Revue des sciences mars 2016

Temps de lecture : 89 minutes

Pour la Science

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno


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- Economie et social

Ce début d'année témoigne encore de notre difficulté à entrer dans un XXIème siècle bouleversant tous nos repères. La situation reste très instable avec une Europe qui se défait, la montée des nationalismes, la fermeture des frontières à une immigration massive, la guerre des monnaies, une croissance atone, un chômage qui ne baisse pas alors que les robots vont arriver, la précarité qui se généralise, les risques biotechnologiques, etc. On pourrait croire le pessimisme des Français on ne peut plus justifié, et pourtant, les Chinois, au coeur de la tourmente boursière, sont malgré tout beaucoup plus optimistes que nous !

La contribution du numérique aux problèmes écologiques est encore loin d'être à la hauteur des enjeux mais on peut noter au moins que, même si cela paraît très insuffisant, il est encourageant qu'on ait peut-être passé le pic des émissions de CO2 (à confirmer comme tout le reste). L'épisode El Niño se terminant, les températures devraient être moins extravagantes. Il sera d'autant plus intéressant de suivre leur évolution que le ralentissement du réchauffement depuis les années 2000 se confirmerait, ce qui est difficile à comprendre alors qu'on avait expliqué ce hiatus apparent par la substitution de balises Argos au relevé manuel. Il n'est certes pas étonnant qu'il y ait une variabilité du climat se superposant à nos émissions anthropiques mais il y a un travail scientifique à faire pour accorder les modèles aux mesures. De toutes façons, le climat se juge sur des périodes supérieures à la décennie et on s'attend à ce que les records de froid ne soient vraiment significatifs qu'à partir de 2020 et les records de chaud à partir de 2030. On prévoit pour l'instant que 60% de la Terre subira des vagues de chaleur extrême en 2075 et il faut s'attendre à ce que la fonte des glaciers augmente le volcanisme (et le CO2). Tout cela reste hypothétique comme toutes les dernières études dont on rend compte ici sans pouvoir en être juge. Les bonnes nouvelles ne sont pas exclues, elles sont juste moins probables en l'état actuel des connaissances. L'énorme fuite de gaz en Californie vient d'être colmatée mais des centaines de fuites de méthane ont été détectées dans la région, les réduire serait bien nécessaire. On en est cependant à l'expérimentation encore, sans gain écologique, avec la première centrale à charbon qui recapture le CO2 mais utilise pour cela 20% de son énergie et n'atteint la rentabilité qu'à vendre le CO2 stocké à un puits de pétrole proche qui s'en sert pour augmenter sa production...

GIF: The S curve goes verticalLe prix du pétrole pourrait continuer à baisser cette année. Du coup, Total, BP et Statoil ont été dégradés par S&P. L'arrêt des investissements, le déclin des champs de pétrole existants et une hausse prévue de la demande devrait créer le besoin d'un million de barils par jour supplémentaires chaque année d'ici 2020 et refaire monter les prix. Sauf que d'autres prévoient que dès 2023 les voitures électriques de moins en moins chères diminueront la demande de pétrole de 2 millions de barils par jour provoquant une nouvelle chute des prix du pétrole. Sans compter que les voitures autonomes consommeraient 20% en moins, réduisant les embouteillages - sauf si cela faisait augmenter significativement l'utilisation de la voiture (entre autres en remplacement du train et de l'avion). Il faudra compter aussi avec le transport aérien personnel (STAP) qui n'est plus de la science-fiction et auquel s'intéresse l'Union européenne avec MyCopter (Enabling technologies for personal air transport systems). On peut remarquer que, déjà, le mécanisme de marché ne marche plus : la baisse des prix n'augmente pas la demande en conséquence, ceci un peu grâce aux mesures politiques de transition énergétique mais surtout parce que le solaire devient la moins chère des énergies. Pourtant, en 2013, pour chaque dollar investi dans les énergies renouvelables, on a encore mis quatre dollars dans les énergies fossiles. En 2014, la « part actuelle des énergies fossiles dans le mix mondial d’énergie primaire », soit 82%, était « exactement la même qu’il y a 25 ans ». Aussi Robert Bell propose de défiscaliser tous les investissement dans les énergies renouvelables, quitte à créer une bulle. Justement, l'arrivée de batteries en polymère et graphite à 54$ par kWh pourrait donner un élan supplémentaire aux énergies renouvelables déjà en plein boom (notamment en Chine où du coup l'industrie du charbon licencie). Sans en savoir beaucoup plus, on annonce aussi une nouvelle technologie très prometteuse de production d'hydrogène à partir de l'eau de mer. Plus anecdotique, on parle d'arbres artificiels qui transforment les vibrations en énergie et d'éclairer les rues avec des bactéries !

On a du mal à donner crédit à la "fusion froide" très controversée (incomprise) mais un test industriel de 350 jours en Suède, utilisant 4 réacteurs E-Cat d'une puissance totale d'un mégawatt (1MW), aurait été tout-à-fait positif. De son côté, la Chine teste plusieurs types de centrales nucléaires : un réacteur refroidi au gaz à haute température (à l'abri d'emballements), un réacteur à sel fondu alimenté par du thorium au lieu de l'uranium, un réacteur à ondes progressives et un réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium...

http://www.bloomberg.com/features/2016-ev-oil-crisis/img/ev-sales.jpg

On est encore en plein dans l'accélération technologique. Selon Technology Review, les 10 technologies ayant atteint leur maturité en 2016 étaient l'ingénierie immunitaire, les nouveaux OGM CRISPR (utilisant l'édition de gènes), les interfaces vocales (surtout en Chine), les fusées réutilisables, l'apprentissage mutuel entre robots, l'analyse de masse de l'ADN, le photovoltaïque, la Tesla devenue autonome, l'alimentation électrique par les ondes ambiantes. Plus étrange, ils y mettent le système de communication d'entreprise Slack qui semble beaucoup leur plaire, faisant paraît-il économiser du temps par rapport aux mails et autres messages. Pour la DARPA, à l'horizon 2045, c'est le contrôle par la pensée (et le contrôle du cerveau) qui devrait s'imposer, nous délestant de nos interfaces actuelles (j'ai plus de mal à y croire, contrôler ses pensées étant difficile). La CIA vient de mettre l'édition de gènes (CRISPR) dans les possibles armes de destruction massive. Je répète depuis longtemps que c'est effectivement à mes yeux le risque principal, voire le seul véritablement effectif (par rapport au risque nucléaire beaucoup moins probable à grande échelle?) et très sous-estimé.

Alors que l'agriculture productiviste française (4ème pays exportateur) est en pleine crise et que les pesticides sont de plus en plus sur la sellette, il y a pourtant des agriculteurs heureux, ceux qui privilégient la qualité et les circuits courts mais ne représentent qu'un petit pourcentage. A l'avenir, pourtant, le bio devrait prendre une part importante de la production agricole aux côtés d’autres alternatives agronomiques respectueuses de l’environnement. La différence de rendement devrait se réduire grâce à la recherche agronomique et aux sélections de nouvelles variétés de plantes, mais cette plus faible production serait largement compensée si on promouvait une alimentation plus végétale qu’animale. Il y a d'autres pistes, comme de reconstituer, en amenant des microorganismes bénéfiques, le microbiome des plantes pour augmenter leur résistance et leurs rendements. On pourrait mettre aussi des virus bactériophages dans le fromage pour en éliminer les dangereux staphylocoques ! Sinon, les fermes verticales commencent à se multiplier mais on a de nouveau une alerte sur le déclin des pollinisateurs.

 

- Sciences

Ondes gravitationnelles

La physique ou plutôt la cosmologie est vraiment à l'honneur cette fois, de quoi nous sortir de nos soucis terrestres avec tant de nouvelles étonnantes - presque toutes contestables ! La grande nouvelle, bien sûr, c'est la détection des ondes gravitationnelles (voir aussi le cnrs). Des physiciens contestent cette découverte et la mettent sur le compte des menaces de démantèlement d'instruments n'ayant rien trouvé jusqu'ici. Ce serait un peu gros mais des manipulations informatiques ne peuvent être exclues dans ce cas [les vérifications faites semblent l'écarter]. Comme on attend désormais un événement par mois, et bientôt un par semaine en améliorant le système (il y aurait, en fait, une onde gravitationnelle de trous noirs tous les quarts d'heure !), là, il n'y aura plus de doute, on aura bien un nouvel instrument d'observation de l'univers lointain pouvant éclairer de nombreux problèmes (énergie noire, inflation, Big Bang). Il est quand même difficilement compréhensible qu'on n'ait rien détecté pendant si longtemps... Pour Aurélien Barrau, les ondes gravitationnelles avaient déjà été découvertes par l'observation astronomique de systèmes binaires, la découverte ici serait surtout la première observation directe d'un trou noir (il y a aussi Gravity, un téléscope par interférométrie infrarouge, qui essaiera de s'approcher des trous noirs pour les étudier).

Ce qui me trouble le plus, c'est que ces ondes gravitationnelles détectées auraient l'énergie de 3 masses solaires et que donc la déformation de l'espace, censée être le résultat de la présence de l'énergie consomme elle-même de l'énergie (une façon pour les trous noirs de s'évaporer ?). Ce qui est frappant aussi, c'est que l'espace fait preuve d'une extrême rigidité, on est vraiment de plus en plus loin du vide et on devra reparler de l'éther comme étoffe de l'espace même s'il a la paradoxale particularité d'une vitesse de la lumière inchangée quelque soit la vitesse de la source - ce qui reste aussi énigmatique que l'intrication (ou téléportation) quantique (la théorie quantique des ondes guides de David Bohm serait relancée. Il y a aussi une interprétation réaliste du couple système/contexte). On peut ajouter l'extravagante théorie de particules d’énergie nulle (un vide doté d'un sens de rotation!) censée pouvoir résoudre le paradoxe de la perte d'information dans les trous noirs...

On n'est pas au bout de nos étonnements. Pour s'amuser, même si ce n'est pas nouveau, on peut aller voir la machine à remonter le temps du professeur Frank Tipler, un cylindre infini et très massif qui tourne très vite sur lui-même déformant l'espace-temps assez pour passer d'un endroit à l'autre ! Cela me semble complètement farfelu mais témoigne du moins de ce qui peut s'élaborer à partir de la physique actuelle et de sa notion de temps peu assurée. Impossible bien sûr à remonter (on avait vu les dernières théories de Lee Smolin sur le temps mais il n'y a pas de temps absolu, il n'y a que des temps relatifs comme il n'y a pas de mouvement absolu, seulement des mouvements relatifs qu'il faudrait tous inverser pour remonter le temps). Les calculs d'une fin du monde dans plus de 2,8 milliards d'années semblent bien peu assurés. Sinon, on a eu la confirmation que la matière manquante (pas la matière noire) serait bien dispersée dans l'espace intergalactique. Plus près de nous, on avance dans la traque de la planète X mais le plus incroyable, c'est de prétendre pouvoir aller sur Mars en 30mn (ou 3 jours?) à une vitesse proche de celle de la lumière avec une voile solaire accélérée par un laser en orbite terrestre ! Cela ne semble guère faisable (et il faudrait pouvoir ralentir ensuite) mais l'expérience devrait en être tenté. Enfin, on savait que notre Terre était une précieuse exception mais une étude prétend que les autres terres habitables nous auraient devancés de plusieurs milliards d'années, leur donnant le temps de coloniser notre galaxie. Cependant, d'autres études avaient plutôt conclu que les conditions cosmiques étaient trop infernales avant... Au lieu de s'en tenir à des critères grossiers comme la zone habitable, le caractère rocheux, la présence d'eau, il serait plus fiable de détecter la vie avec les minéraux les plus rares qui sont liés à la biologie. Enfin, le buzz du mois, c'est le drôle de son extraterrestre, que les astronautes avaient entendu lorsqu'ils avaient été sur la face cachée de la Lune et qui fait penser à un bruit de vent plus qu'une musique cosmique comme certain l'ont prétendu pour nous faire gamberger. En fait, ce n'est rien qu'un bruit d'interférences...

Annoncé depuis quelque temps, le séquençage minute de l'ADN ne devrait plus tarder. On étudie ainsi les risques de maladie associés aux gènes de Néandertal, mais cela semble très faible et peu concluant, sauf peut-être pour la coagulation du sang et la sensibilité de la peau au soleil (ils ajoutent la dépression et l'addiction à la nicotine, cf. Sciences et Avenir et Futura-Sciences). On ne sait pas assez que le tabac augmente le risque de 17 types de cancers, pas seulement le cancer du poumon mais aussi les cancers du sein, de la prostate, de l’œsophage, de l’estomac, du pancréas, de la vessie, etc. Ce qui est logique, vu qu'il fragilise le gène P53 protégeant normalement des mutations cancéreuses. On devrait heureusement pouvoir bientôt tester soi-même le cancer du poumon ou de la bouche avec sa salive.

Dans ce contexte de techno-sciences de pointe, l'étonnant parfois, c'est de voir comme les choses les plus simples et les plus courantes peuvent être mal étudiées. Ainsi, on vient seulement d'établir l'intérêt (évident) de la testostérone chez les hommes âgés, notamment pour la fonction sexuelle mais pas seulement ! De plus, un essai clinique montre que, contrairement à ce qu'on pensait, de hautes doses de testostérone sont positives dans le cancer de la prostate alors que le traitement habituel est basé sur une castration chimique (qui augmenterait les risques d'Alzheimer). Pour améliorer l'érection, la nouvelle mode est d'appliquer des ondes de choc par ultrasons sur le sexe, ce qui serait plus durable que le Viagra mais paraît assez effrayant ! On a obtenu sinon des spermatozoïdes efficients (mais sans flagelle) à partir de cellules souches de souris. Cependant, un inconvénient de la fécondation in vitro serait que l'absence de compétition entre spermatozoïdes exposerait à un risque plus grand d'hériter de mauvais gènes.

