Alors que la lutte contre le CPE s'annonce victorieuse et que se pose la question de la suite du mouvement, le débat entre enfin dans sa phase décisive où ce n'est plus seulement la précarité des jeunes mais la précarisation de toute la société qui est en cause avec la nécessité de trouver de nouvelles protections contre cet état de fait insupportable. Il n'est plus possible de s'en tenir à des positions libérales ni au simple conservatisme. Pour l'instant le modèle inaccessible semble être celui du Danemark, c'est-à-dire d'une grande liberté juridique équilibrée par des syndicats puissants, une grande flexibilité des emplois associée à tous les moyens du développement humain, assez loin de notre réalité actuelle et pas aussi bien qu'on le prétend. L'idée d'un contrat unique où l'on gagne des points à mesure qu'on reste dans la même entreprise ne fera que renforcer la précarité des plus précaires. C'est aussi le reproche qu'on peut faire à la revendication d'une sécurité sociale professionnelle qui représente bien ce qu'il faudrait faire (assurer une continuité du revenu "au-delà de l'emploi") mais avec le même inconvénient de protéger surtout les plus protégés, les insiders, en laissant de plus en plus d'exclus à l'extérieur, outsiders sans droits et sans avenir.
Il n'est pas possible de tolérer ceci plus longtemps et il est temps d'affirmer, comme un nouveau droit de l'homme, le droit à un revenu décent, revenu d'autonomie sans lequel il n'y a pas vraiment de droits. Cela semble encore trop utopique et pourtant c'est une revendication qui insiste et gagne de plus en plus de partisans, revendication qui devrait s'imposer dans le contexte actuel car le revenu garanti n'est pas seulement l'instrument de la lutte contre la précarité et la misère, c'est surtout un renversement complet de logique de la sécurité sociale au développement humain, c'est l'investissement dans la personne, dans son autonomie et sa créativité exigées par le devenir immatériel de l'économie où ceux qui sont devenus plus ou moins des "travailleurs du savoir" sont destinés à la résolution de problèmes dans un environnement incertain. C'est enfin la base d'une production alternative et d'une économie relocalisée.
Le fait est qu'on ne peut plus compter sur la continuité des emplois à l'ère de l'information, ce qui change tout par rapport à l'ère industrielle, indépendament d'un chômage de masse qui devrait commencer à baisser normalement avec le papy boom. Dès lors, de deux choses l'une : soit les protections sociales sont attachées à l'emploi avec les conséquences d'inégalité et d'exclusion que nous connaissons d'autant plus que l'emploi devient discontinu et précaire, soit les protections sociales sont attachées à la personne et cela doit se traduire au minimum par un revenu garanti, au mieux par les moyens d'un développement humain (développement des capacités, de l'autonomie individuelle et des possibilités de valorisation de ses compétences).
Bien sûr si ce n'est plus l'entreprise qui procure les protections sociales, il devient plus difficile de justifier les charges sociales financées sur les salaires. Le financement par l'impôt (surtout la TVA s'appliquant aussi aux produits importés) devrait se substituer aux cotisations salariales et donc à la gestion de la sécurité sociale par les syndicats (qui devront disposer d'autres ressources et services). C'est bien l'ensemble de la construction qui est en cause. On comprends que ce n'est pas un bouleversement qui peut se faire à froid et qu'il faut des circonstances exceptionnelles (comme maintenant peut-être? Non, pas encore!).
Il est bien clair que, jusqu'à présent, personne ou presque ne voulait d'un revenu garanti ! C'est une mesuire qui choque les convictions précédentes, de même qu'il était impensable pour un moine du moyen âge qu'on puisse ne pas éprouver de peine dans le travail, considéré comme une nécessaire pénitence ! Pourtant le travail a changé en n'étant plus force de travail ni travail forcé. Un emploi est considéré désormais comme valorisant, et le travail peut même être épanouissant (ce que l'ergothérapie avait montré depuis longtemps). On peut se dire qu'il est malgré tout inutile de tout chambouler et qu'il est bien plus simple de traiter séparément retraite, chômage, travailleurs pauvres, insertion, allocations familiales, étudiants, etc. (c'est sûrement ce qui se passera). Pourtant on rate ainsi l'essentiel car le revenu garanti n'est pas seulement une mesure symbolique unifiant le système de redistribution et d'assistance, c'est une rupture effective, une refondation des droits sur la personne, une toute autre logique économique, une "inversion de la dette" (comme dit Ehrenberg). C'est surtout une révolution dans la production, une véritable libération des nouvelles forces productives en permettant le développement des activités autonomes (informaticiens, créateurs, bénévolat, etc.) et facilitant la relocalisation de la production (artisanat, agriculture biologique, etc.).
Il y a peu, la revendication d'un revenu garanti était encore rejetée dans un avenir utopique, ne pouvant espérer mieux que d'améliorer les minima sociaux, mais il semble bien que cette revendication commence à trouver un écho dans la population et pourrait s'imposer dans la lutte actuelle contre la précarité comme la réponse la plus adaptée, la plus ouverte sur l'avenir en même temps que la plus démocratique, conquête d'un approfondissement démocratique, d'un progrès des droits de l'homme, de la solidarité sociale et de la civilisation, dans la grande tradition révolutionnaire.
Il ne s'agit pas d'assistance mais bien d'un nouveau mode de production, d'une autre façon de travailler et de produire à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain. Ce n'est pas tant parce qu'il est la seule réponse à l'insécurité économique qui se développe que le revenu garanti est incontournable, malgré son caractère révolutionnaire et la si difficile rupture idéologique qu'il implique. C'est parce qu'il est devenu possible et souhaitable dans nos sociétés surdéveloppées, mais bien plus encore parce que cela correspond aux exigences écologiques de décroissance matérielle, de sortie du productivisme salarial, tout autant qu'aux besoins des nouvelles forces productives immatérielles basées sur l'autonomie cognitive, les relations et les interactions sociales. Ces nouvelles forces productives n'ont rien à voir en effet avec l'ancienne "force de travail" de l'ère de l'énergie, force proportionnelle à la quantité produite alors que la production devient au contraire aléatoire, en tout cas non-linéaire et bien plus incertaine à l'ère de l'information. La production devient de plus en plus une production sociale d'ordre statistique comme dans les domaines artistique et scientifique où il n'y a qu'une réussite pour des milliers d'échecs, mais où cette réussite peut se répandre partout presque immédiatement et profiter à tous.
Dire que le revenu garanti peut être la base d'une production alternative implique qu'on ne peut en rester au revenu garanti, il faut lui associer des institutions comme des coopératives municipales, les instruments d'une production effective, relocalisée. Le revenu garanti n'est donc pas tout, il est nécessaire à la sortie du salariat mais n'est pas suffisant pour vivre une vie humaine qui a besoin de reconnaissance sociale et de valorisation de ses compétences. Le revenu garanti n'est pas destiné à payer les gens à ne rien faire mais à leur donner plus d'autonomie dans le choix de leur activité. C'est un nouveau modèle d'emploi qu'il faut promouvoir (ce que les Américains appellent un business model), c'est un nouveau système de production relocalisé qu'il faut construire, sur d'autres rapports de production, pas une prétendue "société de loisirs". Le revenu garanti est de l'ordre de l'investissement dans la personne et la société, tout comme les infrastructures publiques (routes, écoles, etc.) procurant les "externalités" indispensables à la production dans une économie complexe.
Quelle écologie supporterait l'absence de revenu garanti ? S'il faut se préoccuper de la qualité de la vie des générations futures, ce n'est pas pour négliger les générations actuelles et supporter le développement de la misère au coeur de nos pays riches. Ceux qui pensent que distribuer un revenu garanti à tous encouragerait la consommation devraient ravaler leur honte étant donné le montant de ce revenu qui n'a rien de luxueux (600? pour Yves Cochet, ce qui semble un minimum, 750?, c'est-à-dire 75% du smic, serait plus humain par les temps qui courent). La question n'est d'ailleurs pas de savoir s'il faut un revenu garanti. Comment vivre sans, dès lors qu'il y a un chômage de masse ? Veut-on l'élimination pure et simple de ceux qu'on appelait au XIXè siècle la "surpopulation" ? En fait, ce sont les familles pour l'instant qui se substituent quand elles le peuvent à un Etat défaillant, aggravant dramatiquement par là même les inégalités sociales et la misère. Au contraire, rendre les pauvres indépendants du salariat et favoriser les activités autonomes constitue certainement un facteur de décroissance matérielle important (en même temps que de hausse des salaires, de l'activité locale, de la qualité de la vie), beaucoup plus que la réduction du temps de travail, de la population ou des consommations qui entretiennent l'illusion qu'on pourrait rester dans le même système en modèle réduit. Ce n'est pas le temps de travail qu'il faut réduire, c'est le travail qu'il faut changer, construire une alternative au productivisme, d'autres rapports de production, changer de modèle, changer d'ère enfin !
