- Une greffe de peau contre l'hypertension artérielle
- L'émergence de la conscience
- Out-of-Body-Experience
etc.
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Revues : Pour la Science - La Recherche
Brèves : Physique - Climat - Biologie - Santé - Technologie
Trace laissée par une galaxie en déplacement rapide.
En attendant Godot, ce fameux boson de Higgs introuvable, on peut s'émerveiller des prouesses humaines, comme cette horloge astronomique d'Anticythère qui date du IIème siècle av. JC, ou se désespérer de notre impuissance face au climat. Les petits arrangements du GIEC nuisent à sa crédibilité tout comme la surestimation de la grippe H1N1 nuit à celle de l'OMS, ce qui est dramatique car de nouvelles pandémies sont probables avec l'augmentation de la population mais comme dans l'histoire de mon enfance, on aura beau crier au loup, personne n'y croira plus ! Il se pourrait qu'une bonne part de nos caractéristiques qu'on retrouverait chez les Bonobos viendraient du fait qu'on reste de grands enfants (on a pu interpréter Héraclite comme valorisant le fait de rester des enfants). Ce n'est pas forcément une bonne nouvelle face aux menaces qui s'accumulent ! Le désamorçage de la bombe démographique montre pourtant qu'on aurait les moyens de s'en sortir. A condition de manger moins de viande pourtant, thème qui n'est pas assez médiatisé. Bien qu'il n'y ait pas de grande découverte, ce mois est trop riche pour rendre compte de tout mais je signale quand même une série sur France 5 consacrée aux extinctions massives et qui nous montre que l'enfer a existé plusieurs fois déjà, nous ne sommes certes pas à l'abri. Les animations sont un peu décevantes mais c'est très instructif. On peut s'alarmer aussi des manipulations de l'ADN multipliant le nombre d'acides aminés ou du fait que n'importe qui pourra savoir qui vous êtes grâce à son mobile, mais ce n'est certainement pas ce qu'il y a le plus à craindre ! Sinon, il est fascinant de pouvoir rendre compte d'expériences de désincarnation qu'on imputait un peu trop à des affabulations, et la réévaluation du rôle des astrocytes fait grandement avancer notre compréhension du cerveau qui ne se réduit plus aux neurones. On peut noter enfin que Google est désormais attaqué de toutes parts : nul ne domine innocemment, et, s'il n'est pas doublé par Facebook, il pourrait devenir enjeu politique et même bien public ?
Je rajoute cette information étonnante que le séisme du Chili, comme d'autres grands séismes, ralentit la Terre et raccourcit les jours !
C'est une des conséquences inattendues des gros séismes. Ils libèrent une telle puissance qu'ils modifient la période de rotation de la Terre et donc la durée d'une journée. Selon les premiers calculs de Richard Gross, géophysicien au Jet propulsion Laboratory de la NASA, depuis le tremblement de terre au Chili, le jour est désormais plus court de 1,26 microseconde (une microseconde est égale à un millionième de seconde).
Pour la Science no 389, La lumière qui déshabille
- L'échec de Copenhague, p15
Ivar Ekeland
Ivar Ekeland réfute l'argument de climato-sceptiques comme Claude Allègre pour lesquels il ne serait pas raisonnable de se prémunir contre des conséquences incertaines dans un avenir éloigné alors que pour les individus, il ne fait aucun doute qu'on se protège de risques improbables si les conséquences peuvent en être fatales. C'est ce qu'on appelle "l'aversion au risque". Il n'est d'ailleurs pas raisonnable de vouloir nous assimiler au pur calcul de probabilité comme voulait le faire Pascal avec son pari absurde sur l'existence de Dieu !
Presque un siècle auparavant, Blaise Pascal, l'inventeur de la théorie des probabilités, en avait conclu qu'il faut donner tout son bien pour participer : « Partout où est l'infini, et où il n'y a pas une infinité de hasards de perte contre celui de gain, il n'y a pas à balancer, il faut tout donner. » C'est l'argument du pari, censé nous conduire à miser notre vie sur l'existence de Dieu. Malheureusement, personne ne donnerait plus de quelques euros pour participer au jeu de Saint-Pétersbourg. L'économiste exprime ce fait en disant que les individus sont averses au risque.
En d'autres termes, les pertes ont plus d'importance que les gains. Daniel Kahneman (prix Nobel d'économie en 2002) et Amos Tversky, en s'appuyant sur la psychologie expérimentale, sont allés plus loin encore : ils ont montré que les individus attachent plus d'importance aux événements peu probables que ne le voudrait le calcul de l'utilité espérée, ce qui explique qu'ils jouent au loto et s'assurent contre les accidents d'avion. Bref, en situation de risque, l'être humain regarde d'abord ce qui peut mal se passer, même si la probabilité en est très faible.
Si donc l'humanité était un seul individu, elle chercherait à se prémunir contre le réchauffement climatique, et le doute ne la rassurerait guère.
Ce n'est pas une question de risquophile ou risquophobe mais de survie !
- La croissance démographique est-elle soutenable ?, p22
Rien de nouveau, sinon que le pic de la population est situé désormais en 2050 autour de 9 milliards (et non à plus de 10 comme dans le graphique et les prévisions précédentes), avant de commencer à se réduire. On est donc en train de donner le dernier coup de collier de la croissance. L'hypothèse d'une pandémie aussi dévastatrice qu'a pu l'être la peste (qu'on pense à l'origine des cycles de croissance postérieurs) est écartée malgré tout avec un peu trop d'optimisme. Certes la réactivité des laboratoires pharmaceutiques rend effectivement peu crédible un tel scénario mais cela n'a pas empêché le Titanic de couler... Un virus spécialement foudroyant (possiblement produit par des biohackers) pourrait profiter non seulement de la densité des populations mais de l'intensification des échanges.
On sait aussi que les pires famines, les pires épidémies ou les pires guerres n’ont jamais fait plus de quelques dizaines de millions de morts. Ce sont des chiffres effroyables, mais si on les compare à l’excédent annuel des naissances sur les décès – 80 millions actuellement – on voit que pour annuler une seule année de croissance mondiale, il faudrait une conjonction de calamités difficile à imaginer. Et c’est heureux !
On peut donc conclure qu’une population mondiale de l’ordre de neuf milliards en 2050 est très probable. Mais un second constat doit être ajouté: ce chiffre ne devrait plus guère augmenter par la suite ; peut-être même marquera-t-il le début d’un déclin. Le message est donc plus rassurant que celui qui pouvait être lancé au début des années 1960, quand on ne savait pas encore que le taux de croissance de la population mondiale amorçait une décrue.
Il ne me semble pas absurde de penser que le très rapide développement du téléphone mobile dans les pays pauvres accélère la transition démographique. En tout cas, c'est un exemple de problèmes qui semblent insolubles, catastrophiques, complètement paniquants et qui se révèlent certes difficiles mais pas autant qu'on le croyait (sans parler du raisonnement de Malthus qui est complètement faux : ni l'accroissement de la population n'est géométrique, ni l'accroissement des rendements purement arithmétique). C'est quand même un moment crucial de l'humanité d'arriver à 9 milliards, un peu comme ce qui s'est passé au moyen-âge et que Pierre Chaunu appelait le monde plein, à la différence des époques précédentes où les villages étaient souvent isolés.
- L'évolution de la vision des couleurs chez les primates, p34
Ce qui est intéressant, c'est de savoir que nous sommes, avec d'autres primates, les seuls mammifères qui voient en tricolore (trichromatie). La plupart des autres animaux voient en bicolore, mais il y en a qui voient en 4 couleurs (avec l'ultraviolet) comme certains oiseaux, poissons et reptiles. Il suffirait d'introduire le gène du 3ème récepteur pour qu'une souris voit en 3 couleurs, le cerveau traitant l'information supplémentaire immédiatement. Il est curieux aussi de constater que chez les primates du nouveau monde la vision en 3 couleurs est aléatoire et seulement chez les femelles !
- Portrait d'un trou noir, p42
Certes, de nombreuses observations des trous noirs, assorties de toutes sortes d'images, ont déjà été réalisées. Mais au sens strict, ces images sont celles du gaz incandescent en orbite autour du trou noir, ou de la matière éjectée par celui-ci. Le trou noir lui-même reste invisible. En fait, nous ne savons même pas de façon certaine si les trous noirs existent. Il est généralement admis que les objets compacts observés sont bien des trous noirs. Mais nous n'avons pas de preuve observationnelle qu'ils possèdent ce qui définit un trou noir, à savoir un horizon des événements.
L'analyse des spectres en rayons x et des paramètres orbitaux d'une poignée de systèmes binaires indique que le moment cinétique de ces trous noirs varie entre 65 et 100 pour cent du moment cinétique maximal autorisé par la relativité générale : la rotation très rapide semble être la norme.
Je m'interroge sur le fait qu'une vitesse de rotation n'est pas aussi relative que les autres vitesses ? Au moins le nombre de tours ne serait-il pas un absolu par rapport au reste de l'univers ?
Sinon les alternatives aux trous noirs dont ne parle pas l'article sont les singularités nues ou les étoiles noires (à ne pas confondre avec les nouvelles étoiles noires du Sciences&Vie de ce mois et qui sont d'hypothétiques étoiles primitives constituées de matière noire supposée s'annihiler).
L'accrétion sur un trou noir et sur un objet classique est fondamentalement différente. Le matériau accrété acquiert une énergie énorme au cours de sa chute. Si l'objet central n'a pas d'horizon, toute cette énergie doit être convertie en chaleur et donc en rayonnement lorsque le matériau s'écrase à la surface de l'astre, et ainsi produire un spectre d'émission thermique caractéristique. A contrario, le matériau qui tombe dans un trou noir peut emporter avec lui une quantité quelconque d'énergie derrière l'horizon, où elle sera définitivement soustraite à notre vue.
- Douleurs chroniques, les nouveaux coupables, p50
L'hyperactivité des cellules gliales est responsable de nombreuses douleurs chroniques mais ne sont pas sensibles aux analgésiques. C'est un mécanisme d'inflammation contre lequel on peut utiliser un antibiiotique (minocycline), des opiacés ou du cannabis. L'auteur argumente pour une plus grande utilisation de la morphine contre la douleur qui ne produit pas de phénomène de tolérance en cas de douleurs chroniques, ce qui a permis de découvrir le rôle des astrocytes dans la tolérance, de même que le manque reproduit les symptômes des neuropathies. Les cellules gliales ont un effet anti-morphine car leur fonction est de maintenir l'activité des neurones que les opiacées endorment.
Au cours des deux dernières décennies, on a montré que les cellules gliales repèrent de plusieurs façons l'activité électrique des neurones : elles utilisent, par exemple, des canaux ioniques qui détectent le potassium et d'autres ions libérés par les neurones, et des récepteurs des neurotransmetteurs que les neurones utilisent pour communiquer. Le glutamate, l'atp (adénosine triphosphate, l'« énergie » des cellules) et le monoxyde d'azote sont les neurotransmetteurs le plus souvent détectés par les récepteurs des cellules gliales. Cette panoplie de détecteurs permet aux cellules gliales de surveiller l'activité électrique des circuits neuronaux dans tout le corps et le cerveau, et de répondre aux modifications physiologiques.
