Etat d’urgence

Temps de lecture : 3 minutes

Certains, comme Agamben, se ridiculisent en assimilant l'état d'urgence sanitaire actuel à l'état d'exception de Carl Schmitt et un déchaînement de l'arbitraire du pouvoir. Sa nécessité est niée pour une pandémie dont la dangerosité ne justifierait pas des mesures si radicales alors qu'elles s'imposent par la rapidité de la contagion et la saturation des hôpitaux qui s'ensuit. On n'est pas loin des théories du complot absurdes pour lesquelles le pouvoir étant l'incarnation du mal, il ne peut rien faire de bon. Il n'y a pas que l'extrême-droite qui délire, au lieu de relever justement la radicalité du moment et l'effraction de l'événement dans notre quotidien.

L'enseignement est tout autre en effet qu'il y aurait à tirer de cette période inédite de pandémie fulgurante, mais qui devrait se répéter à l'avenir dans un monde surpeuplé aux transports globalisés. D'abord sans doute qu'il faut remédier à l'insuffisance de nos moyens médicaux pour faire face à des crises de cette ampleur, et bien sûr relocaliser des productions vitales (médicaments, nourriture, énergie), mais, surtout, ce que confirme le caractère exceptionnel des mesures prises, c'est qu'on n'agit vraiment que dans l'urgence. On ne peut engager des moyens exceptionnels que devant un risque systémique immédiat comme une déclaration de guerre. Il ne s'agit pas du tout d'une "stratégie du choc" machiavélique profitant du chaos pour consolider la domination et accroître l'exploitation. Il s'agit simplement qu'on ne peut prendre des mesures extraordinaires que dans des circonstances extraordinaires.

C'est pour cela que je suis convaincu depuis longtemps qu'il faudra des catastrophes écologiques pour que soient prises des mesures écologiques de grande ampleur mais qu'on ne restera pas les bras croisés en attendant le pire. Il ne faut donc pas désespérer de l'insuffisance actuelle de la transition écologique comme si on était condamné pour toujours à l'inaction. Tout n'est pas perdu, il finira bien par y avoir des réactions à la hauteur des risques (des milliers de milliards de dollars s'il le faut), notamment dans la transition énergétique et la capture du CO2 ou la préservation des milieux (forêts, sols). On peut certes déplorer gravement que ce soit la catastrophe qui nous sauvera, il vaudrait mieux évidemment éviter les catastrophes, mais c'est ainsi, on ne se protège que de la dernière catastrophe comme de la dernière guerre, et encore, l'effort s'épuise avec le temps.

La bonne stratégie serait donc d'essayer d'accélérer les réformes justifiées par la crise pour éviter qu'elle ne se répète. Effectivement, on peut craindre malgré tout que l'état d'urgence devienne moins exceptionnel à l'avenir, mais mieux organisé sans doute, il faudrait prendre ainsi notre actualité plutôt comme une répétition générale (improvisée et qui n'est pas viable en l'état dans la durée).

2 298 vues

62 réflexions au sujet de “Etat d’urgence”

  1. Le confinement est incontestablement nécessaire dans de nombreuses régions mais il est très étrange de voir que dans le Lot où, pour l'instant il n'y aurait que 3 cas déclarés, il y a déjà tant de personnes masquées (surtout les commerçants). Le nombre de cas va augmenter importés d'autres départements mais pour l'instant on ne peut parler d'épidémie ici, c'est juste un peu prématuré et donne un air de pure fiction.

    • Le confinement n'est pas nécessaire au plan national, ni au plan régional, mais il l'est à la dimension individuelle. Même sans masque FFP2, un simple film plastique nettoyé à la vapeur d'eau fait l'affaire pour faire un masque pas cher du tiers monde.

