Etat de guerre

Temps de lecture : 6 minutes

Qu'est-ce pour nous, Mon Cœur, que les nappes de sang...
Il se trouve que la première chose qui m'est venue à l'esprit, c'est que les guerres font de moins en moins de morts. C'est un fait trop peu connu cette diminution considérable du nombre de guerres et surtout du nombre de morts qu'elles provoquent, ce qui est bien difficile à admettre quand on est en guerre soi-même et qu'on compte ses morts, mais phénomène considérable à l'échelle de l'humanité et qu'on peut mettre sur le compte d'une unification du monde plus avancée qu'on ne croit. Dans ce contexte, ce qui frappe, c'est le caractère spectaculaire des morts du terrorisme malgré leur relatif petit nombre par rapport aux anciens conflits. Certes, nous ne sommes pas à l'abri d'une montée en puissance, mais il y a encore de la marge (le risque nucléaire est cependant toujours présent, sans parler du nouveau risque biologique).

Evidemment cette constatation est déplacée, injustifiable, témoignant de cynisme et d'un manque de compassion inexcusable mais, c'est un fait que, loin de Paris (bien que j'aurais pu y être ce jour là), je me suis senti beaucoup moins touché par ces 130 morts que par les quelques morts de Charlie-Hebdo. Peut-être parce que je connaissais un peu Bernard Maris mais je crois plutôt parce qu'un symbole était alors en jeu et des valeurs de liberté. Cette fois, même si la "perversion" était visée, c'est surtout la guerre dans sa simplicité. On ne fait jamais la guerre impunément, guerre qui nous fait forcément exister comme communauté par ceux qui nous ciblent indistinctement et nous rendent responsables de nos gouvernants (pourtant élus par une petite partie seulement des électeurs). Voilà qui nous sort en tout cas de nos intérêts individuels mais, pour ma part, ce n'est pas tant l'émotion (légitime) pour les victimes qui m'étreint, restant abstraites et s'ajoutant aux morts quotidiens de migrants, ou d'autres attentats contre les Kurdes, au Liban, etc. A l'évidence nous ne sommes pas sur une autre planète, protégés de la violence extérieure et ce qui me soucie immédiatement, ce sont plutôt les conséquences pour l'avenir, de plus en plus sombre, la fascisation de la société qui nous attend et contre laquelle il semble qu'on ne puisse rien faire. Curieusement, alors que ces réflexions auraient de quoi me faire passer pour un sans coeur (comme un Meursault condamné pour n'avoir pas pleuré à l'enterrement de sa mère), d'entendre Madonna (que je n'aime pas) chantant "la vie en rose" en hommage à Paris m'a tiré des larmes !

Ma troisième réaction a été de révolte non pas tant à l'encontre des Islamistes, manipulés par nos ennemis, que devant les déclarations de défense de la société et de nos valeurs qui suivent chaque drame. Non, de même que je ne soutiens pas notre gouvernement, je ne défends pas nos inégalités, le règne de la bêtise et de l'argent ("L'égoïsme des possédants atteint des sommets qui rappellent les injustices de la « Belle Époque »"). L'union nationale se fait toujours contre un ennemi commun mais pas tant entre nous comme on le proclame, juste de belles paroles qui mèneraient plutôt facilement à la diminution des transferts sociaux au nom de l'urgence guerrière. A la place de l'unité qu'il nous faudrait pour agir, on a juste ces moments d'union sacrée où toute dissidence est interdite, nous expulsant de la communauté nationale. Non, je ne fais pas de la société française un modèle pour le monde avec son chômage de masse et tous ses laissés pour compte. Même s'il y a bien pire ailleurs, ne me parlez pas d'égalité encore moins de fraternité ! La valeur commune minimale en l'affaire, serait qu'on ne doit pas tuer son prochain... sauf quand on est en guerre justement !

Pour le reste, comment ne pas comprendre la révolte contre ce monde corrompu ? Que valent nos vie laissées à l'abandon ? Comment ne pas être du côté de toutes les sortes de "révolutionnaires" dans la dénonciation de l'injustice du monde ? Bien sûr, le scandale c'est qu'il ne suffit pas de prétendre y remédier avec les meilleures intentions pour ne pas faire pire encore, ces dangereux fanatiques de tout bord ne faisant qu'ajouter au malheur du monde qu'ils prétendent combattre et dominer. C'est encore une fois le Bien rêvé qui est la cause du Mal, non un quelconque manque de moralité. Ce n'est pas la première fois loin de là que les belles idéologies tournent au massacre. Le constat du XXème siècle est là-dessus sans appel d'un échec politique complet, mais cela reste pourtant la seule question qui vaille : comment améliorer ce monde malgré tout ce qui l'empêche, notre peu de moyens, notre folie, notre impatience, notre façon d'agir sous le coup de l'émotion et surtout l'impossibilité de s'accorder sur ce qu'il faudrait faire ?

Même si ce n'est pas ce qui arrêtera islamisme et terrorisme, tous les illuminés persuadés de détenir la vérité, c'est la question à laquelle il faudrait s'attacher à donner une réponse effective au moment où c'est sur tous les plans qu'on va dans le mur sans pouvoir prendre les mesures qui s'imposent, démontrant notre impuissance collective comme on le voit pour le climat. Voilà qui devrait être notre question à tous. Ce serait moins indécent que de prendre prétexte des victimes innocentes pour s'auto-admirer sur notre magnifique société (qui a effectivement ses bons côtés auxquels on tient mais qui glisse depuis quelque temps déjà sur une très mauvaise pente). Il semble que la seule solution qu'on trouve, comme toujours, ce soit encore la guerre...

J'ai voulu attendre un peu que l'émotion retombe avant de publier cette réaction à chaud sur les attentats du vendredi 13.

2 628 vues

73 réflexions au sujet de “Etat de guerre”

        • C'est une vidéo du 28/09/2014 et si Villepin a raison qu'on ne peut pas gagner une guerre contre le "terrorisme", il semble beaucoup plus possible qu'une grande coalition puisse gagner une guerre contre l'Etat islamique. Cela ne fera pas disparaitre le terrorisme qui est la seule violence qui reste dans l'empire marchand globalisé mais devrait en réduire le risque quand même. Qu'on s'y trouve mêlé ne va pas complètement de soi.

          • oui je suis d'accord sur le fait qu'il faille des politiques extérieures jouant un vrai rôle de police internationale , ce qui va jusqu'à détruire cet "état islamiste"; ce qui ne remet pas en cause l'obligation de politiques de fond s'interrogeant sur nos sociétés elles mêmes ...mais sur les deux éléments , on est très loin du compte ! Et à moyen ou long terme il faut les deux . On voit bien malheureusement que ce sont les évènements qui vont obliger à cette "coalition" mais que sur le fond on n'a pas progressé ; chacun restant fixé sur son intérêt immédiat à très court terme ;c'est cette incapacité à poser les vrais problèmes qui est inquiétante et semble ne rien présager de bon pour l'avenir ,d'autant que certaines butées , économiques, sociales, climatiques, vont peser de plus en plus.