Le revenu garanti se trouve au noeud de cette révolution des droits sociaux à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain. Il est à la base de nouveaux droits individuels permettant de retrouver un avenir et une nouvelle dignité, de baisser la pression économique et de se réapproprier sa vie en passant d'un travail forcé au travail choisi. Il matérialise le refus de laisser des hommes dans la misère et la volonté d'une nouvelle convivialité dans les rapports humains en même temps qu'il procure les moyens de la création immatérielle et d'une sortie du productivisme, base d'une production alternative plus écologique. La conquête de l'autonomie financière et d'un véritable "droit à l'existence" est sans conteste un des enjeux majeurs, comparable à l'abolition de l'esclavage, de cette révolution sociale qui commence à peine et qui est loin d'être gagnée encore (attention au retour de bâton si nous échouons).
Je vote pour 🙂
C'est révolutionnaire et ça parait presque évident en même temps
Excellente contribution qui a le mérite de poser les véritables questions de fond. La gauche, les syndicats, et de façon générale la plupart des mouvements alternatifs (mais pas tous bien sûr) restent prisonniers de leurs schémas traditionnels et d'un mode de pensée historique qu'ils ont infiniment de mal à transcender. Ils se battent (avec raison) pour une meilleure répartition des richesses mais remettent peu en cause la légitimité de la création de ces richesses et du travail qui les produit.
Qu'on le veuille ou non, le monde a changé et il continue de changer. Et vite. Le combat progressiste et humaniste, dans son acception la plus large, doit innover et se montrer capable de se remettre en question. De ce point de vue, le mythe d'une croissance infinie doit être systématiquement remis en cause et l'idée de la finitude du monde définitivement intégrée.
Zlotzky.
Peut pas mieux dire que M. Jean Zin!
Reste a ce que la bonne parole se propage....
Il ne peut y avoir de droit humain a l'ere cybernetique sans Revenu Individuel Universel (R.I.U) et n'en deplaise aux mafieux, Banque Mondiale et autres c.......s
Car c'est bien beau de developper la technologie si aucune retombee ne se fait dans le champ politique, instittionnel et democratique...
Des drones peuvent exploser des 'insurgents' en Irak ou Afghanistan mais y'aurait pas moyen de creer un organisme si possible mondial type ONU reforme de versement de R.I.U....
je m'emporte mais faut croire que la guerre est jolie sinon!!!
Et puis de l'argent quant le capitalisme mondialisee est un fait en soi pour garanir les Droits de L'homme c'est quand meme pas la charrue avant les boeufs....
A nous tous de defendre un minimum de bon sens et d'humanite.
Loic
Bonjour,
je me permets de vous signaler ce site http://www.vivanteurope.org/inde...
où il est question essentiellement de la taxe sur la consommation, mais aussi de l'allocation universelle.
Et voici ce qu'en pensent des chercheurs
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
En octobre 2002, des chercheurs de l'IRES se sont penché sur ce modèle pour conclure :
Qu’il il s’avère que la proposition de « Vivant », (...) n’est pas seulement économiquement réalisable, mais aussi économiquement bénéfique, puisque, par rapport à une simulation de référence correspondant au statu quo institutionnel, elle engendre des taux de croissance sensiblement plus élevés dans la période 2010-30, avec des effets durables sur le bien-être moyen et une augmentation du taux d’activité des travailleurs âgés.(...)
(...)
Avec une allocation universelle financée par la taxe sur la consommation, (...) l’incitation au travail est restaurée, le facteur travail est moins pénalisé et la base taxable repose moins sur les jeunes générations. Ceci permet au système proposé par « Vivant », (...) de redistribuer davantage de ressources que le système actuel, tout en entraînant moins de distorsions : la masse des transferts réalisée par le nouveau système est de 28 % du PIB, alors qu’elle n’est que de 20 % avec le système actuel. »
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ici: http://www.vivanteurope.org/solu...
Ce mouvement est relativement récent, mais riche d'expériences.
N'hésitez pas à les contacter.
Cordialement
Skblllz
Nous voila donc avec le RMG (revenu minimum garanti). Avez-vous envisagé la possibilité du RMA (revenu maximum autorisé) ? Voila une vraie possibilité de décroissance... Votre théorie est vraiment fumeuse... Il faudrait des circonstances vraiment exceptionnelles pour que ceux qui sont du bon côté du manche accepte de lâcher un tel morceau.
En fait ce n'est pas la théorie de M ZIN qui est fumeuse, car elle procède de raisonnements logiques. C'est plutôt comme vous le dites que les "insiders", ceux qui profitent du système, n'ont pas grand intérêt à ce que les choses changent. Dans ce cas peut-on sacrifier l'intérêt commun au nom de quelque uns?
Si cela devient la préoccupation du plus grand nombre, là les rapports de force s'inversent, et les quelques privilégiés réfractaires aux changements pourront décider de continuer à vivre comme ils le faisaient avant, s'ils arrivent à s'en sortir.
La question cruciale est donc comment persuader le plus grand nombre qu'il faut une rupture civilisationnelle et économique avant qu'il y est une cassure irrémédiable.
Le lobbying, la formation, le recensement des initiatives allant dans ce sens, l'écriture d'ouvrages, l'éducation et la sensibilisation, la mise en oeuvre d'expériences pilotes, la formation et/ou le regroupement d'une force politique internationale pour inscrire ces idées a l'ordre du jour, sont des propositions qui pourraient induire un changement à moyen et long terme, tant dans les mentalités que dans les pratiques.
En tout cas, ne serait-ce que politiquement et géographiquement, les expériences d'autonomie comme celle de la Catalogne et de nombreuses autres vont dans le sens de la relocalisation.
Les états nations n'étant que de grosses entités technocratiques qui pour survivre doivent nécessairement écraser les spécificités et les particularités, ce qui provoque des remous et des incohérences.
En ce qui concerne le revenu, je vous invite à jeté un coup d'oeil à la fondation copernic (emploi et niveau de vie).
L'idée est révolutionnaire mais suppose obligatoirement d'aller plus loin. En effet, si l'on place le fait d'avoir plus d'argent comme logique ou raison de vivre actuellement, il va faloir revenir dessus. Ce qui veut dire de remettre en cause la place de l'argent, actuellement au coeur de la société, et s'interroger sur son vrai rôle. Est il un bien en soi? ou un moyen simplement d'échange?
Ce qui change, c'est une raison de vivre en adéquation avec la réalité et le respect.
Tout projet de réforme qui ne touche pas aux revenus financiers a ses chances d'être accepté par les pouvoirs.
Il faut imposer l'idée de précarité à ces revenus, en faire une variable d'ajustement et non un droit protégé universellement. Il y a un protectionnisme d'état et mondialisé, c'est celui dont bénéficient les fonds de pension et les actionnaires!
Pourquoi la priorité politique absolue ne serait-elle pas l'emploi, et l'ajustement du système réservé au taux de profit? C'est une idée aujourd'hui totalement utopique, mais dont il faut promouvoir le débat. En 1788, les utopistes étaient nombreux. Un an plus tard, l'utopie changeait de camp!
La réduction du temps de travail est séculaire, elle s'est toujours imposée contre les pouvoirs économiques et leurs larbins idéologiques, médiatiques et/ou universitaires. Si la réduction du temps de travail est assortie d'une revendication de maintien du salaire, elle s'attaque aux vraies racines du mal, l'antinomie entre les profits et les salaires. Passer cette question sous silence, c'est rater l'essentiel et amuser la galerie. Et faire diversion, ce qui est irresponsable.
Aujourd'hui, les profits dont la loi s'impose à tous sont les profits financiers. Même les patrons de PME en sont des victimes plus ou moins privilégiées.
Quant à agiter l'épouvantail "impossible dans un pays isolé", c'est d'abord un épouvantail, et deuxièmement c'est faire fi des effets d'entraînement internationaux. Aujourd'hui, les acteurs sociaux du monde entier observent le mouvement français, le soutiennent et espèrent son succès. Déjà des grèves se font plus dures au Royaume-Uni et en Allemagne.
Bravo!
Bonjour,
Je ne peux qu'approuver une telle démarche. Maintenant, j'irai plus loin dans le tabou : séparer la question du revenu lié à un travail... Je jette l'idée, c'est tout 😉
En considérant une réalité politique, cela semble peut être difficile à mettre en place mais faisons-le ! Ne nous perdons pas dans des considérations qui n'en finissent pas sur la faisabilité ou non.
