Conditions d’une alternative antilibérale démocratique

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FSE La désorientation actuelle est totale, au moins dans la mouvance antilibérale tiraillée entre différents archaïsmes plus ou moins inquiétants et sans véritable projet, prête à se vouer à tous les saints... C'est pourtant un besoin impérieux, en politique, d'avoir une vue claire de ses buts, mais il faut bien dire que la conjoncture est déroutante. En effet, ce n'est pas sur un seul front qu'on doit se battre (la globalisation néolibérale) alors que la mutation historique que nous vivons est à la fois politique, économique, écologique et cognitive ! C'est donc sur ces 4 fronts qu'il faudrait avancer pour redonner sens à la démocratie et à la politique en luttant contre un libéralisme destructeur sans retomber pour autant dans un totalitarisme criminel. Voie étroite et difficile, pleine de contradictions mais qui est de notre responsabilité collective. Nous n'avons pas le droit d'échouer si on veut garder une petite chance d'éviter le pire et de sauvegarder notre avenir commun. Il faut se persuader que les causes de l'échec ne sont pas la méchanceté et l'égoïsme de nos adversaires mais bien notre propre bêtise et l'insuffisance de nos propositions.

Il faut bien dire que les obstacles semblent insurmontables et l'objectif impossible à atteindre puisqu'il faudrait à la fois : 1) refonder la démocratie et nos solidarités sociales par la mobilisation populaire sans tomber dans un volontarisme autoritaire et intolérant, 2) plutôt que d'en faire un moyen pour des systèmes sociaux, faire au contraire de l'individu la finalité de tous en s'organisant pour assurer son autonomie concrète et sa participation politique ("mettre l'homme au centre"), 3) on ne peut éviter sans dommages de tenir compte de notre entrée dans l'ère de l'information et de l'écologie ce qui implique de réorienter l'économie vers le développement humain, l'immatériel et la relocalisation, rupture considérable s'il en est ! 4) enfin, il faudrait réussir à construire l'intelligence collective qui nous manque si cruellement, entre démagogie et technocratie, instituer peut-être une improbable mais si nécessaire "démocratie cognitive".

4 défis de ce niveau à relever, cela semble bien hors de portée d'une population largement dépolitisée et déstructurée, même si la demande de politique se fait à nouveau de plus en plus pressante (de la campagne contre la constitution d'une Europe des marchés aux mobilisations contre le CPE). C'est toute une idéologie qui est à reconstituer. "Un autre monde est possible" qui soit un peu plus nôtre, mais les difficultés sont immenses dans ces moments de transformations accélérées. Le plus difficile peut-être, c'est de devoir se tourner résolument vers l'avenir, plutôt que d'en rester vainement aux discours du passé quand tout a déjà changé autour de nous. Cela, sans se laisser imposer pour autant un futur dont nous ne voulons pas, mais en participant au contraire à la construction consciente de notre avenir ! L'enjeu est historique, c'est celui de la vérité de ce que nous sommes et de notre humanité mais aussi du devenir de la planète. Pour l'instant on peut dire que c'est loin d'être gagné et qu'on peut encore craindre le pire de notre rationalité décidément trop limitée !

  1. Refaire société (mobilisations sociales)
  2. Organisation de l'autonomie (développement humain)
  3. De l'économie à l'écologie et de l'énergie à l'information (relocalisation, immatériel)
  4. Construction d'une démocratie cognitive (sciences, expression du négatif)

 

1. Refaire société (mobilisations sociales)

On peut aussi bien dire, comme Antonio Négri, que la société préexiste à l'individu ou, comme Margaret Thatcher et Bruno Latour, que la société n'existe pas, mais ce qui est certain c'est que la société ne contient pas ses finalités ni ses limites en elle-même et ne peut résulter de la simple agrégation des individus, elle doit être construite et instituée.

La finalité de l'organisme est intérieure à l'organisme et, par conséquent, cet idéal qu'il faut restaurer, c'est l'organisme lui-même. Quant à la finalité de la société, c'est précisément l'un des problèmes capitaux de l'existence humaine et l'un des problèmes fondamentaux que se pose la raison. Depuis que l'homme vit en société, sur l'idéal de la société, précisément, tout le monde discute (...) Donc, n'étant ni un individu ni une espèce, la société, être d'un genre ambigu, est machine autant que vie, et, n'étant pas un organisme, la société suppose et même appelle des régulations ; il n'y a pas de société sans régulation, il n'y a pas de société sans règle, mais il n'y a pas dans la société d'autorégulation. La régulation y est toujours, si je puis dire, surajoutée, et toujours précaire. (Georges Canguilhem, Ecrits sur la médecine)

A quelles conditions y-a-t'il société ? Pour l'espèce humaine s'entend. Aujourd'hui il faut le préciser, puisque la culture post-hitlérienne ne se borne pas à prêcher l'expérimentation généralisée mais sème la confusion en prônant un biologisme qui ne distingue plus la parole de la réponse aux signaux du conditionnement (...) Non seulement la société doit tenir debout, mais elle doit avoir l'air de tenir debout ! (Pierre Legendre, La société comme texte)

Contrairement à ce que colporte le libéralisme, une société doit s'affirmer explicitement comme telle et ne peut se réduire au marché (à la prétendue concurrence libre et non faussée). Mais contrairement à ce qu'imaginent toutes sortes de traditionalismes ou de mystiques plus ou moins nationales, l'unité n'est pas donnée non plus d'avance, la solidarité doit se réaffirmer périodiquement dans des mobilisations sociales ou des rites d'appartenance au moins. Les guerres ont toujours eu cette fonction de mobilisation générale, de partage des émotions et de refondation des solidarités nationales. Dans nos démocraties pacifiques, il nous reste la coupe du monde de football, mais ce n'est pas assez pour ébranler nos intérêts privés !

La lutte anti-libérale est une lutte pour refaire société. C'est le rétablissement de la souveraineté populaire, une réaffirmation de nos solidarités collectives et de notre volonté de partage et de vivre ensemble. Les luttes sociales pour une réappropriation collective du commun, sont inévitablement dirigées contre les possédants, les pouvoirs et les élites, affirmation d'un pouvoir populaire plus légitime que le pouvoir formel, d'un intérêt public au-dessus des intérêts individuels.