Il n'est pas très étonnant qu'on mémorise mieux les souvenirs qu'on se rappelle, qu'on se rejoue (en général ceux chargés d'émotion). Par contre, on vient seulement de découvrir que rappeler un souvenir implique d'inhiber les neurones qui ne sont pas concernés (ne font pas partie de l'engramme). La grande nouvelle, si cela se confirmait, c'est la promesse de traitements contre les démences d'ici 5 ans mais c'est quand même un peu optimiste. On a vu effectivement qu'on devrait pouvoir se débarrasser des plaques de protéines défectueuses mais on n'est pas sûr que ce soit le seul facteur et il y a de multiples démences (mais aussi de multiples pistes). Il faudrait cependant éviter des IPP (anti-acide) qui augmentent de 50% le risque de démence et ont été trop prescrits ! Il va y avoir la première utilisation de l'optogénétique chez les humains pour restaurer la vue de 15 patients atteints de rétinite pigmentaire (voir aussi Sciences et Avenir). Ce n'est pas vraiment de l'optogénétique car le but n'est pas de contrôler des neurones par la lumière mais de rendre sensibles à la lumière (monochrome) des cellules qui ne le sont pas. Plus futuriste, un implant cérébral bionique dans une veine du cortex frontal (comme on en met en cardiologie) permettrait de commander par la pensée un exosquelette pour paralysés. Il y a aussi la cryogénisation du cerveau qui progresse - ce qui veut dire qu'on n'y est pas encore tout-à-fait mais il semble possible que dans quelque temps on puisse conserver un cerveau intact et fonctionnel très longtemps.

Enfin une étude montre que, d'un point de vue évolutionniste, un des avantages décisifs des religions ayant assuré leur succès, ce serait que la crainte des dieux rapproche des communautés éloignées (ce qui favorise les échanges à longue distance).

 

- Numérique

Le monde du numérique est lui aussi en crise à sa façon avec la fin de la loi de Moore (la gravure en 10 nanomètres, initialement promise pour cette année, est repoussée au deuxième semestre 2017) mais ce qui est le plus important sans doute, c'est la sortie d'un smartphone indien à 3,30€ ! Cela fait des milliards d'utilisateurs en plus (du côté d'Android au détriment d'Apple dont le déclin s'annonce) ayant accès à tous les services y compris le paiement (qui pourrait être validé avec un selfie ou juste par la voix) avec, notamment, la technologie blockchain qui conquiert d'autres domaines que l'échange monétaire et permet par exemple d'enregistrer, avec Bitland, le cadastre de nombreux pays africains ou de conclure des contrats privés avec Ethereum (smart contracts) sans notaire, voire organiser des votes ("construire des systèmes économiques, sociaux et politiques globaux qui soient transparents, configurables de manière privée, profondément sécurisés ; non censurables ; non répudiables ; et nativement interopérables”). Il y a de nombreuses autres applications possibles (location de voitures, etc). Cela pourrait créer des bulles car "rien d’important n’est construit sans une certaine exubérance irrationnelle" dit-on maintenant.

Dans la production aussi, on n'en est qu'au tout début d'une complète transformation. Une imprimante 3D tous métaux devrait en généraliser l'utilisation en remplaçant l'usinage. La construction aussi sera impactée. Pour l'instant, on en est à vouloir faire imprimer des abris d'urgence par des essaims de drones. Depuis le temps qu'on en parle, il semble que le temps des robots humanoïdes dans l'industrie est venu, même si la technologie est encore assez maladroite - mais en net progrès, ce qui devrait en multiplier les usages (notamment grâce à l'apprentissage mutuel entre robots). Pour s'intégrer plus facilement aux humains, on cherche également à apprendre aux robots comment se comporter en société à partir de la lecture d'histoires (comme aux enfants). D'ici quelque temps, même si ce n'est pas pour tout de suite, il faut s'attendre avec le développement de l'IA qu'on ait des hôpitaux sans médecins (ou presque). On ne remplacera pas tout le monde par des robots pour autant. Ainsi, chez Mercedes, des hommes remplacent des robots, plus adaptables rapidement à la personnalisation des modèles. Ce qui est sûr, c'est que la grande révolution des automobiles autonomes est imminente avec la reconnaissance juridique que les passagers d'une voiture autonome ne sont pas ses conducteurs (mais la Google car aurait eu son premier véritable accident). En dehors des véhicules personnels, cela pourrait concerner le transport de marchandises et les livraisons ainsi que l'agriculture. Les transports en commun devraient être les premiers à en profiter. Ainsi, après Navia, voici Navya Armala, la nouvelle navette autonome lyonnaise. Paris prévoit déjà de mettre en place des navettes autonomes d'ici 2020, notamment entre les gares.



Pour la Science no 461, la planète X


Pour la Science

On parle de la planète X (et de sa contestation) dans les brèves, plus bas.

Un article décrit comment rendre les robots empathiques (en détectant les émotions ou le stress, à la voix ou aux expressions du visage, et en essayant de comprendre ce qu'on dit). Dans une "réponse aux questions", il est réaffirmé que la dopamine est la molécule du plaisir, ce qui est une grossière simplification de l'inénarrable Jean Costentin pour qui toutes les drogues se ressemblent et se résument au "système de récompense". La dopamine peut effectivement provoquer du plaisir dans certaines aires, en réponse à une attente, mais sinon elle augmente plutôt la motivation, l'énergie, l'action et aurait tendance à réduire la sensation de plaisir que d'autres neuromédiateurs augmentent (endomorphines, sérotonine).

- Des particules d’énergie nulle pour résoudre le paradoxe des trous noirs, p6

le trou noir Gargantua du film Interstellar

L’idée au cœur de cette étude provient de travaux antérieurs d’Andrew Strominger. Ce dernier s’est intéressé à des symétries mathématiques, nommées supertranslations, dont serait doté l’espace-temps. Ces symétries de supertranslation, introduites dans les années 1960, impliqueraient l’existence de particules qui sont toutes d’énergie nulle, nommées gravitons soft et photons soft, mais se distinguant les unes des autres par leurs moments cinétiques. L’état de plus basse énergie, le « vide », d’un système physique n’est ainsi pas unique : il peut être rempli de ces particules soft d’énergie nulle, créant une multiplicité de vides possibles qui se distinguent par les moments cinétiques de leurs particules soft.

Quand Andrew Strominger a appliqué ce résultat à un trou noir qui s’évapore totalement, il s’est aperçu que dans ce cas également, le vide obtenu n’est pas unique et dépend de son contenu en particules soft, contenu qui constitue une information en soi.

Les observations d’Andrew Strominger sur les supertranslations indiqueraient l’existence d’un lien entre ces transformations de l’espace-temps, les particules soft et le paradoxe de l’information. Stephen Hawking, Malcolm Perry et Andrew Strominger ont voulu préciser le mécanisme fondé sur ces supertranslations qui assurerait la conservation de l’information. Ils ont étudié un modèle simplifié de supertranslations appliquées à l’interaction électromagnétique et ont ébauché leur application dans le cas de la gravitation, plus complexe à formaliser.

Les chercheurs ont montré que les particules soft sont créées sur l’horizon des événements du trou noir et enregistrent l’information de chaque particule qui franchirait l’horizon dans sa chute sur l’astre, assurant ainsi la conservation de l’information.

Cela me paraît complètement délirant ce "vide" qui tournerait d'un côté ou de l'autre, et que cette déformation de l'espace conserverait l'information perdue mais d'une part je ne suis absolument pas compétent à ce niveau et d'autre part, je crois essentiel de savoir comme la science peut délirer à ses marges, dans sa recherche de la vérité et la manipulation des formules mathématiques, avant que l'expérience ne puisse trancher.

- Hominidés : l’Asie avant l’Afrique ?, p8

http://www.pourlascience.fr/e_img/boutique/homo_asie_220216_2.jpg

Au pied de l’Himalaya, il y a 2,6 millions d’années, des carcasses ont été découpées avec une habileté comparable à celle des membres du genre Homo, censé être apparu en Afrique...

Jusque-là, les capacités cognitives que dénote cette façon de faire n’ont été attribuées qu’au genre Homo, du moins quand on les observe en Afrique sur des scènes comparables, vieilles de 2,5 millions d’années.

Les chercheurs soulignent que leur découverte n’est pas isolée en Asie : dans la grotte de Longguppo, en Chine du Sud, des traces de boucherie et de l’industrie lithique, ainsi qu’un fragment de mandibule d’apparence humaine, ont été datés à 2,48 millions d’années. Si l’équipe d’Anne Dambricourt-Malassé a raison, l’Asie du Sud a aussi pu être le siège d’une hominisation, voire de l’hominisation. Intrigant.

- Se masquer pour faire le mal, p22

un guerrier masqué

En recourant à une identité de substitution, l'internaute se sent moins responsable de ses actes – d'où la levée de ses inhibitions vis-à-vis de la violence verbale.

Dans un tout autre domaine, l'anthropologie avait montré les risques de l'anonymat et du travestissement de son identité. En effet, en 1973, John Watson, un anthropologue de l'université Harvard, eut l'idée de comparer 23 tribus différentes en se demandant si le fait que les combattants revêtaient des peintures de guerre ou des masques changeait leur attitude vis-à-vis de leurs prisonniers.

La réponse qu'il obtint est sans appel : les tribus où les guerriers modifient leur apparence en utilisant des masques, des peintures ou n'importe quel stratagème pour dissimuler leur identité sont, dans 80 % des cas (12 tribus sur 15 dont les guerriers changent d'apparence, contre 1 sur 8 pour les autres tribus), plus enclines à tuer, mutiler ou torturer que les autres. Ce qu'il appela une « désindividuation » paraissait de nature à réveiller les instincts les plus sombres de l'homme.

Il est ainsi possible que le recours à des identités de substitution permette plus facilement de lever les inhibitions vis-à-vis de la violence physique ou verbale en nous soulageant de la responsabilité de la conséquence de nos actes. Nous sommes donc au-delà de la simple protection que confère l'anonymat.

On peut le rapprocher des expériences de Milgram qui montrent qu'on se sent moins responsable quand on agit sur ordre (ce qui est assez évident).

- La cité oubliée de Jinsha, p36

disque solaire de Jinsha

Les érudits chinois de l’Antiquité écrivaient beaucoup. Ils écrivaient tellement qu’il semble qu’à partir du IIIe siècle avant notre ère, aucune question historique chinoise ne soit restée sans réponse. Aucune ? Pas vraiment. Les chroniqueurs des trois premières dynasties chinoises – les dynasties Xia (2100-1600 avant notre ère), Shang (1600-1046) et Zhou (1046-771) – passaient sous silence les cultures voisines, qu’ils tenaient pour négligeables. L’étaient-elles ? Manifestement pas, puisque l’on a découvert au Sichuan la cité de Jinsha, où florissait une culture riche et complexe au début du Ier millénaire avant notre ère. Les anciens Chinois pouvaient-ils vraiment ignorer son existence  ?

Leur ignorance apparente est d’autant plus étonnante que les chroniqueurs chinois ont écrit sur tout ce qui a précédé l’Empire du Milieu jusqu’au XXIe siècle avant notre ère. Or dès la première grande fouille chinoise en 1928, ces sources se sont révélées fiables : c’est en se fondant sur leurs écrits que l’on a découvert Yin Xu (littéralement les « ruines des Yin »), la capitale de la dynastie Shang, que l’on nomme aussi la dynastie Yin. À partir du XVIe siècle avant notre ère, les rois Yin (ou Shang) ont régné depuis cette ancienne ville sur une grande partie de la plaine chinoise orientale. La frontière sud de leur royaume était la rive du cours moyen du Changjiang, aussi appelé le Yangtsé.

Cette richesse des anciens écrits a créé en Chine une situation singulière : toute recherche archéologique y commence par la lecture des textes. Les archéologues chinois posent de cette façon des hypothèses qu’ils vérifient sur le terrain. Une méthode qui a fait ses preuves, du moins en ce qui concerne le noyau historique de l’Empire du Milieu.

Toutefois, hors de ce noyau, les choses sont plus compliquées, du moins s’agissant des époques anciennes. C’est particulièrement le cas pour la période des trois premières dynasties chinoises (2100-771 avant notre ère). Les territoires des Xia, des Shang et des Zhou étaient certainement bordés de royaumes étrangers ; mais aucune inscription ni aucun texte chinois ne les mentionnent.

Ce désintérêt traduit l’élitisme des érudits chinois : le monde civilisé s’arrêtait pour eux au Yangtsé. Au-delà, il n’existait que des espaces sauvages peuplés d’incultes barbares…

Les statuettes nous renseignent non seulement sur la façon dont l’élite s’habillait à Jinsha, mais aussi sur les coiffures de ses membres : il semble qu’étaient à la mode de longues tresses ainsi qu’une sorte de coupe à l’iroquoise.

Cette civilisation qui adorait l'éléphant est effectivement curieuse mais ce qui me frappe surtout, c'est qu'au début des années 1990 quand je m'intéressais à la préhistoire chinoise, l'opinion dominante était que les chroniques anciennes étaient légendaires au-delà de -1300 et fiables seulement autour de -500 alors qu'on remonte désormais jusqu'avant -2000 en conformité avec les textes, ce qui est troublant.

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La Recherche no 509, Pesticides


- Pesticides, un dossier accablant, p34

Dossier effectivement accablant mais basé essentiellement sur l'épidémiologie, les processus incriminés étant mal connus, ce qui montre les limites des tests pré-commercialisation. Rien de nouveau donc mais les pesticides exposent bien à un risque accru de lymphome, de Parkinson, de cancer de la prostate ou pour les femmes enceintes. On apprend aussi que le glyphosate ressuscite le DDT, le désherbant provoquant le ravinement des terres contenant encore du DDT interdit pourtant depuis 1972 !