Pourquoi les cellules gliales réduisent-elles les effets de la morphine ? On sait que leur fonction fondamentale est de maintenir une activité équilibrée dans les circuits neuronaux. Dans la mesure où les narcotiques atténuent la sensibilité des circuits de la douleur, les cellules gliales réagissent en libérant des substances neuroactives qui augmentent l'excitabilité neuronale de façon à restaurer l'activité dans les circuits neuronaux. Au cours du temps, les cellules gliales augmentent progressivement la sensibilité des neurones de la douleur. L'héroïne ou les médicaments analgésiques narcotiques atténuent cette sensibilité, mais, quand on arrête d'administrer la drogue, les neurones déchargent intensément, ce qui provoque une hypersensibilité et des symptômes de manque douloureux. Chez les modèles animaux, les symptômes de manque douloureux associés à l'addiction à la morphine peuvent être considérablement réduits par des médicaments qui bloquent les cellules gliales.
Ainsi, moduler l'activité des cellules gliales serait non seulement la clé pour soulager la douleur chronique, mais aussi pour diminuer la probabilité que les personnes traitées avec des analgésiques narcotiques ne deviennent tolérantes.
- Astrocytes aide-mémoire, p12
Une autre brève réévalue le rôle des astrocytes dans la mémorisation.
La D-sérine est produite par les astrocytes, une catégorie de cellules auxiliaires des neurones. Chaque astrocyte contrôlerait l’activation des récepteurs NMDA de 15 000 à 20 000 connexions situées à proximité.
Les troubles du vieillissement sont liés à une diminution de la concentration de D-sérine dans l’hippocampe. Des données préliminaires suggèrent que cette modification contribuerait au déclin cognitif dans le cas de la maladie d’Alzheimer.
Une autre brève attribue l'Alzheimer à un autre dysfonctionnement des astrocytes (les récepteurs scavenger).
- L'horloge astronomique d'Anticythère, p64
On en avait déjà parlé, fin 2008 mais le mécanisme de cette extraordinaire machine à calculer du IIème siècle avant notre ère est presque entièrement reconstitué et prouve qu'il y avait du temps d'Archimède un savoir qui s'est perdu ensuite, pas seulement en mécanique mais il faudra attendre les années 1300 et Giovanni di Dondi pour retrouver une telle maîtrise de l'horlogerie. Certains parlent même de premier ordinateur, ce qui est un peu exagéré, mais cela montre que l'histoire n'est pas linéaire, des savoirs peuvent être oubliés même s'ils finissent toujours par être retrouvés ou plutôt réinventés. A notre époque les savoirs sont enfouis sous la masse d'informations et doivent aussi être retrouvés...
Notons bien qu'aucun objet de même âge et de même complexité technique que la machine d'Anticythère n'est connu dans le monde. Les premiers mécanismes comparables apparaissent au moins un millénaire après le naufrage du bateau romain. Si cette machine n'avait été retrouvée, jamais historiens et archéologues n'auraient imaginé possible un tel mécanisme à une époque aussi reculée.
Grâce aux trains épicycloïdaux, les engrenages sont capables non seulement de multiplier des fractions, mais aussi d'ajouter ou de soustraire des nombres. On ne verra réapparaître de trains épicycloïdaux dans la technologie occidentale que 1 500 ans après la machine d'Anticythère…
Les Babyloniens avaient découvert que si l'on assiste à une éclipse de Lune – phénomène qui ne se produit qu'à la pleine lune –, une éclipse semblable se reproduit généralement 223 lunaisons plus tard. Par une observation du même genre, les Babyloniens assistant à une éclipse solaire – qui ne se produit qu'à la nouvelle lune – prédisaient que 223 nouvelles lunes plus tard, une éclipse identique aurait à nouveau lieu. Toutefois, les éclipses solaires ne sont visibles que depuis une bande à la surface de la Terre, que les astronomes de l'Antiquité ne savaient pas déterminer de façon fiable. Les éclipses se répètent ainsi parce que toutes les 223 lunaisons (environ 18 ans), le Soleil, la Terre et la Lune retrouvent approximativement le même alignement les uns par rapport aux autres, périodicité connue sous le nom de saros.
Vingt-neuf des 30 roues qui nous sont parvenues servent à établir les cycles du Soleil et de la Lune. Toutefois, l'étude des inscriptions visibles sur la face avant du mécanisme livre aussi de riches informations sur les levers et les couchers d'étoiles importantes ou de planètes. En outre, sur la roue de l'engrenage primaire situé à l'avant du mécanisme, des restes de paliers témoignent d'un système épicycloïdal perdu qui aurait bien pu modéliser les mouvements de rétrogradation des planètes le long de l'écliptique ainsi que les anomalies du mouvement du Soleil lui-même. Tous ces indices suggèrent fortement que les mouvements solaires et ceux d'au moins certaines des cinq planètes connues dans l'Antiquité – Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne – étaient décrits par le mécanisme.
La Recherche no 439, Conscience
- Une greffe de peau contre l'hypertension artérielle, p28
Très étonnant : une greffe de peau génétiquement modifiée pour produire une hormone (a-ANP) réduisant la pression artérielle agit comme un patch protégeant de l'hypertension.
Cette étude montre que la peau peut être utilisée comme usine de synthèse de molécules thérapeutiques délivrées de manière régulière par voie sanguine.
- Un vaccin thérapeutique contre le cancer de la prostate
Des cellules immunitaires du malade sont prélevées et mises en contact avec des protéines caractéristiques du cancer de la prostate. Puis elles sont réinjectées au patient.
- L'émergence de la conscience, p38
L'état de conscience serait caractérisé par un réseau reliant la région préfrontale (surtout mésiofrontale), la région temporopariétale (surtout précuneus) et le thalamus (p47). Il est certain que pour être conscient, il faut être en possession de tous ses moyens (mémoire, langage, perception).
La définition de la conscience est variable entre sommeil, anesthésie, coma, état végétatif, conscience minimale, locked-in Syndrom... En fait, on constate que la seule définition certaine pour l'homme de l'état de conscience, c'est d'exécuter des ordres !
A noter que pour certaines personnes en état de conscience minimale une benzodiazépine (le Zolpidem) les fait sortir de leur état pendant quelques heures. On ne sait pas pourquoi...
Les états de désincarnation et de lévitation au-dessus du corps (Out-of-Body-Experience), qui se produisent dans des cas de migraine, dépression, tumeur cérébrale, épilepsie du lobe temporal, schizophrénie, etc., mais qui sont provoqués ici par stimulation électrique, viendraient principalement d'illusions "vestibulaires" liées à l'oreille interne responsable de l'équilibre (sensations de chute libre de flottement, de lévitation, de déplacement). La jonction temporo-pariétale serait aussi impliquée, en particulier le Gyrus angulaire (sensation de sortie du corps), de la même façon qu'on peut s'identifier à un corps virtuel (ce qui démontre que la sensation de soi n'est pas interne mais reconstruite à partir de la vision comme dans le stade du miroir).
Il est d'ailleurs significatif que les représentations habituelles des OBEs négligent le fait qu'on se voit de haut et qu'il n'y a pas seulement lévitation mais retournement du corps !
- Un caoutchouc qui se répare tout seul, p61
On en avait parlé en mars 2008 et juillet 2009. Il serait sur le point d'être commercialisé (d'ici 2 ou 3 ans).
Parmi les objets manufacturés déjà envisagés figurent des semelles de chaussures qui s'useraient beaucoup moins rapidement, des combinaisons de sport, des joints d'étanchéité, des joints de portière de voiture, des gants professionnels, ou encore des bouchons de bouteilles de médicaments.
- Evolution du microcrédit, p26
Système de crédit accordé aux plus pauvres, le microcrédit est aujourd’hui évalué pour la première fois, dans le nouvel ouvrage d'Esther Duflo
Après avoir été encensé comme un remède miracle à tous les problèmes de la pauvreté, le microcrédit est aujourd’hui décrié par certains qui y voient un système exploitant l’incapacité des plus pauvres à rembourser leurs emprunts. On l’accuse même de ruiner les économies locales. Ce que nous avons constaté avec nos études d’évaluation est bien plus nuancé : si le microcrédit ne transforme pas en profondeur la vie des plus pauvres comme on l’avait espéré, il ne suscite pas non plus chez eux une frénésie de dépenses incontrôlées.
En supprimant le prêt solidaire mais en maintenant les liens sociaux à travers des réunions hebdomadaires, plusieurs institutions, dont la Grameen Bank, ont constaté que le niveau de remboursement restait élevé. À Calcutta, nous avons testé le remboursement mensuel et constaté qu’il permettait effectivement des emprunts plus importants, même s'ils sont plus risqués.
- Naturalisme, animisme, totémisme, analogisme
Une exposition pas comme les autres s’installe pour dix-huit mois au musée du quai Branly. Pas comme les autres parce que l’anthropologue Philippe Descola convie le visiteur à une véritable expérience de pensée : comprendre à travers un parcours semé d’objets symboliques les quatre visions du monde inventées par l’Homme, selon Descola : le naturalisme, l’animisme, le totémisme et l’analogisme.
Ainsi pour représenter le monde animiste où les plantes, les objets et les animaux sont réputés avoir une intériorité semblable à celle des humains, Descola montre des masques mi-homme mi-animal, d’Alaska ou de Malaisie.
Pour illustrer le monde naturaliste, c’est-à-dire notre propre vision occidentale du monde, qui opère une distinction entre nature et culture, il a choisi d’aller de la peinture à l’imagerie cérébrale. Il montre comment l’intériorité de l’individu très présente à la Renaissance a disparu peu à peu de la peinture occidentale, de plus en plus abstraite.
Dans le totémisme, les images présentées font référence à un prototype primordial appelé « être du rêve » qui révèle l’identité commune entre les humains et les non humains. On découvre ainsi des peintures figurant des êtres immobiles dont les organes et le squelette sont peints avec minutie et représentent un modèle de l’ordre social et cosmique.
Enfin, l’analogisme, modèle inverse du totémisme, perçoit tous les occupants du monde comme des êtres différents qu’il essaie de relier par des associations. En conséquence, une des figures classiques de l’analogisme présentée dans l’exposition est la chimère, être composé d’attributs appartenant à des espèces différentes.
Ces 4 "ontologies", que j'interprète comme des modes de rapport du langage aux êtres, sont discutables mais intéressantes. L'animisme personnalise les choses et leur donne une intention (magie, tout est langage). Le naturalisme distingue le sujet et l'objet (science). Le totémisme classe et unifie sous un concept abstrait ce qu'il nomme et rassemble (Heidegger?) alors que l'analogisme différencie les noms et les qualités qu'il combine (structuralisme?). C'est du moins la lecture que j'en fais. Ce qui est bien dans ces théorisations, comme avec le zodiaque, c'est qu'on ne peut être partout à la fois, chacun ne pouvant détenir qu'une part de la vérité...
Brèves et liens
Physique
cosmologie, astronomie, physique quantique
- Découverte majeure sur les supraconducteurs: bientôt à température ambiante ?
Dans une phase mystérieuse, appelée pseudogap, les électrons s’orienteraient spontanément selon une direction préférentielle.