Il faut souligner, comme Roger Sue, "le paradoxe qui fait que le renouveau démocratique engendre dans un premier temps le fascisme". On le voit dans les revendications identitaires même si on peut penser que depuis l'expérience des totalitarismes passés, la société a sécrété assez d'anti-corps pour qu'on n'aille plus jusque là. Rien n'est moins sûr ! En tout cas on le sait depuis la Terreur, un pouvoir autonome que rien ne limite tombe dans l'arbitraire le plus criminel. Ce qui est difficile à admettre pour le nouveau pouvoir drapé dans sa toute nouvelle légitimité, c'est que, si nous devons affirmer notre volonté générale comme volonté de vivre ensemble et de partage, son contenu n'est pas libre, il n'est pas arbitraire et livré aux caprices des électeurs ou à l'ivresse du pouvoir. C'est d'ailleurs un des rôles des constitutions démocratique d'empêcher les lois liberticides.

Ce sont les deux faces qu'il faut tenir à la fois : une affirmation de notre solidarité qui ne soit pas une volonté d'imposer sa volonté à tous, qui ne soit pas la dictature d'une majorité de circonstance sur les minoritaires, mais la volonté de décider ensemble. C'est l'enjeu d'une démocratie ancrée dans la participation populaire et qui ne traite pas ses citoyens en simples administrés : entre libéralisme et totalitarisme, trouver la bonne distance (entre individualisme et communautarisme, entre auto-organisation et trop d'étatisme, entre utopie et passivité). Il s'agit dans un premier temps de se constituer en sujet politique, capable d'agir collectivement (cause efficiente), pas de vouloir que tout le monde marche au pas. Pour avoir une chance de se réorganiser sur de nouvelles valeurs, changer les rapports de production, conquérir de nouveaux droits sociaux, il faut s'appuyer sur un lien social fort, lien qui se délite actuellement en générant toutes sortes de peurs. La première condition d'un renouveau, c'est de refaire société. Il nous faut nous resocialiser, réintégrer les individus isolés, désagrégés ou désaffiliés mais sans réduire pour autant leur autonomie, refaire plutôt une véritable "société des individus". Mais comment ? En prenant l'individu pour finalité.

2. Organisation de l'autonomie (développement humain)

Il n'y a pas d'association sans but, pas de système sans finalité qui l'organise. On n'a jamais affaire à une simple volonté d'association. Le commun n'est pas l'objectif, il n'est pas l'effet, il est cause effective préalable. Il faut donc bien donner une finalité au projet collectif, finalité qui ne peut être arbitraire ni la société elle-même : dans une démocratie le but c'est l'individu, ce sont les droits de l'homme. Plus concrètement, il faut dire que la cause finale de la société, la fonction du système social, c'est l'organisation de l'autonomie (liberté, égalité, fraternité). Si on fait cause commune, c'est pour que chacun en profite, pas pour nourrir un monstre froid.

C'est un point très important pour éviter les dérives autoritaires tout autant qu'un libéralisme trop cruel. Faire de l'individu concret la finalité de la démocratie ne veut pas dire ignorer qu'il vit dans une société et dans un environnement dont il dépend entièrement au contraire. Les thèmes de la "qualité de la vie" ou du "droit au bonheur" individuel, impliquent de préserver l'avenir et de pouvoir faire passer les enjeux à long terme avant les impatiences du moment. Néanmoins c'est l'individu et sa liberté qui doivent être au coeur de toute politique démocratique dont la finalité doit être la production de l'autonomie et son organisation collective.

Le développement de l'autonomie de l'individu, c'est la définition de ce qu'on appelle le "développement humain" (Amartya Sen). Le développement humain c'est donc la réalisation de la démocratie, ce qui va bien au-delà d'une simple sécurité sociale et suppose toute une batterie de supports sociaux de l'individu, prise en charge collective se substituant aux familles. Une démocratie qui tolère la misère n'est pas une démocratie. Ainsi un revenu garanti doit être assuré, au minimum, mais tout autant l'accès à la valorisation de ses compétences et toutes sortes de services organisant la solidarité locale. C'est aussi ce qu'exige l'évolution économique à l'ère de l'information.

Le travail devenant plus intermittent, la protection sociale ne devrait pas rester liée aux entreprises mais doit être centrée plutôt sur la personne, et redevenir une exigence démocratique. Ce qu'il faut souligner, c'est que les droits sociaux ne sont plus séparables des droits politiques ni renvoyés au domaine économique. Cela ne veut pas dire qu'on pourrait ne pas tenir compte de l'économie, alors que l'évolution économique est au contraire déterminante dans cette orientation vers le développement humain, mais la politique s'en mêle et reprend ses droits en universalisant les protections sociales.

3. De l'économie à l'écologie et de l'énergie à l'information (relocalisation, immatériel)

On a déjà l'acteur collectif et le but social. On est supposé savoir avec qui on se bat et pourquoi mais comment y arriver, c'est encore une autre histoire ! Chacun a sa petite idée là-dessus, les "faut qu'on", les "y a qu'à" sont légions et se perdent dans leurs bonnes intentions. Le contenu du projet politique reste inévitablement ouvert au débat public contradictoire car les analyses sont divergentes, mais pour autant il ne peut être arbitraire non plus, il est contraint de tout côté par des causes matérielles, par les forces productives et l'état de la planète. La condition d'une véritable alternative est de prendre en compte les transformations de la production et notre réalité la plus contemporaine au-delà des rapports de force actuels et des conservatismes sociaux. On ne peut en rester à la même chose, en se contentant de réduire l'allure, de réduire le temps de travail par exemple, il faut changer nos façons de faire, il faut des alternatives locales à la globalisation marchande. On n'a pas vraiment le choix sinon de s'adapter à notre mutation anthropologique, à notre entrée dans l'ère de l'information et de l'écologie, qui ne se réduit pas à la globalisation libérale qu'on voudrait nous imposer mais comporte au contraire des exigences contraires à l'extension des marchés et de la concurrence, au profit de la gratuité et de la coopération (logiciels libres). C'est en grande partie notre situation matérielle qui nous oblige à passer de l'avoir à l'être, de l'accumulation à la préservation et de la compétition à la communication.

