint cet objectif et se pose ainsi en précurseur.

L’approvisionnement principal en électricité est obtenu grâce à un complexe de 26 éoliennes installées dans le parc de Druiberg, qui détient un record en la matière puisqu’on peut y découvrir la plus grande éolienne du monde. Surnommé affectueusement Goliath, ce modèle E112 construit par la firme Enercon est équipé d’une turbine atteignant à elle seule jusqu’à 6 mégawatts d’électricité. Capable de produire de 12 à 15 millions de kilowatts-heures par an, elle peut assurer la consommation moyenne de 4.000 foyers.

Des panneaux de capteurs solaires photovoltaïques ont aussi été installés sur les toits de bâtiments publics (écoles, pompiers) ainsi que de nombreux particuliers.

 

Biologie


évolution, génétique, biodiversité, éthologie, anthropologie, neurologie

- Le grand ptérosaure bondissait pour s'envoler sur place

Capable de voler sur de longues distances, et peut-être même migrateur, le grand ptérosaure ne pouvait prendre son envol en courant sur le sol, comme le fait un oiseau. Ses pattes puissantes lui venaient à la rescousse, affirme un chercheur. En quelque sorte, ce reptile volant était un adepte du décollage vertical.

- Mille nouvelles espèces découvertes dans la région du Mékong

Au cours de la dernière décennie, plus de mille espèces ont été décrites par les scientifiques dans la région du Grand Mékong, dont certaines considérées comme disparues depuis plusieurs millions d’années. Cette étonnante biodiversité, exceptionnelle, est présentée dans un récent rapport du WWF.

Contrairement aux habitudes, certaines de ces nouvelles espèces, qui se classent aussi bien parmi les plantes que les animaux vertébrés ou non (mammifères, reptiles, oiseaux, batraciens, insectes, arachnides, myriapodes...), n’ont pas été découvertes dans une jungle inexplorée et inextricable mais quelquefois en des lieux très communs.

Parmi les nouvelles espèces décrites, officiellement au nombre de 1.068, figure la plus grande araignée du monde (Heteropoda maxima). La dimension de ses pattes, qui atteignent 30 centimètres, équivaut à l’envergure totale de Theraphosa blondi (ou leblondii), l’ancienne détentrice du record… Parmi les arthropodes, on relève aussi un étonnant mille-pattes, Desmoxytes purpurosea, surnommé mille-pattes dragon, bourré de cyanure et dont la couleur rose fluo sert apparemment de panneau avertisseur aux prédateurs qui désireraient s’en faire un festin.

Au total, cette véritable moisson écologique se compose de 519 végétaux, 279 poissons, 88 grenouilles, 88 araignées, 46 lézards, 22 serpents, 15 mammifères, 4 oiseaux, 4 tortues, 2 salamandres et un crapaud.

- Les manchots empereurs fortement menacés d'extinction d'ici 2100

Plus précisément, les scientifiques ont calculé que les effectifs de cette colonie allaient s'effondrer de 93 %, passant de 6000 couples reproducteurs en 1962 à 400 d'ici la fin du siècle. Avec une probabilité moyenne de s'éteindre égale à 36 % en 2100.

- Des méduses immortelles

Cette petite méduse de 5mm venue des caraïbes a l'extraordinaire propriété de rajeunir après sa reproduction en retournant au stade de polype cylindrique, au lieu de mourir comme les autres méduses. Leur étonnante immortalité serait la cause de son inquiétante prolifération.

- Les plantes produisent de l'aspirine pour se défendre

En travaillant sur l’arabette des dames (Arabidopsis thaliana), l’équipe du Pr Poovaiah et ses collègues ont montré qu’en cas de danger, comme une infection par un champignon ou un virus, le calcium se lie à une autre molécule, la calmoduline, pour envoyer à la plante le signal de départ de la production d’acide salicylique.

Attaquée par un microorganisme ou un nématode, une plante peut déclencher une réaction d’hypersensibilité. Sur le site de l’infection ou de l’attaque, les cellules sont alors amenées à se ‘’suicider’’ via le mécanisme de mort programmée (apoptose), provoquant une nécrose des tissus qui isole l’intrus et empêche sa dissémination. D’autres signaux peuvent également être envoyés aux autres parties de la plante pour qu’elles se préparent à lutter. C’est dans le cadre de cette seconde réaction immunitaire qu’intervient l’acide salicylique.

En temps normal, le taux d’acide salicylique est faible chez les plantes : il augmente lorsqu’elles doivent se défendre. Cette bataille se joue au détriment de leur croissance : il est donc important qu’un mécanisme régule la fabrication d’acide salicylique. La balance se fait grâce au duo calcium-calmoduline d’un côté, qui appuie sur le bouton ‘ON’ et à la protéine AtSR1 de l’autre, qui appuie sur ‘OFF’.

Nous en produirions nous même en interne...

- Un oeil cristallin fait de miroirs

Dolichopteryx longipes, un petit poisson peu spectaculaire vivant à plus de mille mètres de profondeur, est probablement le mieux adapté à une vision en l’absence presque complète de luminosité. A défaut de cristallin, ses yeux sont équipés de miroirs...

Tout d’abord, les deux paires d’yeux n’en sont en réalité qu’une seule, qualifiée de diverticulaire car chacun d’eux est divisé en deux parties interconnectées, l’une regardant vers le haut et l’autre vers le bas.

Alors que les yeux de tous les vertébrés (entre autres) focalisent la lumière sur la rétine au moyen d’une lentille, le cristallin, la paroi postérieure de ceux du spookfish est tapissée de plusieurs couches de cristaux réfléchissants, constitués probablement de guanine, qui renvoient la lumière sur une zone sensible située en avant.

Selon l’équipe, si la lentille fournit des images plus contrastées et plus brillantes, le miroir est plus apte à capter la faible bioluminescence produite par les êtres abyssaux.

- La sérotonine transforme des crickets solitaires en grégaires

Un ‘bain de foule’ de deux heures suffit à un criquet solitaire pour changer en attraction sa répulsion à l’égard de ses congénères, ont observé les chercheurs, et pour se transformer en insecte grégaire. Le criquet perd alors sa couleur verte pour devenir jaune, sa physiologie s’adapte aux longs vols de l’essaim. Jusqu’en 1921 on pensait qu’il s’agissait de deux espèces distinctes.

