Les prix du pétrole vont flamber

Temps de lecture : 5 minutes

Selon l'International Energy Agency (IEA) les prix du pétrole devraient repartir nettement à la hausse à partir de 2020 au moins. Bien sûr, les prédictions là-dessus ne sont jamais complètement assurées car cela dépend de nombreux facteurs (politiques, économiques, financiers, techniques) mais c'est tout de même plus que probable pour deux raisons principales : le développement de l'Inde et l'arrêt des prospections depuis la chute des prix.

Il est important de souligner cet état de fait alors qu'une relativement faible augmentation des taxes sur les carburants à provoqué un mouvement général de protestation mais il est tout aussi important de faire le bon diagnostic sur les causes de cette raréfaction à distinguer d'une prétendue fin du pétrole. On a déjà montré comme le thème de l'effondrement était trompeur dans sa supposée instantanéité où la clef de voûte retirée, toute la biosphère s'écroulerait alors qu'on a des situations très diversifiées et des temporalités en jeu souvent considérables. En fait cette conception de l'effondrement global se réfère plutôt aux crises économiques systémiques, dont la soudaineté surprend effectivement, mais aussi à une supposée fin du pétrole qui se traduirait en effondrement économique (alors que celui-ci diminuerait la demande d'énergie). La difficulté, c'est qu'on peut s'attendre malgré tout à un nouveau choc pétrolier même si ce n'est pas la fin du pétrole - de la même façon qu'il y a un choc robotique, pas une fin du travail, et qu'il y a bien un choc climatique même si ce n'est pas la fin du monde.

Il y a des années qu'on nous parle du pic pétrolier et d'une prétendue apocalypse pétrole qu'on nous promet toujours pour l'année prochaine. Le fait est que non seulement on n'a pas manqué de pétrole jusqu'ici mais que les prix sont tombés tellement bas qu'ils ont découragé les investissements. C'est une bonne chose car il faudrait arrêter d'extraire les énergies fossiles au lieu de craindre leur épuisement mais, d'un autre côté, cela rend moins rentables les énergies renouvelables et surtout, cela relance la consommation de pétrole qui est repartie à la hausse et devrait se heurter à une insuffisance de capacité assez rapidement - faisant flamber les prix, en attendant que de nouveaux puits soient ouverts (hélas). Ce ne serait donc qu'une tension temporaire sur les prix, de quelques années, concurrencée de plus en plus par les énergies renouvelables.

Les opinions sur le pic pétrolier ont beaucoup évolué selon les époques. Il était considéré comme inéluctable par les professionnels au début du siècle (les ingénieurs à la retraite en restant persuadés), puis réfuté ensuite par l'exploitation de nouvelles sources et un tassement de la demande (favorisé par la crise), faisant parler, au lieu d'un pic de l'offre, d'un pic de la demande. C'est ce qui est remis en cause désormais à cause principalement du développement des pays les plus peuplés, notamment l'Inde aujourd'hui avant l'Afrique demain (le charbon est concerné aussi). De quoi redonner apparemment un certain crédit à l'hypothèse d'un pic de production, sauf qu'il dépendra plus du prix que d'un épuisement absolu. Des accidents sont toujours possibles, notamment parce qu'on soupçonne un gonflement des réserves déclarées et que des guerres peuvent réduire la production brutalement, tensions qui peuvent être graves mais seront loin d'un fin abrupte du pétrole et d'autant plus atténuées avec le temps et l'arrivée de carburants de substitution ou des voitures électriques (plutôt que de mettre à la casse des voitures en état de marche pour acheter de nouvelles voitures électriques, il serait quand même plus écologique de proposer des biocarburants à partir de déchets, et non de terres cultivées).

Il y a de grandes incertitudes mais il ne faut pas se fier aux dernières baisses, les fluctuations du prix du pétrole promettent d'être assez importantes et perturbantes. Ce qui sera d'actualité lorsque les hausses se produiront serait plutôt de baisser les taxes, la priorité devant rester d'investir dans les énergies renouvelables, d'en faire le coeur du développement économique des années à venir afin de nous libérer au plus tôt de notre dépendance aux énergies fossiles. Plutôt que cet imaginaire de l'effondrement définitif ou de ce qui nous en sauverait miraculeusement, il faut prendre conscience de tout ce que nous aurons à faire dans la durée et s'engager sans attendre dans la transition effective malgré l'insuffisance de nos moyens et même s'il y a bien d'autres problèmes à régler que l'énergie et le climat pour préserver nos conditions de vie (notamment la relocalisation).