«Nous avons observé la brisure de la symétrie de rotation. Cela révèle la présence d’une force microscopique qui oriente les électrons et qui pourrait être à l’origine de la supraconductivité».
Louis Taillefer décrit le comportement des électrons dans cette phase par analogie avec celui des spectateurs lors d’un concert en plein air: «Avant que la scène soit éclairée, le public est dispersé dans le champ et orienté dans tous les sens. Dès que la scène s’illumine, chaque spectateur se tourne vers la scène. On constate alors l’apparition d’une orientation préférentielle dans la foule, adoptée spontanément et collectivement sans qu’il y ait des sièges pour l’imposer.»
- Supraconduction à haute température : le magnétisme jouerait un rôle
L’une des pistes pour comprendre la supraconductivité à haute température critique fait intervenir des forces d’origine magnétique liées aux spins des électrons. Ce serait ces forces qui interviendraient dans la formation de paires de Cooper alors que dans les supraconducteurs classiques, ce sont les phonons du réseau cristallin du solide qui expliquent la formation de ces paires.
Si cette hypothèse est exacte, il y aurait la possibilité d’observer des ondes de spins dans ces matériaux avec des caractéristiques bien particulières. Les ondes de spin sont des excitations qui se propagent dans un milieu magnétique en changeant l’orientation du spin de certaines particules comme les électrons.
- Inflation, énergie et matière noires selon WMap 7
Les données des observations de Planck ne seront rendues publiques qu’en 2012. En attendant, celles obtenues au bout de 7 années par WMap viennent de l’être. Pas de révélations si ce n’est que l’accord entre le modèle dit LambdaCDM et les observations continue d'être excellent et que les anomalies, signatures possibles d’une nouvelle physique, invoquées dans le rayonnement fossile par certains chercheurs, ne semblent finalement pas être présentes.
On ne le répétera sans doute jamais assez, nous sommes entrés depuis quelques années dans l’ère de la cosmologie de précision.
Matière noire et énergie noire sont de plus en plus solidement établies même si leur nature exacte est encore mal comprise, et plusieurs des prédictions des modèles inflationnaire ont été observées.
Les observations de WMap sont suffisantes à elles seules pour corroborer un modèle cosmologique dépendant de 6 paramètres fondamentaux contenant de la matière baryonique, noire et de l’énergie noire dans les proportions suivantes si l’on prend le plus simple modèle Lambda CDM (en ajoutant d’autres paramètres pour des modèles un peu plus complexes, ces valeurs changent légèrement).
* 0,0449 + /- 0,0028 pour matière baryonique
* 0,222 +/- 0,026 pour la matière noire
* 0,734 +/- 0,029 pour l’énergie noire
Jointes à d’autres, les mesures de WMap montrent par exemple que la nature de l’énergie noire est parfaitement compatible avec ce que l’on attend d’une vraie constante cosmologique et au final la courbure de l’Univers apparaît comme plate à moins de 1% près.
- 15% de systèmes solaires dans la galaxie
Ici, la bande bleu clair montre la zone d'habitabilité et la bande bleu foncé la zone à partir de laquelle des glaces d'eau, de méthane et d'ammoniac deviennent possibles.
Au maximum 15% des exosystèmes planétaires sont de type solaire.
Ce nombre peut paraître faible mais il est en réalité gigantesque. La Voie lactée contient en effet plusieurs centaines de milliards d’étoiles. Même si 1% d’entre elles possèdent un exosystème solaire, il existerait donc un bon milliard de systèmes ressemblant au nôtre dans la Galaxie.
- Le boson de Higgs devra attendre 2013
Les diagrammes de Feynman des principales réactions qui devraient produire un boson de Higgs lors d'une collision. En haut à gauche deux gluons "g" fusionnent par l'intermédiaire de la production de quarks et antiquarks top "t" pour donner un boson de Higgs H. En bas, quark (q') et antiquark (q barre) produisent des boson W et Z lesquels donnent un boson de Higgs H.
Il semble maintenant assez bien établi que la bande de masse comprise entre 162 GeV et 166 GeV soit exclue par les expériences. Une masse inférieure à 114 GeV avait déjà été exclue par les expériences du LEP et si l’on reste strictement dans les limites du modèle standard, une masse supérieure à 186 GeV est désormais exclue par les données du Tevatron. Certaines extensions du modèle standard rendent pourtant possible une masse supérieure mais à l’inverse des théories supersymétriques dernières favorisent un Higgs léger au-dessus de la borne du LEP.
D'après Klaus Mönig, les données publiées par les chercheurs du Tevatron rendent probable que la masse du Higgs se trouve en fait dans une région comprise entre 115 et 150 GeV. Cela veut dire qu’il est difficile de produire et d’observer le Higgs au LHC, d'autant plus que cet instrument ne fonctionnera finalement pas avant quelques années avec l’énergie et la luminosité initialement prévues. Certains pensent donc que l’annonce de la découverte du Higgs pourrait bien être repoussée à 2013
On a beau dire, le résultat, c'est surtout qu'on ne trouve pas ce boson de Higgs qui a toutes les chances de ne pas exister, la masse étant fonction de l'énergie et non pas d'un champ ad hoc! La brève suivante explique bien cependant ce qui fait la nécessité de ce boson introuvable :
- Très bon article sur le boson de Higgs
Pourquoi la nature semble-t-elle avoir autant besoin de cette particule ? Dans la nature, il existe deux états d’hélicité pour les particules, qui peuvent être "gauches" ou "droites" (voir encadré). "Les particules gauches sont sensibles à l’interaction faible, dont la radioactivité est la manifestation, contrairement aux particules droites. L’hélicité agit comme une sorte de charge pour la force faible, 1 pour une particule gauche, 0 pour une droite", explique M. Mangano. Les particules possédant une masse pourront néanmoins être considérées comme gauches ou droites, selon le cadre de référence choisi par l’observateur (voir ci-dessus). Toutefois, un phénomène naturel ne peut dépendre d’un système de référence spécifique utilisé par les chercheurs dans leurs calculs, et la sensibilité des particules à la force faible ne saurait être une propriété définie de manière si peu exacte. Vous cernez le problème à présent: où peut bien disparaître la charge faible d’une particule gauche (1) lorsqu’elle apparaît comme droite (0) ? D’autre part, comment la nature décide-t-elle de donner ou non une masse à une particule (entraînant le problème de l’hélicité de la particule) ?
Selon le mécanisme de Higgs, la propriété que l’on mesure à l'échelle macroscopique comme étant la "masse" est le résultat, en termes microscopiques, d’un échange dynamique de quanta entre une particule dépourvue de masse et le champ présent dans l’Univers. "Une particule massive bascule constamment de l’état de particule gauche à celui de particule droite, en échangeant un quantum du champ de Higgs de charge faible avec l’"éther". L’"éther" retient la charge faible de la particule gauche lorsque celle-ci devient droite. De cette manière, la charge faible est toujours conservée et aucune contradiction n’apparaît".
Le spin d’une particule sert à définir son hélicité, c’est-à-dire s’il s’agit d’une particule droite ou gauche: une particule est droite si la direction de son spin est la même que celle de son mouvement. Une particule est gauche si la direction de son spin est opposée à celle de son mouvement.
Cependant, parce que la direction du mouvement dépend du système de référence, lorsque l’on choisit un système de référence qui se déplace plus rapidement que la particule (ce qui est toujours possible pour les particules massives qui ne peuvent pas se déplacer à la vitesse de la lumière), la particule apparaîtra comme gauche dans ce cadre de référence, même si elle a auparavant été considérée comme droite dans un autre système.
- Visualisation de la fonction d'onde d'électrons
Reconstruction de la fonction d’onde, à deux instants séparés de 1500 ± 300 as, permettant de visualiser le déplacement d’un “trou” dans la densité électronique produit par l’interaction de la molécule de diazote avec le laser intense. Les points noirs indiquent la position des atomes dans la molécule.
La méthode repose sur une analyse tomographique du rayonnement X émis par des molécules excitées par une impulsion laser intense. En utilisant un laser attoseconde (une attoseconde équivaut à 10 -18 seconde), les chercheurs ont obtenu un "instantané" de la fonction d'onde des électrons de la molécule excitée par le laser, 1500 attosecondes après sa mise en mouvement.
Dans certaines conditions les fonctions d'ondes sont donc observables. On peut ainsi espérer réaliser des "films" expérimentaux montrant les états électroniques au niveau des électrons à diverses étapes de réactions chimiques.
Voir aussi Techno-Sciences.
Climat
Climat, écologie, énergies
- L’acidification galopante des océans, du jamais vu depuis les dinosaures
De nouvelles simulations indiquent que l'acidification des océans se fait à une vitesse sans précédent depuis 65 millions d’années. Selon des chercheurs anglais, la vitesse de cette variation environnementale met à mal les capacités d’adaptation du plancton océanique.
De nouvelles simulations indiquent que l'acidification des océans se fait à une vitesse sans précédent depuis 65 millions d’années. Selon des chercheurs anglais, la vitesse de cette variation environnementale met à mal les capacités d’adaptation du plancton océanique.
L’extinction généralisée dans ces fonds océaniques durant le réchauffement par effet de serre et l’acidification des océans du passage Paléocène-Eocène nous indique que des extinctions similaires dans le futur sont possibles.
- Des futurs alternatifs pour un monde en réchauffement
Après le moment pénible de la polémique qui devait bien arriver pour rectifier les dérives du GIEC que j'avais toujours dénoncé, il faut revenir aux perspectives qui ne sont pas roses même si elles restent forcément incertaines d'être si lointaines, ce qui n'est pas un argument pour s'en détourner comme le prétendent les irresponsables.
A gauche, la démarche séquentielle utilisée précédemment et à droite, la démarche parallèle envisagée. Les chiffres Les étapes de l’analyse se font dans l’ordre des numéros. Les étapes 2a et 2b se font simultanément. Les flèches montrent le flux de l’information (trait plein), le choix des RCP (tirets) et l’intégration des informations et rétroactions (points).
- Le retour des tâches solaires
De nombreux groupes de taches ont refait leur apparition sur notre étoile ces dernières semaines, signe évident d'une reprise de l'activité solaire.
On nous l'avait déjà annoncé prématurément, mais même si on connaissait un minimum d'activité du soleil, cela n'éviterait pas un réchauffement excessif !
- Un nouveau bras du Gulf Stream réchauffe le Groenland
L'apparition de ce nouveau courant chaud participe à la fonte des glaciers du Groenland et pourrait expliquer ses conditions plus hospitalières au temps des Vikings ?
- Moins de vapeur et moins de chaleur depuis 2000?
Une diminution de la quantité de vapeur d’eau présente dans les hautes couches de l’atmosphère terrestre –la stratosphère- aurait contribué ces dix dernières années à ralentir la hausse des températures à la surface de la Terre, selon une étude publiée par la revue Science (Science Express du 29 janvier).
Après une croissance soutenue pendant une trentaine d’années, la courbe de la température moyenne à la surface du globe a marqué le pas à partir du début de la décennie 2000 (ce qui n’empêche pas les années 2000-2009 d’être parmi les plus chaudes depuis 1880).
Ces chercheurs ont observé une diminution de 10% de la vapeur d’eau dans la stratosphère depuis 2000. D’après les calculs et les modélisations de l’équipe de Solomon, cela aurait ralenti la hausse des températures de 25%.