Bloquer les récepteurs ou la production de sérotonine empêche le criquet solitaire de devenir grégaire au contact de ses congénères ; à l’inverse injecter le neuromédiateur transforme un solitaire Dr Jekyll en grégaire Mr Hyde même en l’absence de bain de foule.

- Certaines mouches sont plus sensibles aux punitions, d'autres aux récompenses

La répartition des tâches, propre à l'organisation sociale d'une colonie d'abeilles, repose sur l'existence d'insectes spécialisés dans la réponse à des stimuli aversifs d'un côté et appétitifs de l'autre. Ils ont également constaté que ce sont ces mêmes spécialisations qui déterminent les capacités d'apprentissage et de mémorisation particulières de chaque abeille. Ainsi certaines abeilles excellent dans l'apprentissage de problèmes associés à des récompenses alimentaires alors que d'autres le font dans l'apprentissage de problèmes associés à des punitions, renforçant ainsi la division des tâches au sein de la colonie.

- Notre odorat reste proche de celui des souris

Notre système olfacif n'a donc pas fondamentalement changé depuis nos ancêtres communs mais il y a malgré tout une assez grande variabilité individuelle de l'expression des gènes de l'odorat.

Première conclusion, les hommes et les souris sont attirés ou repoussés par les mêmes odeurs. Le géraniol, une odeur florale, constitue l'une des odeurs préférées par les deux espèces. A contrario, le guaïacol, qui correspond à une odeur de fumée voire de brûlé, figure parmi celles les moins appréciées. Ce résultat met en évidence la conservation des préférences olfactives entre ces deux espèces de mammifères. De plus, les scientifiques ont confirmé que ce jugement hédonique est étroitement lié à la structure de la molécule odorante. Celle-ci prédétermine donc en partie notre préférence olfactive.

Cette valeur hédonique, positive ou négative, de l'odeur est très fortement façonnée par l'expérience et la culture du sujet. Si l'on pense au camembert, son odeur alléchante pour beaucoup de Français peut être repoussante pour une personne d'une autre culture.

- Sur les traces des premiers Européens

Avant sa fermeture pour rénovation, le Musée de l’Homme à Paris présente une fabuleuse exposition sur le site préhistorique d’Atapuerca, dans le nord de l’Espagne, où ont été découverts les plus anciens restes d’hommes fossiles d’Europe de l’ouest.

«Les fouilles ont montré que cette Sierra, un véritable dédale de gouffres et de galeries, avait été occupée depuis l’aube de l’humanité européenne, il y a peut-être 1,2 à 1,8 million d’années et jusqu’à une époque récente. Il y a peu, certaines grottes étaient encore utilisées par les contrebandiers».

Homo antecessor. Les premiers fossiles de cette espèce, appartenant à six individus au moins sont datés de -800.000 ans.

Autre particularité, ces hommes –dont on a retrouvé plus de onze individus à ce jour- ne dédaignaient pas la consommation de chair humaine crue. C’est à la Gran Dolina, en effet que l’on a retrouvé, associés à des silex et des quartzites d’une facture assez grossière, mais parfaitement tranchants, des restes d’Homo proprement découpés, la moelle expurgée. Les os portent des traces claires de décarnisation et de découpe. La peau et la chair ont été prélevées par lanières. Bref, ces Homo ont été dépecés, décharnés, démembrés, de la même manière que les bisons et autres gros herbivores dont on a retrouvé les restes en abondance dans le gisement. « Il s’agit du plus ancien témoignage de cannibalisme humain au monde, note Jose Maria Bermudez de Castro. Beaucoup de victimes sont des adolescents et des enfants». Selon lui, ce comportement pourrait être culturel et aurait visé à réguler la pression démographique et la compétition. Pour ce faire, les Homo antecessor auraient boulotté les jeunes, plus vulnérables, des clans voisins…

Le site est également connu pour receler un puits aux morts, la Sima de los Huesos. Il y a 400.000 à 500.000 ans, les hommes qui peuplaient la région semblent avoir jeté intentionnellement leurs morts dans cette cavité.

«Le plus émouvant est que l’on a retrouvé aux côtés ces restes, un magnifique biface rouge» raconte Eudald Carbonell. Il s’agit du seul outil taillé –n’ayant jamais servi- trouvé dans le puits, et les chercheurs pensent qu’il a été également jeté sciemment avec les morts. Est-ce la preuve d’un début de pensée symbolique ? Les corps appartiennent à l’espèce Homo heidelbergensis, réputée être l’ancêtre de l’espèce Homo neandertalensis. Une espèce capable, en tous cas, de solidarité :les chercheurs ont en effet retrouvé un crâne, le plus complet au monde pour cette espèce, qui montre que son propriétaire a survécu des années malgré une terrible infection dentaire. Preuve que d’autres lui mâchaient la viande crue, principale source de nourriture de ces chasseurs solidement charpentés et dont les hommes pouvaient atteindre 1,90 m.

- Le village des cannibales

Des fosses funéraires datant du Néolithique, découvertes en Allemagne dans les années 1990, se révèlent aujourd’hui être le plus grand site de cannibalisme de la Préhistoire.

« Les squelettes ont d’abord subi des préparations de boucherie : des traces de découpe sur la plupart des os, la "levée de l’échine", où l’on sépare les côtes de la colonne vertébrale, l’écorchement des crânes depuis la racine du nez jusqu’à la nuque, etc. Ensuite, les os et les crânes ont été fracturés, et ce d’autant plus qu’ils contenaient de la moelle. Certains ont même été rongés, sucés. »

Il y aurait donc plus de 400 personnes cannibalisées, et probablement près d’un millier si l’on compte ce qui n’a pas encore été fouillé. « Cela soulève des questions abyssales, reprend Bruno Boulestin. Par exemple, d’où viennent tous ces gens ? » Le village est petit, et il n’y a aucun site de la même période dans la région. Seules les céramiques présentes dans les fosses suggèrent qu’ils venaient de loin : de qualité exceptionnelle, elles proviennent de régions qui vont de la Belgique à la Bohême. En outre, elles indiquent que les dépôts des os datent de la fin d’occupation du village, vers 5000 av. J.-C. : ils se sont étalés sur cinquante ans au maximum, voire beaucoup moins.

Quant aux causes de ce cannibalisme, elles restent pour l’instant très obscures. La fin du Rubané fut peut-être une période violente : il existe en effet deux sites d’extermination de masse de la même époque, en Allemagne et en Autriche. Mais il n’y a ni cannibalisme dans ces sites ni « cette dimension rituelle, très frappante à Herxheim », précise Andrea Zeeb-Lanz.

