L’avenir écologiste, féministe, psychédélique et libertaire

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Au moment où l'Amazonie est en flamme, et devant les prévisions climatiques catastrophiques ou d'effondrement de la biodiversité alors que, de plus, sur la ruine des idéologies, on assiste à la montée des régimes autoritaires (populistes, illibéraux), il y a vraiment de quoi voir l'avenir tout en noir. Mais on aurait bien tort. D'abord, il apparaît désormais clairement que la forêt amazonienne constitue un élément vital pour l'humanité, un bien commun qui ne peut être détruit au nom d'une prétendue souveraineté nationale, qui s'en trouve ainsi délégitimée et purement limitée à l'usufruit. Après l'accord de Paris, il se confirme que le réchauffement global arrive à réunir une communauté mondiale s'imposant au-dessus des Etats. Il y a encore du chemin (les menaces de guerre sont à la hausse) mais le fait est déjà là et c'est une rupture avec l'ère précédente (des Etats combattants).

Tout n'est pas perdu même si la chaleur devient étouffante et que, pas plus que les générations précédentes ou futures, nous n'éviterons les catastrophes - seulement plus nombreuses sans doute. Le réchauffement va rendre la vie plus difficile, l'urgence est de tout faire pour le réduire, et les risques de guerre sont élevés sur lesquels nous avons peu de prise - mais les guerres ont été constantes dans l'histoire humaine (plus encore que les catastrophes naturelles), nous en avons plutôt été épargnés comme jamais. Enfin, la faillite du marxisme et la décrédibilisation de toutes les utopies font bien actuellement le lit du populisme. La situation est incontestablement dramatique mais ce n'est pas une raison pour baisser les bras, tout au contraire. Comme dans le passé, ces malheurs n'empêcheront pas de nombreux progrès, au moins technologiques (avec leurs bons et mauvais côtés) mais aussi moraux. Surtout, ces sombres perspectives ne devraient pas nous empêcher de continuer l'émancipation.

La nécessaire critique de Mai68 et de ses dogmatismes ou ses naïvetés ne sonne pas en effet la fin de l'émancipation humaine ni de la contestation de l'ordre ancien. Il y a au moins deux mouvements de fond issus de l'après Mai68 et de sa critique qui l'attestent. D'abord l'écologie qui prolonge les luttes anti-autoritaires et anti-capitalistes. Si elle est obligée d'abandonner les utopies écolos devant l'urgence et après l'échec du mouvement des communautés ou du retour à la terre, l'écologie ambitionne toujours de nous réapprendre à vivre, engageant à expérimenter des alternatives locales plus réalistes et soutenables, tenant compte des leçons de l'histoire. S'il y a vraiment de quoi s'inquiéter et qu'il y aura d'immenses destructions, la prise de conscience écologiste en passe d'être hégémonique témoigne qu'on est bien au début d'une nouvelle ère et non à la fin de la civilisation. C'est loin d'être gagné, il faut en mesurer toute la difficulté dans le contexte du pic démographique, de développement des pays les plus peuplés et d'émissions records, mais voilà le chantier des années à venir qui a de quoi susciter notre combativité sur tous les fronts (global, national, local). De plus, sans vouloir confondre public et privé, politique et morale, il faut bien admettre que l'écologie ne s'arrête pas aux mobilisations collectives, bien qu'elles soient seules décisives par rapport à nos petits gestes individuels (le moralisme écolo est ici absolument insupportable et contre-productif). Qu'on le veuille ou non, la conscience écologique change nos représentations et n'est pas sans interroger aussi, et pour soi-même, le choix de son propre mode de vie. Même s'il ne faut pas trop rêver et que la plupart n'a pas tellement le choix, il ne peut être question d'un retour en arrière, pas plus que d'en rester là. Il faudra notamment compter avec une technologie qui va continuer son accélération mais s'humanise et devient de plus en plus intelligente, portant aussi de nouvelles menaces.

Sur un autre plan, le féminisme incarne la persistance du combat pour des rapports humains plus égalitaires, élevant les normes sociales. Le féminisme se trouve là aussi au croisement du public et du privé, qu'il ne faudrait pas confondre non plus en glissant au moralisme et se transformant en normalisation uniforme, figée dans des rôles convenus au lieu d'ouvrir les possibles pour toutes et d'organiser l'égalité juridique. Les causes sont profondes de la contestation du patriarcat à l'ère du numérique, en premier lieu l'accès des femmes aux mêmes formations que les hommes, mais le féminisme ébranle ainsi les fondements des cultures traditionnelles agraires et patriarcales, empêchant là aussi tout retour en arrière nostalgique. Il y a comme toujours des exagérations et des résistances mais le féminisme est devenu tout autant hégémonique, représentant un immense espoir pour des milliards de femmes dans le monde. Plus généralement, et malgré l'accès des femmes au pouvoir, l'égalité revendiquée participe fondamentalement à la délégitimation de toutes les inégalités sociales. La libération des femmes appelle une libération sexuelle plus respectueuse, libération sexuelle qui ne régresse donc pas (passant désormais beaucoup par les applications de rencontre) mais qui ne tolère plus la domination masculine ni aucune agression sexuelle.

