Pour la Science
La Recherche
- Les mathématiques de la parcimonie qui révolutionnent les images numériques
- Raisonner, c'est inhiber nos intuitions
- L'unité européenne, il y a 5000 ans
Physique, espace, nanos
- Un u-bit intriqué avec tout l'univers
- Les trous "noirs" laissent passer la lumière
- La téléportation de l'énergie à grandes distances
- Canaliser les flux de chaleur
Climat, écologie, énergie
- Exploiter tout le spectre solaire en le convertissant en chaleur
- Des centrales "omnivores" pour produire du bio-méthane à la demande
- Des batteries à flux redox organiques rapides et bon marché
Biologie, préhistoire, cerveau
- La vie favorise volcanisme et tectonique des plaques qui la font évoluer
- L'analyse génétique gène à gène accélérée
- Des cellules dans l'acide citrique deviennent pluripotentes en 30mn
- 20% du génome de Neandertal dans la population
- Les Sapiens chasseurs-cueilleurs européens avaient les yeux bleus
- Parler mobilise les 2 côtés du cerveau
- La mémoire des premières années se perd à 7 ans
Santé
- L'effet Dostoïevski de l'extase épileptique localisé dans l'insula
- L'ecstasy contre l'anxiété
- Effacer une mémoire récente avec un inhibiteur de HDAC2
- Les nanoparticules avenir de la médecine
- L'aspirine contre les macromutations et les métastases cancéreuses
Techno
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Revues : Pour la Science - La Recherche Brèves : Physique - Climat - Biologie - Santé - Technologie
- Economie et social
Sur les plans écologique, économique et politique la situation semble assez désespérée malgré une reprise bien fragile. Les gauches n'ont plus rien à dire et découvrent effarées que la France ne se réduit pas à Robespierre, la Commune, Jaurès, 1936, 1968, comme on voulait s'en persuader un peu stupidement alors que, pour une extrême-droite qui a le vent en poupe et nous replonge dans les années 1930, notre Nation bien aimée s'identifierait plutôt aux clochers, à Jeanne d'Arc, aux rois de France, à Napoléon, au colonialisme, à la guerre de 14, Pétain ou même De Gaulle... Le roman national n'est qu'une construction unilatérale et largement fictive destinée à faire croire à l'existence objective de quelque chose comme une Nation ou un Peuple (voire une race), union sacrée qui ne se produit pourtant qu'avec la guerre contre l'ennemi héréditaire dans une société si divisée et une démocratie pluraliste. Par le danger même qu'il représente, il faut reconnaître au populisme sa fonction de symptôme d'une situation bloquée, d'expression d'un besoin de protection mais surtout de "colère" impuissante, à se faire menaçant contre les élites et à "jouer au con" comme on peut y être amené parfois pour mettre fin aux arguties de l'adversaire. Ce n'est d'ailleurs pas sans effets sur les maîtres de la finance qui redoutent ce facteur d'instabilité politique mais pour l'instant même la Grèce n'y ayant pas cédé malgré la saignée qu'on leur impose, le pire n'est pas le plus probable encore. Heureusement, car à jouer au con, il arrive qu'on le devienne vraiment mais la crise n'en sera que plus longue sans doute. En tout cas, après l'époque d'un néolibéralisme débridé, Davos s'inquiète désormais des risques les plus probables causés par la disparité de revenus, le chômage et le sous-emploi, le réchauffement climatique, la multiplication des évènements météo extrêmes mais aussi les cyber-attaques. Les risques les plus graves, selon eux, seraient plutôt : les crises budgétaires, le chômage et le sous-emploi, les changements climatiques, la crise de l’eau, l’effondrement d’Internet... Des chercheurs prétendent que des investissements purement aléatoires pourraient calmer les fièvres des marchés sauf que ce n'est pas un phénomène physique qui produit bulles et krachs mais des processus plus profonds (avantages à court terme, croyances sociales, cycles à long terme) et que la cause du krach est la bulle précédente qui est difficile à réguler puisque cela voudrait dire mettre un terme à des gains profitables à la plupart des acteurs mais une fois qu'on a décollé, il faut bien atterrir.
En tout cas, les bouleversements sociaux de l'accélération technologique ne font que commencer, pouvant affecter un domaine aussi vaste que les métiers de la construction avec des imprimantes 3D capables maintenant d'édifier une maison en 24 heures ! Paradoxalement, il se pourrait que ce ne soit plus le secteur secondaire qui tire l'économie mais, pour un temps au moins, le secteur primaire avec le monde des céréales devenu moteur de la croissance mondiale, étant au cœur de deux des principales révolutions technologiques qui sont en train de se mettre en place à l'échelle de la planète, les NTE (Nouvelles Technologies de l'Energie) et les NTA (Nouvelles Technologies de l'Agro-alimentaire), il faudrait ajouter la reconversion agro-écologique mais il y a aussi, par exemple, des capteurs dans la terre qui permettraient d'améliorer significativement les rendements avec des traitements plus appropriés (arrosage, etc.). Même si ce n'est pas vraiment nouveau, un autre paradoxe, c'est qu'en Allemagne, la filière bio n’arrive plus à satisfaire la demande qui explose. Résultat : un tiers du bio consommé est importé ! Sinon, les Allemands veulent favoriser le stockage domestique de l'énergie solaire plutôt que le stockage sur le réseau ou par de grandes infrastructures. En France, un rapport de la cour des comptes (très contesté) critique les mesures en faveur des énergies renouvelables, responsables de la création de bulles artificielles, alors qu'il faudrait privilégier les économies d'énergie, notamment dans l'agriculture. "Le modèle de consommation, plus que le système de production, tel est bien, en définitive, ce qu’il conviendrait de modifier" (en fait les 2 sont nécessaires). Pour l'instant, la réalité, c'est qu'on n'a jamais produit autant de pétrole. Même si c'est difficilement crédible à si courte échéance, il est remarquable qu'une étude de prospective pour 2020 prévoit l'invasion de toutes sortes de robots mais en contrepartie l'instauration d'un revenu minimum garanti pour tous. On peut être surpris aussi d'apprendre que malgré ou à cause de ses progrès, désormais la médecine constitue la 3ème cause de mortalité, juste après le cancer et les crises cardiaques ! La revue Prescrire dénonce d'ailleurs 68 médicaments plus dangereux qu'utile ainsi que l’absence en 2013 de nouveaux médicaments intéressants. Même les antioxydants seraient à proscrire. A rebours des évolutions actuelles, l'Académie de médecine dérape en s'opposant à l'autorisation du Sativex (comme dans de nombreux autres pays) confirmant qu'il y a véritablement un problème en France avec le cannabis alors que la légalisation du cannabis gagne du terrain partout et qu'on daigne enfin tirer partie des vertus de drogues comme l'ectasy contre l'anxiété.
- Sciences
J'ai retrouvé un certain plaisir cette fois à faire cette revue (mais cela prend bien trop de temps), La Recherche notamment m'ayant bien intéressé (ce qui est assez rare) avec la puissance incroyable des mathématiques de la "parcimonie", les traces d'une civilisation européenne il y a 5000 ans, l'imagerie médicale qui rend compte de la conscience comme inhibition des réactions primaires (et se passe très bien des conceptions "quantiques" qu'en propose Penrose par ailleurs). Pour la Science n'est pas en reste avec la découverte de neurones correspondant à des concepts, ainsi que la confirmation assez incroyable des bouleversements écologiques provoqués par nos ancêtres lorsqu'ils sont devenus carnivores, faisant remonter l'anthropocène à plus d'1 million d'années ! Revenir aux données astronomiques du temps de Copernic permet de comprendre également les objections rationnelles qui pouvaient y être fait à l'époque et pas du tout seulement les préjugés religieux.
Du côté des brèves, pour la physique le plus extraordinaire serait la possibilité de téléporter de l'énergie à grandes distances mais il y a aussi Hawking qui radicalise sa conception des trous "noirs", qui ne le sont plus tout-à-fait soumis aux fluctuations quantiques. Ce qu'on appelle l'hypothèse Gaïa se trouve étonnement renforcée par la découverte incroyable que la vie pourrait favoriser volcanisme et tectonique des plaques, qui eux-mêmes la font évoluer vers la complexité... A l'opposé des hypothèses de départ de James Lovelock, ce ne serait donc en rien une autorégulation puisque producteur de catastrophes plutôt, dynamique résultant d'une déstabilisation mutuelle, mais on n'imaginait pas une telle interaction entre le physique et le biologique! Une des grandes remises en cause du mois, c'est une réévaluation complète de la part du génome hérité de Neandertal qui n'est plus du tout négligeable et de l'ordre de 1% mais pourrait dépasser les 20% répartis dans la population (même si chacun n'en a que très peu). Par ailleurs, la viabilité de macaques génétiquement modifiés avec une technique très précise d'édition des gènes (nommée Crispr) destinée à des animaux de laboratoire semble bien ouvrir la voie aux hommes génétiquement modifiés et au transhumanisme tant redouté (si des essais se font, ils ne devraient pas être divulgués avant des années sans doute). En attendant, on peut s'extasier d'avoir trouvé dans l'insula le circuit de l'extase (ou effet Dostoïevski précédent certaines crises épileptiques) qui pourrait participer aux expériences mystiques (compromission incontestable du corps avec la religion). Que dire du bienfait de pouvoir effacer une mémoire récente avec un inhibiteur de HDAC2 ? Plus facile que d'effacer ses traces sur internet ? L'usage devrait en rester confidentiel, mais qui sait ? Par contre, ce qui nous fait entrer à coup sûr dans une ère nouvelle, c'est le séquençage du génome à 1000$ et l'analyse génétique gène à gène accélérée mais aussi la nanomédecine. Si l'on en croit toutes les recherches en cours, les nanoparticules sont vraiment l'avenir de la médecine, version scientifique de l'homéopathie agissant à doses infimes sur des cellules ou des processus précisément ciblés. Parfois, cependant, un simple remède comme l'aspirine suffirait à réduire les macromutations responsables des métastases cancéreuses...
- Numérique
Selon une étude contestable, le déclin de Facebook pourrait être comme celui de MySpace comparable à une fin d'épidémie, ce dont Facebook se moque, réfutant avec force graphiques le lien fait ici entre les recherches sur Facebook et son niveau d'activité effective, n'imaginant pas un instant qu'il soit possible de perdre 950 millions d’utilisateurs en quelques années seulement ! Il faut effectivement prendre en compte les masses en jeu qui augmentent considérablement l'inertie d'un système mais il peut y avoir tout de même des mouvements de masse et on peut craindre que plus vite une nouvelle technologie décolle, plus vite elle disparaît (sauf si on innove sans cesse comme Google mais peut-être pas assez Facebook?). En tout cas, c'est dans le domaine du numérique que les pays riches devraient perdre en premier leur suprématie, les internautes des pays les plus peuplés étant déjà majoritaires, y compris dans les réseaux sociaux. On n'est qu'au début d'une véritable tectonique des plaques qui va changer les rapports de force comme les modes de vie.
Parmi les innovations les plus étranges du mois, et bien que cela ne soit peut-être jamais mis en oeuvre, il faut signaler l'étonnant brevet déposé par Amazon qui compterait se baser sur les commandes précédentes, vos recherches, listes de souhaits, et le temps passé sur le site afin de déterminer ce qu’ils doivent pré-envoyer vers chez vous ! Sinon, l'holographie devrait finir par s'imposer dans les années qui viennent maintenant qu'elle atteint les performances des vidéos. Plus anecdotique, des livres sensitifs proposent l'expérience de "fictions sensorielles" grâce à un gilet sensitif connecté. Ce livre augmenté détecte donc à quelle page le lecteur en est et adapte pression, chaleur et vibrations du gilet à l'action en cours. Peu de chance qu'il y ait un public pour cela quand des casques d'immersion assez bluffants n'arrivent pas encore à décoller. Une application qui pourrait être utile cette fois et justifier leur achat pour autre chose que pour jouer : les Google glass surveillent l'endormissement au volant ! Est-ce que cela suffira à faire un succès pour autant de ce qui reste de l'ordre du gadget pour l'instant ?
La domotique non plus ne décolle toujours pas malgré les efforts de compatibilité qui sont faits. En tout cas Google s'y investit et on pourrait bientôt accéder à sa chambre d'hôtel avec son smartphone. Un véritable problème, c'est que l'internet des choses est trop vulnérable alors même que ce secteur explose en ce moment. Enfin, on pourrait gérer le trafic ferroviaire de l'espace et un algorithme promet de minimiser les émissions de CO2 (de 20%) ou la consommation électrique (de 60%) du cloud dont la montée en puissance est effectivement assez préoccupante, nécessitant à l'évidence une meilleure efficacité énergétique.
Pour la Science no 436, L'impression 3D
- Le cœur artificiel n’est pas une priorité médicale, p12
L’implantation d’un nouveau cœur artificiel en décembre dernier est une prouesse technique et médicale. Elle ne doit cependant pas occulter la nécessité d’évaluer les besoins réels.
- Pourquoi ils n'ont pas cru Copernic, p74
Il est très intéressant de ne pas projeter après coup la connaissance que nous en avons et de voir que les arguments des opposants étaient tout-à-fait raisonnables et convaincants.
Quand, en 1543, Nicolas Copernic affirma que la Terre tourne autour du Soleil, l'opposition ne vint pas seulement des autorités religieuses. Les observations privilégiaient une autre cosmographie.
Le premier argument de Riccioli est fondé sur l'incapacité à détecter les effets qu'une planète tournant sur elle-même devrait exercer sur les projectiles et les corps en chute libre.
Tycho Brahe a été impressionné par l'élégance du système copernicien, mais certains aspects le gênent. Notamment, il manque au modèle de Copernic une explication physique du mouvement de la Terre (l'explication ne viendra qu'un bon siècle plus tard, avec la physique newtonienne). D'un diamètre estimé à plusieurs milliers de kilomètres, cette boule de roches et de terre doit avoir une masse énorme. Qu'est-ce qui pourrait faire tourner un tel corps autour du Soleil, alors qu'il est déjà difficile de tirer un chariot chargé ?
Copernic sait bien qu'on ne détecte même pas de parallaxe annuelle, c'est-à-dire un changement des positions relatives apparentes des étoiles dû au déplacement de la Terre sur son orbite. Or si la Terre tourne autour du Soleil, l'absence de parallaxe annuelle implique que le diamètre de son orbite est lui-même insignifiant, « comme un point » comparé aux distances stellaires. La taille de l'Univers devient alors un nouvel « incommensurablement grand », d'échelle difficile à concevoir.
