La fusion des sens

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- La fusion des sens (PLS)

Ce que nous entendons dépend notablement de ce que nous voyons et ressentons.

Autrefois, le cerveau était vu comme un couteau suisse, où chaque sens aurait une région dédiée. La plupart des neuroscientifiques et des psychologues pensent aujourd'hui que l'évolution a conduit à des échanges importants entre les sens – autrement dit, à des aires sensorielles « entrelacées » physiquement dans le cerveau. Ainsi, bien que le cortex visuel traite essentiellement la vue, il peut aussi être influencé par d'autres informations sensorielles, issues par exemple du toucher. Les chercheurs peuvent changer les résultats de tests de goût en modifiant ce que les sujets entendent. L'endroit où nous regardons et ce que nous voyons influent sur notre posture. En d'autres termes, les recherches de ces 15 dernières années montrent qu'aucun de nos sens ne fonctionne isolément.

L'un des premiers exemples d'interaction sensorielle, décrit par les psychologues cognitivistes britanniques Harry McGurk et John MacDonald en 1976, est nommé l'effet McGurk. Si vous regardez une personne formant silencieusement sur ses lèvres la syllabe « ga » tout en écoutant un enregistrement sonore de la syllabe « ba », vous entendrez la syllabe « da ». La syllabe « ga » silencieuse modifie la perception de la syllabe « ba » audible, car le cerveau mélange ce que l'on entend et voit. L'effet McGurk fonctionne dans toutes les langues.

Le goût perçu est par exemple influencé par l'odeur, mais aussi par les images et les sons. Ainsi, une boisson parfumée à l'orange semble avoir le goût de cerise si elle est colorée en rouge, et vice versa.

Le cerveau ne range pas l'information visuelle provenant des yeux dans un conteneur neuronal, et celle, auditive, issue des oreilles dans un autre. Au contraire, il interprète le monde qui nous entoure en mêlant les diverses formes de perceptions sensorielles.

Il faut se rappeler que si on inverse notre perception avec des lentilles, au bout d'un certain temps on voit de nouveau à l'endroit ce qui prouve bien que ce n'est pas la perception qui compte mais le déplacement du corps dans son environnement, nos représentations sont actives de même qu'un affect est puissance d'agir comme disait déjà Spinoza. Que l'ensemble des sens concourrent à la même représentation relève de ce qu'on appelle l'équifinalité. Tout cela plaide pour l'approche phénoménologique d'une noèse qui structure le noème par son intentionalité et que la perception ne fait que remplir, préciser, évaluer.

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