La baisse observée depuis 2000 reste inexpliquée. Ces résultats montrent que ce gaz à effet de serre pourrait jouer un rôle important dans des variations de températures décennales.
C'est ce qui me semblait évident depuis longtemps, contre les extrapolations faites auparavant : tout comme lors des précédents réchauffements l'augmentation de l'évaporation augmente les précipitations et le Sahara qui était très verdoyant jusqu'à l'Empire romain où il servait de grenier à blé, pourrait reverdir en partie au moins.
- Traiter les déchets nucléaires plutôt que les stocker
GE-Hitachi Nuclear Energy, l'un des plus grands fournisseurs au monde de réacteurs nucléaires, propose une alternative au stockage des déchêts nucléaires en les utilisant comme carburant dans des centrales nucléaires de pointe.
La technologie consiste à séparer les déchets nucléaires en différents types de carburant certains utilisables, dont dans les centrales nucléaires conventionnelles et d'autres exigeant des réacteurs "à neutrons rapides" qui sont utilisés ailleurs, mais pas aux États-Unis.
L'intérêt, c'est de ne pas produire du plutonium qui pourrait être détourné pour des applications militaires. En fait il resterait des déchets peu radioactifs inutilisables devant être stockés mais seulement quelques centaines d'années. Cela implique malgré tout des transports de matières dangereuses. A noter que justement 3 pays européens dont la France viennent de décider l'enfouissement...
- Utiliser les sources souterraines pour la climatisation
L'idée est d'emprunter les basses températures des eaux souterraines et d'utiliser un puits de circulation afin d'abaisser la température tout en économisant de l'énergie.
Les résultats expérimentaux montrent que tout en gardant la même capacité de refroidissement, ce dispositif pourrait réduire de 98% l'espace requis et résoudre complètement le problème d'émission de chaleur. D'autre part, ce nouveau dispositif pourrait réduire d'environ 5% la facture énergétique de la climatisation du bâtiment. Enfin, il pourrait considérablement améliorer l'esthétique des bâtiments grâce à la suppression des tours de refroidissement imposantes.
- Les smart grids permettraient de réduire les émissions de CO2 de 12%
Il serait possible de réduire d'au moins 12% les émissions de CO2 et la consommation d’électricité d’ici 2030 aux Etats-Unis grâce aux réseaux de distribution dits intelligents (smart grids). C’est ce qu’affirme un rapport américain. Ces réseaux profiteraient aussi à l’essor des voitures électriques et des énergies renouvelables.
- La fin de l'industrie solaire en Allemagne ?
La réduction des avantages consentis pour l'équipement en panneaux solaires joint à la concurrence chinoise menace l'avenir des entreprises du secteur.
- Energies marine, la France commence petit...
Les énergies marines – éoliennes flottantes ou hydroliennes – commencent tout juste à se développer en France. Quatre sites expérimentaux ont été sélectionnés au large de la Bretagne. Une première après quarante ans d’apathie.
Les hydroliennes MegaWatForce (Guinard Energies) et Sabella (Veolia Environnement), des machines sous-marines à hélices fonctionnant grâce à l’énergie des courants, espèrent être sélectionnés par l’AMI. Sabella est de loin la plus aboutie. Un pilote a déjà été testé, pendant un an, au large de Bénodet (29). « La simplicité de notre technologie réduit le coût d’installation du premier MW à 7 millions d’euros, contre 10 à 14 millions pour certains concurrents ».
- Le guide des aides de l'Etat pour la rénovation thermique
- Des toits blancs pour rafraîchir les villes ?
Peindre les toits des villes en blanc, voilà qui leur donnerait un petit air méditerranéen. Plus qu’un air, en fait, puisque selon une étude américaine, cette blancheur les rafraîchirait.
L’étude du National Center for Atmospheric Research (NCAR) suggère que cette idée a certains mérites. En effet, l’artificialisation des surfaces urbaines se traduit par des couleurs sombres (bitume, béton) dont l’albédo est inférieur à celui de la végétation. Il s’ensuit une plus faible réflexion de l’énergie solaire vers l’espace qu’en milieu rural et donc une augmentation locale de température.
Si tous les toits étaient peints en blanc, l’îlot thermique urbain pourrait être réduit de 33%. En été, cet effet rafraîchissant serait bien évidemment plus important, puisque que la quantité de rayonnement reçue est supérieure.
Ce n'est pas nouveau, mais le fait qu'on en reparle régulièrement est peut-être le signe qu'on va le faire ?
- Excès de viandes et poissons à table, la planète ne tiendra pas le rythme
Selon un rapport de la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation, publié jeudi, la production mondiale de viande devrait doubler pour atteindre 463 millions de tonnes afin de répondre à la demande mondiale.
L'élevage coûte cher à l'environnement: 8% de la consommation mondiale d'eau, 18% des émissions de gaz à effet de serre (davantage que les transports) et 37% du méthane (21 fois plus réchauffant que le CO2) émis par les activités humaines.
"Il faut 3 calories végétales pour produire 1 calorie de poulet; 7 pour une de cochon et 9 pour une calorie bovine".
Le nombre de bateaux de pêche est deux à trois fois supérieur aux capacités de reconstitution de la ressource. A ce rythme, la totalité des espèces commerciales aura disparu en 2050.
A noter qu'une étude danoise montre que l'agriculture biologique ne pourrait subvenir à nos besoins, comme le prétend désormais la FAO, sauf si on réduit notre consommation de viande...
- Une ville belge distribue des poules pour réduire les déchets
La ville belge de Mouscron, dans l'ouest du pays, a décidé d'offrir deux poules pondeuses à chaque foyer candidat pour inciter à réduire le volume des déchets ménagers, a-t-on appris vendredi auprès de la municipalité.
Au total, la mairie de cette commune de 52.000 habitants dispose d'un "stock" de 100 poules à distribuer. Les poules sont livrées par deux, "pour ne pas qu'elles s'ennuient".
Biologie
évolution, génétique, biodiversité, éthologie, anthropologie, neurologie
- ADN 2.0
Dans toutes les formes de vie existantes, les quatre «lettres» du code génétique, appelés nucléotides, sont lus en triolets, de sorte que tous les trois nucléotides codent pour un acide aminé unique.
Pas plus. Jason Chin à l'Université de Cambridge et ses collègues ont redessiné la machinerie cellulaire de sorte qu'il lit le code génétique des quadruplés.
Parce qu’il y a quatre lettres et qu’elles se réunissent pas triplets, la vie dispose depuis des milliards d’années de 64 combinaisons possibles de ces lettres pour créer les acides aminés dont elle a besoin. Si l’équipe de Chin a vraiment créé un nouveau code génétique, alors celui-ci dispose à présent de 256 nouvelles combinaisons.
Pour l’instant, cette équipe a démontré qu’au fond d’un bouillon de culture, deux de ces nouveaux acides aminés ont pu s’intégrer aux « vieux » —former des liens chimiques solides— sans problèmes.
- Sources hydrothermales contre soupe primitive
La vie ne serait pas apparue dans une soupe primitive. Une équipe germano-américaine rejette cette théorie vieille de 80 ans car elle ne satisfait pas aux besoins énergétiques des premières cellules. Les sources hydrothermales, en revanche, leur paraissent tout indiquées pour avoir fourni de l’énergie à ces pionnières avant qu'elles ne s’émancipent.
« Les livres de cours assènent que la vie a émergé d’une soupe organique et que les premières cellules se sont développées par fermentation de ces molécules organiques pour produire de l’énergie sous forme d’ATP. Nous apportons un nouvel éclairage sur les raisons qui font que cette vision vieille et familière ne fonctionne pas du tout, affirme Nick Lane. Nous présentons l’alternative que la vie a émergé parmi les gaz (H2, CO2, N2 et H2S) et que l’énergie de la première vie est venue de l’exploitation des gradients géochimiques créés par notre mère la Terre dans des évents hydrothermaux particuliers des grands fonds – ceux qui sont criblés de petits compartiments ou pores interconnectés. »
Dans leurs évents, les eaux alcalines créent des gradients de protons qui ont pu être exploités par les premières cellules au sein des pores en nids d’abeille des roches. Selon l’équipe de Nick Lane, ces cellules catalytiques auraient utilisé ces gradients pour produire énergie, lipides, protéines et nucléotides. Elles auraient ensuite acquis la capacité chimiosmotique de créer par elles-mêmes des gradients de protons pour produire leur énergie, sous forme d’ATP. Par là même, elles seraient devenues autonomes et auraient pu s’affranchir des évents hydrothermaux.
Cette chimiosmose implique des donneurs et des accepteurs d’électrons pour générer l’énergie chimique nécessaire aux réactions d’oxydo-réduction. Selon les chercheurs, le premier donneur d’électrons aurait été le dihydrogène (H2) et le premier accepteur le dioxyde de carbone (CO2).
« La raison pour que tous les organismes soient chimiosmotiques aujourd’hui est simplement qu’ils ont hérité cette caractéristique depuis l’instant et le lieu où les premières cellules ont évolué – et elles ne pouvaient pas évoluer sans cela »
C'est la théorie métabolique de l'origine de la vie, avec laquelle je suis en désaccord en général à cause du mythe d'une complexité dont émergerait un métabolisme. La vie commence bien avec l'information (la reproduction et l'évolution), et donc avec l'ARN autocatalytique mais il faut bien un métabolisme minimum tout de même et il est raisonnable de penser que cette énergie a été fournie par les sources thermales. Le proto-métabolisme ne peut être que très simple, la complexification venant ensuite de la reproduction/sélection darwinienne. A noter que la météorite de Murchison abrite des millions de molécules organiques : 70 acides aminés (alanine, glycine, valine, leucine, isoleucine, proline, acide aspartique et acide glutamique), des purines et des pyrimidines qui sont les bases de l'ADN et de l'ARN. Les bases ne manquent pas qui pourraient être les mêmes dans tout l'univers : il suffit de rencontrer un environnement favorable pour que la vie se développe assez rapidement sans doute. Après, on le sait, l'évolution est très lente et dépendante des changements brusques de conditions environnementales (ce que montre la série sur les extinctions massives).
- Les océans, juste avant que la vie n'explose au Cambrien
Leurs résultats suggèrent qu'au cours de l'Édiacarien qui a duré de - 635 à - 542 millions d'années, les océans de la planète étaient stratifiés en zones spécifiques d'eaux riches en sulfures ou en fer. Les chercheurs font état de colonnes stables d'eaux riches en sulfures et en sulfates prises en sandwich entre des zones riches en fer et dépourvues d'oxygène. Ils suggèrent aussi que ces zones se sont maintenues durant l'Édiacarien sous l'effet de faibles flux de sulfates produits par les plateaux continentaux couplés à l'activité bactérienne qui réduisait encore plus les sulfates dans les parties profondes des colonnes d'eaux stratifiées.
- Les débuts de la biologie quantique
Certaines algues utiliseraient les amplitudes de probabilité de la mécanique quantique pour optimiser la photosynthèse, ce qui signifie que ces cellules ont franchi l’obstacle de la décohérence quantique qui devrait rendre ce processus impossible à température ambiante. De quoi relancer les spéculations sur la biologie quantique, le fonctionnement du cerveau mais aussi de rendre plus crédibles les ordinateurs quantiques.