          • Daesh peut être provisoirement battu en Syrie et Irak, mais il a des succursales ailleurs et reste jusqu'à preuve du contraire fiancé par les pays du golfe.

            L'émergence de Daesh n'est pas si liée à la mondialisation qu'au conflit entre chiite et sunnite. La mondialisation de ses moyens d'action n'est un outil lui permettant de se renforcer localement où sont les conflits locaux.

      • énervé également (mais c'est le rôle des grands média de nous énerver) quand j'entends des phrases du type "ils sont morts parce qu'il aimaient vivre", on est quasiment dans l'instrumentalisation du discours des terroristes qui nous empêche de voir là où ça coince : cette vie-là (plénitude du consommateur) devient problématique quand on l'érige comme modèle pour le monde, la limite physique est posée depuis longtemps par l'écologie, je mélange peut-être mais il y a un téléscopage entre ces grands drames, ces grandes émotions mondiales, et le peu de sérieux avec lequel on prend la santé physico-chimique du monde (empoisonnement universel) et la misère généralisée,
        à la radio les africains d'origine sont obligé de dire qu'ils aiment la France, alors qu'ils aimeraient peut-être plus souvent dire à quel point ils en chient la plupart du temps, même chose avec la pauvreté en général (nos modes de vie en france? ils deviennent de plus en plus pesants ces modes vie, pas une façon de vivre mais plutôt de se compliquer la vie…),
        concrètement les gens sont morts parce qu'ils ont été tués au hasard (les terroristes savent qu'ils vont faire mal, ils provoquent en disant qu'ils aiment la mort, etc...) , peu importe les fausses motivations des terroristes, plus grave de comprendre pourquoi de jeunes français cristallisent sur ces "vérités" dont parle JZ, quelquepart la jeunesse n'est peut-être plus si sensible au mode-de-vie-plénitude-du-consommateur, plus d'adhérence, plus de cohérence, de la déshérence ("errance" de MMartin), besoin de profondeur évident qui fait que car, malgré tout, le discours de Daech (ou autre organisation de ce type) prend de vrais éléments pour faire un faux à la fin, un faux vrai discours… comme nos Etats prennent la pose avec des vrais faux discours… tant pis si je dis des bêtises je suis prêt à me corriger

        • La vie est difficile pour beaucoup. Rien d'étonnant à ce qu'il y ait toujours eu des gens insatisfaits de leur vie, les sectes prospèrent sur cette sensation de vide. On peut prendre l'exemple de Diam's prenant le voile mais il y a eu Cat Stevens avant elle et même Léonard Cohen (ou Bob Dylan dans sa période Saved). Je ne pense pas qu'on puisse en faire un caractéristique particulière de la jeunesse d'aujourd'hui par rapport à la nôtre. C'est tout au plus la fin des années fric peut-être. Il n'y a pas à chercher loin la vérité du fascisme qui est la nostalgie d'une communauté organique, familiale à laquelle la vérité de la religion ajoute un sens de la vie déjà donné, sens qui manque réellement, qui est à construire et n'est pas seulement occulté par l'illusion marchande et le divertissement.

          Sinon, même si je trouve obscène l'auto-célébration de notre république, tout comme les Israéliens rappellent leur excellence et leurs bonnes intentions face aux attentats des palestiniens qu'ils oppriment, on peut malgré tout le comprendre. Je ne sais si j'arriverais à faire un texte là-dessus mais il me semble que, si d'un côté, dès qu'on déclare aimer son pays ou sa culture on se tient prêt pour cela à la violence pour les défendre, d'un autre côté il est naturel de prendre la mesure de ce que l'on perd ou qui est menacé. Celui qui se plaignait sans arrêt de son sort et qui a failli perdre la vie ou qu'une maladie condamne peut soudain regarder avec émotion sa vie passé et tout ce qu'il a aimé.

          Peut-on être révolté contre ce monde et en même temps dans l'admiration du monde ? C'est une des fonctions de la religion de rendre grâce à Dieu des beautés du monde malgré ses injustices (ce qui est bon pour la santé), en rejetant la cause sur lui. Il y a cohabitation des duretés de la vie et du système avec des bons moments et des émerveillements. On peut ainsi dénoncer des protections sociales qui laissent se développer une précarité galopante en ne s'adaptant pas aux nouvelles formes de travail, tout comme on peut admirer ces protections parmi les plus avancées. On peut détester une France qui se renie et aimer sa France universelle, etc.

          • je suis en général insatisfait et je trouve désespérant la plupart des choses, mais je ne suis pas le sujet,
            dire "la jeunesse d'aujourd'hui" c'est toujours prendre de la distance avec ce qu'on a été, et considérant qu'elle à changé, en fait c'est nous qui changeons, je me sens plus libre d'esprit et moins libre dans la vie matérielle, et nous voyons des jeunes (pas tous) qui sont moins libres d'esprit parfois, et on se dit qu'il faut tout reprendre, répéter les clés d'ouverture… je suis (un peu) enseignant à côté de mes activités libérales, mes étudiants ont 20 ans et j'ai du mal à comprendre leurs logiques, leur sentiment toujours "de ne pas avoir le droit", "monsieur, est qu'on peu?..." et en même temps ce côté désespérant est contrebalancé par la nécessité de se remettre en cause, de présenter les choses autrement, de comprendre ces logiques pour s'y adapter un peu (pas trop), ce que j'observe c'est tout de même la configuration de leur apprentissage par rapport au marché du travail (ce serait à préciser car j'ai mené mes études comme un doux rêveur donc pas une référence pour des BTS), peu de démarche et d'investissement personnels (le gâtisme volontaire, georges sebbag), mais ce n'est pas leur faute, le système qu'on leur propose modèle le travail vers l'emploi au lieu de le modeler vers l'activité personnelle… je m'égare, très bavard, en plus ce sont plutôt des petits bourgeois donc un tout petit aspect de "la jeunesse"… dramatique rapport à l'écrit, ils sont capables de ne pas faire de fautes, mais ils en font car l'écrit semble n'avoir aucune importance (faible intensité de l'écrit, superfétatoire, archaïque?), syntaxe abominable, difficulté à énoncer des ensembles logiques, bon…
            sur le (vieux) sujet de l'occultation du sens par la marchandise et ses plaisirs faciles, je ne pense pas avoir dit ça, mais je reste divisé, d'accord sur le sens comme construction plutôt que comme donné, ceci dit on transmet à ses enfants une logique, on passe le baton de la rationnalité (on essaie), qui fait qu'il n'y a de sens qui vaille que commun… peut-être le fétichisme de la marchandise est-il devenu un riquiqui sujet par rapport à l'offre de service (plusieurs articles aujourd'hui traitent de "l'offre de radicalité" chez les groupes djihadistes), devenir un client du monde ou un SAV du monde ? tout tourne autour de l'individu comme opérateur (sauver le monde, c'est toi), (réussir ta vie, c'est toi), pseudo-personnalisation, petites subjectivités face au véritable opérateur que constituent les techniques (échanger ou faire la guerre), baudrillard disait que ce sont les objets qui nous pensent, JZ dit que la volonté est bien peu de choses et que ce ne sont pas les idées qui mènent le monde, c'est nous la marchandise, l'être humain comme perte et profit… oui je comprends que l'on ai besoin de dire que la france est un beau pays (je le pense également), mais on a rapidement besoin de dire que c'est insuffisant (un commentateur disait "dans le fond on avance pas", il a raison)… Oui on se révolte par ce qu'on trouve le monde admirable (parce qu'on aime cette phrase de bergson : "ce n'est pas le possible qui devient réel, c'est le réel devient possible"), je déteste cette société parce que j'aime la société, on combat à la fois des pratiques et des idées (par d'autres), mais je vois mal ce que vient faire le dieu responsable içi… serais-je perdu?