- Quand les mots et les bactéries racontent la même histoire

Taïwan serait bien le berceau des langues austronésiennes, celles qui aujourd’hui sont parlées à travers le Pacifique, de l’île de Pâques à Madagascar, en passant par une grande partie du sud-est asiatique. Deux méthodes différentes, l’une basée sur la linguistique, l’autre sur l’évolution du génome d’une bactérie, aboutissent à des conclusions similaires : des hommes sont partis de l’île de Taïwan il y a environ 5.000 ans, peuplant les Philippines, la Polynésie et la Nouvelle-Zélande en plusieurs étapes.

- Voir ce qui va être

L’imagerie fonctionnelle permet de voir l’activité cérébrale en temps réel, grâce à la mesure du flot sanguin. Cependant, dans certains cas, ce n’est pas ce que fait le cerveau mais ce qu’il va faire que l’on observerait ainsi.

Une expérience menée sur deux singes rhésus montre que l’anticipation d’une tâche peut entraîner un afflux de sang dans une partie du cerveau sans qu’il y ait une activité neuronale importante.

Cet afflux résulterait d’une anticipation de la tâche.

- Les bases neuronales du conformisme et de la pensée de groupe

Bien sûr ces études sont trop simplistes pour prétendre rendre compte de notre évidente tendance à penser comme les autres pour éviter les conflits au moins mais ces phénomènes de mimétisme prennent une telle ampleur qu'ils dépassent largement l'attitude raisonnée et se révèlent un mécanisme cognitif de base, plus qu'émotionnel, dont on trouve trace dans l'activité cérébrale.

C'est au fond le même mécanisme "linguistique" qui nous permet d'adopter le langage, les rites et les mythes de la tribu, recouvrant la véritable définition de la religion comme le sens qui nous est légué et dont on relègue la vérité à la tradition héritée, ce qu'on appelle la foi (conformisme qui change selon les lieux et les histoires),. Mais c'est aussi ce qui peut amener à adopter les comportements barbares des foules déchainées qu'on attribue à une levée des inhibitions alors qu'ils pourraient, au contraire, relever de l'exaltation du surmoi et du mimétisme ; témoignant en tout cas que nous ne sommes pas des consciences isolées mais que tout jugement est collectif, appartenant à une culture, un langage, un groupe, une époque historique...

Bien sûr ce conditionnement est relatif, sinon il n'y aurait pas de diversité des opinions, il faut simplement une bonne raison pour s'opposer aux autres, ce qui n'est pas une mauvaise chose, mais on sait aussi qu'il y a des drogues qui peuvent renforcer ou réduire le conformisme ou la créativité.

Pourquoi se comporte-t-on en mouton ?

Revendiquer tout haut ce que l'on est seul à penser tout bas, l'initiative demande parfois un effort surhumain. Mais pourquoi ? D'où nous vient cette propension à nous ranger toujours à l'avis de la majorité ? D'un automatisme cérébral lié à l'apprentissage, un réflexe issu d'un mécanisme cérébrale "servant normalement à détecter les erreurs de jugement".

Cette propension à se fondre dans la masse est donc bien réelle. Pour autant, son origine restait mystérieuse. Pour tenter de résoudre la question, une équipe hollandaise a cherché à visualiser, grâce à l'IRM fonctionnelle, les zones cérébrales s'activant lorsque de tels dilemmes de conformité surviennent.

Chaque réajustement d'opinion a été précédé par l'activation de deux zones cérébrales très particulières (partie rostrale de la zone cingulaire et striatum ventrale), des zones servant d'ordinaire à vérifier la valeur d'une information apprise dans le passé et à confirmer, ou non, son apprentissage (ce mécanisme est appelé renforcement de l'apprentissage). Ces zones du cerveau ont de plus été beaucoup moins sollicitées lorsqu'il existait une conformité entre la note indicative du groupe et celle de l'individu.

Ainsi donc, lorsqu'un désaccord survient entre l'opinion personnelle et le groupe, tout se passe comme si le cerveau tentait d'évaluer la possibilité qu'il soit en train d'effectuer une erreur de jugement. « Même si un tel lien avait été supposé dans le passé, c'est la première fois qu'il est mis aussi clairement en évidence, affirme Vasily Klucharev. Au final, il semble que nous nous raccrochions à l'avis du groupe parce que notre cerveau finit par décider que la plus grosse erreur pouvant être commise dans ce contexte, c'est de paraître différent des autres ! »

- Deux cerveaux pour une décision

Synthèse intéressante des dernières études sur notre rationalité limitée et dont certaines sont un peu ridicules (comme la sympathie augmentée par la chaleur d'un café) mais donnent malgré tout une bonne vision de notre caractère influençable et de certaines de nos limitations les plus prévisibles.

Par contre, il termine sur les incitations qui devraient remplacer les interdictions mais ces conceptions économistes, scientistes et libérales font trop l'impasse sur les différences sociales, comme si tout le monde était logé à la même enseigne et qu'il n'y avait que des individus et pas des groupes sociaux.

- L'importance des amis heureux

Pour être heureux, ayez des amis qui le sont, dit une étude de l'Université de Californie à San Diego. Entre 1983 et 2003, les psychologues ont suivi 4 739 personnes dans la ville de Framingham, au Massachusetts. Grâce à des questionnaires, ils ont étudié quel type de relations sociales avaient toutes ces personnes, leur nombre de frères et sœurs, voisins, amis et connaissances, ainsi que leur niveau de bien-être subjectif. Ils ont constaté, au fil des années, que les personnes entourées d'individus heureux devenaient de plus en plus heureuses, alors que c'était le contraire pour celles qui étaient entourées de tristes sires. Par exemple, une personne qui habite à moins de deux kilomètres d'un ami vivant un événement heureux (succès professionnel, naissance d'un enfant) augmente de 25 pour cent sa probabilité de devenir elle-même plus heureuse. La proximité géographique du bonheur joue un rôle, ce qui laisse entrevoir les limites des « amis virtuels » dont sont si friands les utilisateurs des sites de relation sociale sur Internet.

Tout ceci est assez risible, mais cela fait partie de la pensée de groupe ! L'obsession du bonheur est de l'ordre de la toxicomanie mais il n'en reste pas moins que la mesure du niveau de bonheur d'une population a autant de sens sociologiquement que le nombre de suicides à l'inverse.