1 351 vues

32 réflexions au sujet de “Les prix du pétrole vont flamber”

  1. Merci pour votre point de vue qui me semble plutôt juste, toutefois comme on l'a vu pour les Gilets jaunes, le pétrole est à la base de la société moderne, ni le charbon, ni les barrages, ni les énergies dites renouvelables peuvent remplacer le pétrole.

    Le monde moderne comme on l'a connu ne pourra perdurer, quel grave erreur de rendre hs les radars et de se rebeller contre les nouvelles limitations de vitesses. Nous devons limiter drastiquement notre consommation de pétrole, toute mesure limitant la consommation est bonne à prendre, si les populations ne le comprennent pas ce sera la barbarie.

    En ce qui concerne "il serait quand même plus écologique de proposer des biocarburants à partir de déchets, et non de terres cultivées." les déchets ? quels déchets ? les déchets de cuisine doivent aller vers le composteur... celui qui nourrit la terre, car aujourd'hui on se plaint de ne pas pouvoir utiliser son diesel mais demain aura t-on à manger pour tous ! Il faut regarder le réel dans les yeux, le pire n'est jamais sûr !

    • Non, je ne donne pas mon point de vue, j'essaie de rendre compte des dernières nouvelles. J'ai appris des sciences qu'il ne fallait pas avoir de point de vue, juste des hypothèses à vérifier. J'ai donc changé de point de vue sur le pic pétrolier en même temps que les données changeaient.

      Ce ne sera pas la barbarie (quoique ce le soit déjà avec les migrants abandonnées en mer) et il ne sert à rien de taxer un peu plus le carburant si on n'offre pas d'alternatives. Les limitations de vitesse sont plus effectives mais le seraient surtout sur les autoroutes et longues distances, encore plus à réduire les moteurs. Cela reste marginal. La question n'est pas individuelle et concerne plutôt industriels et agriculteurs, c'est une erreur de laisser croire le contraire en culpabilisant les gens pour pas grand chose. C'est pourquoi j'étais pour les quotas et contre les écotaxes.

      On peut tout-à-fait remplacer le pétrole en toutes ses utilisations par diverses alternatives. Certes, ce n'est pas du jour au lendemain qu'on pourrait produire de telles quantités, l'inertie planétaire est considérable, mais toutes les recherches que je suis sont très encourageantes. C'est principalement une question de prix là aussi. Si je parle des déchets, c'est bien parce que des études, dont j'ai rendu compte dans ma revue, ont montré qu'il ne fallait pas détourner les terres cultivables pour des biocarburants mais qu'on pouvait utiliser de la sciure de bois et des déchets végétaux pour produire un biocarburant mélangé à l'essence. Il est certain que l'agriculture ou plutôt l'agroécologie constitue la clef de voûte du pic démographique...

      Le fond de l'affaire, c'est de distinguer crise et catastrophes, qu'on ne pourra toutes éviter, avec un effondrement irrémédiable afin de pouvoir envisager des stratégies à long terme se fortifiant à mesure que la menace grandit. J'ai bien peur que cet effort soit toujours insuffisant, comme on le voit actuellement, mais il peut limiter les dégâts quand même de façon significative. En tout cas, la justesse du diagnostic sur le nécessaire et le possible devient vitale. Ce n'est pas une question d'opinion, ou plutôt ça l'est hélas, ce pourquoi on a besoin de la méthode scientifique qui peut seule trancher les antinomies de la raison, une nouvelle étude ou de nouvelles données pouvant toujours nous faire changer d'avis.

  2. Il semble évident qu’une augmentation du prix du pétrole (donc de l’énergie survienne) advienne dans les années à venir. Pourtant personne n’avait prédit la chute actuelle des prix, expliquée par la production américaine et diverses combinaisons de phénomènes politiques et économiques mal maîtrisés.
    Je pense qu’il peut y avoir augmentation du prix relative et non absolue. Si la paupérisation des consommateurs les force à diminuer leur mobilité et leur consommation, le prix pourrait rester fixe en $ et pourtant représenter une dépense de plus en plus insupportable.
    Les producteurs, conscients de cela, fixent le prix qui maximise leur profit sans tuer l’économie mondiale qui assure leurs revenus.

