Revue des sciences janvier 2014

Temps de lecture : 53 minutes

Pour la Science

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

La revue des sciences reparaît donc mais seulement les extraits terminés sont publics (la plupart des liens ci-dessus ne marchent donc pas).

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Revue des sciences décembre 2013

Temps de lecture : 85 minutes


Pour la Science

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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La révolution numérique

Temps de lecture : 22 minutes

Comme on m'a demandé, suite au billet précédent, de revenir sur la révolution numérique pour en préciser les enjeux et que je n'ai pas le temps actuellement de refaire un texte sur ce sujet que j'ai traité tant de fois, il ne m'a pas semblé inutile de reprendre ici l'introduction de mon livre de 2004 "Le monde de l'information" qui est sans doute mon livre le plus difficile mais certainement le plus indispensable pour comprendre notre temps. Occasion de rendre hommage à Jacques Robin dont la révolution informationnelle était l'obsession depuis toujours et à qui je dois d'en avoir compris toute la portée une fois clarifié ce concept d'information qui était resté si obscur.

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Revue des sciences novembre 2013

Temps de lecture : 106 minutes

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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Revue des sciences octobre 2013

Temps de lecture : 74 minutes

Pour la Science

La Recherche

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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Revue des sciences septembre 2013

Temps de lecture : 90 minutes

 
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La Recherche

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

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Fin de la revue des sciences

Temps de lecture : < 1 minute

La revue du mois de mars devait être la dernière. J'ai essayé depuis une autre formule qui s'est révélée moins intéressante avec une charge de travail plutôt supérieure, ce qui fait que j'ai tenté de revenir à l'ancienne formule le mois dernier mais, comme annoncé dans un commentaire du 18 août, cette fois il n'y aura plus de revue des sciences publiée sur le blog. Cela me prend en effet beaucoup trop de temps alors qu'il faut que je trouve des revenus complémentaires n'ayant plus les moyens de vivre.

Il pourra y avoir quelques brèves de temps en temps, selon mes disponibilités, mais sans doute assez peu (il n'y en a eu que 3 au mois d'août).

En fait j'ai dû reprendre les revues des sciences jusqu'en octobre 2018, fin définitive.

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Revue des sciences août 2013

Temps de lecture : 49 minutes

Pour la Science

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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Revue des sciences juillet 2013

Temps de lecture : 7 minutes

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La Recherche

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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Système solaire en mouvement dans l'espace

Pour une fois, et bien que la physique nous gratifie de nouveau de théories extravagantes où l'intrication acquiert un statut physique qui pourrait être assimilé à des trous de vers, il y a plus extravagant encore ! Nous entrons vraiment dans un monde de science-fiction même si c'est toujours très différent de ce qu'on avait imaginé, mais, qu'on en juge : on pourrait bientôt greffer une tête sur un autre corps (ce qu'on ne croyait pas du tout possible) et même, lire dans un cerveau au repos des pensées de la veille ! Il est vraiment très étonnant que ces nouvelles n'aient pas fait la une des journaux. Le dossier de La Recherche sur le cerveau donne l'occasion de revenir sur la (re)construction de la réalité et les biais cognitifs, notamment un optimisme démesuré et réellement constitutif bien que démenti par l'histoire. Le contrôle par la pensée va semble-t-il se généraliser (drones, prothèses, etc.) d'autant plus qu'il deviendrait assez vite naturel et automatique. Il est amusant d'apprendre que pour développer leur cerveau les premiers anthropoïdes mangeaient les cervelles de charognes en cassant leur crâne avec des pierres, ce que ne pouvaient pas les prédateurs. On a du mal à définir ce qui nous sépare des Chimpanzés et qui semble une multitude de petites différences dont plusieurs décisives, mais le fait de pouvoir lancer des pierres comme des armes pourrait avoir été déterminant. Sinon, après avoir découvert depuis peu l'existence de l'empathie et l'altruisme, chez les animaux comme chez l'homme, existence longtemps déniée par le darwinisme social, voilà que les Anglo-Saxons en viennent à découvrir la fausseté du dogme des années fric : Non, les entrepreneurs ne créent pas des entreprise pour l'argent mais pour être leur propre patron ou pour créer quelque chose, seuls 8% le font pour l'argent (heureusement, car ce n'est pas la meilleure méthode pour cela). Il est par contre quelque peu troublant de voir la grimace des bébés juste avant leur naissance, ce qui apparaît comme une souffrance, sans qu'on puisse en être sûr, dernière illusion de paradis perdu qui tombe...