Brahe propose son propre système : le Soleil, la Lune et les étoiles tournent autour d'une Terre immobile, comme dans le système ptoléméen, tandis que les planètes tournent autour du Soleil, comme dans le système copernicien.
Si le système copernicien a tardé à être accepté, c'est donc à cause du manque de preuves scientifiques solides confirmant les ordres de grandeur stellaires et cosmiques qu'il implique. Personne n'enregistra de façon convaincante la parallaxe stellaire annuelle avant Friedrich Bessel en 1838.
- Comment le cerveau code les concepts, p46
Cela fait partie des nouvelles les plus surprenantes (et pas encore assez étayées), qu'un neurone puisse être lié spécifiquement à une personne ou un objet, non pas sa forme ou ses transformation mais son concept, sa permanence, sa désignation, son être peut-on dire. Mais justement, il n'est pas si clair de savoir de quoi on parle exactement. Il faudrait faire la part entre la fonction du langage (où le concept procède par division : Omnis determinatio est negatio) et la réduction à un trait particulier (saillance) ou à un noeud d'associations d'un ensemble de caractères ou bien plutôt un processus conceptuel de généralisation, d'abstraction (des détails particuliers).
L'idée d'une personne ou d'un objet connu serait codée par un petit ensemble de neurones, qui s'activeraient spécifiquement.
En 1969, Jerry Lettvin (1920-2011) faisait l'hypothèse provocatrice selon laquelle environ 18 000 neurones seulement pourraient coder l'ensemble des expériences conscientes (souvenirs et pensées) liées à une personne ou un objet. Désignée ironiquement par l'expression « théorie du neurone grand-mère », cette affirmation suscite de nombreux débats depuis plus de 40 ans.
Il y a quelques années, avec Gabriel Kreiman, de la Faculté de médecine de Harvard, aux États-Unis, et Leila Reddy, du Centre de recherche sur le cerveau et la cognition, à Toulouse, nous avons découvert chez un patient un neurone qui réagissait fortement aux photographies de la comédienne Jennifer Aniston, mais pas à celles de dizaines d'autres acteurs, célébrités, lieux ou animaux. Ce neurone était situé dans l'hippocampe, une région du cerveau importante pour la mémoire. Chez un autre sujet, un neurone de l'hippocampe s'activait à la vue d'une photographie ou du nom de l'actrice Halle Berry, et ne réagissait à rien d'autre. Un autre neurone réagissait sélectivement à des images de Luke Skywalker (le héros du film La guerre des étoiles) et à son nom écrit sur un écran ou prononcé par une voix de synthèse. Le même phénomène était observé pour d'autres célébrités. Pour obtenir ces résultats, nous avons dû enregistrer l'activité de neurones un par un.
Les neurones associés aux personnalités sont-ils ceux de la théorie controversée du neurone grand-mère ? Selon une version extrême de cette hypothèse, un seul neurone répondrait à un concept particulier. Cependant, le fait que nous ayons trouvé un neurone réagissant à l'idée de Jennifer Aniston suggère qu'il y en a plusieurs : en effet, s'il était unique, la chance de le découvrir parmi des milliards d'autres serait infime. En outre, une maladie ou un accident qui détruirait ce seul neurone supprimerait toute trace du concept, ce qui semble très improbable.
Une version moins extrême de l'hypothèse postule qu'à chaque concept correspond un petit ensemble de neurones. On connaît cependant de nombreux neurones qui réagissent à plus d'un concept.
Ainsi, après avoir découvert le neurone de Jennifer Aniston, nous avons répété l'expérience en utilisant de nombreuses images liées à l'actrice. Nous avons montré que ce neurone s'active aussi pour Lisa Kudrow, une autre vedette de la série télévisée Friends, qui a rendu célèbres les deux comédiennes. De même, le neurone de Luke Skywalker réagit également à Yoda (un autre jedi du film La guerre des étoiles) ; un même neurone s'active pour deux joueurs de basketball différents ; un autre neurone réagit à plusieurs chercheurs qui s'occupent du patient dont on enregistre l'activité cérébrale, etc. Ces neurones pourraient tout de même être considérés comme des neurones grand-mère, mais qui réagiraient à des concepts plus étendus, tels que les deux femmes blondes de Friends, les jedis de La guerre des étoiles, les joueurs de basketball ou les scientifiques réalisant des expériences avec le patient.
De fait, un neurone s'active de façon similaire en réponse à différentes images de la même personne, ainsi qu'à son nom écrit ou prononcé. Ainsi, il semble bien réagir au concept, c'est-à-dire à toutes les représentations de la chose elle-même. Il serait donc plus approprié de parler de « neurone de concept » plutôt que de neurone grand-mère. De tels neurones pourraient être activés par plusieurs concepts, à condition que ces derniers soient liés.
Plus le concept est abstrait – c'est-à-dire indépendant d'une représentation particulière –, moins le neurone a besoin d'information pour le coder.
Selon nous, les neurones de concepts, situés dans ces aires cérébrales, sont indispensables à la traduction d'éléments conscients – issus d'entrées sensorielles ou stockés puis remémorés – en souvenirs à long terme ; ces derniers seront ensuite enregistrés dans diverses aires corticales.
Quand deux concepts sont liés, certains des neurones qui codent l'un tendent aussi à s'activer pour l'autre.
Là encore, le codage séparé des concepts par des réseaux restreints et distincts est un avantage. En effet, les simulations montrent qu'un tel codage est nécessaire à la création rapide d'associations.
Les neurones de concepts pourraient constituer l'un des principaux fondements physiologiques des capacités cognitives humaines. Ils relient la perception à la mémoire et donnent une représentation abstraite d'une connaissance sémantique – les personnes, les lieux, les objets et tous les concepts qui sont importants pour nous. Ils constituent les éléments de construction de nos souvenirs personnels. Ils permettent d'ignorer les innombrables détails sans importance et de dégager un sens qui sert à fabriquer de nouvelles associations et de nouveaux souvenirs. Ainsi, ils encodent l'essentiel de ce qu'il y a à retenir de nos expériences.
Ce dernier paragraphe identifie un peu trop l'expérience à notre spécificité humaine car au moins certains animaux doivent posséder ces capacités conceptuelles qu'il ne faut pas confondre avec les capacités langagières.
- L'homme devenu carnivore, les grands carnivores disparaissent, p62
C'est la confirmation que l'homme est bien "le vrai roi des animaux" se situant au sommet de la pyramide alimentaire bien qu'on reste incrédule devant une empreinte écologique si dévastatrice à une époque où nous étions si peu nombreux mais on peut admettre que le superprédateur que nous devenions ait "un impact plus fort que la réintroduction du loup". Il est un fait que les grands animaux n'ont pas survécus longtemps à la présence d'hommes sur leur territoire (que ce soit en Europe, en Amérique, en Australie) sauf les éléphants mais les grands prédateurs ont bien disparus d'Afrique aussi. L'utilisation du feu a sans doute accéléré le passage à une nourriture carnivore et devrait dès lors remonter à 1,5 millions d'années au moins (ce qui est loin d'être solidement prouvé encore voir plus bas).
Le déclin des anciens grands prédateurs coïncide à peu près avec le passage des hominidés à un régime alimentaire plus riche en viande. Cette concordance temporelle suggère qu'il y a quelque deux millions d'années, c'est-à-dire bien avant l'apparition de Homo sapiens, les premiers humains ont déclenché le déclin des grands prédateurs africains.
Dans ce cas, nos ancêtres auraient commencé à transformer radicalement les écosystèmes bien plus tôt qu'on ne le pensait, à une époque où leur population était assez restreinte. Le genre Homo, semble-t-il, a été une force de la nature depuis ses débuts !
Les taux d'extinction augmentent tandis que les taux d'apparition de nouvelles espèces restent bas, de sorte que le nombre d'espèces de grands carnivores chute, particulièrement vers 1,5 million d'années. Outre les divers types d'espèces qui s'éteignent, des groupes entiers disparaissent, tel celui des félins à dents de sabre. À mesure de ces disparitions, la proportion de formes modernes (plus petites) – lions, léopards, chacals, etc. – au sein des carnivores augmente. Il y a environ 300 000 ans, les carnivores archaïques ont tous été balayés en Afrique de l'Est, alors que la population des carnivores actuels se mettait en place.
Les grands carnivores actuels de l'Afrique de l'Est occupent moins de 1,5 pour cent de l'espace morphologique des carnivores ayant vécu à l'époque du pic de biodiversité des Carnivora, il y a 3 à 3,5 millions d'années. La richesse fonctionnelle des Carnivora en Afrique, c'est-à-dire la diversité des aliments consommés et des niches écologiques occupées par les carnivores africains, a été réduite de presque 99 pour cent de sa valeur entre l'époque de Lucy et aujourd'hui.
L'anthropologue Henry Bunn conçoit cette transition vers une alimentation plus carnivore en trois étapes : tout d'abord, les homininés auraient occasionnellement exploité les carcasses abandonnées à l'aide d'éclats naturels ou des premiers outils lithiques ; ils auraient ensuite acquis la capacité de dépecer, de briser les os pour accéder à la moelle, ainsi que celle de ramener au camp des quartiers de viande ; enfin, les homininés sont devenus des équarrisseurs experts, qui disposaient manifestement de carcasses entières dans leurs foyers.
En s'appuyant sur les preuves archéologiques disponibles, H. Bunn situe la première étape entre 2,5 et 2,6 millions d'années : habitués à se nourrir de charognes, les homininés n'avaient alors qu'une faible capacité à se procurer de la viande. Selon lui, la deuxième étape a été atteinte entre 1,9 et 2,3 millions d'années, et implique déjà une capacité accrue à se procurer de la viande de charogne et, peut-être, en chassant. Quant à la troisième étape, que H. Bunn situe entre 1,6 et 1,8 million d'années, elle implique la capacité de voler des carcasses entières aux grands carnivores ou de se les procurer par la chasse.
Mais il y a environ 1,5 million d'années, Homo erectus – que de nombreux paléontologues nomment aujourd'hui Homo ergaster – entre en scène. Plus intelligent, capable de se fabriquer des outils en pierre, ce premier membre du genre Homo à nous ressembler est aussi le premier à manger davantage de viande.
Ce n'est donc pas forcément que les hominidés auraient exterminé les grands carnivores mais qu'ils n'auraient pas laissé de place à l'émergence de nouvelles espèces de grands hypercarnivores. C'est un peu comme avec la disparition des mammouths qui était déjà bien entamée avec le changement climatique mais les hommes y auraient quand même donné le coup de grâce.
La Recherche no 484, Peter Higgs
« La plupart des données que nous utilisons pour déterminer la politique publique dans des domaines cruciaux, tels que l'amélioration de la santé, sont de mauvaise qualité. », p21
Martin Rees, ancien président de l'Académie britannique des sciences
- Les mathématiques qui révolutionnent les images numériques
C'est vraiment très impressionnant de voir la capacité des mathématiques à tirer assez d'information d'un seul pixel pour reconstituer une image entière. Les mathématiques dominent véritablement de plus en plus le monde que ce soit avec Google, la finance, les Big Data ou les applications numériques comme celle-ci. A la base, c'est un peu comme la compression d'image (jpeg) mais au moment de l'acquisition et à un degré bien supérieur pour autant qu'on ait affaire à des images structurées, c'est-à-dire que les pixels ne doivent pas être aléatoires, avec ce qu'on appelle des signaux "parcimonieux" qui sont mesurés eux de façon aléatoires et reconstruits ensuite avec le principe du "basis pursuit" ou "minimisation de la norme-L1" qui fait appel à des fonctions particulières dites "fonctions convexes"...
Avec la théorie de « l’acquisition comprimée », les mathématiciens comme Emmanuel Candès proposent rien moins que de reconstituer des signaux dont on n’a mesuré que quelques pourcents. Qui plus est, ces mesures doivent être faites au hasard.
Ainsi, on réalise des images médicales bien plus rapidement qu’aujourd’hui ; on se contente d’un seul pixel pour prendre des photographies ; ou on trouve plus vite des gènes impliqués dans une maladie.
- Des images aussi précises avec moins de mesures, p28
Dès la fin des années 1970, des géologues avaient trouvé le moyen d'établir une cartographie assez précise des strates du sous-sol en analysant les ondes sismiques qui s'y propageaient. Et cela alors que les signaux qu'ils captaient recelaient trop peu d'informations pour être reconstitués selon le théorème de Shannon-Nyquist. Cette première entorse à cette loi si fondamentale révolutionna la prospection pétrolière, sans que l'on sache exactement, à ce moment-là, en expliquer les fondements mathématiques. Des sismologues avaient toutefois formulé l'hypothèse dite du "train d'ondes à impulsions éparses".
Un tel signal est dit "parcimonieux". En pratique, peu de mesures suffisent à le reconstruire. Emmanuel Candès, avec le médaillé Fields 2006 Terence Tao, en a fait la démonstration rigoureuse en 2004, en l'étendant à tous les signaux. C'est ainsi qu'est née la théorie de l'acquisition comprimée.
- Emmanuel Candès : « Nous avons développé les mathématiques de la parcimonie »
C'est un problème d'imagerie médicale qui a déclenché cette aventure. L'imagerie par résonance magnétique (IRM) requiert un temps incompressible pour l'acquisition d'une image. Du coup, pour obtenir une image IRM avec une résolution suffisante pour le diagnostic, il fallait typiquement 2 minutes. Une durée importante pour le patient, qui de plus ne doit pas bouger.
- Raisonner, c'est inhiber nos intuitions, p66
Dans son dernier Que sais-je sur "Le raisonnement", Olivier Houdé expose les résultats de ses travaux en imagerie cérébrale mettant en évidence un troisième système venant s'ajouter aux 2 systèmes identifiés par Daniel Kahneman, le premier rapide et intuitif (souvent pertinent mais responsable des "biais cognitifs") et le second plus lent et réfléchi (rationnel). En fait on pourrait identifier un troisième système dit "exécutif", localisé dans le cortex préfrontal et qui se caractériserait par sa "résistance cognitive" (ce qu'on pourrait identifier à la conscience elle-même?). On pourrait objecter que ce troisième système sensé nous aiguiller entre intuition et raisonnement ne se distingue pas tellement de celui-ci puisque consistant à interrompre une réponse automatique pour en trouver une plus appropriée par la réflexion. Comme il s'agit de localisation cérébrale, on peut admettre que le raisonnement soit localisé dans un module spécialisé différent de la conscience initiale, son éveil dû pour Laborit à un "manque d'information" mais qu'on peut assimiler aussi à la correction d'erreurs. Ce qui est de l'ordre du calcul reste effectivement largement inconscient, ce qui nous intéresse étant le résultat. Sinon, même si ce n'est pas une notion familière pour la plupart, la fonction inhibitrice de la pensée n'a rien de nouveau, on la retrouve bien avant, notamment en éthologie mais aussi avec la théories des 3 cerveaux, etc. Il est toujours bon d'en avoir des confirmations observationnelles.