Je prends exemple du modèle économique du logiciel libre, même si je suis mal placé pour en parler le mieux. Voilà un nouveau modèle économique qui se met en place : comment promouvoir un produit qui est gratuit à la base du fait de la licence gpl ? Il y a toute une réflexion sur cette question et les entreprises qui choisissent de travailler avec le modèle du libre et parviennent tout de même à générer des bénéfices, toute proportion gardée, c'est plutôt une chose intéressante à suivre et des leçons à tirer pour nous.
D'une manière générale. Il faut que la "gauche" arrête de se demander si cela est possible ou non et dans quelle mesure. Il faut le faire ! Lorsque richard stallman a lancé l'idée du logiciel libre et l'a transformée en réalité effective. S'il avait hésité, réfléchit que cette idée est fumeuse et qu'elle ne se fera pas à cause des conditions qui l'environnent...
Bref : agissons de telle sorte à rendre réelle cette idée, à la rendre effective.
1500 euros pour tous !, et une fiscalité très simple et à la source (de 5 à 15% sur toutes formes de revenus par exemple), fermeture de l'ANPE , de l'Unedic....
qui paye toutes ces conneries ?
Certains doivent quand meme travailler pour payer les autres
L'utopie c'est bien quand on a 18 ans
Quand on en a plus il faudrait quand meme revenir sur terre ce qui n'empeche pas d'avoir des idees et de l'espoir.
Si les jeunes (+ les syndicalistes et les exclus (reels ceux la)) sont dans la rue c'est par peur et demission educative des parents.
Les francais sont des veaux comme l'avait dit de gaulle .Il devient vraiment temps de voir que le monde a change et essayer au dela des clivages politiques de voir comment reagir en devenant un pays ou la volonte d'entreprendre n'est pas suspecte et ou avoir de l'argent n'est pas la derniere des tares.
Il nous manque un leader charismatique de gauche ou de droite peu importe qui emporterai l'adhesion du plus grand nombre et renverrai les nombrilistes de tout poil dont vous faites manisfestement partie au militantisme sterile dont ils ne devraient jamais sortir.
Pour répondre à bof, je lui conseillerai de lire "emploi et niveau de vie" sur le site de http://www.fondation-copernic.or...
Il aura dans le détail un certain nombre d'éléments d'ordre technique.
Les changements existent vraiment à l'échelle internationnale, mais pas dans le sens libéral. Une foison de choses s'inventent, des expériences nouvelles, il n'y a qu'a voir les mouvements d'amérique du sud et l'expérience des indiens dans le chiappas (le fameux sous commandant Marcos).
Toute forme de revenu doit être imposable pour que fonctionne la solidarité.
Il faut permettre au gens d'aller au delà de la recherche (animale) de nourriture.
Pour reprendre le thème des logiciels libres introduit par Jean-Marc, ils étaient moqués et décriés en tant que joujous pour étudiants boutonneux et utopiques par le n°1 des logiciels commerciaux, Bill Gates en personne.
Aujourd'hui la donne à quelque peu changé puisque depuis quelques années Microsoft a engagé à grand frais de grosses campagnes de dénigrement des logiciels libres notamment par le biais d'études "sponsorisées" pour démentir la validité du modèle Open Source et la licence GPL.
De risibles ils sont passés en quelques années à une véritable menace propre à remettre en cause le modèle du logiciel par abonnement ou chaque nouvelle version, même si elle n'apportait que peu d'innovations se voyait facturée encore et encore, afin de générer toujours plus de revenus, tout en ne permettant qu'un ridicule droit d'utilisation cadré par une licence des plus restrictives.
Indubitablement, il n'est pas possible de rivaliser avec un modèle ouvert ou les programmeurs offrent gratuitement les logiciels et le code source, en reportant la valeur ajoutée sur la personne humaine par la facturation de services associés, tels que l'installation, le conseil, le paramétrage, la maintenance et les développements spécifiques.
C'est un modèle qui a fait ses preuves et est remis en cause par un train de mesures européennes liées aux brevêts logiciels, aux DRM et au contrôle du réseau Internet, en défense des intérêts des multinationales.
C'était prévisible qu'il soit contesté par ceux là même qui sont gênés aux entournures, cependant, vu son dynamisme contagieux et les dizaines de milliers de projets qu'il a favorisé (implémentation ne serait-ce qu'au sein de l'administration Française), de nombreux pays on adapté leur législation en faveur du logiciel libre, lui donnant une caution officielle et une protection de facto.
"L'utopie c'est bien quand on a 18 ans"
"revenir sur terre"
"Les français sont des veaux comme l'avait dit de gaulle"
3 Phrases souvent entendues dans un même discours, mais par des individus ne portant pas la même identité. J'ai l'impression qu'une certaine vulgate se clone et se démultiplie à une vitesse effrayante au point qu'on a presque l'impression que l'agent smith n'est plus une métaphore... Quant à "revenir sur terre", monsieur Bof (au pseudo si bien porté), personne ne vous dit qu'ici on l'ait quitté, et c'est bien à partir de cette "terre" que la parole est prise. Vous qui n'êtes qu'ensorcelé par une dystopie active que l'on nomme "réalité économique" sans alternatives.
"un leader charismatique qui emporterai l'adhesion du plus grand nombre"
Et bien, monsieur bof, je crois en effet que vous êtes mûr pour le fascisme... Acclamer un guide charismatique fût en effet le quotidien des années noires.
de quoi peut-on profiter en dessous de 600 euros par mois ?
quelles lumieres peuvent venir au secours de mon ignorance ?
demain d'autre et moi-meme seront concernes, vite un apprentissage.
plus tot on profitera mieux se sera.
est-ce que au-dela de 750 euros il n'y aurait pas quelques resquilleurs?
cresus
N'êtes-vous pas finalement un libéral qui s'ignore ?
http://www.alternative-liberale....
"UN BOUCLIER SOCIAL POUR TOUS
Libérer la prise de risque et protéger les Français
La liberté reste un mot si la société néglige la sécurité de chacun, notamment des plus démunis, face aux aléas de la vie. Nous voulons mettre en place un bouclier social pour garantir à chaque Français de disposer chaque mois d'une somme décente, permettant de vivre. Cette mesure clef permettra d'assouplir le droit du travail et de supprimer toutes sortes d'allocations, accordées pour des raisons souvent politiques à des populations très spécifiques. Ce filet de sécurité universel aura également pour effet d'ouvrir la prise de risques économiques pour tous (entreprendre, développer un projet…). "
"Certains doivent quand meme travailler pour payer les autres
L'utopie c'est bien quand on a 18 ans
Quand on en a plus il faudrait quand meme revenir sur terre"
@bof
C'est une épitaphe ?
Alors le Revenu Minimum Garanti, idée liberale ou écologiste ?
J'en sais rien...mais ce dont je suis persuadé, c'est qu'avec les mêmes ingredients (farine, eau, oeufs, sucre), certains font des biscuits insipides, d'autres des mets délicieux...question de finalité sans doute...
L'égalité économique est le seul moyen de résoudre le problème de l'exploitation capitaliste et l'appropriation par un petit nombre des immenses revenus du travail.
Si le revenu minimum garanti est une solution, elle ne remet pas en cause les fondements du capitalisme, et il restera des travailleurs exploités en charge de la pérennité du système.
Il n'y a aucune raison justifiant que peu de personnes, par leur naissance ou leur entregent, puissent accaparer à leur profit une proportion immense des revenus du travail effectué par d'autres. Si l'on veut l'égalité, il faut en passer par l'égalité économique. Sans elle, il restera une classe d'exploiteurs et une classe d'exploités. Si les conditions actuelles pouvaient justifier (ce que je ne crois pas) aux yeux de la classe dominante une possibilité d'instaurer un revenu minimum garanti, rien ne dit que ce système serait conservé à la première alerte concernant les capitaux.
Une solution politique égalitaire ne peut être tributaire de facteurs économiques. Elle doit au contraire être totalement indépendante du contexte économique, contexte d'ailleurs décidé et apprècié par une seule classe, tandis que l'autre en subit les conséquences.
@ bert,
Il faut y aller étape par étape. Pour le commun des mortels, enfin ceux qui aiment la science fiction, l'abolition du capitalisme, c'est dans star trek, next generation...
Rien ne sera jamais parfait comme on le veut mais si des solutions médianes peuvent exister permettant de faire un pas de plus vers cette voie alors allons y !
Je ne sais pas si le revenu minimum garanti de haut niveau est une bonne solution mais, au moins, il a cette exigence de poser la question réellement. Il n'y a guère qu'en france où le minimum social soit si bas ! Soit dit en passant, cela a été une volonté de la politique de l'époque que le RMI soit très inférieur au smic horaire... Histoire de ne pas se mettre à dos une partie de la population dont le salaire est plus une insulte qu'une gratification mais, là aussi, chut. Le smic n'est pas un bas salaire...