Du côté du numérique, ce qui pourrait arriver plus vite qu'on ne pensait, en dehors des drones ou cafard robotisées, ce sont les voitures qui vont se garer toutes seules et les voitures connectées. Les imprimantes 3D devraient recevoir pour leur part une nouvelle impulsion avec l'intégration de l'impression 3D à Windows, ce qui en faciliterait grandement l'usage. On apprend aussi que Fleur Pellerin voudrait généraliser les fablabs. La manipulation des ondes sonores manifeste enfin des potentialités inouïes aussi bien pour le contrôle des ondes lumineuses que pour manipuler des nanoparticules, ouvrant un nouveau champ d'applications.

La forme actuelle de la revue des sciences n'est pas satisfaisante. Je vais revenir à quelque chose de plus proche de la formule précédente, pour autant que j'ai le temps, tout cela restant très précaire...

 

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Revue des sciences juin 2013

Temps de lecture : 9 minutes

Pour la Science

La Recherche

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

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Revue des sciences mai 2013

Temps de lecture : 8 minutes

Pour la Science

Physique, espace, nanos, mathématiques

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

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Entropie et perte de l’information des trous noirs

Temps de lecture : 13 minutes

Leonard Susskind, La guerre des trous noirs, folio
trousnoirsJ'arrête la physique ! C'est du moins ce à quoi me pousse la lecture de ce livre qui n'est pas si récent mais vient seulement de sortir en poche et m'a consterné. Non pas à cause de la théorie holographique qui parait certes très délirante mais dont j'avais rendu compte favorablement au tout début de ma revue des sciences et qui n'est pas la disparition d'une dimension comme on la présente ici aussi mais son internalisation, les différences de distances étant remplacées par des différences de taille. Non, ce qui me sidère, c'est que les conceptions de base sur lesquelles s'appuie l'auteur, entropie et information, me semblent fausses dans leur imprécision comme dans les conséquences qu'il croit pouvoir en tirer. Inutile de dire que je ne peux me mesurer avec Leonard Susskind qui fait partie des plus grands physiciens contemporains (et dont j'avais bien apprécié le livre précédent sur le paysage cosmique). C'est sûrement moi qui ai tort, ne comprenant décidément rien à la Physique. Je peux juste faire état de ma perplexité et de mes objections, en attendant qu'on les réfute...

La notion d'information utilisée en physique quantique désigne en fait un ensemble de paramètres des matrices de diffusion (S-matrix) suffisantes pour décrire l'évolution d'une interaction et supposée pouvoir s'inverser pour reconstituer l'état initial (p249), "assurant qu'aucune information n'est jamais perdue" (p251). Le problème, c'est que ce qu'on désigne ici comme information, n'est une information que pour nous, désignant en réalité une énergie (cinétique, électrique, spin, etc.) ou ses degrés de libertés (plus tard on parlera même des ondulations d'une corde), en tout cas une réalité "matérielle" et non pas une information "immatérielle" sur cette réalité ("l'information que le général Grant est enterré dans sa tombe se trouve dans la tombe de Grant !", p174). Dès lors, ce qu'on appelle la conservation de l'information n'est rien d'autre que la conservation de l'énergie qui s'égare à glisser à une conservation de la forme alors que l'énergie est au contraire ce qui se trans-forme, et se conserve dans cette transformation (les deux côtés de l'équation devant s'équilibrer). La confusion entre l'énergie et l'information a pour conséquence d'étendre ce qui se conserve vraiment (l'énergie cinétique ou électrique) aux relations et structures qui sont perdues par les interactions multiples qu'elles subissent et qui les brisent en morceaux.