- La nocivité du cannabis, une idée fumeuse ?, p24

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La littérature médicale regorge d'études mettant en évidence un lien entre la consommation de marijuana et la baisse des capacités cognitives. Pour autant, aucune n'a mis le doigt sur la cause réelle de ce déclin, même si de nombreux médecins parient sur un effet neurotoxique du cannabis. Une étude récente menée par Nicholas Jackson, psychologue à l'université de Californie du Sud, suggère au contraire que la baisse des capacités intellectuelles évaluée chez les consommateurs de marijuana s'expliquerait plutôt par leur environnement familial et socioculturel

J'avais déjà signalé l'étude le mois dernier mais juste en donnant le lien. Normalement je ne reviens pas sur les nouvelles déjà abordées mais La Recherche en fait une page entière sur le sujet et, même si l'article conclut que cela ne remet pas définitivement en cause le rôle du cannabis dans le déclin cognitif, on peut déplorer qu'ils ne fassent pas allusion aux effets du cannabis sur le cerveau du foetus, ce qui semble établir quand même un rôle dommageable au moment de la construction du cerveau. L'étude est bien sûr très intéressante, montrant la prépondérance des facteurs socioculturels chez des jumeaux dont l'un fume et l'autre pas sans aucune différence de QI entre eux. La nocivité du cannabis y compris chez les jeunes doit donc être revue à la baisse, ce qui est une très bonne nouvelle mais il serait un peu rapide de la réduire à rien dans l'état actuel des connaissances. D'ailleurs, en dehors des schizophrénies qui semblent augmentées par les substituts chimiques du cannabis et les nouvelles herbes trop riches en THC par rapport au cannabidiol, le facteur principal est sans doute la démotivation qui peut faire décrocher de l'école. On peut ajouter qu'il n'y aurait que 4% des 18-25 ans qui fument du cannabis quotidiennement. C'est très inférieur à ce qu'on s'imagine habituellement en confondant l'expérimentation, courante, et la consommation quotidienne hors de portée de la plupart. Il est difficile sur ces sujets d'avoir un point de vue objectif. La légalisation aux USA confirme que c'est la moins dangereuse des drogues (quoiqu'en dise Jean Costentin!), il ne faut pas aller jusqu'à en dénier absolument tous les risques à tout âge.

 



Brèves et liens


Physique


cosmologie, physique quantique, nanotechnologies

- La détection des ondes gravitationnelles ?

Non seulement il y aurait bien eu détection en même temps sur les deux instruments éloignés mais cela aurait permis de déterminer qu'il s'agissait de trous noirs fusionnant et dont la masse a pu être calculée ! Des physiciens contestent cette découverte et la mettent sur le compte des menaces de démantèlement d'instruments n'ayant rien trouvé jusqu'ici. Ce serait gros mais on ne peut exclure une manipulation informatique [les vérifications faites semblent l'écarter]. Comme on attend désormais un événement par mois et bientôt un par semaine en améliorant le système (il y aurait, en fait, une onde gravitationnelle de trous noirs tous les quarts d'heure !), là, il n'y aura plus de doute, on aura bien un nouvel instrument d'observation de l'univers lointain pouvant éclairer de nombreux problèmes (énergie noire, inflation, Big Bang). Pour Aurélien Barrau, les ondes gravitationnelles avaient déjà été découvertes par l'observation astronomique de systèmes binaires, la découverte ici serait surtout la première observation directe d'un trou noir (il y a aussi Gravity, un téléscope par interférométrie infrarouge, qui essaiera de s'approcher des trous noirs pour les étudier).

- Les autres terres habitables seraient très rares et nous auraient devancés

Illustration d’étoiles entourées d’exoplanètes. Il y en a en pagaille dans notre galaxie et toutes les autres. Mais combien sont similaires à la Terre ? Combien sont habitées ? © Nasa, Esa

À partir d’une simulation basée sur nos connaissances actuelles de l'univers et de son évolution, une équipe internationale de chercheurs a recensé le nombre de planètes ressemblant à la Terre qui pourraient exister. Surprise, selon leur modèle, la plupart seraient apparues bien avant notre planète. Aussi, malgré la présence de tous ces mondes potentiellement accueillants pour la vie, les chercheurs s’interrogent sur l’absence de colonisation de la Galaxie par des civilisations « intelligentes », alors qu’elles ont eu le temps de le faire.

En fait, il ne s'agit que des planètes rocheuses, la plupart étant plus anciennes que la Terre de plusieurs milliards d'années. Cependant, il y a bien d'autres conditions pour une vie évoluée (champs magnétique, etc.) et d'autres études avaient plutôt conclu que l'environnement cosmique était trop infernal avant. Ce qui est sûr, ce que la vie évoluée est très très rare, notre Terre étant une précieuse exception.

- Aller sur Mars en 30mn ! (ou même 3 jours)

Il s'agit d'un vaisseau spatial ultra-mince avec une voile solaire. Un puissant laser, dans les dizaines de gigawatts, en orbite terrestre ciblerait alors la voile pour l'accélérer dans le vide de l'espace sans frottement.

Cette voile pourrait atteindre ainsi 26% de la vitesse de la lumière en 10 minutes environ, atteindre Mars en 30 minutes et atteindre Alpha du Centaure en 15 ans...

Cette technologie est disponible dès maintenant.

Un essais est prévu avec une charge de 100kg devant atteindre Mars en 3 jours. J'ai l'impression qu'à ces vitesses faramineuses, le moindre caillou ferait tout exploser ? De plus, il faudrait pouvoir ralentir la sonde avec un autre laser sur Mars. L'utilisation du laser pourrait par contre dévier des astéroïdes menaçants.

- La traque de la planète X commence

Ce n'est que la détermination d'une zone probable à partir des données de la sonde Cassini. Voir aussi le CNRS, Futura-Sciences et Techno-science mais une autre étude conteste ces résultats.

- La théorie quantique des ondes guides de David Bohm relancée

A condition de ne pas être une théorie "locale" la théorie des ondes guides de David Böhm constituerait une interprétation alternative possible des particularités des phénomènes quantiques. En fait, d'après Bell (et ses inégalités de Bell) cette théorie "réaliste" des ondes guides (et de la fonction d'onde) dont il était partisan serait fondamentalement non locale. De Broglie en avait élaboré la première version comme alternative à l'interprétation de Copenhague. D'après l'interprétation standard de la dualité onde-particule, c'est l'onde qui se transforme en particule au moment de l'interaction sans trajectoire définie. J'illustre cela par l'image d'un tissus (champs) que l'on tend (énergie) et qui craque à un endroit (interaction). La théorie des ondes guides considère par contre que les particules existent toujours, avec des trajectoires définies qui suivent des ondes guides. Le caractère aléatoire apparent s'expliquerait simplement par des influences non locales (de tout l'univers) au lieu d'une indétermination fondamentale (bien que cela revienne un peu au même mis sur le compte de la non-localité). Dans le même genre, il y a aussi une interprétation réaliste du couple système/contexte qui attribue l'aléatoire au contexte macroscopique mais dont le caractère non local reste énigmatique.

Il serait quand même très étonnant qu'on renie un siècle de physique quantique mais cette expérience semble montrer que ce serait possible en réfutant des objections précédentes : les interactions non-locales changeraient la polarisation mesurée et non pas le trajet des photons.

Ce qui est fascinant dans ces débats qui nous dépassent, c'est qu'ils manifestent la grande incertitude des bases quantiques même si la presque totalité des physiciens adhèrent au modèle standard.

 

- Intrication de 4 photons

Pour la première fois, les scientifiques ont intriqué le moment angulaire orbital de 4 photons.

De courtes impulsions laser ultraviolettes de 2 picosecondes à travers un cristal produisent de temps en temps 4 photons intriqués. C'est extrêmement rare. Avec 80 millions d'impulsions par seconde, on obtient en moyenne 2 quadruplets de photons par seconde.

[hidepost]- Des résonateurs diélectriques pour manipuler la lumière

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Avec des techniques de pointe pour contrôler les propriétés des surfaces, nous pouvons contrôler dynamiquement leurs propriétés filtrantes, qui nous permettent de créer potentiellement des dispositifs de communication optique à débit de données élevé ou des lentilles de contact intelligentes.

Le défi actuel est que résonateurs diélectriques ne fonctionnent que pour des couleurs spécifiques, mais avec notre surface flexible, nous pouvons ajuster la plage de fonctionnement tout simplement en l'étirant.

En effet, ces dispositifs ont été faits avec un matériau semblable à du caoutchouc utilisé pour les lentilles de contact. Nous enserrons dans cette matère souple des cristaux d'oxyde de titane, un matériau qui sert ordinairement d'écran solaire.

En les organisant précisément nous pouvons créer un dispositif qui modifie ses propriétés lorsqu'il est étiré. Cela modifie la façon dont la lumière interagit et se déplace à travers le dispositif, qui permettrait la fabrication de lentilles de contact intelligentes et de surfaces étirables qui changent de couleur.

- Fabrication en masse de nanoparticules par microfluidique

Nanoparticules se forment dans un canal microfluidique 3-D-imprimé.  Chaque gouttelette représenté ici est d'environ 250 micromètres de diamètre, et contient des milliards de nanoparticules de platine.  Cphoto: Richard Brutchey et Noah Malmstadt, USC

Les nanoparticules se forment dans un canal microfluidique imprimé en 3D. Chaque gouttelette fait environ 250 micromètres de diamètre et contient des milliards de nanoparticules de platine.

- Une méthode pour produire des feuillets 2D

Le nouveau procédé de fabrication à l'échelle nanométrique attire zinc à la surface d'un liquide, où il forme des feuilles de quelques atomes d'épaisseur.  CRÉDIT Wang Xudong

De par ses propriétés chimiques, l'agent tensioactif utilisé s'étale en une seule couche à la surface du liquide, avec des ions sulfate chargés négativement orientés du côté du liquide. Ces ions sulfate attirent les ions zinc chargés positivement du liquide à la surface, et, en quelques heures, les ions zinc finissent par former un nanofeuillet d'oxyde de zinc en continu, de seulement quelques couches atomiques d'épaisseur.


- Produire un graphène artificiel à partir de métaux

Figure 1

L'intéressant, c'est que la technique employée pour obtenir des structures du même type que le graphène serait applicable à toutes sortes de métaux ou autres matériaux.[/hidepost]

- Le photovoltaïque en graphène nanotexturé si efficace qu'on pourrait l'utiliser à l'intérieur

Une nouvelle recherche dévoile graphène «yeux antimites» à la puissance futures technologies intelligentes

"Les yeux des papillons de nuit ont un motif microscopique qui leur permet de voir dans les endroits les plus sombres. Il y arrivent en canalisant la lumière vers le milieu de l'œil, avec l'avantage supplémentaire d'éliminer les reflets, qui, sinon, avertirait les prédateurs de leur présence. Nous avons utilisé le même technique pour faire un matériau incroyablement mince, efficace, absorbant la lumière en modelant le graphène d'une manière similaire".

"La nanotexturation du graphène (consistant à enrouler le graphène autour d'une surface métallique texturée) a pour effet de canaliser la lumière à l'étroite jonction entre les nanostructures, ce qui augmente considérablement la quantité de lumière absorbée par le matériau. Dès lors, on observe une forte absorption de lumière même avec des films d'une minceur nanométrique. Typiquement, une feuille de graphène aurait un taux d'absorption de la lumière de 2-3%. En utilisant cette méthode, notre revêtement ultramince de quelques couches de graphène nanostructurées absorbe 95% de la lumière incidente à travers un large spectre, de l'UV à l'infrarouge".

De quoi en faire un papier peint produisant de l'électricité avec la lumière intérieure.

- Les propriétés électriques du graphène remises en cause ?

Au niveau nanométrique, la circulation des électrons serait plus complexe et aléatoire, créant des tourbillons et s'écoulant comme un miel visqueux.

- Graphène et séléniure de gallium pour un semi-conducteur 2D

Université de l'Utah la science des matériaux et associé d'ingénierie professeur Ashutosh Tiwari peut contenir jusqu'à un substrat en couches avec un matériau nouvellement découvert 2-D en étain et de l'oxygène.  Tiwari et son équipe ont découvert ce nouveau matériau, l'étain monoxyde, qui permet aux charges électriques de se déplacer à travers elle beaucoup plus rapide que matériau commun 3-D tels que le silicium.  Cette percée dans matériau semi-conducteur pourrait conduire à des ordinateurs beaucoup plus rapides et les appareils mobiles tels que les smartphones qui fonctionnent aussi moins d'énergie et moins de chaleur.  Source: Dan Hixson / Université de l'Utah College of Engineering - Un semi-conducteur 2D

Le semi-conducteur, composé d'un oxyde d'étain (SnO), est constitué d'une couche de matériau 2D d'un seul atome d'épaisseur, ce qui permet aux charges électriques de se déplacer beaucoup plus rapidement que les matériaux 3D classiques tels que le silicium. Ce matériau pourrait être utilisé dans les transistors.

Il y a d'autres semi-conducteurs 2D, ce domaine étant en plein boom.

- Des transistors contrôlés par la lumière

Ce transistor contrôlé par la lumière (light effect transistor) est constitué d'un fil qui conduit l'électricité quand il est éclairé et devient isolant dans le noir. En d'autres termes, c'est un commutateur modulé par la lumière. Ce nouveau dispositif serait plus simple qu'un transistor à effet de champ et peut être aussi petit qu'on le veut pour continuer la loi de Moore.

- Une métasurface pour une absorption acoustique totale

(À gauche) Le metasurface composé d'une plaque perforée (zone gris transparent) avec un trou et une chambre à air coplanaire enroulé (zone jaune).  (À droite) Le coefficient d'absorption, α, de l'metasurface présenté avec une absorption totale à 125,8 Hz.  Les résultats de l'analyse d'impédance et des simulations numériques montrent un excellent accord.

La metasurface est composée d'une plaque perforée (zone grise) avec un trou et une chambre à air coplanaire en spirale (zone jaune).

- Un nanomoteur rotatif

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Construit, molécule par molécule, c'est le moteur rotatif le plus petit jamais créé par l'homme (40 nanomètres).

 

Climat


climat, énergies, écologie

- Dans les sédiments, l'Anthropocène commence en 1950

Concernant les signatures sédimentaires, les dépôts sédimentaires récents contiennent de nouveaux minéraux et types de roches, dont la présence reflète la dissémination rapide à partir de 1950 de géo-matériaux (matériaux fabriqués à partir de matériaux géologiques) comme l'aluminium, le béton et les plastiques.

