L’avenir radieux

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Beaucoup en conviendront, c'est une très bonne nouvelle que l'ancien monde s'écroule. Il n'y a pas à se lamenter sur son sort mais à s'impatienter plutôt d'un effondrement d'une insupportable lenteur. Même si on doit en passer par des moments difficiles, ce qu'on nous présente comme de très mauvaises nouvelles, sont pour nous un retour plus que salutaire à la réalité, à la prise de conscience collective. Au moment du plus grand danger et malgré toutes les menaces qui s'amoncellent, on peut retrouver paradoxalement un optimisme perdu depuis bien longtemps, la Guadeloupe n'étant que la première de nos victoires dans la reconquête de tous nos droits et la réappropriation de la démocratie par ses citoyens.

Il ne faut plus en douter, c'est un avenir radieux qui s'ouvre devant nous, nous sommes dans l'An 01 d'une ère nouvelle avec tout à construire, tout à inventer, ce qui ne veut pas dire faire n'importe quoi et donner libre cours à tous les fantasmes mais, tout au contraire, pour répondre aux défis qui nous sont lancés, il nous faudra tenir compte de toutes les contraintes écologiques, économiques, techniques, sociales ainsi que de tous nos défauts, individuels et collectifs, de notre nature double et fragile, de notre besoin d'autonomie comme de solidarité.

Après avoir tenté de donner un programme minimal susceptible d'unir les revendications sociales, il est temps d'esquisser dès maintenant ce que pourrait être l'étape suivante, pas si éloignée, un programme maximum si l'on veut, afin d'en éprouver les limites et sortir des visions religieuses, idéologiques ou émotionnelles de la politique au profit d'un projet concret, d'une nouvelle organisation économique et sociale au service de l'épanouissement humain.

Pour se représenter la vie dans ce monde nouveau, il faut planter le décor d'une économie relocalisée en grande partie (pas complètement) et tournée vers les services et l'immatériel avec un retour de l'artisanat et des petits producteurs biologiques locaux.

Il ne faut pas s'imaginer qu'il n'y aura plus d'industrie ni de capitalisme. Il y aura même des industries comme le textile rapatriées, une fois la Chine tournée vers son marché intérieur et engagée vers la hausse des salaires. Simplement l'industrie ne représentera plus qu'une part minime de l'activité avec des usines très automatisées alors qu'une part de plus en plus importante d'objets seront produits localement par des imprimantes 3D ou des petits ateliers numériques reproduisant sur place des articles commandés aussi bien que des créations originales (qu'on les appelle "micro-usines personnalisées" ou fabbers ou digital fabricator), très utiles aussi pour faire des pièces détachées permettant de réparer les appareils usagés et les faire durer plus longtemps. De quoi réduire la part de l'industrie et les transports même s'il faudra toujours s'approvisionner en matières premières et que l'industrie restera compétitive dans les productions de masse.

L'agriculture devrait reprendre un peu plus de place, y compris en ville (sur les toits et entre les tours), avec de nombreux petits agriculteurs fournissant les marchés de proximité mais aussi avec le développement des jardins individuels.

Le petit artisanat sera encouragé mais l'essentiel de l'activité concernera la santé, l'éducation, la formation, la recherche, la culture, l'information, l'informatique, le divertissement, la restauration, le tourisme, etc. L'informatique se distingue des services par son caractère immatériel et sa capacité à se multiplier alors que dans les services, les personnels ne peuvent se dédoubler. En tout cas, on est là dans une économie plus écologique et humaine dont la croissance n'augmente pas forcément la consommation matérielle, on peut y veiller. Cela ne supprime pas pour autant la production industrielle qu'il faut réduire, la décroissance étant ici inévitable alors qu'elle ne concerne pas la consommation de musiques numériques notamment. Le monde de demain, c'est le monde du téléchargement et de la gratuité numérique mais aussi de produits plus petits, plus durables et plus chers sans doute.

Les transports seront très réduits pendant la transition énergétique au moins et devront être optimisés. C'est une reconfiguration de l'espace et des circuits économiques qui doit assurer d'avoir le moins à se déplacer. Sur ce plan, les achats sur internet devraient se généraliser, sans remplacer les marchés locaux, de même que les visioconférences, sans remplacer les contacts humains.