 

Santé


génétique, traitements, nutrition, hygiène

- Le gène de la neurodégénérescence ?

Grande découverte sans aucun doute. L’important ici, c’est non seulement qu’on pourrait peut-être réduire les maladies neurodégénératives par une thérapie génique mais qu’on a confirmation du fait que le vieillissement est un processus actif, un peu comme l’apoptose.

De plus ce résultat est compatible avec le rôle reconnu du gène p53 comme principal mécanisme anticancer et notamment avec l’allongement notable de durée de vie que confère aux souris l’ajout d’une copie de p53.

En effet, les maladies neurodégénératives sont bien liées à l’âge uniquement, réglées par l’évolution, et seraient déclenchées par une inhibition de ce gène P53, inhibition des mécanismes de réparation et d’élimination des radicaux libres, laissant libre cours à l’entropie.

Cela laisse beaucoup d’espoir puisqu’il ne s’agit plus tant de trouver des moyens de réparation se substituant à ceux qui sont si efficaces tout au long de la vie mais seulement d’inhiber leur inhibition ! Très grande nouvelle si cela pouvait permettre une vieillesse sans dégénérescence, mais on n’en est pas là du tout encore...

Le premier facteur de risque des maladies comme la dégénérescence maculaire, le Parkinson et l'Alzheimer est l'âge.

Les résultats démontrent que le gène Bmi1 est requis dans les neurones de la rétine et du cortex cérébral pour prévenir l'activation de la voie p53 et l'accumulation de radicaux libres.

"En somme, il est maintenant établi que le gène Bmi1 est un régulateur direct du vieillissement cellulaire dans les neurones du cerveau et de la rétine des mammifères via son action sur les mécanismes de défense contre les radicaux libres", indique le Dr Bernier.

- Un ancien médicament ralentirait le vieillissement

De récentes études menées sur des animaux ont montré que le clioquinol (un médicament mis au point il y a plus de 80 ans pour le traitement de la diarrhée) peut freiner le processus de sénescence.

En laboratoire, le médicament a pu renverser la progression des maladies d'Alzheimer, de Parkinson et de Huntingdon chez les rongeurs. Les chercheurs ont énoncé diverses hypothèses pour tenter d'expliquer comment un composé pouvait à lui seul avoir des effets semblables sur trois maladies neurodégénératives sans lien entre elles. Le clioquinol agit apparemment en inhibant le gène codant pour clock-1 pour ainsi ralentir le processus de vieillissement.

Autrefois prescrit couramment en Europe et en Asie pour le traitement de troubles gastrointestinaux, comme la diarrhée et la shigellose, le clioquinol a été retiré du marché en raison d’effets secondaires potentiellement graves. Toutefois, les chercheurs estiment aujourd’hui que le lien avec le clioquinol n'a pas été démontré.

- Une nouvelle stratégie contre l'Alzheimer

La netrin-1, une protéine connue pour intervenir à la fois au cours du développement du système nerveux et dans la régulation des cancers, est capable de se lier au récepteur APP. Des études in vitro ont permis aux chercheurs d'observer que la présence de netrin-1 dans le milieu extracellulaire et sa fixation au récepteur APP inhibait la formation du peptide toxique amyloide beta.

Ils ont observé que cette infusion de netrin-1 permettait non seulement d'inhiber la formation du peptide amyloide dans le cerveau des souris malades mais aussi de rétablir des capacités cognitives initialement perdues.

- Boire 3 à 5 cafés par jour protègerait de l'Alzheimer

Les buveurs de café en milieu de vie présentaient un moindre risque de démence et de maladie d’Alzheimer ultérieurement, comparativement à ceux n’en buvant pas ou en buvant peu. Le risque le plus bas (65 % inférieur) concernait ceux qui boivent modérément du café, c’est-à-dire 3 à 5 tasses par jour.

- Manger peu améliore la mémoire

Plus on mange et plus on perd la mémoire, ce qui est cohérent avec le fait que la maladie d'Alzheimer est considérée comme un diabète de type trois.

- Les graisses alimentaires perturbent l’horloge biologique

Dans un article qui sera bientôt publié par la revue Endocrinology, les chercheurs suggèrent qu’une alimentation riche en graisse peut contribuer à l'obésité, non seulement par sa haute teneur en calories, mais aussi en perturbant les phases et le rythme quotidien des gènes associés à l’horloge biologique.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Brouiller les communications des bactéries pour les affaiblir

Il s'agit d'introduire des "moutons noirs" qui ne collaborant pas avec les autres bactéries réduisent leur virulence.

C'est une sorte de médecine écologique qu'imagine Stuart West, un biologiste britannique, basée sur l'utilisation machiavélique de bactéries refusant d'œuvrer pour la collectivité. Volontairement introduites chez un patient, elles pourraient perturber l'écosystème bactérien pathogène responsable de la maladie.


- Ce n'est pas la nicotine mais les IMAO qui rendent accrocs au tabac

Les scientifiques prouvent que c'est l'association de nicotine avec d'autres produits contenus dans le tabac, les inhibiteurs de monoamine oxydases (IMAO), qui entraîne ce découplage. Plus précisément, ils montrent que les IMAO permettent de révéler les propriétés addictives de la nicotine parce que ces derniers annulent l'action d'une protection naturelle que possèdent les neurones sérotoninergiques vis-à-vis de la nicotine: le récepteur sérotoninergique 5-HT1A. L'effet de la nicotine sur la libération de sérotonine est si intense qu'il se produit en quelques fractions de secondes un "rétro-contrôle" qui bloque alors la libération de sérotonine. Ce phénomène de "rétro contrôle (Le mot contrôle peut avoir plusieurs sens. Il peut être employé comme synonyme d'examen, de vérification et de maîtrise.)" n'est possible que lorsque ces récepteurs 5-HT1A jouent leur rôle protecteur. Sans cette protection, les neurones sérotoninergiques sont suractivés par la nicotine, ils se découplent et déclenchent le processus de dépendance.

En conclusion de ce travail, les auteurs expliquent donc pourquoi les thérapies actuelles de sevrage tabagique échouent dans un grand nombre de cas. La nicotine seule ne suffit plus comme produit de substitution.

- Apprendre au corps à tuer les cellules cancéreuses

En implantant des polymères comportant des antigènes de cellules cancéreuses dans la peau on pourrait apprendre au système immunitaire à s'attaquer au cancer (réussite de 90% pour des mélanomes chez des souris).