    L’effondrement en question est celui de l’économie mondiale, de la machine thermodynamique alimentée majoritairement par les énergies fossiles.
    L’effondrement est un phénomène irréversible, c’est en cela qu’il ne sera pas une simple crise.
    L’effondrement, une fois amorcé, ne peut être que rapide à l’échelle d’une génération, moins de 20 ans.
    L’effondrement est un processus hautement non linéaire. A la manière d’un élastique qui se tend, la rupture est catastrophique, quand les fissures s’amorcent il est impossible d’inverser le processus.

    "De quoi redonner apparemment un certain crédit à l'hypothèse d'un pic de production, sauf qu'il dépendra plus du prix que d'un épuisement absolu" Non, le pic de production est une réalité physique, c’est la date déterminée par l’instant où on a extrait la moitié des réserves prouvées. La date du pic n’indique pas, bien sûr, la date de l’épuisement = fin de l’extraction.

    "il serait quand même plus écologique de proposer des biocarburants à partir de déchets, et non de terres cultivées" Les déchets n’existent pas dans la nature. Nos déchets sont juste du pétrole transformé mais non consommable. Je me souviens d’un paysan qui disait : si on transforme ma paille en bio-carburant avec quoi je vais amender mes terres pour une agriculture durable ? Avec des engrais de synthèse à partir… du pétrole.

    • Je souligne moi-même les incertitudes mais ce n'est pas ma prévision, ce sont celles de l'IEA, liées à un manque d'investissement. L'intrication des intérêts fait que le cours du pétrole ne peut effectivement pas monter trop haut mais il a déjà dépassé les 100$, ce qui fait bien plus que l'écotaxe.

      L'histoire de la machine thermodynamique qui explose, c'est très loin de la réalité et il n'y a pas d'effondrement irréversible, il faut juste plus ou moins de temps pour que les écosystèmes se reconstituent (certes parfois de nombreuses années), et il n'y a pas un effondrement mais des milliers. On est dans le mythe unificateur. Dire que c'est non linéaire ne permet pas de laisser croire qu'on pourrait tomber immédiatement à zéro, même en 20 ans. Ces concepts, ou plutôt ces images, ne tiennent pas, étant beaucoup trop simplificateurs. Il est important de distinguer des catastrophes bien réelles et dévastatrices d'une apocalypse totale et immédiate.

      Le pic de production sera un pic de la demande en fonction du prix, pas de la disparition de ressources juste devenues trop chères à extraire par rapport au prix. Plus les énergies renouvelables se développeront et plus elles devraient empêcher une montée des prix du pétrole et l'extraction des réserves les plus inaccessibles. Le pic n'est pas la fin de la production bien sûr, mais il n'est pas non plus une envolée sans fin des prix.

      Enfin, s'il n'y a pas de déchets dans la nature, il y en a dans d'assez nombreuses exploitations actuelles qui ne sont pas valorisés et sont rapidement utilisables. Il ne s'agit pas d'opinion, de mots en l'air mais d'études sérieuses, de possibilités effectives qu'il ne faut pas négliger même si ce n'est jamais LA solution.

      • "L'histoire de la machine thermodynamique qui explose, c'est très loin de la réalité et il n'y a pas d'effondrement irréversible, il faut juste plus ou moins de temps pour que les écosystèmes se reconstituent (certes parfois de nombreuses années)" Ce n'est pas une image, l'économie mondiale utilise bien une hyper-machine thermodynamique basée sur la combustion des énergies fossile pour chauffer, refroidir, transformer et transporter les produits de la transformation.

        Cette hyper-machine (somme de toutes les machines) n'explosera pas (caricature) mais pourra caler si une activité minimale n'est pas soutenue. Par exemple un porte-container géant ne se déplacera pas si un niveau minimal de chargement n'est pas atteint, valable aussi pour un haut-fourneau, une raffinerie. Une usine de grande taille ne pourra pas s'adapter à une forte diminution de la demande, impossible de passer du stade production de masse à production artisanale.

        Ce sont ces changements d'échelle insoutenables qui provoqueront l'effondrement que j'évoque. Quant au redémarrage il y aura des problèmes de savoir-faire disparu, des grandes entreprises sont déjà confrontées à ce problème.