On voit que c'est à la fois très différent de notre présent et pas si lointain malgré tout. Un petit signe peut sembler étrange, une carte de paiement SOL utilisée comme une carte de fidélité ou pour acheter des produits locaux. C'est par cette monnaie locale que se matérialise une relocalisation qui n'a besoin ni de barrières, ni de frontières. Elle permet de rendre plus concurrentielles les compétences locales, exemptées de toute taxe quand elles sont payées en monnaie locale. C'est la municipalité qui gère la monnaie, et ce n'est pas toujours facile la démocratie municipale, mais la relocalisation commence par là, par la reconstitution d'une vie démocratique locale décidée à se réapproprier son avenir et ne pas se laisser faire. Certes, il faut souvent une bonne crise pour ressouder ses liens mais le moment devrait être propice, en tout cas c'est là qu'une résistance à la débâcle générale devra s'organiser. Bien sûr, l'idée d'une monnaie municipale devra faire pas mal de chemin pour s'imposer mais, ça vient, on commence à en parler au moins...

On n'a rien vu que de très normal jusqu'à présent mais c'est qu'on ne voit pas le statut des travailleurs. La plupart ne sont plus salariés mais auto-entrepreneurs, inscrits à la coopérative municipale qui leur fournit un certain nombre de services de conseil, d'assistance, de formation, de valorisation, de financement, tous les instruments du développement humain. Poussons la porte de la coopérative même si on peut tout faire par internet, c'est un endroit sympa qui fait bar café (pour d'autres, ça peut faire aussi épicerie, restaurant, salle de sport, vidéothèque, centre culturel, studio d'enregistrement, radio, free clinic, etc.) mais on y trouve aussi une assistante sociale, des formations. On peut y apporter des objets à l'atelier de réparation ou de récupération mais on peut aussi l'échanger à la bourse locale d'échange. La coopérative est au coeur de l'animation de la commune (ou de la communauté de commune, ou du quartier selon les configurations). Si on veut travailler dans un domaine on peut en parler et trouver des partenaires pour se lancer, y rencontrer d'autres travailleurs autonomes pour s'associer dans un projet commun (tout en restant autonome). Si on n'y arrive pas, on doit trouver toutes sortes d'assistances pour mieux valoriser ses compétences ou vendre ses produits. Bien sûr, la coopérative municipale ne vise pas à concentrer toutes les activités, il y aura encore des salariés, des fonctionnaires et des commerçants dans cette économie plurielle. Elle est inévitablement le reflet des habitants de la commune, des coutumes locales et de l'état des relations sociales ou des rapports de force qui ne sont pas toujours favorables. Les formes peuvent en être très diverses. C'est principalement l'institution du développement humain et des échanges locaux, favorisant le travail autonome en sortant l'auto-entrepreneur de son isolement.

La sortie du salariat ne se voit pas, sauf peut-être dans un plus grand sentiment de liberté et d'égalité, mais il y a une chose qu'on ne devrait plus voir, ce sont les pauvres et les sdf qui se multiplient depuis peu. En effet, tout ce qu'on a vu, le développement du travail autonome ne peut être viable sans un revenu garanti qui représente une libération du travail comparable à la libération de l'esclavage, ce qui ne veut dire, on le voit bien, ni un bonheur sans fin, ni qu'on ne ferait plus rien ! Bien sûr, cela n'empêchera pas des adolescents affalés devant la télé, des alcooliques, des drogués mais un peu moins sans doute, grâce aux coopératives qui complètent le dispositif, permettant ainsi au plus grand nombre d'accéder au travail choisi tout en protégeant les plus faibles. Voilà bien ce qui est presque impossible d'obtenir directement mais qui se met en place en contre-bande, en Guadeloupe notamment. Une grève générale pourrait peut-être l'obtenir mais il faudrait pour cela que l'idée soit dans toutes les têtes, ce qui est loin d'être le cas. Pourtant on peut voir dans ce revenu d'autonomie un véritable droit à l'existence qui nous fait monter d'un cran dans notre humanité et dans nos libertés effectives, passage de la sécurité sociale au développement humain.