- Une protéine génétiquement modifiée qui ne s'attaque qu'aux cellules cancéreuses

Modifié par une équipe de chercheurs de l’université de Rochester, un certain gène est mille fois plus exprimé dans une cellule cancéreuse que dans une cellule normale. D'où l'idée des chercheurs : lui adjoindre un gène dangereux qui ne serait ainsi exprimé que dans les tumeurs.

La découverte a été faite presque par hasard. A l'origine, Vera Gorbunova, de l’université de Rochester, et son équipe ont décidé d’enlever une partie du gène codant pour la protéine Rad51 et de la remplacer par un ADN de protéine marqueur. Cela pour tenter de comprendre pourquoi Rad51, une enzyme impliquée dans la réparation des lésions de l’ADN, était cinq fois plus abondante dans les cellules d’un tissu cancéreux que dans les cellules saines. Ils ont alors eu la surprise de constater que l’expression du gène Rad51 modifié était multipliée dans un facteur mille par rapport au modèle initial. Mieux, en présence de certaines formes de cellules cancéreuses, cette expression peut être multipliée par 12.500.

La cause de cet étrange pouvoir n’a pas encore été entièrement élucidée. Vera Gorbunova et ses collègues pensent qu’en modifiant le gène codant pour Rad51, ils ont aussi supprimé certains éléments de régulation de la production de cette protéine, qui interviennent au niveau cellulaire. Alors qu’en leur absence les cellules saines sont insensibles au gène et ne produisent pas la protéine, les cellules tumorales, au contraire, se mettent à la produire de façon incontrôlée.

Les chercheurs ont immédiatement eu l’idée d’utiliser ces propriétés du gène modifié afin de créer une véritable « bombe toxique » qui se déclencherait uniquement au sein des cellules cancéreuses. Dans le gène codant pour Rad51, ils ont introduit un variant de la toxine de la diphtérie. Ce cocktail génétique messager a été testé sur différents types de cellules cancéreuses, entre autres de tumeurs du sein et du cerveau, ainsi que du fibrosarcome.

« La fusion Rad51-toxine diphtérique a permis la destruction de toutes les cellules cancéreuses avec des effets toxiques minimaux sur les cellules normales. Nous sommes très excités. Ces résultats dépassent nos espérances »

- Libérer les cellules souches

Sara Rankin (Imperial College London) et ses collègues ont administré à des souris deux facteurs de croissance différents (naturellement présents dans la moelle osseuse) et un médicament, le plerixaflor (Mozobil). Ce traitement a été mis au point par la firme Genzyme pour faciliter le passage dans la circulation sanguine des cellules souches hématopoïétiques (celles qui donnent les cellules du sang) chez des patients atteints de cancer du sang.

Jusqu’à présent, on parvenait à seulement stimuler la production de cellules souches hématopoïétiques par la moelle osseuse. L’équipe de Rakin a elle réussi à stimuler la fabrication de deux autres types de cellules souches : les cellules souches mésenchymateuses (os, tendon, cartilage..) et les progéniteurs des cellules endothéliales (parois des vaisseaux sanguins).

Après cette première étape, dont les résultats sont publiés par la revue Cell Stem Cell, il reste encore à démontrer que ces cellules souches, une fois libérées dans la circulation, participent bien aux travaux de réparation, et que leur mobilisation n’augmente pas le risque de cancer.

- Le sucre lié au cancer du sein

L'association positive entre l'obésité et le cancer du sein post ménopausique a été attribuée, en partie, au fait que les œstrogènes, un facteur de risque de cancer du sein, est synthétisé dans les tissus adipeux. L'obésité est également associée à des niveaux élevés d'insuline (hyperinsulinémie), une hormone régulant le taux de sucre dans le sang mais qui a aussi une fonction d’hormone de croissance ce qui peut lui conférer un rôle dans l’apparition ou la croissance de certains cancers. Sa production augmente avec la consommation d’aliments sucrés en trop grande quantité.

- Atlas de la mortalité par cancer en France

L'Institut National du Cancer et le CépiDc de l'Inserm (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès) publient un « Atlas de la mortalité par cancer en France ».

Le cancer est devenu, pour la première fois en 2004, la première cause de décès en France. Si le risque de décéder d'un cancer diminue depuis une dizaine d'années, témoignant des progrès réalisés en matière de prévention, de diagnostic précoce, de traitements et de prise en charge, la France est en revanche caractérisée par d'importantes inégalités sociales et spatiales de mortalité.

Si les disparités régionales de mortalité ont tendance à s'atténuer pour un grand nombre de localisations cancéreuses, il apparaît que les inégalités infra-régionales ont tendance à se renforcer. L'organisation spatiale de la mortalité par cancer reste fortement structurée pour les hommes, beaucoup plus faiblement pour les femmes. Les rapprochements récents entre les comportements féminins et masculins pourraient toutefois modifier cette spécificité masculine.

« Cette structuration régionale persistante traduit l’importance des comportements régionaux passé dans les manières de boire, de manger, les rapports au corps et à la médecine ».

- Une mutation génétique augmente les risques cardiaques en Inde

Ce qui est intéressant, en dehors du fait que cela touche 1 Indien sur 25, c'est que cette mutation remonterait à 33 000 ans ce qui donne une bonne indication de la permanence des populations depuis cette date et malgré les multiples invasions que l'Inde a subies.

Près de 4% des habitants du sous-continent indien sont porteurs d’une mutation génétique qui augmente le risque de souffrir de problèmes cardiaques, ont découvert des chercheurs indiens, associés à des collègues britanniques et américains. Fait assez rare pour une mutation aussi répandue –elle touche 60 millions de personnes- elle multiplie le risque de cardiomyopathie par sept.

Après avoir passé au crible l’ADN de plus de 6.000 Indiens, toutes origines ethniques et religieuses confondues, ainsi que de 2.000 individus appartenant à 26 autres pays, les chercheurs ont conclu que cette mutation est essentiellement répandue dans le sous-continent indien. Ils estiment qu’elle est apparue il y a environ 33.000 ans en Inde et s’est diffusée au Pakistan, au Sri Lanka, en Malaisie et en Indonésie. Le fait que les symptômes n’apparaissant que tardivement, une fois que les personnes ont eu des enfants, expliquerait le "succès" de cette mutation.

- L'esperance de vie ne progresse plus !

