La blogosphère en panne

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C'est moi ou il y a un trou d'air dans la blogosphère depuis la rentrée ? Le thème de la fin des blogs est un marronnier et c'est peut-être juste rezo.net qui s'épuise mais, c'est un fait qu'il y a pas mal de blogueurs qui arrêtent ou lèvent le pied, et, surtout, qu'en dehors des sciences et techniques toujours aussi dynamiques, on n'a pas grand chose d'intéressant à se mettre sous la dent en ce moment.

Il y a un facteur d’obsolescence qui joue sans aucun doute, la perte de l'enthousiasme des débuts qui ne tient plus face au temps pris par le travail et les nécessités de la vie. Il est naturel qu'il y ait une certaine décrue des blogs et un retour au réalisme, comme on devrait le voir pour les réseaux sociaux en général avec une stabilisation à un niveau plus soutenable. Car, c'est la limite de la gratuité dans le système actuel, de ne pas assurer sa reproduction, introduisant une sélection darwinienne dans l'utopie numérique. Il est bien beau de se vouloir incorruptible mais à ne pas accepter d'être corrompu par des millions, on finit par déserter la place, quand ce n'est pas par se vendre pour quelques sous, dès lors qu'on n'a plus les moyens de vivre...

Cependant, il faut s'attendre à d'importantes variations en fonction des situations historiques. Le vide qui atteint surtout la blogosphère de gauche (le nationalisme se porte beaucoup mieux) ne ferait que refléter en direct le vide de la pensée et notre impuissance éprouvée face à une situation intenable. On ne sait si on sort de la crise, encore moins par quel miracle l'effondrement n'a pas eu lieu. Les injections continues de liquidité ne semblent pas produire de krach alors que c'est de l'argent aussi illusoire que celui des subprimes. L'avenir immédiat est on ne peut plus incertain dans un sens comme dans l'autre (sans compter les prévisions climatiques) et, à part le nationalisme qui a réponse à tout, les vieux discours sont usés semblant tourner à vide comme des ritournelles, qu'ils annoncent le meilleur comme le pire.

Ce n'est peut-être que la conséquence de ce beau temps tardif ou de mon ignorance de nouveaux blogs passionnants et je pourrais dès demain être démenti par un regain soudain d'activité mais du moins, avec les blogs comme pour le reste du numérique, on dispose d'un baromètre en temps réel et donc d'une réflexivité immédiate sur les fluctuations de la pensée elle-même. De quoi lui restituer sa dimension collective qui n'était pas si évidente avant et à laquelle on n'est sans doute pas encore assez habitué mais que ces moments de respiration rendent plus sensibles. Si "penser, c'est perdre le fil", ne pas savoir et se donner le temps de la réflexion, alors nous aurions dans ce passage à vide le témoignage même de la pensée comme d'un feu qui couve ?

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99 réflexions au sujet de “La blogosphère en panne”

  1. "Penser c'est perdre le fil" :

    tu mets des guillemets parce que ce n'est pas de toi ? Tu as une référence stp ? (J'ai un peu googlé, sans succès).

    J'aime bien la façon dont cette phrase redialectise le fait que (la lecture flâneuse sur) Internet serait chronophage voire antiproductif,

    "comme si "sérendipité n'était pas fille de procrastination" 😉

    (ça c'est de moi mais je préfère me couvrir avec les guillemets 😉

      • « Le truc, c’est de Bousculer pour que ça Bascule …Ah, Ah ! ».
        Fomenter des Passerelles d’Acktivations des Identités Culturelles de l'Epok,
        voilà le "Délire"

        Faussement presque plus sérieusement,

        on s'applique à résoudre une dialectique du quotidien dans un esprit de Fête par des Pratiques de JeuX.
        Ridiculiser l’ignominie des réseaux dominants et ses coquilles vides en fragilisant les clichés puérils et hautins qui colonisent les représentations qu'ont les tristes Beaufs et autres nazes à l’attention de nos Vécus. Alternatives ou pas, peu importe, parce que c'est entières que sont nos vibrations et c'est entières qu'on les foutra à la gueule de la poltronnerie ambiante et des carotteurs de l'épok. Pour les curieux, on aime trop le vivre-ensemble, le partage et sa simplicité pour s'énerver, alors on continuera de se rencarder comme chaque jour en passant de nos marges au dedans du social commun ... vous ne le remarquez pas mais c'est tous les jours qu'on vous croise (nous on vous côtoie mais il n'y a pas forcément de rendu !).
        Rendre visible ce qui se Crée, ce qui se Vit et ce qui se Joue dans nos traverses souterraines. Pour ça, on usera autant du terrain de la métronomie scientifique que des implications éloquentes populaires, autant du papier que du numérique, autant de la Farce et des clowneries que de la rigueur acérée de l'analyse, autant à partir de Bordeaux que du Ciel etc ... "autant" ... que le pluriel des alphabets ne le permet, c'est dire ! Ouais, on pourrait parler et écrire comme tout le monde du genre : on va faire un site, une revue, des dvd, des soirées et tout et tout et tout, mais ça nous emmerde tellement de parler comme ça que non !
        Alors, que celles et ceux qui s'ennuient et qui s'en accommodent, se contentent d’entretenir leurs névroses dans le confort climatisé de nos démocraties, soit. Nous, c'est tout vu ; on Aime trop la Vie pour accepter les règles du jeu des tenanciers de la trique dominante et pour acquiescer à ses mises en cases, ses mises à l'amende et la tristesse de leurs projets de vies ; " Tout Sauf Rien à Foutre " : voilà la gageure du Délire.

        « à chacun ses choix »
        Pour participer au Délire, Partageons nos Recettes, histoire de bien bouffer à l’Auberge en la faisant : le chemin se fait en marchant , le roman s’écrit en écrivant ....

        • un je dans un jeu , haranguer la langue , comme walser , comme Rimbaud et Baudelaire dans des envolées symbolique quand la métaphysique critique et dialectique pulsent dans la tête du psychotique !! laser amère toi tu t’assoupis quand le système de la hyène organise en douce les funérailles de tes groupies !! on a du couper des ponts sur le chemin de nos souffrances sans mots !!! on réfléchit dans l'instant et on s’efforce de trouver ça beau !!! et ne foutez pas trop le roman du réel à la poubelle !! un je dans un jeu , quand ça branle dans le manche !! et que dans les torrents de montagne , jura éternel , on pèche les écrevisses à la balance !!

          Savez-vous ce que ce cynique de Talleyrand disait du peuple?
          "agitez le (peuple) avant de s'en servir" (je crois qu'il ne disait pas "avant" mais "pour", ce qui revient au même). Il n'a rien inventé bin sûr, mais il l'a ... bien dit...

          another world is possible !! don't beleave the hype !! I don't know what I want but I know how to get it !! internationale connections , il faut connecter les circuits alternatifs , fédérer tous les crew toutes les ruelles , région par région !! et dans ma région , l'aquitaine , je le dis et je le dis très sincèrement et très respectueusement : faut pas se saigner les veines mais résoudre les problèmes !! débrancher la méga machine , la pieuvre capitaliste dont 2 coeurs sur 3 ont fondus , la pieuvre en suspension au dessus du vide dans les volutes bleue de mon hip hop , et reconnecter les circuits locaux dans une monnaie locale voir régionale avec le projet sol porté par Patrick Viveret ex du grit ( groupe de recherches inter et trans disciplinaire : un alter monde c'est un endroit où on préfère y être pauvre plutôt que riche partout ailleurs , une décroissance heureuse , un avenir pour les pauvres et par les pauvres !! l'heure est à la ré-équilibration de la globalisation, par le retour au pays et au new age !! mais il est aussi l'heure, à l'horloge de nos propres tempos et de nos animalités fuyantes , de rétablir les équilibres de la citée subjective , une écosophie tout à fait pratique , une écosophie sur le tas pour une décroisance non seulement soutenable , mais aussi intense , heureuse et convulsive : c'est l’aventure, c'est le combat, c'est la bohème , c'est l'avant-garde !! il faut se le dire , et se raconter sans trop se la raconter !! au croisement et au plaisir où on regarde dans le ciel capitaliste planer les vautour . le vent tourne et les vautours le suivent et l'horizon, au moins localement, se débouche ...Le prince Noir , pas un soleil mais une autre étoile noire !!

          le Peuple !! un objet complexe , un hochet à agiter , quand la dialectique peut casser des briques et qu'un mince hochement de tête peut rendre toute entreprise parfaitement géniale ou parfaitement ridicule . cet objet complexe est une contrainte des faits sur le regard ( qui fait toujours semblant de voir , mime ou simulent la vision , absente , invisibilise et éclair aussi parfois comme torche dans la nuit et dans l'hiver .... dès lors le regard qui est une écriture et une santé se doit d'installer le kaléidoscope , avec les lyrix bien ciselés et bien acérés et les écritures multimédias brodées et tricotées du micro au macro-scope

          • jeunesse sacrifiée : il faut restaurer cette vieille tradition révolutionnaire juive du jubilé : tous les 30 ans on annule toutes les dettes et on efface l'ardoise intergénérationnelle et la domination des vieilles génération domine une jeunesse sacrifiée une fois sur deux !! nous en somme à l'ère du tiqqun !!

            Dissensus Le chant d'arme , le chant des supplicier de l'ordre policier , tous les damnés , les vaincus ceux qu'on écoute jamais assez : la fête des opprimés dans les rideaux s’électrisent et que ça pulse sur goudron ou macadam !! fin de partie on remonte le black panthers party : don't beleave the hype !!!! c'qui compte à l'avenir c'est qu' t'aie la wipe man !! punk intellect , ghetto neurone !! on esquive les drones , les salles factures et les convocations quand la vie décidément c'est une putain de baston !! la vérité en guise de harpon on chasse la baleine financière dans les cercles les plus viciés de la spéculation boursière !! et les riches paierons leur crises !! code bar zélé posture attentiste !! attends toi à c'qu'la norme j'lui fasse un feast !!

            Dissensus • la galère , avec le grand jeu peut être on te sortira le cul des enfers !! inchalah !!

            le grand jeu c'est aussi l'avenir et la fraternité des précaires ! et de tous les gens abonnés aux salaires de la galère ................................................................................................................................................La précarité n’est pas une chose aisée à définir : on se sent mal et le pire est encore à venir . ON ne sait pas de quoi demain sera fait !! entre l'HP et la prison et toutes les voitures balais du marché du travail . lors des manifestations anti cpe sur bordeaux qui étaient massivement contre la précarité , il a eu une sorte de performance réaliser par une étudiante probablement , elle s’était suspendue à un fil , dans le vide, au de fronton de l’université Bordeaux II victoire ( elle y avait eu accès en passant par les toits ) et elle arbora pendant plus d’une demi heure une banderole avec l’inscription « jeunesse sacrifiée » . C’est dire à quel point la précarité tient autant que du supplice chinois de la goute d’eau (entrainant une perte de réalité progressive avant la rupture brutale qui nous emmènera dans l’autre monde) et de l’offrande faite aux dieux du capital pour nous assurer la prospérité d’une croissance capricieuse.

            Saisissons nous des moyens qui nous permettrons de nous en sortir !!

            le grand jeu est peut être le nom d'un de ses moyens...

    • à cœur vaillant ?? rien d'impossible !! "essayez essayez toujours" ... comme disait guillaume le taciturne .... et doutez de tous , comme disait Marx dans la correspondance fraichement paru avec Engels où on a enfin le Marx embourbé dans la merde du quotidiens et de la vie sociales de ses puissantes médiations et ses analyse historiques exigeante . donc on peut avoir une nouvelle lecture de l’œuvre marxienne , depuis Hegel et Debord ( notre patrimoine nationnal depuis quelques années ) et Gorz (mort il y a peut de temps )et Lacan et le mouvement révolutionnaire du passé du présent comme du futur .... lorsque Marx était avec Éléonore sa bonne tomba enceinte de Marx mais en douce de sa femme car il jouait à cache cache avec des crasseuses .. pour ne pas créer le scandale familial , Engels , l'ami et le fidèle de toujours ,qui est allé jusqu'à aider Marx très matériellement , Engels endossa la paternité de l'enfant de la bonne .... etc ... etc ...