Donc pour un titulaire d'un minimum social, il est quasi impossible de penser à autre chose que de survivre ! Les contrats aidés font passer, en plus de leur précarité extrême, le CPE pour un acquis social. (rappelons-nous les TUCS,les SIVP, les CES, la première mouture du CI-RMA... mais sa version actuelle n'est pas mieux ; ni le CNE qui est, aussi, ouvert aux jeunes de 18 ans et plus... Le CPE sera peut-être modifié mais le CNE, non...)
Les contrats aidés n'ont que très peu de valeurs en termes d'expériences professionnelles (le grand tabou) parce que on n'embauche pas la personne pour ses qualités, ses compétences ou son expérience mais "parce je peux bénéficier d'une prise en charge, par l'état, d'une partie du salaire, d'exonération de charges, ou encore d'une aide forfaitaire" (...) "parce que ces contrats vont améliorer la qualité des services au sein de mon asso..." (lettre de l'anpe aux employeurs potentiels)
Autrement dit, je n'embauche pas une personne pour ce qu'elle est, son expérience professionnelle et scolaire non ! Je l'embauche parce que les aides sont là. Avec un tel choix, comment la personne que je vais embaucher pourra être satisfaite de son poste, pourra sentir qu'elle va vivre une vraie expérience et s'en servir pour plus tard...
Voilà où on est aujourd'hui. Alors, oui la question du revenu minimum garanti peut réellement remettre un peu d'égalité parce que si on sépare le revenu du travail alors on peut changer les termes d'une embauche et ne plus uniquement penser en termes de pseudo insertions via des pseudo contrats de travail qui sont aidés pour uniquement faire baisser le chômage donc la pression...
Quant aux râleurs perpétuels qui veulent une france plus forte et des français moins veaux ! Ben, il suffit de rajouter "cer" et on a des français avec des cerveaux !!! L'être humain n'est pas un veau, C'est pourtant si simple 😀 😀 😀 😀
Ceci est tout à fait vrai. Ce qui revient à dire qu'un employer avec un "contrat aider", c'est une source de revenu uniquement. Où est le respect de la personne là dedans?
Décidément, l'esclavage n'est pas aboli.
Quand j'entends les néo libéraux défendre qu'il faut réduire à néant l'intervention de l'état dans les entreprises, je les trouve un peu gonflé, ou alors qu'ils renoncent aux exonérations de charges et autres aide d'états pour qu'ils soient logique avec eux même et leurs idées.
en suite à Trivalen
«le Revenu Minimum Garanti, idée liberale ou écologiste ? (…) avec les mêmes ingredients (farine, eau, oeufs, sucre), certains font des biscuits insipides, d'autres des mets délicieux... question de finalité sans doute...»
Oui, n'oublions pas que la bonne idée du RMI est devenue, par les conditions de son application, un outil de maintien dans une précarité de plus en plus insupportable puisque :
- le RMIste ne cotise pas à la retraite, (idem pour le "titulaire" d'un RMA, d'ailleurs, ou d'un CES - si ça existe encore…) et que donc son maintien en précarité s'appliquera à la durée de sa retraite.
- le RMI n'est "revalorisé" que de quelques euros par an (on est toujours étonné de voir qu'on a été "augmenté" de… 6,74 euros!!! Par mois, cela va de soi…) 😀 😀 😀
Un revenu de 381 euros par mois, actuellement, ça ressemble à un os qu'on jette à un chien, non?
Bien sûr qu'il y a des choses autour : une allocation logement (mais tu n'as pas intérêt à déménager : qui ferait confiance à qq1 qui dit «Ne vous inquiétez pas pour votre loyer, j'ai droit à une allocation logement !» ? Et puis, ça ne porte que sur le loyer principal : les charges ne sont pas concernées par l'AL. Et elles représentent souvent des sommes conséquentes), la CMU (ça ne marche pas toujours, pas partout, pas pour tout : il y a toujours des médicaments, des examens, des prestations, des prothèses, peu ou pas remboursés. Il y a des organismes ou des médecins qui vous demandent 5 euros par ci, 4 par là, voire plus : «on n'est pas remboursés de la totalité». Ben oui, on veut bien le croire, cette pingrerie nous touche aussi et en premier.) Et dans certaines villes, des réductions sur les transports. Mais tout ça demande des démarches, et tous les RMIstes ne sont pas au courant que cela existe, et ne savent pas toujours où se renseigner, où demander les aides en question, comment remplir les dossiers…
Sans parler du fameux "contrat d'insertion", qui représente l'œil de Big Brother : il faut justifier l'air qu'on respire. Tu dois justifier que tu cherches vraiment à travailler, même quand l'ANPE t'a dispensé de la recherche en question, parce que tu es à 5 ans de la retraite! Si tu ne justifie pas assez, on te menace de "suspension" de cette misère de revenu…
Mais si tu demandes qu'on t'aide pour certaines démarches, si tu veux qu'on t'aide à monter un projet, ou à déménager, ce n'est la plupart du temps pas possible : les "référents" ont autre chose à faire, avec des centaines de dossiers. Plus on gère de dossier, plus l'association qui emploie le référent touche de subventions. Alors, passer plus d'une heure par trimestre avec un RMIste, c'est généralement hors de question. On bougera si la personne est en train de se faire vider de son logement, ou de se faire piquer ses gosses par la DDASS, mais ça se limite à ça généralement.
Alors qu'est-ce qu'on fait avancer, en une heure tous les 3 ou 6 mois? Et qu'est-ce qu'on fait avancer, sans aucune aide morale, juridique, technique, logistique, etc., avec 381 euros par mois?
On essaie de bouffer à sa faim et de ne pas faire de dettes. C'est tout. Et on n'y arrive généralement pas. Le RMI est un efficace instrument de clochardisation ("exclusion", ça ne veut plus rien dire, complètement récupéré: tout le monde est exclu de quelque chose, mais quand on est "exclu" du fichier de la CAF, on se retrouve dans la rue.)
Alors il faudra que le Revenu d'existence (ou comme on l'appellera) ne soit pas cette horreur. Il faudra, oui, qu'il y ait des principes GÉNÉREUX à sa création, mais aussi à son application: qu'il ne soit pas un instrument d'humiliation, mais de vie, et d'épanouissement si possible.
Rappelons que la plus grande partie de ce qui existe dans ce pays en matière de social, de culturel et de socio-culturel, pour ne prendre que ces trois domaines, n'existe que grâce à la loi de 1901 sur les Associations. Le Revenu d'existence pourrait - entre autre - permettre la mise en route de projets sous la forme associative, en aidant leurs créateurs à vivre sans attendre des bénéfices immédiats de leur activité. C'est une simple piste, il y en a d'autres.
J'ai vu pour la première fois en 1994 dans la revue Futuribles un texte parlant de Revenu d'existence : cela m'avait à moi aussi paru tellement beau mais tellement utopique… Mais comme l'a dit Guy, de Liège : «En 1788, les utopistes étaient nombreux. Un an plus tard, l'utopie changeait de camp!»
Merci Guy, pour ce rappel réconfortant !
Je vois avec bonheur que l'idée avance et si on veut qu'elle avance plus vite (ça urge) et plus efficacement, je pense qu'il faut rassembler les énergies et interconnecter (comme l'ont suggéré plusieurs des intervenants à ce forum) les différents sites parlant de ce sujet vital et les différents organismes, et les personnes qui s'y intéressent : si on s'explique bien, il y a énormément de gens que ça va intéresser.
Enfin - toutes mes excuses pour cette longue intervention -, je tiens à remercier Jean Zin - dont j'ai l'occasion de voir certains textes sur une liste de discussion - pour cette clarté d'idée et l'humanité dont il fait preuve.
Il y a eu il y a quelque temps aux USA une enquête où l'on s'est apperçu que les gens qui cherchaient à quitter la société de consommation étaient environ 25 %. Cela a surpris tout le monde, et en premier les gens en question. Du coup, cela risque de faire évoluer les mentalités beaucoup plus vite… Et si on essayait de se recenser? Si ça se trouve, on est 30 millions en France à vouloir une société plus juste… 🙂
Allez, on s'y met ? Tiens, la semaine prochaine, je fais un blog pour mettre des liens vers tous ces sites et secouer le cocotier !
Pour une humanité vivable et respectueuse du vivant !
en réponse à Aldo
".... une fiscalité très simple et à la source (de 5 à 15% sur toutes formes de revenus par exemple)"
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ne juges-tu pas que nos entreprises personnelles ou collectives devraient, au moins pour moitié, être accomplies dans l'intérêt général ?