Le cerveau qui se trompe, s'arrête, ressent des émotions (Damasio) nécessaires à corriger ses erreurs et à reconfigurer ses réseaux de neurones. Un cerveau qui résiste, prend des chemins différents (vicariance), cherche du neuf, comme le poète, en inhibant l'ancien ou l'habituel. Tout cela grâce au cortex préfrontal, à la fois puissant et fragile.
Des chercheurs californiens viennent de localiser la zone d'arbitrage du cerveau dans le putamen postérieur.
- « Le monde numérique simplifie la pensée », p76
L'interview de Jean-Michel Besnier, qui vient de sortir "L'homme simplifié", est à se tordre. Il devrait vraiment inhiber ses intuitions. Dénoncer une simplification de la pensée avec une pensée si simpliste vaut démonstration du niveau lamentable de nos intellectuels médiatiques à la Finkielkraut tellement admiratifs d'eux-mêmes, de leur pauvre pensée et de leur culture rance, petits esprits incapables de s'ouvrir au trésor de ce nouveau monde de connaissances partagés qui les renvoie effectivement à leur préhistoire. Pas étonnant qu'il se réfère aux exagérations de Günther Anders (que tout le monde prenait pour un imbécile d'Heidegger à l'Ecole de Francfort). C'est vraiment un ramassis de préjugés et d'une certaine vulgate ressassée, la critique convenue d'un humanisme chrétien sans beaucoup de rapports avec la réalité et qui surtout ne sert à rien, idéalisme pétri de bons sentiments qui s'imagine qu'on serait maîtres de la technique au lieu d'en être les sujets historiques ! C'est d'un tel conformisme creux qu'il y a bien de quoi rire, en effet.
Ce n'est pas bien sûr que le numérique n'ait ses nuisances et ses pathologies cognitives, encore moins que par miracle tout le monde accède au savoir, on y trouve toutes les arnaques et trolls de la planète, tous les extrémismes, les sectes les plus absurdes et même des groupuscules technophobes ! mais on y trouve aussi de précieuses ressources alors que les folles idéologies du XXè siècle n'avaient absolument pas besoin d'internet pour délirer et entraîner des foules immenses dans des massacres industriels au nom de pensées on ne peut plus simplistes.
- « Contrairement à l'homme, la femme est une mosaïque », Edith Heard, p70
On croit qu'on va avoir affaire à des stéréotypes sur la féminité, mais pas du tout, c'est juste génétique : les garçons héritent presque tout de leur mère et à un seul exemplaire, le chromosome Y ne servant pas à grand chose, alors que les filles mélangent les caractères de la mère et du père (et sont plus résistantes car ayant en double tous les gènes).
« Contrairement à l'homme, aime-t-elle expliquer, la femme est une mosaïque. » Chaque cellule féminine possède en effet deux chromosomes X : l'un a été transmis par le père, l'autre par la mère. Mais un seul est actif, et ce n'est pas le même dans toutes les cellules [...] Comprendre comme s'enclenche cette inactivation et comment elles est maintenue tout au long de la vie l'a mobilisée de nombreuses années.
- L'unité européenne, il y a 5000 ans
La diffusion à partir de l'Espagne de poteries et autres objets typiques à travers toute l'Europe, malgré de grandes différences culturelles, a fait parler d'une mystérieuse civilisation campaniforme témoignant déjà de la formation d'une certaine unité européenne dans ces temps reculés, ce qui n'est peut-être pas si étonnant du fait, non signalé dans l'article, que la majorité des européens actuels descendraient des premiers agriculteurs espagnols (ou c'est cette diaspora de l'époque qui expliquerait leur prévalence génétique ?).
Entre 3000 et 2000 av. J.-C., à l'époque où les Égyptiens construisent leurs premières pyramides, le continent européen est occupé par une mosaïque de sociétés différentes. Probablement issues des tout premiers agriculteurs et éleveurs apparus trois millénaires auparavant, elles se sont peu à peu différenciées les unes des autres, en fonction des régions qu'elles occupent, adoptant différents objets, différents types d'habitation, différentes traditions. Pourtant, un étrange phénomène culturel les relie.
Progressivement, la plupart d'entre elles se mettent en effet à utiliser une céramique bien particulière, un gobelet en forme de cloche renversée, décorée de motifs géométriques. Ce gobelet a donné son nom au phénomène : le Campaniforme (campana signifie "cloche" en latin).
Nos recherches menées ces dernières années montrent qu'il s'agit plutôt d'une sorte de réseau, de lien entre des populations a priori très différentes. Et qu'il n'est pas sans rappeler les modes d'organisation politique et économique qui se sont mis en place dans l'Europe d'aujourd'hui.
Brèves et liens
Physique
cosmologie, physique quantique, nanotechnologies
- Un u-bit intriqué avec tout l'univers pour remplacer les nombres imaginaires
Si cette reformulation de la théorie quantique avec des Ubits permettrait de se passer de la partie imaginaire des équations et de rendre compte de l'intrication de nombreux éléments entre eux (pas seulement 2), cela impliquerait une rotation très rapide sur eux-mêmes des Ubits mais aussi une décohérence spontanée empêchant de faire des ordinateurs quantiques avec de nombreux Qbits.
- L'énergie noire est une constante et l'univers est bien plat
Avant la recombinaison, 380.000 ans après le Big bang, l’univers était dominé par un mélange de baryons couplés à des photons. Ce cocktail baignait déjà dans la matière noire, dont les fluctuations de densité généraient des ondes sonores sphériques se propageant à presque la moitié de la vitesse de la lumière. Au moment de la recombinaison, lorsque les atomes neutres apparaissent, la lumière se découple de la matière baryonique et le front de ces ondes sonores, poussé par le flux de photons, se fige temporairement. Ce qui a engendré des zones de surdensité de matière normale en forme de coquilles (dont le diamètre est fixé par la vitesse des ondes sonores produites par les oscillations acoustiques). Ces régions deviendront des lieux privilégiés de formation d'amas de galaxies. Après les premiers milliards d’années, la présence de plus en plus dominante de l’énergie noire va influer sur le taux de croissance des amas de galaxies. C'est ce phénomène, avec des « oscillations baryoniques acoustiques », qui est représenté sur cette vue d'artiste.
Les deux conclusions principales qui ont pu être déduites sont que l’univers ne donne toujours aucun signe d’un écart à la géométrie euclidienne pour ce qui concerne la courbure de l’espace et qu’il n’y a toujours aucun signe d’un changement de la valeur de l’énergie noire pendant ces derniers six milliards d’années. Elle se comporte donc comme la constante cosmologique d’Einstein, ce qui est assez décevant, car dans le cas contraire, on aurait pu faire le lien avec de la nouvelle physique comme celle de la supergravité.
Voir aussi Pour la Science.
- Etudier l'énergie sombre dans le vide
Pour certaines théories, l'énergie sombre ne serait pas une constante mais dépendrait de la présence de matière ou non. Etudier les plus grandes poches de vide permettrait de voir si leur expansion est supérieure aux zones les plus peuplées de l'espace.
- Pour Stephen Hawking, les trous noirs ne le sont pas complètement
Il n'y aurait pas vraiment d'horizon immuable mais seulement fluctuant et pouvant donc laisser s'échapper la lumière. C'est juste 2 pages sans formules mais une réinterprétation bien plus puissante que ce qui l'a rendu célèbre d'une thermodynamique des trous noirs dont seul s'échappaient la moitié des paires de particules-antiparticules se créant dans le vide.
Voir aussi Sciences et avenir et surtout l'article de Laurent Sacco.
[hidepost]- Une nouvelle forme de propulsion solaire pour les vaisseaux spatiaux
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- Les équations de Navier-Stokes enfin résolues
Comprendre le comportement des océans, de l'atmosphère et l'écoulement de l'air autour d'un avion ou d'une voiture nécessite de résoudre les équations de Navier-Stokes. Malgré plus d'un siècle de recherche, les mathématiciens n'avaient jamais pu démontrer un théorème fondamental portant sur la résolution de ces équations. Un mathématicien kazakh pense avoir réussi, ce qui lui vaudrait l'attribution d'un des prix du millénaire de l'institut de mathématiques Clay.
Mukhtarbay Otelbayev serait parvenu à montrer qu’étant données des conditions initiales pour un champ de vitesse dans un fluide newtonien continu, les équations de Navier-Stokes en 3D auraient toujours une solution unique et continue décrivant l’évolution de ce fluide ultérieurement, et que cette évolution ne serait pas considérablement changée par de petites variations des conditions initiales.
- La téléportation de l'énergie à grandes distances
Energy téléportation s'appuie sur les variations quantiques naturelles qui se produisent dans le vide.
L'idée de Hotta est de créer une paire de photons intriqués et de permettre à l'un d'eux d'interagir avec une région de l'espace, injectant ainsi de l'énergie dans le vide.
Il devient alors possible d'extraire cette énergie de la région de l'espace intriquée, en utilisant l'autre photon. Cela assure que toute augmentation de l'énergie dans une région est compensée par une diminution dans une région voisine.
En préparant la paire de photons dans ce qu'on appelle un état comprimé (squeezed state) les limites de distance pourraient être franchies permettant la téléportation d'énergie à n'importe quelle distance...
Voir aussi Futura-Sciences. Un autre système, plus classique, permet d'étendre la distance de transmission de l'énergie par ondes grâce à une superlentille.
- Canaliser les flux de chaleur
Les chercheurs proposent une nouvelle technologie qui contrôle le flux de chaleur à la façon des dispositifs électroniques de contrôle du courant électrique. Des nanorubans de graphène triangulaires (a) servent de redresseur thermique, dans lequel le flux de chaleur dans une direction est plus important que dans la direction opposée. Ces redresseurs thermiques (b) ne sont pas forcés d'être en graphène, mais peuvent être constitués d'autres matériaux nanostructurés "asymétriques", que ce soient les films minces, les points quantiques, des nanocônes pyramidaux...
Le principe est basé sur de minuscules structures triangulaires capables de contrôler les phonons, tirant partie de la façon dont la mécanique quantique décrit la propagation de ces vibrations à travers la structure cristalline du matériau.
"Dans la plupart des systèmes, le flux de chaleur est égal dans les deux sens, donc il n'y a pas de dispositifs thermiques comparables à des diodes électriques. Toutefois, si nous sommes en mesure de contrôler le flux de chaleur comme nous contrôlons l'électricité en utilisant des sortes de diodes alors nous pouvons permettre un grand nombre de nouveaux dispositifs thermiques passionnants, y compris des commutateurs thermiques, des transistors thermiques, des portes logiques voire des mémoires".
Ce procédé pourrait être appliqué au refroidissement des ordinateurs comme des bâtiments et même des vêtements.
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- Des équivalents naturels du graphène 3D
Un état semi-métallique topologique de Dirac est réalisée au niveau du point critique de la transition de phase à partir d'un isolant normal à un isolant topologique. Les signes + et - désignent la parité pair et impair de bandes d'énergie.
Le bismuthate de sodium pourrait exister sous une forme de matière quantique appelé topologique Dirac tridimensionnelle semi-métal (3DTDS). Bien que trop instable il ouvre la voie à la recherche d'autres composants semblables.
"En raison de ses 3-D fermions de Dirac dans la masse, un 3DTDS dispose également intrigante non-saturation magnétorésistance linéaire qui peut être ordres de grandeur plus élevés que les matériaux actuellement utilisés dans les disques durs, et il ouvre la porte à des capteurs optiques plus efficaces. "
Dans le bismuthate de sodium, nous avons étudié, les bandes de conduction et de valence en vrac touchent seulement en des points discrets et se dispersent de façon linéaire le long des trois directions de l'élan pour former vrac fermions 3-D de Dirac. En outre, la topologie d'une structure électronique 3DTSD est également unique, comme celles des isolants topologiques
- Le phosphorène meilleur semi-conducteur que le graphène
Voir aussi Futura-Sciences. On pourrait aussi faire du borophène.
- Electronique transparentes flexibles ultra-mince
Ils peuvent même être enroulées autour d'un seul cheveu sans endommager l'électronique. Cela ouvre de nouvelles possibilités pour les ultra-minces, capteurs transparents qui sont littéralement agréable à l'oeil.
«Ces nouveaux transistors à couches minces adhèrent à un large éventail de surfaces et s'adaptent parfaitement»
La membrane est constituée de la parylène de polymère, que les chercheurs s'évaporent couche par couche dans une tranche de deux pouces classique. Le film de parylène a une épaisseur maximale de 0,001 mm, ce qui en fait 50 fois plus mince qu'un cheveu humain. Dans les étapes suivantes, ils ont utilisé des méthodes normalisées pour construire des transistors et des détecteurs à partir de matériaux semi-conducteurs tels que l'oxyde d'indium gallium, du zinc et des conducteurs, tels que l'or.
Les tests ont montré, en effet, que ce type de lentilles de contact à puce pourrait être utilisée pour mesurer la pression intraoculaire, un facteur de risque important dans le développement du glaucome.
Voir aussi Futura-Sciences. Circuits électroniques souples et ultra-fins qui pourront être cousus dans vêtements et jouer le rôle de biocapteurs problème alimentation. Google aussi travaille sur des verres de contacts destinés à surveiller les taux de glucose (voir aussi Sciences et Avenir et singularity hub) mais on avait vu qu'on pouvait aussi délivrer des médicaments par ce biais.
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Climat
climat, énergies, écologie
- 62 ans de réchauffement climatique
- L'oscillation pacifique devrait relâcher sa chaleur dans quelques années
This variation in ocean temperature, known as the Pacific Decadal Oscillation (PDO), may be a crucial piece of the hiatus puzzle. The cycle reverses every 15–30 years, and in its positive phase, the oscillation favours El Niño, which tends to warm the atmosphere.
- La fonte des glaces relâche de la chlorine qui oxyde le méthane
Molecular chlorine, from sea salt released by melting sea ice, reacts with sunlight to produce chlorine atoms. These chlorine atoms are highly reactive and can oxidize many constituents of the atmosphere including methane and elemental mercury.