Selon le premier groupe de chercheurs, ils auraient la preuve que des systèmes biologiques comme des algues marines du nom de Chroomonas CCMP270 et Rhodomonas CS24 défient bel et bien la théorie de la décohérence quantique en utilisant les amplitudes quantiques pour faire de la photosynthèse à 21°C !
Les structures qui captent les photons dans le cas des algues Chroomonas et Rhodomonas, que l’on appelle des antennes, coordonnent le plus efficacement les transferts d’énergie le long de plusieurs pigments moléculaires. Les amplitudes quantiques sondent alors l’état des chemins possibles et déterminent celui qui est le plus rapide et avec le moins de perte d’énergie. La cohérence quantique est maintenue pour cela pendant 400 femtosecondes (4 × 10-13 seconde) alors qu’à cette température de 21°C, cela ne devrait pas être possible selon les chercheurs.
Parallèlement, Gregory Engel et ses collègues ont aussi publié un article sur arXiv dans lequel ils annoncent avoir répliqué leur expérience de 2007 mais cette fois à la température de 4°C. Ils annoncent aussi que l’obstacle de la décohérence ne semble pas être là puisque la cohérence quantique a été observée durant 300 femtosecondes.
Voir aussi Techno-Sciences.
- Les spinosaures, dinosaures semi-aquatiques
Les spinosaures, un groupe énigmatique de dinosaures carnivores ayant vécu durant une partie du Mésozoïque (- 150 à - 90 millions d'années), avaient un mode de vie semi-aquatique, similaire à celui des crocodiles ou des hippopotames actuels.
Les spinosaures qui vivaient sur trois continents, l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Eurasie, entre la fin du Jurassique et le milieu du Crétacé (-150 à -90 millions d'années environ) constituent un groupe de dinosaures carnivores dont certaines espèces atteignaient de très grandes tailles. On estime en effet qu'ils pouvaient mesurer jusqu'à 16–18 mètres de long, pour un poids de 11 tonnes, ce qui fait d'eux les plus grands dinosaures carnivores et les plus grands prédateurs terrestres ayant existé. En plus de posséder de longues épines osseuses prolongeant leurs vertèbres et formant un voile dorsal très caractéristique, ces animaux avaient un crâne au museau très allongé garni de dents coniques très similaires à celles de certains crocodiles et d'énormes griffes terminant les doigts de leurs membres antérieurs. De telles spécialisations avaient été interprétées par les paléontologues comme étant une adaptation à un régime piscivore (à base de poisson), similaire à celle de certains crocodiles.
Voir aussi Futura-Sciences.
- Les vraies couleurs d'un dinosaure
Après le Sinosauropteryx, c’est au tour d’Anchiornis, autre petit dinosaure à plumes, de retrouver ses couleurs. Grâce à la découverte sur les fossiles des pigments colorés qui existent encoure aujourd’hui chez les vertébrés.
Un magnifique plumage noir et blanc, une crête rousse, une longue queue noire façon queue de pie…En oubliant le bec denté de ce drôle d’oiseau, on pourrait le croire sorti d’une volière. Il s’agit pourtant d’un théropode, Anchiornis huxleyi, qui vivait il y a 155 millions d’années.
- Les fourmis se cachent pour mourir...
Chez certaines espèces, il a été observé que des individus s’isolaient pour mourir. C’est le cas notamment chez les fourmis, les éléphants, les chats, les chiens et même, parfois, les hommes. L’une des raisons de ce comportement pourrait être une forme d’altruisme. En effet, les sociétés animales créent les conditions parfaites pour les épidémies. Ce comportement altruiste réduit ce risque et pourrait donc avoir été favorisé par l’évolution.
Les scientifiques ont sciemment contaminé des fourmis dans un laboratoire (avec un champignon parasite qui finit par tuer les fourmis). Les fourmis les plus infectées désertaient rapidement la colonie, sans y être forcées par leurs congénères, avant de mourir.
Cela réduit les risques de transporter l'infection aux autres. Ce genre de comportement de retrait volontaire se retrouve chez d'autres insectes sociaux comme les bourdons.
Pour la première fois, le « roi des harengs » (Regalecus glesne) a été observé dans son environnement naturel. Il a été filmé par deux fois, une fois par l’équipage d’un submersible à 496 m de profondeur, l’autre par un ROV (robot télé-opéré) à 829 m.
On sait peu de chose sur cette espèce étrange. Les individus observés sont en général mourants, au mieux échoués sur la plage ou pris dans les filets. Parfois, il arrive qu'ils soient aperçus en surface. L'apparence impressionnante de ce poisson, un long ruban blanc qui peut atteindre les 17 m coiffé de rouge, aurait sûrement alimenté les légendes de serpents de mer. Chondrichtyens (poissons cartilagineux) mis à part, le régalec (Regalecus glesne) est le plus long des poissons.
- Le diabète des dauphins et autres maladies
La réunion annuelle de l’American Association for the Advancement of Science de février 2010 a dévoilé plusieurs études qui suggèrent que les maladies qui affectent les dauphins sont similaires à celles touchant l’homme. Par ailleurs, la physiologie de ces organismes partage de nombreux points communs, ce qui pourrait faire des dauphins des modèles d’études pour mieux comprendre certaines maladies humaines.
« Alors que certaines personnes adoptent un régime hyperprotéiné pour les aider à contrôler leur diabète, les dauphins semblent avoir développé un état similaire au diabète pour supporter un régime hyperprotéiné ».
Lors d’une campagne d’investigations, les chercheurs ont recensé une très forte proportion de femelles fertiles porteuses des chromosomes XY (74 à 100%). L’analyse de leur patrimoine génétique a révélé que la mutation entrainant ce changement de sexe est portée par un chromosome X distinct. Une surprise puisque c’est habituellement une anomalie sur le gène Sry du chromosome Y qui induit l’inversion sexuelle.
- Les chimpanzés, parfois, adoptent des orphelins...
Les éthologues ont un problème avec l'altruisme pourtant il n'est plus tenable de parler de sélection du plus fort ou du plus égoiste alors qu'il y a plutôt une sélection d'espèce, même au niveau des bactéries qui communiquent entre elles. Le réductionnisme a la vie dure !
Des chimpanzés qui s'occupent de jeunes ayant perdu leur mère, voilà qui surprend les éthologistes, surtout quand le parent adoptif est un mâle. Chez nos cousins, en effet, les papas ne se soucient guère de leur progéniture. Pourtant, ce comportement a été clairement observé en Côte d'Ivoire. Pourquoi un tel altruisme ? Les raisons restent mystérieuses...
D'une manière générale, l'altruisme chez les animaux, et même chez l'homme, pose toujours problème. Pour les auteurs de l'étude, cet exemple des communautés du parc de Taï montreraient l'importance de facteurs socio-écologiques. Dans cette région, des populations importantes de léopards imposent une prédation élevée chez les chimpanzés. Plus que chez les communautés d'Afrique de l'est, l'adoption de jeunes, en garantissant leur survie, renforcerait le groupe face aux menaces qui l'entourent.
Une maturation plus longue du cerveau des bonobos expliquerait un tempérament plus partageur que son cousin le chimpanzé.
Les bonobos sont célèbres pour leur comportement pacifique et joueur, tandis que les chimpanzés peuvent être redoutés pour leur agressivité. Ces deux espèces de grands singes sont pourtant cousines, elles appartiennent à la même branche des paninés, la plus proche de celles des Homo dans le buisson du vivant.
Les bonobos (Pan paniscus) sont les plus partageurs. Ils sont même enclins à faire profiter un autre bonobo de l’assiette de fruits dont ils disposent en ouvrant la porte d’un enclos adjacent. Chez les chimpanzés (Pan troglodytes), s’il y a un individu dominant sur les deux, il a tendance à garder toute la nourriture pour lui. Le partage est plus spontané chez les jeunes que chez les adultes: le chimpanzé semble se raidir en vieillissant, alors que le bonobo conserve le même comportement.
Faut-il en conclure que le bonobo est un grand enfant? Pour Wrangham et ses collègues, qui publient leurs travaux dans la revue Current Biology, le comportement social plus tolérant des bonobos pourrait être lié à une maturité cérébrale plus longue que celle du chimpanzé, comme l’ont suggéré de précédentes études. Cette hypothèse est avancée pour l’être humain: le long développement de son cerveau à travers l’enfance et l’adolescence expliquerait l’importance des relations sociales chez l’Homme.
- On marche sur les talons pour aller plus loin
On a mesuré que marcher sur les talons consomme 53% d'énergie en moins par rapport à une marche avec le talon soulevé. Notre posture et la capacité résultante de marche sur de longues distances nous ont donné un avantage sur les autres prédateurs : suivre les proies sur de longues distances. Lors d'une course, il est bien plus efficace de courir avec les doigts de pied en premier pour la performance. Dans ce cas l'efficacité énergétique est alors la même par rapport à la course avec le talon en premier. En cas de marche, la différence de consommation d'énergie est de 70%
- Le diversité génétique africaine
Il y a plus de différences entre les génomes de deux Bushmen du sud de l’Afrique qu’entre un Européen et un Asiatique. Cette conclusion publiée aujourd’hui dans la revue Nature, suffit à elle seule à illustrer la très grande diversité génétique du continent africain
Ces chercheurs ont séquencé le génome complet de Mgr Tutu, représentant des peuples Bantous d’Afrique du sud, ainsi que d’un Khoisan (ou San ou Bushmen), vivant dans le désert de Kalahari, en Namibie.
A partir de ces cinq génomes, Schuster et ses collègues ont identifié plus d’un millions de petites variations génétiques (SNP, variation sur un seul nucléotide) jusque là inconnues. Et découvert que deux Bushmen vivant dans la même région sont plus distincts qu’un Européen d’un Asiatique.
Ce n'est qu'une confirmation de précédentes études qui montrent que hormis les chasseurs-cueilleurs d'Afrique australe (les San), toute l'humanité descend d'un même groupe ayant quitté l'est de l'Afrique il y a 60.000 ans (10/09 et 11/09). Une étude précédente avait montré que les Africains actuels sont les descendants de 14 populations ancestrales. De quoi réfuter tous les racismes et la théorie chinoise d'une origine de la population asiatique remontant à l'homo erectus car toute la population hors d'Afrique est apparentée. Par contre, l'Afrique connaît logiquement une plus grande diversité génétique puisque c'est le lieu d'émergence de l'humanité. Si l'on peut parler de races différentes, c'est donc uniquement en Afrique, ce qui fait aussi qu'on ne peut parler d'une race noire...
- Les pesticides, principaux obstacles à la biodiversité
Après dix ans de lutte contre les pesticides en Europe, ils restent le principal obstacle à la biodiversité des milieux agricoles. C’est la conclusion de neuf universités européennes sur l’impact de l’agriculture intensive sur les espèces sauvages.
Plus précisément, parmi tous les facteurs étudiés (uniformisation des paysages, disparition des milieux incultes…), ce sont les insecticides et les fongicides qui se révèlent être les principaux fautifs.