        "(les déchets) il y en a dans d'assez nombreuses exploitations actuelles qui ne sont pas valorisés et sont rapidement utilisables." Nous ne parlerons pas des déchets ultimes non valorisables. Les déchets valorisables, en quantité significative, ne sont que les parties non consommées et produites à partir des énergies fossiles, directement ou indirectement. On ne va tout de même pas continuer à produire des déchets sous prétexte qu'on peut les valoriser !

        • Ces raisonnements trop généraux ne reflètent pas la réalité de ce qui va se passer (et qui est bien dramatique).

          Il ne s'agit évidemment pas de produire des déchets exprès mais d'utiliser ceux qui sont disponibles dès maintenant (et relâchent du méthane). Il n'y a pas que les déchets, bien d'autres procédés seront utilisés ensuite pour produire des carburants propres. Ce n'est qu'une question de prix (et de capacité de production).

    • Ce qui va s'effondrer en premier avec l'augmentation du prix du pétrole, est la mondialisation des échanges qui bénéficient à l'heure actuelle d'un coût du transport dérisoire. Dans un tel contexte les avantages comparatifs des uns et des autres stimulent les échanges longue distance (CETA), et incitent à la délocalisation avec les conséquences que l'on connait sur l'emploi local. Une crise énergétique grave aurait pour conséquence une relocalisation à marche forcée, et l'effondrement de l'économie modialisée.

  3. Pour l'instant, le prix du pétrole a encore baissé à 46$ à cause des craintes de ralentissement de l'économie mondiale et surtout chinoise, mais également le "comeback" du pétrole de schiste américain. Les États-Unis sont devenus le plus gros producteur de pétrole, devant la Russie et l'Arabie Saoudite avec 11.7 millions de barils par jour.

    • C'est intéressant mais un peu trop dogmatique, voulant trop minimiser l'augmentation de la production au profit d'un court-termisme réel mais qui n'explique pas tout. En tout cas, les prévisions de l'IEA sont bien plus souvent justes que le disent certains, ils sont bien sûr au courant du fonctionnement des marchés et une insuffisance temporaire de production n'est pas traité de la même façon par les marchés.

  4. Monsieur Zin, il y a quelques mois, vous nous aviez fait part de vos désillusions et de vos erreurs d’appréciation sur l’évolution de la société depuis les années 70. Vous émettiez des doutes sur votre capacité à prédire l’évolution de notre société.

    Tout cela pouvait laisser présager d’une modification de votre approche intellectuelle sur les opinions non conformes à vos idées, attentes.
    Mais je suis surpris, il n’en est rien, vous restez prisonnier de vos certitudes, cet emprisonnement vous prive de pouvoir accepter que des positions argumentées puissent avoir plus de valeur que les vôtres.
    Votre lecteur Jo posait cette question : "Quels sont les points les plus contestables chez Jancovici ?". J’étais aussi curieux d’avoir votre avis argumenté, mais votre réponse est un discours péremptoire.

    Jancovici possède le niveau technique, sinon scientifique, pour analyser et compiler depuis presque 20 ans les documents sources sur l’énergie et le climat. Il est pronucléaire, il ne s’en cache pas, et son argumentation est plus convaincante que celle des opposants qui tient bien souvent du phantasme et de la croyance, pour finir par sombrer dans l’idéologie.

    Votre comportement n’est, intellectuellement, pas honnête et franchement absurde.

    • Mais moi, je ne demande pas qu'on me croit mais le Giec ou l'IEA ou négaWatt, des gens compétents pas des hurluberlus qui défendent un nucléaire dangereux et obsolète. J'ai bien vu en suivant les recherches pendant des années que Jancovici disait des conneries, lui faire plus confiance qu'aux véritables scientifiques est absurde ! Mes critiques sont argumentées mais il ne m'intéresse pas de continuer sur ce sujet, seulement sur les vrais problèmes documentés.

    • Je suis d'accord avec Mr Zin, Janco, bien qu'ayant beaucoup de respect pour son travail qui m'a inspiré fait certaines erreurs / raccourcis. Le pic pétrolier, c'est bien plus compliqué que ce qu'il raconte. Déjà l'histoire de l'EROEI est très controversé d'une part (la manière de le calculer), et d'autre part RIEN n'indique qu'en dessous de 10 on ne puisse plus soutenir une "civilisation". C'est une affirmation en l'air qui n'a strictement rien de scientifique. Et plein d'autres choses.