Ces dépôts contiennent également de la suie, des cendres inorganiques et des particules sphériques carbonacées issues de la combustion d'hydrocarbures fossiles, dont les concentrations ont augmenté de manière quasi-synchrone à l'échelle mondiale vers 1950.

Les sédiments prélevés dans les lacs ou en milieu côtier sous influence fluviale montrent des dépôts accrus de sédiments fins à des époques qui varient selon les lieux et correspondent aux grands flux migratoires Ces dépôts sont le signe d'une augmentation globale des flux sédimentaires en réponse à l'augmentation de l'érosion des sols par la déforestation et la construction des réseaux routiers.

En terme de signatures géochimiques, les sédiments contiennent des quantités élevées d'hydrocarbures aromatiques polycycliques et de polychlorobiphényles issus de processus industriels ainsi que de résidus de pesticides. Ils présentent aussi une augmentation du rapport Pb/Pb due à l'usage, à partir de 1945 environ, de carburants au plomb.

Les sédiments lacustres montrent une signature globale élevée en azote et phosphore et les glaces du Groenland des taux de nitrate jamais atteints depuis les derniers 100 000 ans, du fait de l'usage récurrent d'engrais artificiels au cours du dernier siècle.

Les sédiments laissent également apparaître de nouveaux radionucléides comme le plutonium: l'explosion de la bombe atomique Trinity à Alamogordo (Nouveau-Mexique) le 16 juillet 1945 a engendré des retombées radioactives locales de 1945 à 1951, tandis que les tests de bombes thermonucléaires ont produit un signal global de 1952 à 1980 ("pic nucléaire") d'excès en C, Pu et d'autres radionucléides artificiels, dont la concentration culmine en 1964.

Le contenu en reste biologique des carottes de sédiments (dépôts archéologiques et paléontologiques) montre que les changements affectant la biodiversité sont également marqués. Les taux d'extinction d'espèces ont nettement augmenté à partir du XIXe siècle et dépassent aujourd'hui de loin la tendance à long terme qui était en vigueur avant le XVIe siècle. Les communautés écologiques ont été modifiées sur l'ensemble de la planète du fait d'un échange global d'espèces. Associé à l'élevage et à la pêche, ce phénomène sans précédent dans les temps géologiques a reconfiguré de manière permanente la trajectoire biologique de la Terre.

- Mesurer le réchauffement (déséquilibre thermique)

Sur des échelles de temps longues et en l'absence de perturbations, le système climatique se trouve dans un état d'équilibre énergétique: la Terre ré-émet vers l'espace autant d'énergie qu'elle en reçoit du soleil. Cependant, tout changement dans les forçages externes au système, dû par exemple à des éruptions volcaniques, à des variations de la quantité d'énergie solaire reçue par la Terre ou encore à des perturbations d'origine anthropique, produit un déséquilibre énergétique temporaire ou à long-terme, avec pour conséquence une modification du climat.

Aujourd'hui, les mesures de la température de l'océan collectées depuis quelques décennies permettent par exemple d'estimer que 93 % de l'excès de chaleur est stocké dans l'océan. Les 7% restants servant à réchauffer l'atmosphère et les surfaces continentales ainsi qu'à faire fondre les glaces (banquise, glaciers et calottes polaires).

L'approche la plus prometteuse en termes de précision est l'analyse combinée des mesures du contenu thermique total de l'océan et du bilan énergétique net au sommet de l'atmosphère.

Voir aussi Futura-Sciences.

- La montée des eaux n'a jamais été aussi rapide depuis 3.000 ans

Un iceberg en Antarctique, le 2 janvier 2010. (c) Afp

Le niveau des océans monte plus rapidement depuis le siècle dernier que durant les trois derniers millénaires à cause du changement climatique.

Entre 1900 et 2000, les océans et les mers de la planète ont monté d'environ 14 centimètres sous l'effet de la fonte des glaces, notamment dans l'Arctique.

Les océans ont baissé d'environ huit centimètres entre l'an mille et 1400, période marquée par un refroidissement planétaire de 0,2 degrés Celsius.

Les chercheurs ont ainsi estimé que le niveau des océans allait "très probablement monter de 51 cm à 1,3 mètre durant ce siècle si le monde continue à dépendre dans une aussi large mesure des énergies fossiles".

- Les terres absorbent une partie de la hausse du niveau des mers

20% de l’eau provenant de la fonte des calottes glaciaires est absorbé par les terres révèlent les mesures de deux satellites de la Nasa.

- La fonte des glaciers augmente le volcanisme (et le CO2)

Terminaison du glacier Franz Josef montrant le ruisseau sous-glaciaire dont les eaux sont chargées de particules sédimentaires. Les roches affleurant sur la droite ont été fortement érodées par l’abrasion du glacier avant son retrait.Lorsque d’importants glaciers couvrent une partie des continents, ceux-ci s’enfoncent localement dans le manteau comme le ferait un bateau surchargé. Lorsqu’une glaciation se termine, le phénomène inverse se produit : les masses continentales remontent et on appelle ce phénomène le rebond postglaciaire, ou encore l’ajustement isostatique. On l’observe surtout dans les régions d'Europe septentrionale, en particulier l'Écosse, la Fennoscandie et le nord du Danemark mais aussi en Sibérie et avec les Grands Lacs du Canada.

Le rebond postglaciaire peut avoir des conséquences importantes si la région où il se produit est volcanique. En effet, le manteau étant soumis à une pression plus faible, son taux de fusion partielle se met à augmenter par endroits et il se forme donc plus de magma. La dépressurisation augmente aussi la formation des bulles de gaz, comme on peut s’en convaincre en débouchant une bouteille d’eau gazeuse. On peut donc s’attendre, et les observations et mesures l’ont vérifié, à une augmentation notable de l’activité volcanique dans ces régions.

Cependant, qui dit augmentation de l’activité volcanique dit in fine une augmentation de l’injection de CO2 dans l’atmosphère et donc une accélération du processus de fonte des glaciers déjà entamé.

- Des tuiles transparentes solaires (thermique)

 

- Un catalyseur pour faire du méthanol avec de l'hydrogène et du CO2

Un moyen de capturer et de recycler du gaz carbonique (CO2 ) avec un donneur d'hydrogène (H2) et un catalyseur à base de ruthénium (Ru) dit homogène (homogeneous catalysis), c'est-à-dire solubilisé avec les réactifs. Le résultat est une molécule de méthanol et de l'eau (à droite). © Jotheeswari Kothandaraman et al., Journal of the American Chemistry SocietyLe Ru-Macho-BH comporte du ruthénium (symbole Ru) et du bore (B). Les chercheurs ont utilisé différentes sources de gaz carbonique, dont, tout simplement, l’air, et ont obtenu 79 % de conversion en molécules de méthanol. En 2014, une équipe française du CEA avait déjà identifié le ruthénium comme un bon catalyseur pour la synthèse du méthanol à partir du gaz carbonique.

Il faut chauffer généreusement, à 145 °C, et attendre un certain temps (70 heures).


L'équipe du MIT a atteint les cellules solaires les plus minces et les plus légers complets jamais réalisés, disent-ils.  Pour démontrer à quel point mince et léger, les cellules sont, les chercheurs drapées une cellule de travail sur une bulle de savon, sans le faire éclater la bulle.  CREDIT Joel Jean et Anna Osherov
- Les cellules solaires les plus légères

Ils utilisent un polymère souple commun appelé parylène comme substrat et revêtement, ainsi qu'un matériau organique appelé DBP pour absorber la lumière mais d'autres matériaux sont possible, l'innovation étant dans le mode de fabrication.

- Lancement sur le marché de la première voiture solaire au monde, baptisée Mö

`Illust: Affiche publicitaire, 377.5 ko, 411x632

Mö, grâce à sa carrosserie courbée, intègre des panneaux solaires flexibles "à haut rendement", en plus de batteries lithium dernière génération et de moteurs triphasiques sans balais.

- Le refroidissement magnétique dans les véhicules électriques

Consommant moins d'énergie et n'émettant pas de liquides dangereux, le refroidissement magnétique est une nouvelle technologie de réfrigération prometteuse. Des scientifiques financés par l'UE se sont basés sur le magnétisme pour assurer le refroidissement des véhicules qui tournent entièrement à l'électricité.

Des pompes à chaleur fournissant une capacité de refroidissement et de chauffage constituent une approche prometteuse pour améliorer la consommation d'énergie. Dans le cadre de ICE (Magnetocaloric refrigeration for efficient electric air conditioning), les chercheurs ont développé un système de chauffage et de climatisation efficace basé sur une pompe à chaleur magnétique.

Reposant sur l'effet magnétocalorique, la pompe à chaleur automobile innovante constitue une option nettement plus respectueuse de l'environnement que les formes de réfrigération à compression de gaz standard. Elle est également plus performante que les réfrigérateurs traditionnels, atteignant une efficacité double.

- Des arbres artificiels qui transforment les vibrations en énergie

Créer des arbres artificiels pour récupérer l’énergie provenant des vibrations produites par le vent ou la circulation automobile. Telle est l’idée d’une équipe de l’université d’État de l’Ohio qui a démontré la faisabilité du concept. © Nattawat_SPhoto, Shutterstock

Des chercheurs nord-américains ont démontré qu’il est possible de produire de l’électricité en transformant les vibrations qui passent à travers une structure métallique imitant les arbres. Leur idée : récupérer l’énergie cinétique qui nous environne en plantant des mini-forêts d’arbres mécaniques à proximité des bâtiments et des ponts qui vibrent en permanence sous l’effet du vent et de la circulation automobile.

En se servant d’un matériau électromécanique, une bande de polyfluorure de vinylidène reliée à deux poutres en acier, l’une figurant le tronc l’autre une branche, ils sont parvenus à produire une petite quantité d’électricité à partir des oscillations structurelles provoquées par des énergies aléatoires. Leur structure arborescente parvient à entrer en résonance de façon à maintenir la vibration à une fréquence constante, et ce malgré l’intermittence et l’amplitude variables de la source. Autrement dit, le système est susceptible de fonctionner dans des conditions réelles où le vent souffle en rafales plus ou moins fortes et lorsque les vibrations provoquées par le passage de véhicules se font à des intervalles irréguliers.

Dans un premier temps, ils envisagent que des arbres mécaniques puissent servir à alimenter les capteurs qui sont installés sur les structures pour en surveiller l’intégrité. En Somme, ces équipements seraient alimentés directement par les vibrations qu’ils sont censés surveiller.

- Des capteurs multi-sources récoltent l'énergie environnante

Au sein du projet SWAP (Symbiotic wireless autonomous powered system), les scientifiques ont déployé de nouvelles technologies qui permettent aux capteurs sans fil de capter l'énergie des sources photovoltaïques et thermiques de leur environnement. De tels capteurs peuvent facilement être installés n'importe où, sont autonomes et n'ont pas d'impact négatif sur l'environnement. L'équipe SWAP a développé avec succès une plateforme de capteurs de pointe composée d'un émetteur de fréquences radio efficace, d'un microcontrôleur faible puissance, d'un accumulateur d'énergie et de systèmes de récolte modulaires.

- Des chaussures pour recharger ses batteries

A shoe sole with an embedded energy harvester sits next to a first practical footwear energy harvester developed by the UW–Madison researchers’ startup company, InStep NanoPower, and Vibram.

Ces chaussures productrices d'énergie pourraient être particulièrement utiles pour les militaires ou pour les gens vivant dans des régions éloignées ou des pays en développement qui manquent de réseaux électriques.

La technologie utilise l' "électromouillage inverse" proposé en 2011. Un liquide conducteur interagit avec un nanofilm convertissant l'énergie mécanique en électricité sans pièces mécaniques.

- Des batteries en polymère et graphite à 54$ par kWh

l'énergie batterie de stockage percée

Cette batterie de Biosolar combine une cathode en "plastique" spécial et une anode en graphite, ce qui ferait chuter encore les prix en se passant de lithium.

- Des membranes nanostructurées pour des batteries lithium-métal

From hybrid nanostructure to macroscale membrane:

Les batteries lithium-métal auraient des capacités supérieures aux batteries lithium-ions mais était inutilisables jusqu'ici à cause de ramifications causant des court-circuits. L'utilisation d'une membrane nanostructurée à base de nanoparticules "poilues" empêcherait ces excroissances ouvrant la voie à ces nouvelles batteries.

- S'éclairer avec des bactéries

Paysage urbain imaginé par la société Glowee dont les premières réalisations sont prévues à partir de 2018. ©Glowee

"On utilise la bioluminescence, une réaction chimique qui permet à des organismes vivants de produire de la lumière, et tout particulièrement la propriété d’une bactérie qui vit sur un calamar des fonds marins". Problème, cette bactérie s’épanouit sous des températures basses et des pressions élevées. Aussi, les chercheurs ont débusqué le gène responsable de la bioluminescence et l’ont implanté dans des bactéries vivant dans des conditions plus clémentes.

"Elles fonctionnent comme des micro-usines qui se nourrissent de nutriments, poursuit Samuel Juillot. Quand elles n’en ont plus assez, elles s’éteignent et se mettent en hibernation. Aussi, nous travaillons sur un système de recharge".

- Des bactéries qui transforment le plastique en textile

Malgré le coût relativement élevé des procédés, l'offre de textiles recyclés progresse et rencontre une demande croissante.

Le principe ? Utiliser des micro-organismes capables de détruire des matières plastiques pour en tirer un nouveau type de matière première textile. Plus précisément, ils absorbent du polyester et "fabriquent" ainsi une nouvelle substance transformable en nouvelles fibres de tissu.

- Débuts prometteurs pour des pâtes aux insectes

"Ce qui nous répugne, c’est le nom de l’ingrédient. Mais en vérité c’est délicieux, surtout avec du gibier", sourit Alain Limon en s'apprêtant à lancer de nouvelles fournées de pâtes saveur grillon ou criquet. Ou grillon-criquet pour les plus gourmets.