Refuser de prendre en compte cette rupture, ce changement de paradigme si difficile à penser, c'est en subir les ravages avec l'extension de la précarité et la dégradation de nos conditions de vie. Prendre en compte les contraintes matérielles et techniques permet au contraire de tirer parti des formidables potentialités de l'époque, de toute la "richesse des possibles", de toutes les bonnes nouvelles qu'on voudrait transformer en mauvaises (la fin de la rareté et du travail forcé, la valorisation des compétences et de l'autonomie, les capacités de reproduction numérique et le partage des savoirs, etc.).

L'économie de l'avenir, relocalisée et réorientée vers l'immatériel et le développement humain, faisant une large place à la gratuité, se trouve à l'opposé d'une économie de marché prédatrice dont le périmètre doit être réduit (ni le travail, ni la monnaie, ni la Terre selon Polanyi), ce qui ne veut pas dire supprimé mais qui devra être mieux régulée pour en réduire le coût écologique. La propriété immatérielle, brevets logiciels et droits d'auteur, s'avère complètement contre-productive dans cette nouvelle économie numérique dont le marché n'arrive décidément pas à s'accommoder multipliant les barrières artificielles et les procès en vain.

Il y a par contre une cohérence remarquable, et toutes sortes d'interdépendances, entre l'ère de l'information, de l'écologie-politique et du développement humain. C'est dans un contexte où le travail de force disparaît au profit des travailleurs du savoir ou des manipulateurs de symboles (informatiques), que la formation et le développement des capacités individuelles deviennent prioritaires, reliant l'ère de l'information au développement humain. Après l'écologie énergétique, l'écologie-politique s'inscrit dans l'ère de l'information sans laquelle elle ne pourrait avoir sa fonction d'alerte ni aucune capacité de régulation. D'autre part, l'écologie-politique ne peut avoir d'autre visée que celle du développement humain, ne serait-ce que pour avoir des individus éduqués à l'écologie. De plus, l'écologie doit tirer profit du "devenir immatériel de l'économie" pour sortir du salariat productiviste et construire une production alternative relocalisée. Enfin, elle se marie très bien avec l'ère de l'information et des réseaux permettant d'intégrer la complexité et la diversité des écosystèmes.

Il ressort de cette intrication entre l'ère de l'information, l'écologie et le développement humain, le modèle d'une structure en réseau, mais organisée en différents niveaux (comportant des centres spécialisés, des filtres, des voies de diffusion, avec des rétroactions positives ou négatives). On est aussi loin des systèmes pyramidaux que des phénomènes de masse, mouvements de foule ou de marché. Une sorte de fédération plutôt qu'un pouvoir centralisateur et homogénéisant. La centralisation garde une part non négligeable malgré tout, dans une dialectique entre local et global, à l'image du système nerveux central. Les métaphores biologiques ne sont pas l'essentiel, utilisées pour décrire une réalité technique qui structure effectivement nos échanges, celle des réseaux de communication. La question politique posée par ces nouvelles possibilités, c'est celle de l'équilibre entre auto-organisation et centralisation afin d'assurer de meilleures décisions démocratiques. L'information, l'expertise et le débat public deviennent dès lors des enjeux essentiels pour une démocratie éclairée.

4. Construction d'une démocratie cognitive (des sciences à l'expression du négatif)

Après nous être constitués en sujet collectif dans une volonté de mise en commun et de partage (cause motrice) nous avons pris pour but l'individu (cause finale) plutôt que la société elle-même, affirmation de notre objectif de démocratisation et d'organisation de l'autonomie. Pour cela, nous savons que nous devrons tenir compte des contraintes écologiques et de l'essor des techniques numériques (cause matérielle). Reste à donner un peu plus de réalité à une démocratie souvent trop formelle qui ne saurait se réduire au droit tout théorique pour chacun de dire n'importe quoi sur n'importe quel sujet, un "cause toujours" sans conséquences, plus assourdissant encore qu'un "ferme ta gueule" autoritaire.

Notre tâche de réalisation de la démocratie exige de lui donner une forme moins illusoire où chacun doit pouvoir se faire entendre dans les décisions qui le concernent et faire ce qu'il fait en sachant ce qu'il fait, plutôt que de subir les faits sans pouvoir rien y faire ! Plus généralement, nous aurons à construire une intelligence collective qui brille tellement par son absence.

On connaît depuis l'origine les défauts de la démocratie entre démagogie et technocratie. Il est toujours aussi difficile pourtant de prendre toute la mesure de l'impossibilité d'éviter le simplisme en s'adressant au grand nombre, encore plus d'intégrer le caractère contradictoire des choses et le négatif de tout positif ! Cet obstacle cognitif est ce que nous aurons à surmonter pour pouvoir assumer nos responsabilités collectives. La tâche est immense mais on en a les moyens techniques au moins, c'est déjà ça ! La limite est plutôt du côté subjectif, la difficulté d'avouer son ignorance et plus encore la difficulté de l'autocritique et de l'expression du négatif, tout ce qui relève du narcissisme, de l'intérêt et la compétition.

La démocratie à venir devra tenter d'être une "démocratie cognitive" en réseaux, démocratie des minorités, décentralisée et organisée en fédérations sans doute. Les principes en sont très différents d'une "volonté du peuple" mythique et originelle. Les sciences (et l'information) sont appelées à y prendre de plus en plus de place à cause de leur place dans la cité et surtout de leurs conséquences sur nos vies. Ce qui ne peut vouloir dire que quiconque pourrait s'exprimer sur un sujet qu'il ne connaît pas du tout, ni laisser les scientifiques décider tout seuls de ce qui concerne toute la société. Des structures comme des forums de citoyens ("forums hybrides") seront sans doute nécessaires pour préparer des votes démocratiques informés. Les procédures à mettre en place entre les divers spécialistes et l'ignorance commune sont un des enjeux majeurs de la démocratisation de nos sociétés. Au-delà de la formation, la vulgarisation et la médiatisation seront sans doute au coeur de cette société du savoir où chacun n'en sait qu'un petit bout et où se forgent toutes sortes de fausses représentations. Au point qu'on peut penser, avec Hegel, qu'il serait bien utile d'avoir une sorte de religion en médiation entre sciences et politique...

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27 réflexions au sujet de “Conditions d’une alternative antilibérale démocratique”

  1. démocratie cognitive ???