      • "...on ne puisse plus soutenir une "civilisation""
        Oui mais quelle civilisation ? Il y en a eu bien d'autres dans le passé qui ont duré des siècles voire des millénaires sans énergie fossile, juste grâce à une agriculture dynamique qui alimentait la force musculaire.

        Mais la notre, qui a environ un siècle, est exclusivement basée sur les énergies fossiles. La contraction de la disponibilité provoquera la contraction de l'économie, économie actuelle basée sur une croissance permanente. Jancovici ne dit rien de plus.

        L'effondrement ne signifie pas plonger dans le néant mais basculement dans un autre mode de civilisation. Et il y a tout à parier que cela ne se fera pas en douceur. Sans compter le réchauffement climatique qui ajoutera de la difficulté.

        • On ne peut pas parler d’énergie sans prendre en compte l’intégralité du système : les finalités et la manière dont la société s’organise.
          C’est pourquoi les querelles de chapelles sont stupides : personne n’a tort ou raison sur un point ; il est évident que le nucléaire est dangereux ; mais évident aussi que s’en passer ne se décrète pas et que pour ce faire il faut déployer une organisation permettant de s’en passer.
          Un panneau dans la rue ou un Ric décidant d’arrêter le nucléaire, n’ont de valeur que si se déploie concrètement une politique. Et cette politique ne se résume pas à remplacer le nucléaire par le renouvelable. La question que devrait poser le panneau dans la rue ou le RIC est donc d’entrée mal posée. Pas posée du tout d’ailleurs : on s’interroge savamment sur tels ou tels sujets pointus, mais jamais sur les finalités et l’organisation des sociétés.
          Les vieux dictons indiens : quand l’homme blanc aura coupé tous les arbres ……..Restent pertinents.
          Finalité et organisation, c’est du projet, de la prospective ; et c’est au local que ça se peut se passer
          « La meilleure façon de prédire l’avenir c’est de le créer » disait Peter Drucker ; bien sûr en disant cela je n’ai rien fais avancer du tout. Je ne peux qu’aspirer à ce qu’à un moment, des politiques locales se déploient.

          • "il est évident que le nucléaire est dangereux" Oui bien sûr c'est la raison pour laquelle des normes de sécurité sont prises. Depuis 40 ans combien de morts le nucléaire civil a fait ?

            Combien en a fait le charbon dans les mines et en fera à cause des GIGAtonnes de CO2 lâchées dans l’atmosphère ?

            Et tout aussi dangereux encore sont les risques de guerres civiles pour l'accès à la consommation induites par les inégalités sociales inacceptables.

            L'appréciation de la dangerosité change lorsqu'on remplace les croyances par des chiffres.

            Bonne année 2019

  5. 1. Pour le nucléaire la question est réglée, il est devenu trop cher et en déclin partout. Ce n'est pas le nucléaire qui nous sauvera même s'il y aura peut-être des mini-centrales au thorium (ou autre).

    2. Ce n'est pas l'énergie qui manque, on en reçoit plus qu'il ne faut du soleil. L'écologie énergétique (qui ne date pas d'hier) a toujours été très réductrice alors que ce qui doit occuper l'écologie ce sont les écosystèmes et la biodiversité. J'ai beaucoup écrit là-dessus, même à l'époque où le pic pétrolier était crédible.

    3. Il n'y a pas que le pétrole dans la vie, il existe de nombreux carburants liquides de substitution (à partir du CO2 ou du méthane, entre autres), ce n'est qu'une question de prix (de même que l'extraction des grandes quantités de pétrole moins accessibles dépend aussi du prix).

    Donc, il y aura des tensions sur les prix en 2020. Cela affectera un peu les économies (de moins en moins comme on l'a constaté ces dernières années car le gain d'efficacité énergétique réduit la part de l'énergie dans les coûts) mais rendra plus rentables les carburants alternatifs - ce qui prendra du temps, donc pourra faire durer les tensions. Aucune apocalypse pétrole en vue sauf guerre généralisée au proche-orient qui pourrait seule tarir la ressource temporairement. Un effondrement économique cataclysmique est beaucoup plus probable par un krach de la dette quand les taux remontent. Il n'y a aucune belle histoire qui nous ferait basculer dans un autre monde, juste une transition énergétique au milieu de la numérisation du monde.