      • Concernant les masques il y a toute une "propagande" qui explique à longueur d'antenne, y compris aux travailleurs mobilisés, que les masques seraient réservés au personnel hospitalier et aux malades. Dès le début, j'ai pensé qu'il se cachait une embrouille sous cette "information" à destination du public. On en découvre maintenant les vraies raisons: des pays industrialisés comme la France, qui fabriquent des bombes et des chars d'assaut, n'ont tout simplement pas les moyens de fournir des masques à la population, et en premier lieu les travailleurs dont les caissières, personnel d'entretien etc. et bien sûr le personne hospitalier. Or, en Corée du Sud, outre la réalisation systématique de tests, tout le monde porte un masque, malade ou pas. Ne pas en porter est même considéré comme une grave négligence. Outre le manque de masques, il y a aussi un manque de gel et. Il faudra demander des comptes aux gouvernements sur beaucoup de choses, une fois la crise passée, dont celles-ci, liée bien entendu à la délocalisation de la production ... en Chine.

          • Ce qui me parait débile surtout, c'est que les masques disponibles sont jetés au bout de 3 heures alors qu'ils pourraient être re-stérilisés, vapeur d'eau, cocotte minute, solution peroxyde, lampes UV, voire à développer des led laser dans la bonne fréquence chromatique. Une étude assez rapide pourrait permettre de déterminer la meilleure stérilisation et la fréquence.

            Le gel hydro-alcoolique n'est utile qu'en milieu hospitalier, pas chez des gens qui ont de l'eau et du savon chez eux ou à proximité.

        • Merci de l'info. Concrètement cela m'intéresse puisque j'ai deux ou trois masque (achetés sur ebay en février au cas où, dont je ne suis même pas sûr qu'ils soient encore efficaces, mais j'habite une région très touchée par l'épidémie). On place les masques par exemple dans le panier vapeur à la cocotte minute pour les re-stériliser ?

          • Ben oui, le Covid 19 flanche à 70°C, alors à 100 ou 120°C, dans un micro onde, un four avec de l'eau... puis séchage. La UBD ( use before date ) d'un masque est d'au moins 4 ans. Combien de stérilisations ? Il faudrait une étude, mais je pense que plusieurs sont possibles.

    • tu penses que le krach des dettes peut se produire bientôt ? ou sinon serons nous tondu jusqu'aux derniers dans les années à venir ( peut être par marine le pen ? ) ? je me demande quand même si il ne peut pas y avoir une prise de conscience populaire ( dans le sillage des gilets jaunes) et une réaction très forte des gens touchés par les cures d'austérité pour désendetter le pays après l'explosion des dettes souveraines ?

      • Tout ce que je sais, c'est que la situation est inédite et que la probabilité d'une crise grave est élevée mais en même temps, l'interventionnisme des banques centrales est tel qu'il semble qu'elles empêcheront un effondrement financier. Pas sûr qu'elles y arrivent si le blocage de l'économie est trop prolongé et que le repli sur soi nationaliste détruit les coopérations internationales. La seule chose certaine est l'incertitude...

        Il y a déjà eu d'énormes destructions de capital, cela peut empirer encore (et toucher les retraites par capitalisation). Le krach des dettes se produira si les taux augmentent mais impossible de savoir ce qui en résultera, sinon qu'on peut exclure les visions naïves d'un nouveau monde. On devrait assister plutôt à une reconfiguration accélérée du capitalisme s'adaptant à la nouvelle économie.

        Il n'est pas exclu que du meilleur en sorte si au lieu du nationalisme cela renforçait l'ONU (l'OMS, le GIEC, etc.) et les protections sociales (un revenu garanti?), mais le risque est grand qu'on ait plutôt des populistes aggravant la situation (après avoir semblé l'améliorer comme on le voit avec Trump).