    Bonjour, ... pour avancer vers la démocratie cognitive et pour que cela reste lisible et concret, pourquoi ne pas se donner comme point de départ la gestion (d'abord comptable) de nos biens collectifs ?

    perso, exemple, je trouve sympha l'idée du pirate party (http://www.parti-pirate.info) mais pourquoi, pour tous les autres thèmes ne relevant pas de nos libertés numériques, ne pas définir les positions futures du mouvement pirate grâce à une wikidemocratie ?

    A DONNER ! , ... contre garantie de bons soins :
    - vaste domaine (wikidemocratie.be) comprenant multiples dépendances à l'état de friches, exposé plein sud et vent du large.
    plus d'infos: wikidemocratie.be/charleroi

  2. ne cherchez pas plus loin la religion c'est par l'art si il parvient comme vous le dite sur le poste précedent à renouer avec la critique sociale et l'action révolutionnaire . en deça il n'y a qu'une penser post moderne qui se contemple dans son propre vide et qui jubile en voyant comme par magie ses moquettes s'occorder avec ses idées si creuses. je reviens sur les 4 point que vous abordez

    1) refaire société : je pense que c'est le plus difficile à réaliser, mais pour moi le risque c'est que la part de bétise l'emporte sur la part d'intelligence et que les gens finissent par se socialiser au rabat ( comme on le voit avec la coupe du monde . la condition pour moi sera plutôt dans la création de lieu où l'on puisse s'amuser pour pas cher . je crois que plus ses initiatives ( qui peuvent être multiple , un peu d'imagination ) seront spontanées plus elle auront la fraicheur suffisante pour aller loin ( le plus difficile c'est de prendre le temps de dérailler ) et plus elles seront institutionalisées plus elle auront de chance de ne déboucher sur rien .

    2) le développement humain: en l'état actuelle c'est une nécessité , je n'en doute plus , mais comme vous le dites , la société n'en prends pas le chemin , refusant de reconnaitre la réalité de l'économie de plus en plus immaterielle ( je pense néanmoins qu'on ne quittera pas définitivement l'ère énergétique et de la force de travail ) et de l'état de la planète , ce qui commence à devenir inquiètant . je vous rejoint sur la nécessiter et la possibilité de commencer tout de suite en créant des monnaies locales . je vois aussi la necessité de passer par la cration d'institution locales pour , avec la garantit du revenu , assurer la renaissance du local et la construction d'une intelligence collective . je vous pourtant un serieux danger de clientelisme au niveau local mais qui pourait être contrecarer par l'implantation de la "mauvaise herbe" (mouvement des sqatts , autonctruction . ) jouant le rôle de contre pouvoir . c'est d'ailleur une composante non négligeable de la révolution dont les possibilité et les necessité se dessinent sous nos yeux .

    3) dans un milieu social , politique et économique en décomposition accéléré responsable pour une bonne part du sursaut citoyen de ses derniers mois , les bonnes nouvelles sont rares . mais dernièrement c'est le mouvement anti cpe qui par certain aspect la voie de l'organisation à adopter ( fédéraliste , assemblées general et forum hybryde aléatoire , coordianation nationales de personne mandater et révocable à tout instant . ) bien qu'il n'est pas su trouver les lumières que vous appeler de vos voeux sous le vocable de démocratie cognitive . si ce mouvement à été essentiellement urbain , il faut souligner que la démocratie à venir ne pourra faire l'économie d'une reflexion profonde sur les rapports ville / campagne .

    4) la construction d'une intelligence collective repose pour une bonne par sur la chance ( des lieux, des situations, des acteurs) qui est aussi fragile que l'amour naissant . je pense que c'st avant tout une affaire de désir , d'intensité , d'énergie , et pas seulement une question d'information ( secondaire ) . mais en ce qui concerne la dialectique nécéssaire à cette entreprise , je pense qu'elle peut venir autant de la science que de l'art .

    merci à vous et bon courage .

  3. L'Art ne peut pas prendre la place de la religion car les rôles ne sont pas les mêmes. Le rôle d'une hypothétique "religion scientifique" en médiation entre sciences et politique, serait de donner une interprétation simplifiée des sciences pour éclairer la politique, c'est-à-dire une inévitable dogmatisation de la science mais une dogmatisation contrôlée, réflexive, plus élaborée que le scientisme qui occupe cette place sans esprit critique et avec des conséquences politiques désastreuses (darwinisme social entre autres). Tout ceci peut être très mal compris alors qu'il s'agit tout simplement de prendre en compte notre rationalité limitée et le caractère dogmatique de notre compréhension des sciences. Faire une synthèse intelligente du savoir scientifique (comme Albert Jacquard par exemple) serait très utile politiquement.

    Il est certain que refaire société est ce qui semble le plus hors de notre portée puisque c'est ce qui nous manque, mais c'est surtout ce qui ne dépend pas de nous individuellement, seulement de nous ensemble. La généralisation de ce manque et de notre indignation peut seule provoquer ce sursaut collectif. Ce qu'on peut faire pour le favoriser c'est d'en affirmer la nécessité ainsi que d'en dessiner les perspectives pouvant encourager le mouvement. Je ne crois pas du tout que ce soit du côté des loisirs qu'on pourrait refaire société (que ce soit par le sport, la musique ou d'autres divertissements) mais par le sérieux d'un projet commun et d'enjeux vitaux. Il est vrai que c'est très théorique, qu'il n'y en a pas la moindre ébauche pour l'instant et que c'est sujet à toutes sortes de dérives dont le clientélisme en premier lieu. Je ne suis pas sûr que la "mauvaise graine" soit ici d'une quelconque utilité ne faisant pas la preuve de vouloir vivre autrement que entre eux... Pour ce qui est de l'intelligence collective, je ne crois pas plus qu'elle vienne du désir, ni qu'il suffirait d'ouvrir un wiki pour avoir autre chose que les dogmatismes habituels. C'est surtout une question d'organisation. Mais bien sûr, ce que j'en dit, c'est pour dire, sans porter à conséquences...