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Revue des sciences avril 2013

Temps de lecture : 5 minutes

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Réorganisation du blog

Temps de lecture : 2 minutes

Les articles sur les sciences n'apparaîtront plus sur la page principale du blog, pour les voir il faut aller sur https://jeanzin.fr/science/ ou cliquer sur Science dans le menu du haut.

C'est parce que j'ai arrêté la revue des sciences et vais tester des publications de brèves au fil de l'eau que je n'ai pas voulu noyer le reste avec et préféré déporter le blog de sciences à part. Du coup les articles de sciences font l'objet aussi d'une liste de diffusion à part, sans les brèves cependant, qui font l'objet d'une autre liste et n'apparaîtront que dans le RSS de science, mais tout cela est en test et susceptible d'évoluer.

[En fait, seules les brèves n'apparaissent pas sur la page principale du blog]

Les adresses des articles n'ont pas changé mais il faut changer l'ancien https://jeanzin.fr/category/sciences par l'adresse ci-dessus (pour les autres catégories aussi, il faut supprimer /category et faire https://jeanzin.fr/politique/ par exemple). De même pour le RSS des catégories qui devient pour la catégorie science : https://jeanzin.fr/science/feed/ ou https://jeanzin.fr/science/feed/atom/

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Revue des sciences mars 2013

Temps de lecture : 108 minutes

 

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Commune connerie

Temps de lecture : 22 minutes

biais_cognitifsErrare humanum est
Quand on se rend compte à quel point on a pu être con, on ferait mieux de se taire. C'est d'ailleurs ce que je fais en dehors de ce blog mais vraiment, je ne peux nier avoir avec ma génération collectionné les égarements. En commençant par la religion qui est la preuve massive de notre crédulité et à laquelle je croyais dur comme fer quand j'étais enfant, jusqu'à vouloir être curé ! Je me trouvais à l'époque bien moins crédule quand même que les païens adorateurs d'idoles, puis, je me suis cru beaucoup plus malin quand je n'y ai plus cru et que je me suis engagé dans les mouvements post-soixante-huitards, certain qu'on pouvait changer le monde avec quelques mots d'ordre simplistes et que notre génération allait tout reprendre à zéro (on a vu). Je n'étais quand même pas trotskiste, ni aussi con que les maoïstes casqués scandant de façon effrayante "Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao" ! Avec le recul, la somme de bêtise et d'aveuglements de ces temps là semble considérable (y compris pour un Sartre!), vraiment pas de quoi s'en glorifier outre-mesure même si l'effet à long terme en est largement positif. Après je me suis cru obligé de vivre en communauté et d'aller voir ce qui restait des hippies en Californie. Malgré des côtés sympas, notamment les expériences psychédéliques, il fallait là aussi se traîner un paquet de stupidités plus ou moins mystiques avec la dénégation du surmoi collectif. L'École Freudienne de Paris, ensuite, c'était tout un poème avec Lacan en sujet supposé savoir qui suscitait bien malgré lui des attitudes quasi religieuses de croyants et provoquait une palanquée de délires imbitables trop chargés de signifiants. L'apport de Lacan est incontestable mais ce n'est pas dans les milieux intellectuels qu'il y a le moins de connerie, c'est sûr, et rien de pire que les disciples ! Il y a même quelques raisons de considérer les différentes philosophies en leur fond, et pour leurs adeptes au moins, comme des formes de la bêtise et de la religion (de Platon à Deleuze) bien qu'y échappant par l'argumentation publique[1]. Mon intervention à la création de la Cause Freudienne s'appelait déjà "l'institution ou le partage de la bêtise" mais je ne peux dire que j'en étais complètement indemne, ce qu'on voit bien une fois qu'on a pris ses distances. A mes débuts dans l'écologie, ce n'était guère mieux. J'avais encore, sans le savoir, une conception naïve de la démocratie et m'imaginais, comme les autres militants, que notre devoir était de dessiner une sorte de société plus ou moins idéale, sauf qu'il y en avait plusieurs et que ça faisait des tendances écolos qui s'affrontaient pour rien. Ce qui est curieux, c'est que nous étions nourris de sciences sociales et de déterminisme économique mais qu'on faisait comme si le politique pouvait s'en abstraire par la simple force d'une volonté générale inexistante. Surtout, la vie de parti démentait les belles paroles, la politique elle-même laissant peu d'espoir de changer les choses, réduite à la lutte des places gagnée forcément par les plus ambitieux, et les élections se révélant entièrement dépendantes de ses réseaux.