Alors si nous réclamons un revenu de subsistance inconditionel, individuel, cumulable, démocratique, ! et que nous l'obtenons !, .... exigons que tous les revenus, consommations, etc au delà de ce Revenu Garanti, contribuent pour moitié à la recontruction du bien commun.
5 à 15%, c'est ce que les actionnaires/épargnants anonymes (qu'ils soient français ou étrangers) souhaitent restituer (au grand maximun) aux communautés dans lesquelles ils opèrent.
Personnellement, la motivation de mes actions, c'est moitié dans mon intérêt personnel (au sens large), moitié dans l'intérêt collectif (re-localisé 😉
N'est-ce pas une position d'équilibre ? Ici et maintenant ?
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en réponse au Père François
" ..... possibilité du RMA (revenu maximum autorisé) ?"
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essayons déjà de faire participer ceux que tu vises, à raison de 50% de leurs revenus !!!
Ce serait juste rétablir l'équilibre contributif avec la majorité des citoyens/travailleurs/consommateurs de base, mais tu connais leur chantage à la délocalisation de leur capital.
(encore que personnellement, je crois que c'est du bluff, même à 50/50, notre marché les intéressera encore, et s'il ont si peu d'intérêt dans notre bien commun, .... et bien ce ne sera pas une bien grande perte ...)
ma bannière est ici:
aktivista.hobby-site.com/
En réponse à carolojef:
C'etait un exemple court... il faut un action globale sur la politique, l'économie et le social pour passer du coq à l'ane sans révolution et modifier une société qui fonctionnent tous les jours : (Revenu garanti, reduction du temps de travail, Fiscalité simplifiée, suppression de tous les avantages fiscaux et subventions, gratuité des transports en commun, 2 mandats électifs maximum, pas cumul des mandants...). Il faut accepter ce jubilé où
l'interet général doir bien sur primer.
Personnellement je ne crois que le politique d'aujourd'hui et probablement de demain changera quoique se soit.
Il n'y aura pas de fête en 2007 , après.... comme avant.
Mise a part toutes les 'difficultés' pour faire passer le revenu garanti, il y a encore deux 'problèmes' assez mal percus (amha) et qui ne peuvent etre résolus qu'au niveau de la (volonté) politique - peu envisageable dans les circonstances actuelles:
- La précarité généralisée entraine aux marges un surplus de productivité par rapports aux couts salariaux, du aux efforts effrénés des précaires les plus performants (mis en avant comme modèle. voire comme norme). A l'inverse, hors précarité, la prestation des salariés, mème (surtout?) les mieux payés, est (généralement) moindre.
- Indirectement, mais nettement, líé au thème précédent est le 'fait' (enfin, les études économiques semblent etre assez convergentes là-dessus) qu'une société inégalitaire (fermement, mais pas caricaturalement) est dans son ensemble, plus riche (matériellement) qu'une société égalitaire.
Juste 2 petites remarques sur le commentaire précédent :
1) On ne peut raisonner de la même façon dans une société pauvre et une société surdéveloppée. Avons-nous vraiment besoin de plus de richesses ? Quel est cet appétit qui fait refuser à certains de "payer pour les autres" et d'en vouloir toujours plus ? Une société plus solidaire est bien plus désirable pour notre propre bonheur.
2) Je ne suis pas pour l'égalité, en tant qu'écologiste je suis contre l'uniformité et pour les différences, donc pour une certaine dose d'inégalités. Je ne suis pas contre le fait que d'autres soient plus riches que moi. Je ne vois pas l'intérêt d'être riche, je trouve ça plutôt nul et des soucis inutiles (Aristote disait que celait permettait au moins de montrer si on est généreux ou non!). Je veux juste que chacun ait le nécessaire. Seulement, comme écologiste je suis malgré tout pour une régulation des inégalités, et, dans l'état actuel, pour une réduction des inégalités car, si en effet le développement des inégalités accompagne celui des richesses, à partir d'un certain seuil la pression des inégalités devient insupportable même au sein des élites (ce dont rendent comptent des études récentes dont j'ai fait état ici).
Enfin, à tous ceux qui font la morale et se croient tous les droits contre ces feignasses de chômeurs, je précise que j'ai créé une entreprise d'informatique industrielle que j'ai dirigée pendant 10 ans, que malgré toutes mes compétences et même avec l'aide d'une association je n'ai trouvé aucun emploi depuis et que par contre j'ai étudié pendant toutes ces années le contexte économique et les transformations du travail à l'ère de l'information (textes sur mon site). Je ne suis en rien un utopiste. Ce sont ceux qui s'imaginent que cela va pouvoir continuer comme ça sans rien changer (parce que tout le monde ferait pareil) qui sont complètement utopistes ! Les risques de fascisme sont hélas bien réels, on ne le voit que trop (les nazis et les staliniens sont toujours parmi nous).
En réponse à Aldo:
"... Il n'y aura pas de fête en 2007 ..."
Ca c'est clair ! Avec l'arrivée de l'Internet, c'est de plus en plus évident que l'outil démocratie "représentative", ne convient plus (est détourné par les puissants).
Il ne peut donc y avoir de fête en 2007 avec cet outil-là !!!!!
Mais de nouveaux pouvoirs populaires s'expérimentent jour après jour sur Internet, blogs, wikis, forum, P2P, etc... et dans une certaine anarchie, ce sont de vraies formes de démocraties directes qui s'inventent.
(souceforge, wikipédia, linux, arbes de connaissances, n'est-ce pas déjà de la vraie démocratie directe cà ? ..... et la recréation des valeurs d'usages chères à Illich ?)
Moi je parie sur les wikis et la lotocratie !
Mais c'est sûr qu'il va falloir se battre (non-violent j'espère) car les puissants ne lacheront pas si facilement un système qu'ils dominent.
MAYDAY MAYDAY MAYDAY
euromayday.org
"C'est l'Argent qu'il faut mettre en Esclavage ..... pas les Gens !"
Je pense qu'il faut rassembler les énergies et interconnecter (comme l'ont suggéré plusieurs des intervenants à ce forum) les différents sites parlant de ce sujet vital et les différents organismes, et les personnes qui s'y intéressent : si on s'explique bien, il y a énormément de gens que ça va intéresser.
je suis decu du peu d'interventions lors du mouvement social sur le CPE qui aient pointé l'exclusion des jeunes de moins de 25 ans du RMI,et qui ne l'aient pas liés avec la question du revenu garanti,pourtant au centre mais bien caché,a tous, du mouvement actuel.
Cessons d'etre defensif,ayons au moins le courage d'exposer publiquement la problematique sur un site specifique et visible a tous
merci pour tous vos efforts
V.Komar
"...rassembler les énergies et interconnecter...."
un hazard ? ...je viens de trouver ceci :
http://www.socialforge.net
Pour revenir sur ce qui s'est dit plus haut : l'idée d'allocation universelle n'est pas une idée de gauche et elle a été promue d'abord par des libéraux. Aujourd'hui on trouve parmi ses plus fervents défenseurs les anarcho-capitalistes américains de gauche (qu'on appelle libertariens de gauche—left-libertarianism— et qu'il faut lire parce qu'ils proposent des choses très intéressantes et qui ne ressemblent pas toujours à ce à quoi on s'attend quand on lit la production libérale). D'ailleurs beaucoup d'arguments que l'on trouve dans le texte de M. Zin et sur le forum sont identiques à ceux qu'utilisent les libéraux. Le consensus montre peut-être la force des arguments en faveur de l'AU. Plus anecdotique : on en trouve une variante dans un programme signé Christine Boutin (en France) et elle a été mise en place en Alaska depuis bien longtemps grâce à un placement financier de l'état d'Alaska (qui a acquis les fonds grâce à l'exploitation pétrolière) : l'allocation est aujourd'hui de 900 $ à peu près mais elle est montée jusqu'à 2000 $. Bien sûr le finacement de l'allocation repose en Alaska sur la bonne santé des marchés financiers et l'exploitation inhérente à ce marché. D'où l'intérêt d'un financement différent.
Pour une excellente présentation de l'allocation universelle et de ses variantes, des arguments philosophiques qui montrent qu'elle conduit à une distribution juste des ressources et des moyens de la mettre en place, il faut lire le livre de Van Parijs et al. aux éditions de La découverte : L'allocation universelle. C'est un petit livre très clair.