Pour la première fois depuis bien longtemps, l'espérance de vie des Français ne progresse plus. Pour être précis, il progresse de 0.1 an pour les hommes et de -0.1 pour les femmes. Aujourd'hui, l'espérance de vie moyenne est de 77,5 ans pour les garçons (moyenne européenne) et 84,3 si c'est une fille (une des espérances les plus élevées). Cette stagnation s'explique par un taux de mortalité des enfants de moins de 1 an qui ne diminue plus en France depuis trois ans comme c'était le cas depuis très longtemps.

- La santé des femmes se déterriore

Dépression, anxiété et pensées suicidaires sont en forte augmentation dasn la population féminine.

- La féminisation des poissons reliée aux "anti-androgènes"

Il faut bien se méfier de l'eau courante !

L'incontestable augmentation de la proportion d'individus femelles chez les poissons d'eau douce était attribuée au rejet d'hormones femelles, comme les œstrogènes. Une nouvelle étude montre que d'autres produits, notamment des conservateurs très utilisés, et à effet anti-androgène, sont en cause.

Parallèlement, on observe une chute drastique du nombre de spermatozoïdes chez les hommes et une forte augmentation des tumeurs du sein chez les femmes. Ces phénomènes sont considérés comme liés. On sait en effet que les hormones comme les œstrogènes ont, à long terme, un effet cancérigène.

Selon l'équipe, interviendraient aussi des substances contrecarrant l'action des hormones mâles, qualifiées d'anti-androgènes.

On les trouve dans des fongicides, des anti-bactériens ainsi que dans les parabens, des conservateurs couramment utilisés en cosmétique et dans l'alimentation. Un temps suspectés de provoquer des allergies chez certaines personnes, ces parabens (une famille de composés synthétisés à partir de l'acide parahydroxybenzoïque, et dont on trouve des équivalents dans de nombreux fruits et légumes) ont été disculpés. Les voilà de nouveau sur la sellette pour leurs effets sur l'environnement et sur la santé humaine...

 

Technologie


biotechnologies, énergie, nanotechnologies, robotique, informatique

- Du biodiesel avec du café

Le café contiendrait en moyenne 15% d'huile extractible par un procédé classique d'estérification. Si ce pourcentage est loin de rivaliser avec celui du colza contenant 25 à 50% d'huile, la teneur en huile du café est comparable à celle du soja ou des palmiers (d'en moyenne 20%). L'huile extraite à partir des résidus de café a pour avantage d'être fortement chargée en antioxydants, naturellement présents dans les graines. Cette propriété permet ainsi d'accroître la stabilité du biodiesel à plus d'un mois pour des conditions de température ambiantes.

Sachant que la production mondiale annuelle de café s'élève à 7,26 millions de tonnes, plus d'un million de mètres cubes de biocarburant pourraient être synthétisés chaque année de par le monde (en faisant l'hypothèse improbable que l'intégralité soit recyclée). Ce chiffre est non négligeable si l'on considère les estimations délivrées par l' "American Chemical Society". En effet, selon leur calcul, la production mondiale de biodiesel s'élèverait à 11,36 millions de mètres cubes pour 2010.

C'est assez logique du fait que le café est le second produit transporté (en volume) après le pétrole.

- Désaler l'eau de mer à moindre coût

Plutôt que d'utiliser "l'osmose inverse", un système d'osmose artificielle s'avère 10 fois moins gourmande en énergie. Il s'agit de charger l'eau d'un produit facilement évaporable et de mettre en contact cette eau chargé avec de l'eau de mer à travers une membrane pour que l'eau de mer passe, sans le sel, à travers la membrane. Il suffit ensuite de chauffer cette eau pour récupérer une eau potable pour un coût de 0.40 $ par m3 au lieu du double actuellement.


- Une PAC performante

Cette pile à combustible peut utiliser de l'hydrogène impur à basse température.

- La plus petite pile à combustible du monde

A l'université d'Urbana-Champaign (Illinois, Etats-Unis), une équipe de chercheurs est parvenue à réaliser une pile à combustible miniaturisée au point de tenir sur le bout du doigt. L'exploit n'est pas mince, d'autant que cet objet de 3 millimètres de côté pour un millimètre d'épaisseur embarque aussi le carburant, en l'occurrence l'hydrogène.

Leur dispositif est un récipient double, contenant d'un côté de l'eau et de l'autre un hydrure métallique (LiH, LiAlH4 ou CaH2). Ce dernier fait office de réservoir d'hydrogène. Entre les deux, une cloison s'ouvre par intermittence grâce à un procédé astucieux. L'eau pénètre dans le récipient contenant l'hydrure métallique et réagit avec lui. La conséquence est une production d'hydrogène gazeux qui pourra réagir sur l'une des électrodes. La vapeur augmentant la pression dans cette chambre, elle déforme la cloison jusqu'à obturer momentanément les orifices.

Ce minuscule système génère un courant électrique très faible. Le premier prototype a fourni 0,1 milliampère sous 0,7 volt durant 30 heures. Saeed Moghaddam affirme avoir atteint ensuite 1 milliampère.

- Optimiser les batteries pour les voitures

Pour optimiser les coûts et l'efficacité, plutôt que de privilégier une seule technologie, le mieux serait de combiner batteries au plomb, batteries lithium-ion et supercondensateurs.

- L'Eliica, une voiture électrique de luxe

Chaque Electric LIthium-Ion battery CAr possède un moteur de 60kw (81ch) dans chacune de ses 8 roues. La première était destinée à des tests d'accélérations (0-100km/h en moins de 4 secondes; 0-160km/h en 7 secondes) et la seconde à des tests de vitesse maximale (370km/h). Grâce à leurs batteries, elles disposent d'une autonomie de 320km.

Shimizu et ses étudiants ont eu besoin de 25 millions de yens par Eliica. L'état Japonais se serait intéressé à ses travaux et Shimizu compterait produire 200 Eliica vendues “seulement” 20 millions de yens (environ 160 000€), dès qu'il aura bouclé son budget.

- Le suivi des camions par satellite

Pour l'instant, c'est pour les déchets dangereux mais rien n'empêche que le système soit généralisé ensuite au suivi de n'importe quel transport, étant donnée sa simplicité.

Actuellement en première phase opérationnelle, le système a été installé sur 200 conteneurs circulant à bord de 100 camions. Il se compose d’une unité centrale installée sur le véhicule principal, comprenant le récepteur GPS, tandis que des unités complémentaires sont installées sur chaque conteneur dont elles contrôlent aussi divers paramètres tels leur état, leur température entre autres.

