Les premières pluies orageuses après des semaines de sécheresse éloignent un peu la crainte des incendies. La pandémie recule même si d'autres s'annoncent. La Chine a finalement cessé ses dangereuses manoeuvres d'encerclement de Taïwan qui pouvaient déraper à tout moment et constituaient le plus grand danger - à couper le souffle tant qu'elles étaient prolongées. Le blocus des céréales ukrainiennes a été levé éloignant le spectre des famines si ce n'est de l'inflation. De ce côté le front est pour l'instant stabilisé et la menace nucléaire n'est plus prise au sérieux - sauf un accident de la centrale nucléaire de Zaporijjia pas du tout à exclure mais qui est d'un autre ordre. On parle de plus en plus, de façon un peu prématuré, de défaite russe mais on n'y est pas encore même si c'est l'heure des comptes pour une opération militaire ayant coûté très cher à la Russie et sans doute pour des années.
On n'est pas sorti de l'auberge mais la prochaine fois qu'on voudra nous faire une belle peur, il faudra mettre le paquet pour qu'on y croit puisqu'il semble qu'on résiste à tout et qu'on s'en sortira toujours.
Rien n'est réglé pourtant, l'ordre mondial est à rebâtir, les grands incendies reviendront mais l'air est devenu de nouveau un peu plus respirable pour quelque temps, étonné d'être toujours là, bien secoué quand même par cette actualité brûlante, en attendant les prochaines...
Petit texte bienvenu et même plutôt étonnant, au regard des textes plutôt "pessimistes" que vous avez publiés sur ce blog.
La raison de ce petit billet, c'est l'arrivée enfin de la pluie qu'on nous avait annoncée plusieurs fois en vain, l'angoisse des feux étant de plus en plus forte ici avec la sécheresse. C'était vraiment une délivrance et correspondait avec une baisse des tensions mondiales qui elles aussi me tétanisaient depuis un moment.
Le retour à une certaine normalité était vraiment inespéré. Il ne s'agit pas pour autant d'être trop optimiste puisque, comme je le dis, rien n'est encore réglé sur le fond, ce n'est qu'un répit mais appréciable. Le niveau des menaces existentielles était effectivement au plus haut depuis très longtemps, il ne s'agissait pas de pessimisme. Que les choses se calment relativement est difficile à croire mais l'occasion de souffler un peu. Comme avec la drôle de guerre, on n'est pas à l'abri d'une remontée aux extrêmes, c'est du moins un répit, étonné d'avoir évité le pire jusqu'ici, et surtout un moment où l'on peut de nouveau respirer (entre deux canicules?).
Non, l'époque n'est pas encore à l'optimisme même s'il n'est pas impossible que nos interdépendances, les défis planétaires et l'économie reprennent le dessus sur l'ancienne géopolitique et les dangereux nostalgiques de la prétendue souveraineté des nations du passé. On n'est pas à l'abri d'une guerre mondiale (nouvelle guerre de sécession) mais on en connaît maintenant le coût et on peut penser que plus le temps passe et plus la matérialité de l'unification planétaire (certes loin d'être achevée) devrait prendre le pas sur les idéologies.
PS : J'en profite pour signaler que mes courriers, et donc la newsletter, se retrouvent très souvent dans les spams, je ne sais pourquoi.
Ce "ouf" est tout à fait justifié concernant la pluie qui coupe la chaleur et les incendies ....Mais il ressemble vraiment au ouf du gars qui tombe du gratte ciel et qui dit ouf à chaque étage . Les logiques systémiques sont engagées et il y aura bien chute en bas de l'immeuble.On peut s'en désespérer , s'en détourner , s'en agacer ....Les oufs seront toujours bons à prendre mais au final le réalisme nous montre le mal qu'on a à produire du collectif intelligent ; c'est pas nouveau mais ,aujourd'hui sur le plan de notre capacité nucléaire à nous détruire et sur le plan des équilibres planétaires , les dés sont jetés.
En effet ce "ouf" est très inhabituel de votre part. Cependant que quelqu'un comme vous puisse avoir un moment d'optimisme, aussi bref et tempéré soit-il, a suffit pour me redonner un peu le moral.
Je ne pense pas que pour ce "sujet" qui touche en fait à nos fondamentaux dans leur globalité , on puisse se réferer à l'optimisme ou au pessimisme , avoir le moral ou non .La réalité humaine est là : dès la naissance on pourrait être pessimiste puique naissance = mort ; il en va de même collectivement en tant qu'espèce.
Non ce qui est intéressant c'est d'affronter de face en pleine conscience cette réalité , de chercher à la comprendre et donc d'agir en la prenant en compte .Alors c'est vrai que ce qui peut casser le moral c'est la connerie la méchanceté et donc leurs effets délétères sur nos relations au monde et aux autres et à nous mêmes .....En définitive ce qui compte le plus chez Jean Zin ce n'est sans doute pas sa "brillance " mais le simple fait qu'il soit préoccupé et le partage avec nous .
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Je trouve cela quand même extraordinaire qu'on ait évité le pire jusqu'ici. Il ne me semble pas que j'étais le seul à m'inquiéter d'une telle montée des dangers sur tous les fronts et même si rien n'est réglé, ça fait toujours du bien quand on arrête de nous taper sur la tête.
La probabilité que cela tourne mal est très grande mais la question devient avec la durée non seulement de gagner la guerre mais de gagner la paix. L'intérêt d'un ordre mondial stable apparaît clairement à tous. C'est pour cela que la terreur est brandie mais ne peut être déclenchée. Sauf que la situation reste explosive, on ne peut présager de rien.
Moi, à mon âge, je suis émerveillé d'avoir traversé toutes ces épreuves sans encombre jusqu'ici mais on s'attend au pire, oui, ce n'est pas d'hier qu'on le dit et il nous faudra du temps pour arriver à redresser la barre mais il y a des moments où on peut souffler et quand on a senti le vent du boulet, on apprécie mieux la vie et le temps qu'il nous reste.
Le ouf viendra quand les gens comme vous auront compris que les USA n'ont pas à se mêler des affaires de la Chine et qu'ils retireront leur armada des eaux d’Asie. Le ouf sera total quand l'OTAN aura été dissoute, les bases américaines en Europe démantelées. Quand la France aura compris que son intérêt est d'avoir des relations mutuellement avantageuses avec ces deux puissances.
Accessoirement : ce qui empêchait l'exportation des céréales ce sont les mines larguées par l'Ukraine dans les eaux de la mer noire. En réalité il semble que très peu soit arrivé en Afrique. Le plus gros a été détourné.