          • Il me semble que la transmission aux enfants est plus problématique que cela. J'étais en rupture avec mes parents (qui ont pourtant tout fait pour me transmettre leurs valeurs) et je n'ai pas beaucoup mieux réussi la transmission moi-même...

            Lorsqu'on croit en Dieu, il est supposé créateur du monde et de toutes ces beautés qu'il nous aurait octroyées. On doit donc lui en rendre gloire malgré toutes les injustices auxquelles on suppose une raison divine ou bien au contraire on met les injustices sur la méchanceté humaine, le peu de foi qui salit l'oeuvre divine, toutes raisons pour redoubler de louanges envers le créateur de ce paradis terrestre dont nous nous sommes nous-mêmes exilés. Non seulement on peu rendre gloire à Dieu mais on le doit.

            Quand on ne croit pas en dieu, c'est plus problématique car on doit prendre la charge de la cause sur nous-même (je conteste pratiquement, matériellement, cette responsabilité qui reste malgré tout ontologique dès lors qu'il n'y a pas de cause divine). J'éprouve en tout cas cette difficulté de louer mon pays comme le fait la plupart, éprouvant toute la charge conservatrice, aveuglante, agressive, de cette glorification de l'existant alors qu'il y a tant de sujets d'indignation et de révolte - qui n'empêchent pas tout ce qu'on peut préférer ici qu'on ne trouve pas ailleurs.

            Il faut dire que je n'ai jamais été du côté des jouisseurs et même plutôt un empêcheur de jouir en rond, on peut dire un chieur (Agnès Maillard prétend que chieuse, c'est pire, il faut voir...), obsédé en tout cas par l'objectif d'arriver à faire mieux et non pas à empirer les choses, en ne confondant pas des résultats concrets avec des émotions collectives.

  1. Notre "mode de vie" — "non-négociable", bush 1992 — inclut la guerre pour maintenir loin de nous les problèmes qui en découlent, donc éloigner la guerre aussi! Il faut acheter de la distance en investissant (dans la guerre, la sécurité), c'est notre pouvoir d'achat et notre liberté… Il y a comme une mécanique générale qu'on va peut-être découvrir?… mais non car les points aveugles sont toujours là, j'ai l'impression… quand aux modalités droitières, même plus besoin de réalisme économique pour les justifier…

    • Je ne crois pas à une "stratégie" consciente et bien plutôt qu'on n'a pas le choix ou si peu. Si la guerre est une solution, ce n'est pas de le décider ainsi mais qu'on ne trouve pas de solution avant que la guerre s'impose, et permette du coup de prendre les décisions impossibles à prendre sinon, relance l'économie et, normalement annule les dettes sauf que là, on ne peut faire appel à l'inflation (il y a une contradiction là aussi entre une armée nationale et une monnaie commune).

      Tout ce qui pousse la France à faire la guerre en Afrique vient évidemment de son passé colonial mais c'est aussi parce qu'on en a les moyens militaires qu'on se sent obligé d'intervenir (pour empêcher des massacres). Si on n'avait pas les moyens, la question ne se poserait pas alors qu'avoir la puissance oblige à s'en servir (pour vendre des rafales entre autres). il est tout aussi certain qu'il faut combattre l'Etat islamique que celui-ci est une création de nos interventions précédentes, ce qui montre la mécanique de l'histoire échappant à ses acteurs.

      • "Tout ce qui pousse la France à faire la guerre en Afrique vient évidemment de son passé colonial mais c'est aussi parce qu'on en a les moyens militaires qu'on se sent obligé d'intervenir (pour empêcher des massacres)."

        La France est intervenue en Libye pour éviter les massacres et il y a des massacres. Elle ne serait pas intervenue, il y aurait eu tout autant de massacres.

  2. L'émotion est aussi un peu différente de celles liée à l'attentat de Charlie Hebdo, parce qu'elle est moins clivante. La plupart des réactions internationales m'ont ému, comme quand un étranger fait l'effort de parler français, c'est de l'amour qui va droit au cœur que celui de l'étranger.
    Pour les réactions et la pente fascisante qui semble inexorable, j'ai voulu rappeler que Chacun de nous a besoin d'une place dans un cadre fraternel, besoin difficile à concilier avec notre société de l'émancipation si productrice d'errance (quand bien même il y aurait beaucoup à dire sur l'état réel de notre émancipation, en particulier DANS les organisations).

    • Toutes les idéologies sont belles pour ceux qui y croient. On est toujours tenté de médire de ses ennemis et les rejeter de l'humanité mais il n'est pas vrai que les motivations des islamistes soient mauvaises (que ce soient des "merdes"), ce sont tout au contraire des aspirations élevées - qui leur donnent tous les droits jusqu'aux plus barbares en effet mais c'est toujours au nom du bien (de la religion) qu'on fait le mal (des massacres).

      Pour les nazis, leur idéologie du sacrifice et de la race, de l'être ensemble, était très belle (Hitler nommait idéalisme la capacité de se sacrifier pour les siens). Il ne s'agit pas de pervers cruels dépourvus de culture et de moralité. Heidegger parle de la vérité et de la grandeur de ce mouvement !

      Pour ma part, j'ai toujours eu ces idéologies en horreur, bien sûr, n'ayant trouvé belle que l'idéologie communiste qui a fait autant de morts et d'horreurs pourtant...