  4. vous avez probablerment raison et sur l'art ( même si je souhaiterai vous entendre davantage sur cette question ) et sur la "mauvaise graine" décidement trop fermée et sur la construction d'une intelligence collective (une question d'organisation) mais si il n'y a pas le désir d'une autre monde et un désir de savoir, je ne voit pas comment ça peut tenir. sur la necessité de refaire société , je ne suis pas sur que l'opiniun publique saisisse bien la mesure du scandale, si honteux , que constitue le fait de n'avoir personne à qui parler ( je pense pour ma part qu'il s'agit de la situation la plus douloureuse qui soit , surtout quand on ne l'a pas choisit). ce fait et pourtant la réalité de million de gens et la je pense qu'il y a une crise d'affiliation terrible comparable dans les effet à des evènements sociaux très traumatisant ( les bombardement de 45 qui on produit une crise du logement à peu près equivalente à celle que nous connaissons le génocide rwandais responsable de la désaffiliation de millions de gens déssaffiliation comparable à celle que connaisse nos société actuellement par la crise de la famille , l'effondrement des reseaux de voisinages et des lien du sol , l'exil pour raison professioneles... pour donner un dernier exemple la traque aux chaumeurs et au pauvre resonne dans l'eternité comme une véritable saint bartelemy qui a produit des milliers de SDF et beaucoup de suicidés ) à ceci pres que ce qui nous tue , bien que devenant de plus en plus identifiable , constitue une multitude de fait . cent coup d'épingles tuent aussi surment qu'un coup de massu et ce qui nous persecute et aussi impalpable que l'air du temps .

  5. Oui, ils nous ont bien eu, les salauds, et l'on voudrait en plus faire de nous des coupables... On devient invisible pour ne pas être un fardeau trop pénible pour les autres. Il semble qu'il faudra une catastrophe nationale bien visible pour que la honte se fasse plus honteuse et que le sentiment de vivre ensemble reprenne le dessus. Ce qu'on peut espérer, c'est que la baisse du chômage qui devrait se poursuivre, recrée un climat de confiance et de solidarité puisqu'on verra bien que les chômeurs retravaillent quand il y a de nouveau des emplois ! On ne crée rien de rien, on surfe sur la vague en essayant de ne pas trop boire la tasse...

    L'Art sert à formuler, clarifier, rassembler, communiquer, montrer, représenter, révéler, dévoiler, dénoncer, transgresser, sublimer, approfondir, expérimenter, réaliser... Contrairement au bon et au bien, ce qui caractérise le beau c'est d'exister dans sa perfection, qui ne prend sens pourtant que du contexte historique, la question à laquelle il répond, l'accord qui résoud le conflit originel. Comme disait René Thom, ce qui limite le vrai c'est l'insignifiant, pareil pour l'Art dont l'objet est bien d'arriver à faire sens, d'attirer l'attention assez pour exister tout simplement et participer à son histoire (il n'y a pas d'art naïf, l'art est historique, rapport à d'autres oeuvres et opposition à la génération précédente). Bien sûr il ne sert à rien de vouloir faire l'intéressant si l'on a rien à dire. L'Art c'est de la pensée, mais c'est aussi la matière qu'elle modèle et la vie qu'elle exprime, il ne suffit pas d'un art conceptuel. Enfin, pour ce que je peux en dire...

  6. Je ne prétends pas avoir épuisé le sujet de l'art ! Je ne prétends pas non plus tout savoir comme un politicien qui a réponse à tout. J'ai déjà écrit sur l'art, par exemple :
    perso.orange.fr/marxiens/...

    mais il faudrait que je fasse un nouvel article complet pour ne pas dire trop de bêtises. Il me semble qu'il y a plusieurs sortes de catharsis et qu'il ne faut pas penser trop vite la question. Il peut s'agir effectivement de vivre par procuration, de désirer ou se venger en effigie. Cela peut être aussi une mise à distance de ses passions par leur expression mais tout autant la révélation à soi-même de ses propres pensées inarticulées et le rassemblement de tous par la prise de conscience que nos malheurs privés sont partagés, de leurs causes sociales. Cela peut être simplement la mise en scène d'un conflit qui se résout à la fin apportant une satisfaction symbolique comme dans les mythes, cela peut être la confirmation de nos phantasmes (roman des origines) comme dans les contes, mais aussi la reconnaissance mutuelle dans l'aveu de nos faiblesses, de notre "inhabileté fatale" (Rimbaud), le soulagement d'une vérité enfin dite, etc. (à complèter!)

  7. Dans le debat perceptible mais confus autour des prochaines echeances electorales personne ne souleve l’un des problemes de fond a savoir l’obligation pour tout pretendant de receuillir 500 signatures d’elus pour devenir candidat.Ce mur de signatures entraine
    tout pretendant a faire les compromis necessaires pour passer dans le filtre des partis dont les notables et les chefs detiennent les clefs.
    Il s”en suit evidamment que ne seront promus que ceux qui ne presentent aucun risque pour le systeme.Tout est deja borné et verrouillé avant meme l’echeance;cela revele bien les limites aujourd’hui suicidaires du systeme. Les prochaines echeances electorales sont un leurre et l’avenir du systeme electoral est deja en cours ailleurs:
    Mettez des machines à voter dans les centres de vôtes, des puces rfid et des programmes transparents! et truquez les résultats en faisant apparaître un petit écart favaorable aux candidats et supporters de l’OMC et des multinationnales.
    Assez de rethorique antiliberales,
    ayons le courage de proceder a une remise en cause totale de notre pseudo democratie telle qu’elle a cours
    A defaut OUI peut etre A LA DEMOCRATIE cognitive des lors que les manipulateurs potentiels sont neutralisés ?
    mais sutout sur d’autres bases
    une piste pour nous faire reflechir
    etienne.chouard.free.fr/E...

  8. Le lien indiqué est intéressant bien qu'un peu long et trop détaché de notre situation présente. Je pense effectivement qu'il faut redonner une place au tirage au sort (dans le cadre des forums hybrides par exemple).

    Le problème ce n'est pas les 500 signatures car il ne suffit pas de se présenter, pour être élu il faut une force de frappe préalable, le mythe de l'homme qui se lève et que tout le monde suit est une farce ! Je le redis, la faiblesse est dans notre camp, c'est de ne pas savoir ce qu'il faut faire. Le problème c'est le réseau aux abonnés absents, maintenant pas en 2007 ! Il est certain que cette démocratie de marché est un leurre, en bout de course mais il ne suffit pas de le dire.