- Un ex-manager de Monsanto dénonce les fraudes de la firme
Un ancien manager de Monsanto India nommé Tiruvadi Jagadisan, 84 ans, raconte ce qu'il a connu chez Monsanto. Il a travaillé pour cette firme durant presque deux décennies dont 8 comme dirigeant des opérations de Monsanto India. Il a communiqué dernièrement en public contre la nouvelle variété d'aubergine OGM.
Jagadisan a déclaré à cette occasion que la firme américaine avait utilisé de fausses données scientifiques lors de la soumission de ses OGM aux agences de régulation du pays afin que les produits soient approuvés pour un usage en Inde.
A noter que l'atrazine féminise les grenouilles :
90% des grenouilles exposées à l'atrazine ont des niveaux de testostérone bas, une diminution de la taille de leurs organes reproducteurs, certains caractères sexuels secondaires féminins et plus du tout de « libido » puisqu’elles s’accouplent beaucoup moins. Pour les 10% restant c’est encore plus préoccupant puisque les amphibiens ont carrément changé de sexe, copulé avec des mâles et pondu des œufs ne produisant que des têtards mâles.
Santé
génétique, traitements, nutrition, hygiène
- Reprogrammer les cellules, les rajeunit
On sait depuis peu reprogrammer des cellules de la peau en cellules souches. On se rend compte que cela réactive la télomérase (qui permet aux cellules souches de se reproduire à l'infini contrairement aux cellules diférenciées) et du coup augmente la longueur des télomères, ce qui augmente donc l'espérance de vie des cellules (le nombre de reproductions). De quoi traiter ceux qui sont atteint de vieillesse précoce. La réactivation de la télomérase pourrait aussi favoriser des cancers mais c'est une piste intéressante.
- Des cellules souches produits par l'aorte
Formation d'une cellule souche à partir de l'aorte chez l'embryon de poisson-zèbre.
Deux chercheurs de l'Institut Pasteur et du CNRS, dans l'unité Macrophages et développement de l'immunité, à l'Institut Pasteur, viennent de prouver que les cellules souches hématopoïétiques, qui produisent tout au long de la vie les cellules sanguines, se forment à partir des cellules de la paroi de l'aorte de l'embryon.
Les observations montrent que certaines cellules endothéliales qui forment l'aorte se courbent, s'arrondissent puis se referment sur elles-mêmes pour finalement s'individualiser et se détacher, tout en préservant l'intégrité du vaisseau. La cellule endothéliale devient alors une cellule souche voyageuse, qui va se diviser pour donner plus tard toute la diversité des cellules sanguines.
Cette découverte montre que des cellules déjà spécialisées, comme celles qui constituent un vaisseau, peuvent naturellement se reprogrammer pour devenir des cellules souches à potentialités multiples.
- Le dopage génétique arrive dans le sport
Dans un article de Science, Theodore Friedmann, de l'Université de Californie, San Diego à La Jolla, et ses collègues soulignent combien la thérapie génique et d'autres méthodes de modification génétique vont compliquer, et c'est même déjà le cas, les compétitions sportives internationales comme les Jeux Olympiques. Les auteurs abordent quelques nouvelles techniques de détection de manipulation génétique chez les athlètes dont certaines que l'Agence mondiale antidopage pourrait mettre en oeuvre.
Selon une nouvelle étude canadienne, la maladie de Parkinson serait causée par des anomalies de communication entre les cellules nerveuses.
« Nous pensons que la mutation du parkin entraîne un dysfonctionnement de l’endophiline-A et perturbe ainsi le recyclage des vésicules synaptiques. Cela pourrait mener à la mort de neurones à dopamine en privant les neurones des neurotransmetteurs nécessaires pour leur survie et leur fonctionnement. »
Ce lien entre le gène parkin et l’endophiline-A démontré pour la première fois pourrait expliquer l’apparition des formes héréditaires de la maladie de Pakinson.
Voir aussi techno-sciences.
- Des implants cérébraux pour réguler la dopamine
Capteur spécialement conçu pour détecter la libération de dopamine (vert en bas, bande mauve) et l'adénosine (vert en haut, bande pourpre), deux messagers chimiques dans le cerveau.
Le dispositif se compose de capteurs implantés sur l'électrode de stimulation, d'un microprocesseur, d'un module Bluetooth pour envoyer des données vers un ordinateur, et une batterie.
Pour détecter les neurotransmetteurs, les chercheurs appliquent une tension faible sur l'électrode, ce qui oxyde les molécules de dopamine à proximité de l'électrode. "Le courant généré donne une bonne approximation de leur concentration".
Les tests sont faits sur des porcs et visent à ne pas se limiter à une stimulation électrique mais considérer la biochimie du cerveau. Il y a aussi des implants permettant de stimuler les neurones par la lumière.
- Autisme : la piste de l’ocytocine
L’administration à des autistes de l’hormone ocytocine –produite par la neurohypophyse – permettrait d’améliorer considérablement leur comportement social.
La découverte de cet effet n’est qu’une demi-surprise : différentes études en effet, avaient déjà démontré l’existence d’un déficit en ocytocine chez les autistes.
Or, si cette dernière est connue pour favoriser l’accouchement et la production de lait maternel, elle jouerait aussi « un rôle prépondérant dans le renforcement des comportements sociaux et émotionnels », souligne le Dr Angela Sirigu, directrice de l’unité de recherche.
« Cette étude démontre pour la première fois, que l’ocytocine pourrait agir sur les déficiences sociales liées à l’autisme. Elle permet aux autistes de s’adapter au contexte social et d’agir en conséquence ». Ils acquièrent ainsi plus de confiance dans le choix de leurs interlocuteurs.
- Plus d'un quart des femmes de 35 ans n'ont plus de relation sexuelle
Le chiffre exact est de 28 %. Il s'agit d'un des résultats d'un sondage sur un échantillon de 745 femmes. Parmi celles qui ont des relations sexuelles, les femmes sans enfant auraient davantage d'orgasmes ; 41 % ont un orgasme à chaque fois. Ce chiffre diminue drastiquement pour les femmes qui ont des enfants (entre 12 et 14 %).
A la fin de la période d'étude, ceux pour qui le degré d'ennui semblait élevé étaient 37 % plus susceptibles d'être décédés par rapport à ceux qui ne s'ennuyaient pas. Les chercheurs pensent que les personnes qui s'ennuient sont forcément plus malheureuses et ont davantage tendance à vivre de manière peu saine : elles fument, se droguent ou boivent par exemple.
"Le sommeil a des effets réparateurs après une période prolongée d'éveil mais accroît également les capacités neurocognitives comparativement à ce qu'elles étaient avant de faire la sieste"
A 14H00, les membres du groupe retenus pour faire la sieste sont allés dormir pendant 90 minutes tandis que les autres sont restés éveillés.
Plus tard dans la journée, à 18H00, tous les participant de l'étude ont été de nouveau soumis à une série d'exercice mentaux dans lesquels ils devaient mémoriser des informations.
Ceux qui sont restés éveillés toute la journée ont vu leurs performances décliner comparativement aux précédents exercices. En comparaison les participants ayant fait la sieste ont fait notablement mieux et ont même améliorer leurs aptitudes, ont précisé les chercheurs.
Ces résultats confortent leur hypothèse selon laquelle le sommeil est nécessaire pour vider la mémoire à court terme du cerveau et faire de la place pour de nouvelle information, a dit Matthew Walker lors de sa présentation.
Des électroencéphalogrammes qui mesure l'activité électrique du cerveau indiquent que ce rafraîchissement de la capacité de mémoire se produit durant une phase spécifique de sommeil léger (dite du stade 2 non-REM ) qui se situe entre la phase de sommeil profond (REM) et celle marquée par des mouvements rapide des yeux.
Voir aussi Futura-Sciences.
"La pratique assidue de la méditation Zen semble avoir un effet sur l'épaisseur de certaines régions du cortex et l'augmentation de l'épaisseur corticale aurait pour effet, selon toute vraisemblance, de diminuer la sensibilité à la douleur".
"Les postures souvent douloureuses associées à la méditation Zen pourraient contribuer à l'épaississement du cortex et à une meilleure tolérance de la douleur", explique Joshua Grant, soulignant au passage que la pratique de la méditation pourrait être utile d'une manière générale dans la prise en charge de la douleur, pour la prévention de la perte de matière (La matière est la substance qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Ses trois états les plus communs sont...) grise liée au vieillissement et pour toute affection caractérisée par une altération de la matière grise tels que les accidents vasculaires cérébraux.
On pourrait penser plutôt que c'est l'évacuation du stress qui permet une plus grande production de neurones alors que le stress la diminue ?
- Les roux plus sensibles à la douleur
Plusieurs études l'ont démontré : les roux et les rousses ressentent davantage la douleur que les autres et répondent moins bien aux anesthésies locales. D'où une appréhension plus grande du dentiste. La raison serait génétique.
- Une protéine qui brûle les graisses
Les chercheurs ont découvert que le médicament expérimental SU6656 est capable d'inhiber chimiquement la kinase Fyn, chez des souris. Cette diminution de l'activité de la protéine Fyn s'accompagne d'une augmentation de l'oxydation des acides gras et d'une augmentation de l'activité de l'AMPK. Au final, les souris ont une augmentation rapide de leur dépense énergétique, et mincissent à mesure qu’elles perdent du poids. Les souris traitées par le SU6656 présentent un phénotype proche de celui des souris dépourvues de l'enzyme kinase Fyn.
Le médicament SU6656, qui fait partie des inhibiteurs des protéines kinase de la famille Src, agit directement sur la kinase Fyn et donc indirectement sur l'AMPK. Selon le Dr Bastie, ce n'est pas un candidat idéal pour des essais cliniques sur l'homme, car les protéines Fyn et AMPK sont également présentes au niveau du cerveau. Les effets d'un inhibiteur de la protéine Fyn sur le cerveau sont encore inconnus. Le défi pour les chercheurs sera donc de concevoir une molécule agissant sur Fyn ou sur l'AMPK, mais de manière spécifique au niveau des muscles et des tissus adipeux
- Antibiotiques et Lactobacillus font grossir
L’effet des antibiotiques sur la croissance et la prise de poids est connu de longue date chez les animaux d’élevage: ajoutés dans l’alimentation ils les font grossir plus vite avec moins de nourriture.
Cette prise de poids serait la conséquence d’une perturbation de la flore intestinale par les antibiotiques, analysent les chercheurs.
Didier Raoult et ses collègues soupçonnent une catégorie de bactéries probiotiques, les Lactobacillus, résistants à la vancomycine, de jouer un rôle déterminant dans la prise de poids de ces patients traités pour endocardite. Les chercheurs s’appuient sur une autre étude montrant qu’un antibiotique détruisant les probiotiques comme les Lactobacillus n’entraînait aucune prise de poids chez des souris.
C'est une confirmation de ce qu'on soupçonnait déjà. La flore intestinale pouvant aussi être associée au syndrome métabolique. Cependant, il semblerait que l'obésité soit plutôt déterminée la plupart du temps par la nourriture et le manque d'exercice avant 2 ans, quand ce n'est pas génétique.