Il y aurait beaucoup d'autres choses à raconter sur nos futurs modes de vie et les techniques écologiques à employer. On pourrait continuer ainsi la fiction si elle ne risquait de virer au roman à l'eau de rose à ne voir que les bons côtés alors que la réalité sera inévitablement plus contradictoire et diversifiée. C'est quand même vraiment un autre monde, même s'il nous reste familier, un autre monde possible qu'il vaut le coup de construire mais qui ne changera pas fondamentalement les hommes pour autant à les rendre simplement un peu meilleurs avec de meilleures institutions et une production moins polluante. C'est du moins une véritable reconnaissance sociale de chaque citoyen et un progrès de la démocratisation. André Gorz indiquait déjà dans "Misères du présent, richesse du possible" comment ce triptyque (monnaie locale, coopératives, revenu garanti) pouvait faire système et constituer des alternatives locales à la globalisation marchande et aux multinationales. Que veut-on de plus ?

On ne parle pas ici d'abolir le marché, ni même le capitalisme, juste de sortir progressivement et volontairement du salariat. On parle de ce qui est possible et souhaitable, de donner les moyens de l'autonomie. On ne parle pas tant de confiscation des richesses que de leur distribution. La question écologique n'est pas prise ici du côté de la consommation mais de la production, pas du côté de la propriété collective mais du travailleur autonome, pas du côté du contrôle des populations mais de leur émancipation. En effet, pour défendre notre liberté et notre qualité de vie, il s'agit de partir de ce qu'on veut faire, et changer le travail pour changer de mode de vie. L'écologie de la vie quotidienne est d'abord une écologie du travail, privilégiant le travail autonome et la coopération. Qu'y a-t-il de plus important que de pouvoir choisir ce qu'on veut faire et valoriser ses compétences. Ce n'est qu'une partie de la solution sans doute et qui ne réglera pas tous nos problèmes mais l'avenir est prometteur (30 glorieuses après la crise!), le moment est propice qu'il ne faut pas laisser passer. C'est maintenant que se construisent les institutions du cycle suivant. On n'y est pas du tout encore et ce n'est pas ce dont on rêve ordinairement, tout cela reste trop exotique mais devrait malgré tout s'imposer matériellement avec la crise et ce serait pas mal quand même, de quoi retrouver le sourire et le bonheur d'être ensemble, même si ce n'est pas le paradis où tout le monde s'aime pour la vie...

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33 réflexions au sujet de “L’avenir radieux”

  1. merci pour ce texte très émouvant . je pense aussi aux flux migratoires qui pourraient changer la donne dans pas mal d'endoits . notamment au retour au pays de jeunes citadins qui n'en peuvent plus de s'aggluttiner dans les grandes villes . redonnant de la vie où il y en avait si peu , réouvrant des écoles pour scolariser leurs enfants . et apporter toute la richesses de leurs trajectoires et de leurs talents à des territoires laissés jusque là à l'agonie avec une population indigène très pauvre . voilà de mon point de vue qui serait de nature à donner un véritable coup de fouet à la démocratie locale . et à la vie économique locale ...

  2. Je suis plutôt d'accord avec vous dans l'ensemble du programme théorique.
    Mais lorsque l'avenir nous profile à l'horizon un réchauffement climatique catastrophique, pensez-vous sincèrement qu'un tel système soit possible ?
    J'avoue être très démoralisé en ce moment. Le réchauffement me démoralise... Pensez-vous qu'il ne soit pas si grave et que cet avenir radieu attend sincèrement nos enfants ? Je l'espère de tout coeur mais ai du mal à y croire.

  3. Je suis très pessimiste aussi sur le réchauffement mais on ne peut se permettre de partir battus, la partie n'est pas gagnée mais elle n'est pas perdue. On aura peut-être recours à la géoingénérie. Il peut y avoir toutes sortes d'événements comme une éruption volcanique qui changerait la donne. L'énergie du changement se trouve dans l'action, il faut profiter du moment révolutionnaire et réserver ses réserves pour plus tard. Je ne suis pas le genre à me laisser aller aux illusions ni à l'optimisme, mais il serait inexcusable de ne pas tenter de tirer parti du renversement des rapports de force.