On voit qu'il y a, chez les écologistes comme chez les féministes, des dérives possibles, bien qu'assez minoritaires, vers un moralisme plus ou moins autoritaire contre lequel il faut encourager les tendances anti-autoritaires de ces mouvements. Un élément plus inattendu fait son apparition et qu'il faudrait prendre en compte, n'étant sans doute pas aussi marginal qu'il y paraît et pouvant nous aider à sortir de l'autoritarisme et de la normalisation : c'est le retour en grâce des plantes psychédéliques (qui viennent d'être dépénalisées à Denver notamment) et cela pour des raisons proches de celles invoquées par l'époque psychédélique d'ouvrir l'esprit et d'atteindre un niveau de conscience supérieur, annonçant peut-être une période plus créative et moins utilitariste ? Désormais, même la "Commission internationale de politique en matière de drogues" (GCDP) dénonce la classification actuelle des drogues justifiant leur prohibition. Il faut dire, que la réévaluation de ces drogues non addictives, surtout la psilocybine, est venue de leurs "bienfaits spirituels" constatés en fin de vie, dans les dépressions ou les troubles post-traumatiques, améliorant la stabilité émotionnelle et réduisant anxiété et troubles alimentaires, notamment pour les personnes souffrant d'un cancer potentiellement mortel. Le traitement à la psilocybine faciliterait une reconnexion à la vie, une plus grande conscience et présence, donnant plus de confiance face au cancer, faisant entrer ainsi la spiritualité en médecine, définie comme "la connexion à quelque chose de plus grand que soi". Enfin, comme ces drogues favorisent notamment le sentiment d'appartenance à la nature, une des fondatrices du mouvement "Extinction rebellion", Gail Bradbrook, appelle même à la consommation de masse de drogues psychédéliques, ce qui certes n'aurait pas autant d'incidence qu'elle le croit sur les problèmes écologiques mais montre que, même s'il n'est bien sûr pas question de forcer les militants à prendre des drogues, il y a sens, au-delà du New Age, au lien entre écologie et psychédélisme qui nous sort de l'animal machine du transhumanisme et de notre robotisation.

Il ne s'agit pas de prétendre que la résurgence de l'époque psychédélique serait du même niveau que l'écologie ou le féminisme, encore moins qu'elle nous permettrait d"échapper à la triste réalité pour des paradis artificiels, mais seulement qu'elle ouvre vers des tendances plus libertaires et des futurs moins déprimants. La libération de l'usage récréatif de modificateurs de consciences pourrait être ainsi un facteur non négligeable pour nous sortir de l'utilitarisme et ne pas tomber dans un moralisme rigoriste liberticide mais laisser l'existence humaine ouverte aux expériences échappant au quotidien comme au service des biens. C'est aussi la conséquence d'une meilleure connaissance de notre cerveau et de notre fonctionnement mental. Notre futur a donc des chances d'être plus anarchique qu'on ne l'imagine malgré la société de surveillance intégrale qui se met en place avec le numérique. En tout cas, cette combinaison d'écologie, de féminisme et de psychédélisme permet d'imaginer un avenir libertaire possible et qu'on peut définir simplement par l'aspiration à une vie morale anti-autoritaire, car il n'y a de véritable morale que dans la liberté.

Assurément, comme on l'a vu, avec l'écologie comme avec le féminisme, cela ne signifie absolument pas revenir aux illusions des anciens libertaires. On ne peut nier ce que ces mouvements ont eu de libérateur mais l'apprentissage de la liberté nous aura obligé à dépasser les visions simplistes de la liberté comme de l'écologie et de la libération sexuelle (ou des drogues). Les révoltes s'appuient toujours sur une tradition et il y avait une continuité incontestable des luttes d'émancipation depuis le XIXé et la Révolution française. Cette continuité a été brisée par la faillite du marxisme, notamment, mais plus généralement des grandes idéologies. On ne peut dire cependant qu'il n'en reste rien, l'aspiration à la liberté est toujours aussi forte. Ce qui est devenu caduc, c'est le dogmatisme, le simplisme, l'exagération des théories promettant une liberté insouciante, une émancipation intégrale et un homme total retrouvé. Il n'est plus possible de garder les visions naïves des soixantehuitards d'une liberté trop belle pour être vraie mais cela n'empêche pas la nécessité de défendre malgré tout les aspirations libertaires à la fois contre le retour de l'Etat policier et le libéralisme - plus généralement contre la réussite sociale comme seul horizon et les chemins tout tracés d'une vie vécue d'avance.