- La transition énergétique à l'horizon 2050
3 scénarios possibles d'évolution du système énergétique français à horizon 2050, visant à atteindre le "facteur 4" (division par 4 au moins des émissions de gaz à effet de serre, ou GES, liées à l'énergie par rapport à l'année 1990). Ces scénarios reposent sur une approche volontariste en termes d'innovation scientifique et technologique. Le rapport, fruit du travail de quelques 400 experts scientifiques de l'ANCRE pendant 18 mois, décrit des trajectoires contrastées de la demande et du mix énergétique, et il évalue leurs impacts socio-économiques et environnementaux.
- Le scénario "Sobriété renforcée" (SOB) s'appuie sur une évolution majeure des comportements individuels pour la réduction de la demande d'énergie, l'amélioration de l'efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables. Il suppose notamment un effort de rénovation considérable de l'habitat (650 000 logements par an contre 125 000 actuellement).
- Le scénario "Décarbonisation par l'électricité" (ELE) est fondé sur la combinaison d'un effort marqué d'efficacité énergétique et d'un accroissement dans les différents usages de la part de l'électricité décarbonée. Le scénario ELE table, par exemple, sur 45 % de mobilité électrique en 2050.
- Le scénario "Vecteurs diversifiés" (DIV) mise sur l'efficacité énergétique et met l'accent sur la diversification des sources et vecteurs énergétiques, avec une forte contribution de la biomasse, la récupération de chaleur fatale (dont celle des réacteurs nucléaires) et un rôle important des systèmes énergétiques intelligents.
Les autres impacts positifs portent principalement sur la réduction de la dépendance énergétique extérieure, qui passerait de 50 % aujourd'hui à 27 % (ELE), 28 % (DIV) et 36 % (SOB), sur l'amélioration de la balance commerciale et, potentiellement, sur l'emploi. Mais pour obtenir des conséquences favorables sur l'emploi, de nouvelles filières technologiques soutenues par des investissements publics et développées par des entreprises françaises et européennes devront être mises en place.
Les prix unitaires de l'énergie augmentent dans tous les scénarios, selon des dynamiques différentes. Un doublement du prix de l'électricité est envisageable d'ici 2050. L'impact sur le budget des ménages et les coûts des entreprises est cependant limité, compte tenu d'une consommation d'énergie fortement réduite.
- Le pétrole de schiste américain devrait plafonner en 2016
Le boom du pétrole de schiste (ou de roche-mère à plus proprement parler) a permis un bond de 15 % de la production américaine de brut l'an dernier. Il s'agit de la plus forte progression enregistrée depuis vingt ans où que ce soit dans le monde. La production pourrait à nouveau augmenter de pas moins de 780 000 barils par jour en 2014, soit une nouvelle hausse spectaculaire de près de 10 %.
L'administration Obama a annoncé en décembre que la production américaine de pétrole brut devrait plafonner à partir de 2016, "quasiment" au niveau de son record historique de 1970. Puis cette production entrera à nouveau en déclin en 2020. Un sursis pourrait être apporté par de nouvelles prouesses techniques, très plausibles.
En prenant en compte les agrocarburants, les liquides de gaz naturel et les condensats, la production totale de toutes les formes de carburants liquides aux Etats-Unis pourrait dépasser 14 millions de barils par jour. Ce serait la production la plus élevée jamais atteinte par un pays dans l'histoire.
L'industrie pétrolière dans son ensemble a encore battu en 2013 un nouveau record d'investissements : près de 700 milliards de dollars l'an dernier, rien que pour la production du brut ! En passant, notons que c'est... mieux... que l'industrie des renouvelables, dont le total des investissements a chuté l'an dernier pour la seconde année consécutive (254 milliards de dollars en 2013, contre 318 en 2011, soit un repli de 20 %).
- Des nanotubes dopés au soufre pour absorber huile ou pétrole
- Exploiter tout le spectre solaire en le convertissant en chaleur
Leur découverte repose sur la technologie du thermovoltaïque solaire (STPV, pour Solar Thermophotovoltaic). Le dispositif en question s’insère entre la source lumineuse et la cellule, et se compose de deux couches. La première capte l’intégralité du rayonnement solaire. En réponse, la seconde produit un nouveau rayonnement mieux exploité par les unités photovoltaïques au silicium.
De forme carrée, le dispositif testé faisait 1 cm de côté. Il se compose sur sa face supérieure d’une couche de nanotubes de carbone qui ont la capacité d’absorber l’énergie de l’ensemble du spectre lumineux, ce qui provoque en retour un échauffement, donc la production de chaleur. Or, celle-ci est ensuite transmise à la deuxième couche qui intègre des cristaux photoniques de type Si/SiO2. En réponse à leur montée en température, ces nanostructures émettent alors un rayonnement infrarouge dont le pic d’intensité correspond à celui qui fait fonctionner au mieux les cellules photovoltaïques.
Voir aussi Futura-Sciences.
- Remplacer le platine par du cobalt pour la photosynthèse
- Des sphères design pour concentrer l’énergie solaire
Une grosse sphère de verre remplie d’eau. Simple, mais diablement efficace. Les rayons du soleil, et de la lune, sont concentrés 10 000 fois sur une toute petite surface, laquelle est recouverte de panneaux solaires. Mais le soleil et la lune sont en mouvement, vous dites-vous. C’est pour cette raison que Rawlemon embarque un petit traqueur dont la tâche est de suivre le soleil ou la lune pour positionner au mieux les panneaux solaires. Efficacité ? 70% de plus que des panneaux solaires conventionnels.
- Des micro-éoliennes pour les mobiles, les micro-robots, la maison...
Because of the small sizes, flat panels with thousand of windmills could be made and mounted on the walls of houses or building to harvest energy for lighting, security or environmental sensing and wireless communication.
- L'éolien principal producteur d'électricité en Espagne
En 2013, 20.9 % de l’énergie était d’origine éolienne. L’énergie nucléaire est la seconde, juste derrière : 20.8 %. L’énergie hydraulique compte pour 14.4 % de la demande (deux fois plus qu’en 2012 !).
- Transformation plus efficace de l'électricité en gaz
Les chercheurs de l’Empa sont parvenus à optimiser sensiblement ce processus en combinant un catalyseur nanométrique en nickel avec une zéolite. Les zéolites sont des minéraux poreux ayant la capacité d’absorber des molécules d’eau et de les restituer après chauffage. En effet, la réaction chimique de l’hydrogène avec le CO2 produit du méthane mais aussi de l’eau. Les chercheurs utilisent les propriétés de la zéolite pour retirer du mélange l’eau qui a été produite. Résultat : un rendement plus élevé de méthane pur et par conséquent une efficacité plus élevée du processus de catalyse.
- Des centrales "omnivores" pour produire du bio-méthane à la demande
L'astuce est de séparer la production de sucres de la production de gaz, ce qui permet d'adapter la production de gaz à la demande.
Les centrales au biogaz "idéales" pour l'avenir devront pouvoir intégrer une variété d'intrants: tantôt de la paille, tantôt des déchets ménagers, tantôt du maïs, etc. Peu exigeantes, elles produiront à partir d'une variété de matières premières du méthane pur à faibles coûts d'exploitation. En fonction des besoins en énergie, elles devront également produire du gaz en quantités variables. Ce gaz pourra être injecté directement dans le réseau de gaz naturel, sans traitement préalable.
Pour faire fermenter la biomasse, celle-ci doit d'abord être transformée en divers acides organiques, sucres et alcools. Ces composés sont convertis dans une seconde étape en méthane. Dans les centrales au biogaz classiques, ceci se passe dans un seul fermenteur. Une nouvelle génération de centrales au biogaz divise ce processus dans deux fermenteurs
Pour amortir les pointes de consommation, les scientifiques d'Hohenheim développent une technique de contrôle avec laquelle la production de méthane dans les centrales à deux phases peut être augmentée ou diminuée dans un temps très court. Pour ce faire, les scientifiques mettent en place un capteur entre les deux fermenteurs. Celui-ci permet de détecter la concentration en sucres, en alcools et en acides gras dans le mélange liquide pompé du premier vers le deuxième fermenteur. Selon la demande, le capteur contrôle ensuite la quantité de liquide transféré dans le deuxième fermenteur. "Lorsqu'une quantité moindre de gaz est utilisée que celle qui est fournie, l'excédent est stocké dans un réservoir", explique M. Zielonka. "Ainsi, les exploitants de centrales au biogaz peuvent créer une réserve pouvant être traitée rapidement en période de forte demande de gaz et injectée dans le réseau."
- Production de gaz avec des bactéries modifiées et du sucre
Innovation européenne. Audi investit dans Global Bioenergies pour produire par génie génétique un gaz, l'isobutène, facilement transformé en essence, au lieu de l'éthanol dont le marché est saturé. L'avantage principal est que le gaz s'échappe, facilement récupéré mais surtout ne contamine pas ainsi le milieu des bactéries modifiées, l'accumulation d'éthanol par exemple finissant par être toxique pour les microorganismes et mettant un terme à la production.
- Eliminer facilement la lignine
Eliminer simplement la lignine permet de baisser drastiquement les coûts de la transformation de végétaux en biofuel.
On pourrait utiliser aussi le GVL (gamma valerolactone) pour extraire le sucre des plantes.
- Transformer le méthane en éthylène à moitié prix (actuel) du pétrole
The system works by varying both what catalysts are made of—the combinations and ratios of various elements—and their microscopic structure. Siluria was founded based on the work of Angela Belcher, a professor of biological engineering at MIT who developed viruses that can assemble atoms of inorganic materials into precise shapes. Siluria uses this and other methods to form nanowires from the materials that make up its catalysts. Sometimes the shape of a nanowire changes the way the catalyst interacts with gases such as methane—and this can transform a useless combination of elements into an effective one.
Non seulement on ne connaît pas la composition de ce nouveau catalyseur mais il semble difficile d'arrêter la réaction à la production d'éthylène qui devrait se transformer rapidement en eau et CO2. D'autres améliorent la conversion en méthanol. A signaler aussi des progrès dans les biocarburants obtenus avec des bactéries. Des bactéries modifiées en leur ajoutant une methylase produit du butanol et du biodiesel.
- Des batteries à flux redox organiques rapides et bon marché
Les chercheurs disent que leur nouvelle batterie effectue déjà ainsi que des batteries de flux de vanadium, mais utilise pas de catalyseur de métal précieux et a une chimie sous-jacente qui est exempt de métal, s'appuyant plutôt sur naturellement abondante, les produits chimiques plus abordables appelés quinones présents dans les plantes et faciles à extraire.
La capacité de ces batteries n'étant limité que par la taille des réservoirs, on envisage même d'acheter de l'électricité quand les prix sont bas pour la revendre quand ils montent...
- Modifier le sulfure de molybdène pour remplacer le platine dans la production d'hydrogène
- De l'eau potable avec de l'eau de mer et du soleil
« Eliodomestico » est un éco-distillateur qui transforme l’eau salée en eau potable grâce à l’énergie solaire.
Le concept est simple, il suffit de mettre de l’eau de mer (eau salée) durant la matinée dans une chaudière spéciale.
Cette chaudière est étanche à l’eau et grâce au soleil (chaleur) l’eau s’évapore tout au long de la journée.
La vapeur passe dans un tuyau de raccordement puis se condense dans le couvercle du bac de récupération.
L’utilisateur peut récupérer l’eau fraîche et potable que contient le bac après le coucher du soleil.
- Des vitres qui s’obscurcissent à la lumière
Des couches de nanotubes de carbone sur un film plastique constituent un matériau qui se transforme rapidement sous l'effet de la lumière. En quelques fractions de seconde, les nanotubes absorbent la lumière, la convertissent en chaleur qui est transférée au film plastique qui se dilate contrairement à la couche de nanotubes, amenant le matériau à deux couches à se courber.
"Les avantages de cette nouvelle classe d'actionneur photoréactif est qu'il est très facile à faire, et qu'il est très sensible à la lumière de faible intensité. La lumière provenant d'une lampe de poche est suffisante pour provoquer une réponse".
Biologie
évolution, génétique, éthologie, anthropologie, neurologie[hidepost]
- Nouvelle version de l’expérience de Miller-Urey
- C'est la vie qui provoquerait volcanisme et tectonique des plaques
Le lichen (un organisme symbiotique pur jus) peut, avec son humidité, contribuer grandement à l'affaiblissement des roches, tandis que les produits acides des bactéries peuvent carrément dissoudre ces dernières. Les sédiments peuvent comporter 40 % d'eau. Si ces sédiments de retrouvent dans les zones de subduction, de grosses quantités d'eau se retrouvent à une bonne centaine de kilomètres sous la surface. Avec l'augmentation de pression et de température, l'eau peut être extraite et réduire la température de fusion des roches environnantes. Cela pourrait conduire la roche à fondre et grimper … pour jaillir des volcans et se répandre pour former des continents. En gros, la Vie réduirait les roches en surface, pour mieux les faire sortir des profondeurs !
L’hypothèse Gaïa s'en trouverait renforcée d'une planète forgée par la vie et donc en relatif équilibre avec elle, sauf que c'est bien plutôt une déstabilisation mutuelle, une dynamique qui ne connaît pas de repos.
Effectivement, en retour le volcanisme et notamment au moment du Cambrien aurait été décisif dans l'explosion de l'évolution à cette époque, obligeant à s'adapter à des changements brutaux de l'environnement.
L'explosion des multicellulaires viendrait aussi d'une meilleure captation des nutriments dans les courants marins.[hidepost]
- Visualisation 3D de cellules vivantes
Appelé lumière blanche tomographie de diffraction (WDT), la technique d'imagerie ouvre une fenêtre sur la vie d'une cellule sans la déranger.
Parce qu'il utilise la lumière blanche, WDT peut observer les cellules dans leur état naturel sans les exposer à des produits chimiques, le rayonnement ultraviolet ou des forces mécaniques-les trois principales méthodes utilisées dans d'autres techniques de microscopie. La lumière blanche contient également un large spectre de longueurs d'onde, court-circuitant ainsi les problèmes d'interférences inhérentes à laser light-mouchetures, par exemple.
Les images 3-D sont un composite de plusieurs images en coupe transversale, un peu comme une image IRM ou CT. Le microscope déplace son attention par la profondeur de la cellule, la capture d'images de différents plans de discussion. Ensuite, l'ordinateur utilise le modèle théorique et compile les images en un tout cohérent rendu 3-D.
"Grâce à cette imagerie que nous pouvons dire à quelle échelle les choses au sein de la cellule sont transportés au hasard et à ce processus échelle sont en fait organisé et déterministe".
"Nous avons commencé sur ce problème il ya deux ans, en essayant de formuler mathématiquement l'effet observé dans la coupe de lumière spatiale microscopie optique d'interférence (SLIM)", a déclaré Zhou Renjie, un étudiant diplômé et co-premier auteur de l'article. "Nous sommes venus avec des équations qui a finalement décrits WDT. L'équation finale est belle et la théorie ouvre des possibilités pour résoudre d'autres problèmes d'optique dans un nouveau langage théorique".
