A quoi serviront les montres connectées ?

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ou La technologie en train de se faire...

On assiste à une véritable avalanche de montres connectées par toutes sortes d'entreprises ne voulant pas rater le prochain marché du numérique complétant smartphones et tablettes/PC.

On peut citer la Samsung Galaxy Gear ($300), celle de Qualcomm, Toq ($300), ou la Sony Smartwatch 2, mais il y a aussi la TrueSmart (véritable smartphone), la Smile (avec deux écrans flexibles et trois caméras), Pebble ($150), i’m Watch pour le sport (250€), sans parler de celles de Foxconn (pour iPhone) et, bien sûr les projets d'Apple et Google mais Nissan aussi veut sa montre connectée... à ses voitures (peu convaincant). Un article du mois de février de Bruce Tognazzini donnait déjà un certain nombre de pistes avant cette déferlante inattendue par sa diversité.

Les enjeux sont considérables pour pour un marché mondial de plusieurs milliards d'individus mais il est intéressant d'assister en direct à l'émergence d'une nouvelle interface, d'un nouvel organe pourrait-on dire plus qu'un outil, en tout cas d'un nouvel objet dans notre quotidien. Ce qui est frappant, et à l'opposé des conceptions habituelles de la technique comme répondant à des besoins préalables et des finalités intentionnelles (ce qui est le cas des voitures autonomes en développement), c'est de voir comme chacun y va de sa propre version explorant les possibles dans un foisonnement qui part dans tous les sens (certains privilégient l'image, d'autres le son ou le sport, etc.). Au fond, et comme pour les premiers micro-ordinateurs, on se demande à quoi cela pourrait bien servir, mais une fois qu'on aura trouvé, on ne pourra plus s'en passer !

Etant donné que les montres connectées n'existaient pas jusqu'ici, il nous paraît évident à tous qu'on peut vivre sans, et l'on pourrait décréter que ce n'est qu'un besoin superflu et artificiel alors que cela a plus de chance de devenir un véritable droit de l'homme (comme alarme de santé par exemple) ! Pour l'instant, ce ne sont effectivement que de simples gadgets comme l'étaient pour Ellul les premiers micro-ordinateurs (alors qu'avec Visicalc ils sont vite devenus indispensables) mais dont on peut dire que "l'existence précède l'essence", la nouvelle capacité disponible cherchant son emploi, simple moment d'une évolution technique qui se fait par essais et erreurs pour n'en retenir après-coup que le meilleur. Cela ne donne pas l'image d'un grand architecte, d'une intelligence sûre d'elle-même conformant le monde à sa volonté mais bien plutôt d'un primitif s'interrogeant sur un nouvel objet tombé du ciel et qu'il ne connaît pas, d'une évolution technique qui ne dépend pas tellement de nous en fin de compte, alors même qu'on apparaît comme ses seuls acteurs, mais seulement des nouvelles possibilités matérielles, impossibles à prévoir à l'avance, et qui nous transforment plutôt dans notre être.

Les smartwatchs font beaucoup parler d'elles depuis le début de l'année et il se peut que les premiers échecs retentissants refroidissent les ardeurs ou qu'il n'y ait pas d'usage unifié, seulement une série d'applications particulières, voire qu'une nouvelle interface rende celle-ci obsolète mais le plus probable, c'est quand même que les montres, plus que les lunettes, s'ajoutent à notre panoplie numérique, nous qui ne savions pas que cela nous manquait et n'en avions même jamais eu l'idée...

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