    Je suis moi aussi persuadé que le vote électronique est la voie ouverte à toutes les manipulations (dans la dernière élection de Bush, les bureaux utilisant le vote électronique présentaient des biais statistiques plus que suspects).

    C'est sûr le monde doit changer de base, mais comment ?

  9. si l'ostracisme était pratiqué , nous n'aurions déjà plus à faire à sarkozy ( un sondage recent montrait qu'il inquitéait 55% des français d'où sa reculade sur certaines questions au congrès d'agen)
    je pense que nous avons tout interêt à connaitre les procedures qu'utilisait les grecs pour ce mettre à rêver d'une démocratie dont plus personne ne sera exclu.on nous basine actuellement avec une reforme de la justice , alors que la bas les juges étaient tirer au sort parmis les citoyens . je pense enfin qu'il y a une condition importante à la démocratie grec , c'est celle de la formation du citoyen(païdeIa). aujourd'hui le système éducatif forme avec beaucoup de casse , les docile futur petit cadre de demain et avec une hate qui semble precipiter tout le monde au tout à l'égout du n'importe quoi . l'éducation ne fonctionne pas du tout comme une machine à liberer ( de façon à se que tous agissent dans le bon sens ), mais plutôt comme une machine à décerebrer. je crois qu'on ne peut pas penser la démocratie sans penser l'éducation .

  10. En fait le seul vestige du tirage au sort, c'est justement les jurys d'assise... Il ne faut pas surestimer le rôle de l'éducation ni surtout s'imaginer que l'éducation ait jamais cultivé l'autonomie alors que la discipline était au contraire si sévère (il était habituel de frapper l'élève pour favoriser la mémorisation!). Ne pas oublier que Socrate a été condamné à mort. Ce qui est vrai c'est que les Grecs ont été le premier peuple alphabétisé (après avoir inventé les voyelles facilitant grandement la lecture qui n'était dès lors plus réservée aux scribes et aux prêtres). L'essentiel c'est que chacun puisse lire les lois. Les républicains français ont eu raison de miser sur l'école devant les votes paysans qui avaient plébiscité Napoléon III, mais on ne peut dire que l'école républicaine, sa mystique nationale et son éducation civique étaient une école de la liberté. Le nazisme a été la démonstration qu'un haut niveau de culture n'empêchait pas soumission et barbarie. Aujourd'hui beaucoup de terroristes ont une formation scientifique ! Il n'empêche que globalement, plus la société est éduquée mieux ça vaut mais ce n'est la garantie de rien...

  11. il n'enpêche que dans cette crise d'affiliation , je pense que le système éducatif a un grande part de responsabilité . il ne nous apprend pas à coopérer et lorsque qu'il se passe quelque chose de fort entre ses acteur c'est presque exclusivement dans les rare moment de lutte qui l'affecte temporairement . les liens de l'ecole primaire disparaissent dans le colleège , les lien du collège disparaissent souvent au lycée , les liens du lycée disparaissent souvent à l'université .il est bien rare de constater le contraire . et puis c'est quand même le système éducatif à qui il est confier notre si difficil affiliation , du moins dans l'accès à une place dans la société . là aussi c'est une catastrophe . même s'il est vrai que la solution révolutionnaire en matière d'éducation , n'est pas educative , c'est le désir des conseils de quartier de redefinir les besoins sociaux et d'envisager le système éducatif qui lui correspond.
    vous parler de relocalisation . les fermeture de classe et autre réduiction d'effectif dans le personnel d'encadrement pourrait être compris comme une atteinte au local . moi j'en suis très satisfait car je pense que l'éducation peut tout à fait renaitre , de façon locale dans les coopératives municipales , qui sont plus tourner vers les savoirs disponible sur place et l'éducation mutelle , moins castratrice . sans compter sur le fait que l'éducation nationnale- pour une système qui semble incapable d'éradiquer la barbarie parmis nous , qui sommes de plus en plus nombreux à être scolariser ( et de plus en plus tard)- coùte exéssivement cher à la nation .

  12. Vous dites qu’ « il faut se persuader que les causes de l'échec ne sont pas la méchanceté et l'égoïsme de nos adversaires mais bien notre propre bêtise et l'insuffisance de nos propositions. »

    Je suis d’accord avec l’ insuffisance de propositions et d’organisations.

    Mais il me semble que la dynamique de leurs réseaux d’organisation, de pouvoir et de contrôle dépasse l’entendement. Et que ce qui fait leur force c’est le fait qu’ils soit peu nombreux, hiérarchisé, avec des codes précis de conduite, une solidarité à toute épreuve, une planification constante…

    Il me semble que la méchanceté et l’égoïsme sont si forts chez nos adversaires que c’est la principale définition de l’élite. La cruauté étant chez eux une preuve de combativité, de force et de loyauté.

    Il n’y a qu’une façon de contrer nos adversaires. C’est de bien les identifier, de mieux les décrire, d’apprendre à les connaître, d’imiter leurs stratégies, de les affronter, de les combattre et de les renverser.

    Ils procèdent selon un schéma éprouvé depuis des millénaires. Ils répètent les règles d’assujettissements et de dominations.

    Règles qui se sont transmis avec toujours en toile de fond l’impression de révéler des secrets provenant de forces obscures, parce qu’elles parviennent à donner les clés de la domination et de la gouvernance de la masse des individus.

    Ne parlez pas du pouvoir, c’est un sujet maudit.

  13. Je n'ai pas dit qu'il n'y avait pas d'égoïsme et de méchanceté mais ce n'est pas l'essentiel, du moins c'est inconscient chez la plupart. Même les nazis se croyaient bons et dévoués... Il y a bien sûr toujours quelques cyniques infames mais c'est une toute petite minorité.