- Une cellule artificielle et fonctionnelle reproduite en laboratoire
Les chercheurs ont réussi à fabriquer une cellule artificielle contenant de petites sphères au sein desquelles des réactions chimiques se produisent. Pour la créer, les scientifiques ont d’abord fabriqué les sphères avec leurs produits chimiques à l’intérieur et les ont placées dans des gouttes d’eau. Ces gouttes ont alors été recouvertes d’une couche de polymères plastiques, qui figure la paroi cellulaire. Par fluorescence, ils ont pu montrer que la cascade de réactions prévues a bien eu lieu dans les sphères.
Voir aussi Futura-Sciences. On est très loin d'une véritable cellule, et plus près du bricolage...
- L'analyse génétique gène à gène accélérée
Le mois dernier, deux groupes ont annoncé qu'ils avaient effectué un exploit ahurissant. Ils ont ciblé et désactivées près chacun de nos gènes dans des cellules en croissance dans un plat. Ils n'ont pas assommer tous les gènes dans chaque cellule à la fois, bien sûr, mais un gène à la fois. Cela dit, ils modifiés individuellement une stupéfiante 20.000 gènes.
Cela prenait 5 ans avant et coûtait 100 millions de dollars ! La maîtrise de cette méthode d'édition de l'ADN avec des ARN artificiels dont la production peut être automatisée constitue une véritable rupture pour l'étude des gènes et peut-être pour la thérapie génique à condition de pouvoir cibler les cellules pathologiques. Par ailleurs, on aurait déjà avec le HiSeq X, un séquençage du génome pour 1000$ seulement (par fluorescence) mais la machine coûte 10 millions de dollars quand même !
- Le stockage sur ADN, disque dur du futur ?
Les supports numériques actuels sont limités en capacité et vieillissent mal. Pour s'affranchir de ces limites, des chercheurs étudient la possibilité d'avoir recours à l'ADN.
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- Des cellules dans l'acide citrique pendant 30mn deviennent pluripotentes
En pratique, ils se sont contentés de les plonger dans une solution d'acide citrique pendant moins d'une demi-heure puis les ont passées 5 minutes à la centrifugeuse avant de les immerger sept jours dans un milieu de culture. Ils ont baptisé leurs créatures cellules STAP ("Acquisition de pluripotence déclenchée par stimulus").
Voir aussi Technology Review et Futura-Sciences. Il a été confirmé depuis que cela marche aussi avec des cellules humaines. Il se pourrait que ce soit la vitesse de réplication (moins de 8h, ce qui est peu) qui soit déterminante dans la transformation en cellule pluripotente et le rajeunissement de la cellule (importante découverte si elle est confirmée). Il n'est pas impossible sinon que ce soit l'acide citrique qui permet ici cette rétro-évolution et non "le stress" (on avait déjà vu que l'acide citrique pouvait avoir été un élément essentiel des débuts de la vie). De toutes façons la facilité d'obtention ainsi de quasi cellules souches à parti de cellules différenciées pourrait constituer une véritable rupture dans leur utilisation généralisée.
- Le mécanisme quantique de la photosynthèse
On vient de découvrir que la prouesse réalisée par la photosynthèse résulte de l'exploitation de phénomènes quantiques. Les macromolécules qui transfèrent l'énergie dans les cellules de la plante tirent en réalité parti des vibrations moléculaires qui sont décrites par la mécanique quantique et pas par la mécanique classique.
Les vibrations moléculaires sont des mouvements périodiques des atomes au sein d'une molécule. Cela ressemble au mouvement d'une masse attachée à un ressort. Lorsque l'énergie de la vibration collective de deux chromophores correspond à la différence d'énergie entre les transitions d'électrons de ces chromophores, une résonance se produit.
Voir aussi Futura-Sciences.
- L'adaptation au froid des plantes à fleur
Il existe de nombreuses stratégies des plantes pour lutter contre le froid hivernal. La plus connue et efficace de ces adaptations est de se débarrasser des feuilles durant l'hiver. Cela permet un avantage certain pour survivre et a permis aux plantes de coloniser des latitudes plus hautes et fraîches par le lointain passé.
D'autres plantes survivent en ne conservant que leurs racines ou bulbes, ou meurent en misant tout sur les graines qui germeront l'année suivante.
- Plus un arbre est vieux, plus il pousse vite
Une étude dirigée par l'Américain Nate L. Stephenson du U.S. Geological Survey Western Ecological Research Center. Elle montre que 97% de 403 espèces issues de régions tempérées et tropicales poussent d'autant plus vite que l'arbre est vieux.
L'équipe de Stephenson a recueilli des données sur par moins de 673.046 arbres - cèdres rouges, séquoia, eucalyptus... - certains âgés de plus de 80 ans. Et elle a mis en évidence des taux de croissance stupéfiants, des arbres géants pouvant gagner plus de 600 kilos en une année !
Il n'est donc pas si rare d'être de plus en plus performant à mesure qu'on prend de l'âge.
- L'ancêtre des araignées, il y a 425 millions d'années
- Des milliers d'abeilles suivies
Un laboratoire australien a posé plusieurs milliers de capteurs sur le dos d’abeilles en vue d’enregistrer tous leurs déplacements dans la nature. En déterminant de lien entre la butineuse et son environnement, l’équipe espère mieux comprendre son implication de la pollinisation.
- Les requins premiers animaux migrateurs
Une espèce de requin préhistorique (Bandringa) est le premier animal connu à migrer, il ya plus de 300 millions d'années. Ces requins vivaient dans les rivières mais nagaient vers la mer pour se reproduire et s'occuper de leur jeune.
Le Bandringa devait avoir une capacité de mémoire suffisante pour revenir au même endroit à chaque fois qu'il engendrait.
- Les requins éléphants ont le moins évolué depuis 400 millions d'années
C. milii n'est pas réellement un vrai requin, mais appartient à un groupe connu sous le nom de chimère et qui a divergé de requins il y a environ 400 millions d'années.
Le décryptage du génome du requin éléphant explique pourquoi le squelette des requins ou des raies est composé en grande partie de cartilage.
Cependant, le fait que son évolution soit lente s'accorde mal avec le registre fossile qui montre une radiation évolutive massive entre 340 et 300 millions d'années.
Voir aussi Sciences et Avenir. Ce serait que ces évolutions ont été éliminées par la sélection naturelle ne conservant que les spécimens les plus archaïques ?
- L'ancêtre européen des mammifères carnivores (chats, chiens, ours, phoques)
Dormaalocyon latouri appartient au groupe des carnivoraformes dont sont issus les mammifères carnivores.
Les os retrouvés indiquent que dormaalocyon était arboricole et vivait et se déplaçait dans les arbres. La reconstitution du site de Dormaal, il y a 55 millions d’années, montre que l’endroit, à l’époque, était chaud, humide et boisé.
- Les primates consomment moins et vivent plus vieux que les autres mammifères
Les primates consomment quotidiennement 50% de calories en moins que les autres mammifères. Ce métabolisme lent expliquerait pourquoi les humains et les autres primates grandissent lentement et vivent vieux.
La plupart des mammifères mènent une vie trépidante. Ils atteignent l’âge adulte en quelques mois, se reproduisent en nombre et meurent relativement jeunes : 6 à 7 ans d’espérance de vie pour le lapin, 3 ou 4 pour le rat, une quinzaine d’année pour le chien.
Par comparaison, les humains et les primates ont une période juvénile plus longue, se reproduisent rarement, et vivent plus vieux : 40 ans d’espérance de vie pour le chimpanzé ou le bonobo, 80 pour l’homme. Une longévité qui questionne les biologistes depuis de nombreuses années.
Voir aussi Futura-Sciences. Mais il y a un revers de la médaille car les mécanismes de sénescence ont un effet anticancéreux.
- L'extinction du plus grand des singes à cause de mauvais fruits
Si Gigantopithecus, un singe de 3 mètres encore présent à l'âge de pierre a fini par disparaître, ce serait à cause de la dernière glaciation le faisant se rabattre sur des fruits pas assez énergétiques.
- Les petites différences entre cerveaux de singes et d'hommes
L’étude concerne une aire particulière du cerveau, appelée cortex préfrontal ventrolatéral, qui est le siège de différentes fonctions cognitives supérieures comme le langage, la mémoire de travail et le raisonnement. Il s’agit d’ailleurs de la partie du cerveau qui a le plus augmenté en taille au cours de l’évolution. À leur grande surprise, ils ont découvert une grande similarité entre l’Homme et le macaque.
Les chercheurs ont quand même identifié quelques dissemblances clés chez ces deux espèces. Par exemple, le cortex préfrontal ventrolatéral n’est pas relié de la même manière aux zones cérébrales impliquées dans l’audition. « Cela explique pourquoi les macaques se débrouillent très mal à certains tests d’audition, indique le chercheur. Cela suggère aussi que l’Homme utilise ce qu’il entend pour réaliser des fonctions intellectuelles que les macaques sont incapables de faire. » D’autre part, le pôle frontal latéral présent au cœur du cortex préfrontal ventrolatéral humain n’existe pas chez le singe. Cette région participe à la prise de décision, la planification et la capacité à réaliser plusieurs tâches simultanément.
- Ce qui nous caractérise : la narration (les scénarios)
Il y a sans doute aussi nos types de neurones, leur plus grande diversité génétique, etc. Mais le langage narratif semble quand même bien ce qui nous sépare de l'animalité.
Il y aurait un des 12 modules du cortex préfrontal qui nous serait propre.
- Notre gros cerveau viendrait de la sélection sexuelle
C'est effectivement sans doute, et comme toujours, les relations sociales qui sont à l'origine des gros cerveaux mais il est stupide de dire qu'on n'en avait pas besoin pour la survie puisque c'est bien ce gros cerveau qui nous a permis de survivre aux autres espèces.
- Maîtrise du feu entre 1 million et 300 000 ans
Depuis 2012, nous savons qu’Homo erectus utilisait le feu pour cuisiner voilà un million d’années. En effet, un foyer datant de cette époque a été mis au jour dans la grotte Wonderwerk, en Afrique du Sud. Cette découverte a alors repoussé de 200.000 ans la précédente limite établie à partir de cendres trouvées sur le site archéologique de Gesher Benot Ya`aqov quelques années plus tôt (Israël).
Toutefois, pour certains spécialistes, il est hasardeux d’affirmer que ces feux étaient entretenus et répétés dans le temps. C’est pourquoi une nouvelle étude présentée dans le Journal of Archeological Science pourrait faire date. En effet, Ruth Shahack-Gross de l’Institut Weizmann y apporte la preuve irréfutable de l’existence d’un foyer utilisé de manière répétée et continue voici environ 300.000 ans. Il a été mis au jour au centre de la grotte Qesem, en Israël, approximativement 12 km à l’est de Tel Aviv.
Cela ne veut pas dire que le feu était aussi maîtrisé il y a 1 million d'années, date où cependant la consommation de viande a nettement augmentée avec des conséquences sur la disparition des grands prédateurs comme on l'a vu plus haut.
- Reconstitution de Sapiens et Neandertal
On peut douter de cette reconstitution car, dans les gènes hérités de Neandertal, il y aurait une peau claire (BNC2), ce qui m'a toujours paru évident, tout comme la protection de maladies locales, mais que plusieurs études réfutaient (cela n'aurait pas été le même gène). De toutes façons on nous disait qu'il n'y avait aucun gène commun, seulement de l'ADN poubelle... Ces gènes, surtout sur le chromosome Y (parce que seuls étaient viables un père Neandertal et une mère sapiens ou simplement que les enfants restant avec leur mère, les croisement dans l'autre sens ont disparus avec les Néandertaliens ?), auraient été sans aucun doute très minoritaires au départ, les quelques croisements viables ayant été très exceptionnels, avant de se généraliser à toute la population européenne ou asiatique mais, Neandertal nous aurait transmis aussi ses maladies telles que le diabète de type 2, le lupus et la maladie de Crohn. Une étude purement mathématique prétend qu'on trouverait de 20% à 40% de gènes de Neandertal, réparties dans la population, ce qui semble beaucoup cette fois... Voir aussi Futura-Sciences.
Il n’y avait pas de séquences néandertaliennes dans la section du génome abritant le gène Foxp2.
- Les Sapiens chasseurs-cueilleurs européens avaient les yeux bleus
C'est au moins le cas d'un Espagnol d'il y a 7000 ans, le plus vieux génome qu'on en a pour l'instant, mais s'il avait les yeux bleus, il avait la peau noire et le type africain au moins pour les cheveux (comme sur la représentation donnée ?!).
Voir aussi Sciences et Avenir.
Au XVIe siècle, la pratique de l'anthropophagie rituelle et des sacrifices humains apporta aux Incas une connaissance chirurgicale inégalée.
C'est ce que montrent les multiples trépanations observées sur les corps retrouvés. A l'aide d'une obsidienne (pierre noire à effet antiseptique) taillée, le chirurgien pénétrait sous la boîte crânienne sans toucher la dure-mère.
"Une étude menée sur 150 crânes trépanés montre que 60 % portent des traces de solidification, qui laissent penser à une guérison".
Les Incas pratiquaient aussi l'amputation, réalisée avec une lame en obsidienne après anesthésie du muscle avec des feuilles de coca et d'autres plantes. Les tissus étaient recousus à l'aide d'aiguilles d'os ou de cheveux humains.
Chez les Mayas et les Aztèques, le travail était même achevé par des fourmis géantes, dont les mandibules pinçaient les bords de la plaie. On segmentait l'abdomen de l'insecte, et les mandibules, restant ancrées, faisaient office d'agrafes naturelles !
- L'agressivité des enfants largement génétique
Depuis 25 ans, les études sur l'émergence précoce de l'agressivité physique sont largement teintées par les théories de l'apprentissage social, selon lesquelles l'émergence et l'intensification de l'agressivité physique découleraient principalement de l'exposition répétée des enfants à des modèles d'identification agressifs dans leur environnement social et médiatique. Toutefois, les résultats d'études initiées par une équipe de l'Université de Montréal portant sur l'agressivité physique pendant la petite enfance révèlent que ces manifestations débuteraient au cours de la petite enfance et atteindraient leur sommet entre l'âge de deux et quatre ans. Bien qu'elles révèlent que les manifestations d'agressivité physique atteignent leur apogée pendant la petite enfance chez la majeure partie des enfants, ces études permettent également de relever des écarts importants sur les plans tant de l'émergence que le rythme d'évolution de l'agressivité physique en raison de l'interaction des facteurs génétiques et environnementaux dans le temps.