      • gilles clamens , un sacré galopin bravo à vous pour votre petite chronique vidéo , très bien amenée et tonitruante !!sur la télé : on plastique le tube cathodique !!...................................................................................................................................................................................................

        http://www.youtube.com/watch?v=w5_Bx0Q8CU8&list=UUtQ7XQiComMtOjBoIX0Jndg&index=2

        c'était mon prof de philo à Bergerac un proche de jacques rancière , le seul prof dont je me souvienne un peu et qui n'as pas vraiment cessé de m'habiter ... malgré les années et les épreuves ... cette première vidéo laisse place à une suite heureuse ( il y aura 10 chroniques comme celle ci ), cela me semble aussi vrai que juste de saisir le point de vue du mec qui n'ayant pas la télé se demande ce qu'il y pourrait trouver avec un œil neuf , un œil étonné et amusés de nouveau né .... ces guignolerie de vieux petit-bourgeois sont corrosives et tranchante !! clamens est assurément un sacré galopin !! toujours près à mordre , et dans nos pensées mettre le désordre et propager la pulsion et l'impulsion ....

        précis à la décimale et en version originale , impérial comme toujours !!

        mais après la télé c'est aussi une hypnose et une nounou avec qui on se la raconte sur toutes sortes d'histoires et de berceuses . 80 % des français aujourd'hui ne s'informent que par la télévision et ce langage qui n'évoque et ne poétise rien à part dans la pub , la fiction et la chanson ( souvent idiotes , pour les deux dernière et sophistiquée pour la première ! ) , mais communique des ordres , moutonne le bétail et mythone sur la valeur réel de la récolte de la tonte et de la traite , et ignore le travail de pollinisation des internautes et des créatifs culturels , sans quoi ce monde serait bien pire .... pas d'autre alternative révolutionnaire que de défaire cette terrible puissance d'homogénéisation spectaculaire et refaire sa propre télé et ce sans se préoccuper de l'audimat et des lois statistiques des grands nombres , mais seulement de vérité et des droits fondamentaux de l'homme : peut être un peu comme dans le hip hop . il faudrait communiser les mots , car la chose commune est la plus belle des choses du monde .....

      • moi je vois les gens dans les vides greniers et les salles des ventes , dans cet embryon d’alter monde ( la chine et l'anthropologie économique de la brocante / recyclage / détournements !!) les foules me semblent pétillante de plaisir même si on croise aussi pas mal d'épaves , le jeu en vaut malgré tout la chandelle à l'heure où il faudra , sous peu et dans l'urgence , re-systématiser une société duale , une subsociety locale et ouverte sur les rézos numériques et la noosphère mondiales , par delà les pollutions et les excrétions inutiles de la média-sphère comme de l'art officiel qui pour les 3/4 est juste bon à mettre à la poubelle ... mais les biffins veillent au grain ....

        • les murs que l'on renverse deviennent des ponts !! plie le grand jeu en 6 mois et rendez vous alors sur ruelles et macadam : en 2014 la rue , qui parle fort comme la plèbe , est aussi de la partie !! .........................................................................................................................................................................................................................................moi je vois les gens dans les vides greniers et les salles des ventes , dans cet embryon d’alter monde ( la chine et l'anthropologie économique de la brocante / recyclage / détournements !!) les foules me semblent pétillante de plaisir même si on croise aussi pas mal d'épaves , le jeu en vaut malgré tout la chandelle à l'heure où il faudra , sous peu et dans l'urgence , re-systématiser une société duale , une subsociety locale et ouverte sur les rézos numériques et la noosphère mondiales , par delà les pollutions et les excrétions inutiles de la média-sphère comme de l'art officiel qui pour les 3/4 est juste bon à mettre à la poubelle ... mais les biffins veillent au grain ...

    • Il y a eu aussi toute la polémique, justifiée, contre les complaisances de blogueurs de gauche avec les nationalistes rouge-bruns qui en a amené plusieurs à jeter l'éponge. Le problème, c'est que c'est bien l'extrême-droite qui a le vent en poupe un peu partout et que la gauche semble n'avoir plus rien à dire sous l'étouffoir de Hollande et la pression de la crise.

      Tout cela peut changer très vite. Bien que ce ne soit pas le plus probable la conjonction de l'instabilité italienne avec l'insolvabilité américaine pourrait déclencher l'effondrement que les banques centrales tentent désespérément d'éviter depuis 5 ans déjà. Le plus probable, cependant, c'est qu'on passe encore le cap mais que les prochaines élections voient continuer la montée de l'extrême-droite européenne, de la xénophobie et de la culpabilisation des pauvres. En face de cela, les grandes proclamations de blogueurs deviennent trop répétitives pour susciter de l'intérêt. Ce n'est pas vers un monde meilleur qu'on se dirige...

      • Il y a pourtant beaucoup plus d'activités locales me semble t il. C'est la continuité de ce qui s'est passé avec les SEL. Mais c'est trop souvent trop amateur, comme les écolieux des années 2000, le mouvement s'est essoufflé et beaucoup de ces initiatives n'ont pas survécu. L'épreuve du collectif ne souffre pas beaucoup l'amateurisme, il y a des décisions à prendre et quelques individus finissent par s'approprier le projet, ce qui fait fuir les autres. Je continue de croire que la maîtrise des procédures délibératives et la prise en compte des réalités sont des points clé de la réussite pour que le collectif garde son dynamisme et que tous les participants s'y retrouvent.

  2. Si l'on exclut les blogs spécialisés ayant leur propres réseaux et préoccupations , les blogs de réflexion généraliste et politique m'ont toujours semblés minés par une contradiction insurmontable résidant en ce que la réflexion politique ne peut que s'étioler et se décourager sans prise directe avec l'action de terrain. Le positionnement de commentateur du réel se lasse s'il ne peut s'inscrire dans l'action.
    Ce problème ,qui rend au bout du compte le commentaire assez dérisoire , tient au fait même de l'organisation politique de nos systèmes démocratiques représentatifs. Ce système nous prive du lien direct au réel puisqu'il y a délégation dans les urnes et que cette délégation désigne des hommes et des idéologies bien plus que des problématiques réelles qui mériteraient un travail de réflexion démocratique collectif et ainsi de participation citoyenne aux politiques menées.
    La blogosphère outil technique prodigieux se heurte de front à une non démocratie qui au lieu d'utiliser cette technicité comme élément d'un processus(officiel et inscrit dans l'institution ) de participation citoyenne à la réflexion -action politique , laisse cet outil se vider de son sens .Bref , tant qu'on aura que le net et la rue pour agir et s'exprimer , il y aura de longues périodes de vide et découragement .
    La réflexion ,l'action et l'expression citoyenne doivent pouvoir faire partie intégrante du système politique : la participation aux décisions , en aménageant l'accès des réflexions amont à ces décisions , l'accès aval à leur évaluations , et l'accès direct aux décisions importantes (référendum) est un incontournable pour donner sens aux outils de communication.

    • Oui, sauf qu'il ne faut pas en attendre des miracles comme certains et qu'il faut penser local pour avoir un terrain d'expérimentation, ce qui n'est pas le cas général. Mon impression était plutôt qu'après les révolutions arabes et la rigueur socialiste, les gens n'y croyaient plus mais je viens d'écouter Eric Hazan et il y en a encore qui croient à des conneries, un vrai discours de curé avec l'apocalypse amenant le royaume de dieu sur terre et la communauté retrouvée !

      Ce serait risible si la confusion n'était à son comble jusqu'à une complicité avec les fascistes (bien plus proches du pouvoir que ces guignols) préférés au capitalo-parlementarisme, illustrant parfaitement mon article précédent sur les rouges-bruns sauf que là, on n'est pas dans le volontarisme mais chez les mao-spontex (et la métaphysique de la présence) où le bleu du ciel amènera le soulèvement final nous délivrant du capitalisme et de tous les pouvoirs. Tout cela devant magiquement s'arranger dans l'effusion des coeurs. Ce qui est sûr, c'est que pour ces croyants, le réel n'existe pas, ni le monde extérieur, ni la droite, ni les fascistes qui ne seront plus autoritaires, nationalistes et xénophobes mais se convertiront le jour venu à leur communisme utopique dont Eric Hazan se veut le simple messager et non l'avant-garde, n'ayant décidément plus peur du ridicule ! Evidemment, cette idéologisation complète de la révolution qui alimente leurs petits conciliabules, condamne à l'impuissance la plus complète et n'aide en rien à éviter le désastre en prenant un peu plus au sérieux les limites des révolutions et les moyens effectifs, qui sont la plupart du temps locaux, d'en réaliser certains objectifs.

      Ces délires n'ont bien sûr rien de nouveaux, plus jeune je les ai partagé moi-même, en partie au moins, et il y avait des gens comme ça qui rêvaient de révolution au moment de la montée du fascisme et du nazisme. On ne peut pas être plus à côté de la plaque.

  3. Ce qui me surprend, c'est que les politiques croient ou veulent faire croire encore au retour de la croissance pour améliorer la société. Le fait est que je n'y crois plus et de moins en moins. Nombre d'économistes comme Piketty le disent ouvertement, il n'y aura plus de croissance suffisante pour résorber le chômage et la pauvreté.

    Le décalage des discours et des croyances en cours est complet.

    C'est pas la technologie qui changera la donne à elle seule, et pourtant c'est mon boulot.

  4. A mon avis l'explication est simple, il y a eu une dynamique après la crise de fin 2008 et les gens se lassent parce qu'ils ne se passe rien. De plus, c'est surtout la gauche qui amène des idées mais là elle est en panne, bloquée soit sur le marxisme traditionnel soit sur le libertarisme et le sociétal. Aussi la gauche est déconnectée du peuple, ce qui est la vraie raison de la montée du populisme. C'est la gauche qui est l'origine du succès de l'extrême droite en lui faisant la courte échelle. La raison est à mon avis que la gauche ne parle pas ou peu de sujets comme le revenu de base, la critique du travail à la Gorz, la critique de la technique à la Ellul, la création monétaire, la démocratie directe, la critique radicale de la valeur, le mauss, vos propres critiques,... et reste bloquée dans les analyses du passé sans tenter de les mettre à jour. Je pense que les gens ont l'impression qu'il y avait une fenêtre d'opportunité entre la crise de fin 2008 et les mois qui ont suivis les élections de 2012 mais cette fenêtre a été manqué.

  5. "Aussi la gauche est déconnectée du peuple, ce qui est la vraie raison de la montée du populisme"
    Peut-être un peu court. Ce n'est quand même pas la gauche qui a mis en place l'anarchie libérale planétaire. L'anarchie libérale réelle est très visible en ce moment avec la crise financière et économique, l'absence de système monétaire international, l'optimisation et la fraude fiscale à outrance, la puissance des lobbys (banquiers, semenciers, pharmaceutiques...), les affaires traduisant la collusion entre pouvoir politique et pouvoir de l'argent. Les grandes agences de com au service de grands groupes qui rédigent les projets de loi et les font porter par les députés de leur choix. Cette anarchie libérale détruit les contrats sociaux dont les fonctions régulatrices, celles qui évitent l'accumulation de pouvoir privé (en particulier avec le pouvoir que confère l'argent), celles qui contrecarrent le pouvoir du plus fort par un pouvoir public plus puissant, une légalité et une légitimité plus puissante traduite en institutions régulatrices et non arbitraires. On ne peut réguler un système si les perturbations deviennent plus puissantes que les capacités régulatrices, c'est ce que nous ressentons en ce moment. Huntington a cru déceler un choc de civilisation où je vois le développement d’une anarchie (l’anarchie libérale) suscitant des réactions qui deviennent de plus en plus aiguës, par des demandes souverainistes dont certaines sont progressistes et d'autres plutôt sur la défensive, régressives et autoritaires. Pas besoin de vous faire un dessin. Mais pour toutes, l'anarchie ambiante, c'est à dire la carence d'institutions régulatrices effectives, les légitime.