      • Ne pas ranger l'islamisme au rang des "belles idéologies ne serait-ce que pour ceux qui y croient" ne me fait pas exclure les islamistes de l'humanité (ce qui serait une grave erreur, tu as raison là-dessus, et ceci est très important). Cela dit, je n'ai pas envie de "débattre" davantage, encore moins polémiquer, là-dessus. Salut,

    • Ne pas oublier qu'il ne s'agit pas que d'idéologies, mais qu'ils apportent une aide matérielle et sociale concrète aux minorités opprimées, comme par exemple certaines mafias dans les quartiers pauvres du Brésil.

      Les sectes apportent également un réseau relationnel et "affectif" pour ceux qui sont errance dans les sociétés.

  3. Le graphique historique est intéressant. C'est peut-être aussi une conséquence de la technique avec les avions, les drones,...

    Le profil de ces terroristes ne laisse pas penser à des idéalistes mais à des jeunes qui se sentent dévalorisés, exclus, voir humiliés et qui ne trouvent pas d'autres moyens de se valoriser que celui-là. En général ce ne sont pas des croyant de longue date ou des gens qui s'intéressent aux conflits ou aux inégalités ou à la politique. Ils sont à la dérive, ils baignent depuis l'enfance dans le monde néo-libéral du "there is no alternative", ils évoluent depuis leur jeunesse dans une culture de Scarface, du rap et de Bernard Tapie. Il est vrai que souvent l'idéalisme mène à l'horreur mais ce ne sont pas des jeunes des années 60 qui ont écouté les Beatles, lu Marx et Debord et qui se sont radicalisés. Ce ne sont pas des idéalistes qui se sont radicalisés. Certes il y a une recherche de sens mais si elle était profonde ils liraient les philosophes, les mystiques, les théologiens, les historiens,... Or ce n'est pas le cas. Je ne prétends pas que votre analyse soit fausse car je n'en sais rien moi-même mais elle ne prend pas en contexte une époque (Wall Street, Bernard Tapie, Scarface, rap, Reagan, Tchatcher,...) qui a radicalement changé les mentalités de ceux qui sont nés à partir des années 80. A noter le livre "déviances et déviants" de Jacques Ellui qui est intéressant et un article de la critique radicale de la valeur:
    http://www.palim-psao.fr/2015/05/pourquoi-l-islamisme-ne-peut-pas-etre-explique-a-partir-de-la-religion-par-norbert-trenkle.html

    • On ne juge pas une armée au caractère de ses soldats, aux petits malfrats qu'on met en première ligne car on n'a affaire ici qu'à des exécutants. Que l'Islamisme soit une fausse religion implique qu'il y en aurait de vraies. Il est vrai par contre que c'est une forme très moderne de la pratique de l'Islam malgré ses archaïsmes. Ce n'est pas moi qui minimiserait les causes matérielles qui expliquent l'émergence de l'Islamisme depuis la fin du communisme, il n'empêche que les Islamistes sont des croyants, ils y croient et leur croyance est une puissance (à une autre époque ils auraient cru au communisme). Dire que si leur recherche de sens était sincère ils liraient les philosophes est quand même assez risible. Les exécutants, pas les commanditaires, ont donné leur vie pour cela et témoigner de leur foi.

      • C'est possible mais j'ai plus l'impression que l'on est devant un phénomène de compensation par lequel des jeunes exclus, qui se sentent humiliés par la société cherchent à compenser cette humiliation de statu social par un système qui les place en héros. Leur martyre est le phénomène de compensation par lequel ils cherchent à se redonner une image positive d'eux-même dans un excès à la hauteur de l'humiliation perçue. Ils sont en bas de la pyramide sociale réelle et symbolique et ils cherchent à la fois à détruire cette pyramide et à la remplacer par une autre dans laquelle ils sont au-dessus et ce, à n'importe quel coût et le plus rapidement possible. La foi et le combat politique et religieux arrivent alors avec d'autant plus de ferveur que le besoin de compensation est élevé. Ce serait un peu la thèse du malaise de Ehrenberg. C'est seulement une opinion, je n'ai pas réalisé d'études empiriques évidemment mais ils ne cherchent pas selon moi à changer le monde dans un idéalisme mais à réparer une humiliation sociale. Il y a un parcours de souffrance sociale (loin de moi l'idée de les excuser) mais il n'y a pas de parcours idéaliste de quête de justice, ces endoctrinements sont très rapides.

        • Les jihadistes du 11/9 provenaient de la classe sociale éduquée. Les abysses narcissiques sont réparties dans toutes les classes sociales ou éducatives.

          D'ailleurs, les meurtres sont majoritairement d'origine passionnelle en France, peu importe la classe sociale pourvu que les cornes soient là.

          • Je suis d'accord mais c'est aussi une question de statistiques. Il doit y avoir moins de médecins et autres dans l'état islamique que de personnes à la dérive. A noter aussi que l'on peut être très diplômé et à la dérive, ce qui rend la chute et la frustration encore plus grande donc ce n'est pas incompatible. Pour des attentats plus élaborés comme celui du 11 septembre, ils sont obligés de sélectionner les individus capables de les réaliser donc il est probable que ces individus ne soient pas représentatifs. Vous avez raison au sujet de la diversité des failles narcissiques mais la faille socio-économique n'est-elle pas de loin la principale utilisée par les recruteurs?

          • " A noter aussi que l'on peut être très diplômé et à la dérive, ce qui rend la chute et la frustration encore plus grande donc ce n'est pas incompatible."

            Ça semble se confirmer aussi avec la classe d'age moyenne US "blanche" entre 45 et 55 ans. Une augmentation de la mortalité probablement due à une forme de déclassement social, tandis que les hispano-américains avec de plus faibles revenus et patrimoine sont bien moins affectés car habitués à une condition sociale moins favorisée, plus résilients en quelque sorte.

        • On ne peut qu'être d'accord avec la théorie de la compensation qui est la théorie des passions d'Aristote dans sa Rhétorique. Cette théorie s'applique à tout le monde, à toutes les passions et, bien sûr, on pourrait l'appliquer à nos soldats (qui à l'occasion peuvent violer des petites filles) ainsi qu'on pilotes de drones qui tirent par plaisir. Le fait que ce soit des jeunes n'est pas un hasard, ils ont toujours été de la chair à canon et les recrues des idéalismes. Ne pas vouloir comprendre ni excuser serait bien stupide et que l'engagement soit rapide n'exclut pas sa sincérité, son enthousiasme, une forme d'idéalisme même s'il n'est pas à notre goût. Il est fort possible qu'il y ait dans le tas de simples suicidaires ne croyant à rien mais je répète que le problème n'est pas là, peu importe les exécutants dans une guerre, on en trouve toujours et de toutes sortes ne serait-ce qu'au titre de représailles qui sont une vieille habitude avec la force de toute dette.