  4. Bonjour 🙂
    Perso je croise ici plusieurs idées déjà rencontrées dans la SF (Brunner entre autre:) Mais a chaque fois que je vois l'informatique associé à un quelconque projet dit écologique ça me fait qdm tiquer un peu. Car si il y a bien un produit réclamant l'industrie la plus lourde et la plus polluante c'est bien celui ci.Il faut qdm se pencher un peu sur toute la chainede production. Intel ou Ahtlon c'est vraiment pas du "propre" Il n'y a que l'escroc d'Apple pour essayer de faire croire que son produit puisse être plus écologique qu'un Dell...Le silicium n'est que du sable...alors essayons juste d'imaginer le parcours de ce grain de sable pour que je puisse écrire ici a partir de mon salon. Je ne parle bien entendu que de la machine. Mais il ne faut pas oublier les millions de gens travaillant sur ces mêmes machines dans ces tours de verre, pour produire les logiciels sans quoi ces machines seraient un peu inutiles...Les satellites par centaines tournant au dessus de nos têtes pour "unir" tout ce petit monde...J'utilise tous les jours cette machine...j'en sais un peu plus que le commun des utisateurs...et j'ai ecrit tout ce comm' car pour moi la première pensée d'un visionnaire serait plutôt " Comment se débarrasser de cette saloperie d'informatique".
    Merci 🙂

  5. On n'est pas du tout d'accord et je ne peux imaginer un futur sans informatique, ni ne le veux. Il y a certes des progrès à faire mais la pollution n'est pas aussi énorme qu'on le dit et doit pouvoir être réduite à beaucoup moins : l'avenir c'est un téléphone mobile ordinateur qui se connecte à des périphériques. Il ne s'agit pas de prétendre que cela ne pollue pas, ni qu'il n'y a pas besoin de toute l'infrastructure industrielle mais on ne peut s'en passer d'un jour à l'autre sans condamner des populations entières. J'ai fait une entreprise d'informatique industrielle mais considère qu'internet fait partie de notre humanité, ce qui me permet de vivre en ermite à la campagne. Il faut construire une écologie-politique à l'ère de l'information et ne pas rêver d'un retour en arrière qui n'a rien de désirable ni de "soutenable". Reste que ce n'est pas gagné. Il est d'autant plus important d'envisager des solutions réalistes, sans exclure d'aller plus loin si les circonstances l'exigent et le rendent possible.

  6. Tout cela est très bien pensé, même si les idées sont reprises. Et je dois dire que la comparaison de Dom, avec la S.F, me surprend beaucoup! Je ne connais pas grand chose de ce genre mais vos référence, Dom, doivent dater un peu... De plus, Dom, soyez en accord avec vous-même: Jetez votre ordinateur par la fenêtre!

  7. Bonsoir 🙂
    Je vois que c'est du grand débat...Herman:)
    Je voulais juste poser le doigt sur un gros détail...que le produit"informatique" est une énorme chaine de production dont les dégâts collatéraux sont qdm assez imposants...Bon je vais pas continuer hein...
    Mes références à la SF datent? Ben je vois pas ou est le problème...Ce n'est que de la SF ....De la fiction donc.
    Je n'étais pas totalement d'accord...mais bon c'est pas grave non plus.
    Vous avez certainement raison.
    Merci.

  8. Très beau texte. J'ai découvert votre site tout récemment et j'ai déjà du mal à m'en passer. On a tellement besoin de visions d'avenir, de points de ralliement entre nos idéaux et nos appréhensions.

    Quand cette société aberrante se sera effondrée (c'est vrai qu'elle en met du temps !), il ne suffira pas de reconstruire un monde vivable, il nous faudra aussi rebâtir un inconscient collectif.

    Ceci étant dit, ça pourrait tourner très mal. Ceux qui tiraient les ficelles du monde qui se désintègre seront toujours là, et ils nous ont abondamment prouvé que rien ne les arrête lorsqu'il s'agit de conserver leur capacité de nuisance.

  9. Beau texte, ça reprend beaucoup des idées qui flottent dans ma tête le soir quand je me couche et qui s'arrêtent le matin quand je retrouve la vie du monde extérieur.

    Ce monde existe déjà à plein d'endroits, mais loin d'être le modèle, c'est à nous de penser aujourd'hui aux moyens pour arriver à cet avenir radieux.

    Pour le réchauffement climatique, Climcity ouvre bien les yeux sur les rapports GES/Energie et permet de comprendre les actions à entreprendre, tous les différents pas pour arriver aux objectifs fixés. C'est pas gagné, mais ça rend les choses plus "amusantes" présentées sous cette forme d'edutainment rigolo.