    La proposition de "politique moléculaire" de Jean Zin (coopérative municipale+revenu garanti+monnaie locale) me semble répondre à la fois à cette anarchie qu'on est impuissants à combattre par le haut et à notre époque (révolution numérique=révolution de notre rapport au travail). Mais le parti qui se basera sur un principe de politique moléculaire n'est sans doute pas encore né.

      • Le mouvement est à la fois planétaire et cyclique mais la gauche s'est effectivement alignée en 1983 sur le mouvement général. Les causes ne sont pas locales mais seulement les solutions (partielles). Ce n'est en rien une surprise que les crises profitent aux démagogues et aux fascistes. Il n'est pas vrai cependant que notre monde soit anarchique, il s'en faut de beaucoup et la preuve qu'il y a de très fortes régulations, c'est qu'on aurait dû connaître un écroulement du système monétaire depuis longtemps. Même s'il finit par se produire, l'avoir empêché si longtemps témoigne d'un degré de contrôle élevé. Par contre, il est vrai que l'ancienne norme est obsolète, que les liens traditionnels se défont sans que d'autres se forment de façon aussi manifeste, mais rien ne peut arrêter l'évolution, on ne peut que s'y adapter au mieux, pour une grande part localement.

          • Je vais revenir une dernière fois sur la relation entre l'anarchie et le populisme. Tout d'abord, je ne crois pas qu'on ait soit l'anarchie, soit pas l'anarchie, mais qu'elle est toujours présente sous diverses formes avec une intensité variable. Le niveau des populismes est, de mon point de vue, une mesure du degré d'anarchie, mesure sans doute imprécise parce qu'on n'échappe pas au monde des représentations qui est toujours, au moins un peu, déformant. L'opposé de l'anarchie est la régulation institutionnelle de nos échanges et de nos relations, sans pour autant que cette régulation soit totalitaire, sans qu'elle envahisse toute notre sphère d'activité. Le contrat social effectif doit se traduire par un avantage collectif et individuel, il doit réduire autant que possible la loi du plus fort. Dès lors qu'il ne joue plus ce rôle, la part d'anarchie, ou d'a-contrat social augmente. Les efforts de tous sont alors clairement captés par quelques uns. D'une certaine façon, les mafias sont l'expression la plus achevée de l'anarchie. Elles imposent bien un ordre et un contrôle, une régulation, mais une régulation officieuse là où le contrat social et les institutions apportent une régulation officielle et partagée. Le populisme est une offre frustre de rétablissement d'institutions efficaces (par exemple éradiquer la collusion entre les élites).
            J'ai aussi découvert des domaines anarchiques dans les entreprises, en particulier là où le pouvoir est très concentré au sommet. Comme le sommet est aussi réduit en capacités de gestion, des zones non gérées sont livrées à elles-mêmes. Dans ces zones, des personnes s'imposent et font régner un ordre, ou bien il est possible de s'auto-organiser si on sait faire et ainsi restaurer une quasi-institutionnalisation des relations.

          • Il est bien vrai qu'il y a des zones d'auto-organisation partout et une demande de règles claires et protectrices mais je parlerais plutôt d'anomie pour cet entre-deux entre l'ancien qui meurt et le nouveau qui n'est pas encore né. L'anarchie ressentie est un manque de régulation que les chômeurs et les pauvres paient comptant mais qui résulte d'un ordre implacable et régulé, loin de l'état de nature bien que très injuste et instable.

            Il y a incontestablement dans les populismes la dénonciation d'un excès d'anarchie, un désir d'ordre et d'un retour de l'Etat. Le problème, c'est de savoir quel ordre ? quelle religion ? Il est amusant qu'aux deux extrêmes on puisse fantasmer une unité du peuple dont les divisions disparaissent comme par miracle derrière les grands mots alors même qu'ils rejettent violemment l'autre bord (front contre front). Il y a une véritable exaltation à pouvoir dire "nous" en parlant du petit peuple méprisé, autant dire de tous, et croire qu'on va avoir le pouvoir. La négation de l'Autre va jusqu'à nier son existence car les problèmes commencent dès qu'on est deux à ne pas vouloir les mêmes choses et qu'il faut faire des compromis avec une réalité qui nous résiste, s'adapter à la nouvelle donne mondiale enfin. Il ne suffit pas d'une poigne de fer, l'évolution est d'autant plus anarchique qu'on la refuse (ne pas voir la précarité empêche d'assurer un revenu garanti).

          • Ce dont les nationalistes devraient tenir compte, c'est que presque "la moitié des salariés du privé travaillent dans des entreprises multinationales", ce qui devrait poser quelques problèmes aux velléités de protectionnisme :

            En France, 46,5 % des salariés employés par des entreprises (secteur marchand hors agriculture et intérim) travaillent dans une firme multinationale, soit 6,8 millions de personnes en 2010. Parmi elles, 1,8 million sont employées dans une entreprise sous contrôle étranger. Les firmes multinationales sous contrôle français (hors agriculture, activités financières et d'assurance) déclarent par ailleurs employer 4,6 millions de salariés à l'étranger, soit 53 % de leur emploi mondial.

            http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20131017trib000791122/la-moitie-des-salaries-du-prive-travaillent-dans-des-entreprises-multinationales.html

          • "Ce dont les nationalistes devraient tenir compte, c'est que presque "la moitié des salariés du privé travaillent dans des entreprises multinationales", ce qui devrait poser quelques problèmes aux velléités de protectionnisme"
            vraiment un excellent argument antipopuliste à utiliser et diffuser sans modération!

          • "je parlerais plutôt d'anomie pour cet entre-deux entre l'ancien qui meurt et le nouveau qui n'est pas encore né"
            oui, d'accord, il y a aussi une anomie assez forte qui cherche sans doute des boucs-émissaires pour porter ce malaise. Mais il y a aussi un pouvoir occulte privé et disséminé en relation plus ou moins malsaine avec les représentants officiels.
            Par exemple, le lobbying d'entités privées qui passent par les agences de com qui emploient des juristes qualifiés qui rédigent des textes de projets de lois de haute qualité technique, mais à leur avantage, et qui les confient ensuite au député-porteur qui leur semble le plus approprié.

          • "Ce dont les nationalistes devraient tenir compte, c'est que presque "la moitié des salariés du privé travaillent dans des entreprises multinationales", ce qui devrait poser quelques problèmes aux velléités de protectionnisme"

            Ils vous répondront que les départ de ces filiales étrangères sera compensé par les emplois créés grâce au protectionnisme...

            Dans le lien :

            "Précision intéressante de l'Insee, la productivité du travail des ETI industrielles sous contrôle étranger apparait plus élevée de 20% comparée à celle des ETI sous contrôle français internationalisées. Ces ETI sous contrôle étranger engagent un capital matériel par salarié supérieur de 59 %, avec des salaires en moyenne plus élevés de 14 %."

            Ce qui interroge la qualité du management français et recoupe d'autres études.

        • De mon point de vue on peut parler d'anarchie dès lors que les régulations institutionnelles sont débordées, ce qui me semble être le cas au niveau des pays qui n'ont pas beaucoup de prise sur les acteurs transnationaux privés. Il me semble que c'est un des éléments qui suscite les vocations réactionnaires locales type FN. Je crois qu'on peut parler d'anarchie libérale où le vide institutionnel est occupé par des caïds, ce qui est un des traits de l'anarchie, parce que l'absence de régulation institutionnelle laisse le champ libre aux caïds.

          • Il semble surtout que les régulations keynésiennes puis libérales par endettement public ou privé sont arrivées à leurs limites :

            "La politique d’austérité néolibérale équivaut à sacrifier au maintien d’un système désormais insoutenable des êtres humains en nombre toujours plus grand : ceux qui ne comptent plus pour le système, étant devenus superflus du point de vue de la valorisation du capital. Certes, les programmes keynésiens poursuivent également le but illusoire d’un sauvetage du système, mais ils le font par des moyens plus acceptables, dans la mesure où ils ne perdent jamais totalement de vue l’aspect de la production de richesse matérielle."

            http://nouvellesdelhumanite.over-blog.com/article-pourquoi-la-devalorisation-generale-de-l-argent-n-est-plus-qu-une-question-de-temps-claus-peter-or-120541345.html

          • Un exemple "d'alliance objective" entre "l'establishment" et les populistes autoritaires, le "caïd" lobby allemand de l'auto vient de faire reculer les normes CO2 des autos en mettant le pouvoir politique dans sa poche. Tu vas voir que les fachos vont devenir écolos (ils sont devenus progay pour attaquer les musulmans au nom de la défense de la culture nationale qui est le centre de gravité de leur stratégie) pour dénoncer ce genre d'entente entre les élites, entente prouvant que les régulations institutionnelles sont prises en défaut. On pourrait citer chez nous le rôle des "caïds" banquiers dans le torpillage de la loi de séparation des activités bancaires. On trouve des exemples à n'en plus finir de la faiblesse régulatrice institutionnelle dominée par des "caïds", en particuliers transnationaux.

          • Selon Fama, la régulation c'est pas gagné :

            "Let’s say the government did what you recommend, and forced banks to hold a lot more equity capital. Would it then also have to restructure the industry, say splitting up the big banks, as some other experts have recommended?"

            No. If you think about it...I’m a student of Merton Miller, after all. In the Modigliani-Miller view of the world, it’s only the assets that count. The way you finance them doesn’t matter. If you decide that this type of activity should be financed more with equity than debt, that doesn’t particularly have adverse effects on the level of activity in that sector. It is just splitting the risk differently."

            "I think it is inevitable, if you accept the view that the government will bail out the biggest firms if they get into trouble. But I don’t think it will work. Private companies are very good at inventing ways around the regulations. They will find ways to do things that are in the letter of the regulations but not in the spirit. You are not going to be able to attract the best people to be regulators."

            "That, basically, there is just a high degree of risk aversion on the part of people currently in government. They don’t want to be blamed for bad outcomes, so they are willing to do bad things to avoid them. I think Bernanke has been the best of the performers."

            http://www.newyorker.com/online/blogs/johncassidy/2010/01/interview-with-eugene-fama.html

          • Olaf,
            oui, la régulation c'est pas gagné. Je ne vois aucun signe d'une mise en place d'une régulation. Il y a diverses propositions. Celles de Jorion par exemple qui visent à plusieurs niveaux à limiter et ralentir les causes de la concentration (une cotation par jour pour réduire le HFT à zéro, interdiction des paris sur les variations des prix et chambre de compensation pour éviter les spéculations sur les devises et limiter l'endettement des états), et il y a celle de Piketty qui vise à consommer la concentration avec un impôt mondial progressif sur le patrimoine (il ne se concentre pas seulement sur l'argent compte tenu de l'échange permanent entre capital et biens). Il y a aussi encore quelques tenants d'une monnaie fondante type Gesell améliorée qui visent à anéantir le phénomène de concentration d'argent, mais ils ratent de toutes façon le patrimoine. Aucune de ces propositions n'a de chance d'être mise en place, donc il est assez probable que la régulation se fasse comme les fois précédentes par des catastrophes, la montée des réactions nationalistes qui se disent plus ou moins socialistes et une guerre. Peut-être que la nouvelle donne des échanges numériques nous permettra de l'éviter?