          • C'est possible mais il y a en parallèle une montée du nazisme en Europe de l'Est et une augmentation des mass shooting depuis de décennies et dans des proportions considérables aux USA: http://www.globalresearch.ca/mass-shootings-in-america-a-historical-review/5355990. Si l'on considère ces phénomènes au sein du système technicien de Ellul, il semble qu'il y ait une structure au sens où l'exclusion augmente la déviance (déviance et déviants de Jacques Ellul). Encore une fois, comme pour Olaf, je n'ai pas de certitudes à ce sujet, je dis cela pour mieux comprendre. Je suis d'accord aussi sur la nécessité de comprendre. On ne peut pas dire d'un côté "plus jamais ça" et dire de l'autre "ce sont des fous habités par la pulsion de mort". Ils sont devenus fous, ils ne sont pas nés fous et si l'on souhaite réduire le nombre d'attentas, il faudra comprendre les mécanismes qui mène les recrues vers le jihad.

          • Les "tueries de masse" aux USA ne représentent pas vraiment des "masses". Sinon, bien sûr que la fascisation de l'Europe est liée à la crise mais la guerre en Syrie est, cette fois, plus déterminante. Ellul est important en écologie mais sa foi l'aveugle comme tous les croyants, notamment dans son amour pour Israël et sa haine des musulmans mais surtout dans sa croyance dans un état idéal (naturel).

        • @ olaf:

          La violence a changé de forme mais dire qu'elle est en décroissance semble quant même entrer en contradiction avec des statistiques comme celle des prisonniers aux USA. En 1975 environ 0.4 millions et aujourd'hui, environ 2.4 millions. Cela signifie qu'une proportion importante des habitants aux Etats-Unis a été exposée à la violence.

          Les statistiques des mass shootng sont intéressantes mais en contradiction apparente avec les statistiques de mass shooting que j'ai mentionné. Ill faudrait analyser mais "mes" statistiques montrent une augmentation du nombre de mass shooting de plus de 4 morts de mémoire. Si les "tiennes" indiquent le nombre de mort alors cela montrerait plutôt d'autres phénomènes comme une plus grande efficacité policière, voir un rôle positif de la démocratisation des armes à feu (on est bien obligé d'admettre des hypothèses que l'on apprécie pas). Il faudrait étudier cela en détail.

          Par rapport au nombre de morts, la guerre a changé de forme et une guerre avec des drones ou avec des avions fait moins de morts d'un côté de la bataille. Compte-ton vraiment tous les morts irakiens,... ? Il faudrait vérifier les statistiques dans les détails mais soit, si c'est ce que montre les statistiiques, je suis obligé de m'incliner.

          Ce que montrent les statistiques des prisons américaines ou encore les taux de suicide, c'est que la violence chez les hommes en occident ne semble pas diminuer. On pourrait aussi évoquer la consommation de médicaments. Il serait quant même étonnant que la guerre de tous contre tous du néo-libéralisme des années 80 avec toute sa culture (encore une fois: Scarface, Wall Street, rap,...), que l'explosion astronomique des inégalités (http://www.scientificamerican.com/article/economic-inequality-it-s-far-worse-than-you-think/) mène à une baisse de la violence quand on connaît les corrélations empiriques entre la violence et les inégalités. Il faudrait prendre aussi en compte le nombre de sdfs,... Que la violence change de forme, c'est sûr mais qu'elle diminue en occident, c'est moins certain.

          @jean zin:
          Je suis athée moi-même ou à la rigueur agnostique mais il me semble que le christianisme d'Ellul a trop servi à le discréditer, c'est assez triste. Par exemple Ellul a souhaité travailler avec Debord qui a refusé à cause de son christianisme, comme quoi l'intolérance peut aussi être du côté des athées. C'est assez triste quand on pense à ce qu'aurait pu amener leur collaboration.

    • J'en connais une qui a à peu près lu des théologiens, des poètes mystiques, Alain, la philosophie du droit... sans probablement pas tout assimiler, ce qui ne l'a pas empêchée de rejoindre une secte assez grotesque en se prenant pour une éveillée donneuse de leçons à l'humanité.

      Les ressorts qui mènent à ce type de parcours sont assez multiples.

      • Oui mais il n'a tué personne. C'est aussi un problème de statistique. Est-ce que statistiquement les démarches spirituelles approfondies par l'étude ont moins de chance d'amener à la violence? Je vois plus un problème de compensation psychologique face à une humiliation socio-économique d'autant plus violente que leurs visions du monde avant leurs conversions est purement et uniquement néo-libérale (rap, Scarface,...). Elle est plus là la cause car ils passent généralement de la délinquance au fanatisme religieux et pas de l'engagement politique ou de l'islam modéré au fanatisme religieux. Bref, je n'ai pas de certitude et je ne prétends pas connaître la vérité mais la thèse de l'idéalisme n'a pas de sens pour moi et j'y vois plus un prétexte dans un phénomène de compensation psychologique dû à une souffrance socio-économique.

        • Une étude récente a montré que les croyants ont moins de moralité que les athées. C'est aussi ce qu'avait montré Lacan : si Dieu n'existe pas rien n'est permis, contrairement à ce que croient les croyants, notamment il n'est pas permis de tuer son prochain, ce qui est permis lorsqu'on a dieu à ses côtés et qu'on défend de hautes valeurs d'amour et de spiritualité. Les convertis sont toujours les pires, les anciens croyants ayant appris à faire des compromis avec leurs croyances. Ce sont bien des illuminés, mais des illuminés il y en a partout et tout croyant (en dieu ou une quelconque idéologie comme la défense de la vie) peut le devenir, il n'y a pas de protection par la culture, ce que le nazisme a démontré. Il y a la souffrance de la vie et les compensations qu'on cherche dans les idées.

          • L'étude pointe aussi une empathie moindre chez les musulmans que chez les chrétiens. Si le point de vue de Ellul était biaisé, il y avait peut-être du vrai sur le plan théologique, toutes les religions ne produisent pas les mêmes effets mais comme on fait d'autant plus l'amagame dans une société que l'on dit "pas d'amalgame", les différences religieuses sont assimilées à des différences racistes.

  4. Avant d'être en guerre, la France est en deuil et je suis en colère qu'on ne respecte pas ce que nous voulons vraiment signifier de ces morts à leurs familles. Ils ne sont pas morts pour la France, ils sont morts en France. Je regrette de ne pas avoir le temps d'y réfléchir. Je ne sais d'ailleurs réellement comment y réfléchir. Qu'est-ce que suscitent toutes ces émotions au fond? De la colère, du dégoût, un profond découragement? Qu'est-ce qui nous lie ou nous délie à part la mort? Nous sommes en guerre parce que la guerre est d'abord à l'intérieur de chacun et parce que chacun en est seul responsable. Dire n'importe quoi ne m'intéresse plus. Le ras-le-bol n'en est plus un parce qu'il n'est plus contenu dans ce que l'on se représente du ras-le-bol. Ce n'est pas de l'insatisfaction non plus que je ressens, c'est autre chose. Mais quoi? Et si au fond, j'avais atteint la limite de me sentir pris pour un con?