C'est la conception de la liberté qui doit être révisée, liberté qui n'est pas le caprice des libertins car elle implique notre responsabilité envers les autres. La lutte contre le harcèlement illustre parfaitement les limites d'une libération sexuelle qui ne peut outrepasser le consentement de l'autre. La question de la liberté posée à l'écologie comme au féminisme ne peut laisser l'idéal libertaire inchangé mais doit conduire à le reformuler en intégrant la conflictualité des désirs et le difficile respect de la liberté des autres, vieille formulation à vrai dire mais qui exige aujourd'hui sa réalisation concrète et s'oppose résolument à une simple libération des instincts, exigence au contraire d'un progrès de la domestication ou de la civilisation des moeurs - ce qu'il ne faut pas comprendre comme une oppression, une aliénation de la liberté mais bien sa réalisation effective, liberté objective d'un Etat de droit.

Qu'est-ce donc que cette liberté qui nous est si chère ? Sans liberté pas de philosophie, la philosophie de la liberté s'opposant à la psychologie de la soumission, mais la philosophie nous apprend que cette liberté n'est pas naturelle, originaire, comme on a pu bêtement le croire, passant au contraire par la maîtrise de nos instincts et l'apprentissage de l'ignorance réfutant nos préjugés, liberté qui doit apprendre à être respectueuse de la liberté des autres et se corriger de ses excès. Reste que l'assimilation de la liberté au devoir par les philosophes allemands, de Kant à Heidegger, est trop partielle. La liberté de pensée et d'action n'a pas seulement une valeur morale au sens strict mais identitaire, permettant d'exercer sa liberté y compris contre soi-même, de montrer qui on est afin d'être reconnu comme un homme de parole, souci de la moralité au sens large, celui du jugement moral. La liberté ici ne se distingue pas de notre existence d'être parlant, habitants d'un monde commun, monde du sens et des histoires qu'on se raconte, y compris la sienne. Nous nous identifions en effet à notre liberté, non pas au nom de je ne sais quel libre-arbitre inconditionné, mais au nom de ce que nous voulons être, de la motivation de nos choix, de nos actes effectifs, de leur conformité à nos valeurs ou nos engagements. La véritable fierté, et seule satisfaction morale, n'est pas dans nos éventuelles réussites mais d'avoir été libre, d'avoir affirmé activement notre liberté, d'avoir fait preuve d'audace et de cohérence, de détermination et d'auto-nomie, de générosité enfin comme Descartes l'appelle. Ce dépassement de soi est paradoxalement une question d'identité, de dignité et de responsabilité, d'affirmation de soi, de notre être-moral, de notre humanité contre nos propres penchants (un homme ça s'empêche), surmontant la pulsion animale, la fatigue ou la crainte et dont le négatif est la honte de ne pas avoir été libre, de s'être écrasé, d'avoir reculé, d'avoir cédé à ses intérêts, aux puissants comme à sa convoitise, au lieu de défendre ses principes, ou de vivre à sa façon. Comme le disait Alain, il n'y a qu'un devoir, c'est celui d'être libre et qui se résume sans doute à faire notre devoir mais surtout ce qu'on croit devoir faire, qui est même souvent, pour nos adolescents attardés, un devoir de jouissance (y compris à notre détriment là aussi). La liberté ne peut cependant être ramenée à l'épanouissement de notre essence (laisser-être ne faisant que devenir ce qu'on est de toute éternité), c'est bien plutôt un dur apprentissage, risque pris à chaque fois, car l'expérience de la liberté ne nous garde pas identiques à nous-même mais nous change, nous corrige et nous fait perdre nos illusions en nous cognant sur le réel - c'est sa fonction cognitive.