          • L'existence de cycles est une limite des régulations, des politiques contra-cycliques n'étant gérables qu'à court terme. Je suis assez d'accord là-dessus avec le lien des nouvelles de l'humanité (sauf la fin). Il y a effectivement des intérêts matériels puissants qui jouent. On ne voit pas comment on pourrait éviter un effondrement et une hyper-inflation mais il n'est pas impossible qu'on entre dans une nouvelle période qui peut être assez longue d'injection permanente de liquidités pour différer cet effondrement. Ce nouveau pouvoir régulateur est lié à l'unification du monde qui peut voler facilement en éclats si la puissance américaine déclinante tire un peu trop sur la ficelle. La situation est on ne peut plus instable, intenable, irréelle. Je répète cependant qu'on est loin de l'anarchie, seulement dans la destruction d'un ordre ancien, de pans entiers de l'industrie et de catégories de populations, ce qui n'est pas la même chose. Ce sera peut-être demain l'anarchie, mais jusqu'ici, tout est sous contrôle au contraire.

            Tant qu'on s'imaginera pouvoir revenir à notre grandeur passée et l'état antérieur de la société, on n'évitera pas le retour du pétainisme, la commune indécence du bouc émissaire. La dialectique hélas semble nous assurer qu'on ne peut se passer du pire pour avoir le meilleur à la fin. Pour l'instant, tout est encore si calme pourtant, on parle même de reprise...

          • Tant que les liquidités dorment ça va encore, mais en cas de reprise...

            La grande question est de savoir ce qu’il adviendra de cet excès de liquidité actuellement en réserve le jour où l’économie mondiale sortira la tête de l’eau (un jouuuuuur mon prince viendra…). Si cela sert à relancer le crédit, cela entrainera mécaniquement une hausse de la masse monétaire … et une belle hausse de l’inflation !

            http://www.captaineconomics.fr/theorie-economique/item/374-hausse-base-monetaire-offre-monnaie-inflation

          • "Ce dont les nationalistes devraient tenir compte, c'est que presque "la moitié des salariés du privé travaillent dans des entreprises multinationales", ce qui devrait poser quelques problèmes aux velléités de protectionnisme"

            Le nationalisme , c'est le local... contre les autres ; mais la nation en tant qu'échelon d'organisation d'une relation local -global équilibrée n'est pas à rejeter ; s'il faut se méfier du nationalisme, il faut aussi se méfier du mondialisme au sens de destruction du local .
            Pour que les multi nationales puissent représenter un avenir "radieux" pour reprendre l'expression d'un article précédent , il faudrait d'une part qu'elles deviennent des coopératives et que d'autre part que leurs orientations stratégiques soient dictées par l'intérêt général ; cet intérêt général étant défini au niveau politique d'une démocratie plus raisonnable .
            On a du mal à concevoir une politique mondiale au service du bien de tous .
            Par conséquent , d'accord pour la critique du nationalisme , mais sans en rester là , c'est à dire sans raccourcir le raisonnement ,même si la solution apparaît aussi éloignée qu'une planète lointaine .

          • Pour se rendre autonome des multinationales (de notre ancienne position dominante et colonisatrice), il faudrait donner une alternative au salariat dans une multinationale. Pour ne pas mettre au chômage des millions de salariés, il faudrait qu'ils puissent avoir un travail autonome. On risque bien d'avoir une relocalisation pour compenser un effondrement national mais il vaudrait mieux le contraire et commencer par le local pour que les conséquences en soient plus supportables.

        • Il y a eu des fortes régulations après coup pour limiter l'incendie, mais sur le moment il y a eu de grosses erreurs de régulation, surtout de la BCE et Trichet :

          La macroéconomie a quant à elle échouée et Fréderic Mishkin a prouvé que les évènements restaient prévisibles, envisageables, et évitables. L’ampleur de la crise doit tout aux banquiers centraux et seuls les représentants de la Banque centrale européenne se refusent encore à entrevoir toute responsabilité dans ces évènements. Il appartient aux politiques de corriger ces erreurs, en modifiant les statuts de la BCE. Les Etats-Unis, Le Royaume-Uni, le Japon ont déjà agi en ce sens, et admis par la même la responsabilité de la « pensée » monétaire alors en vigueur.

          http://www.atlantico.fr/decryptage/finance-banques-etats-banquiers-centraux-5-ans-apres-declenchement-grande-crise-avons-vraiment-compris-qui-etait-coupables-nicol-842506.html#i4KAxvqsulJODZ3Y.99

          • Le problème n'est pas qu'une catastrophe soit prévisible par l'un ou l'autre bien placé pour le savoir mais qu'elle soit suffisamment menaçante pour obliger à agir (comme l'accord de dernière minute des Républicains), forcément au détriment de certains intérêts qui ne l'accepteraient pas sinon. Ce ne sont pas les idées qui mènent le monde dont elles ne sont que le produit, reflétant l'état de nos connaissances et les idéologies dominantes de la période. Réécrire l'histoire après-coup est trompeur. Il aura fallu, en effet, que la catastrophe se produise, c'est une contrainte cognitive qui sera difficile à dépasser car plus on est assuré de pouvoir l'éviter plus elle a de chances de se produire. En tout cas, les banques centrales ont pris conscience de leur rôle de régulateurs mondiaux (malgré Trichet qui est un nul absolument persuadé de détenir la vérité, c'est d'ailleurs ce qu'on cherche pour le job : des convictions inébranlables). La crise force à une nouvelle unification du monde mais ce n'est pas achevé et les politiques des USA ou du Japon ne sont elles-mêmes pas tenables longtemps. On est encore dans les excès qui connaîtront des corrections sévères, sauf, qu'en face, la réaction est de plus en plus rapide. On n'est pas dans des politiques à long terme mais dans le pilotage à court terme d'un système chaotique qui peut théoriquement être contrôlé en jouant sur les dynamiques amplifiantes, sauf que c'est très difficile. L'échec semble inévitable mais le blocage qui en résulte pourrait être de plus en plus court. Rien de sûr sinon que la temporalité est décisive dans ces affaires vitales.

          • Il y a tout de même des similitudes avec 1930, une élévation des taux par la BC qui a provoqué le bazar. La prévision du déclencheur ou du retournement n'est peut être pas le plus important, mais plutôt la contre réaction à faire. Comme on ne prévoit pas de buter dans une pierre, mais le rattrapage d'équilibre possible est inscrit le système nerveux, voire amélioré par l'habitude de ce genre d'évènements.

            Sur la chronologie des évènements, les subprimes ne touchaient pas tant de prêts. C'est un retournement( cyclique ?) de conjoncture économique qui se cachait derrière celles-ci et a aussi rendu des emprunteurs non classés subprimes insolvables du fait de la perte de leur job. Peu importe la baisse de leur bien immobilier, tant qu'ils conservaient leurs revenus...

            Quand bien même le secteur de la construction chutait, il n'explique pas l'ampleur de ce retournement.

            La réaction qui consiste à monter les taux quand il y a une "bulle" sur un secteur revient à taper sur tous les secteurs qui auraient pu prendre la relève pour amortir un choc local pas forcément systémique.

            Concernant la sélection du directeur de la BCE, ça reste assez consternant quand on voit qu'il se soucient de savoir si il y a respect de la parité des sexes pour faire le choix, au lieu de l'expertise. Les US me paraissent moins cons quand même, et c'est pourtant une femme qui y a été nommée, mais pas en raison de son sexe...

          • "Le problème n'est pas qu'une catastrophe soit prévisible par l'un ou l'autre bien placé pour le savoir mais qu'elle soit suffisamment menaçante pour obliger à agir (comme l'accord de dernière minute des Républicains)"

            Faut pas trop croire ces simagrées de négociations point break extrême limite qui sont des gesticulations comme celles militaires vis à vis de la Syrie. Le gouvernement US avait encore du cash et d'autres moyens de report pour faire durer la négo au delà de la limite de l'agenda officiel.

            Au moins de travailler avec des américains m'a fait comprendre qu'ils apprécient le poker au point de raconter des énormités grosses comme un éléphant dans un couloir, pas par bêtise car plus c'est hénaurme plus ça passe, mais pour tester la crédulité adverse. Ils ont fini par lâcher le morceau sans aucune animosité quand je leur ai montré systématiquement, arguments à l'appui, que je n'étais pas dupe. And so on...

  6. L’homme désire, imagine, rêve, espère ; il aimerait modifier le réel à sa guise, le bouleverser, le simplifier pour vivre dans un monde meilleur. Mais ce monde que l’homme reconstruit est un mirage ; le monde réel n’est point malléable par la pensée ; au contraire, silencieusement il refuse de se plier aux volontés humaines et adresse sans état d’âme une fin de non-recevoir à qui veut le modifier sans se soumettre à lui. Il n’y a qu’un seul moyen de changer le monde, c’est d’accepter les règles du monde ; elles ne sont ni faciles à comprendre ni facile à accepter. La liaison des choses à toutes les choses constitue le résistant tissu de la réalité ; tissu complexe et toujours problématique, car il ne se se comprend qu’au prix de mille efforts répétés, dans un lent mouvement fait de doutes, de tâtonnements, d’hésitations, de rectifications.

    Rares sont les hommes qui osent accepter de douter. Toujours le même problème : on croit savoir et on s’élance en avant, à l’aveugle, et on finit par se cogner à la dure réalité. Pire : l’homme convaincu, absorbé par son idéologie et ses bons sentiments, est tellement animé par la logique de ses idées qu’il n’aperçoit pas la stable résistance du réel. Il ne désespère pas, non ; il continue à batailler vaillamment ; il se sent généreux et croit au pouvoir de l’homme ; il s’enthousiasme, gesticule, discourt – le monde ne bouge point. Comment expliquer cette fascinante persévérance dans l’échec, cette choquante incapacité à vouloir s’adapter au réel, qui rend les hommes semblables aux mouches se cognant inlassablement contre les vitres ? Par la force de l’idéologie.

    Raymond Aron

    • La citation est de Florent Basch : http://www.contrepoints.org/2013/10/18/142808-la-realite-est-toujours-plus-conservatrice-que-lideologie

      A propos de Raymond Aron mais pas de Raymond Aron.

      Je suis effectivement complètement d'accord sauf qu'il ne s'agit pas de devenir conservateur, surtout lorsqu’il faut s'adapter à une véritable révolution anthropologique. De plus, il faut essayer de donner les raisons pour lesquelles les idéologies s'imposent à nous dans différentes conjonctures. C'est-à-dire qu'il faut un matérialisme historique, acceptant la transcendance du monde et de l'évolution ainsi que notre rationalité limitée et notre rayon d'action essentiellement local.

      • Le monde "réel" dont on parle est ici un monde humain construit .
        Il ne s'agit pas de vouloir changer le monde ,ce qui est bien sûr illusoire , mais de reconnaître que le monde humain se construit sur la base d'appropriation du pouvoir et des ressources par quelques uns , ces quelques uns étant aujourd'hui devenu très nombreux : la masse s'étant - progrès technologiques aidant - laissée bernée par l'idée qu'on pouvait tous vivre à un degré ou l'autre cette appropriation.
        Ce n'est pas le monde qu'il faut changer : il a atteint une telle perfection qu'il a produit la vie et notre pauvre capacité à nous croire au dessus ; c'est bien nous mêmes et par exemple la tentation indéfiniment renouvelée de vouloir inventer des solutions et des idéologies, alors qu'en fait c'est bien d'humilité et pauvreté dont nous avons besoin .
        Nous ne pouvons pas renoncer à la politique au sens de lutter contre ces appropriations physiques et mentales ; simplement il faut placer les questionnements là où ils sont et surtout ne pas nous en laisser compter par les possédants des biens, des ressources et du savoir : c'est je crois à ce niveau du respect inconscient mais puissamment ancré de la hiérarchie qu'il faut chercher la clé de l'immobilisme et du renoncement : c'est parce que nous sommes intimement persuadés que nous devons subir et ne pouvons rien changer , parce que nous avons le respect du maître, que tout est bloqué et que notre courage est cyclique et se manifeste seulement quand tout s'écroule .