        La seule chose dont on peut être assuré, c'est qu'à long terme il devrait y avoir des améliorations pour rendre le monde plus soutenable, il n'y a pas le choix, mais le court terme peut mener au pire, à la panique, à l'effondrement de certains pays. Le plus probable reste un retour à la normale après l'ouragan avec juste quelques inflexions comme on l'a vu après 2008, le pouvoir du politique étant plus limité qu'on ne le croit. En tout cas, surtout dans les pays comme les USA, l'arrêt de l'économie pourrait faire plus de morts que la pandémie elle-même...

      • Beaucoup va dépendre de l'évolution des courbes épidémiologiques multicentriques qui ont à peine commencé et des molécules faisant baisser la charge virale. De plus, ce virus semble rémanent, pouvant réaffecter des personnes dites "guéries", donc agissant par vagues récurrentes.

        • La rémanence du virus pourrait-elle s'expliquer par l'environnement épidémique ? En d'autres termes, tant que nous ne nous sommes pas éloignés du pic, certaines personnes seront à nouveau contaminées (quand bien même elles prennent leurs précautions). Mais effectivement, c'est banal de le dire, nous traversons une crise grave. On peut espérer que le capitalisme comprenne la nécessité de s'adapter à cette configuration. Au plan écologique, cela a été souligné, la nature semble faire une pause dans une économie mondiale à l'arrêt. Tout ceci semble surréaliste, mais on se dit que c'est bien la complexité du réel, avec ses éco-systèmes déstabilisés (ou le processus naturel des virus) qui nous revient en plein face.

          • La rémanence du virus pourrait bien être due surtout à sa structure biologique ayant entre autres des capacités de se transmettre via ses fonctions surfacielles membranaires de collage aux particules fines issues de la pollution cumulée avec des facilités d'adaptations mutagènes. Seules les statistiques à venir pourront éclairer ce comportement multiparamétrique.

          • Je ne crois pas à un retour "à la normale" avant un bon bout de temps. Nous ne nous en sortirons pas en quelques semaines. Alors que l'Europe se trouve en plein dans le pétrin, à l'arrêt économique, ses hôpitaux manquant du matériel nécessaire, fortement pressurisés (aux USA - 2.8 lits pour 1000 habitants, cela risque d'être encore pire), toute une zone mondiale surpeuplée, pratiquement démunie en système sanitaire (effet, comme partout, des politiques néolibérales) et protection sociale, caractérisée par de fortes inégalités sociales, où la survie se joue parfois quotidiennement à la la roulette russe en temps "normal", n'a pas encore été concernée par l'épidémie. Que se passera t-il par exemple en Inde ou au Nigeria sans compter l'effet boomerang, dans un monde interconnecté, si un groupe de pays ne parvient pas à juguler la pandémie (sous l'hypothèse déjà douteuse, que l'Europe y parvienne) ? L'hypothèse d'un risque de repli nationaliste s'exprimant par la volonté de fermetures des frontières aux "pestiférés", est en effet fort plausible . Par ailleurs, en effet, la caractéristique de rémanence du virus accroît l'incertitude et laisse augurer d'une lutte de longue haleine. Pour finir, respect au corps médical.

        • La rémanence du virus est contestée. Le retour à la normale devrait se voir en Chine bientôt, on devrait en tout cas sortir du caractère foudroyant de l'épidémie passé l'effet de surprise, surtout avec quelques traitements enfin et le disponibilité de tests. Il peut y avoir encore des catastrophes dans certains pays mais à la fois la chaleur et la jeunesse des populations devraient les réduire en Afrique au moins.

          Il faut dire qu'ici, le virus n'est pas encore arrivé, on a moins l'impression de panique que dans les régions les plus touchées (et que le froid pourrait relancer). Le blocage de l'économie n'est pas viable trop longtemps, il ne s'agit pas de "sauver le capitalisme" mais d'assurer l'approvisionnement, de restaurer les flux, sinon il y aura bien plus de morts encore.