- Les (prétendues) bases quantiques de la conscience
Certes, Penrose n'est pas n'importe qui mais l'explication de la conscience par la physique quantique n'est pas chose nouvelle et relève plus de l'obscurantisme : expliquer un mystère par un mystère plus grand ! La conscience comme question ou émotion ne pose guère de problème interprétée à partir des connexions entre neurones, mobilisation des connaissances accumulées, de la perception et déclenchement des hormones adaptées, tout cela filtré par le langage narratif et sous la pression sociale. La seule chose intéressante de cette étude est de confirmer l'existence de processus quantiques à température ambiante, comme on l'avait déjà constaté avec la photosynthèse. Qu'il y ait incontestablement des phénomènes quantiques dans le cerveau n'implique pas du tout qu'ils soient décisifs alors que le cerveau est excessivement brouillé.
En réalité, cette théorie nommée « orchestrated objective reduction » ('Orch OR') a une bonne vingtaine d'années. Elle affirmait que la conscience provenait d'activités profondes, à une échelle très petite, au sein de nos neurones. La conscience proviendrait de vibrations ; pas n'importe quelles vibrations, des vibrations de nature quantique, au sein des constituants de nos neurones que sont les « microtubules ».
Ces vibrations seraient « orchestrées » en fonction des entrées synaptiques et de nos mémoires (bref, ce qui rentre et sort comme stimulation de nos neurones).
Une équipe de chercheurs vient en effet de trouver des vibrations quantiques dans les microtubules et va même suggérer que les résultats qu'on obtient avec un encéphalogramme sont tout bonnement le mélange de toutes ces vibrations ...orchestrées.
- Parler mobilise les 2 côtés du cerveau
Le fait d'étudier l'activité du cerveau avec des électrodes réfute le fait que le langage soit latéralisé.
Par ailleurs, une carte des phonèmes dans le cerveau pourrait permettre de lire dans les pensées.
- Observation de la formation de la mémoire
Les scientifiques ont tout d’abord stimulé l’hippocampe, le centre de la mémoire dans le cerveau, chez ces souris mutantes. Après 10 à 15 minutes environ, ils ont pu observer la formation de nouvelles molécules d’ARNm fluorescentes qui se déplacent du noyau vers les épines des dendrites. En regardant de plus près, ils ont également découvert que la synthèse des molécules d’ARNm codant pour la bêta actine variait dans le temps et dans l’espace : des paquets de molécules fluorescentes s’allument ou s'éteignent régulièrement des dendrites.
Les auteurs ont montré que lorsque les molécules d’ARNm arrivaient dans les dendrites, elles étaient rapidement empaquetées dans des granules, ce qui les rendait inaccessibles à la machinerie de production des protéines. En d’autres termes, les ARNm ne sont pas synthétisés tout de suite en protéines bêta actine. Cependant, lorsque les neurones sont stimulés, les paquets se désagrègent et les ARNm peuvent alors être transformées en protéines et accomplir leur fonction, c’est-à-dire participer à la naissance d’un souvenir.
Voir aussi Sciences et Avenir. On a aussi reconstitué le cerveau d'un patient dépourvu de toute capacité de mémorisation car on lui avait enlevé l'hippocampe des deux côtés de son cerveau.
- La mémoire des premières années se perd à 7 ans
Les enfants de 3 ans se souviennent de leurs années précédentes, sans bien repérer le temps, mais pas après 7 ans où la mémoire se réorganise avec une chronologie plus précise et pris dans un récit.
Le cerveau complèterait avec des détails inventés, du coup les souvenirs d'enfance ne sont pas fiables du tout, en particulier dans les affaires de justice.
- Les cauchemars entre agressions, conflits, poursuites et autres terreurs
Les agressions physiques sont les thèmes les plus souvent rapportés dans les cauchemars. Les mauvais rêves, quant à eux, sont surtout hantés par des conflits interpersonnels.
La peur n'est pas toujours au rendez-vous, puisqu'elle est absente de la plupart des scénarios de mauvais rêves et du tiers des cauchemars. On ressent plutôt de la tristesse, de la confusion, de la culpabilité, du dégoût...
La mort ou la menace sont des thèmes très courants dans les cauchemars. "Être pourchassé" est un thème évoqué dans 7,6 % des mauvais rêves et cauchemars. Ce sont les agressions physiques qui reviennent le plus souvent, comptant pour près du tiers (31,5 %) des récits. Cela inclut les agressions sexuelles, les séquestrations et les enlèvements. Viennent ensuite (29,5 %) les conflits interpersonnels : hostilité, opposition, insultes, humiliation, rejet, infidélité, mensonge, etc.
L'échec ou l'impuissance sont des sentiments mentionnés dans 17 % des mauvais rêves et cauchemars. Suivent, dans l'ordre, les préoccupations sur la santé et la mort (12 %) et l'appréhension et l'inquiétude (11 %).
La présence diabolique est également rapportée dans 7 % des cas : on voit ou on sent la présence du diable ou d'une force maléfique.
Les accidents, les désastres et calamités, les invasions d'insectes ou de vermine sont d'autres catégories énoncées.
Il y aurait aussi une différence selon le sexe, avec une prévalence des catastrophes naturelles chez les hommes et des conflits interpersonnels chez les femmes...
Il y aurait aussi un lien entre suicide et hyporéactivité.
Santé
traitements, nutrition, hygiène
- Une puce dans le cerveau pour commander un muscle paralysé
La functional electrical stimulation (FES) envoie des signaux à pas moins de 18 muscles du bras et de la main pour permettre au patient, qui est paralysé à partir du cou, de pouvoir manger ou se gratter le nez tout seul.
- L'effet Dostoïevski de l'extase épileptique localisé dans l'insula
L'insula, une région du cortex, suscite l'intérêt croissant des scientifiques qui étudient la conscience. Il se trouve à l'intérieur de la fente séparant les lobes frontal et pariétal du lobe temporal, et sa fonction principale semble être d'intégrer les signaux "intéroceptifs" à partir de l'intérieur du corps, tels que le battement de coeur, avec des signaux extéroceptifs tels que la sensation de toucher.
Il est également prouvé que le traitement de ces signaux devient progressivement plus sophistiqué de l'arrière de l'insula à l'avant. La partie de l'insula la plus proche de l'arrière de la tête traite de propriétés objectives, telles que la température du corps, et la partie avant, ou insula antérieure, produit les sentiments subjectifs des états corps et des émotions, à la fois bonnes et mauvaises. En d'autres termes, l'insula antérieure est responsable de la façon dont nous percevons notre corps comme nous-mêmes, en aidant à créer un sentiment conscient de "l'être". Cela a conduit Bud Craig à faire valoir que cette partie du cerveau serait la clé de la représentation de soi et de tous nos sentiments - c'est-à-dire du soi sensible.
Les stimulations dans l'insula antérieur déclenchent une sensation de flotter et de frissons. faisant dire au patient : "Je suis tellement heureux!".
Les patients ont exprimé leur sentiment de sécurité - le sens que tout est bien dans le monde - ce qui semblerait correspondre à la théorie qui prétend que l'insula antérieur serait impliqué dans la prédiction de la manière dont le corps va se sentir dans l'instant suivant. Ces prédictions sont ensuite comparées aux sensations réelles, générant un signal "d'erreur de prédiction" qui pourrait rendre compte de la façon dont nous réagissons à un environnement changeant. Si l'erreur de prédiction est petite, nous nous sentons bien, si elle est importante, nous nous sentons anxieux. Il est possible que l'orage électrique dans l'insula antérieur perturbe le mécanisme de comparaison, provoquant l'absence d'erreurs de prédiction. En conséquence, la personne est dans l'état de ressentir comme si rien n'était erroné dans le monde, que tout avait un sens.
Outre la prise de conscience et la certitude élargie, des gens comme Dostoïevski ont également enregistré l'étrange sentiment que le temps se ralentit pendant leurs crises. Cela pourrait refléter la façon dont l'insula échantillonne nos sens. Craig affirme que l' insula antérieur combine généralement signaux intéroceptifs, exteroceptifs et états émotionnels pour créer un "moment global émotionnel" toutes les 125 millisecondes ou plus. Il postule qu'un insula antérieur hyperactif pourrait générer ces moments d'émotion de plus en plus vite, conduisant au sentiment que le temps ralentit.
On a bien ce ralentissement du temps lors d'un accident...
L'IRMf montre une réduction du flux sanguin dans le cortex visuel (arrière du cerveau) et le système limbique (au milieu du cerveau) sous MDMA.
Les résultats montrent que la MDMA diminue l'activité dans le système limbique, un ensemble de structures impliquées dans les réponses émotionnelles.
La communication entre le lobe temporal médial et cortex préfrontal médian, qui est impliqué dans le contrôle des émotions, a été réduit. Cet effet, et la chute de l'activité dans le système limbique, est opposée à motifs observés chez les patients qui souffrent d'anxiété.
MDMA a également augmenté la communication entre l'amygdale et l'hippocampe. Des études sur des patients atteints du SSPT ont trouvé une réduction dans la communication entre ces zones.
"Les résultats suggèrent des utilisations cliniques possibles de MDMA dans le traitement de l'anxiété et de stress post-traumatique".
- L'effet des probiotiques sur l'anxiété
Les mécanismes sont de plus en plus clairs. Le Lactobacillus rhamnosus de la bactérie, qui est utilisé dans des produits laitiers, a des effets anti-anxiété puissants chez l'animal, et fonctionne en modifiant l'expression des récepteurs de GABA dans le cerveau. Ces changements sont médiés par le nerf vague, qui relie le cerveau et l'intestin. Lorsque ce nerf est sectionné aucun effet sur l'anxiété ou sur les récepteurs GABA est observée après le traitement psychobiotic avec L. rhamnosus.
Les cocktails de bactéries sont susceptibles d'être plus efficaces que les souches individuelles dans la production d'avantages pour la santé. Par exemple, une étude de 2011 a montré qu'une combinaison de Lactobacillus helveticus et Bifidobacterium longum réduit l'anxiété et les symptômes dépressifs chez des volontaires sains. Une étude de neuroimagerie 2013 a montré qu'un produit laitier fermenté contenant quatre bactéries probiotiques différentes est associée à la diminution de la réponse d'un réseau de neurones impliqués dans le traitement de l'émotion et de la sensation. Et certaines souches de bactéries peuvent réduire les symptômes du syndrome du côlon irritable, une maladie liée au stress commun de l'axe cerveau-intestin. Ceci est probablement atteint grâce à une réduction des niveaux de l'"hormone du stress" (cortisol) et des molécules inflammatoires produites par le système immunitaire.
Le rôle désormais reconnu (on n'en est qu'au début cependant) des bactéries intestinales sur l'anxiété, les TOC, l'autisme était auparavant réservé aux médecines parallèles...
- Un opiacé qui ne serait ni addictif ni dépressif ?
Les substances ciblant le récepteur KOR (kappa opioid receptor) des cellules nerveuses contrôlant la libération de dopamine ont bien un effet anti-douleur mais aussi un effet dépressif en éliminant la molécule βarrestin2 (beta arrestin) contrairement à un nouvel agoniste "biaisé" prometteur.
- L'encens contre la douleur et l'inflammation
- Effacer une mémoire récente avec un inhibiteur de HDAC2
This training proved successful in mice that had experienced the traumatic event only 24 hrs before the reconditioning. However, in mice whose memories were 30 days old, it was impossible to eliminate the fearful memory.
The researchers also found that in the brains of mice with 24-hr-old memories, extensive chromatin remodeling occurred during the reconditioning. For several hours after the mice were placed back in the feared chamber, there was a dramatic increase in histone acetylation of memory-related genes, caused by inactivation of the protein HDAC2. That histone acetylation makes genes more accessible, turning on the processes needed to form new memories or overwrite old ones.
In mice with 30-day-old memories, however, there was no change in histone acetylation. This suggests that re-exposure to a fearful memory opens a window of opportunity during which the memory can be altered, but only if the memory has recently been formed.
Based on this finding, the researchers decided to treat mice with 30-day-old memories with an HDAC2 inhibitor shortly after re-exposure to the feared chamber. Following this treatment, the traumatic memories were extinguished just as easily as in the mice with 24-hr-old memories.
Voir aussi Futura-Sciences. On avait vu le mois dernier qu'on pouvait effacer des souvenirs par électrochocs, cette technique est quand même plus douce et confirme la capacité d'effacer des souvenirs ciblés.
- Les vieux sont plus lents car ils savent plus de choses
- Réduire l'inflammation responsable de l'alzheimer
Lors de la formation des plaques amyloïdes, une réaction inflammatoire se produit dans le cerveau des malades. Cette réponse immunitaire excessive s’accompagne de modifications dans l’expression de certains gènes au niveau des cellules nerveuses. En utilisant des méthodes complexes de biochimie et de neurologie chez la souris, les chercheurs ont analysé ce mécanisme de plus près. Ils se sont particulièrement intéressés au gène codant pour la neuroligine 1 (NLG1), une protéine bien connue pour son rôle dans la mémoire. Présente au niveau des synapses excitatrices, les régions de contact entre deux neurones, elle participe à l’adhésion des vésicules gorgées de neurotransmetteurs au niveau de la zone postsynaptique.
Leur analyse montre que le gène Nlg1 subit des modifications épigénétiques, et plus particulièrement des méthylations, à la suite de l’inflammation déclenchée par la formation des plaques séniles. Ces altérations affectent son expression, diminuent la quantité de protéines NLG1 au niveau des synapses et réduisent la circulation des informations nerveuses dans le cerveau. En d’autres termes, la réaction immunitaire qui se produit chez les personnes atteintes d’Alzheimer perturberait leur réseau synaptique et diminuerait leurs capacités de mémorisation. Dans une étude précédente, la même équipe avait identifié un composé, le MDA7, pouvant limiter l’inflammation au niveau du cerveau chez la souris.
Le DDT serait un facteur de l'alzheimer aussi important que la génétique.
- Parkinson : la thérapie génique donne un (léger) espoir
Voir aussi Futura-Sciences.
- Des microparticules pour bloquer la réponse immunitaire
Des microparticules bloquent la réponse immunitaire de l'organisme contre des tissus endommagés (cardiaques) pour les aider à se reconstituer.
La plupart des dommages des tissus après une crise cardiaque sont causés par l'inflammation, la réponse naturelle du corps à des stimuli nocifs tels qu'un muscle endommagé. Mais dans le cas d'une crise cardiaque, ces cellules immunitaires font plus de mal que de bien.