Les textes de M. Zin insistent plus sur la dimension d'autonomie et inscrivent l'allocation universelle dans un projet de société plus global. Même si je n'adhère pas à toutes les thèses que M. Zin défend et que je suis de ceux qui ne trouvent pas toujours son style clair, j'aime beaucoup le type de pensée politique qu'il essaie de développer et qui essaie de mêler des intuitions morales qu'on a trop tendance à considérer comme contradictoires ou incompatibles, ce qui fait que ses textes ne peuvent être assimilés à rien de connu ou d'identifiable et qui explique aussi sans doute ses difficultés avec les partis traditionnels. C'est un peu de l'expérimentation et on y trouve beaucoup d'intuitions. Je suis moins convaincu par le travail transversal, en tout cas si vous (M. Zin) le considérez comme un fondement pour la formulation des normes politiques et éthiques que vous proposez. Même si on ne peut proposer que des projets politiques physiquement et psychologiquement possibles, on ne peut déduire les normes des faits. Si ?
Merci
1. Ce n'est pas parce que des libéraux défendent une allocatioon universelle que l'idée de revenu garanti ne serait pas de gauche, c'est tout au plus la preuve que la situation impose ce genre de mesure. En fait il y a une totale opposition entre une allocation universelle qui est inévitablement trop faible dès lors que c'est l'universalité qui est privilégiée (comme chez Yoland Bresson) et un revenu garanti qui doit être "suffisant", comme André Gorz l'a montré, pour avoir des effets bénéfiques (en particulier pour ne pas être forcé de prendre n'importe quel petit boulot complémentaire et pouvoir choisir son travail), quitte à ne pas être universel. Alain Caillé avait forgé pour cela le concept "d'inconditionnalité faible" signifiant que le revenu garanti est un droit théoriquement inconditionnel mais qui ne serait versé qu'à ceux qui en ont besoin. Impossible de discuter plus en détail ici de cette question mais un revenu suffisant garanti est à l'opposé d'une allocation universelle insuffisante ! L'expérience de l'Alaska est loin d'être un modèle. En fait une mesure isolée ne signifie rien, tout dépend du système dans lequel elle s'inscrit (avec les mêmes ingrédients on peut effectivement servir un plat solidaire délicieux ou bien une potion libérale trop amère!).
2. Sur le libéralisme, il faut être très clair. Pour moi la liberté c'est l'homme même, donc je ne saurais rejeter toute la tradition politique libérale et j'aime beaucoup JS Mill par exemple mais le libéralisme économique est d'abord un dogmatisme, au même titre que le communisme, barbarie aveugle et démentie par les faits (Jacques Généreux a montré que tous les postulats du libéralisme ont été réfutés un à un par les grands économistes qui se disaient libéraux : dissymétrie des marchés et de l'information, autoréférence, externalités, principe de Matthieu, etc.). Marx, Keynes et Schumpeter valent beaucoup mieux qu'Hayek qui ne profère que des âneries reprises par Thatcher et Reagan en leur temps. Hegel a montré que la liberté est contradictoire, elle est construite et doit être régulée. La liberté est bien essentielle dans l'économie comme l'autonomie dans le travail, seulement la liberté individuelle dépend de la liberté collective de préserver un avenir que la domination des intérêts privés rend impossible.
3. Je ne comprends pas bien la critique de mes recherches transversales bien imparfaites asurément. Je livre ce que j'ai trouvé mais je suis trop conscient de l'étendue de mon ignorance que nous partageons tous. On ne peut effectivement déduire les normes des faits. C'est ce que Marx ou Debord reprochaient à Hegel (tout ce qui apparaît est bon, tout ce qui est bon apparaît). Pourtant aussi bien Marx que Debord partent de l'analyse de la technique et de l'organisation de la production pour y opposer une alternative qui ne se réduise pas à un socialisme utopique. En fait, le reproche à Hegel est en partie injuste car, la vérité, c'est qu'il y a une dialectique entre norme et faits comme entre sujet et objet. La norme s'oppose aux faits, c'est leur négation mais négation partielle, devoir-être opposé à l'être. Ce qui motive notre action politique c'est le contraste entre les possibilités du moment (richesse du possible) et l'abjection actuelle (misères du présent) comme entre les risques écologiques et la poursuite du pillage de la planète. Impossible de séparer normes et faits, ce pourquoi il est si important de travailler les questions et de construire une démocratie cognitive, mais la norme est toujours négation de l'état de fait, dans l'écart entre le réel et le désirable. Encore faut-il que ce désirable soit réalisable !
J'abonde dans votre sens (j'abondais déjà mais ce n'était peut-être pas clair).
La réponse sur vos recherches transversales est convaincante et je ne cherchais pas à les critiquer : je ne comprenais tout simplement pas l'articulation entre celles-ci et vos propositions normatives.
Sur Hayek, je ne suis pas vraiment d'accord : quand on le lit, il n'est pas aussi caricatural que ses descendants (des gens comme Salin en France et comme Thatcher en Angleterre par exemple).
Quant au libéralisme, il faudrait peut-être dissocier une forme de libéralisme politique du libéralisme économique. C'est ce qu'on voit bien chez Mill. Le problème vient du droit à la propriété privée.
Pour votre revenu garanti, je ne vois pas pourquoi il faudrait le verser sous conditions et j'ai du mal à comprendre les justifications morales de cette restriction : je comprends bien les justifications instrumentales (on verse à ceux qui en ont besoin).
Je vais y réfléchir un peu. En tout cas merci pour ce site stimulant.
Il n'y a aucune justification "morale" à "l'inconditionnalité faible" ne signifiant pas non plus que le revenu serait versé sous condition mais seulement "à la demande". La seule justification est "instrumentale" de faisabilité. C'est le choix d'une stratégie pour aboutir à un véritable revenu universel, stratégie opposée à ceux qui privilégient l'universalité sur la suffisance. C'est un peu dans le même esprit que la "discrimination positive" (parité) opposée à "l'universalisme abstrait", c'est le réalisme contre le dogmatisme.
Sinon pour Hayek ce n'est pas le lieu d'en discuter mais c'est un exemple de dogmatisme pur et dur. En fait le coeur de sa théorie est une théorie de la connaissance assez stupide, très semblable au théorème de Ashby dit de "la variété requise" et qui prétend qu'on ne peut contrôler un système si on n'a pas une complexité égale ou supérieure à celui-ci. A ce compte là, on ne pourrait rien connaître ou presque, ni même survivre ! Sa théorie est donc un scepticisme dogmatique, un dogmatisme qui prétend qu'on ne sait rien sous prétexte qu'on ne sait pas tout, alors que la connaissance procède par modèles et analogies et qu'on peut contrôler un système en agissant à un niveau plus global. A part ça (qui justifie son anti-étatisme post-totalitaire de "la route de la servitude"), il a été un des premiers à parler de complexité et de dissymétrie de l'information ou de rationalité limitée, réfutant en fait les bases de l'ancien libéralisme de l'équilibre supposant une information "parfaite", mais sa rationalité était vraiment trop limitée et sûre d'elle-même...
Il est dommage que certains découvrent toujours ce que les autres ont découvert ...
Le parti VIVANT a été fondé en 1997 en Belgique...
informations sur le site ou auprès des membres "anciens", voir aussi vivrelibre.highforum.net/
Information :
Le parti vivant fondé en Belgique est un parti d'obédience libérale, il s'est associé aux libéraux flamands lors de certaines élections.
Il prône le côté libéral de l'allocation universelle.
Effectivement je suis en complet désaccord avec Yoland Bresson qui défend la version libérale du revenu d'existence privilégiant l'universalité, ce qui implique un niveau trop faible obligeant à prendre n'importe quel boulot sous-payé, alors que je défends, dans la ligne d'André Gorz, un revenu suffisant quitte à ce qu'il ne soit pas universel, comme je le précise dans un commentaire précédent. Le parti Vivant est d'ailleurs critiquable sur bien d'autres plans (un humanisme un peu fumeux...) mais il faut bien dire qu'il ne représente pas grand chose.
L'allocation universelle n'a aucune raison d'être plus faible que le revenu garanti: en ajustant les prélèvements obligatoires, par exemple en supprimant toute progressivité, on peut s'organiser pour que l'allocation universelle ne coute réellement que ce que couterait un minimum garanti.
L'allocation universelle doit être distribuée à toute personne ayant la nationalité sans aucune condition, de la naissance à la mort; en contrepartie, l'école, les soins quotidiens, les logements sont payés à leur justes prix. Le montant de l'allocation peut varier avec l'âge.
Le revenu garanti est humiliant, inutilement complexe; l'allocation universelle est simple comme la générosité libérale !
PS: dans le contexte de l'allocation universelle, la nationalité peut se donner mais aussi se payer, cash ou à crédit (remboursé par les impôts payés)... 😉 mais pourquoi les libéraux sont si mal vus en ce pays ?
Les libéraux sont mal vus car le libéralisme est un dogmatisme aussi dangereux que le communisme. On nous promet, avec des raisonnements très simplistes (l'amour de la simplicité), le bonheur pour demain alors qu'on doit en subir quotidiennement les terribles ravages. Rien de pire que les libéraux qui se veulent charitables comme Bush ! Les cyniques comme Spencer sont plus cohérents, mais cela mène tout droit au nazisme...
