- Des poteries de 20 000 ans pour cuire les poissons
La découverte de résidus de poissons cuits dans des poteries japonaises de 15 000 à 10 000 ans remet en cause les certitudes antérieures sur le caractère purement ornemental ou religieux des poteries d'avant le Néolithique (voir par exemple cet article de La Recherche de 2008 dont j'ai rendu compte dans ma revue des sciences). Encore tout récemment, on retrouve cette hypothèse dans le livre d'Alain Testart, Avant l'histoire, pour qui les plus anciennes céramiques peuvent être datées de 26000 ans mais n'auraient servi que de jouet ou de gadget religieux avant de trouver toute leur utilité avec l'agriculture.
En fait, ce n'est pas si neuf puisqu'on avait déjà parlé au mois de juillet de poteries chinoises ayant servi à cuire des aliments, il y a 20 000 ans (la glaciation disait-on aurait obligé à réchauffer la nourriture). Encore une fois, il faut donc complètement revoir notre préhistoire. Parler de PPNA et PPNB pour "Pré-Poterie" Néolithique A et B (de -9000 à -7000) n'a plus de sens, sinon local.
De quoi montrer que l'Asie était plutôt en avance et surtout, cette fois-ci en accord avec Alain Testart, que les premières civilisations évoluées, les premiers sédentaires étaient des pêcheurs (plus que des chasseurs-cueilleurs) profitant d'une abondance de poissons, notamment les saumons remontant les rivières. On peut penser aussi que la trace de ces pêcheurs s'est perdue avec la montée des eaux et que donc notre reconstitution du passé est entièrement faussée.
Tout cela n'empêche pas que la révolution néolithique est bien venue du Proche-Orient, renforçant même sa spécificité par rapport à des évolutions plus anciennes n'ayant pas mené aux mêmes progrès.