    Ce qui se passe habituellement (par exemple à la CFDT qui est responsable en grande partie de la misère actuelle en restreignant l'assurance chômage aux plus protégés) c'est le refoulement du mal qu'ils font en prétendant, par exemple, qu'ils ne veulent pas cautionner la précarité en indemnisant les précaires ! Personne ne peut vivre dans la mauvaise conscience alors on se fabrique une bonne conscience sur le dos des perdants. Les syndicats, et les salariés en général, sont plus coupables que les patrons de la situation actuelle. La cruauté et l'égoïsmes sont bien partagés. En même temps, on peut dire qu'ils ne sont pas coupables car c'est par manque d'alternative crédible qu'ils font le jeu des patrons et qu'ils ne veulent pas payer pour les autres. On se persuade facilement qu'on mérite d'être du bon côté de la barrière (Bernard Tapie croit même qu'il mérite le paradis, il n'y a vraiment pas de limites à l'aveuglement!) et, du coup, que les autres doivent bien mériter leur sort aussi (DeFoe, Malthus, Spencer, etc. en étaient complètement persuadés). Nous ne valons pas tellement mieux, nous aussi on est facilement égoïstes. La question n'est pas tellement morale même s'il faut la rendre morale, rendre la honte plus honteuse justement parce que c'est inconscient et devient insupportable quand on se rend compte du mal qu'on fait (une bonne émission télé sur les chômeurs pourrait émouvoir toute la France!).

    Certes, il y a des complots, des officines, des "Think Tanks", des réseaux plus ou moins occultes, mais tout cela n'est rien. Non, le pouvoir ce n'est pas les autres, les méchants, le pouvoir c'est nous. C'est toute la démonstration de Michel Foucault (les micropouvoirs, l'ordre du discours). C'est aussi ce que dit Debord (que je cite dans mon texte sur les phénomènes révolutionnaires) : "ni donc que la malfaisance de quelques possédants et chefs crée seule le malheur du plus grand nombre. Chacun est le fils de ses oeuvres, et comme la passivité fait son lit, elle se couche". Sauf occupation étrangère, et en tout cas dans une démocratie, c'est le peuple qui soutient le pouvoir. Et il a bien raison tant qu'il n'y a pas mieux, mais s'il y avait une alternative crédible le pouvoir actuel serait balayé et ces élites trop arrogantes vite renversées (et d'abord par la partie la plus éclairée de l'élite!).

    Le mal n'est pas dans l'autre il est en nous, il faut s'en persuader même s'il est plus rassurant d'opposer le bien et le mal comme Bush et Ben Laden ! Il faut se persuader de notre propre connerie pour avoir une chance de la dépasser. Il ne suffit pas d'avoir de bonnes raisons de critiquer le système, il faut prendre conscience qu'on n'a pas grand chose à proposer et qu'il faut s'organiser pour faire mieux plutôt que de se satisfaire d'une condamnation morale des puissants. Ni Besancenot, ni Buffet, ni Bové ne feraient mieux au pouvoir et sûrement même pire! Notre problème est bien de notre côté (tant de dogmatismes, d'archaïsmes, de simplismes, de bêtises...).

    Bové pourrait aider à regrouper la contestation, lui permettre de s'organiser et d'élaborer de meilleurs propositions plutôt que de se prendre pour le sauveur et s'égarer dans une élection présidentielle où tous les dés sont pipés. Je le répète, devant une véritable alternative, tous ces réseaux de pouvoir et leurs techniques de domination ne tiendraient pas bien longtemps mais qu'avons-nous à mettre en face, sur quoi sommes nous d'accord, quel serait l'intérêt d'un autre pouvoir, quel est le bien que nous croyons incarner ? Il ne suffit pas de s'agiter (la lutte contre le CPE a tourné court par manque de débouché), il faut avoir une alternative collective crédible, c'est dans son élaboration que ça se joue.

  14. bonjour,
    de meme que zidane vient par accident de demolir
    la savante comedie du foot,les grands boulversements ont eu lieu jusqu'ici par accident,c'est en general l'elite qui les a suscité par son arrogance aveugle. Aujourd'hui la reaction spontanee est insuffisante pour echapper a tous les controles
    sociaux.Il nous faut effectivement elaborer pas
    a pas un projet concret verifiable et visible par tous, dans lequel tous puissent participer.
    Je ne desespere pas que tous les pretendants
    aux suffrages ne decouvrent bientot la vanité de leurs pretentions et qu'ils reprennent en toute modestie le travail a la base.Marcos l'a bien compris au Mexique, nos stars antiliberales
    vont se fracasser sur les chasses trappes du
    sarkosisme,et par la meme provoquer la prise de conscience du plus grand nombre,qui de spectateurs seront sommés de devenir acteurs.

  15. et moi qui vous parlait de catharsis , cet art du sexe et du sang, de la débauche , de la haine et la frustration , mais j'aurait très bien pu vous parler de coupe du monde !! et de jean louis COSTES. évidement j'ai aussi certaines de mes performences. dans l'orgie , , dans l'émeute , dans le squatt avec toujours à portée de main mon pied de biche fetiche....vous comprendrez que je préfèrent rester dans l'anonymats ..... par les temps qui courent pour vivre il faut se cacher . et c'est parceque ça devient très grave qu'il nous faut nous hater de créer une représentation du mal , peut être une nouvelle mythologie de la vie quotidienne, une métaphysique critique des instant tragiques ( le pire). il faut que ça sorte et il faut que ça crie , il faut la tempète pour que l'angoisse, qui fait de nous autant de microfascistes , disparaisse et que la vie quotidienne reprenne ses droits .

  16. Pour ma part si je me refuse à la politique du pire (voter Sarkozy) je pense m'abstenir comme je le fais depuis 6 ans. Pourquoi pas boycotter même le vote ? Cela dépend de la situation mais sûrement pas "participer" à la campagne en nourrissant l'illusion que cela pourrait changer quelque chose... (je crois effectivement que Ségolène risque d'être pire car au moins avec Sarkozy on aura des mobilisations fortes!).

    PS : Je suis très loin de penser que l'art se rit du vrai, du moins quand ce n'est pas l'Art officiel...

  17. je confirme il faut que ça pisse du metal . les mensonges sont fait pour être dévoiler. et il n'y a pas mieux qu"un dictateur pour donner des leçon contre la dictature . quoi qu'il en soit c'est déjà voir que le combat des prochains mois se fera sur le terrain moral . concetement tout est possible mais on ne saurai comprendre que le ciel ne sassombrisse pas de l'ombre de dracula . cela dit il ne faudrait pas se leurrer . une époque de dictature peut durrer très longtemps et on n'est pas sur que la démocratie cognitive émergent avant qu'on se retrouve entre 4 planche , tous raides, hélas.