Bien sûr, il n'y a rien de plus précieux que la liberté et c'est contre le libéralisme et la dictature des marchés que nous devons défendre nos capacités d'autonomie. Amartya Sen pensait qu'on pouvait corriger cet aveuglement du libéralisme en "élargissant sa base de données" aux conditions de vie réelles, au-delà du PIB, à la solidarité sociale effective; mais c'est sans espoir car il s'agit d'un aveuglement volontaire, dogmatique et intéressé (on aime les raisonnements abstraits, les jeux de l'esprit, l'universel).
Plus fondamentalement c'est la conception de l'homme du libéralisme actuel qui est fausse (l'homo économicus), aussi folle et fausse que la conception raciste des nazis qui appliquaient l'idéologie "scientiste" du darwinisme social (aussi fausse que les conceptions communistes ou religieuses). C'est la vérité démocratique qu'il faut rétablir dans sa complexité, entre utopie et barbarie (vérité qui n'est pas si éloignée de certains libéraux comme JS Mill mais sans aucun rapport avec le dogmatisme libéral actuel qui n'a d'ailleurs plus cours qu'en Europe désormais semble-t-il, ailleurs la page est déjà tournée même si l'équilibre n'est pas encore trouvé entre régulations et marchés).
C'est pour défendre nos libertés menacées qu'il faut combattre le dogmatisme, l'irresponsabilité et le simplisme libéral. Hélas, le dogmatisme et le simplisme ne sont pas réservés aux libéraux fanatiques, ils règnent inévitablement partout et sont aussi dangereux à gauche qu'à droite...
Le revenu garanti ne permet pas de garantir des conditions de vie décentes à ses bénéficiaires. Pour plusieurs raisons:
- le prix des biens essentiels est libre (il peut donc augmenter plus vite que le revenu garanti),
- les bénéficiaires peuvent allouer son montant à l'achat de biens de confort, loisir...
Pour ces raisons, je trouve que la gratuité des biens essentiels (nourriture, eau, santé, éducation, logement) serait une meilleure solution.
Il ne faut pas avoir une vision trop simpliste. Le revenu garanti n'est effectivement pas suffisant en soi, ce n'est que la base du développement humain et doit viser le développement et la valorisation des compétences. Ce qui justifie le revenu garanti n'est pas seulement la nécessité d'une vie décente, c'est surtout le caractère intermittent du travail créatif et immatériel.
Il est exact qu'il faut d'autres droits en plus du revenu garanti comme le droit au logement, à l'éducation, à la formation, à l'assistance mutuelle. Ce n'est pas une raison pour rendre gratuit l'eau, la nourriture, le logement car ce serait aboutir à un grand gâchis. L'éducation doit être gratuite et une bonne partie des soins mais on ne peut généraliser, la monétarisation ou la valorisation sont utiles au moins comme éléments d'information mais valorisation ne veut pas dire marchandisation (tout ne doit pas être marchandisé mais on a besoin aussi de marchés).
Les arguments donnés ne sont donc pas valables, surtout cette idée que le revenu pourrait être dépensé inutilement ! De toutes façons, c'est la difficulté qui me désespère et me fait vouloir tout arrêter : le simplisme est la loi et il semble qu'on ne puisse rien y faire, impossible de défendre une position complexe et réaliste, alors à quoi bon continuer à argumenter...
Cher Monsieur Zin,
C'était avec un grand soulagement que j'avais découvert votre site sur
l'écologie révolutionnaire lors d'un séjour en centre de détention en
Angleterre lors d'une "permission Internet".
Je dois dire que je colle avec la plupart de vos commentaires même si
ceux ci sont si vastes que je n'aurait très certainement pas le temps
d'en faire le tour entier....
Si je vous écrit c'est pour bénéficier de quelques précisions concernant
le revenu garanti, d'abord quelle en est son origine et est il
comparable au revenu d'existence de M. Bresson Yoland?
Et quels partis le défendent s'il y en a? ou faut il qu'une organisation
politique ou collective s'empare de cette problématique pour la diffuser
et l'imposer?
Peut-être avez déjà répondu à ces questions auriez vous alors
l'amabilité de m'indiquer où consulter vos analyses?
Remarque je ne suis qu'un jeune citoyen travailleur intérimaire pour le
moment qui s'intéresse à ce genre de questions et pense que le
collectif n'est pas que d'inspiration libérale ou économique, pas plus
qu'il n'est national...même si ces deux dernières insertions/domaines
sont peut-être là où il faut commencer le travail?
Enfin Pourriez vous me dire un mot sur Sloterdik? Qui est-il? Faut-il le
lire?
D'avance merci continuez s'il vous plait votre oeuvre, c'est un espoir
et une réference!
Loïc Barbarin
Pour l'historique du revenu garanti on peut se reporter au site que j'ai fait sur le droit au revenu avec pas mal de textes de base :
perso.orange.fr/marxiens/...
On peut consulter plus précisément cet historique :
perso.orange.fr/marxiens/...
C'est malgré tout un historique partial et incomplet. Le véritable origine ce sont les autonomes italiens, avec Toni Négri dont je critique les thèses en général, son côté un peu trop "catholique", mais qui sur le sujet est très bon. Il ne sert à rien de remonter trop en arrière à Paine ou Duboin car la revendication du revenu garanti est une réponse au développement du travail précaire et immatériel, on ne peut comparer avec les périodes antérieures. En tout cas le revenu garanti est très éloigné du revenu d'existence de Yoland Bresson comme de tous les projets libéraux même s'il y a des recoupements et des alliances possibles mais les projets et les présupposés sont différents.
Il n'y a pas de partis qui défendent le revenu garanti (en Belgique il y a Vivant avec Yoland Bresson justement), c'est une revendication qui a du mal à pénétrer les appareils mais qui s'impose par les faits et trouve des soutiens de toutes parts (de Christine Boutin à Yves Cochet). Seul AC! lui a fait une place depuis longtemps. Il faudrait certainement un parti pour cela, un parti écologiste et alternatif mais les forces sont inexistantes pour l'instant, ce qui domine encore c'est le conservatisme. La situation est bien désespérante.
Pour Sloterdijk, je recommande son tout petit livre sur "La domestication de l'être" :
perso.orange.fr/marxiens/...
J'aime bien ce qu'il dit mais je ne le connais pas assez et, en général, je ne partage pas ses références donc je ne peux en dire plus (je ne sais pas tout ! mais je n'en attends pas beaucoup de lui quand même, j'ai sans doute tort). Il faudrait tout lire, c'est certain, mais c'est impossible bien sûr !
Pour l'instant je continue encore, tant que je peux, mais j'ai déjà tant écrit, en vain...
Tout d'abord, je dois vous dire que j'aime venir sur votre site et j'y trouve beaucoup de réflexions enrichissantes. Ce serait vraiment dommage que vous décidiez d'arrêter.
J'ajoute que le revenu garanti est une idée formidable que je serai ravi de voir un jour adoptée.
Je continue pourtant à lui préférer la gratuité des biens essentiels. Je m'étonne que vous trouviez "simplistes" mes arguments.
Je n'ai jamais dit que le revenu pouvait être dépensé inutilement: mon propos est de dire que si l'allocataire du revenu garanti doit rembourser un crédit pour payer sa voiture, rien ne garantit que son revenu lui permette de manger. On n'est donc pas beaucoup plus avancé sur les véritables droits de l'homme qui pour moi passent par un droit à la vie d'où la gratuité revendiquée sur les biens essentiels.
Notez qu'une telle gratuité n'exclue en rien la marchandiasation des autres biens et le capitalisme en général. Elle crée simplement des ilôts de gratuité. Des sanctuaires où les gens sont protégés de la précarité induite par le capitalisme.
Je ne comprends pas qu'on ne voit pas le simplisme ! Je ne comprends pas qu'on n'ait pas peur de dire des bêtises alors que j'essaie toujours de travailler les questions plutôt que me fier à ma première opinion. C'est un problème qu'on confonde la démocratie avec le règne de l'opinion et le droit de dire n'importe quoi pourvu que cela n'aît aucune conséquence !
Le revenu garanti n'est pas une idée à moi mais que j'ai découvert dans le mouvement des chômeurs de 1997 et que j'ai étudié ensuite avant de l'adopter.