Ça fait déjà beaucoup. Ce n'est pas une raison pour ne plus rien faire ou espérer mais au moins nous amener à plus de modestie. Si je ne renie rien de mon parcours historique qui ne se résume pas à sa part d'aveuglement, il y a bien eu glissement d'une écologie révolutionnaire devenue désormais plus alternative et localiste. Je suis donc devenu finalement plus matérialiste et réaliste, avec une meilleure compréhension de notre entrée dans l'ère de l'information qui change toutes nos représentations. Comment croire pourtant que je ne me fais pas encore trop d'illusions ou que je ne serais pas encore à côté de la plaque d'une façon ou d'une autre étant donné le peu d'écho rencontré ? Comment croire que ce serait la fin de l'histoire et de notre propre évolution, qui n'a aucune raison de s'arrêter ? C'est paraît-il une illusion commune et fait partie de nos errements les moins évitables. De quoi, en effet, nous faire juger faussement de l'avenir à l'aune du présent alors que les temps changent et que les vérités de demain ne seront pas celles d'hier (ce dont témoignent notamment les sciences par leurs changements de paradigme mais il y a aussi les modes qui changent et des cycles idéologiques). Après une telle carrière, c'est en tout cas la prétention de dire le vrai qui ne peut plus être si assurée, avec la nécessité de maintenir le soupçon sur nos certitudes et une attitude critique, y compris envers la pensée critique - ce qui ne doit pas faire tomber pour autant dans un scepticisme dogmatique.

Si je raconte mon histoire, ce n'est pas que je me crois plus con qu'un autre mais que je ne crois pas être un cas particulier car c'est ce que chacun a pu vérifier dans sa vie, sauf à rester figé dans une position par fidélité excessive qu'on peut à juste titre qualifier de psychorigide. C'est aussi ce que les sciences expérimentent quotidiennement, où il n'y a pas tellement moins de connerie ou de tromperies qu'ailleurs mais où c'est l'expérience qui tranche et l'on est forcé par les nouvelles découvertes à remettre en cause en permanence nos anciennes croyances qui nous semblaient pourtant les plus certaines et rationnelles. La pratique de ma revue des sciences me le rappelle chaque mois mais, en fait, rien de mieux que la programmation pour toucher ses propres limites et se confronter à l'erreur comme ce qui est le plus humain et contre quoi il faut se prémunir sans cesse, seule façon de la surmonter (car surmonter nos erreurs, on ne fait que ça).