          • En attendant, et à ce propos les témoignages et comptes rendus scientifiques sont déjà nombreux, de cette épisode dramatique résultent des conséquences plutôt positives au plan écologique: autoroutes quasiment vides, lignes aériennes interrompues etc. J'habite non loin d'un centre ville et d'une rue passante, on sent comme un air pur lorsqu'on respire (comme à la "campagne"), chose qui était inimaginable depuis longtemps. Je ne sais pas quelles pourraient être les conséquences d'une telle démonstration grandeur nature, de la nocivité des activités frénétiques du productivisme économique.

  2. Ce qui est la plus abject dans cette crise, peut être encore plus révoltant que le virus lui-même, c'est la manière dont le gouvernement (et le patronat) maltraite non seulement le personnel hospitalier, mais également tous les travailleurs "au front", qui se démènent - sans conditions sanitaires décentes ou simplement parce qu'on les force à poursuivre des tâches inutiles (colis de DVD et j'en passe..) et désormais dangereuses - pour que des petits bourgeois puissent survivre planqués chez eux. Et ces managers planqués qui osent donner des ordres à la classe ouvrière: désolé pour ce vocabulaire symbolique, mais cette crise révèle au grand jour, la division de classe et les inégalités, même face à la maladie et la mort. Révoltant.

    • En fait, cela a toujours été le cas, notamment dans les guerres (la piétaille devant, livrée au massacre) mais pas seulement. L'étonnant, c'est qu'on s'en étonne comme si les inégalités n'étaient pas criantes et les sociétés si injustes. Dénoncer l'hypocrisie de principes d'égalité (formelle) bafoués peut avoir une efficacité ponctuelle, et donc utile, mais ne remettra jamais en cause les inégalités réelles.

      Dans sa "Critique de la raison dialectique" Sartre mettait sur le compte du règne de la rareté "l'enfer pratico-interne" d'une société qui "choisit discrètement ses morts" (p205). Il faut toujours arbitrer entre les ressources disponibles et les hommes. Les privilèges sont bien réels, notamment dans les soins, pas seulement symboliques.

      L'hôpital est de toutes façons obligé d'arbitrer au moins par rapport aux chances de survie. On est loin de vivre dans un monde idéal, ce qu'on semble redécouvrir quand le tragique fait irruption dans notre quotidien familial. Il y a malgré tout des progrès et une Sécurité sociale précieuse même si elle reste relative.

      Ainsi, il semble que le revenu universel revienne en force, de même que la nécessité d'un système de santé universel pour faire face à l'épidémie mais ce n'est pas par pitié pour les pauvres ou sdf, c'est à cause du risque encouru par l'économie et par l'ensemble de la population, y compris les dominants qui ne peuvent se barricader derrière leurs murs (bien que pouvant s'isoler quelque temps à la campagne, ce que la plupart ne peuvent pas faire). La peste noire aussi avait amélioré le sort des travailleurs (décimés). Il y a toujours un moment où l'excès d'inégalités n'est plus tenable, pour des raisons objectives plus que morales, comme une épidémie qui reflue après son pic et avoir tout dévasté.

    • En 14-18, il y avait le principe du grenadier voltigeur, durée de vie au combat = 5 minutes. Mais ceux des classes les plus diplômées morflaient grave aussi.

      Actuellement, on peut dire que les diplômés du médical ( médecins, infirmier(e)s sont au front. Sachant que les médecins ont des revenus confortables, c'est pas ça qui les vaccinera du Cov 19.

  3. Le taux de mortalité parmi les malades serait plus bas qu'on ne l'estimait jusqu'ici : 1,4% au lieu des 3,4% annoncés par l'OMS. Le problème est uniquement la multiplication de cette mortalité par sa contagiosité, surtout pour les plus de 65 ans, saturant les services de réanimation.