On pourrait beaucoup discuter sur les véritables droits de l'homme. Ce que je défends, c'est le développement humain, bien loin de vouloir laisser les gens crever de faim alors que ce n'est pas le problème en général ici ! Il est effectivement absurde de vouloir la gratuité de toute la nourriture. Aux Etats-Unis ils donnent des "tickets food" supposé permettre de n'acheter que de la nourriture. Il y a ici les restos du coeur mais on peut viser mieux ! Pour la santé et l'éducation la gratuité se justifie beaucoup plus. Je ne suis bien sûr pas contre la gratuité qu'il faut étendre à tous les domaines possibles mais qui sont malgré tout assez restreints en dehors de l'immatériel où la gratuité s'impose. Un projet sensé qui intègre une extension de la gratuité est souhaitable mais dans des limites étroites et qui ne remplace pas un revenu garanti, dont je répète qu'il n'est qu'un élément d'un développement humain plus large impliquant une extension des droits (droit au logement, au revenu, à l'assistance, la santé, la formation). Bien sûr on peut trouver que c'est aussi irréaliste que la gratuité de la nourriture...
A lire vos réponses, j'ai l'impression de vous agacer ! Si c'est le cas, dites le, je passerai mon chemin. Je viens ici en pensant qu'une discussion intéressante n'est pas nécessairement une discussion où l'on est d'accord sur tout ni une discussion où j'ai forcément raison...
J'ai découvert l'idée de la gratuité des biens essentiels dans le livre La voie humaine de Jacques Attali.
Dans mon esprit, la gratuité de la nourriture ne veut pas dire gratuité absolue de toute la nourriture. Ce serait impossible. Mais pourquoi ne serait-il pas possible "d'acheter" une quantité limitée de produits de base pour l'alimentation dans des supermarchés ou des épiceries avec une carte du type carte Vitale ?
Je ne vois pas bien en quoi dire cela est une bêtise absolue. Cela (et d'autres mesures du même genre en d'autres domaines) protègerait bien des personnes de la précarité. Economiquement, les magasins seraient rétribués, comme le sont les pharmacies.
Militer pour le revenu garanti, c'est enterriner la toute puissance de la finance: puisque l'homme a créé un système dans lequel il n'est plus possible d'exister sans argent, donnons à tous les moyens de l'existence (et j'ai montré les limites de cette approche, qui ne garantit pas l'existence !). Pourquoi ne pas changer de paradigme ? Et faire qu'à nouveau il soit possible de vivre sans argent ?
Bien sûr, il s'agit d'une utopie...tout comme le revenu garanti. Mais ces mesures parraitront de moins en moins farfelues à mesure que la précarité augmentera.
Effectivement je suis un peu désespéré quand je dois répondre à des positions simplistes alors que je me donne du mal pour essayer de défendre des alternatives réalistes (sans en être sûr). Du coup je ne sais pas répondre sans être un peu vexant sans doute, ce dont je m'excuse, mais là c'est déjà tout autre chose car vous avouez vous-mêmes que la gratuité "absolue" est impossible. Donc, on est d'accord par contre votre position reste assez misérabiliste alors que je vise un développement humain qui ne doit pas laisser une telle misère. Ce que vous proposez n'est effectivement pas très différent des restos du coeurs ou des tickets de nourriture. C'est un minimum et je ne suis pas contre mais cela n'a rien à voir avec un revenu garanti et ce sont des systèmes très peu satisfaisants, très humiliants (quand on vous refuse d'acheter du vin, du café ou du chocolat...). Sinon, il n'est pas possible de vivre sans argent dans une société étendue et complexe. Du moins on entre là dans l'argumentation rationnelle, bien loin du rêve d'une gratuité totale et d'un monde sans argent. Je ne prétends absolument pas avoir raison mais ce n'est plus aussi caricatural et on peut argumenter plus concrètement. Il est bien difficile de se comprendre. En m'excusant encore de mes limites...
Bon, un petit mot d'encouragement pour Jean Zin:
Non, tu n'écris pas pour rien, ton blog est passionnant, riche et accessible par beaucoup.
Donc merci.
Étant convaincu de la nécessité du revenu garanti, sur des positions assez semblables, et ayant participé aux luttes d'AC! et d'autres, je ne suis pas surpris de la difficulté des débats et de la récurrence des objections ( "c'est une idée de droite", "c'est pas juste pour pour ceux qui bossent au Smic", etc.)
Je me sens aussi proche des idées véhiculées par la décroissance, et me demande comment articuler les 2.
une bonne introduction à la question du revenu, présentée clairement et plutôt objectivement:
wiki.verts-economie-socia...
Un commentaire personnel sur ce dernier article:
Ma principale divergence avec les positions finales revendiquées porte sur l'absolue nécéssité de revendiquer un revenu à la fois inconditionnel et d'un montant élevé, c'est-à-dire au niveau du SMIC, et dès l'âge de 16 ans, age légal d'entrée sur le marché du travail ( voire 14 ans avec les nouvelles lois sur l'apprentissage ..)
L'inconditionnalité est indispensable pour lutter contre l'extension croissante du contrôle social qui se met obligatoirement en place dans toute distribution monétaire conditionnée: montrer ses papiers de pauvre pour manger aus restos du coeur ou autres, n'a strictement rien de "progressiste", cela participe de la logique de flicage généralisé.
Je n'ai pas grand chose à faire de l'aspect "réaliste", et laisse à leurs contradictions ceux qui se préoccupent plus de la crédibilité d'un programme d'alliance avec la gauche-workfare ( des allocs faibles en échange de travail contraint, "une société du travail plutôt qu'une société de l'assistanat" dixit Jospin en réponse au mouvement des chômeurs de 1997-1998). Cette revendication de revenu est forte mais minoritaire, et combattue par la majorité, de façon active ou passive.
Briser le lien entre travail et revenu ne peut s'envisager ailleurs que dans un combat politique massif, à travers l'axe prioritaire de la critique du travail, et donc du salariat qui en est la forme actuelle quasi incontournable.
Le nécéssaire niveau au SMIC s'explique par le fait qu'il s'agit du plancher légal de rémunération du travail, plancher en réalité complètement vermoulu et perforé depuis 25 ans par tous les dispositifs légaux de son contournement, mis en place et ardemment défendus par la totalité des gouvernements, le patronat et une partie des organisations syndicales (par exemple "l'activation des dépenses passives" par la CFDT à la direction de l'Unedic sous Notat et Chérèque).
Donc, plutôt que de chercher du côté de la voie institutionnelle, qui sera nécessairement celle de la conditionnalité, de l'extension du contôle social, du faible montant distribué, et de la mise en place d'une contrepartie sous forme de travail contraint, donc qui ira (et qui va déja à grandes foulées), vers le workfare ( de sa version soft de gauche jusqu'au camp de travail d'une version de droite dure), mieut vaut regarder comment faire émerger de l'intérieur du salariat (chômeurs,précariat et lycéens/étudiants bien évidemment compris) quelque chose qui soit reproductible et transmissible, qui puisse contaminer le rouleau compresseur de l'idéologie du travail.
Les mouvements de chômeurs des 20 dernières années, entre autres, en france, en Allemagne, en Belgique, en Italie et ailleurs, ont tracé des pistes dont on peut tenter de tirer quelques billes.
Des archives en ligne sont ici:
perso.orange.fr/marxiens/...
Enfin, si on cherche comment travailler les contradictions dans lesquelles nous nous débattons tous, défenseurs d'un revenu garanti inconditionnel au SMIC, salariés précaires en poste ou en formation, étudiants & lycéens chez Mac Do, intérimaires & intermittents, altermutants du cognitariat, salariés à temps partiel imposé ou choisi, fonctionnaires ou CDI, défenseurs de l'augmentation des minimas sociaux ou pourfendeurs de "ces fainéants de chômeurs qui veulent rien foutre et qu'on paye à s'engraisser avec nos impôts", partisans de la décroissance refusant de dépendre d'un État qu'il faudrait laisser dépérir en s'organisant sans lui, voici une remarque et une question:
- L'émergence depuis presque 2 ans d'un mouvement massif, multiple et décentralisé, fédéré par le Réseau Éducation Sans Frontières, sur le refus des politiques de rafles et d'expulsion de sans papier, à partir de la question des enfants et jeunes scolarisés, montre que dans certaines conditions les gens, c'est à dire beaucoup de monde (parents d'élèves, copains et copines d'élèves, enseignants, gens de droite, femmes de militaires....), pas seulement des militants professionnels ou des bobos humanitaires désoeuvrés, se mettent tout d'un coup à faire de la politique en refusant celle que les gouvernants voudraient leur imposer à coup de rafles dans les écoles et de charters vers nulle part. Il n'y a donc pas de fatalité de la soumission éternelle à un ordre abstrait qui s'appuierait sur le soi-disant soutien de l'opinion manipulée à grand renfort de sondages, d'éditoriaux de presse et de déclarations d'experts dans les JT.
QUE FERIEZ-VOUS SI VOUS ÉTIEZ PAYÉ(E)(S) À NE RIEN FAIRE?