- Un mur laser pour remplacer les feux rouges ?

- Une boîte quantique dans un atome

Des chercheurs de l’université de l’Alberta au Canada ont réalisé une percée impressionnante en nanotechnologie. Ils sont parvenus à construire l’équivalent d’une boîte quantique mais avec un seul atome. Jusque-là, il en fallait des milliers... Peut-être une voie vers des ordinateurs beaucoup plus petits et bien moins gourmands en énergie.

Avec ce genre de dispositif, il devrait être possible de manipuler des électrons pour effectuer des calculs. On savait déjà le faire avec les boîtes quantiques habituelles mais il fallait les refroidir considérablement.

Avec des boîtes quantiques constituées d’un seul atome sur un cristal de silicium, les calculs peuvent être menés à température ambiante. Ces dispositifs deviennent donc équivalents à des transistors de puces électroniques mais dont la taille et la consommation électrique sont, expliquent les chercheurs, mille fois moindres !

- Une mémoire sur un atome

La plus petite mémoire du monde occupe une surface à peu près carrée large de 0,3 nanomètre à la surface d'une pièce de cuivre. Et elle contient deux lettres... On peut y lire – avec des moyens sophistiqués – un S et un U, pour Stanford University. C'est en effet dans cette université californienne qu'une équipe de chercheurs a réussi cet exploit, qui repose sur l'utilisation d'un microscope à effet tunnel.

C'est donc à l'échelle subatomique que l'information a été inscrite.

Il s'agit d'un hologramme dans le sens où l'information est portée par un arrangement de structures matérielles. Mais il est ici bidimensionnel, à la surface du cuivre, contrairement à un hologramme classique à trois dimensions. Il ne se lit pas avec de la lumière mais à l'aide de tous les électrons de la surface de cuivre, au moyen, comme pour l'écriture, du microscope à effet tunnel.

En enregistrant ces deux lettres, les chercheurs expliquent avoir atteint une capacité de stockage de 35 bits par électron, ou, dit autrement, une densité de 20 bits par nanomètre carré !

- Un scarabée robotisé

Scarabée géant portant un microprocesseur, un récepteur radio, et une microbatterie, avec plusieurs électrodes implantées dans le système nerveux. Le contrôle du vol de l'insecte, par wifi, envoie des signaux électriques à travers les électrodes dans le système nerveux et les muscles.

On avait déjà parlé d'expériences similaires, mais ce n'étaient donc pas des expériences sans lendemain...

- Mechanical Love, le documentaire

Le site du documentaire “Les robots affecteux”, de la danoire Phie Ambo, réalisé en 2007, revient sur les travaux de cybernéticiens japonais qui mettent au point des robots de compagnie mais en poussant le réalisme. Rencontre avec Paro (prononcer « palo » comme « pal », « copain » en anglais), un bébé phoque bourré de capteurs sensoriels que l’on a proposé à des personnes âgées afin d’améliorer leur quotidien. Ou celle du professeur Ishiguro qui a conçu des copies cybernétiques de sa propre famille. Sa démarche frôle un certain sadisme lorsqu’il confronte d’abord sa fille à son double et plus encore lorsqu’il la filme seule dans la pièce où le robot Ishiguro est assis, s’exprimant à distance avec la voix de son créateur.

- Des lunettes 3D pour jeux vidéos

Le système, destiné au jeu sur PC, se compose de lunettes sans fil, d'un émetteur infra-rouge et d'un logiciel qui permettra de transformer de façon automatique déjà plus d'une centaine de jeux sur PC en 3D relief.

Les lunettes sans fil sont conçues avec des verres optiques haut de gamme. Autonomes (40 heures de jeu stéréoscopique 3D d'affilée), elles fonctionnent jusqu'à une distance maximale de 6 mètres par rapport à l'émetteur infra-rouge. Celui-ci se connecte sur PC en USB et se charge de transmettre aux lunettes les données. Seule contrainte pour les “gamers”: disposer d'un écran LCD 120 Hz. Le système est d'ores déjà disponible sur le marché américain au tarif de 199$. A noter enfin que le système permet de consulter des films sur PC en 3D relief.

- Le Thinkpad W700ds, un portable à 2 écrans

Le constructeur chinois Lenovo s'apprête à présenter un curieux portable, le Thinkpad W700ds, muni d'un second écran coulissant. Il est cher et lourd mais il est le premier ordinateur portable à offrir cette possibilité (enfin presque...).

- Les nouveaux produits 2009, Asus en tête !

On retiendra surtout la mode du tactile avec l'Eee-Top d'ASUS et ce clavier, l'Eee Keyboard du même constructeur Asus, décidément très innovant.

C'est un joli clavier rétro-éclairé d'un petit kilo, qui embarque tous les composants d'un PC. Même des enceintes, un micro et une connexion Wi-Fi ! L'Eee Keyboard est donc à brancher sur un vrai moniteur, même s'il embarque un petit écran tactile de 5 pouces. Celui-ci sert tant de pavé numérique que d'aide à la navigation ou encore de trackpad si l'on n'a pas de souris. L'Eee Keyboard est à visée multimédia, et embarque un SSD pour du stockage réactif. Il devrait sortir avant l'été, mais on n'en connaît malheureusement pas le prix.

Là, j'ai pas bien compris sinon qu'on est dans le très fin et qu'on peut supperposer des écrans (!) mais cela a l'air tout aussi intéressant :

Le constructeur les appelle Origami. Un premier modèle, le plus simple, a un clavier qui sort de son châssis lorsqu'on l'ouvre. Ce qui permet plus de confort et de finesse dans la conception. Plus original, le second est un savant assemblage d'écran tactile qu'on agence comme on le souhaite, et qui permet d'utiliser le PC à 2.

- L’e-mail sémantique : envoyer des mails sans avoir besoin d’adresses

Ce qui fait douter de cette possibilité intéressante, c'est l'existence des spams, sinon, ce serait effectivement bien pratique de pouvoir envoyer un mail à tous les professeurs ou directeurs, etc.