    C'est ce qui justifie le confinement touchant désormais un milliard d'être humains mais c'est une mesure d'urgence qui n'est pas viable sur la durée (certains parlent d'un an !). Une fois l'effet de surprise passé et le délai d'approvisionnement, il faudrait lever au plus vite le confinement de tous pour passer aux tests généralisés et ne confiner que les porteurs du virus, seule stratégie soutenable, en espérant que cela serve de leçon pour l'avenir (notamment le risque des virus piégés dans le permafrost qui est très élevé avec le réchauffement).

    Le problème, c'est qu'en plus de la casse de l'hôpital, on paie la réaction qui s'est révélée après-coup surdimensionnée de Roselyne Bachelot à l'époque du H1N1 qui a été moins dangereux que prévu. C'est comme les alertes erronées au tsunami qui déconsidèrent les prévisions et le principe de précaution. Le problème, c'est l'incertitude scientifique et il n'est pas sûr du tout que les stocks soient renouvelés d'années en années s'il n'y a pas de nouvelle pandémie. Certains prétendent qu'il n'y aura pas de retour à la normale, ce qui ne me semble pas sûr du tout si on se fie au passé, même s'il faudra un peu de temps sans doute.

    On peut espérer quand même un renforcement du système hospitalier (et la relocalisation des productions vitales) ainsi que de la conscience de nos solidarités écologiques aussi bien nationales que planétaires. Comme je le disais, on est plutôt dans une répétition générale pour des risques plus grands.

    Pour les confinés qui s'ennuient, je peux conseiller mes anciennes revues des sciences que je trouve souvent passionnantes à relire, bien plus que les nouvelles scientifiques que j'ai vu depuis que je me suis arrêté (à temps donc).

    http://jeanzin.fr/tag/revue/

  4. A l'avenir (!) l'IA pourrait détecter les pandémies plus tôt :

    https://medicalxpress.com/news/2020-03-artificial-intelligence-pandemic-lifesaver-day.html

    Dataminr, une société de technologie de détection des risques en temps réel, a déclaré avoir émis le premier avertissement concernant COVID-19 le 30 décembre sur la base de témoignages oculaires provenant des hôpitaux de Wuhan, de photos de la désinfection du marché des fruits de mer de Wuhan où le virus est originaire et de l'avertissement du médecin chinois décédé plus tard du virus.

    Et les robots faciliter la lutte contre le virus :

    https://techxplore.com/news/2020-03-robots-combat-covid-.html

  5. Après réflexion "intense" la seule stratégie, pour lutter contre le covid-19 ou toute autre pandémie, qui me semble cohérente et économique, c'est le dépistage systématique et la mise en quarantaine + soin des porteurs. Le confinement devient alors inutile, les gants et les masques peuvent être réservés aux soignants et éventuellement aux malades. L'économie peut continuer, il n'y a alors pas d'emballement incontrôlable. Mais pour ça il ne faut pas attendre que presque tout le monde l'attrape. C'est en revenant des courses que cette opinion s'est formée. Les gens touchent à tout dans les magasins, ils peuvent être porteurs à leur insu. Et alors, il faudrait désinfecter tout ce que j'achète ? Ça ne tient pas debout, le confinement ne sert à rien, sauf à se refiler le virus en famille ! L'épidémie va inéluctablement continuer à se développer chez nous, c'est écrit, et les beaux discours des politiques, notre admiration pour le dévouement des soignants qui vont être complètement débordés n'y fera rien :((( J'imagine le stress d'être au travail et ne pas savoir si telle ou tel collègue, ou moi est peut-être porteur, que mon lieu de travail est très probablement infecté sans que je puisse le savoir. Ceci dit, je vais sagement rester confiné en famille et respecter scrupuleusement les règles, voire en faire un peu plus (gants et masque à chaque sortie, lavage des mains au savon fréquent...). On peut prévoir que les règles de confinement vont se durcir devant le désastre programmé. Croisons les doigts et espérons que les quelques pistes de soins en cours d'évaluation vont se révéler efficaces, même à un stade avancé de la maladie!