        • C'est une erreur courante de confondre construit par l'homme et arbitraire, toute construction devant se plier aux lois de la gravitation. C'est une autre erreur courante d'assimiler l'appropriation féodale avec la plus-value capitaliste. Vouloir changer les hommes est donc bien inutile (en plus d'être tout-à-fait vain) quand leur conduite est dictée par la logique d'un système de production et non pas un désir débridé. Il n'y a pas de soumission volontaire sinon aux contraintes effectives. Notre rôle ne peut être de convertir tous les esprits à notre révélation soudaine mais seulement de tirer parti des ouvertures de nouvelles configurations. Nous subissons forcément plus que nous ne réagissons, il s'agit simplement de savoir où porter ses maigres forces, et plutôt donc au niveau local. Il est vrai qu'en imagination on voudrait tellement mieux...

          • Il est vrai de constater que le monde ne se construit pas arbitrairement, qu'il développe ses propres lois et que nous les subissons. Et je pense que c'est très bien ainsi !
            Mais l'homme est une espèce spécifique qui est en capacité de ne pas "obéir " aux lois du monde , même si c'est temporaire , même si c'est illusoire ; nous possédons cette capacité de mentir , de tricher , de tuer , d'asservir etc
            Toute vie sociale qui se veut un tant soit peu paisible et durable se trouve contrainte de poser des lois le plus possible en correspondance avec la vie ; une société par trop injuste crée la violence et la guerre, une société non écologique, se détruit elle même en détruisant son milieu de vie.
            Il ne s'agit pas de jouer les prêcheurs et de croire pouvoir changer les hommes, ou nous même : c'est hors de notre portée et c'est, oui, bien plus les évènements qui s'en charge que la morale et le prêchi –prêcha.
            Mais je ne crois pas qu’on puisse expliquer notre monde humain sans cette spécificité, cette inadaptation fondamentale de notre espèce au réel du monde où nous vivons. Ni déterminisme ni liberté ; et la question n’est pas la dose de l’un ou l’autre ;
            Je ne pense pas qu’on puisse se contenter d’observer le monde en marche et de dire : tiens là une trouée où l’on va pouvoir agir ; ou contentons nous du local qui est plus à notre portée .
            Il me semble que c’est plus compliqué et que nous sommes, parce qu’humain , dans une situation paradoxale , une contradiction insoluble qui fait qu’on est complètement déterminé et en même temps complètement libre ; que si effectivement nous ne pouvons rien , en même temps nous pouvons tout ; et il n’y a pas à choisir entre les deux .
            La politique consiste à rapprocher les organisations et agissement de la société humaine au plus près des « lois du monde » ; c’est simplement une question de survie et « bonne » vie. Il se trouve qu’au moyen âge ou avant ou aujourd’hui, suivant les spécificités de l’époque, ce sont les mêmes instincts de mort et domination qui cherchent à présider nos destinées ; le fait qu’aujourd’hui ces tendances s’inscrivent d’avantage dans un système que dans un groupe précis d’individus ne change rien à l’affaire , sauf que cela complexifie la donne.
            Mais de même que lutter contre le tyran , armes à la main ou autrement si possible était la voie à suivre , aujourd’hui dénoncer le système , refuser d’y participer et chercher à proposer d’autres voies , est ce qu’il convient de faire .Il nous faut revendiquer une démocratie cognitive ; refuser une représentation oligarchique soumises aux lobbys et à l’immédiat. Agir au local, mais en ayant conscience que les échelons territoriaux plus vastes interagissent sur ce que l’on peut faire au local et qu’il faut donc aussi agir au niveau national, européen et mondial.
            Le fait qu’on soit impuissant à changer le monde ne change rien à l’affaire qu’il nous faut le changer.
            Les puissants , les dirigeants ,ont toujours joué sur notre soumission « congénitale » à l’autorité ; je vis actuellement un procès contre un député et « son » syndicat mixte et contre la région : les lois et règles régionales cadrant la participation des citoyens aux politiques publiques d’aménagement et développement du territoire dans le cadre des contrats régionaux , sont bafouées par ceux là mêmes qui les ont délibérées ; le député est en abus d’influence permanente du fait d’une stature nationale et un fort cumul des mandats ; il fait sans élever la voix tout ce qu’il veut ; ses collègues élus , tous partis confondus font corps et ne cherchent pas à aller sur le fond ; et « les citoyens » me disent que de toute manière c’est peine perdu : il faudrait accepter l’état de fait d’une autorité au dessus de la loi ;
            J’ai touché du doigt ici et expérimenté la force de la soumission à la hiérarchie qui est un frein très puissant à tout changement. Là aussi il n’y a pas d’alternative.
            Il y a soumission involontaire parce qu'inconsciente et profondément inscrite en nous même : le respect de l'autorité .

          • Di Girolamo

            Pour les procès, le droit n'est pas sans ressources, il faut y mettre du temps, de l'imagination et de l'argent récupérable.

            Je me suis cogné 4 procès que j'ai gagnés en partie ou complètement contre une petite multinationale.

            Là, j'attaque 2 autres multinationales, dont une très très grosse et l'autre de taille correcte, mais leurs avocats sont tellement cons ou nuls, qu'il n'est pas inenvisageable qu'ils se prennent un gros four de nouveau, peu importe, c'est pas eux qui payent, donc pas si bêtes les gus.

            En fait, nombre d'avocats promettent monts et merveilles à leurs clients patrons, qui comprennent que couic et se font lessiver les poches d'honoraires d'avocats qui s'en fichent leur dû empoché.

            En tous cas, c'est du pognon à risquer, mais c'est surtout rigolo de voir des baveux flemmards et des patrons gogos ignares du droit se prendre des roustes dans les tribunaux pour peu qu'on ait soigné son dossier. On verra la suite, mais c'est plutôt bien parti après lecture de leurs arguments en peau de lapin.

          • Olaf ,

            C'est effectivement assez intéressant de "pénétrer" les processus judiciaires; c'est aussi ,dans des sociétés qui n'ont plus de boussoles politiques souvent la seule manière de faire valoir ses droits et faire avancer les choses ; en remerciant le ciel ou le cours des choses que nous soyons encore dans une vraie fausse démocratie , le côté vrai faisant qu'on peut encore ester en justice.
            Mais ça prend un temps et une énergie fous et il y a toujours risque d'y perdre de l'argent même si sur le fond on a raison ; se retourner contre l'institution publique ou privée n'est pas chose aisée et donnée à tout le monde ; il y a bien injustice dans l'accès à la justice et cela contribue aussi fortement au sentiment qu'on ne peut rien changer .
            L'expression du "pot de fer contre pot de terre " dit bien cette acceptation amont de l'autorité , cette soumission à une règle non dite mais intégrée en profondeur d'une inégalité consubstantielle à la société ; là encore l'organisation purement représentative de la vie politique , sans réelle possibilité participative , sans débat public organisé ,sans référendum permettant l'accès à la décision structurante , contribue fortement à la soumission : "ils vont décider " ils vont faire ça ou ça " .
            Mes démêlés judiciaires touchent au coeur du sujet de cette organisation dirigeants /dirigés ; le "marrant " dans l' histoire c'est que les textes délibérés par la région ont élaborés un outil participatif de qualité permettant réellement aux acteurs locaux ,en toute indépendance , de participer aux politiques locales d'aménagement et développement du territoire ,de les évaluer (production d'un avis écrit ) et de faire des propositions. Et que dans les faits l'application ne suit pas , bien au contraire :région et élus locaux s'arrangent pour réduire les Conseils Locaux de Développement à des façades participatives ,des faires valoir de leur actions; ils violent les règles qu'ils ont eux même votées , sans état d'âme , en toute impunité ,du fait de l' acceptation du "pot de fer contre pot de terre " comme règle structurante amont de notre société.

  7. Pour ma part, il faudrait que j'y sois vraiment forcé et que les chances de gagner soient très grandes pour me lancer dans un procès ayant les tribunaux en horreur et l'injustice qui se pare des habits de la justice.

    Pour le reste, je suis largement d'accord avec le commentaire de Di Girolamo du 21 octobre. Nous sommes effectivement tiraillés entre la réalité et l'universel, l'injustice du monde et notre besoin de justice. Ce n'est pas une raison pour laisser croire que cela aurait été mieux avant ni pour se résigner. Mon discours est devenu très pessimiste et décourageant mais c'est de ne pas voir d'issue dans l'immédiat et de constater que mes propositions ne sont pas audibles (je viens de faire une vidéo sur le revenu garanti et même dans ce domaine ma position est trop excentrique, contradictoire avec l'argumentaire habituel sur la fin du travail ou une économie du don). L'état actuel des idéologies dominantes à droite comme à gauche me semble lamentable et ne pouvant que mener au pire, sans parler de la crise financière qui menace toujours, et de plus en plus. Dans ce contexte, je ne sais absolument pas que dire ni que faire qui ne serait pas vaine agitation.

    • Je n'y étais pas forcé, mais la coupe était pleine après m'être fait avoir un paquet de fois, là c'était une façon de dire ça suffit !

      Ça a même abouti à un jugement qui fait jurisprudence et a fait du bruit dans le domaine concerné, même mon avocat était étonné du résultat.

      Au début, j'ai trouvé ça pénible, mais avec un peu de pratique on se monte moins le bourrichon face aux mensonges adverses et comprend qu'il y a une bonne part de cinéma, l'astuce étant de montrer au juge les procédés employés pour les discréditer.

      Sinon, pas besoin de se rendre au tribunal, l'avocat s'en charge, je n'y suis allé qu'une fois par curiosité, tous le reste s'est fait par email et lectures. A la fin, ça devient une sorte de jeu de stratégie, même si le ticket d'entrée n'est pas donné.

    • Dans mes affaires juridiques actuelles, je constate que sont impliqués très probablement des paradis fiscaux qui permettent de vendre 1 euro plusieurs brevets exploités à une filiale off shore pour défiscaliser les redevances d'exploitation.

      Mon affaire est une petite affaire, et il n'est pas incertain que l'adversaire plie du fait des sommes faibles qu'il me doit en regard des sommes plus importantes à verser en cas d'investigations plus profondes si il continue sa résistance ridicule.

      En tous cas, des contrats d'un euro pour des brevets représentant des millions d'euros devraient mettre la puce à l'oreille de nos autorités qui sont comme une taupe.

      • Ce n'est pas d'argent dont il s'agit dans mon cas ; mon affaire touche au cœur de la notion d'élu et la relation élus /citoyens ; des lois avant-gardistes, précisées en Rhône Alpes par des textes réglementaires , et concernant les Conseils Locaux de Développement , organismes officiels de participation des citoyens aux politiques d'aménagement et développement du territoire sont refusées sans le dire par les élus qui s'arrangent pour les détourner ou /et ne pas les comprendre.
        Je lutte , grâce à la présence de ces lois et d'une justice administrative encore indépendante(?) contre la caste des élus locaux qui font corps dans les communautés de communes, syndicat mixte, conseil régional , conseil général ; ce petit monde de toujours les mêmes longtemps aux manettes , ne souhaite pas du tout que des lambda se haussent à leur niveau et ainsi cassent cette caste dirigeante en la réduisant à ce qu'elle est pourtant , un service de l'intérêt général et non un pouvoir ou un savoir ou des avantages .
        C'est un combat difficile parce que je touche là au cœur du défaut de notre gouvernance et que les citoyens et société civile n'ont pas conscience des enjeux d'une citoyenneté officielle, inscrite dans l'institution et se contentent du militantisme : la rue , les pétitions, le lobbying etc
        Je suis donc assez isolé sur cette affaire à une ou deux exceptions près.
        Et c'est vrai que les avocats ( je n'en ai pas pris ) font n'importe quoi : le syndicat mixte contre lequel j'ai fait requête vient de décider tardivement de prendre un avocat : et ils se sont arrangés pour le mandater sans la délibération du comité syndical habilité pour ce faire ! Ils pensent par habitudes prises tout pouvoir se permettre de faire. Leur haute autorité suffisant.