      • La France est en guerre, je suis Français alors je suis en guerre ?
        La France est en guerre parce que le président de la France l'a décidé et je n'y suis pour rien. Quels sont les tenants et aboutissants de cette situation?
        La guerre se fait d'un Etat à un autre Etat quand la souveraineté de l'un n'est pas respectée par l'autre. Qui est L'Etat autoproclamé islamique? Quelle est sa légitimité? Quel territoire doit-il défendre, quelle population, quelle souveraineté? Et surtout, quelle est la responsabilité des Français morts, vendredi soir?

        • Je suis d'accord sur le fait qu'on ne nous a pas demandé notre avis, comme je le dis dans l'article, cela n'empêche pas que pour ceux à qui nous faisons la guerre nous sommes des cibles (les populations civiles sont devenues les principales victimes de la guerre depuis 1940).

          • Vos interventions me font réfléchir et me permettent d'élaborer mieux ce que je pense ou du moins ce que j'essaie de comprendre. Voyez-vous, aux familles des victimes j'aimerais dire que je veux me tenir auprès d'elles, simplement. Je voudrais qu'elles ressentent que la communauté se tient tout près mais sans parler au nom de la France ou mettre des notions d'égalité, de liberté, de fraternité ou je ne sais quoi encore. Tous ces mots sonnent creux et s'ils sont le symbole de notre République, ce sont des coquilles vides depuis que notre souveraineté est vendue aux multinationales. Tout le monde l'a bien compris. Dans le même temps, j'aimerais aussi me tenir tout près des gens de l'Education nationale et leur dire que j'aimerais qu'ils aient les moyens de mieux travailler pour que des gosses qui se sentent abandonnés puissent faire un peu mieux leur place parmi nous. Une bombe à visée laser coûte plus de 250 000 euros...Excusez ma démagogie! A ceux qui ont peur, j'aimerais dire que ce n'est pas le professeur qu'on ne respecte plus mais la connaissance et que ce n'est pas par la force ou la discipline forcée qu'on obtient de vivre dans une communauté solidaire et forte. Et puis, je voudrais me tenir tout près des musulmans de France. Cet après-midi, un collègue de travail d'origine marocaine, me disait son inquiétude. Il se demande s'il ne devrait pas rentrer au Maroc pour la sécurité de ses enfants. Il est pourtant français. Merci, Jean , pour ce site et merci à tous ceux qui y participent. J'espère que la ruse de la raison fera apparaître l'homme qui nous aidera à prendre conscience de ce qui se joue à travers les égos et les passions de ce monde!

  5. Le gouvernement vient de décider l'interdiction des manifestations en marge de la COP21. Pas seulement à Paris, mais en province. Voila donc l'une des premières conséquences liberticides de l'état d'exception promulgué par le P"S". Je ne peux que faire le constat que le terrorisme et le capitalisme néolibéral et régalien se nourrissent mutuellement. Le terreau décidément continue à être favorable au terrorisme.

    • si l'on va vers une "criminalisation" de la critique et de la contestation (on peut le constater très nettement sur les quelques manifestations nantaises de ces 2 ou 3 dernières années), alors on en arrive à dire que le terrorisme est une construction mutuelle Etats-Groupes armés, de là à parler d'alliances objectives… j'hésiterai quand même un peu, Dominique Pagani, dans quelques conférences récentes est persuadé que nos Etats laissent s'organiser de tels groupes… mais comme JZ je ne veux pas croire à des stratégies conscientes… "il pleut, c'est tout ce qu'il sait faire / la bombe H, c'est tout ce qu'elle sait faire…" (B. Fontaine)

        • Si votre plaisanterie s'adresse à mes propos, personne ici je crois ne parle de "complot". Peut être me suis-je mal exprimé, mais je parlais également de forces matérielles (et aussi idéologiques) corrélées au capitalisme globalisé, et à l'état régalien, dont le terrorisme est la conséquence, mais aussi la cause opportune. Hollande est un opportuniste qui se saisit de l'occasion (tout comme Poutine). Le terrorisme est une "contre finalité" (Sartre) de l'inertie de la dynamique néolibérale actuelle depuis 20 ans qui contribuera à renforcer ces "circularités infernales". Inertie renforcée par l'absence d'alternatives concrètes.

          • Le commentaire était une réponse à Frank mais ce n'était effectivement qu'une plaisanterie de mauvais goût voulant juste montrer où va la logique déductive et finaliste. Personne ne peut supposer ce machiavélisme à Hollande et donc il faut se résoudre à ce qu'il n'y ait pas d'organisateur du chaos dont nous restons largement spectateurs.

  6. Vos textes souvent me font réfléchir. Celui-là m'a mis en colère. Des attentats, où des monstres blasphémant leur Dieu font 500 victimes à Paris dont 130 morts, semblent vous laisser froid. Par les simples effets de proximité et de statistique et compte tenu du nombre de personnes que vous devez connaître à Paris et ailleurs, vous avez de la chance de n'avoir pas été touché indirectement, de n'avoir pas un visage connu qui vienne vous déranger quand vous écrivez...
    Bon, passons. Je suis d'accord avec "C'est encore une fois le Bien rêvé qui est la cause du Mal". Vous auriez d'ailleurs pu citer Pascal, Saint-Paul, Gandhi ou bien d'autres. Ceux qui en ont tiré des conclusions de travail personnel et individuel, de chemin de con-version vers l'amour. Vous vous êtes dépouillé d'une idéologie (et je suis en empathie avec vous...), pourquoi tentez-vous d'élaborer une politique "hors sol" au risque de construire une nouvelle idéologie ? A mon avis, une politique est "hors sol" quand elle se lamente sur l'impuissance collective. Je vois au contraire avec émerveillement que les lignes bougent tous les jours et que le monde se recompose en permanence. J'ai confiance dans l'intelligence collective, vous y prenez votre petite part, continuez de m'apporter vos réflexions : vous dîtes que les guerres font de moins en moins de morts, puissiez-vous avoir raison, j'aurai un motif supplémentaire d'espérance.

    • Je ne la vois pas beaucoup l'intelligence collective. Les réactions du personnel politique aux attentats est d'un pathétique achevé, c'est à qui sortira la plus grosse ânerie et le gouvernement fait dans la surenchère en voulant modifier la constitution alors qu'il y a déjà des tonnes de lois applicables.

      Une assemblée de canards sans tête n'a jamais produit d'intelligence collective.