Il n'y a rien de nouveau là-dedans, que du bien connu, ce qu'on appelle désormais les biais cognitifs et que Bacon dénonçait déjà dans son Novum organum sous le nom d'idoles (idole de la tribu, de la caverne, de la place publique, du théâtre). On va voir toute la difficulté d'en faire la liste alors que c'est, en général, ce qu'on refuse d'admettre pourtant, à quel point on est bête et ignorant. Moi-même, il me faut me le rappeler régulièrement. Naturellement on se monte la tête à se croire qualifié pour déterminer comment le monde doit marcher (la monnaie, les banques, l'économie, les impôts, etc.). Le pire, c'est que moins on en sait et plus on croit savoir ce qu'il faut faire ! Certains croient même que ce serait le principe de la démocratie ! Il faut tout au contraire en savoir beaucoup pour savoir tout ce qu'on ignore encore. C'est ce qu'on appelle l'ignorance docte qui est tout l'opposé de l'ignorance crasse ou des préjugés du sens commun. C'est en s'approchant des phénomènes dans le détail qu'on peut constater tout ce qui nous échappe et qu'on n'imaginait pas de loin. Au contraire des démagogues qui flattent le savoir du peuple comme d'une assemblée inspirée par les dieux pour mieux l'endoctriner, c'est notre ignorance commune qui devrait nous rassembler et qui est bien plutôt le principe de la démocratie aussi bien chez Aristote que John-Stuart Mill. Répétons-le, il ne s'agit pas de tomber dans un scepticisme généralisé et la passivité d'un spectateur désabusé mais bien d'en rabattre sur nos prétentions et revenir à un peu plus d'humilité au lieu de prendre des airs de héros déchus ou d'anges vengeurs en se comportant comme des perroquets répétant de vieux discours depuis longtemps caducs. Aussi bien en politique qu'en économie, notre désorientation est manifeste et peut mener au pire. Il faudrait en prendre acte. Cependant, le constat sévère de son insuffisance est ce qui devrait rendre le travail intellectuel encore plus crucial et non pas du tout le disqualifier complètement.

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Revue des sciences février 2013

Temps de lecture : 87 minutes

 

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Revue des sciences janvier 2013

Temps de lecture : 55 minutes

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Revue des sciences décembre 2012

Temps de lecture : 113 minutes

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L’histoire avant l’histoire

Temps de lecture : 25 minutes

Alain Testart, Avant l'histoire
L'époque semble, dans les sciences sociales, aux mises au point méthodologiques, comme si la situation actuelle rendait plus urgent de sortir de l'idéologie (y compris du marxisme et du politiquement correct) pour pouvoir se rapprocher des faits afin de rendre compte de ce qui se passe. Après le Monde pluriel de Bernard Lahire, que j'ai trouvé un brin décevant malgré une bonne orientation de départ, voilà un autre livre réflexif sur sa discipline dont la grandeur est de nous confronter à notre ignorance sans renoncer à construire un savoir (voie de la philosophie ni dogmatisme, ni scepticisme).

Il faut dire que notre préhistoire est le meilleur témoignage de notre propension à reconstruire toute une histoire avec quelques traces matérielles. La paléoanthropologie ressemble à un Sherlock Holmes qui devrait réviser sans arrêt ses conclusions avec la découverte de nouveaux indices. Dans ma revue des sciences je m'amuse à chaque fois de la réécriture de nos origines à partir d'une simple dent parfois, comme un jeu de piste fait pour nous égarer mais on ne peut dire pour autant que ce n'est pas un savoir en progrès, en ceci que sont réfutées de plus en plus des mythes que nous formons, les récits qu'on en fait inévitablement. Ce n'est donc pas pour rien qu'Alain Testart commence son livre-programme par une histoire de la préhistoire et de la notion d'évolution ou de progrès pour se situer lui-même dans ce temps historique (avec une critique du progressisme déjà datée), temps de la science où l'on sait qu'on changera d'avis si de nouvelles découvertes l'exigent. Le plus intéressant, pour nous, c'est de penser l'évolution de la technique et son accélération à partir du Néolithique. Les questions des inégalités et de la richesse sont aussi importantes pour réfuter les visions idylliques qu'on se fait du "bon sauvage" mais on sera plus circonspect sur l'explication de la démocratie européenne par la supposée rémanence d'une culture "démocratique" datant du néolithique et dont le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle n'a pas toujours été évidente.

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