    Merci Monsieur Zin pour écrire ce que d'autres n'arrivent pas à voir. A nous de dire que c'est possible et d'ouvrir la voie.

  10. Je veux juste repréciser qu'il y a bien de quoi s'inquiéter, que les choses peuvent très mal tourner, socialement et climatiquement. C'est une raison supplémentaire pour tirer parti des quelques opportunités qui peuvent se présenter. Les bonnes nouvelles sont rares et quand il y en a, on doit s'en réjouir sans s'imaginer qu'on est tiré d'affaire pour autant. On n'est jamais tiré d'affaire tant qu'on est vivant ! En tout cas on ne s'en tirera pas en ne polluant plus du tout (il faudrait qu'on soit tous morts), ni en revenant en arrière ou en supprimant toute industrie (on est trop nombreux), il faut utiliser tout ce qui est à notre disposition, informatique compris, pour s'en sortir, ce qui ne se fera pas tout seul. L'extrémisme est contre-productif alors qu'il faut faire feu de tout bois en essayant de porter ses forces aux points névralgiques quitte à pousser son avantage ensuite en essayant de radicaliser le mouvement mais je suis persuadé qu'on n'ira pas beaucoup plus loin que ce que je décris. Les idéologues sont utiles pour éveiller les consciences mais sont vite oubliés quand il s'agit de régler les questions concrètes. Les villes ne disparaîtront pas, ce qui n'empêche pas de vivre à la campagne.

    Pour le climat il faut faire le maximum mais dans l'état actuel du savoir, trop insuffisant encore, il semble que même à arrêter toute émission maintenant le réchauffement pourrait s'emballer d'ici moins de 50 ans (effet retard du CO2). Ce n'est pas sûr, il ne faut pas en prendre prétexte pour ne rien faire, mais on devra se servir de toute notre technologie pour essayer de s'en sortir ainsi que d'une mobilisation citoyenne mondiale, dimension trop absente de mon article sans doute. Il n'est pas du tout impossible qu'on s'en sorte malgré tout, cela suffit pour devoir faire tout pour et profiter du renversement des rapports de force.

  11. Merci Jean Zin de votre texte et tous les autres!

    Comme vous, je suis pessimiste sur l'évolution climatique et la trop lente reconversion. Les forces pro-capitaliste sont toujours à l'œuvre pour sauver ou relancer ce qui reste, prendre où il reste à prendre, le plus longtemps possible. Ceux qui ont la possibilité d'agir, même un peu, sont lents à la détente ou isolés. Et malheureusement, pendant trop longtemps on a insisté sur un mode d'action qui est dans l'air du temps: l'action individuelle, ce qui nous a fait perdre le sens du collectif.
    Il faut tout de même noter que fleurissent de plus en plus de réflexion et de projets collectifs de réadaptation des conditions de vie, ce qui reste malgré tout difficile dans le système actuel largement verrouillé.
    Nous verrons qui gagnera la course de vitesse, et quoi qui se passe, ce sera intéressant mais également effrayant sous certains aspects.

  12. Bravo mais il faut toujours avoir en tête qu'un élément isolé ne fait pas système à lui tout seul et qu'il faut donner les moyens aux monnaies locales de se généraliser en créant au moins un marché local.

    Sinon, on est effectivement dans une phase de déflation mais avant une hyperinflation inévitable...