Technologie
biotechnologies, énergie, nanotechnologies, robotique, informatique
- Une colle à l'eau pour marcher sur les murs
Ce mécanisme mis au point par les chercheurs de l’université Cornell pourrait être utilisé pour fabriquer des gants ou des chaussures pouvant se coller et se décoller des murs ou des Post-it pouvant supporter une petite charge comme des clés. Le dispositif se compose d’une plaque couverte de minuscules trous, de l’ordre du micron, qui repose sur un réservoir d’eau fermé par une plaque poreuse. Quand un champ électrique (généré par une pile de 9 volts) est appliqué au dispositif, l’eau se faufile à travers la plaque poreuse et les trous. La tension de surface des gouttelettes génère alors un force qui permet de faire adhérer la plaque sur une autre surface un peu comme lorsque deux lames de verres mouillées collent ensemble.
Pour interrompre l’adhésion il suffit d’inverser le champ électrique et l’eau regagne alors son réservoir. «Dans notre expérience quotidienne, ces forces sont relativement faibles», a déclaré Paul Steen, professeur de chimie et de génie biomoléculaire, l’un des inventeurs du système. «Mais si vous les multipliez en pouvant les contrôler, comme le font certains insectes, vous pouvez obtenir des forces d'adhésion forte.»
Voir la vidéo.
Vous placez à l’entrée de l’armoire 1800 feuilles A4, plus 10 litres d’eau. La machine déchiquette, mouille, étire et ressort 48 rouleaux de P.Q à l’autre bout 24 heures plus tard. 100% automatique !
- Production industrielle de biofuel avec des organismes génétiquement modifiés
Il y a d'autres procédés très prometteurs pour produire du kérosène à partir du GVL (gamma-valérolactone) résultant de la dégradation du sucre.
- Révolution électrique avec la Bloom Box ?
Un inventeur américain du nom de Sridhar croit fort que sa « boîte » Bloom box pourrait se retrouver dans tous les foyers de son pays d'ici environ 10 ans. Il s'agirait d'un nouveau type de pile à combustible qui produit de manière propre (pas de combustion) de l'électricité en combinant l'oxygène de l'air avec n'importe quel carburant : gaz naturel, bio-gaz, énergie solaire, etc.
On en a beaucoup parlé, comme si c'était de l'énergie gratuite, ce que ce n'est pas mais intéressant quand même. Voir Futura-Sciences et Technology Review.
Les deux électrodes sont modifiées avec leurs bioélectrocatalystes respectifs et résident dans la même solution. À l'anode, les électrons sont transférés du glucose vers la glucose oxydase (GOx), de la GOx vers le polymère I et du polymère I, vers l'électrode. À la cathode, les électrons sont transférés de la cathode vers le polymère II, du polymère II vers la bilirubine oxydase (BOD) et de BOD vers l'O2.
La photosynthèse est le processus par lequel les plantes convertissent l'énergie solaire en énergie chimique. En présence de lumière visible, le dioxyde de carbone (CO2) et l'eau (H20) sont transformés en glucose et en dioxygène (O2) dans une série complexe de réactions chimiques. Les chercheurs du Centre de recherche Paul Pascal (CNRS) ont mis au point une biopile qui fonctionne à partir des produits de la photosynthèse: le glucose et l'O2, et qui est composée de deux électrodes modifiées avec des enzymes. Cette pile est insérée dans une plante vivante, dans le cas présent un cactus.
Grâce à ces électrodes très sensibles à l'O2 et au glucose, une fois implantées dans le cactus, les chercheurs ont réussi à suivre l'évolution de la photosynthèse in vivo en temps réel. Ils ont pu observer l'augmentation du courant électrique lorsque qu'une lampe est allumée et une diminution lorsque celle-ci est éteinte.
Il y a encore des annonces de photovoltaïque souple et moins cher (ou sur Futura-Sciences), alors que les cellules à concentration arrivent...
- Nouveau type d'éoliennes domestiques
S'adaptant à toutes les toitures, cette éolienne d'un nouveau genre est équipée de turbines multipliant par trois la puissance du vent capté lorsqu'il remonte la pente du toit. Selon les régions, un module de 1,30 m de côté peut produire de 500 à 2.500 KWh.
Un module, expliquent les concepteurs, peut couvrir de 8 à 20% des besoins domestiques en énergie, chauffage inclus, suivant le potentiel éolien du site où il sera placé. L'énergie éolienne peut venir compléter des panneaux solaires photovoltaïques. L’intégration du rotor dans la structure de toiture réduit les performances du système, mais l’utilisation du toit comme d’un tremplin pour le vent peut compenser en partie cette baisse d’efficacité.
L'AéroCube sera commercialisé pour l'été 2010 au prix de 5.000 euros TTC avec l'installation par un professionnel.
- Powermat permet de recharger votre mobile sans branchement
La société Powermat propose une nouvelle solution de rechargement de son téléphone mobile sans branchement, en utilisant le principe de l'induction. Les appareils à recharger doivent simplement être déposés sur un tapis, ce dernier étant branché sur secteur.
Jusqu'à présent, il fallait équiper son téléphone d'une housse spéciale, capable de recevoir l'énergie en provenance du tapis. Lancé en Octobre cet équipement s'est écoulé en 750 000 exemplaires. Depuis, un nouveau dispositif a vu le jour: dorénavant, pour une dizaine de modèles, des batteries pour téléphones semblables à celles d'origine ont été conçues pour être chargées sur le Powermat sans utiliser de housse dédiée. Pour les utilisateurs ayant la chance d'avoir un de ces téléphones, il leur suffit donc de remplacer leur batterie par une batterie compatible avec le système de Powermat, et de poser leur téléphone sur le tapis pour que celui-ci se recharge automatiquement. Les possesseurs d'iPhone sont condamnés à utiliser leur housse car la batterie de cet appareil n'est pas amovible.
La société commercialise le Powerpack, contenant la batterie de remplacement dotée d'un marqueur RFID (utile pour identifier le modèle de téléphone déposé sur le tapis, et ainsi adapter la charge aux meilleures conditions requises pour le modèle) au prix de 40 dollars (environ 28 euros).
- Communication sans fil... à l'intérieur d'un appareil électronique
Pour réduire la taille des circuits électroniques et faciliter la conception d'appareils de petites tailles, Sony a eu une idée : supprimer les broches et les fils en réalisant des transmissions de données par radio. Le résultat reste à l'état de prototype mais il fonctionne.
Le prototype de l'émetteur à micro-ondes (à gauche). On distingue le circuit lui-même (le carré jaunâtre) et, à sa droite, l'antenne, gravée sur le socle. A droite de l'image, le récepteur.
Le tout est minuscule, puisque l'ensemble (émetteur et récepteur) n'occupe que 0,13 millimètre carré.
- Un nouveau système de contrôle par la pensée
Les capteurs savent interpréter différents états comme la relaxation, l'anxiété, ou la concentration, et reçoivent les ondes émises par les muscles du corps.
De leur côté, des chercheurs de l'université de Lancaster ont développé un jeu s'adaptant sur ce système, conçu pour le Nokia N97, nommé "Brain Maze". Dans ce jeu de labyrinthe, le joueur devra maîtriser son activité cérébrale afin de contrôler une boule dans un labyrinthe: l'accéléromètre de l'appareil permettra de la faire avancer/reculer, et l'activité cérébrale ouvrira/fermera des portes. Le casque télékinésique de NeuroSky utilisé (MindSet) ouvre la porte quand il sent un état de relaxation, et la ferme quand il détecte un état de concentration.
Le pack MindSet est commercialisé sur le site officiel de NeuroSky, pour 199 dollars. Il comprend le casque (compatible sur tous les PC et Mac), des jeux ainsi qu'un logiciel permettant de mesurer les ondes cérébrales pendant l’écoute de musique.
- Une photo avec votre mobile donne l'identité de la personne photographiée
Application qui permet aux utilisateurs de pointer avec leur téléphone un étranger, et tout de suite avoir des informations à son sujet. Présenté au Mobile World Congress à Barcelone et développé part The Astonishing Tribe (TAT), une compagnie suédoise, le prototype combine capture, cloud computing, reconnaissance faciale, réseaux sociaux, et réalité augmentée.
Le marché des mobiles ne connait pas la crise. Il y aurait 60 000 Google phone vendus par jour, mais le Nexus one vendu directement par Google n'aurait pas rencontré le succès pour l'instant. Enfin, la 3G serait déjà saturée aux USA.
- Après l'iPad, Google laisse malicieusement entrevoir une tablette
Rien ne va plus entre Apple et Google. Juste après que le premier ait présenté son iPad, le second organise une fuite et montre un concurrent direct. Ce n'est pour l'instant qu'un concept mais qui déterre la hache de guerre entre les deux anciens partenaires.
- Google se lance dans le réseau social avec Buzz
Intégré à GMail, ce Buzz peut faire partager des vidéos installées sur Youtube ou des photos enregistrées sur Flickr ou Picasa Web.
Google Buzz s'intègre dans le menu de la boîte de réception de GMail, la messagerie électronique de Google, qui peut afficher les commentaires et les dernières actualités de ses contacts. On peut aussi le faire depuis plusieurs autres réseaux sociaux.
Le service prend en effet déjà en charge Picasa, Twitter, Flickr, YouTube, Blogger et Google Reader. Facebook n'est pas dans la liste, mais celle-ci devrait « encore s'allonger », dixit Google, Buzz ayant été conçu comme un système ouvert.
A noter que Google donne deux millions de dollars à Wikipédia, ce qui signe sans doute l'échec de Knol qui devait concurrencer Wikipédia, en rapportant de l'argent aux contributeurs, mais qui n'est pas aussi pratique.
- Flattr : la rémunération des créateurs par les fondateurs de The Pirate Bay
L'idée est de permettre aux internautes qui le souhaitent de payer une somme mensuelle de leur choix qu'ils répartissent ensuite entre tous types de créateurs au fil de leur navigation sur Internet.
A la manière d'un bouton Digg ou du compteur Twitter que vous trouvez au dessus de chaque article de Numerama, un compteur Flattr pourra être incrémenté d'un clic par chaque abonné à Flattr. Plus l'abonné clique sur différents sites (de chanteurs, de blogueurs, de cinéastes...) pour remercier leurs auteurs, plus la part de son paiement mensuel reversée aux créateurs concernés diminue. Mais plus il y a d'abonnés à Flattr qui cliquent au bénéfice d'un même créateur, plus les petites sommes s'additionnent et forment un pécule intéressant.
Les créateurs sont donc encouragés à créer de oeuvres de qualité qui vont lui apporter le plus de clics, tandis que l'internaute peut "consommer" des oeuvres de manière illimitée sans dépenser plus que le budget qu'il s'est accordé.
L'échec des micropaiements Contenture venait de ce que des micropaiements exigent une assez grande fréquentation pour que les sommes touchées soient significatives, sinon ils détournent les dons directs beaucoup plus conséquents que peuvent faire les supporters d'un site ou d'une oeuvre. Une des solutions sans doute, c'est la transparence sur les sommes touchées, transparence que rien ne garantit mais qui réussit à Paul Jorion notamment, dont je confirme la constatation qu'il n'y a pas un grand nombre de petits contributeurs mais plutôt un petit nombre de mécènes relativement importants, c'est-à-dire qui ne sont pas anonymes...