    • C'est bien ce que dit l'OMS, il faut dépister toute la population, sauf qu'on ne le peut pas, du moins pas encore. Si on était vraiment en guerre, on serait déjà morts nos piètres généraux n'étant pas assez efficaces pour fournir masques et tests, le retard de réaction étant constant, plus encore qu'en Chine malgré notre information libre (mais on n'y croit pas, comme les bureaucrates n'y ont pas cru au début et comme on ne croyait pas les scientifiques dont je me faisais le relais avertissant du caractère inévitable de pandémies dans notre monde unifié).

      D'ailleurs, ce qui est frappant, c'est qu'au lieu d'arrêter la mondialisation comme on le proclame partout, cette pandémie devrait la renforcer, sous l'égide de la Chine justement qui a pris une longueur d'avance sur nous et peut désormais nous approvisionner avec ses tests.

      De même, devraient se renforcer tous les nouveaux moyens que nous avons, scientifiques ou numériques (y compris la surveillance généralisée déjà bien entamée) car il n'y aura pas une disparition des mobilités qui sont la cause principale de la diffusion des virus (on le voit sur la carte de France où nos régions moins fréquentées sont encore épargnées). Il ne semble pas en effet que le confinement soit viable trop longtemps, notamment aux USA, produisant un chômage de masse digne de 1929. Le problème n'est pas d'arrêter la pandémie, pas plus que la grippe, mais de ne plus avoir des services d'urgence débordés et de disposer de traitements et de vaccins.

    • Le confinement devient alors inutile, les gants et les masques peuvent être réservés aux soignants et éventuellement aux malades.

      Et comment sait-on si l'on est soi-même contaminé avant que l'on subisse un test (quand bien même il y aurait un dépistage massif). Les masques servent à se protéger et protéger les autres. Ne perdez pas de vue qu'en Corée du Sud et dans d'autres pays asiatiques, tout le monde porte des masques, cela fait partie de leur stratégie. Ce discours des "masques réservés uniquement aux médecins et aux malades", ne passe plus. Si gouvernement et médias répétaient cette antienne, c'est tout simplement qu'ils n'ont pas de stocks de masques disponibles. Les masques, comme l'affirmait un internaute, c'est comme les préservatifs avec le SIDA: c'est comme si le gouvernement les interdisait pour masquer (c'est le cas de la dire) son incompétence et imprévoyance. S'il faut rationaliser les masques c'est en raison de cette impéritie gouvernementale. En résumé: quarantaine pour les malades, tests et stocks masques pour tout le monde.

      • Les masques actuels ne couvrent que la bouche et le nez, pas les yeux en cas d'éternuement ou postillon pendant la parlote avec le patient.

        Des masques type masque intégral de plongée ( couvrant yeux-bouche-nez ) équivalents à un masque à gaz seraient nettement plus performants, avec une meilleure étanchéité, et pourraient être reconditionnés-stérilisés en changeant seulement la membrane filtrante microporeuse de respiration( type Pall ou Micropore ), plutôt que de jeter les masques actuels chirurgicaux ou FFP2. Ca coûterait peut être moins cher aussi, l'opération pourrait être faite dans les hôpitaux, seule une stéri vapeur simple étant suffisante avec une chaîne d'emballage plastique.

    • "Les gens touchent à tout dans les magasins, ils peuvent être porteurs à leur insu."

      C'est pas vraiment de toucher un aliment qui est le problème statistique majeur puisque c'est par les muqueuses( bouche, yeux, nez ) avec projection instantanée de gouttelettes aérosols( bavards postilloneurs et éternueurs ) que se fait la contamination. Manger un aliment cuit, en conserve, sous vide, surgelé aura annihilé le Cov.

      Le masque n'a d'intérêt qu'en zone fortement fréquentée où la distanciation n'est pas possible( supermarché ), je vois des gens qui portent un masque seuls en voiture ou en marchant dans une rue où il n'y a personne... chklong !?