  18. Je comprends mais je n'approuve pas et vouloir faire de Sarkozy un dictateur est très exagéré. Je suis moi aussi persuadé qu'il faudra une catastrophe sans doute pour réveiller les consciences mais on n'a pas besoin de la vouloir, encore moins de la provoquer, il suffira hélas de ne pas pouvoir l'éviter...

  19. Il suffit de regarder la réaction populaire face aux résultats des élections d'avril 2002 pour réaliser qu'effectivement seule une catastrophe semble assez forte pour réveiller les consciences.

    Je crois toutefois qu'il serait bon de comptabiliser les votes blancs, et que les politiques s'associent dans leurs différences. Je crois que la démocratie doit dépasser les simples (et réducteurs) clivages gauche-droite.
    Je crois que le dialogue, en tant qu'échange ouvert et constructif, est au moins la garantie de satisfaire non pas une majorité mais le plus grand nombre. Il y aura toujours des insatisfaits, mais il faut leur donner les moyens d'expliquer leur point de vue, de dialoguer. Ce qui implique aussi de réformer le scrutin parlementaire.

    Il faudrait sans doute aussi rétablir l'équilibre des pouvoirs puisque la structure actuelle ne semble plus adaptée à la situation. Et enfin il nous faut des figures politiques fortes qui n'ont pas peur de réformer, d'innover.

    Cependant, forcer de constater que toutes les strates de la société sont politisées, médiatisées. Même les rapports humains, jusqu'au sexe. Tout se nécrose. Tout doit changer.
    Si les grecs ont su faire de la démocratie un idéal c'est peut être parce qu'ils ont su donner une place et une importance à chacun. Il ne faut pas faire croire aux gens (c'est de la manipulation) il faut faire confiance aux gens. Et cela recquiert, je pense, bien plus d'intelligence et d'humanité qu'on ne peut faire état. Le problème est bel et bien l'éducation du respect et de la reconnaissance de la valeur d'autrui. Mais ce qui suppose aussi d'avoir les moyens de déceler et de punir ceux qui ne respectent pas les règles du jeu

  20. Il faudrait aussi peut-être arrêter de faire de la politique à court-terme. L'un des principes de base de la démocratie actuellement est le suffrage universel. Ce que je constate comme effet c'est que il y a changement de tendance politique selon les votes du peuple. Ainsi on passe alternativement d'un gouvernement de gauche à un gouvernement de droite et parfois avec une présidence d'une autre mouvance politique. Il me semble que bien que ce soit le jeu démocratique, tout ceci ne favorise pas des politiques à long terme vu que chaque gouvernement à une durée de vie très courte de l'ordre de quelques années. Ainsi chaque nouveau gouvernement s'attaque bien souvent à réduire à néant les efforts du gouvernement précédent et à lancer un nouveau programme très différent. Le clivage semble inconciliable. Ainsi la gauche accuse la droite de dérive sécuritaire, certains vont même jusqu'à nier le problème de l' insécurité alors qu'il faut vraiment être de mauvaise foi pour rejeter une telle évidence. La gauche semble s'occuper plus du social au contraire de la droite qui privilégie ceux qui ont le capital (je dis bien semble parce que après les années Mitterand on n'a pas vraiment vu de grande différence). C'est du manichéisme. Il serait grand temps que les partis dépassent leurs clivages, il y a des choses beaucoup plus importantes que les joutes verbales à l'assemblée qui certes offrent un spectacle assez comique parfois mais ne font pas franchement avancer les choses. J'ai l'impression que les hommes politiques sont comme des produits de consommation comme un autre. Ils se vendent, font de la publicité, sont en concurrence les uns les autres pour se vendre. Et quand ils sont consommés où qu'on trouve un autre produit politique qui nous semble mieux, hop, on achète, enfin on vote ! Il faut que les politiciens arrêtent de prendre les électeurs pour des consommateurs. Il ne faut pas les séduire par des arguments et une image trompeuse, il faut plutôt les convaincre avec des idées et des projets solides! Apparemment il faut attendre les grandes périodes de crises pour qu'on assiste à une union sacrée, c'est dommage d'en arriver là.

  21. il y a effectiement quelque chose de salace dans cette 6 ème république . tout semble fait comme un coup d'état permanent , avec les derives monarchiques de fin de règne (metterant et chirac aujourd'hui. ) . beaucoup de gens pense à changer de republique et à passer à la 6ème . donner plus de pouvoir à l'assemblée nationnale , mettre finn à la fonction presedentielle ( ce delire institutionel qui fait que la folie d'un homme peut devenir le destin d'un peuple ), supprimer le sénat, passer pour tous les scrutin à la proportinnelle, mettre un terme à la politique professionnelle (interdiction de se présenter plus de 2 fois à un même mandat.... on pourra s'interroger aussi sur tous les types de procédures qu'utilisaient les grecs pour faire de la politique ( je renvoie à la lecture du lien donnée etienne.chouard.free.fr/ qui semble très interresant ; CELA PEUT favoriser mais en aucun cas se substituer à l'activité des citoyens qui se doivent de participer , partout où l'occasion pourra en être prise, aux décisions qui les concernes , sachant ce qu'ils font.

    la deuxième chose découle de la première : c'est que la politique suppose deux qualité qui n'ont apparament rien à voir l'une avec l'autre . il faut savoir arriver au elections et emporter la conviction général ( là on communique comme le fait sarkozy ou bernard tapie , ) ce qui laisse le champ libre à la politique spectacle . la 2ème chose c'est qu'il faut savoir gouverner ( tenir ferme devant une reforme impopulaire qui vise à l'interèt general , mais surtout avoir un projet et pas seulement un programme voir les choses sur le court therme (tactique ) et sur le long therme (stratégie)
    et ça ( mais je croit que les médias-tous autant que la 5ème république- , en imposant un format prédigéré à la parole, en sont pour une bonne part responsable ) ça devient introuvable et parmis les élites plus personne n'a envie de penser et les cercles d'oligarques comme la fondation saint simon ou maintenant "le siècle"sont à ce sujet une vaste blague .

    sans vouloir jouer au déclinologue , je crois , comme castoriadis, que l'insignifiance monte signe que nous sommes entrée et depuis plusieurs décenie dans une décompostion accélérée de nos sociétés . sur ce plan , comme sur tous les autres , il nous faut batir sur un champs de ruine . et apprendre à rire de cett triste cécité qu'est l'inaptitude à la remise en question .

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