  13. réchauffement climatique ... ???
    depuis 1998, il y a légère diminution des températures globales ...
    mais bien sûr ... tout le monde y croit (ou presque tous) donc ... c'est la vérité vraie !
    En 1977, des "spécialistes" de la même ligne que les actuels bien rémunérés carriéristes du giec, annonçaient une catastrophe mondiale, à savoir une aire glacière sans précédent ! ... ???
    posez-vous simplement la question du pourquoi ...
    pourquoi le CO2 et pas la vapeur d'eau qui est LE Gaz à effet de serre majeur ! Si demain, tout le monde roulait à l'hydrogène, donc production de vapeur d'eau, ... ben, on culpabilisera la vapeur d'eau ...
    et on vous taxera sur celle-ci. Le CO2 produit par l'humain représente à peine moins de 7 % du total, le reste ... les océans, volcans, ...
    on ne sait déjà pas prévoir la météo à 10 jours, tellement la météorologie et la climatologie sont toujours pleines d'inconnues et de surprises, mais on vous fera croire que les modèles créés de mains d'hommes sont fiables et on vous montrera des simulations de pays submergés , etc. .... dont les Pays-Bas qui sont déjà en partie sous le niveau moyen des mers .... Blablabla
    Nous vivons dans une aire hyper-médiatisée, informations, désinformations, manipulations, profits, ...
    De nos jours, on fait de l' "écologie" avec tout ... avec de plus en plus d'intégrisme .... faites la part des choses, ouvrez les yeux ... regardez ce qui s'est passé avec nos banques, ... tous les spécialistes là aussi dur comme fer promettaient tout sauf un crash ...
    regardez les statistiques de notre hiver 2008-2009 ... mondialement de nombreux records de froid ont été battus .... quid le CO2 ???

    peut-être dans 20 ou 30 ans, vous direz "mince, ils nous ont bien n.qué avec le CO2 et le réchauffement climatique" en attendant ... qui profitent à votre avis ?

  14. C'est quand même dramatique que des gens qui n'y connaissent rien veuillent nous faire la leçon sur des enjeux vitaux. C'est bien sûr inévitable et n'a pas tellement d'importance sinon de nous présentifier notre bêtise constitutive.

  15. C'est vrai, vous avez raison Phil! Les gars du GIEC sont de fieffés réactionnaires qui sont incapables de reconnâître les bienfaits de la voitures, et cherchent à la discréditer à tout prix! Ils y ont mis le temps, mais se sont aperçu qu'en Afrique, où quelques voitures circulent, il fait une de ces chaleurs! La suite, on la connaît... Ah! Si au moins cette fichue voiture facilitait les déplacements, les gens du GIEC, qui doivent voyager beaucoup vu qu'ils n'ont que ça à foutre, on les entendrait moins!!!

  16. Je suis surpris que plusieurs questions ne viennent pas dans les discussions :

    1/ Inventer/découvrir une solution pour capter et stocker le CO²

    2/ Inventer/découvrir d'autres sources d'énergie (au 18e siècle on connaissait le charbon, personne n'imaginait que le pétrole serait l'énergie du futur)

    3/ Renverser la conception du rapport "produit/déchet" en "matière première/produit" (tous les déchets, le charbon ou le pétrole en sont, de la vie antérieure) : les produits ne sont que des sous-produits de notre traitement des "déchets"

  17. Il y en a qui débarquent d'une autre planète et croient réinventer l'eau chaude... On suit mois après mois sur ce blog les nouvelles du climat et des énergies renouvelables. Capter le CO2 n'est pas si facile, il vaudrait mieux abandonner l'idée de l'enfouir sous terre ce qui ne fait que retarder assez peu le problème. Pour les sources d'énergie, la plupart se résument à l'énergie solaire qui est bien suffisante. C'est la transition qui est difficile, ce n'est pas l'énergie qui manque... Ceci dit, ce n'est pas le sujet de l'article.

  18. Merci de votre réponse. Effectivement je débarque d'une autre planète !

    1/ La réponse sur l'enfouissement du carbone (une des possibilités) reste probablement valable quelques millions d'années, puisque c'est le cas du charbon et du pétrole... C'est pour cela que j'ai reposé la question qui reste ouverte.

    2/ L'énergie solaire c'est parfait tant qu'il y a du soleil et comme on ne sait pas stocker l'électricité, cela déplace le problème, la question d'une énergie nouvelle non directement dépendante du soleil ou stockable reste posée.

    3/... c'est plus compliqué. C'est encore un peu futuriste.

  19. Je ne crois pas qu'on a une grave crise de l'énergie, seulement une transition difficile vers des énergies plus chères mais ce n'est pas l'énergie qui manque et le problème du pétrole ou du charbon, c'est plutôt qu'il y en a trop car la vraie crise est climatique et pour la résoudre on a besoin de la société de l'information même si c'est loin d'être gagné et qu'il n'est pas certain que notre monde ait un avenir...