    Les fausses théories simplistes peuvent être bien sûr convaincantes au premier abord, y compris en physique, mais sont réfutées par les faits et détournent du véritable problème qu'il y a trop de pétrole et de charbon, qu'il faut arrêter d'extraire, pas d'attendre leur épuisement, ce pourquoi il faut accélérer le passage aux renouvelables et augmenter la taxe carbone afin de toucher la production et toutes les industries qui peuvent améliorer leurs process pour réduire leurs consommation ou passer aux renouvelables, pas les automobilistes et usagers captifs ne réduisant rien.

  6. Les prix du pétrole au plus bas alors que le USA ont encore augmenté leur production confirmant leur place de premier producteur mondial.

    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/le-petrole-recule-a-nouveau-avec-les-inquietudes-sur-la-demande-chinoise-802596.html

    Contrairement à la théorie débile de l'autre, ce n'est pas l'augmentation de la production de pétrole qui crée de la croissance mais la baisse de la croissance qui fait baisser les prix (et certes cela va réduire les forages, la production d'énergie étant une conséquence de la croissance économique et pas le contraire!).

    • "Contrairement à la théorie débile de l'autre, ce n'est pas l'augmentation de la production de pétrole qui crée de la croissance mais la baisse de la croissance qui fait baisser les prix (et certes cela va réduire les forages, la production d'énergie étant une conséquence de la croissance économique et pas le contraire!)."

      A part l'affirmation : la théorie débile de l'autre, c'est confus ou abscons au choix, sans doute la conséquence d'un lendemain de fête difficile.

      • Je ne suis pas d'accord sur tout avec J Zin, mais il a raison sur l'impact du prix du pétrole influé par les paramètres de l'économie mondiale.

        Ce qui est stupéfiant, c'est l'absence de culture pluricausale. J'avais découvert cela avec les matrices d'Hadamard et la recherche opérationnelle à multiples lignes d'équations en travaillant dans l'industrie

  7. Grâce au boom du pétrole et du gaz de schiste, les Etats-Unis redeviendront dès 2020 un exportateur net d'énergie et ce, pour la première fois depuis 1953, a indiqué jeudi l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

    La production, qui s'élève actuellement à 11,9 millions de barils par jour, pourrait grimper jusqu'à 2027 et continuer à dépasser les 14 millions de barils par jour jusqu'en 2040.

    Dans tous les scénarios envisagés, le rôle du nucléaire et du charbon devrait baisser.

    https://www.latribune.fr/economie/international/les-etats-unis-exporteront-des-2020-plus-d-energie-qu-ils-n-en-importeront-805192.html

    • Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) :

      D'ici à 2024, les Etats-Unis vont alimenter 70% de la croissance mondiale des capacités de production de pétrole, avec 4 millions de barils par jour (mbj) supplémentaires, selon l'AIE. Globalement, les capacités de production vont croître de 5,9 mbj d'ici à 2024.

      Le Brésil et la Norvège devraient doper aussi leurs exportations de brut durant les cinq prochaines années

      En revanche, l'AIE table sur une baisse de la production mondiale entre 2019 et 2020, avant une croissance "modérée" jusqu'à 32 mbj en 2024.

      Sur le front de la demande, pas de "pic" en vue selon l'agence, qui prévoit que la Chine et l'Inde totaliseront 44% de la croissance mondiale, attendue à +7,1 mbj sur la période, pour atteindre une consommation totale de 106,4 mbj en 2024, contre 99,2 mbj l'an dernier.

      La consommation sera notamment tirée par la pétrochimie, avec 50 nouveaux projets qui devraient entrer en service d'ici à 2024, et le transport aérien, en particulier en Asie. A l'inverse, la croissance de la demande pour les carburants va ralentir pour atteindre un rythme inférieur à +1% par an.

      https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-etats-unis-bientot-exportateurs-nets-de-petrole_132045

      Ce ne sont pas de bonnes nouvelles et ceux qui sont restés scotchés sur la question du pic pétrolier et d'une prétendue apocalypse pétrole sont vraiment dans la dissonance cognitive digne des sectes, détournant surtout du véritable problème qui est de mettre un terme à cette croissance continue de l'extraction pétrolière.

Laisser un commentaire