Les particules de 500 nanomètres doivent être chargées négativement, et peuvent être constitués de plusieurs matériaux différents, y compris celle qui est utilisée pour les sutures biodégradables. La nouvelle recherche suggère qu'une fois que les particules sont dans la circulation sanguine, la charge négative attire un récepteur spécifique sur la surface des monocytes inflammatoires. Les particules se lient à ce récepteur et détournent les cellules immunitaires du coeur et vers la rate, où ils meurent.
Voir aussi Futura-Sciences.
Un des intérêts, c'est qu'il n'y aurait aucun besoin de stocker des vaccins au frais.
In a real-life scenario, genetically engineered proteins based on those displayed at the surface of pathogens would be freeze-dried or dehydrated and mixed with water, calcium and phosphate to make the nanoparticles. This should work with many different diseases and be especially useful for viral infections that are hard to vaccinate against
- Des nanoparticules pour détecter les maladies
Il s'agit d'une membrane en polymère (polyéthylène glycol) contenant une substance qui n'est délivrée que lorsque un brin d'ADN à sa surface rencontre un signal spécifique (un gène pathogène, etc.).
- Piéger les virus avec des nanoparticules avant qu'ils ne nous infectent
The nanotraps look like the surface of a cell, with numerous carbohydrate molecules attached that closely resemble those targeted by flu viruses in the human respiratory system. These molecules, initially characterized in the Sasisekharan Lab at MIT, act as bait for the flu virus, which bind to the nanotrap instead of a host cell and are cleared away with mucus, preventing infection
On avait déjà parlé de projets semblables mais ces nanoparticules semblent déjà opérationnelles et couvrant toute une série de virus. Le fait que cela ne provoquerait pas de résistance est par contre douteux car il y aura bien sélection des virus échappant à ce pièges. Un autre système s'attaque aux cellules déjà infectées (DRACO ou Double-stranded RNA Activated Caspase Oligomerizer).
DRACO is designed to be attracted to a specific type of RNA exclusive to viral infections—long double-stranded RNA, or dsRNA. Detecting this dsRNA in a human or animal cell indicates that that host cell has been taken over by a virus and is now in the process of creating more viruses. DRACO enters cells and attaches itself to any dsRNA. Once two or more DRACOs attach to the dsRNA, they interact with one another and activate a natural self-destruct switch inside the infected cell, terminating the infected cell and the virus that it was helping to reproduce.
- Contrôler les cellules de l'intérieur avec des nanoparticules
“Once those particles are internalized into the cells, which can take on the order of 6 to 24 hrs, we can deliver the transplant immediately or even cryopreserve the cells,” Karp said. “When the cells are thawed at the patient’s bedside, they can be administered and the agents will start to be released inside the cells to control differentiation, immune modulation or matrix production, for example”.
- Un BioBot (minirobot biologique) imite la nage du spermatozoïde
Des chercheurs sont parvenus à créer une machine microscopique mise en mouvement par des cellules cardiaques de rats. Elle peut donc se déplacer dans un milieu liquide, comme les spermatozoïdes auxquels elles ressemblent, et ce malgré les forces de viscosité qui s’opposent à leurs mouvements.
Non seulement un engin autonome relevant les défis a été créé, mais il est en plus partiellement composé de cellules biologiques. Il s’agit donc d’un biobot. Il mesure au total 1.954 µm de long, qui se divisent en une tête de 454 µm de long et 57 µm de large, ainsi qu’en une queue de 1.500 µm de long et 7 µm de large. La hauteur de l’objet reste inchangée sur toute sa longueur : 7 µm. De fait, sa forme ne va pas sans rappeler celle d’un spermatozoïde.
Le corps du biobot est fait d’un polymère organominéral flexible : le polydiméthylsiloxane ou PDMS. Pour lui donner vie, des cellules contractiles ont été mises en culture à la jonction entre la tête et la queue, sur un revêtement de fibronectine. Les cardiomyocytes de rats se sont alors mis à battre. Au début, leurs mouvements étaient anarchiques puis, progressivement, les cellules cardiaques ont commencé à se contracter dans la même direction et en rythme. Elles ont ainsi participé à la production d’un mouvement ondulatoire transmis à la queue, et qui a permis au dispositif d’avancer.
Les chercheurs destinent leur création à des applications médicales ou environnementales. Lorsqu’ils auront trouvé un moyen pour diriger la navigation des biobots, ceux-ci pourraient par exemple être utilisés pour délivrer des médicaments, pratiquer des opérations microchirurgicales ou cibler des cellules cancéreuses. Cependant, il semble que ce ne soit pas encore pour demain.
Voir aussi Science Daily. Une étude a mis en évidences les mécanismes des nanomoteurs cellulaires.
- Des nanoparticules pour réparer des lésions
Le principe est simple : répartir une texture composée de nanoparticules entre deux tissus différents, afin d’obtenir une adhésion très résistante. « Les nanoparticules se lient aux molécules du tissu par un phénomène appelé adsorption », expliquent le chercheur. Les deux extrémités des tissus se rejoignent alors et gagnent en solidité. Pour en établir la preuve, les chercheurs se sont exercés sur de vrais organes et ont recollé deux morceaux de foie de veau préalablement coupés au scalpel !
Il y a aussi une colle composée de glycérol et d’acide sébacique qui se met à durcir à la lumière ultraviolette.[hidepost]
- Des nanoparticules à double détente contre le cancer
En cumulant 2 effets différents, on risque moins de rencontrer des cellules résistantes.
developed nanoparticles with an outer shell made of hyaluronic acid (HA) woven together with TRAIL. The HA interacts with receptors on cancer cell membranes, which “grab” the nanoparticle. Enzymes in the cancer cell environment break down the HA, releasing TRAIL onto the cell membrane and ultimately triggering cell death.
When the HA shell breaks down, it also reveals the core of the nanoparticle, which is made of Dox that is embedded with peptides that allow the core to penetrate into the cancer cell. The cancer cell encases the core in a protective bubble called an endosome, but the peptides on the core cause the endosome to begin breaking apart. This spills the Dox into the cell where it can penetrate the nucleus and trigger cell death.
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- L'aspirine contre les macromutations et les métastases cancéreuses
Les macromutations seraient un processus essentiel dans la différenciation des espèces (les monstres prometteurs de Richard Goldschmidt) mais seraient aussi responsables des métastases cancéreuses, notamment par la réorganisation à grande échelle du génome suite à un doublement des chromosomes résultant d'une division inachevée de la cellule. Avoir une copie de tous les gènes rend en effet la cellule plus tolérante à des mutations de grande ampleur. Un autre phénomène proche mais moins exceptionnel pourrait entrer en ligne de compte, ce qu'on appelle les "transposons" qui sont des copies anarchiques de segments d'ADN pouvant doubler des gènes et donc favoriser leurs mutations (il y a d'abord redondance avant la perte de redondance postulée par Atlan, ce qui se vérifie pour l'évolution des plantes à fleurs à partir de la duplication d'un gène architecte mais de nouveaux gènes peuvent venir aussi le l'ADN "non codant" qui peuvent être d'anciens gènes désactivés). Le cancer ne résulterait donc pas de petites mutations successives.
Du coup, la chimiothérapie pourrait favoriser les métastases en déstabilisant le génome. Une meilleure piste pourrait être de ralentir au contraire le taux de mutations, ce que justement l'aspirine ferait en réduisant l'inflammation, expliquant son action anti-cancer.
- Tuer les métastases dans le sang
Researchers have developed a method of attaching cancer-killing proteins to white blood cells which travel through the blood.
- Identification de GRK3 comme facteur de métastases du cancer de la prostate
- Marcher vite est meilleur pour la prostate
Cela permettrait une meilleure irrigation sanguines et moins d'irrégularités dans les vaisseaux.
- Le sommeil protègerait du cancer de la prostate
Les candidats ayant les taux de mélatonine les plus élevés avaient un risque de développer un cancer de la prostate 75 % plus faible que ceux ayant les niveaux les plus bas.
- Une injection de siRNA guérirait du cancer du sein (chez la souris)
Cela inhiberait le gène HoxA1 sans lequel la tumeur ne peut se développer.
- Récupérer les ARN d'une cellule vivante (cancéreuse)
The new RNA-focused method starts with an engineered molecule or “tag” that can make its way into a cell without disrupting the cell’s membrane. The tags enter many cells but do not grab onto RNA until they are activated by light. The researchers can then use a laser beam to activate the tags in only a single cell. A few more steps of molecular biology and the researchers have a pool of RNA that came from just a single cell.
- Les anti-oxydants favoriseraient certains cancers
Notamment dans le cancer du poumon des fumeurs et peut-être pour celui de la prostate, les anti-oxydants (du moins la vitamine E) aideraient les cellules cancéreuses à survivre et se multiplier en les protégeant des radicaux libres mais surtout en désactivant le fameux gène p53 gardien de l'intégrité du génome (et déjà inhibé par le tabac).
Il était bien connu que vitamines E, D et A deviennent nocives en surconsommation. Cela n'est pas le cas de la vitamine C par contre et n'empêche pas que les bienfaits des anti-oxydants soient constatés pour les personnes âgées au moins et dans diverses affections (comme la cataracte) mais on en connaît aussi le rôle délétère dans les infections et la mortalité supérieure de ceux qui prennent régulièrement des vitamines...
Voir aussi Sciences et Avenir et Futura-Sciences.
- Sélection de bactériophages contre les infections bactériennes nosocomiales
Une souche de la bactérie la plus répandue à l'hôpital, Pseudomonas aeruginosa, a été utilisée. Elle a été mise au contact de différents phages dans un premier pétri. Au bout de quelques heures à peine, les virus s'étaient multipliés et par le jeu des mutations génétiques, seuls les phages les mieux adaptés à leur hôte (la bactérie) avaient prospéré. Problème: la bactérie aussi évolue au contact du phage et améliore ses défenses... L'opération a donc été renouvelée six fois de suite: à chaque fois, les chercheurs ont utilisé la dernière génération de phages, qu'ils ont mise au contact de la souche bactérienne de départ, inchangée. Résultat: ils ont obtenu des "supervirus", capables de faire des ravages chez Pseudomonas aeruginosa.
On a aussi trouvé un bactériophage qui s'attaque aux bactérie de l'anthrax. Le problème, c'est bien que la bactérie va effectivement continuer à évoluer, c'est une course poursuite...
- Transformer des cellules souches adipeuses en os
Il suffirait de phosphate de calcium.
Les chercheurs ont privilégié les cellules adipeuses plutôt qu'un prélèvement de moelle osseuse car le prélèvement au niveau de la moelle est très invasif au contraire du prélèvement de cellules adipeuses et que la graisse contient 500 fois plus de cellules souches par gramme de tissu que la moelle. Les cellules graisseuses prolifèrent également plus vite, se différencient mieux et sont plus efficaces selon les tests réalisés dans un modèle animal
BioPen permet de déposer des couches de cellules souches sur les parties lésées.
Utilisé à main levée, il dépose ces cellules en couches successives directement sur les zones abîmées. Elles vont ensuite se multiplier et se différencier pour former des cellules osseuses.
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- Un hydrogel pour l'arthrose délivre le médicament sous la pression des os
Les chercheurs croient que les hydrogels à base d'acide hyaluronique développés à l'UD peuvent être injectés dans un site de la lésion, et qui en tant que patient marche ou participe à un exercice thérapeutique, le mouvement de marche sera de provoquer une fuite accélérée du médicament, en réduisant l'inflammation et la douleur.
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- Imprimer des cellules rétinienne contre la dégénérescence maculaire
Scientists can grow single layers of cells in cultures, but printing may be a more effective way to engineer new tissues and organs, which are made of multiple different cell types positioned in intricate three-dimensional orientations. The retina, for example, is a highly organized, multilayered structure composed of various types of neurons and non-neuronal cells. The new ink-jet technique makes it possible to place retinal cells in “very precise and special arrangements”.
Rebuilding the retina is an extremely difficult challenge, because “you have to reconstruct what is basically a small computer” whose function arises from a very complicated architecture in which multiple cell layers are connected in a number of different ways.
- Le thé vert réduit le cortisol
La plupart des effets bienfaisants du thé sont dus à des composés phénoliques appelés catéchines et en particulier à l’épigallocatéchine-3-gallate (ECGC). En étudiant le rôle de cette molécule chez la souris, les scientifiques ont montré qu’elle inhibait la synthèse de la 11β -HSD-1, une enzyme impliquée dans la production d’une hormone stéroïde appelée cortisol. Cette dernière joue un rôle déterminant dans la régulation de nombreux processus physiologiques comme la tension artérielle, la fonction cardiovasculaire, le métabolisme des glucides et l’immunité. Une sécrétion prolongée de cortisol peut donc entraîner différents troubles telle que l’hypertension, la diminution des défenses immunitaires, le diabète de type 2 et l’obésité.
- Le café améliore la mémoire à long terme
L'effet est cependant relié à la dose qui ne doit être ni trop faible (100mg) ni trop forte (300mg).
- Les pommes contre le cholestérol
Des chercheurs britanniques révèlent que manger des pommes après 50 ans pourrait sauver plus de 8.000 vies par an dans un pays comme le Royaume-Uni, en contribuant à faire baisser le taux de cholestérol.
- Un Viagra féminin à base de mélatonine
Conçu à partir de mélatonine de synthèse, le médicament agit directement au niveau du cerveau pour accroître la libido. D’après les indications fournies jusqu’à présent, une prise du comprimé attise la libido 15 minutes plus tard et pour une durée de deux heures.
- Chronobiologie: les rythmes biologiques de l'organisme
Technologie
biotechnologies, informatique, robotique
- NameTag recoupe les informations sur une personne
NameTag, une application proposée par FacialNetwork permet d'avoir plusieurs informations sur une personne. En scannant le visage d'un individu se trouvant dans le champ d'une tablette, d'un Google Glass ou tout simplement d'un smartphone, il est possible d'avoir en quelques secondes des informations ainsi que l'identité de la personne scannée. Les données sont recueillies à partir de la base de données de FacialNetwork, via les photos disponibles sur Facebook, Linkedln, Twitter ou encore Google +.
FacialNetwork veut aller plus loin avec NameTag. La société va même connecter son appli aux bases de données images provenant des sites de rencontres. Kevin Alan Tussy, le fondateur de FacialNetwork, est convaincu que NameTag contribuera à plus de sécurité sur la toile. Il affirmait sur le site Cnet US que cela sécurisera davantage les rencontres sur Internet ainsi que les interactions sociales dans la vie réelle.