  8. j'espère que le moral n'es pas trop bas et la santé , pas trop mauvaise , n’hésite pas a m'envoyer de tes nouvelles ... toujours pas sorti de mes pb de santé , je trouve toujours autant sidérant la nullité de la vie sociale: aux abonnés absents ... ça ne sera pas complètement sans conséquence sur l'avenir . c'est jaques camatte ( de cahors ) qui explore cette piste , celle d'une inversion , pour dire simplement qu'un changement trop brutal sur un corps sociale fragile et atomisé conduit plutôt à un effondrement général qu'à une recomposition .. peut être que je me trompe , peut être qu'on aura les deux , mais un tel isolement ne s'est jamais vu dans l’histoire humaine à un moment où les bouleversements et les enjeux n’ont jamais été aussi colossaux . reste cette litanie qu'on aurait parait il les moyens de s'en sortir , mais je reste septique un organisme entièrement cancérisé s'effondre en peu de temps ! ce monde est ruiné , il lui faut faire faillite et payer l’arriéré de ses mensonges et comme faire finalement et publiquement l'aveu de ses fautes envers l'Esprit ...

      • En fait, c'est moi qui ai un passage à vide apparemment. Le moral ne va pas si mal mais internet ne m'intéresse plus tellement en ce moment pas du tout productif.

        On ne peut que constater que l'effondrement ne se produit pas que tout annonce pourtant. La communication généralisée pourrait l'empêcher (ce serait le passage de l'entropie à l'écologie) pendant qu'on s'adapterait douloureusement et sur une longue période à la nouvelle donne. La masse constituée par toute la population mondiale a un très grand effet d'inertie. Le pire est toujours le plus probable, sa menace est constante, il n'est pas sûr pour autant qu'on y tombe et ne l'évite pas au dernier moment.

        En tout cas, dans le contexte actuel (si éloigné des précédents) rien à espérer d'un soulèvement populaire sinon un pouvoir autoritaire qui devrait vite se fracasser sur la réalité. Ce que les peuples doivent apprendre, à l'opposé de tous les populismes, c'est que le monde existe et qu'on n'a pas le choix, notamment de prendre en compte les problèmes écologiques et sociaux, on peut seulement prendre de mauvaises décisions, ne pas réagir à temps ou refuser vainement de s'adapter à des conditions plus défavorables (en investissant plus le local).

        • le passage à vide , tu veux dire comme moi l'an dernier en hp ?? tu ne fais plus rien sauf si tu as fumé ? je ne m'étais jamais senti aussi mal de ma vie ... si c'est cela , bon courage à toi et bonne récupération ( il y a peut être un désordre hormonal ) : tiens bon !! nous sommes tous ici jamais très loin les uns des autres !!

          • Non, non, rien de dramatique, j'ai connu bien pire, c'est juste que je n'ai pas de texte en cours et ne trouve pas d'intérêts, absorbé par des tâches matérielles.

            La vidéo de dimanche m'a sans doute trop occupé l'esprit.

    • Je ne comprends pas bien pourquoi les militants ne semblent pas avoir accès aux mêmes informations que moi. En tout cas, aux dernières nouvelles, et bien que la production de pétrole aux USA soit en plein boom, on s'attend effectivement à un retour du Peak Oil mais pas à cause de l'épuisement des stocks seulement à cause de la saturation des flux dépassant nos capacités d'extraction et faisant monter les prix mais il n'y a pas à s'en inquiéter, au contraire, puisque toutes sortes d'énergies renouvelables deviennent rentables à ces prix là et peuvent se déployer à vive allure. Notre drame est que les hydrocarbures restent encore trop bon marché alors que la transition à grande échelle ferait baisser les prix de l'énergie en-dessous des prix actuels.

      • Le sens qui se dégage de la vidéo est plus radicale qu'un simple basculement des hydrocarbures à d'autres formes d'énergie, elle pose plus clairement le thème de l'a-croissance qui devrait s'imposer, à cause des questions d'énergie et de matières premières, ce qui rend obsolète tout notre logiciel culturel et politique qui s'est déployé depuis la fin du 18ème qu'on pourrait résumer par progrès et liberté. Pour ma part il me semble que la piste de l'écologisation du progrès serait souhaitable, à condition de ne pas jeter la liberté individuelle avec l'eau du bain, mais au contraire de la civiliser en développant l'art de la combinaison des libertés au service de l'écologisation du progrès.
        C'est peut-être une grosse connerie et on va peut-être simplement se foutre sur la gueule comme à la der des der pour des chicanes d'accès à ces matières premières qui conditionnent assez fortement la transition énergétique.

        • La vidéo se concentre (à tort) sur l'énergie mais le reste ne vaut pas mieux. Ce sont les poncifs ordinaires mais qui sont faux, comme sur les terres rares qui ne sont pas du tout si rares et qui ont des substituts. Le problème, c'est de se caler sur les technologies actuelles et de les prolonger dans l'avenir alors qu'il y a déjà plein d'autres technologies en développement. Comme je le répète depuis 2005 ce n'est pas l'énergie qui manque, c'est de brûler des hydrocarbures qui est dramatique (mais à long terme seulement ce dont tout le monde se fout si ça refroidit à court terme). C'est la même bêtise de s'imaginer que la croissance serait une idéologie ou que l'évolution technique serait due à une idéologie du progrès. Bien sûr que la croissance va continuer avec l'accès à la classe moyenne des pays les plus peuplés, pas à cause d'une quelconque idéologie. Et bien sûr que la croissance s'arrêtera avant de toucher le ciel quand la population va diminuer et que le numérique sera saturé. Il y aura certainement de graves tensions sur les matières premières comme le phosphore (ou sur l'eau) mais les présentations simplistes au nom de prétendus arguments logiques sont certes plus faciles à communiquer, ils n'en sont pas moins faux et n'aident pas à s'en sortir. La seule bonne chose, c'est de se tourner vers le local mais dans une approche trop individuelle ici.

          Je ne crois pas à une écologie de contrainte (mais de contrôle) car l'autonomie est de plus en plus indispensable dans les sociétés complexes. Là aussi, on s'imagine que la liberté ne tient qu'à nos luttes et que dès qu'on baisse la garde, on redevient esclaves, ce qui peut être vrai ponctuellement mais ne reflète pas la réalité générale d'une liberté qui est un besoin de la vie tout simplement. La vie animale aussi est basée sur l'autonomie des organismes (ce qui n'empêche pas des impératifs sociaux qui brident cette autonomie). Certes Foucault disait que là où il y avait une liberté, il y avait un pouvoir, mais cela ne devrait pas être pire qu'avant seulement sous d'autres modes. Ce qui a fait la force des régimes totalitaires, c'est la guerre mais ils ont perdu face au monde libre et ce qui les a détruit de l'intérieur, c'est le numérique.

          • Un point:
            l'érosion des terres arables (et non de l'humus comme c'est dit dans la vidéo) ne me semble pas être un poncif faux. On peut même le mesurer dans certains endroits avec le collet des arbres qui trônent comme sur un socle au milieu des champs. L'agriculture de conservation est une bonne solution à ce phénomène, comme à plusieurs pb posés par l'agriculture dite conventionnelle. Il me semble qu'au lieu de nous concentrer sur le bio on devrait d'abord intégrer la conservation des sols qui amène assez naturellement au bio, alors que le bio mis d'abord en avant ne garantit pas du tout un travail en accord avec cette conservation des sols.

          • Entièrement d'accord et le manque de phosphore devra inciter à des procédés biologiques. Il y a toutes sortes de problèmes qui devront être résolus mais pas juste en éteignant la lumière ! (plutôt en mangeant des insectes sans doute).

          • Autrement, je ne suis pas d'accord avec vous sur la croissance et la question des matières premières et des ressources en général, parce que ce n'est pas seulement quelques terres dites rares, mais à peu près tous les matériaux qui sont concernés en même temps (disons sur une échelle de moins de 100 ans), mais il est possible que vous ayez raison. Je crois que la période d'anomie qui est la nôtre préfigure de nouveaux repères, comme l'écologisation doublée d'un certain animisme, c'est à dire une représentation de la continuité de l'homme avec le vivant, aussi bien, pour reprendre le vocabulaire de Descola, sur le plan des physicalités (on sait que les éléments et les processus physiques et biologiques qui nous gouvernent sont les mêmes pour tout le monde vivant) que sur celui des intériorités (c'est à dire une certaine fraternité, un ressenti affectif avec tout le monde vivant).

          • Je ne sais pas ce que veut dire ne pas être d'accord sur la croissance. En l'état actuel du monde, il y aura croissance et tension sur les ressources (surtout en Afrique). Le problème est surtout de rester dans l'idéologie, le monde des mots et de la logique pure à se croire très intelligent de dire qu'une croissance infinie n'est pas possible, ce qui est une vérité incontestable. Sauf que "La" croissance, cela n'existe pas, de même que les matières premières ne peuvent être mises toutes au même niveau. Il y a différents problèmes qui se règlent différemment mais ne sont pas tous insolubles. Il y a beaucoup d'innovations actuellement à base de matériaux très abondants. Laisser croire qu'on rencontre une limite absolue qui obligerait à tout changer est se bercer d'illusions mais n'empêche pas des pénuries relatives et des prix inaccessibles aux plus pauvres.

            Il semble naturel que la conscience de notre responsabilité écologique amène à en rajouter dans le catastrophisme comme ce crétin d'Anders (l'exagération comme méthode). Je crois plutôt qu'il faut une information aussi précise que possible sur chaque sujet.

            En tant que pur produit, l'idéologie d'une société connectée devrait être plus fraternelle mais il faut être prudent sur la façon dont se cristallise l'esprit du temps qui souvent prend des figures assez repoussantes.

            Je suis quand même plutôt optimiste sur le long terme mais en conseillant une vigilance extrême (pas l'extrémisme catastrophique). On n'y peut sans doute pas tant que ça mais il faut quand même y mettre du sien pour ne pas rater le coche. Moi je fais ce que je peux et cela ne va pas bien loin...

          • oui, je n'ai pas été très explicite sur ce qui m'a semblé être un désaccord, non pas sur l'idéologie, mais bien sur ce qui serait le plus probable, une a-croissance, d'un point de vue matériel accompagné par un retournement des représentations qui pousseront à la roue. La "croyance" dans la croissance en a déjà pris un bon coup, ne serait-ce que parce qu'on constate que depuis plus de 30 ans les agitations politiques autour de la croissance ne donnent rien sur l'emploi , c'est à dire sur la capacité de la société à fournir des places à tous ceux qui le veulent. La croissance invoquée à tous propos, encore aujourd'hui sur les médias suiveurs dominants qui ne savent plus à quel Saint se vouer, ne résout plus rien de nos principales préoccupations. Je ne me positionne pas parmi les décroissantistes, mais plutôt parmi les a-croissantistes, c'est à dire les non-croyants dans la croissance, qu'il y en ait encore ou pas n'est plus, et depuis assez longtemps, le chiffon qu'il faut agiter devant moi pour me faire avancer. Il me semble que je rencontre de plus en plus cet état d'esprit, peut-être un effet de projection de mes désirs? Ce retournement de représentation ne se fait pas par hasard, mais je le vois plutôt comme un accompagnement du changement d'orientation matériel en cours.
            Oui, d'accord pour ne pas trop généraliser et examiner chaque cas, toujours d'accord avec la tendance à la relocalisation, faire déjà avec tout ce qu'on a sur place, se rendre autonome le plus possible, c'est à la fois du bon sens économique, écologique et social.