Un employé de l'usine Dans l'usine "L'Atelier à pâtes", un employé fabrique des nouilles à base d'insectes, le 8 février 2016 à Thiéfosse (Vosges) (c) Afp

 

Biologie


évolution, génétique, éthologie, anthropologie, neurologie

- La méthylation de l'adénosine constitue une nouvelle base de l'ARN

L’ARNm est traduit en protéine grâce au ribosomeLe nombre de nucléotides modifiés dans l’ARN est dix fois plus important que dans l’ADN ! Ces modifications permettent aux ARN, qu’il s’agisse d’ARNm, ARNt, ARN mitochondrial, etc., d’accomplir différentes fonctions.

La modification m1A a été localisée à une position proche du début de la traduction (près du codon start), liée à une augmentation de la synthèse protéique. Présente chez les eucaryotes, des levures aux mammifères, cette modification aurait une proportion de l’ordre de 20 % chez les humains.

Cette forte conservation de la souris aux humains indique un rôle important joué par cette méthylation pour favoriser la traduction de l’ARNm méthylé.



- Une protéine artificielle entraîne la croissance de cellules en modifiant leur régulation

Cette protéine de novo, SynSerB3, provoque une mutation potentiellement létale chez Escherichia coli qui empêche leur croissance en l'absence de serine. Bien que SynSerB3 ne catalyse pas la biosynthèse de sérine, elle régule une protéine endogène, le phosphate de histidinol phosphatase, qui peut, lui, synthétiser la sérine. Cette fonction régulatrice de SynSerB3 permet la croissance de E . Coli, dans des conditions qui seraient sinon létales, en modifiant la régulation des gènes naturels.

- La vie apparue dans les glaces ?

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La possibilité que l'Archéen, il y a 3,5 milliards d'années, ait connu une glaciation au lieu des conditions infernales de l'Hadéen, relance l'hypothèse d'une origine de la vie (le monde ARN) dans les glaces, ce qui paraît contre-intuitif mais favoriserait certaines réactions et préserverait les fragiles molécules d'ARN.

- Nos ancêtres les éponges, il y a 640 millions d'années

Les espèces d’éponges sont nombreuses et de formes et couleurs diverses (jaune, rouge, violet et gris) comme le montre cette image. Il s’agit d’animaux et pas de plantes comme on pourrait naïvement le croire. © NOAA, DPDes études basées sur la génétique et la géochimie laissent maintenant fortement penser que les premiers animaux, donc nos ancêtres, étaient précisément des éponges. Et qu’elles sont apparues il y a environ 640 millions d’années.

Il s’agit en fait d’une vieille hypothèse sur laquelle travaillent des spécialistes de la géochimie organique depuis des décennies. En effet, Roger Summons, l’un des auteurs principaux de l’article des Pnas, avait fait une curieuse découverte avec des collègues en 1994. Des roches provenant du sultanat d’Oman, un pays du Moyen-Orient, au sud de la péninsule d’Arabie, et datées du Cambrien, contenaient une surprenante quantité d’un lipide bien particulier. Il s’agissait d’un stérol, un cousin du cholestérol baptisé 24-isopropylcholestane, ou 24-ipc. Comme on savait que des éponges modernes produisaient d’importantes quantités du même lipide, les chercheurs en avaient conclu que ces roches contenaient les traces biochimiques laissées par des éponges qui vivaient à cette époque.

Or, en 2009, un ancien doctorant de Summons a réussi à dater d’autres roches contenant une quantité anormale de 24-ipc. Cette fois, la datation par la méthode uranium-plomb fournissait un âge de 640 millions d’années environ. L’existence d’éponges 100 millions d’années au moins avant l’explosion cambrienne n’est pas une mince découverte mais encore fallait-il en être sûr. En effet, des algues modernes produisent aussi ce type de stérol. Ces traces biochimiques pouvaient donc provenir d'algues, qui plus est monocellulaires.

Pour en avoir le cœur net, une nouvelle équipe a donc entrepris de mobiliser les techniques modernes du séquençage génomique. La réponse est tombée : ce sont bien des éponges. Mais ce qui est particulièrement remarquable, c’est que les horloges moléculaires indiquent non seulement que l’apparition des éponges productrices de 24-ipc a précédé celle des algues capables de synthétiser cette molécule, mais que l’apparition même de ces animaux, qui sont jusqu’à nouvel ordre les premiers, s’est faite il y a justement environ 640 millions d’années.

- L'affaiblissement du champ magnétique accélére de l'évolution au Cambrien

Waptia est un exemple de métazoaire, c'est-à-dire d'animal pluricellulaire, qui a émergé au moment de l'explosion cambrienne. On voit ici une reconstitution possible de cet être vivant à partir de ses fossiles dans les schistes de Burgess. © Obsidian Soul, cc by 3.0, wikipédiaIl y a 550 millions d'années, des changements rapides et fréquents du champ magnétique terrestre auraient affaibli la protection de la surface terrestre contre les rayonnements venus de l'espace. Ce flux d'UV aurait décimé les organismes aux corps mous qui vivaient alors paisiblement et précipité l'évolution vers une faune et une flore différentes, mieux protégées. Ce serait l'une des explications de cette explosion cambrienne, dont nous sommes issus.

A la fin d’une période nommée Édiacara, et où existaient déjà des formes de vies multicellulaires simples ressemblant à des sortes de méduses, le champ magnétique de la Terre s’est inversé plusieurs fois en une courte période de temps. Les chercheurs estiment que ces inversions se sont produites à un taux 20 fois plus rapide en moyenne que depuis plusieurs dizaines de millions d’années. On peut donc en déduire que le champ magnétique de la Terre était en moyenne plus faible sur une période de quelques millions d’années.

Selon Meert, le bombardement des rayons cosmiques auraient alors été suffisant pour endommager significativement la couche d’ozone en la réduisant d’environ 40 % en moyenne sur toute la Planète. Or qui dit moins d’ozone dit aussi moindre protection contre les rayons ultraviolets pour les espèces vivant à la surface de la Terre et des océans. Curieusement, ces inversions fébriles coïncident avec ce que les paléontologues appellent une crise biologique, en l’occurrence celle du Kotlinian qui a largement décimé la faune de l’Édiacara juste avant l’explosion cambrienne.

- L'homme de Florès, un Homo erectus ?

Reconstitution de la tête d’une Homo floresiensis adulte présentée au National Museum of Natural History (Smithsonian Institution), à Washington. (Tim Evanson/CC BY-SA 2.0)

De nouvelles études crâniennes indiquent que l'hommes de Flores n’était pas un humain moderne malade mais pourrait être apparenté aux Homo erectus.

Selon leurs résultats, le crâne de l’homme de Florès n’appartient pas à celui d’un Homo sapiens car il ne possède "aucun des caractères dérivés qui permettent de définir notre espèce" écrivent-ils dans un communiqué. Ils n’ont pas retrouvé non plus de signes pathologiques, du moins pour ce qui concerne les maladies de l’homme moderne. En fait, la structure et la forme de son crâne suggèrent une parenté avec l’Homo erectus sans qu’il soit pour autant possible d’affirmer qu’il en est un descendant direct.

Voir aussi The Telegraph :

Revision of some internal features of Liang Bua 1 on cranial thickness, internal structure

En fait la datation des fossiles a été rectifiée entre 100 000 et 50 000 ans, ayant disparu à l'arrivée des Sapiens.

- Les deux vagues de peuplement de l'Europe avant les agriculteurs

Fragments  d’ossements humains découverts dans la Troisième caverne de Goyet en Belgique.  Alors qu’ils avaient été fouillés au 19e siècle, ces vestiges humains n’ont été  identifiés que récemment dans le cadre de la révision des collections de ce  site -  © I. Crevecoeur (PACEA – CNRS/Univ. Bordeaux/Ministère Culture et  Communication)Il y aurait eu d'abord une seule dispersion rapide de tous les non-Africains il y a environ 50.000 ans, non seulement à travers l'Asie, mais aussi en Europe. Ensuite, les analyses ADN d'anciens chasseurs-cueilleurs couvrant près de 35.000 ans de la préhistoire européenne ont également mis en évidence un changement brutal de population durant la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 14.500 ans.

La réduction de la taille des populations et la perte de diversité génétique pourrait expliquer la perte de l'haplogroupe M en Europe. En effet, lorsque le Dernier Maximum Glaciaire débute il y a environ 25.000 ans, les populations de chasseurs-cueilleurs européens se retirèrent dans un certain nombre de zones refuges supposées plus au sud. "Avant cette période, la plus froide de la dernière glaciation, on constate une grande variation dans les types d'haplogroupes présent en Europe mais le Dernier Maximum Glaciaire semble avoir réduit cette variabilité".

L'étude va plus loin car, bien que des remplacements de population à grande échelle aient déjà été démontrés au cours du Néolithique (-6000 à -2100) et de l'Âge du bronze (-2200 à -800), il semblerait que lorsque les conditions climatiques sont devenues plus favorables, au début du Tardiglaciairen il y a environ 14 500 ans, les chasseurs-cueilleurs européens aient été largement remplacés par une population d'une source maternelle différente.

On peut supposer que cette nouvelle population, tout comme les agriculteurs ultérieurs, n'était pas croisée avec Néandertal et pas adaptée encore au climat européen (avec une peau foncée). Il serait intéressant de savoir si leur répartition va jusqu'à l'Europe de Nord.

- La crainte des dieux rapproche des communautés éloignées

Map of the eight field site locations.

"Des divinités moralisatrices, punitives et omniscientes semblent pousser à la coopération et l'équité au-delà de son groupe local". Ces sociétés qui connaissent la crainte de Dieu prospèrent et chassent les autres, ce qui expliquerait en partie l'omniprésence des religions avec des dieux.

"En théorie, les sociétés n'ont pu être en mesure de faire le pas des petites aux grandes sociétés, qu'avec l'aide des dieux pour faciliter et soutenir la coopération entre grands groupes d'étrangers".

Ce serait "une contribution importante" à la reconnaissance croissante du rôle anthropologique et évolutif de dieux moralisateurs et un antidote aux arguments des athées comme Richard Dawkins. Loin d'être un poison dans la société, la religion aurait émergé comme une adaptation évolutive fournissant aux sociétés "un puissant moyen de promotion de la coopération".

L'origine des dieux est située au moment de l'agriculture renforçant les coopérations mais on a expliqué récemment l'apparition de l'agriculture par de grands rassemblements religieux au contraire, à l'origine de jardins pour nourrir tous ces fidèles comme au Mexique. Ce qui caractérise notre espèce, c'était déjà de constituer des groupes plus importants que Néandertal (entre autres) et d'entretenir des relations au loin (par le langage). Ce que cette étude montre, c'est que, partager les mêmes dieux, les mêmes dogmes, la même culture permet de rapprocher des populations éloignées et sécurise les coopérations d'autant plus qu'on craint les mêmes dieux. Il ne s'agit pas du fait que la moralité des athées serait inférieure à celle des croyants (une étude précédente a montré le contraire) mais qu'ils se sentiraient moins solidaires avec des étrangers. On peut remarquer pourtant que les communistes avaient reconstitué cette communauté universelle, sans dieu vengeur, seulement dans le partage du même idéal qui pouvait comme la religion entraîner les armées, facteur militaire qui a sans doute joué au moins autant que les solidarités lointaines. Les croyants doivent trouver drôle cette justification évolutionniste de leur expérience intérieure immédiate de la divinité !

Il faut aussi ajouter qu'on se situe à moins de 10 000 ans, ce qui est court pour l'évolution, ce qui ne veut pas dire que les religions n'ont pas apporté un avantage décisif à certaines périodes mais dans ce temps de l'histoire, où tout va plus vite, la sélection est moins achevée et de nombreux fils s’entremêlent. Notre situation actuelle est très différente des débuts de l'agriculture, tout comme des débuts de l'écriture, des âges du bronze et du fer, le déferlement des chevaux, etc., il faudrait au moins une nouvelle religion et l'avantage que procurait une religion hégémonique n'est sans doute pas le même dans une société multiculturelle où les religions cohabitent, deviennent un choix individuel, devant répondre à sa demande. Le seul discours véritablement unifiant est celui de la science universelle mais qui ne procure pas les mêmes consolations et avec laquelle les religions sont quand même difficilement compatibles...

- 2 tombes somptueuses inviolées derrière celle de Toutankhamon

Chambre funéraire du tombeau du pharaon Toutankhamon (KV62) dans la Vallée des Rois, près de Louxor, en Egypte. Crédit KHALED DESOUKI / AFP

Deux cavités insoupçonnées seraient en effet dissimulées derrière des parois de la célèbre chambre funéraire du jeune pharaon inhumé dans la Vallée des Rois, près de Louxor. Et une d’elles pourrait abriter rien de moins que la dépouille de la célèbre Néfertiti... ou d’une autre grande souveraine d’Egypte.

Voir aussi Futura-Sciences. La découverte a été confirmée en mars.

- Pas d'effondrement à l'Île de Pâques ?

Il n'y aurait eu ni épuisement des ressources, ni guerre exterminatrice sur l'Île de Pâques dont la population avait été surévaluée à cause de leurs statues géantes mais n'aurait jamais dépassé les 3000 habitants. Il semble bien pourtant que les arbres auraient été tous coupés ?

- Évolution ethno-linguistique dans le sud de l’Europe entre l’an 1000 et 2000

evolution spain maps portugal languages

 

Santé


traitements, nutrition, hygiène

- Le séquençage minute de l'ADN

Aurélien Bancaud, chargé de recherche au CNRS, le 8 février 2016 à Toulouse. ©ERIC CABANIS / AFP

Pour séquencer l'ADN et ainsi obtenir la carte d'identité génétique d'une espèce, la méthode, qui n'a guère évolué depuis les années 1970, consiste à déposer l'ADN sur une matrice, c'est-à-dire un moule servant à reproduire une empreinte, constituée d'une sorte de gel. On fait ensuite passer un courant électrique au travers de ce gel et les morceaux d'ADN se déplacent en fonction de leur taille. L'image ainsi obtenue forme un "code-barres". Mais la médiocre sensibilité de cette méthode nécessite un important échantillon d'ADN, ce qui peut être difficile à obtenir, en particulier en police scientifique.