      Les gants ne sont pas utiles, la peau des mains n'est pas contaminée par le virus et elle ne contamine pas si elle est lavée.

      Le traitement de Raoult est intéressant même si pas prouvé encore par des essais cliniques phase 2, mais à risque avec l'association avec un antibiotique entraînant un risque cardiaque à surveiller.

      La toxicologie de l'hydroxychloroquine est connue avec les essais cliniques phase 1 et le suivi post mise sur le marché sur des décennies, en revanche avec un antibiotique c'est moins assuré :

      https://fr.sputniknews.com/afrique/202003271043407794-covid-19-un-cardiologue-camerounais-met-en-garde-contre-le-traitement-du-professeur-raoult/

      Les tests avec écouvillon ne sont pas très fiables, il faut de la sérologie avec prise de sang( comme je l'avais déjà écrit ici ), et éventuellement scanners ou IRM.

      https://www.santemagazine.fr/sante/examens-medicaux/prelevements/depistage-du-coronavirus-vers-une-multiplication-des-tests-433004

      https://www.franceinter.fr/sciences/coronavirus-les-tests-sont-ils-fiables

      • Moi, ça me fait marrer tous ceux qui se croient plus malins que les autres alors qu'ils n'y connaissent rien et se veulent de vrais scientifiques sans attendre le résultat des études scientifiques.

        Je n'aime pas du tout Raoult qui est un crétin climato-sceptique mais il n'est pas complètement ignare dans son domaine et même si ses études ne répondent pas aux critères scientifiques elles ne sont pas forcément fausses pour autant. Il a certes fait trop de battage et il ne faut pas lui faire confiance a priori ni croire que la chloroquine serait un médicament miracle mais les médecins italiens qui se sont mis à la prescrire confirment son intérêt pour baisser la charge virale au début (pas quand on est en réanimation).

        Il est ridicule de polémiquer à ce sujet, il n'y a pas de conviction qui vaille en science, même sur la méthode, il n'y a que le résultat qui compte et sera confirmé ou pas (ou plutôt il s'agit de savoir quand et à qui tel médicament peut être plus ou moins profitable car il y a différents profils). Ce qu'il y a de bien avec la science, c'est qu'elle ne tient pas compte des personnes, ni des arguments d'autorité des différents bords, seulement des expériences (qui peuvent être contradictoires).

        • Je m'aperçois aussi qu'il ne suffit pas non plus de respecter des "méthodologies scientifiques " et que la complexité du réel est là aussi bien présente .Il est extrêmement difficile de mener une étude exhaustive avec l'ensemble des paramètres ; un rien peut tout modifier.

          Effectivement le plus "con" comme attitude là dedans c'est les polémiques de ceux qui ont plus raison que les autres ; scientifiques ou pas . Face à cette maladie qui peut avoir des effets plus qu'antipathiques ( se retrouver en réa ne fait pas envie du tout ) il faut savoir écarter tous les préjugés et laisser s'opérer toutes les expériences empiriques , à partir du moment où c'est fait honnêtement , sans crier miracle et dans les règles de l'art de la médecine ( calcul du bénéfice risque)
          Rauoult est quand même courageux : parce que si au bout du compte l'efficacité est démentie , il va "ramasser"!

          C'est bien vrai que c'est la réalité , les effets réels qui au bout du compte départagent le vrai du faux ; en sachant aussi qu'on écarte parfois sans doute des pistes qui auraient pu au bout du compte avoir de vrais résultats . C'est la raison pour laquelle le débat scientifique ou non scientifique n'est jamais clos.

        • "Moi, ça me fait marrer tous ceux qui se croient plus malins que les autres alors qu'ils n'y connaissent rien et se veulent de vrais scientifiques sans attendre le résultat des études scientifiques"

          Euh... je m'excuse, mais je bosse dans le domaine médical depuis plus de 30 ans et je sais à peu près ce qu'est une étude statistique clinique ou industrielle. Raoult n'a pas été mis, à ma connaissance, au ban de la société, et il peut prescrire autant de chloroquine qu'il veut. Alors il faut un peu se calmer les nerfs.