- Optimisation de la consommations des datacenters
L’informatique consomme 2% de l’électricité mondiale et est en pleine croissance. Les capacités des centres de données sont de plus en plus importantes, mais ne sont pas toujours utilisées. Le logiciel libre Entropy développé par des chercheurs français, concentre cette utilisation sur quelques serveurs et éteint ceux qui sont inutiles pour éviter un gaspillage d’énergie.
Il s'agit d'adapter la consommation au traffic qui est très fluctuant, les périodes de pointe exigeant une surcapacité inutile le reste du temps.
- L'ONU met en garde contre "les montagnes" de déchets électroniques
L'explosion des quantités de déchets électroniques (ordinateurs, téléphones portables...) va provoquer de graves problèmes sanitaires et environnementaux dans les pays en voie de développement si des mesures pour les recycler ne sont pas rapidement prises, a averti lundi l'ONU.
De fait, la quantité de déchets électroniques liés aux seuls ordinateurs hors d'usage devrait bondir de 500% en Inde, entre 200 et 400% en Afrique du Sud ou en Chine par rapport au niveau de 2007. La progression sera également considérable pour les téléphones portables, télévisions, réfrigérateurs...
La Chine produit déjà à elle seule environ 2,3 millions de tonnes de DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques) par an, devancée uniquement par les Etats-Unis (3 millions). Une grande quantité n'y est "pas proprement traitée" et incinérée, note le PNUE.
Les équipements électroniques actuels renferment jusqu'à 60 différents composants. Les téléphones et les ordinateurs portables consomment 3% de l'or et de l'argent récoltés chaque année, 13% du palladium et 15% du cobalt
Un autre rapport de l'ONU annonce que plus de la moitié des peuples des pays en voie de développement sont à présent des abonnés à la téléphonie mobile.
- Une feuille avec des nanotubes pour servir de haut-parleur ou de plaque chauffante !
Ces haut-parleurs plats ne sont constitués que d'un film plastique, ici en polyéthylène (PET, polyéthylène téréphtalate), dans lequel sont incorporés des nanotubes de carbone et que l'on recouvre d'une couche d'un matériau conducteur. Une tension (ici de 12 volts) appliquée entre deux côtés opposés de la feuille produit un échauffement suffisant pour que les nanotubes se dilatent. Cette légère déformation provoque un mouvement général de la surface. Quand la tension disparaît, les nanotubes reprennent leur position initiale. Ces ondulations rythmées de la surface produisent un son. C'est un effet thermoacoustique, étudié de longue date.
La réponse des nanotubes est suffisamment rapide pour qu'une modulation de la tension génère une vibration de la feuille. Les ingénieurs de l'Institut Fraunhofer atteignent, expliquent-ils, de 20 à 20.000 Hz, soit la plage de sensibilité de l'oreille humaine, des graves aux aigus.
D'après les chercheurs allemands, le papier pourrait faire l'affaire. Même un papier mural pourrait devenir un haut-parleur, affirment-ils.
Au même salon de Tokyo, une autre société, allemande elle aussi, FutureCarbon, présentait Carbo e-Therm, un produit à la fonction très différente mais dont la nature et le principe ressemblent à ceux de ce haut-parleur ultraplat. Carbo e-Term est une surface chauffante. Enduite de nanotubes de carbone, elle répond à un courant électrique par une élévation de température. Là aussi, le support est souple, permettant d'en faire des chauffages de surface, par exemple, détaille l'entreprise, dans l'automobile ou dans le bâtiment, pour un chauffage par le sol ou par les murs.
Par ailleurs, on a trouvé une méthode simple pour fabriquer des nanotubes, inspirée de leur fabrication dans l'espace :
Les chercheurs ont alors découvert que de simples poussières de graphite exposées à un mélange de monoxyde de carbone et d’hydrogène dans les conditions de l’espace se transformaient spontanément en nanotubes.
Envoyer des FabLab aux Haïtiens qui manquent de tout, c'est leur permettre de fabriquer tout ce qui leur manque, y compris des prothèses dont ils ont tant besoin. C'est une décentralisation de l'aide, qu'on voit aussi avec les contacts entre grandes villes pour aider Haïti. Cela ne représente malgré tout qu'une part infime de l'aide. La puissance de mobilisation des Etats centralisés est bien plus grande...
Le robot appelé Robonaut 2, ou R2, a été conçu "pour assister un astronaute dans une opération délicate ou dangereuse autant sur Terre que sur la Lune", précise la Nasa.
- RoboCar G, une voiture robot expérimentale
Au Japon, un véhicule monoplace entièrement robotisé devrait être commercialisé en novembre prochain, à destination des entreprises ou des laboratoires travaillant sur la voiture à conduite assistée ou automatique.
Deux caméras CCD, donnant une vision en stéréo, regardent vers l'avant tandis que l'environnement immédiat est sondé par huit capteurs de rayonnement infrarouge et qu'un rayon laser peut repérer un obstacle.
En plus des systèmes déjà présents sur le modèle réduit, elle sera équipée d'un GPS, d'un radar et d'un sonar.
- Le bateau solaire PlanetSolar
Il s’agit du plus grand navire qui soit propulsé grâce au soleil, avec des cellules photovoltaïques.
Les dimensions du navire sont de 31 mètres de long pour 15 voire 23 mètres de large si l'on comprend des accessoires. Il est donc propre et silencieux et pourra naviguer à la vitesse maximale de 25 km/h en emportant une cinquantaine de passagers.
- Aircruise, un dirigeable de luxe
L'Aircruise atterrit, ou plutôt vient se fixer sur un mât d'amarrage.
C'est un dirigeable. Il peut embarquer une centaine de personnes installées dans un hôtel luxueux pour une croisière aérienne au-dessus des nuages. Bien sûr il n'existe pas. Enfin pas encore. Un cabinet de design l'a présenté, en partenariat avec un poids lourd, le coréen Samsung C&T.
Aircruise se présente comme un engin plutôt vertical, en forme de losange lorsqu'il est vu de côté et de fuseau vu de face. Il est semble-t-il constitué de deux enveloppes pointues, formant comme deux pétales d'une fleur qui ne serait pas encore ouverte. La partie inférieure, effilée vers le bas, renferme la zone de vie.
L'engin mesurerait plus de 260 mètres de hauteur, pourrait emporter 396 tonnes et contiendrait « 330.000 mètres cubes de gaz » (contre 200.000 pour le Zeppelin LZ129 Hindenburg, inauguré en 1936 et spectaculairement crashé en 1937), ce qui en ferait le plus gros aéronef jamais construit.
A l'intérieur, l'engin est un palace volant pour une centaine de passagers, avec chambres luxueuses, vue sur les nuages et ponts de promenade. Il n'est pas un moyen de transport, sa vitesse de 140 km/h ramenant aux balbutiements de l'aviation de ligne. Aircruise est bien un paquebot volant pour croisières aériennes.
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encore pleins de trucs vraiment pas mal . vous avez plus d'infos sur les céllules gliales ? et le rôle du cannabis ? dans quel type de maladie ça peut jouer ? maux de tête , toxicomanie , psychoses ?
L'article en question n'en parle pas beaucoup. L'origine des douleurs chroniques est variée mais en général succède à une lésion ou un traumatisme en tout cas une irritation. On peut dire que la définition, c'est de ne pas répondre aux analgésiques !
Sur le cannabis il n'y a rien de nouveau, l'auteur insistant sur le fait que les récepteurs CB2 qui calment l'inflammation ne sont pas les mêmes que les CB1 psychoactifs.
Il parle plus de la morphine mais l'intéressant, c'est comme toujours avec le vivant, la boucle de rétroaction qui explique très bien les phénomènes de dépendance (la morphine baisse l'activité des neurones, les cellules gliales les rendent plus excitables). Ce phénomène est beaucoup moins marqué avec le cannabis qui devrait rendre plus sensible à l'inflammation quand on s'arrête, ce qui ne semble pas avéré. Sinon, il n'y a rien de neuf sur le rôle des récepteurs cannabiques dans l'inflammation. On en a parlé plus d'une fois.
À propos du "Out of body experience", il existe des crises d'épilepsies partielles dont l'origine est le lobe pariétal et dont le symptôme principal est l'héautoscopie (synonyme à peu près exact de cette expression). Le vestibule n'est donc probablement pas la seule structure concernée. Le système limbique joue également probablement un rôle important.
Revue Neurologique Vol 153, N° 2 - mai 1997 p. 115
Doi : RN-05-1997-153-2-0035-3787-101019-ART92
Encore merci pour cette revue mensuelle remarquable. A propos de la diminution du taux de vapeur d'eau - principal gaz à effet de serre très loin devant le CO2 - il est possible que ça soit "l'obscurcissement planétaire" par la pollution qui en soit responsable, l'effet majeur à craindre étant la disparition progressive des moussons et la désertification qui s'en suit, bien avant le réchauffement climatique proprement dit
http://films7.com/videos/lobscurcis...
Pour une sorte de décorporation, j'en ai connue une après un accident de voiture, pendant 2 jours j'avais l'impression de marcher à côté de mon corps qui se situait à gauche de ma conscience, enfin de là où je croyais être.
Ca fait bizarre de sentir ça... après, les 2 sont revenus à peu près au même endroit.
Un autre accident, en vélo, un type m'avait coupé la route dans une manœuvre pas très orthodoxe, j'ai été éjecté du vélo après percussion de sa voiture, vol plané de plusieurs mètres, vélo plié, avec trou de mémoire et retour de mémoire quand allongé sur le bitume en me demandant ce qui m'était arrivé entre temps, aucune fracture, un vague bleu. Le cerveau a des capacités de déconnexion surprenantes. Comment j'ai fait pour n'avoir aucune fracture, le Judo que je pratiquais à l'époque, peut être, où l'on s'entraine à des chutes roulées sur 1 mètre ou plus en avant.
@Frédéric Supiot : Les expériences de "Out of body experience" se produisent effectivement dans les cas de migraine, dépression, tumeur cérébrale, épilepsie du lobe temporal, schizophrénie, etc. L'article de Christophe Lopez et Olaf Blanke ne mentionne pas le système limbique mais fait état d'OBEs provoqués par stimulation électrique, c'est donc une preuve expérimentale mais qui est bien sûr sujet à interprétations (je rajoute ces précisions). Je ne fais bien sûr qu'indiquer ce qu'il y a dans les revues auxquelles il faut se reporter et n'ai aucune compétence dans ce domaine comme en d'autres...
@didier : Je ne suis pas non plus compétent pour répondre mais il me semble avoir lu que la pollution atmosphérique baissait plutôt (sauf en Chine), et que c'était même un facteur de réchauffement. Il y a d'ailleurs des pollutions qui augmentent les pluies, ou les déplacent. Comme je l'ai dit, je crois au contraire à une augmentation des précipitations, comme pour le Sahara, mais les prévisions de désertification me semblent exagérées, en tout cas peu fiables et ne pouvant être globalisées. La diminution de la vapeur d'eau en haute altitude pourrait venir d'une augmentation des précipitations à basse altitude ? Les rayons cosmiques ont sans doute leur part avec la baisse de l'activité solaire. Il n'y a pas un seul facteur mais une multiplicité de causes qui peuvent être contradictoires et de temporalités sans commune mesure. La climatologie est trop complexe pour nous donner des certitudes mais ce n'est pas une raison bien sûr pour ne pas essayer d'éviter le pire !