- Des retouches subtiles rendent les visages plus mémorables
- Le téléphone modulaire de ZTE
Eco-Mobius est donc un projet de téléphone modulaire. L’idée est simplement de présenter le concept, les utilisateurs pourraient à terme remplacer l’appareil photo, batterie, l’écran, et autres modules.
Le coeur du téléphone comprend également des modules séparés pour le processeur, la RAM, la mémoire, et le processeur graphique. Le tout est assez emballant mais ce n’est qu’un concept, encore loin de la réalité.
- Oculus Rift
Ce casque d'immersion est, paraît-il, très impressionnant, corrigeant tous les anciens défauts et permettant surtout de changer d'angle de vue par simple mouvement de tête - mais le produit n'a pas rencontré encore son public...
Pour la première fois, Rift est capable de suivi de position, ce qui permet aux utilisateurs de se déplacer dans l'environnement de jeu en bougeant simplement la tête.
Les autres nouveautés du CES semblent moins intéressantes, à part un projecteur qui transforme un mur en écran en se mettant juste en bas du mur et très près.
- FABtotum : une imprimante 3D + scanner + fraiseuse
La FABTotum, qui est proposée en précommande à 1099 $ sur Indiegogo dans sa version plug & play, est une imprimante multifonctions qui combine imprimante 3D, scanner 3D et fraiseuse à commande électronique. Il est ainsi possible d'associer différentes techniques de fabrication, additives ou soustractives, en fonction des besoins, pour réaliser avec une même machine à la fois des objets plastiques, des sculptures en bois, des circuits imprimés (uniquement la partie "perçage"),
- Une imprimante 3D dans chaque pièce (cuisine, garage, etc.)
"La question dans mon esprit n'est pas« Est-ce que nous avons une imprimante 3-D dans chaque foyer? mais «Quelle chambre qu'il sera en?", a déclaré Avi Reichental, le PDG de 3D Systems. "Sera-ce dans votre garage? Sera-ce dans la chambre de vos enfants, ou l'homme des cavernes ... Ou la garde-robe?".
- Une imprimante 3D qui construit une maison en 24 heures
Et bientôt des voitures imprimés en 3D...
- Un drone qui vole et roule une fois au sol
- Un drone transporteur de troupes
Le projet se nomme Black Night Transformer pour l'instant. Il s'agit d'un engin capable à la fois de rouler et de prendre les airs. Il est équipé de 4 rotors sur chaque flanc. Ces rotors peuvent se replier afin que le véhicule puisse circuler dans des voies étroites.
Un hélicoptère robot est intéressant, car le véhicule sera capable de se piloter tout seul en l'absence de pilote et par mauvais temps. C'est un véhicule de sauvetage essentiellement, mais on pourra l'utiliser pour envoyer du matériel.
- Un eboard électrique à une roue
L'engin se pilote donc en se penchant vers l'avant, l'arrière et les côtés. Il peut avancer à 20 km/h et on peut compter sur une dizaine de kilomètres avec une charge (cette dernière se fait en 20 minutes seulement).
Voir aussi Gizmodo.
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Dans la série je me raconte des histoires :
http://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/01/la-france-linvestissement-et-le-biais-de-narration.html
C'est intéressant mais l'erreur est surtout de l'ordre d'une erreur de périodisation, de ce qu'on appelle le biais de cadrage. Il est vrai que le biais narratif s'y rajoute, de l'ordre du biais de confirmation de ce qu'on raconte mais le storytelling donne une très grande force de conviction à ces présentation fautives, exactement comme pour l'histoire de France qu'on se raconte et à laquelle on croit si facilement, satisfaisant notre besoin d'appartenance, alors qu'il y en a à l'évidence plusieurs et très contradictoires selon les périodes en jeu et les événements qu'on y choisit. La réalité de l'histoire, en détail, est très éloignée du film qu'on s'en fait où l'intérêt personnel se mêle aux évolutions cognitives et matérielles. Il n'est pas sûr qu'un roman qui en rendrait vraiment compte soit lisible et possède aucune force narrative. On est toujours des sauvages qui avons besoin de mythes, pas de la bête réalité trop illisible...
Je ne veux pas juger de ce que vaut l'hypothèse de Penrose, mais ce qui est clairement obscurantiste, c'est d'affirmer qu'une explication de la conscience qui implique la mécanique quantique serait nécessairement obscurantiste. Il y a évidemment des liens conceptuels entre les questions d'interprétation de la mécanique quantique et le problème métaphysique de la conscience (je ne parle pas de ce que Chalmers appelle les "problèmes faciles", liés à la cognition, qui sont ceux que vous semblez évoquer et qui sont plus clairement scientifiques, mais de questions qui relèvent aujourd'hui de la philosophie : l'aspect phénoménal, le physicalisme... Les éléments que vous évoquez n'y répondent pas, au mieux ils reportent la question fondamentale sur d'autres notions comme celle d'information, qui, étrangement, interviennent aussi dans certaines interprétations de la mécanique quantique...).
Je ne comprends pas bien votre argument sur les "mystères" : en quoi deux mystères ne pourraient pas s'éclairer l'un l'autre, ou trouver une explication commune ?
En tout cas on a parfaitement le droit d'être sceptique, mais fermer une voie d'exploration d'un revers de main est ce qui relève de l'obscurantisme, pas en ouvrir une (sauf si elle est explicitement révisionniste bien sûr, mais ce n'est pas le cas ici : il n'existe pas de théorie de la conscience à réviser !) , et je ne me permettrais pas de juger de l'évolution de la recherche dans ces domaines, surement pas de condamner par avance des hypothèses.
Il n'y a pas de convictions personnelles qui vaillent en science, ce pourquoi je parle de cette nouvelle bien que je n'y crois pas (et si un jour c'était prouvé je l'accepterais évidemment).
Je donne mes objections quand j'en ai car cela me permet de les formuler pour moi-même et je pense que cela donne de l'intérêt à la nouvelle en permettant de situer les débats dans lesquels elle prend sens (et bien sûr, ce que je dis n'a aucun effet sur les recherches en cours).
Expliquer un mystère par un phénomène encore plus mystérieux est la définition de l'obscurantisme en science, le contraire d'une explication scientifique. Cela ne signifie absolument pas qu'un mystère résolu ne puisse expliquer un autre mystère mais ce n'est absolument pas le cas pour l'instant, rien ne permettant d'identifier la conscience aux phénomènes quantiques comme le soutenaient, entre autres, Eccles, Popper et Penrose. Il y a en fait une confusion entre immatériel et quantique alors que le quantique est "matériel" et ne se reproduit pas alors que l’immatériel se reproduit. Il est bien sûr légitime de soumettre même les théories les plus farfelues à la vérification, c'est le principe de la méthode expérimentale.
J'admets que des phénomènes quantiques peuvent intervenir dans le cerveau, c'est même forcé, je conteste que ce soit un support de la conscience en particulier à cause du fait que le cerveau est une machine statistique avec un fort bruit de fond qui ne semble pas permettre des effets quantiques globaux même s'il y a des vibrations quantiques dans les microtubules (je peux me tromper mais il me faut une expérience qui le prouve). La raison principale, c'est qu'on sait désormais à peu près ce qu'est la conscience, ce n'est plus aussi mystérieux qu'avant (voir par exemple, dans la revue, le rôle de l'insula ou celui du troisième système, mais aussi toutes les autres expériences électriques qu'on fait sur les neurones). Il y a bien une théorie de la conscience (en fait plusieurs). C'est un peu comme la vie, même s'il reste beaucoup d'inconnus, on sait quand même à peu près comment ça fonctionne et on ne voit pas où il y aurait besoin d'introduire la physique quantique (sinon dans la photosynthèse par exemple qui repose sur une résonance quantique pour extraire l'énergie solaire, mais pas le métabolisme de la cellule). L'hypothèse quantique est une façon de dénier justement cette connaissance trop physicaliste pour certains, en quoi c'est bien un spiritualisme obscurantiste (ce n'est pas qu'il faudrait avoir une vision moniste et mécaniste du biologique alors qu'on est dans le dualisme de l'information et que c'est l'extérieur qui détermine l'évolution intérieure).
Il se trouve que je conteste comme confusionniste la réduction de la physique quantique à l'information comme tout un courant essaie de le faire. Ce qu'on appelle information quantique n'est une information que pour le physicien, n'étant sinon qu'une caractéristique matérielle ou un degré de liberté. L'information ne commence qu'avec la vie et l'ARN, puis l'ADN, soumis à la sélection qui est la première forme de perception de l'extérieur. Rien de quantique là-dedans mais des nucléotides bien identifiés traduits en protéines qui sont des machines, l'information étant ici un modèle pour la reproduction et la correction d'erreurs qui n'ont rien à voir avec les phénomènes quantiques bien que ceux-ci y jouent forcément un rôle important à cette échelle (ce n'est pas parce que nos disques durs et nos lasers utilisent des propriétés quantiques que l'information qu'ils codent a quoi que ce soit de quantique pouvant être aussi bien stockée dans un livre).
Je n'empêche personne de chercher et je suis sûr que les prochaines découvertes me contrediront sur un point ou un autre, sinon ce ne sont pas des découvertes. Mes objections sont peut-être de l'ordre de celles qu'on faisait à Copernic, il n'empêche que, en l'état actuel des connaissances, il me semble qu'elles méritent d'être connues et sont au moins autant dignes d'attention qu'une hypothèse quantique ne reposant sur rien (sauf l'existence de "vibrations orchestrées" que j'ai donc signalées mais dont on ne voit pas pour l'instant le lien avec la conscience dont on sait distinguer le type de signaux dans les différentes sortes de comas par exemple).
Je comprends bien tous ces arguments, mais pour moi il faut bien distinguer deux "problèmes de la conscience", qui sont peut-être liés, mais qui sont quand même des problèmes bien distincts.
C'est une chose que d'expliquer que des êtres vivants puissent être organisés de manière à se comporter rationnellement, qu'ils semblent à même d'élaborer des projets cohérents, qu'ils aient un langage, etc. Disons qu'il s'agit d'un point de vue extérieur sur le phénomène de la conscience.
Mais il est difficile d'occulter un autre aspect auquel on fait référence quand on parle de conscience, à savoir le fait d'avoir une expérience privée, qualitative, phénoménale du monde, c'est à dire la conscience "à la première personne". Et il me semble légitime de penser que n'importe quelle conception du cerveau qui expliquerait tous les aspects cognitifs et comportementaux de l'homme, aussi complexe soit-elle, ne répondra pas fondamentalement à ce deuxième problème, puisqu'il s'agira toujours d'une explication qui envisage un point de vue extérieur sur la conscience. C'est un problème d'ordre métaphysique.
Bien sûr ce deuxième aspect du problème est bien moins facile à appréhender. Je ne sais pas si il est même possible de le formuler autrement qu'en faisant appel à de pures intuitions, et en tout cas pas en des termes directement empiriques. C'est justement ce qui en fait un problème typiquement philosophique.
Je suis en fait plutôt en accord avec vos différents points (par exemple sur l'idée que parler d'information en physique apporte pas mal de confusions).
Et en effet vous avez raison, invoquer la mécanique quantique dans l'unique but de résoudre le problème de la cognition en général, de la cohérence dans le comportement des êtres vivants (c'est à dire pour tout ce qui touche au premier aspect que j'évoque plus haut) relèverait plus ou moins de l'obscurantisme, surtout dans la mesure où comme vous le dites on appréhende de mieux en mieux ces questions.
On ne voit pas ce que la mécanique quantique serait censée expliquer la dedans, ou en tout cas ce n'est peut-être pas clairement spécifié par ceux qui avancent ces hypothèses.
Mais je pense que ces hypothèses peuvent faire sens dans la mesure où elles ciblent plutôt le second aspect que j'évoquais, l'aspect phénoménal, principalement pour la raison suivante : les deux "mystères" dont il est question, celui de l'interprétation de la mécanique quantique et le problème métaphysique de la conscience, concernent tout deux la question des relations entre phénomène et constitution physique du monde (je peux développer si vous le souhaitez mais mon commentaire est déjà très long -- en tout cas il est notoire que la conscience revienne incessamment dès qu'il est question les théories des mondes multiples en mécanique quantique--je n'adhère pas spécialement à ces théories, je veux juste signaler que conceptuellement, il y a bien un rapport entre ces deux problèmes qui force les théoriciens des mondes multiples à y répondre, même si on peut chercher à dissoudre ce rapport en adoptant d'autres interprétations réalistes, comme les réductions objectives).
De manière générale, ça ne me choque pas qu'un problème d'ordre métaphysique soit traité dans le cadre de la physique (c'est typique dans l'histoire des sciences et de la philosophie) tandis que c'est plus douteux d'un problème biologique, comme celui de la conscience au sens cognitif qu'il soit résolu par la physique, je vous l'accorde. Mais il est tout aussi douteux qu'un problème métaphysique comme celui de la conscience phénoménale soit résolu par la biologie.
Concernant le point D : il existe certes plusieurs théories possibles de la conscience, mais il n'existe pas de théorie de la conscience bien établie à réviser comme par exemple un créationniste pourrait vouloir réviser la théorie de l'évolution.
Nous commençons toutefois à comprendre certaines choses, et il est évident qu'une théorie de la conscience, qu'elle utilise ou non la mécanique quantique, devra tenir compte de ces acquis et ne pas les réviser. Mais justement si on voit ces théories quantiques comme s'intéressant avant tout à l'aspect philosophique de la question, et non pas aux aspects cognitifs, il n'y a pas de raison de les voir en concurrence directe avec ces acquis. On peut même envisager une synthèse possible.
Enfin bien sûr je ne veux pas vous convaincre de ces théories et je comprends qu'on puisse être sceptique. Je veux juste dire que si on les comprends comme s'attaquant à une certaine question vis-à-vis de la conscience, et donc n'étant pas directement en concurrence avec les explications biologiques de la cognition, il n'y a pas lieu d'y voir un obscurantisme.
Désolé pour la longueur du commentaire.
On a tout-à-fait accès à l'expérience subjective de la conscience par le témoignage de ceux qui participent à des expériences neurologiques, réagissant à des électrodes (dans l'insula ou ailleurs), de même que par les drogues modifiant la conscience. L'expérience subjective est émotionnelle, hormonale, et commence avec le plaisir et la peine (finissant pour nous en récits). Rien à voir en tout cas avec la physique quantique.
On a accès à des témoignages d'expérience, ce n'est pas la même chose.
Pour une élaboration de cette distinction (entre aspects métaphysiques et empiriques du problème de la conscience), je vous renvoie aux philosophes David Chalmers, Thomas Nagel ou John Searle.