  20. et bien il faut donner la source de votre conviction !

    le pétrole en particulier et les sources fossiles en général représentent la très grosse majorité de l'apport énergétique mais plus pour longtemps.
    La part du nucléaire est faible et ne pourra vraissemblablement pas être développée significativement, quoi qu'on en pense par ailleurs.
    Les sources d'énergie renouvelable sont soient déjà saturées (hydraulique) soit extremement difficile à récupérer (solaire, éolien, énergie des vagues que sais je encore !) malgré leur présence en quantité très supérieure à notre consommation actuelle.
    Sauf surprise, la quantité d'énergie disponible sera beau coup moins abondante qu'elle ne l'a été.

    D'un autre coté la société de l'information en digne fille de la société de service est particulièrement gourmande en énergie, entre autres mais pas seulement.: toute forme de matière première sera consommée en quantité croissant plus vite que la société industrielle.

    Il y a la un paradox que l'on ne peut masquer par l'ouverture sur un autre problème même si c'est la crise climatique.

    La question de l'énergie me semble conditionner la possibilité même de la société de l'information.
    La question du climat conditionne d'autres choses mais pas la réalisation de ce type d'économie.

  21. Nous avons une situation de réchauffement du à une surconsommation d'énergie. En gros et pour les pays/zones industrialisé(e)s l'énergie c'est 1/3 transport, 1/3 chauffage, 1/3 industrie. Nous pouvons donc en relocalisant les activités reduire la facture transport, le pire étant l'avion pour les émissions de gaz en altitude. Nous pouvons en isolant les maisons ouvrir un marché d'emploi locaux. Enfin pour l'industrie, la production d'armement, de voitures et de gadgets techologiques pourrait également être réduite.
    Un vieux livre factor4 (1995) signalait que nous pouvions reduire notre consommation par 4 en gardant le même confort. Comme indiqué plus haut la tendance doit être orientée par des decisions politiques et donc un important lobbying doit être fait vers les politiques en plus de l'action immédiate individuelle et collective.
    bonne semaine.

  22. Les économies d'énergie sont effectivement un gisement immense qu'il faudra utiliser au maximum et dont la relocalisation fait partie pour assurer une transition qui est effectivement difficile mais pas au point de parler d'apocalypse pétrole comme Yves Cochet (il faudrait même absolument que les prix remontent). Impossible de rassembler dans un commentaire toutes les données mais les revues des sciences suivent mois par mois les perspectives énergétiques et climatiques. Il semble bien que le solaire pourrait couvrir tous nos besoins étant donné les progrès considérables accomplis récemment et différents systèmes performants de stockage de l'énergie. L'éolien est plus opérationnel à court terme et il y aura toutes sortes d'énergies mais le solaire va prendre rapidement la première place surtout s'il est encouragé par la crise. La question énergétique peut être résolue. Pour le climat c'est moins sûr (pas impossible non plus mais on ne sait pas encore comment).

  23. Perso , je crois que la solution est politique : nous vivons et participons tous à un degré ou l'autre à un système non durable ( dérèglement du climat + épuisement des ressources + pollutions + dérèglement de la répartition des richesses etc etc) Dire que la crise est une chance nie le risque majeur (pour nous) de tous ces effets .
    Ce système n'a pas d'outil politique capable de formuler du diagnostic et du projet GLOBAL : notre système politique est entièrement dédié à la gestion sectorielle . Le fondement de cette gestion c'est cette pensée unique consistant à croire et faire croire que notre système EST la réalité ; alors qu'il est le produit de choix politiques non dits , non revendiqués , non débattus , non votés . Ces choix reposant eux mêmes sur l'idée d'un progrès matériel pour tous indéfiniment en croissance.

    A partir de là , la solution passe par la création d'un outil politique dédié au diagnostic et au projet , un outil de recherche sociétal , participatif et public bien évidemment .

    Toutes les bonnes idées de monnaies locales , relocalisation de l'économie , coopératives communales ..etc ne vont pas sortir d'un chapeau et pour avoir poids et cohérence , elles doivent rentrer dans le cadre d'une démarche collective publique, au moins nationale dans un premier temps .

  24. Il faut certes que ce soit national, européen, mondial pour que ce qu'on fait localement ait un poids quelconque. On ne s'en sortira pas tout seul en étant vertueux dans notre coin. Cela n'empêche pas qu'on n'a pas besoin d'attendre que les autres s'y mettent pour agir localement dès maintenant. Ceux qui y arriveront et arriveront à un fonctionnement systémique qui rende l'alternative viable et auto-entretenue pourront être imités rapidement et prendre place à ce moment dans un mouvement d'ensemble effectivement indispensable.