          "même si ses études ne répondent pas aux critères scientifiques elles ne sont pas forcément fausses pour autant."

          Elles sont nulles, c'est aussi simple que cela.

          "il n'y a pas de conviction qui vaille en science, même sur la méthode"

          Alors là, c'est n'importe quoi, science sans méthode, c'est du bullshit.

          • Pour résoudre des problèmes bien moins complexes, je m'en suis tapé des séries de stats sur Excell ou autres logiciels et pas sur 26 cas, mais sur des centaines ou milliers de données, alors j'en connais un peu un rayon et je fais pas mon malin ! Bordayl de merde.

          • La science doit être en capacité de critiquer ses méthodes .Même les tiennes OLAF . Ce qui ne remet nullement en cause tes compétences.

          • Non mais c'est bon, j'ai bossé en labo, sur loupe binoculaire à m'en crever les yeux, j'ai fait des statistiques, des rapports, tout le monde s'en fichait, sauf quand ça leur rapportait du pognon, sauf à moi.

            Les méthodes statistiques sont établies, pas la peine de réinventer l'eau chaude.

            Mes ex nanas me traitaient de scientifique, autant dire que j'étais une honte ridicule. Alors j'en ai bavé des caisses que je n'ai toujours pas digérées. Ces pouffes, je leur payais tout en étant au chomdu alors que leurs parents étaient pétés de thunes, commerçants, diplomates, ambassadeurs.

            Ca m'a écœuré. Il ne reste plus que Hölderlin.

            https://www.arte.tv/fr/videos/082772-000-A/friedrich-hoelderlin-un-poete-absolu/

          • "La science doit être en capacité de critiquer ses méthodes .Même les tiennes OLAF ."

            Et ben non, c'est pas mes méthodes, ce sont les méthodes appliquées par la communauté scientifique. Critiquer les méthodes scientifiques ne correspond pas à raconter du bullshit en y connaissant que dalle.

            Quant au Megalomanix Raoult en roue libre, un excellent thread :

            "-Oui la chloroquine existe depuis des années
            -Oui elle est utilisée largement
            -Mais dans une autre indication, la prévention du paludisme
            -Et à une dose beaucoup plus faible
            -Et à forte dose elle provoque des arrêts cardiaques"

            https://twitter.com/LehmannDrC/status/1249741801386278912

            Moi, j'en ai plein le cul des gens qui ne connaissent rien à un truc et qui se la jouent experts, je m'en suis collé toute ma vie de ces trous de balle merdeux.

          • Cerise sur le gâteau, ce naze de Raoult face à un médecin chercheur Allemand de l'Hôpital de la Charité de Berlin, le plus gros d'Allemagne où j'ai suivi une formation.

            Ce pauvre génie des Calanques traite, avec son mépris suffisant, à la fin de la vidéo, quasiment son interlocuteur allemand de bureaucrate inutile. Ce Raoult est insupportable et les français en ont fait une star.

            https://www.youtube.com/watch?v=KSCHNN4lY5k

        • "les médecins italiens qui se sont mis à la prescrire confirment son intérêt pour baisser la charge virale au début"

          Si ces médecins italiens sont aussi rigoureux que Raoult, ça promet du grave.

          Le fait est que tous les essais de chloroquine sur les affections pulmonaires virales ont échoué, mais un miracle est possible.

          " il n'y a pas de conviction qui vaille en science, même sur la méthode"

          Ben voyons, entre un fantaisiste et des méthodes expérimentées au quotidien...

          Alors les truismes normands, peut être ben que oui ou pas, sur les incertitudes de la science, ça me fait un peu marrer.

          Quelle inculture scientifique et de sa pratique !

Laisser un commentaire