Si notre liberté est si essentielle, il faut la défendre pied à pied même si on est assez loin des utopies écologistes ou libertaires. Ce n'est pas le monde rêvé de l'enfance mais une liberté contraignante, difficile, soumise au risque de l'échec ou de la faute sous les yeux des autres. Il faut bien l'avouer contre ceux qui nous promettent l'amour universel dans une harmonie retrouvée : la libération des dominations, des dogmes hérités, des normes sociales a beau être précieuse, elle n'est pas pour autant un bonheur assuré mais le commencement des embêtements ! Qu'on songe au fait qu'après l'abolition de l'esclavage, des esclaves libérés étaient souvent plus malheureux encore, devenu salariés de misère - même s'ils gagnaient théoriquement en dignité. Il faut se débarrasser de l'idéologie de la liberté et de son optimisme béat. Au fond, il s'agit de passer d'une liberté imaginaire à une liberté concrète, dans un monde hostile (et dont les drogues ont toujours été un élément essentiel, sacralisé). Appeler à poursuivre l'émancipation ne peut donc plus être promesse de paradis mais possibilité peut-être d'une existence intense et authentique qui vaut la peine d'être vécue malgré tous les obstacles et forces contraires.

Sur ces bases, un nouvel élan libertaire associé à l'écologie et au féminisme, avec une culture psychédélique nous sortant du technocratisme et de l'utilitarisme, pourrait rendre notre futur bien plus désirable. Tout cela cependant dans un monde qui brûle avec des protections sociales attaquées et le retour des tendances autoritaires contre lesquelles il faut se battre. S'il aura bien fallu abandonner l'espoir révolutionnaire dans ce monde globalisé, cela ne peut signifier, comme on nous le serine, de se replier sur le souci de soi et le développement personnel, encore moins soutenir l'ordre établi ou se livrer à la sauvagerie libérale (ou libertarienne). Ne pas pouvoir changer le monde à notre guise ne peut nous faire renoncer à l'affirmation de notre liberté ni à essayer de changer la vie autant qu'on peut, même à y échouer si souvent. Ce n'est certes pas un avenir rose mais le pire n'empêche pas le meilleur et ces temps agités ne connaîtront pas l'ennui d'une fin de l'histoire qui n'en finit pas ou d'une vie réglée d'avance et sans accidents ni surprises. C'est en tout cas une période décisive pour l'humanité où notre action et notre existence ont d'autant plus de sens, sens qui n'est pas seulement de survie de l'espèce mais bien le sens de la liberté et de la vie spirituelle, sociale, culturelle, avec son lot d'aventures et de conquêtes en dépit de toutes nos défaites, éprouvant malgré tout la fraternité humaine jusqu'au milieu du désastre.

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17 réflexions au sujet de “L’avenir écologiste, féministe, psychédélique et libertaire”

  1. C'est curieux, mais j'ai usé du cannabis qui m'avait apporté une forme de dépaysement assez heureux concernant mon approche des autres pendant des discussions sous herbe, je les trouvais tous géniaux.

    Et d'un autre côté, j'avais fait 2 semaines de randonnée à ski en montagne à l'UCPA avec un guide de haute montagne, donc effort, prudence, audace... et aucune drogue.

    Le dernier jour était libre, donc je suis allé sur des pistes de ski alpin dans un télésiège, en regardant les massifs rocheux, j'ai eu un étonnant sentiment de paisibilité émanent de ces montagnes, comme si elles avaient une identité particulière intrinsèque.

    Je n'ai jamais retrouvé ce sentiment puissant par la suite, même sous l'effet du cannabis.

    • On peut avoir ces sentiments sans drogue et le cannabis n'est pas vraiment psychédélique en général même s'il modifie esprit et sensations, favorisant la créativité et la réflexion. La légalisation du cannabis est incontestablement un progrès de nos libertés et devrait encourager le côté libertaire plus que le côté productif, mais la légalisation des plantes psychédélique me semble avoir une portée plus radicale, ne laissant pas notre identité intacte et en manifestant le caractère construit. Cela peut conduire facilement à des délires mais leur cause chimique empêche de les prendre autant au sérieux que les idéologies qui se prétendent rationnelles. Leur usage devrait rester relativement marginal par rapport aux drogues productives (alcool, tabac, cocaïne, cannabis même) mais leur simple présence pourrait suffire à colorer un peu la noirceur du monde, laisser ouverts des possibles et modifier au moins les conceptions de la conscience humaine.

    • Le seul moment un peu similaire à ces montagnes sans dope, ce fut une fois, la seule fois, quelques rails d’héroïne pris dans une boite de nuit en Angleterre avec des babas cool début années 80. La nuit et le lendemain, j'étais complètement au dessus des choses, de ce que pouvaient raconter les uns et les autres, que j'entendais sans que ça me dérange beaucoup.

      L'étrange du psychisme avec ou sans molécules.