  9. @ Jean zin:
    Je ne pense pas que votre vision différente des autres au sujet du revenu de base (chez ceux qui sont pour cette idée). Si on ajoute a cette idée le principe de démocratie directe ainsi que celui de 'federalisme' ou de 'politique locale' avec un principe de subsidiaire, cela signifie que différentes versions de revenus de base pourraient être mises en place et comparées. Le principal, c'est qu'il y ait un seuil commun, c'est a dire un revenu de base minimum commun. Même chose pour les autres mesures. Le numérique pourrait permettre de comparer facilement des variantes de politique locales. Même chose pour d'autres mesures. S'il y a une retombée, c'est qu'il y a eu sur une période courte occupy wall street, wikileaks, les émeutes a Londres et en Europe (symbolique de la Grèce), la crise de fin 2008, anonymes,... Mais ça n'a rien donne. A mon avis il faut se focaliser sur 2/3 mesures concrètes comme la démocratie directe, le revenu de base, le fédéralisme,... (il y en a probablement d'autres que je ne connais pas comme les monnaies locales) mais sans aller trop dans les divisions sur les modalités de mise en oeuvre de ces mesures puisque le principale est d'introduire ces débats dans l'opinion et que la coexistence de différentes versions de ces mesures permettra de donner une chance a ces versions. Paul Jorion m'a dit qu'il manquait les 2/3 du financement pour le revenu de base et je vais préparer un mail de réponse donc si vous avez des infos, je serais intéresse.

    • Je voulais dire que différentes variantes du revenu de base pouvaient coexister, chaque variante a une échelle locale. En ce qui concerne le peak oil, j'avoue être un optimiste a 10 ans sur le solaire et le discours sur le fait que le solaire n'assurera jamais les besoins de la majorité de l'humanite m'évoquent ceux du président d'ibm dans les annees 60 qui disait qu'il n'y aurait de place que pour maximum 10 ordinateurs dans le futur. J'ai lu un rapport de deutsch bank expliquant que l'Italie atteignait déjà la parité de grille donc il me semble qu'un boom dans le solaire comme l'informatique est possible d'ici 5 a 10 ans d'autant plus que le cout de l'électricité devrait augmenter de 50% dans les 5 prochaines années en France. A mon avis il faudra suivre l'evolution du cout du solaire de près dans les prochaines annees.

    • Ma conception du revenu garanti est pourtant non seulement très différente de celle des partisans d'un revenu de base mais complètement opposée sur des points cruciaux notamment une prétendue fin du travail ou la promotion d'une économie du don (inspirée par le MAUSS plus que par Marcel qui montre que c'est le circuit de la dette). Pour moi, le revenu garanti est un revenu pour travailler, pour un travail choisi, son montant suffisant étant plus important que son universalité, et qui ne se comprend pas comme mesure isolée sans les institutions du travail autonome. Etant productif, il n'y a pas besoin de le financer à 100% mais il ne faut pas consulter Paul Jorion sur des sujets qui sortent de sa compétence (comme les monnaies locales qu'il confond avec les monnaies libres ou privées). Ceci dit ma conception est inaudible par rapport à une propagande simpliste toujours plus facile à communiquer et que mon message ne fait que brouiller, sauf que cela me semble plus ancré dans les réalités matérielles que la pure et simple déconnexion de la production et du revenu ou les bonnes intentions du manifeste convivialiste.

      Je trouve bien que le revenu de base entre dans le débat public mais je ne crois pas qu'il s'impose autrement que sous la pression des faits (et sans doute la meilleure formule se verra bien après-coup plutôt au niveau national). Plus généralement, je trouve complètement vain la prétention de changer d'imaginaire, etc. Faire la morale ou afficher sa radicalité n'a jamais rien fait changer. Il faudrait une approche moins irréfléchie, plus stratégique pour arriver réellement à des dispositifs concrets. C'est le point où je peux me retrouver avec des idéalistes comme Viveret sur la mise en place du Sol comme monnaie locale (bien qu'il faudrait passer à une vitesse nettement supérieure).

      A part ça, la démocratie directe est une dangereuse illusion en dehors des petits groupes (pouvoir soviétique facilement usurpé), la seule véritable démocratie est la démocratie de face à face mais sinon, la démocratie ce ne sont que des compromis imparfaits, une façon organisée de régler les conflits. Il faut améliorer la démocratie actuelle et réduire la coupure des élus (non cumul, tirage au sort, etc.) mais pas en attendre des miracles, ne réglant aucun problème, notamment la division des intérêts et les rapports de force. L'avenir pourrait être radieux, on en aurait les moyens, mais c'est loin d'être gagné, le facteur humain n'étant pas aussi merveilleux qu'on le voudrait.

      • Je ne vois pas non plus le lien entre le revenu de base et la fin du travail même s'il y aura une baisse du travail salarie a mon avis. Je ne comprends pas la phrase 'étant productif, il n'y a pas besoin de le financer a 100%'. Évidemment la grande majorité des gens continueront a travailler en touchant le revenu de base comme le montrent le retour d'experience aux USA mais le revenu de base a quant même un cout. Je ne comprends pas trop pourquoi la démocratie directe est une dangereuse illusion parce que ça fonctionne assez bien en Suisse. Si on pouvait aller vers la Suisse, ça serait déjà pas mal. Apres l'intérêt d'un fédéralisme avec principe de subsidiaire est de pouvoir appliquer des idées différentes dans le monde réel pour voir si elles fonctionnent afin de poursuivre le débat d'idées dans le réel. Je pense que vous exagérez la popularité d'opinions contraires au votre comme la fin du travail ou le don. Désole pour ces réflexions en vrac. Pour terminer je crois que démocratie directe et revenu de base sont deux outils pour lutter contre la prédation des lobbys (finance, pharmacie,...) au détriment du peuple. Sinon, il est certain que certaines idéologies comme celle du travail sont tellement ancrées que ce n'est pas la decololonisation de l'imaginaire mais bien plus une montée du chômage et des inégalités qui vont amener les gens a se poser des questions dans les années a venir. Et la, soit il y aura un consensus sur quelques idées simples comme celles que j'ai cite, soit il y aura un repli travail, famille, patrie. Malheureusement on se dirige vers la seconde option et comme vous l'avez indique, le mouvement dialectique pour voir l'émergence d'idees nouvelles semble passer par un repli petainiste. (je n'arrive pas a écrire correctement sur l'ipad, je parlais de retour d'expérience au Canada et pas aux USA même si le cas de l'Alaska est probablement similaire)

        • Pour ce qui est du facteur humain, je vous ai fait part de mon opinion empruntée a Schopenhauer selon laquelle les mystiques disent tous la même chose. On retrouve ça dans l'ouvrage 'mystiques d'orientation et d'occident' et récemment chez Wilber. Il me semble d'ailleurs que le concept de holon emprunte a Koestler est sans doute moins intéressant pour des gens habitues a la philosophie et aux idées comme vous mais est un outil puissant pour communiquer les idées. Cela permet aussi de comprendre les interactions entre les aspects humains, techniques et idéologiques dans une societe mais je radote déjà a ce sujet et ça m'attriste de voir avec quelle vitesse j'en viens a retomber toujours sur les mêmes sujets. J'ai besoin de nouvelles lectures.

        • Toute une frange des défenseurs du revenu de base s'appuient sur une fin du travail prétendument due à l'automatisation (depuis les années 1930 et "la grande relève de l'homme par la machine" de Jacques Dubouin).

          Si le revenu garanti n'est pas improductif il génère des revenus ou des externalités positives qui le financent en partie, ce qui fait qu'il n'y a pas besoin de le financer à 100% mais cela ne veut pas dire qu'il n'a aucun coût, pas forcément beaucoup plus élevé que les dispositifs actuels, voire beaucoup moins si sont ainsi valorisées des compétences inutilisées jusque là. Par contre, l'expérience du Canada me semble montrer l'insuffisance d'un revenu de base sans les structures favorisant la valorisation de ses compétences.

          Si la démocratie directe, c'est la Suisse, pas de problème mais cela ne devrait pas aller plus loin que ce modèle dont on ne peut dire qu'il soit débarrassé des lobbies ! Le danger de la démocratie directe, comme je le dis, c'est l'usurpation, la facile manipulation des inorganisés, mais c'est aussi le bouc émissaire et le risque de l'arbitraire, ce pourquoi on ne peut se passer de constitution et de division des pouvoirs. La démocratie directe n'est pas la délibération de gens bien intentionnés qu'on s'imagine comme s'il n'y avait pas d'enjeux de pouvoir ou d'argent, des clans, des partis. Il ne s'agit pas de noircir une réalité qui n'est pas si dramatique et vaut bien mieux que tout autre système, mais on n'a pas le droit d'être naïf sur ces sujets, comme si l'expérience historique ne comptait pas.

          On peut dire que toutes les religions disent la même chose, ce n'est pas forcément qu'elles disent vrai, seulement qu'elles répondent à un besoin, sélectionnées par leur efficacité sociale (militaire) et non par leur vérité. Aldous Huxley avait tenté en 1945 de faire la synthèse de la Philosophia perennis, du fond commun aux sagesses, ésotérismes et religions (La philosophie éternelle, Points). Cela ne signifie pas pour autant que ce soit un savoir originel indépassable et plutôt, malgré une fine connaissance de l'âme humaine et des techniques efficaces, le témoignage des illusions de l'enfance de l'humanité (qu'il faut absolument connaître dans notre apprentissage). Occasion en tout cas de se rendre compte comme toute cette sagesse n'a jamais empêché la folie des hommes dans notre histoire plus que millénaire.

          • Pour l'automatisation, je pense qu'il y a une part de vérité dans cette critique de Duboin mais si l'automatisation réduit le nombre de travailleurs, la prédation se développe avec l'automatisation, donc la proportion de travail productif baisse et celle du travail prédateur augmente. Il me semble que l'on insiste pas assez la-dessus et le dernier prix Nobel d'economie apparemment en parle mais je ne l'ai pas lu. Il y a aussi Veblen, Galbraith et d'autres a ce sujet. Si on prend l'exemple de la construction d'une route, il y a les producteurs qui construisent la route et on leur paie 10 euros au péage. Ensuite il y a par exemple des juristes et des financiers qui par lobbying au gouvernement parviennent a créer une hypertrophie de ces secteurs et utiliser le 1 euro nécessaire et productif de travail juridique et financier comme levier pour que l'automobiliste paye 10 euros de péage au lieu de 1 euro aux juristes et aux financiers. C'est alors une sorte de taxe des prédateurs sur les productifs. La difficulté est qu'il n'y a pas de limite fixe entre le productif et le prédateur, de même qu'il y a une part de subjectivité. Mais difficile n'est pas impossible et il suffit de comparer des législations entre pays pour comprendre ou se situe la prédation, par exemple lorsque le droit du travail est 10 fois plus volumineux qu'en suisse.

            Pour la religion, en fait je parlerai plus de mysticisme et meme de spiritualite parce que l'on retrouve les mêmes réflexions chez des philosophes comme Plotin par exemple. Einstein en disciple de Schopenhauer disait justement qu'il jugeait les gens en fonction de leur capacité a s'élever au-dessus de leur ego. Je pense que dans cette compréhension de la spiritualité qui dépasse les caractéristiques historiques et culturelles les idées de conflits religieux sont absurdes parce qu'il y aura toujours moins de distance entre un maitre eckhart, un el hallaj, un Plotin et un nargarjuna qu'entre deux musulmans ou deux chrétiens. Je pense que c'est assez bien démontre chez Rudolph otto, chez Wilber ou dans les quelques pages de Schopenhauer consacrées au mysticisme.

            Cette question de la spiritualité est liée a la démocratie directe parce que dans une société a faible développement spirituel (sur cette échelle de valeurs spirituelle que partagent toutes les religions et philosophie) qui peut avoir un très fort développement religieux, l'inverse étant possible aussi, la majorité de la population pourrait très bien mettre en esclavage l'autre moitié et même, rationaliser apres coup cette mise en esclavage. Il faut donc a la fois des contre pouvoirs de lobbys bases simplement sur les droits de l'homme mais aussi une hiérarchie de valeurs (car il y a toujours hiérarchie de valeurs dans une société et préférer pas de hiérarchie de valeur a une hiérarchie de valeur est déjà une hiérarchie de valeurs) qui elle peut être basée sur cette spiritualité commune qui est similaire a toutes les époques et dans toutes les civilisations des qu'on enleve l'apparence des particularismes religieux, historiques,...(pour faire simple, l'union mystique au monde au sommet d'une hiérarchie spirituelle est la compassion).