La méthode mise au point par Aurélien Bancaud, baptisée "MicroLAS", n'utilise pas de matrice en gel : on fait passer directement le champ électrique dans l'ADN déposé non plus sur du gel mais sur une petite puce, semblable à une puce d'ordinateurs, où sont collés des circuits fluidiques sur du silicium. Ces "laboratoires sur puce", comme les appelle M. Bancaud, sont "de 100 à 1.000 fois plus sensibles" que la matrice de gel. De ce fait, il n'est généralement plus besoin, comme avec la méthode traditionnelle, de concentrer l'échantillon d'ADN avant le séquençage, afin d'en favoriser la lecture. L'élimination de cette étape fait économiser environ une heure et demie.

La préparation du gel n'est, elle non plus, plus nécessaire, ce qui rend inutile une autre étape d'environ une heure et demie. "On passe donc de trois/quatre heures à environ 10 minutes".

- Une imprimante 3D laser de tissus de la peau

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Grâce au laser, l'imprimante dépose des micro-gouttelettes contenant des cellules, couche par couche, selon un modèle prédéfini par ordinateur et inspiré de tissus existants.

Avec une précision de l'ordre de 20 microns soit autour de la taille maximum d'une cellule, le laser permet de guider l'auto-organisation des cellules. Trois semaines sont nécessaires pour reproduire de la peau.

Voir aussi Sciences et Avenir. Il y a de nombreuses sociétés spécialisées dans le bioprinting 3D.

- Implantation d'organes imprimés

Structure d'oreille imprimée en 3D et colonisée par des cellules permettant la revascularisation. ©Wake Forest Institute for Regenerative Medicine

Concrètement, les modèles d'organes sont imprimés en 3D à partir d'une bio-encre faites de deux "ingrédients" : un polymère biodégradable destiné à être peu à peu remplacé par des tissus organiques et des cellules vivantes capturées dans des bulles d'hydrogel. Cette structure à double étage permet en fait aux cellules de coloniser l'armature en polymère tout en ne souffrant pas du manque d'oxygène. Le temps que de nouveaux vaisseaux sanguins apparaissent.

Les structures d'oreille implantées ont été remplacées par un tissu cartilagineux vascularisés en deux mois. Quelques semaines ont suffi pour les tissus osseux et musculaires. Des micro-canaux avaient même été prévus dans la structure pour faciliter la vascularisation des tissus.

- Obtenir des fibres de cellules vivantes avec une machine de barbe à papa

student in lab coat using cotton candy machine

 

Il y a parfois des méthodes très simples. On pourrait ainsi produire des capillaires notamment.

- Cultiver des neurones pour remplacer les neurones détruits

Le micro-TENNS, micro-tissu de réseau neuronal fabriqué in vitro, est un tubule d'agarose contenant une matrice extra-cellulaire dans laquelle ont poussé des axones (rouge) à partir de corps cellulaires de neurones. Le Micro-TENNS s'insère dans le cerveau, recréant des connexions avec les neurones naturels aux deux extrémités.  © J.-P. Harris et al

Les chercheurs ont, en effet, créé un réseau neuronal, in vitro, selon une méthode de production qu'ils publient dans la revue Journal of Neural Engineering. Ils l'ont conservé un certain temps, puis l'ont même transplanté dans le cerveau de rat !

- Un implant bionique contrôle un exosquelette par la pensée

Voici le « stentrode », l’implant qui est glissé dans un vaisseau sanguin à l’aide d’un cathéter. Cette structure souple et expansible de trois millimètres de large est munie d’électrodes (les petits disques que l’on distingue aux intersections) qui enregistrent l’activité électrique du cortex moteur lorsqu’une personne pense pour effectuer un mouvement. © University of MelbourneUn groupe de personnes paralysées vont recevoir un implant cérébral de la taille d’une allumette. Baptisé « stentrode », il doit leur permettre de manœuvrer un exosquelette grâce aux ondes cérébrales. Fait d’un alliage de nickel et de titane, ce dispositif peu invasif sera implanté dans un vaisseau sanguin à proximité du cortex moteur.

Il s’agit d’un implant flexible glissé dans un vaisseau sanguin qui peut enregistrer les ondes cérébrales du cortex moteur sans être en contact direct avec le cerveau. Ce « stentrode », comme il a été baptisé, est en fait un stent fait de filaments de Nitinol (alliage de nickel et de titane biocompatible) tressés en nid d’abeilles. À chaque intersection du maillage, des électrodes miniatures vont servir à enregistrer l’activité électrique produite par les neurones au moment où la personne pense à une action physique précise.

Dans le dispositif imaginé par les scientifiques australiens, ces signaux seront ensuite transmis à un ordinateur via un émetteur sans fil relié au stent qui les encodera avant d’envoyer l’ordre à l’exosquelette. Cette structure souple et expansible de trois millimètres de large est placée dans un vaisseau sanguin qui passe sur le cortex moteur grâce à un cathéter inséré depuis l’aine. Une technique utilisée depuis des années en cardiologie. Une fois le cathéter retiré, l’implant va se déployer pour venir se plaquer contre les parois du vaisseau. Protégé à l’intérieur du vaisseau sanguin, il peut demeurer indéfiniment sans causer de dommages.

Ces patients vont devoir apprendre à utiliser l’interface neuronale, c’est-à-dire à « coder » les signaux pour que l’exosquelette accomplisse le mouvement voulu. Cela revient à réapprendre à se tenir debout et à marcher. Un processus qui demandera des mois d’efforts pour entraîner le cerveau et devenir plus fluide.

L'étude initiale date d'avril 2015. Voir aussi Sciences et Avenir.

Ce petit implant devrait à terme permettre à son porteur de contrôler un exosquelette par la pensée. ©University of Melbourne

 

- Des petites doses d'opiacées contre les idées suicidaires

De petites doses de buprénorphine réduiraient les pensées suicidaires.

- L'IRM confirme 8 types différents de schizophrénie

Afficher l'image d'originePar exemple, les patients avec des caractéristiques spécifiques dans une partie du corps calleux ont manifesté un comportement étrange et désorganisé.

Chez d'autres patients, les irrégularités observées dans une partie différente de cette structure cérébrale ont été associées à une désorganisation de la pensée et de la parole, et à des symptômes négatifs comme le manque d'émotions. D'autres anomalies cérébrales dans le corps calleux ont été associées à des hallucinations.

En 2014, cette même équipe de chercheurs avait démontré que la schizophrénie n'est pas une seule maladie mais qu'il existe un groupe de huit troubles génétiquement différents, chacun desquels présente son propre ensemble de symptômes.



- Un type d'autisme guéri par thérapie génique

Environ un pour cent des personnes atteintes d'autisme ont un gène Shank3 défectueux, impliqué dans la construction des synapses, avec pour conséquence des symptômes de l'autisme comme les comportements compulsifs, l'évitement de l'interaction sociale et l'anxiété.

On pourrait inverser certains de ces symptômes comportementaux en rétablissant le gène défectueux plus tard dans la vie, permettant au cerveau de se rebrancher correctement.

"Cela donne à penser que, même dans le cerveau adulte, nous gardons la plasticité nécessaire dans une certaine mesure".

S'ils ont réussi à éliminer les comportements répétitifs des souris et leur tendance à éviter l'interaction sociale (avec une augmentation considérable de la densité d'épines dendritiques), cependant, l'anxiété des souris et certains symptômes de la coordination motrice ne disparaissent pas. Ces comportements reposent probablement sur des circuits qui ont été irréversiblement câblés au début du développement.

- Alzheimer : la baisse des nouveaux cas valide la stratégie de prévention

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En examinant quatre périodes distinctes (1970-1979, 1980-1989, 1990-1999, 2000-2009), les chercheurs ont mis en évidence un déclin progressif du nombre de nouveaux cas de démence, avec une réduction moyenne de 20 % tous les dix ans depuis le début de la période d’observation. Or c'est plus particulièrement sur les démences imputables aux maladies cardiovasculaires que cette baisse a été observée.

Il est particulièrement recommandé d’adapter son alimentation, de pratiquer une activité physique, de stimuler son cerveau et de surveiller son cholestérol.

Ce qui provoquerait l'atrophie du cerveau serait une consommation insuffisante de sucre par les neurones dont le manque de carburant provoquerait la mort. Il est possible qu'une attention soutenue ordinairement permette d'entretenir un niveau de glucose sain.

- Les IPP (anti-acide) augmentent de 50% le risque de démence

Les inhibiteurs de la pompe à protons – des molécules très utilisées en cas de troubles digestifs et de brûlures d’estomac – pourraient augmenter sur le long terme le risque de démence d’environ 50% chez les personnes âgées.

La raison en est inconnue mais la réduction de l'acidité dans les lysosomes (confirmée) pourrait empêcher l'élimination des protéines défectueuses. Ainsi, des nanoparticules acidifiantes composées de poly(DL-lactide-co-glycolide) (PLGA) restaureraient la dysfonction lysosomale de la maladie de Parkinson. Par ailleurs la baisse de l'audition augmenterait le risque de démence si on ne la compense pas avec un appareil auditif.

- Une prothèse de main contrôlée par le cerveau permet de bouger les doigts individuellement

Une matrice de 128 électrodes capteurs - sur un film rectangulaire e la taille d'une carte de crédit - a été implantée sur la partie du cerveau qui contrôle normalement les mouvements des mains et des bras. Chaque capteur couvre 1 millimètre de diamètre.

Le programme avait enregistré les configurations correspondant au déplacement des doigts individuels pour restituer l'action sur la prothèse.

- La cryogénisation du cerveau progresse

Un petit cerveau, de couleur rosée, dans un platEn drainant le sang immédiatement et en le remplaçant par du glutaraldéhyde, le processus de pourriture a pu être arrêté immédiatement, leur permettant d'ajouter des cryoprotecteurs plus lentement.

Le cerveau est ensuite refroidi à -135 ° C, ce qui le transforme en un état ressemblant à du verre qui peut être stocké pendant des siècles sans pourriture. Quand cette technique a été essayée sur des cerveaux de lapin décongelés jusqu'à une semaine plus tard, leur préservation est apparue "uniformément excellente" quand on les a examinés au microscope électronique.

En regardant les tranches de ces cerveaux, ils ont observé que les connexions individuelles entre les neurones étaient restées intactes. Ces connexions, connues sous le nom de connectome, sont considérés comme essentiels pour la préservation de la personnalité et de la mémoire.

Une limitation de la technique est que le glutaraldéhyde utilisé pour fixer chimiquement le cerveau est un produit chimique mortel !

Cela permet de voir 1) que la cryogénisation est possible, 2) qu'on n'y est pas encore...

- Les macrophages peuvent se multiplier comme les cellules souches

Dans certaines conditions, les macrophages peuvent se diviser tout en conservant leurs propriétés spécifiques. Chez la souris, les chercheurs avaient ainsi démontré que des facteurs de transcription, dénommés MafB et c-Maf, jouent un rôle décisif dans ce processus. Grâce à des manipulations génétiques, ils étaient parvenus à "éteindre" les gènes en charge de la fabrication de ces protéines dans les macrophages ce qui avait déclenché en retour "la mise en route" de ce qui semblait bien être un mécanisme d'auto-renouvellement. Une fois "réveillés", ces macrophages avaient pu se multiplier en culture quasi indéfiniment, ce qui semblait impensable au vu de leur statut de cellules différenciées.

Dans cette nouvelle étude, l'équipe de Michael Sieweke franchit une nouvelle étape en démontrant cette fois qu'on peut reproduire le même phénomène dans des macrophages issus de souris n'ayant subi aucune manipulation génétique. Une condition requise toutefois est que les concentrations de MafB et c-Maf soient naturellement faibles ou que ces protéines aient été au préalable inhibées pendant une courte période.

- Tester soi-même le cancer du poumon ou de la bouche avec sa salive

saliva test

Il faut attendre au moins 2 ans pour la commercialisation mais, si c'est aussi efficace qu'on le prétend, ce test facile et peu couteux devrait changer la donne en détectant les cancers à leur début (avec des risques de faux positifs ?).

- Des bactéries pour réduire les conséquences de la malnutrition

Chez la souris, le microbiote intestinal est nécessaire à une croissance post-natale optimaleDes chercheurs français ont montré qu’une bactérie intestinale, Lactobacillus plantarum, favorise une bonne croissance des enfants et pourrait prévenir les effets néfastes d’une sous-nutrition infantile.

Une sous-nutrition aiguë, de quelques jours chez la souris, se traduit par une perte de poids importante, largement documentée et attribuée, entre autres, à une perturbation du microbiote intestinal. Lors d’une sous-nutrition chronique, un retard de croissance se manifeste. Les mécanismes complexes de ce retard mettent en jeu un état de résistance à l’action de l’hormone de croissance, sécrétée par l’hypophyse, une glande endocrine située sous le cerveau, qui stimule normalement la production de facteurs de croissance, comme l’IGF-1 (Insulin-like Growth Factor 1) par de nombreux tissus. Cette résistance des tissus à l’hormone de croissance entraîne une chute de la production d’IGF-1, ce qui conduit à un retard de développement et une taille réduite de l’individu par rapport à son âge.

Des souris monocolonisées avec une souche particulière de Lactobacillus plantarum (nommée Lp), élevées en condition de nutrition standard ou lors d’une sous-nutrition chronique, produisent plus d’IGF-1, prennent plus de poids et grandissent mieux que les souris axéniques ou les souris mono-colonisées avec d’autres souches. Ces résultats démontrent ainsi que certaines souches de Lactobacillus, dont Lp, ont la capacité de favoriser la croissance postnatale chez les mammifères.

Voir aussi Futura-Sciences et Techno-Science.

- Une protéine mitochondriale pour garder la peau jeune ?

En fait, ils ont constaté la baisse des protéines mitochnodriales SDHA et SDHB avec l'âge, ce qui augmenterait les radicaux libres. L'apport de ces protéines devrait rétablir le fonctionnement initial de production d'énergie par les mitochondries de la peau et sans doute d'autres organes.

- Une hormone (musclin) augmente les performances physiques

Les fibres musculaires des souris sécrètent l'hormone dans le sang à la suite d'un effort. © ROBERT F. BUKATY/AP/SIPA

Le musclin est naturellement sécrété dans le sang par les muscles à la suite d’un effort régulier.