  2. Une étude sur l'évolution des opinions aux USA montre que les opinions morales dominantes dans la société ne peuvent qu'aller vers le progressisme, conservateurs et progressistes étant toujours plus progressistes et les conservateurs d'aujourd'hui étant plus progressistes que les progressistes d'hier.

    Il ne pourrait y avoir de véritable régression que par la venue de nouvelles populations.

    Selon la théorie des fondements moraux, les arguments permettant de juger la moralité d'un acte appartiennent à cinq catégories : préjudice (causé à quelqu'un), justice, loyauté (envers le pays, un groupe), autorité (respect de l'ordre) et "pureté" (vis-à-vis de standards religieux ou culturels).

    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/opinions-morales-pourquoi-la-gauche-d-hier-est-la-droite-d-aujourd-hui_136669

      • C'est effectivement l'argument de Geert Wilders et des progressistes islamophobes mais je ne cautionne pas entièrement les recherches que je signale (dont je garde trace).

        Il y a du vrai dans cette étude qui n'est pas juste une opinion et reprends les distinctions morales entre la gauche et la droite dont je parlais dans "comment peut-on être de droite" mais on voit bien avec Trump qu'il peut y avoir une droitisation des petits blancs et "vrais" américains. L'histoire est remplie aussi de barbares qui se convertissent à la civilisation qu'ils ont vaincu comme les romains reprenant la culture grecque ou les gallo-romains.

        Ce qui est intéressant, ne faisant que confirmer le progrès historique constaté, c'est d'élaborer les raisons d'un progressisme inévitable... à condition d'admettre des périodes de régression plus ou moins longues. En tout cas, contrairement aux déplorations de décadence civilisationnelle, il y a bien des progrès (au milieu du désastre).

        • les racistes sont souvent des xénophobes qui ignorent tout du racisme. Certains sont noirs, jaunes, arabes voire progressistes.

          oui et puis cette étude n'est pas spacialisée ( métropole , ville moyenne raz campagne , mer , montagne ) .

          racisme , stigmatisation : deux mots pour dire que la connerie humaine est insondable , et n'a pas de limites

          • et parfois et dans certain endroits se déversent des vomissures noires et des flatulences nauséabondes : et ça sent la mort et le cancer !! olé !! 🙂 !!

  3. tu es le champion du monde pour dire ce qu'il faudrait faire risquant d'être à nouveau démentis par un possible bien en deçà du nécessaire... je voudrais bien d'un futur libertaire ( écologique, féministe et psychédélique , mais ça n'en prends pas vraiment le chemin , partout où il m'est possible d'aller , pour le moment ...

    • Je ne peux pas nier n'avoir servi à rien et que l'évolution du monde est loin de ce qu'il faudrait mais je n'invente rien, me contentant d'en faire l'inventaire. Le féminisme est bien devenu hégémonique et l'écologie monte en puissance.

      Pour le retour des drogues psychédéliques, c'est aussi un fait (j'en donne un certain nombre de liens), notamment l'appel de Gail Bradbrook. J'avais même oublié la MDMA et la kétamine (antidépresseur rapide qui est reconnu bien tardivement). Certes, j'aurais dû préciser que cela concerne très peu la France qui sur ces questions est l'un des pays les plus arriérés et dogmatiques (catholiques) contrairement au pragmatisme anglo-saxon, le mouvement venant des scientifiques.

      Il ne faut pas en faire trop mais cela existe bien (ailleurs que chez nous, comme les hippies étaient mal vus par les gauchistes ici). Il n'y a pas de quoi sauter de joie tant il y a de raisons de voir tout en noir (écologiquement ou politiquement) mais malgré tout, tout ne va pas dans le même sens tout le temps.

  4. oui merci pour ces précisions c'est nettement plus clair et valide à présent ... je suis de plus en plus lié aux microsociologies considérant sans doute un peu trop les situations où je suis ...

    en France pour la légalisation peut être que ça va nous prendre dix ou 15 ans , on sera les bons derniers ... et malgré le rapport de l'onu sur les drogues ....

  5. ...Ce dépassement de soi est paradoxalement une question d'identité, de dignité et de responsabilité, d'affirmation de soi, de notre être-moral, de notre humanité contre nos propres penchants (un homme ça s'empêche), surmontant la pulsion animale, la fatigue ou la crainte et dont le négatif est la honte de ne pas avoir été libre, de s'être écrasé, d'avoir reculé, d'avoir cédé à ses intérêts, aux puissants comme à sa convoitise, au lieu de défendre ses principes, ou de vivre à sa façon...
    Je crois qu'il est possible de créer des cadres, des règles, des institutions, qui y soient favorables et je crois que c'est tout l'enjeu de la domestication de l'intelligence collective.

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