  25. L'outil dont je parle ne peut commencer en effet que localement ; ci dessous en copie collé descriptif d'une action expérimentale locale :
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    La « Crise » ?
    D’un Désordre Global … à des Solutions Locales

    Le 26 mars 2009 à 19 h 30 aura lieu à la salle des fêtes de Lemps, en présence de Monsieur François Auguste Vice Président de la Région Rhône Alpes, une soirée vidéo ou sera projeté un montage de nombreuses vidéos capturées sur internet.

    Cette soirée à Lemps est une première et s'inscrit dans le cadre d'une
    expérimentation soutenue par la Région Rhône Alpes.

    Elle est organisée par les élus et quelques habitants à l’initiative de l’association Organiser la Démocratie Participative et s’adresse à toute la population de la Commune.

    Chaque film vidéo sera gravé sur un DVD et servira à organiser des soirées sur d'autres Communes de notre territoire ; l’expérience cible les Communautés de Communes du Tournonais, St Félicien et environs.

    Le "film " est réalisé de telle sorte qu'il explique l’expérimentation et
    lance une proposition.
    Le message central de ce film montre que nous entrons dans un moment unique de notre histoire : après des années de relative insouciance, « la crise » est là , bien plus profonde qu’une simple crise économique : nos sociétés ont pu ces dernières années grâce au pétrole rentrer dans un cycle de croissance indéfini portant l’espoir d’un « progrès pour tous » ; mais force est de constater qu’aujourd’hui les limites du système apparaissent au grand jour : les ressources naturelles , l’or noir pétrolier…. s’épuisent , le climat commence un processus inquiétant de dérèglement , la terre l’eau,l’air ,notre alimentation … sont pollués … Les inégalités et la pauvreté se creusent …. Le système économique et financier se déconnecte de la réalité et devient fou …
    Face à ce désordre Global qui commence, une réponse possible est celle de l’action solidaire Locale ; nous pouvons localement reconstruire des activités et des emplois, un environnement naturel et humain plus qualitatif ... à condition de nous en donner les moyens.
    Grâce à la vidéo et l’infini richesse des documents édités sur la toile, les élus locaux et les habitants des communes et de leurs quartiers peuvent se pencher ensemble sur ce problème, dans un cadre public et convivial qu’est la commune.
    Le message du film et la proposition qui y est explicité est donc double : une face noire mais malheureusement réaliste décrivant la situation planétaire telle qu’elle est et telle que les experts et les scientifiques la décrivent, une face ouverte, volontariste, donnant à espérer montrant qu’à condition de réfléchir et s’organiser localement nous pouvons inverser la situation.
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    Si l'expérimentation marche , l'idée est d'essaimmer et d'alller vers un outil national .

  26. C'est clair que c'est déjà localement que l'expérience doit-être tentée. Un tel projet de société ne sortira surement pas d'un Sarkozy, pour qui le revenu minimum serait insupportable, et qui ne voit de richesse, que dans l'ostentatoire richesse pécuniaire ( son projet d'après président est, de son propre aveu, de devenir riche!...comme s'il ne l'était déjà pas!)Et l'on va vraisemblablement le supporter jusqu'en 2012... Même Balladur, apparemment, est OK pour un revenu minimum...même si là, c'est vraiment le minimum: 300 Euro, je crois. Et même si aussi, çà doit plus se rapprocher de la charité, qu'à un projet alternatif... Faut dire que le projet défendu ici est vraiment révolutionnaire!
    Ah! Si seulement il y avait du spectaculaire là-dedans, ces idées seraient un peu plus en vue!...

    Il faudra beaucoup de temps, je pense, pour qu'un changement de société s'effectue, mais je pense que c'est la seule solution. Et

  27. Il y a une vidéo désormais, assez mauvaise pour que je veuille faire mieux et un film monté plutôt qu'un monologue, avec à peu près les mêmes thèmes : crise du capitalisme à l'ère de l'information de l'écologie et du développement humain. Après-capitalisme avec travail autonome, revenu garanti et monnaies locales. Mais il faut que je trouve un pro pour le faire car, ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas mon truc!

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