Un système de gestion de mail, testé actuellement à l’université de Stanford, pourrait changer la façon dont nous adressons nos e-mails, explique la Technology Review. SEAmail (pour Semantic e-mail adressing c’est-à-dire adressage d’e-mail sémantique, présentée par leurs auteurs dans la revue de l’IEEE comme une application révolutionnaire du web sémantique (.pdf)), permet d’envoyer des messages à des correspondants qui remplissent certains critères sans nécessairement connaître leurs noms ou leurs adresses. Les adresses e-mails sont une façon artificielle d’envoyer des messages directs aux bonnes personnes, explique Michael Genesereth, professeur associé d’informatique à Stanford, directeur du Logic Group et responsable du programme. “Nous avons besoin d’envoyer des messages à des personnes ou à des fonctions, pas nécessairement à une chaîne de caractères.” L’idée est de créer un programme qui comprend le contexte pour que les utilisateurs interagissent avec le logiciel d’une manière plus naturelle. Ainsi, il serait possible d’envoyer un mail à une personne et le logiciel serait capable de déterminer automatiquement la bonne adresse pour le joindre le plus rapidement ou son e-mail le plus récent, selon les e-mails qu’il utilise. De même, le système serait capable d’envoyer un message à des groupes comme à celui de “tous les professeurs diplômés de l’université depuis 1960″, sans qu’il soit nécessaire de chercher la bonne adresse ou de tenir son carnet de contacts à jour. Avec SEAmail, on sélectionne ses destinataires de la même manière qu’on fait une requête sur un moteur de recherche. Les paramètres pouvant être aussi simples que le nom d’une personne ou aussi complexes qu’un ensemble de considérations logiques.

- Multimatch, le Google culturel de l'UE réservé à un public averti

L'Union finit de développer un moteur de recherche de son patrimoine culturel, doté de fonctionnalités très avancées dédiées au multimédia.

Le moteur, dont le nom complet est "Multilingual Culture and Heritage Internet Search System Developed", a par ailleurs été optimisé pour les requêtes culturelles et multimédias au moyen de techniques sémantiques et contextuelles adaptées. Par exemple, la pertinence d'un résultat peut être fonction d'une époque. A partir d'une reproduction de Guernica, un internaute pourra également rechercher des images comparables, c'est-à-dire d'autres toiles de Picasso.

Si un accès à Multimatch doit être ouvert fin janvier à certains utilisateurs de façon à tester le prototype, il n'est pour l'instant pas prévu d'ouvrir le service au public.

"Nous avons l'intention d'offrir un accès libre au service aux utilisateurs qui s'inscriront, précise Pasquale Savino. Nous limiterons leur nombre en raison des ressources informatiques limitées dont nous disposons. Le projet Multimatsh a trois principaux champs d'exploitation : le patrimoine culturel, l'éducation et le tourisme. En conséquence, nous favoriserons l'enregistrement au service des utilisateurs venant de ces domaines."

- Quelle empreinte carbone pour une recherche Google ?

Un physicien de l'université de Harvard vient d'établir qu'une recherche classique effectuée sur Google depuis un ordinateur personnel génère environ 7 grammes de dioxyde de carbone. Deux requêtes équivaudraient donc à l'énergie nécessaire pour faire bouillir l'eau d'une bouilloire (15 grammes de CO2). Ce coût énergétique est calculé à partir des "gigantesques data centers qu'utilise Google partout dans le monde et qui consomment énormément d'énergie", précise Alex Wissner-Gross. "Une recherche sur Google a un impact environnemental incontestable", conclut-il. D'autant que Google assure environ 200 millions de recherches chaque jour.

Le moteur s'est aussitôt défendu, arguant que "pendant le temps nécessaire pour effectuer une recherche sur Google, votre propre ordinateur aura consommé plus d'énergie que ce que dépense Google pour répondre à votre requête". L'industrie de l'informatique et des télécoms génère environ 2 % des émissions totales de dioxyde de carbone, soit autant de gaz à effet de serre que l'ensemble des compagnies aériennes du monde, d'après une étude Gartner.

A noter que d'après Nicholas Carr, auteur de l'étude "The Big Switch, Rewriring the World", la consommation d'énergie nécessaire pour maintenir en vie un avatar sur Second Life pendant un an serait supérieure à celle d'un Brésilien moyen, soit 1 752 kilowatts-heure.

En fait, l'auteur de l'étude citée conteste les chiffres données par le Times.

« Le Times nous a attribué à tort le chiffre de 7 grammes de CO2 émis par requête Google, explique le chercheur. Dans notre étude, nous nous sommes concentrés exclusivement sur l'ensemble des sites Internet et nous avons constaté, qu'en moyenne, une visite sur un site traditionnel émet 20 grammes de CO2 par seconde ».

Si l’on admet le chiffre de 7 grammes par requête, ainsi que l’affirme le Times, les serveurs de Google rejettent quotidiennement 2.450 tonnes de CO2 dans l’atmosphère, soit autant que le Japon en six mois ! On le constate, ces chiffres relèvent de la plus haute fantaisie.

Une recherche sur Google aboutit en moyenne en 0,2 seconde, ce qui entraîne la consommation de 0,0003 kWh d’énergie, ou une émission de 0,2 gramme de CO2, ou encore ce que le corps humain brûle en dix secondes.

- The Long Tail : l’album le plus vendu de l’année était gratuit

Chris Anderson relève que l’album le plus vendu sur Amazon en 2008 était Ghosts i-IV de Nine Inch Nails, un album disponible également librement sous licence Creative Commons et sur de nombreux réseaux P2P. Comme quoi…

- Les effets économiques et culturels du P2P sont extrêmement positifs

Après avoir interrogé de gros utilisateurs de P2P, sondé 1500 internautes néerlandais et questionné des professionnels des industries de la musique, du cinéma et du jeu vidéo, les chercheurs ont découvert que "les implications économiques du partage de fichiers sur le niveau de bien-être aux Pays-Bas sont extrêmement positives sur le court terme et le long terme".

- Le futur de la monnaie

Il y a un peu de tout et de n'importe quoi, assez effrayant, mais insistant sur la pluralité des monnaies dans une économie immatérielle.

Plusieurs créations ont exploré les systèmes identitaires liés à la dématérialisation, qui vous permettent de consommer selon votre identité comme ce National Fiscal Health Service imaginé par Thomas Thwaites, qui nous permettrait de consommer selon notre niveau de santé, nous interdisant d’acheter certains produits non compatibles avec notre santé ou notre âge

Le Personal Relationship Assistant de Bernd Hopfengärtner transforme les relations sociales en relations marchandes, permettant à chacun de négocier le prix de nos discussions comme de nos moments de tendresses !

 

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