          • Si tu prends le cas des abeilles, par exemple, lorsqu'elle recherchent un nouveau nid, c'est tout le processus qui aboutit à un choix de très bonne qualité qu'aucune n'est en mesure de faire toute seule.
            Je maintiens que le système coyote relève d'un processus d'intelligence collective, alors que chacun des acteurs ne fait rien de très intelligent. Il suffit que les infos soient statistiquement fiable pour que les conducteurs puissent avoir en retour en temps réel les divers aléas qui se présentent et puissent ainsi anticiper.
            Dans les groupes, un des éléments qui mine la qualité de l'information, c'est la situation de lutte des places. Les manipulations du groupe pour en tirer bénéfice. J'ai cité ici à de nombreuses (trop sans doute) le dispositif de la sociocratie comme étant capable d'améliorer les processus d'intelligence collective. C'est une "structure" au sens de Jo Freeman. Pas besoin que les participants soient plus intelligents que les autres, c'est une structure robuste tout terrain qui fait avec les gens comme ils sont, pas besoin de forcer sur le développement personnel. Il me semble que c'est ça qu'il faut rechercher, ça ne sert à rien de se lamenter sur nos carences cognitives, faut faire avec, c'est ce que fait la sociocratie.

          • Dans le cas de Coyotte, c'est un système de recueil et de transmission d'information fiable intelligement construit par son concepteur. Ses utilisateurs n'ont pas besoin d'être des lumières pour l'utiliser.

            Dans le cas du personnel politique, ce n'est pas l'information et l'accès qui manque, mais leur déficience à la traiter.

          • Olaf,
            "Dans le cas du personnel politique, ce n'est pas l'information et l'accès qui manque, mais leur déficience à la traiter."
            Oui, et c'est bien un pb de structure que d'améliorer la situation, pas un pb de personnes, on n'a pas d'autre choix que de faire avec les personnes comme elles sont.

          • Ca n'est pas tant un problème de structure ou de personnes, mais un problème cognitif qui ne nécessite pas de changer les personnes.

            Les avancées scientifiques comme le passage de la terre plate à la terre ronde n'a changé personne, elle change une part de la compréhension du monde, ce qui n'a rien à voir avec un changement personnel du type born again.

          • Sinon, ca fait un bout de temps que des structures présentées comme les meilleures pour l'humain, tel qu'il est ou supposé être, sont présentées, puis imposées quand finalement ca marche pas si bien, en tentant de "changer" l'humain pour qu'il rentre dans le moule de la structure merveilleuse.

            Les religions, le communisme, le libéralisme extrême en sont des exemples constructivistes d'une société idéale vendue clés en mains qui nécessite un peu de rééducation comportementale quand in fine des récalcitrants cassent l'ambiance.

            D'ailleurs, qu'est ce ca signifie de vouloir changer un individu qui de toute façon change d'heure en heure, de saison en saison, année après année, sauf que c'est pas dans le sens du voulu ou prédéterminé ?

          • certaines structures génèrent plus de connerie collective, et d'autres améliorent l'intelligence collective, c'est là-dessus qu'on peut travailler, sans pour autant en attendre des miracles.

          • On retombe toujours sur le même problème qu’une vérité en amène une autre et que prise isolément ou ensembles elles ne suffisent pas à rendre compte de la réalité humaine qui est mouvante et complexe et inscrite dans le temps.
            Ainsi pour Chouard , il suffit d’écrire ensemble une bonne constitution pour que ça roule. Alors que les règles qu’on peut écrire sont le résultat de ce que l’on est collectivement dans la réalité à un moment donné et qu’ainsi l’écriture de bonnes règles par les gens eux-mêmes ne se décrète pas ; mais dans le même temps que l’on a dit cela , il faut aussi dire que rien ne remplace de bonnes règles écrites par les gens eux-mêmes .
            A partir de là ou on se raidit dans des vérités qu’on assène et on flirte avec le totalitarisme des bonnes intentions ou on laisse tomber la politique jugeant l’activité inutile.
            Là encore la seule position tenable est un perpétuel jeu d’équilibre entre des éléments contradictoires, ce cheminement ayant besoin d’un objectif , d’un but sous tendu par des valeurs , de ténacité , d’humilité , d’une capacité à construire ce qui va se déconstruire . Bref ,une sacré galère , mais "what else ? "

          • Ça peut paraitre provocateur, mais le jihadisme, fonctionnant en réseaux souples à l'instar du web sur des réseaux numériques globaux et non numériques locaux, est un peu plus up to date que ceux qui sont censés le combattre comme les structures étatiques de renseignement. On a toujours à apprendre de ceux que l'on redoute :

            http://aboudjaffar.blog.lemonde.fr/2010/10/20/theres-a-war-outside-still-raging-no-surrender-bruce-springsteen/

            Le problème du management c'est qu'il produit sa propre bêtise endogène collective par effets grégaires de représentation et d'appartenance à une "élite".

          • "L'intelligence collective dépend de plusieurs paramètres et peu être efficiente dans certains domaines mais pas dans la plupart."
            Il me semble qu'il y a une considérable marge de manœuvre de développement de l'intelligence collective (connaissance et mise en pratique) là où ça peut marcher (en gros dans les organisations, en particulier dans les entreprises). L'émancipation DANS les organisations est un des thèmes politiques importants du socialisme libertaire, mais je ne vois guère la compétence en structure favorisant l'intelligence collective s'y développer.

          • Olaf,
            Le projet "Zéro chômage de longue durée" est louable, il répond à une urgence.
            Mais il n'apporte rien en terme de structure visant à améliorer à la fois l'émancipation et l'intelligence collective.

        • L'intelligence collective dépend de plusieurs paramètres et peut être efficiente dans certains domaines mais pas dans la plupart. C'est d'ailleurs l'objet du management d'essayer de contourner la bêtise collective. La sociocratie rencontre de plus en plus de succès et comporte effectivement de bons principes mais qu'on ne peut appliquer à tout.

          Bien sûr qu'il faut la meilleure organisation possible, la meilleure constitution (dont on voit qu'elle évolue avec le temps contrainte par l'événement et non par de grands juristes). Reste que la question cognitive est un obstacle majeur à la prise de décision qui ne peut arriver à un consensus. On ne réconciliera pas Aristote avec Platon. Soit on a trop de pétrole, soit on n'en a pas assez. Il semble qu'il suffise de se renseigner mais on a des spécialistes comme Jancovici qui disent des conneries.

          La situation est celle des sciences où des théories contradictoires s'affrontent sans arrêt, l'expérience seule pouvant trancher (il ne suffit pas de voter). Au lieu d'entretenir l'illusion que la démocratie pourrait décider de tout, il faudrait brancher les votes sur le réel, sur des faits, des indicateurs pouvant invalider les décisions. Sauf que, plus on vise le long terme, plus c'est impossible. On a dès lors un hiatus entre le consensus des climatologues (à plus de 90% mais il y a toujours des points de vue dissidents) et l'audience des climato-sceptiques.

          Il ne s'agit pas d'être fataliste avec ça mais d'en tenir compte au lieu de flatter l'intelligence des foules et substituer la communion émotionnelle à l’absence de solution.