            Bref, je ne vais pas développer parce que j'avais développe mon opinion déjà dans un petit essai que je vous avais envoyé. Le fait d'insister sur la spiritualité peut paraitre étrange mais c'est le concept de holon utilise par Wilber qui m'a convaincu de ces dialectiques. Apres bon, c'est juste une opinion. Mon intuition est qu'il serait intéressant de tenter d'analyser le phénomène de prédation afin de mieux discerner le travail productif du travail prédateur et pour, a défaut de sortir de l'idéologie du travail, remplacer la sacralisation du travail par celle du travail productif. Mais bon, ce sont encore une fois des opinions de commentaires a chaud qui valent ce qu'elles valent.

          • Il y a certainement des comportements prédateurs à empêcher mais ce ne peut être que du cas par cas, la prédation étant au principe même de la vie et de sa complexification, en tout cas ce n'est pas du tout l'origine de nos problèmes (comme au temps de la première féodalité), nous avons affaire plutôt à des comportements systémiques.

            Il est assez extraordinaire de s'imaginer que la négation de l'ego et de sa propre particularité soit un idéal indiscutable alors que ce n'est qu'une pathologie du langage et de l'universel qui mène au pire comme toujours malgré les bonnes intentions. La compassion elle-même pour certains peut tout autant justifier le massacre des autres, de même que se persuader qu'il n'y a qu'un seul Dieu n'a pas mené à l'amour universel tant vanté mais à des guerres de religions.

            C'est au fond une variante des théories du complot de croire qu'une partie de la population réduit l'autre en esclavage à cause de ses penchants mauvais (son manque de spiritualité !). Il est aussi absurde de croire qu'on choisirait ses valeurs. Tout cela implique une conception de l'humanité qui est fausse bien qu'universellement partagée faisant de l'esprit la cause première alors qu'il est déterminé et se développe dans l'histoire en institutions dans une dialectique où nos bonnes intentions comptent bien peu (car tout le monde a des bonnes intentions les nazis ayant une compassion infinie pour leur peuple et leurs enfants - ou leur chien). Le mysticisme est une forme de psychose qui nous met à la place de Dieu, d'auteur du monde au lieu d'un minuscule acteur de celui-ci et nous trompe à la fois sur notre savoir et notre pouvoir.

            S'il y a une conversion de l'esprit indispensable, c'est tout au contraire de se préoccuper des processus matériels au lieu de discours prophétiques fustigeant la méchanceté de l'homme (ou célébrant sa merveille) et qui ne datent pas d'aujourd'hui. Il est facile de manipuler les émotions et de faire monter la sauce, il est enivrant de participer à une fraternisation qu'on croit générale, ce n'est pas ce qui permet une adaptation sereine aux bouleversements de notre environnement. C'est sans doute étonnant, mais les problèmes sont concrets et ne se règlent pas par des mots.

  10. Toute une frange des défenseurs du revenu de base s'appuient sur une fin du travail prétendument due à l'automatisation (depuis les années 1930 et "la grande relève de l'homme par la machine" de Jacques Dubouin). Si le revenu garanti n'est pas improductif il génère des revenus ou des externalités positives qui le financent en partie, ce qui fait qu'il n'y a pas besoin de le financer à 100% mais cela ne veut pas dire qu'il n'a aucun coût, pas forcément beaucoup plus élevé que les dispositifs actuels, voire beaucoup moins si sont ainsi valorisées des compétences inutilisées jusque là. Par contre, l'expérience du Canada me semble montrer l'insuffisance d'un revenu de base sans les structures favorisant la valorisation de ses compétences.

    Pour l'audibilité de votre opposition au simple revenu de base, il me semble que l'angle de ce petit texte pourrait être développé. Le déminage du lieu commun de la fin DU travail, alors qu'il s'agit de la fin D'UN type de travail. Mais comme ce travail structurait l'écologie des places on comprend alors le besoin de transition à une autre mécanique redistributrice de places dans un contexte de révolution numérique. Beaucoup, comme moi, proposent de s'appuyer sur l'ESS pour opérer cette transition. Ma réflexion sur le sujet, c'est que ce sont surtout les moins autonomes qui ont le plus besoin de structures pour que leurs compétences puissent être valorisées, surtout pendant une période mouvante comme la nôtre. Il y a sans doute une part de bons sentiments naïfs dans ma démarche, mais je crois qu'elle s'appuie sur une nécessité et qu'elle est aussi très économique. Parmi les quatre cosmologie identifiées par Descola, une seule peut se passer de la solidarité fraternelle, c'est l'analogisme qui se satisfait encore des castes. Les trois autres ont des visions fraternelles avec les autres. J'imagine que cette représentation fraternelle rencontre quelques nécessités.

    • Le problème n'est pas la "fraternité" (qui peut d'ailleurs être d'une grande frérocité) mais de qui on se sent frère. L'égoïsme est presque toujours un égoïsme de groupe (famille, patrie, parti, religion) et la fraternité celle du combat contre d'autres. Ces considérations morales sont vraiment hors sujet (cela n'empêche pas la morale d'exister, heureusement, qui n'a pas besoin de nous pour cela, mais ce n'est pas la morale qui change les choses). Il n'y a pas besoin de bons sentiment pour enrichir la terre (qui le rendra bien), pas plus que pour s'investir dans l'économie locale. En tout cas, il est sûr que moi je ne suis pas autonome et que j'ai besoin des autres pour valoriser mon travail.

      Sinon, je crois que je ne fais que reprendre ce que j'avais dit dans cet article: http://jeanzin.fr/2011/12/14/un-revenu-pour-travailler/

      • Cette question des bons sentiments retient mon attention. Ce n'est pas parce qu'ils sont haïssables quand ils sont instrumentalisés pour aliéner, exclure, détruire qu'ils faut faire comme s'ils n'existaient pas. Autant la tyrannie des bons sentiments me semble devoir être combattue, autant il me semble vain de vouloir s'en défaire. Ils sont une expression de quelque chose de profond, désir et nécessité, ce qui les rends sans doute si facilement manipulables. Il m'apparaît de plus en plus que si les groupes peuvent être l'objet d'embrasements déraisonnables sous couvert de bons sentiments, ils recèlent un potentiel élevé de régulation des personnalités et des ambiances capable de pratiquer une philosophie de l'information assez correcte, sans faire appel à un quelconque homme nouveau (homo informatiomachin). Il s'agit en premier de placer l'information au centre du dispositif sans tyrannie excessive.

        • Il ne s'agit absolument pas que les bons sentiments seraient haïssables, encore moins qu'il faudrait s'en débarrasser ! De mauvais sentiments seraient évidemment bien pire, c'est juste que ce n'est pas la variable pertinente car tout le monde ou presque a des bons sentiments et cela détourne des véritables problèmes. Les électeurs du Front National sont plein de compassion pour les petits Français alors qu'ils supposent (faussement) de mauvaises intentions aux Musulmans ou aux Roms. Que chacun cultive donc ses bons sentiments sans lesquels il n'y aurait pas de société vivable, mais sans espoir que cela serve à régler des problèmes matériels et systémiques, encore moins à résoudre nos divisions idéologiques. La morale est naturelle mais le moralisme est inefficient en plus d'être liberticide et insultant.

  11. http://www.internetactu.net/2013/10/30/pour-comprendre-lhomme-rien-ne-vaut-un-robot/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+internetactu%2FbcmJ+%28InternetActu.net%29

    Aux sources de la parole, le corps joue un rôle central dans l’acquisition de la parole. Et on s’en rend compte grâce aux robots, qui permettent de faire du corps une variable expérimentale et de poser la question : “qu’elle est l’influence de la forme du corps dans l’acquisition du langage ?”

    • Je n'ai pas été très intéressé par l'article mais il semble que les bases du langage narratif ait été affaire de gestes au moins autant que de sons. Les recherches sur l'origine du langage par communication entre robots me semblent complètement à côté de la plaque, ou du moins restant au niveau des Chimpanzés tout au plus, en restant au niveau du code (associant un son à un objet) et non du signifiant qui divise le réel par dichotomies.

  12. Sidéré que le site d'Alain Soral soit classé en 269ème position dans le classement des sites français alors que Télérama est 260ème ! Que les crétins les plus débiles et confus puissent avoir un tel succès est révélateur de notre situation désespérée :

    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/10/PIEILLER/49683

    Je n'imaginais pas cela possible mais cela confirme mes analyses sur les rouges-bruns avec cet appel si dangereux à la morale et la fraternité (Hitler appelait idéalisme la capacité de dépasser son égoïsme et de se sacrifier pour son pays).

    Malgré de très grandes oppositions, notamment sur l'immigration et l'économie, cela confirme aussi que ce national-socialisme est bien pour une bonne part de la population la vérité du Front de Gauche qui semble d'ailleurs s'effondrer dans ses luttes groupusculaires intestines décourageant les militants saturés d'imprécations idéologiques. Il ne suffit pas d'être persuadé de détenir la vérité quand il y en a de multiples versions antagonistes et qu'on reste ultraminoritaire.

    J'ai entendu un analyste faisant remonter à 1983 et Chévénement la tendance nationaliste de gauche après la capitulation de Mitterrand pour rester dans l'Europe, sauf qu'on oublie qu'il avait essayé avant de s'entendre avec Reagan et Thatcher qui lui ont rit au nez (ce n'était pas seulement l'Europe qui réduisait la marche de manoeuvre de l'économie française). Par contre, la collusion entre cette gauche "républicaine" étatiste et l'extrême-droite nationaliste daterait plutôt du référendum sur la constitution européenne où les voix de ceux qui s'opposaient comme moi à la constitutionnalisation de la concurrence libre et non faussée se sont ajoutées à celles des nationalistes les plus obtus se croyant désormais majoritaires. Certains comptent sur un grand mouvement social pour balayer la montée de l'extrême-droite sauf qu'on ne le voit pas venir et, surtout, qu'il n'aurait aucun débouché. La configuration peut changer au gré de crises économiques, il peut y avoir un sursaut, mais la connerie est au plus haut et ce n'est pas drôle...

    • " Il ne suffit pas d'être persuadé de détenir la vérité quand il y en a de multiples versions antagonistes et qu'on reste ultraminoritaire."
      Une bonne raison de promouvoir les modes d'organisation qui placent les faits au coeur de leur dispositif plutôt que faire confiance à la lutte des places, l'identification des leaders aux collectifs et par suite leur appropriation. Mettre au coeur des organisations une philosophie de l'information ne s'improvise pas. Il n'y a guère que dans le milieu des entreprises que cette préoccupation rencontre quelques réalisations (Agile, Lean, Sociocratie). Ces cadres permettent de confronter les diverses "vérités" et de les soumettre au "massacre des utopies", en tout cas bien mieux que les règles usuelles.

    • " mais la connerie est au plus haut et ce n'est pas drôle..."

      Ce n'est pas une découverte, mais d'un certain côté c'est drôle quand même, le rire étant la politesse du désespoir et paradoxalement bon pour la santé.

      Le plus comique étant ceux qui gueulent après l'Allemagne des salaires faibles, pendant que la France mène, et continue avec cette sole de Duflot, une politique immobilière totalement suicidaire comme l'ont fait de manière différente les US, l'Espagne, les Pays Bas, l'Irlande, la GB, la France...

      On peut y rajouter les dernières aberrations du capitalisme de connivence avec la privatisation des autoroutes et l’écotaxe menée tambour battant vers la restauration des fermiers généraux.

      Montebourg en mettant une couche de plus avec la dévaluation de l'Euro, l'excellent moyen de relancer les jacqueries bretonnes en accroissant les coûts de production de la filière agro, pêche et transport qui sont dépendantes du pétrole.

      Les gouvernements sont complètement en orbite.

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