- Les ondes de choc par ultrasons, meilleure alternative au Viagra ?

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Traiter les troubles de l'érection par des séances d'ondes de choc sur le pénis est l'une des pistes les plus prometteuses en la matière.

La technique consiste à traiter les tissus érectiles du pénis en y appliquant directement des ondes de choc de faible intensité. Une stratégie apparue à la toute fin des années 2000 que l'on doit au Dr Yoram Vardi, directeur du service d'urologie du Rambam Medical Center à Haifa (Israël). "C'est un traitement tout à fait innovant en la matière car ses effets perdurent dans le temps au contraire des solutions pharmacologiques qui existent comme le Viagra".

"On sait que c'est efficace, mais on ignore encore comment exactement et pourquoi ! L'hypothèse la plus probable - mais non démontrée - est que les micro-traumatismes provoqués par les ondes de choc stimulent la prolifération de nouveaux vaisseaux sanguins. C'est un processus de néoangiogenèse".

- Un rein artificiel implantable

nul

Ce dispositif bio-hybride, alimenté par le coeur et contenant des cellules de rein, se substitue au rein pour éliminer déchets, sel et eau sans avoir plus besoin de dialyse.

Le procédé utilise les nanotechnologies du silicium qu'on retrouve dans les microprocesseurs pour contrôler chaque pore servant de filtre.

- Une application pour entraîner ses yeux à vaincre la presbytie

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GlassesOff (10 € par mois) a été mis au point à l’université de Tel-Aviv (Israël). Le concept a fait l’objet de plusieurs publications (Nature, Pnas). Des séances quotidiennes d’entraînement (dix minutes pendant quelques semaines) permettent d’apprendre au cerveau à compenser le défaut dû au vieillissement du cristallin. Au bout de trois mois, les participants ont pu lire le journal sans lunettes.

 

Technologie


biotechnologies, informatique, robotique

- Microsoft teste un datacenter sous-marin

De tels centres de données sous-marins présentent plusieurs avantages. L'eau peut en effet refroidir les serveurs mais aussi être une source d'énergie renouvelable. En outre, la moitié de la planète vit à moins de 200 kilomètres des côtes, rappelle Microsoft : des centres de donnée sous-marins permettraient donc de rapprocher les utilisateurs des infrastructures informatiques, et donc d'améliorer la latence.

L’autre avantage mis en avant est la rapidité avec laquelle des centres de données de ce type peuvent être mis en service. Là où il faut compter environ deux ans de travaux pour aménager un datacenter sur la terre ferme, ces conteneurs pourraient être opérationnels sous 90 jours.

Voir aussi Futura-Sciences.

- Un bio-superordinateur à base de protéines et alimenté par ATP

IMAGE

C'est une puce mesurant environ 1,5 cm carré dans lequel les canaux ont été gravées. Au lieu des électrons qui sont propulsés par une charge électrique pour se déplacer à l'intérieur d'une puce électronique classique, ce sont de courtes chaînes de protéines (que les chercheurs appellent les agents biologiques) qui se déplacent d'une manière contrôlée dans le circuit, leurs mouvements étant alimentés par l'ATP, l'énergie de la cellule.

Parce qu'il utilise par des agents biologiques et par conséquent ne chauffe pas, ce modèle de bio-superordinateur utilise beaucoup moins d'énergie que les super-calculateurs électroniques standards qui doivent de plus être refroidis en permanence.

Cette puce a pu résoudre un problème complexe mais il reste encore beaucoup de travail avant de pouvoir l'appliquer à toutes sortes de calculs.

- Un smartphone indien à 3,30€ ?

Développé avec le système d'exploitation Android 5.1 Lollipop de Google, le smartphone Freedom 215 présente des caractéristiques techniques équivalentes à celles proposées par les grands constructeurs il y a cinq ans.

La startup indienne Ringing Bells a présenté un smartphone 3D aux qualités techniques correctes bien que bas de gamme, mais dont le prix défie toute concurrence : 251 roupies, soit 3,30 euros. De quoi renforcer Android, le système d’exploitation mobile de Google, sur les marchés émergents.

Développé avec le système d'exploitation Android 5.1 Lollipop de Google, Freedom 251 aura donc accès à la quasi-totalité des applications présentes sur Google Play. Il se connecte en 3G, Wi-Fi et Bluetooth, présente un écran LCD de 4 pouces, un capteur d'images de 3,2 méga pixels et un processeur Quadcore avec 1 Go de mémoire vive et 8Go de stockage interne. Une carte microSD peut même l'étendre à 32 Go. Des caractéristiques équivalentes aux smartphones que les grands constructeurs comme Samsung ou Apple proposaient il y a cinq ans.

Le record du smartphone le moins cher était détenu jusqu'à présent par le Tracfone LG L15G, commercialisé depuis novembre dernier aux Etats-Unis par le géant Walmart. Fonctionnant également sous Android, il coûte... 9,82 dollars (8,80 euros).

- Valider un paiement par smartphone avec un selfie

Mastercard a choisi de mise sur la reconnaissance faciale comme solution biométrique pour sa solution de sécurisation des paiements sur mobiles. Elle sera déployée dans une douzaine de pays à partir de cet été. © Lassedesignen, ShutterstockMastercard va introduire une option de validation des paiements depuis un mobile en se servant de la reconnaissance faciale. Le service sera disponible à partir de cet été dans une douzaine de pays.

Le système est assez simple. On commence par installer l’application mobile MasterCard Identity Check sur son smartphone puis l’on prend un selfie à l’aide de la caméra frontale. Le logiciel crée alors une cartographie du visage, stockée sous forme d’algorithme sur les serveurs de l’entreprise, qui ne conserve donc pas une photo de la personne.

Au moment de payer un achat, l’utilisateur doit regarder la caméra frontale et cligner des yeux. Pourquoi donc ? Pour s’assurer qu’un petit futé ne cherche pas à duper le système en plaçant une simple photo de la personne devant l’objectif.

- Ubuntu unifie tablette et PC

Canonical M10 Ubuntu

Capable d’être reliée à un moniteur – à la manière des derniers mobiles Lumia compatibles avec la fonction Windows Continuum – et de profiter d’un clavier et d’une souris, l’Aquaris M10 Ubuntu Edition va être accessible sous deux interfaces : la première adaptée au tactile, la seconde plus traditionnelle, on parlera plutôt d’une interface « de bureau ».

- L'imprimante 3D tous métaux

En fait, il y a seulement 21 métaux différents (aluminium, nickel, étain, des alliages comme l'acier inoxydable, le titane de nickel, etc.) mais qui peuvent être utilisés pour la même pièce.

La technologie emploie l'électricité pour faire fondre les fils de métal, ce qui est non seulement moins cher mais beaucoup plus rapide, souple et efficace que les techniques actuelles.

Ce n'est qu'une technique de soudage très maîtrisée mais on dit depuis longtemps que l'impression 3D de pièces métalliques est ce qui rend les imprimantes 3D vraiment opérationnelles.

- Mattel ThingMaker, une imprimante 3D pour créer des jouets

Mattel ThingMaker

« Rapide« , « navigation simple« , « extrêmement intuitive« , les critiques des chanceux qui ont pu tester ThingMaker Design sont déjà très bonnes. Les jouets peuvent être personnalisés – couleurs, textures, etc – et ils s’animent directement dans l’application, parfait pour donner un avant-goût de ce que l’enfant pourra avoir une fois le jouet en main.

L’idée générale n’est pas tant de créer des objets entiers mais plutôt des pièces qui pourront être assemblées ensuite pour créer le jouet.

- Nissan invente la chaise robotisée qui se range toute seule

Le pied robotisé de cette chaise lui permet de se ranger toute seule une fois la réunion terminée. ©Nissan

Des caméras, placées sur les murs de la pièce, transmettent à un ordinateur les données nécessaires pour que ce dernier calcule la position de chaque chaise ainsi que des tables et des bureaux. L'algorithme utilisé pour le calcul de la série de mouvements est le même que celui qui équipe les véhicules du constructeur. Sauf que les tables remplacent ici les places de parking. Une fois cette série de mouvements calculée, elle est envoyée aux pieds robotisés des chaises via une liaison Wifi. Le processus est amorcé lorsque l'ordinateur détecte le son d'un claquement de main. Le résultat : un impressionnant mouvement de foule de chaises qui viennent se placer en ordre de bataille à la fin de chaque réunion.

- Le temps des robots humanoïdes dans l'industrie est venu

L'introduction d'humanoïdes sur les lignes d'assemblage aéronautiques permettra de décharger les opérateurs humains des tâches les plus laborieuses ou dangereuses. Ils pourront ainsi se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. La principale difficulté pour ces robots sera de travailler dans un environnement exigu: comment réaliser certains mouvements sans entrer en collision avec les nombreux objets alentours.

Les tâches typiques que les robots auront à effectuer seront, par exemple, de serrer un écrou, de nettoyer une zone de ses poussières métalliques ou d'insérer des pièces dans la structure de l'appareil.


- Plus léger, le robot tout-terrain se relève tout seul

robot atlas boston dynamics darpa robot overlord

- Un robot autonome sachant identifier les objets qu'il rencontre

Le robot communique avec se voix métallique l'objet qu'il a reconnu, lui permettant de le contourner.

- Des drones associés aux voitures

Ford et DJI veulent faire de la technologie drone-to-car un outil efficace pour les casques bleus : "Les forces des Nations Unies ont beaucoup de mal à aller sur des zones accidentées, lors de conflits armés mais aussi des catastrophes naturelles".

"Le drone devra pouvoir décoller et atterrir de façon autonome de la plateforme arrière du pickup, utiliser ses capteurs pour détecter des survivants par exemple et renvoyer automatiquement les informations au véhicule".

"Il est donc possible que des comportements jumelés semi-autonomes, voire même complètement autonomes, se développent à l'avenir entre la voiture et le drone".

On avait déjà envisagé l'utilisation d'un drone associé à une voiture pour observer la route devant.

- SeaBubble un hydroptère personnel

SeaBubble

Quatre places, quatre ailes, deux moteurs électriques, un savant mélange de Fiat 500 et de hors-bord pourraient dire certains. Le contact avec l’eau n’est assuré que par quatre grandes dérives.

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23 réflexions au sujet de “Revue des sciences mars 2016”

  1. Est-ce que faire la différence entre bio et agroécologie est une nuance de puriste? C'est possible, mais je ne crois pas. Ce qui me semble le plus important, c'est l'agroécologie, parce qu'il s'agit des connaissances de base, de la mobilisation des connaissances écologiques au service de l'agriculture (Altieri ) , qui permettent de produire bio à des coûts inférieurs à ceux de l'agriculture industrielle. Donc, l'agroécologie est un préalable à une production bio maîtrisée, durable et rentable. Se lancer dans le bio sans connaissance suffisante en agroécologie me semble être une forte prise de risque.
    Le monde de l'agroécologie ne s'est pas ouvert à une conception entrepreneuriale, à des exploitations organisées comme des entreprises. Il reste attaché à un modèle de microentreprise, mais je ne vois pas ce qui pourrait empêcher de telles grandes exploitations agroécologiques de voir le jour.

      • Pour reprendre l'idée du résultat après coup , on est en train de s'apercevoir qu'en plantant des arbres fruitiers en haie mélangeant et alternant un grand nombre de variétés et d'espèces , on recrée une biodiversité équilibrée permettant de se passer totalement de traitements et qu'on génère ainsi des milieux favorables à l'activité des insectes auxiliaires, vers de terres, abeilles , papillons etc...
        Bref l'idée d'une agriculture rationalisée selon des critères purement économiques conduit à des aberrations écologiques mais aussi économiques ......On le voit bien aujourd'hui.
        Tout simplement certaines réalités "naturelles" , agriculture , climat etc ne se soumettent pas aussi facilement que cela à nos idéologies libérales et capitalistes. Cela va bien plus loin que la bio (qui n'est qu'un cahier des charges officiellement contrôlé) ou que l'agroforesterie qui redécouvre que le seigle pouvait se cultiver sous les châtaigner....
        Il faudra bien à un moment qu'on se pose tout simplement la question du sens et de notre relation au monde parce que "tout se tient " et que c'est bien le système dans son ensemble qu'il faut interroger.

        • « Dans les sédiments, l'Anthropocène commence en 1950 »
          Pour ma part cette réalité d’une « nouvelle ère » à échelle de temps court par rapport
          à un temps géologique sans commune mesure c’est principalement grâce à ce blog, et aux liens
          auxquels Jean Zin nous renvoyaient, que j’en ai pris conscience comme d’un fait. Pas une simple prédication de philosophes ou d’économistes hétérodoxes. Il serait plus qu’urgent de poser ce fait en prémisse de toutes controverses en économie politique et sociale. Voir à ce propos en première page de Marianne ( 4 au 10 mars 2016) un dessin remarquable montrant une suite de transformations de l’homme à partir du singe et son absorption dans un monde du code barre.
          Je trouve que cette caricature va bien dans le sens de ce qu'écrit ici Di Girolamo:
          "c'est bien le système dans son ensemble qu'il faut interroger".

    • https://fr.news.yahoo.com/agriculture-jeunes-générations-veulent-ignorer-crise-133405796.html

      Il y a encore des vocations !

      Les circuits courts ont ceci de particulier : c'est qu'effectivement ils constituent une importante niche de marché permettant à des agriculteurs de vivre - certes à conditions de disposer de divers facteurs le permettant - l'optimisation de l'organisation en étant un ; mais il y en a d'autres , beaucoup d'autres, par exemple l'accès à la terre ; un capital de départ suffisant dans une profession où les investissements sont souvent très lourds etc
      Mais les circuits courts sont "courts" en ce sens qu'ils viennent en complément de l'organisation quasi généralisée en circuits longs. Certains agriculteurs jouent sur les deux tableaux ,profitant de la solide organisation des circuits longs pour assurer un fond de roulement et la plus value se fait en raccourcissant une partie de leur production. D'autres peuvent effectivement accéder à une organisation entièrement courte , au prix d'un gros effort individuel ou et collectif d'organisation .
      Mais le circuit court rentre en concurrence ...avec le circuit long , les volumes les bas prix ....et avec le circuit court : il n'y a pas vraiment de la place pour tout le monde et il faut galérer pour vendre en court avec beaucoup beaucoup de temps à consacrer.
      De plus en terme d'organisation individuelle ou collective il faut pouvoir dégager beaucoup de temps et d'efforts pour s'organiser , cela au détriment de la production et de la vie de famille. Une fois organisé et installé dans un système de production et vente , l'agriculteur est peu enclin à laisser de la place aux nouveaux arrivants qui vont arriver avec un temps de retard et une niche déjà organisée qu'ils auront du mal à intégrer.
      On décidément là aussi "il faut savoir ce que l'on veut et rentrer dans son HLM manger du poulet aux hormones" ....
      La solution serait politique : une relocalisation et redynamisation de l'agriculture ; non en laissant les paysans se dépatouiller avec des logiciels mais en menant de vraies politiques territoriales.

  2. Bonjour,

    Je suis un peu etonnee de cette precipitation a se rejouir que les religions " ont eu un role positif dans l'evolution de l'espece humaine"...

    Il faut rappeller qu'en evolution, il n'y pas de but, il n'y a que des essais, du hasard et de la chance. Je peut avoir un patrimoine genetique au top, mais si un eboulement m'a separe de la tribu dont j'etait le chef, il y de forte chance que ce soit "mon second" qui diffusera ses pietres genes... 😉

    Cela dit, maintenanant que vous le dites, c'est vrai que les reactionnaires, conservateurs, chretiens, musulman et meme juifs peuvent se retrouver dans les themes qui leur son chers, a savoir le sexisme, le racisme, l'essentialisme, la cooercition et le dogmatisme 🙂 La folie de "la manif pour tous" en est un exemple.
    Pire encore, cela fait dire que le cerveau n'a pas "été fait pour" etre intelligent, ni comprendre la realité du monde. il est ce qu'il est par une succession de changement plus ou moins efficace, le tout correlle par des evenement plus que fortuis.
    C'est pour cela que des pensees reactionnaires et irrationnelles peuvent se parer d'intelligence (intelligent design, ou encore plus prosaiquement la facon dont les reactionnaires peuvent mimer un elan de contestation progressiste sans en etre un reellement).

    Pour aller plus loin, je peux tres bien dans ce cas justifier n'importe quel comportement irrationnel sous pretexte qu'il a perduré dans l'evolution, sans savoir si cela etait soit correle par une batterie de gene, ou bien qu'il ne soit juste pas suffisement contraignant au point d'empecher les populations d'une espece de procreer et transmettre sa descendance. Dans ce cas, que dire de la domination masculine ?

    Ensuite comme vous confondez alegrement communisme et autoritarisme (bin oui, si je viens vous cambrioler habille en pere noel, vous concluez que le pere noel vous a volé, ou bien qu'un individu habille en pere noel vous a volé?), en effet, si il y a bien une faille chez les stal et les maoistes, c'est le fanatisme et l'autoritarisme propre aux religions. On pourrait y voir la meme chose chez les republicanistes (de la revolution, avec leurs eglise republcaines) et autres citoyennistes (les fashos, avec laide de chouard et de rabhi de nos jours nottament)..

    En clair, chaque tribu ou peuple, se sentant isoles et soumis a son interpretation du reel par son cerveau imparfait et ses emotions difficilement controlables n'a pu que developper ce genre de consequence, a savoir la croyance et la religion.
    Rien ne contredit que justement, ces athees, plus sages et realistes, n'aurait pas pu deployer la meme folie religieuse, n'a pu malgre lui que s'exclure du monde. (je pense a un exemple surement un peu caricatural en la personne d'alexandre rotendik et plus prosaiquement au film "idiocracy" dont la realité trumpesque ne fait que reveler l'etendue prophetique, si j'ose dire, de ce film).
    De la meme maniere, ce qui domine ce sont toujours les discours politiques dignes de piliers de bar. Dans ce cas, il est impossible de rationnaliser deux minutes. Pour autant, comme ils nourrissent leur 3 gamins et que ceux ci ont de forte chance d'arriver en capacite a leur tour de se reproduire, pendant que l'intello va se demander si tout cela est bien sage, ce sera leur "pensee" qui dominera... Les systemes hierachiques ne pourront donc que perdurer.

    Chaque avantage genetique ou social dedie a la survie pure ne pourra qu'etre contredit par nos ideaux progressistes.

    Malheureusement, aujourd'hui, tout les bugs sociaux humains sont exacerbes et globalisés, finissant par devenir intenable a terme. L'intelligence sociale est plus que necessaire si on veux continuer a vivre avec les progres techniques. Sinon, il est evident qu'il y aura un effondrement (pas forcement brutal) et que nos gadjet disparaitront dans un paysage desolé et biologiquement pauvres...
    On peut esperer que nos connaissances ne disparaitront pas et qu'a terme, tres long termes, les idees progressistes atteignent un point de bascule qui les rendent evidentes...

    A part ca, le biais que je vous reproche ici, j'ai pu me le reprocher pour moi meme, ayant cru un temps trouver un element de preuve scientifique a l'altruisme et la non violence dans les societes primitives...

    Quant a moi, je vous annonce ma couleur (bien que predictible), je suis ecolo libertaire et feministe autant que je peux, vivant en yourte, paume dans la montagne.

    Au plaisir de vous lire, surtout votre revue des sciences.

    • C'est insensé de mettre entre guillemets une phrase qui n'a rien à voir avec la mienne. Nulle part je me suis réjoui ou parlé d'un effet positif mais seulement décisif pour assurer la domination des religions selon une étude évolutionniste (où il n'est pas question de gène mais seulement de culture). Je suis moi aussi un rationaliste progressiste mais après une vie de militantisme n'ayant servi à rien je suis moins naïf et ne considère pas que ce sont les (bonnes) idées qui gouvernent le monde mais bien les puissances matérielles (économiques et militaires) qui n'ont cure de nos bonnes intentions.

      Que les religions aient été un facteur de puissance des empires à une époque où il n'y avait pas de science ni beaucoup d'athées, n'empêche pas que les communistes aient pu représenter le même genre de force (voir mes commentaires de l'article précédent). Il n'y a aucune justification du présent par le passé pas plus que le passé patriarcal n'empêcherait sa remise en cause alors que ses conditions matérielles ont disparues. Par contre il est assez comique (tragique) de prétendre que le communisme réel n'était pas le vrai communisme quand on a eu la majorité de la population mondiale qui s'en réclamait et que partout, sur tous les continents, dans les petits comme les grands pays, il a produit des sociétés autoritaires et bureaucratiques, s'écroulant dès que la répression baissait la garde. C'est certainement désespérant pour nos rêves utopiques mais impossible à nier, hélas.

      • Desole pour les guillemets confuses, mais je n'ai pas dit explicitement que je citait une phrase, et quand utilise un ordinosaure dans un endroit eloiggne ou l'electricite ezt rationee, on peut avoir la flemme...
        Bref, ce que j'aurais du citer c'est ceci (remarquez au passage vos guillemets a vous 😉 ) :

        "Ce serait "une contribution importante" à la reconnaissance croissante du rôle anthropologique et évolutif de dieux moralisateurs et un antidote aux arguments des athées comme Richard Dawkins. Loin d'être un poison dans la société, la religion aurait émergé comme une adaptation évolutive fournissant aux sociétés "un puissant moyen de promotion de la coopération"."

        Un puissant moyen ???
        Sans en dire plus dans le texte, on a du mal a voir autrement que comme une justification plutot qu'une explication nan ? Surtout que vous citez dawkins comme si "les athees" etaient justement vos enemis ? C'est assez etonnant.

        Concernant le communisme, je vais faire court, mais il me semble qu'il existe une republique democratique de coree du nord. que conclure ? que la democratie est mal, ou qu'un autocrate essaie maladroitement de faire passer son regime pour democratique ? Ne me dites pas la seconde, vu que pour l'urss, c'est la premiere option que vous choisissiez. 😉

        Enfin, je suis assez etonne que vous emploiyez l'argument "tout le monde le fait" (je ne vous cite pas, je parle du phenomene en lui meme) pour justifier une hypothetique experience communiste. Il me semble qu'aux etats unis ils sont tous d'accord avec trump. Cela veut-il dire que .... non je n'oserais pas .... 😉

        Enfin, on peut au moins etre d'accord, que, si nos regimes de gouvernances en occident semblent relativement et temporairement appaisé, il est evident que jamais la democratie n'a reellement ete experimentée, a part dans de tres petits ilots et de maniere assez temporaire, ne depassant rarement pas une generation.

          1. Je cite les parties tendancieuses d'un article qui n'est pas de moi, notamment parce que je pense qu'il n'y a rien de plus irréligieux que de donner des raisons évolutionnistes à la religion.

          2. Le monde n'est certes pas à notre convenance mais il est difficile d'ignorer que 90% de la population mondiale est religieuse et tient à sa religion. La France fait partie des exceptions avec la Chine, ailleurs, il n'y a que très peu d'athées.

          3. Il est assez incroyable de se croire les premiers démocrates ou communistes au monde alors qu'il y en a eu des millions, qui y croyaient vraiment et que la démocratie a bien sûr existé dans les cités, démocratie de face à face qui est la seule viable, les niveaux supérieurs étant des jeux de puissance. Il y a eu des expériences communistes innombrables avec des gens qui y croyaient (croire qu'on ferait mieux est se croire un peu trop supérieurs). Au lieu de nier ces insupportables échecs, il faut étudier leurs raisons. C'est désespérant mais c'est la triste réalité effective et nous surestimons beaucoup notre capacité à la changer (ce que les hérétiques espéreront tout au long de l'histoire, de rétablir la vraie religion avant sa corruption). C'est en tout cas la conclusion d'une vie de vain militantisme en des périodes pourtant plus politiques et communiste qu'aujourd'hui où c'est le nationalisme, l'extrême-droite, l'autorité qui ont le vent en poupe et sont demandés par le "peuple" démocratique. Notre réalité, c'est celle-là, elle n'est pas drôle, pas vraiment le moment de rêver à une autre planète que celle-là.

          • Les mouvements ou partis qui s'assument comme telles en tant que communistes sont très minoritaires aujourd'hui.

            D'une part, à gauche des P"S" européens, il y a surtout essentiellement des partis qui reprennent en réalité les fondamentaux de la politique social-démocrate traditionnelle, que les partis officiellement "socialistes" ont délaissé.

            D'autre part, les partis dits communistes, comme en France, sont en réalité plutôt proches à mon sens, de la mouvance social-démocrate.

            Disant cela, je ne condamne pas en tant que telle cette ré-appropriation de la social-démocratie par les partis dits de la gauche "radicale". Je pense qu'il s'agit simplement d'une correction historique, parce que dans les faits les partis communistes occidentaux (entre autres) étaient en réalité sociaux démocrates (re-distribution de la croissance durant les trente glorieuses).

            Ce qui fait débat, ne consiste pas en cette correction nécessaire (adaptation en partie, de ces nouveaux mouvements à leur identité réelle et à l'exigence du nouveau contexte politico-économique).

            Si débat il doit y avoir, il doit porter sur le contenu des corrections nécessaires, au sein du cadre social-démocrate (ou de son dépassement).

            Je veux dire par là qu'il faut se méfier des mots, des porte drapeaux. Un mot ne désignant pas le chose, il sert essentiellement de renforcement support identitaire pour des militants en mal de boussole idéologique alors que nous assistons à un reflux (temporaire ?) des utopies.

            Enfin, un point capital à ne pas négliger: l'identité elle se construit à deux. C'est à dire qu'elle se construit aussi par le regard de l'autre. Peu importe en effet qu'un B. Sanders ou un J. Corbyn par exemple, soient des socio-démocrates. Pour l'oligarchie dominante, ils sont des "communistes" qu'il s'agit de traiter comme telles. Cette manière de la part du système médiatique dominant, d'appréhender de façon caricaturale les mutations au sein de la gauche (désignant l'autre comme "radical", "extrême gauche" etc.) , contribue évidemment à brouiller les enjeux et à renforcer les postures identitaires de chacun.

  3. En ce qui concerne bio/agroecologie, je ne voit pas vraiment le graal dans les logiciels ... c'est dans le jardin que ca se passe, a la rigueur, les technologies permettent de comprendre et trouver des methodes, pour ne pas dire naturelle (je ne suis pas essentialiste), mais utilisables et reproductible facilement et justement avec le moins de technologie possible pour eviter de tomber dans la folie techno-scientiste qui est selon moi,s une croyance en opposition avec la rationalité scientifique.

        • @mouarfff,
          je ne connais pas d'intellectuel plus disposé à discuter que Jean Zin. Parcourez les sites de personnalités intellectuelles et vous verrez si vous réussissez à engager la moindre discussion. C'est une question de position dans les champs, de capital symbolique, lisez le petit bouquin de Bourdieu "Questions de sociologie".
          De votre côté, prenez le temps de lire et comprendre ce qui est dit ici, ça vaut le coup.

          • Je ne crois pourtant pas au dialogue et refuse depuis un moment les invitations, cela me prend beaucoup trop de temps de répondre aux commentaires, temps que je n'ai pas tout le temps, et il faut que j'ai quelque chose à répondre, ce qui n'est pas toujours le cas. Enfin, il peut être préférable, surtout quand il y a trop de commentaires, de ne pas y répondre et laisser la discussion se dérouler, ce que je fais rarement...

            Là, je réatterris. Jack is back !

          • Il est pas facile de savoir qui a reellement compris ce qui est ecrit et rien ni personne ne pourrait absolument trancher.
            Tout ce que je sais, c'est que je vois une bouillie intellectuelle seduisante mais qui finalement reviens toujours sur les bases nauseabondes " ni,droite ni gauche", "consensus citoyenniste" l'ecologie selon les bourgeois et les technophiles complexes etc ...

            Tout changer pour que rien ne change ...

            Je vous laisse... definitivement la democrature et son,eglise ripoublicaine de mes aines soixantehuitards en retard me rend malade.

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