    • Je sais bien que ce que j'écris peut choquer (je le dis dans le texte) et si je témoigne de ma propre réaction (critiquable certes) je précise bien que l'émotion est légitime (j'ai d'ailleurs attendu quelques jours pour publier). Je dois d'ailleurs m'excuser de ne pas avoir trouvé quoi répondre à ceux qui m'ont fait part de leur indignation. Ce que j'écris en général choque souvent mes lecteurs, jusqu'à me faire perdre un à un mes soutiens, non que je cherche à choquer mais, d'une part je n'écris pas pour dire ce que les autres disent déjà et, d'autre part, mon but est bien de réfléchir (pas seulement de faire réfléchir, mais de réfléchir moi-même en corrigeant mon écriture), ce qui veut dire la plupart du temps rompre avec l'opinion dominante, celle de notre groupe, s'en détacher (ce qui n'est pas sans risque).

      Je suis d'autant plus conscient que mes positions exprimées sur mon petit blog ne sont pas assez lisibles à l'extérieur pour servir de politique que mon principal objet reste nos limites cognitives et la bêtise collective qui m'apparaît toujours plus comme l'obstacle principal. J'ai longtemps cru tout le contraire et qu'une démocratie véritable menait aux bonnes politiques, je ne le crois plus sans penser qu'on va toujours au pire mais cela dépend des périodes et on pourrait avoir eu le meilleur...

      Si j'insiste là-dessus, ce n'est pas pour me lamenter mais bien dans l'espoir de dépasser cette dangereuse naïveté. Il semble évident que le numérique pourrait aider mais il y faut apparemment du temps. Il y a heureusement d'autres sources de rationalité, notamment matérielles mais certainement pas l'amour au nom duquel on a massacré tout autant (rejetant les autres dans la barbarie, comme s'ils n'avaient pas d'amour!). La politique, c'est vivre avec des gens qu'on n'aime pas. Il faudrait réserver les déluges émotionnels aux concerts de musique qui sont le lieu pour cela, aussi nécessaires et enthousiasmants que certaines cérémonies religieuses. Dans les grandes messes politiques, je serais toujours un couac. Hors de la communauté sans doute mais pas hors sol quand je prône justement de s'ancrer dans le local. Il est vrai que je n'ai pas beaucoup d'espérance dans l'immédiat et pour notre pays mais je reste malgré tout confiant à plus long terme par notre capacité à corriger le tir (devenir plus réalistes) et réagir devant la catastrophe, ce qui reste malgré tout à prouver.

      Bien sûr, je me suis inquiété de mes proches après les attentats et toutes les victimes méritent un deuil que je n'ai peut-être pas assez respecté mais je ne suis pas le seul à ne pas bien comprendre la différence de traitement au niveau mondial des attentats de Paris par rapport à ceux des Kurdes (j'en ai dans ma famille) ou du Liban, tuant tout autant des innocents, des jeunesses fauchées. Ce n'est pas comme si c'était le premier ou qu'on n'était pas déjà en guerre mais bien sûr son ampleur marque les esprits. Mes comptes d’apothicaires sont déplacés et je comprends la colère avec laquelle je ne veux pas polémiquer, juste témoigner de ce qui n'est que mon propre ressenti.

  7. En tout cas, j'ai pris bonne note de ce que F. Hollande a déclaré: "le pacte de sécurité passe avant le pacte de stabilité" celui de l'Union Européenne). Nous assistons en quelque sorte à une démonstration mais, la tête en bas si je puis dire, c'est à dire par le mauvais côté des chose (le tout sécuritaire), qu'il y a une lecture possiblement politique du pacte de stabilité, lorsqu'un gouvernement le souhaite (sans pour autant tomber dans le volontarisme impuissant dénoncé par JZ sur ce blog). Peut être est ce là l'une des pistes d'espoir si l'on veut, et une démonstration qu'une connerie collective (le tout ultra-sécuritaire) peut dévoiler à son insu que les priorités européennes sont affaires en partie de choix politiques.

    • J'avais noté cela ; ce qui confirme que l'économie est soumise au politique ; dans le même ordre d'idée , à Lyon a été décidé l'annulation de la fête des lumières au profit de la simplicité et retour au petit lampions sur les fenêtres ; il était aussi impensable d'annuler cette manifestation de masse à but commercial qui pénalise le climat ,que de rompre le pacte de stabilité .
      C'est assez malheureux que ce type de décisions qui devrait venir dans une stratégie politique réfléchie sur du long terme se prenne dans ces conditions;

    • On peut dire que le politique prime sur l'économique (tout comme l'écologique prime finalement sur l'économie) sauf qu'il ne s'agit effectivement pas du tout du volontarisme politique mais du réel politique (et même presque uniquement la guerre ou autre catastrophe), c'est quand on n'a pas le choix, non par prévoyance et plutôt après-coup. C'est très frappant de voir que le New Deal avait un peu amélioré la situation mais n'avait pas permis de sortir de la crise de 1929 alors que la déclaration de guerre a relancé la croissance et permis d'augmenter les impôts à des niveaux qui n'auraient pas été possibles avant. On peut comparer par exemple au fait qu'un créancier insolvable se voit en général annuler sa dette au nom du fait qu'on ne tond pas un oeuf (ce que l'Euro group a du mal à admettre) mais jamais si on n'est pas insolvable et qu'il reste à prendre. Le réel doit s'imposer, pas seulement par des prévisions scientifiques mais par la mise en cause immédiate de l'existence. C'est la stratégie du choc si on veut, en dehors de laquelle on ne peut changer les règles. La grève générale avait aussi cette fonction avant (maintenant, la production manquante vient de l'extérieur, il faudrait bloquer le pays trop longtemps).

      Ceci dit, il n'est pas au pouvoir de Hollande de récuser un pacte de stabilité qui est dans les traités et s'il est possible que cela donne un coup de fouet à court terme, tout cela peut aussi retomber très vite, comme après les attentats contre Charlie-Hebdo et revenir au pilotage à vue dans une économie atone (la hausse des salaires est cependant réclamée maintenant par la BCE, qui s'arroge elle aussi des pouvoirs au nom du risque existentiel, ce qui serait entrer dans un nouveau cycle de croissance et d'inflation normalement).

      En tout cas, on voit que la plupart des opposants ont obtenus ce qu'ils voulaient. Hollande a pris tout le programme de la droite avec l'état d'urgence, la fermeture des frontières, etc., alors que les économistes de gauche ont à peu près ce qu'ils réclamaient (sortie de l'austérité, baisse de l'Euro, planche à billet). Du coup, on voit que toutes ces revendications ne sont pas aussi miraculeuses qu'on le prétendait, que cela ne change pas grand chose. Si cela pouvait en persuader un certain nombre que la question n'est pas là mais de l'adaptation aux nouvelles conditions de production et notamment dans sa dimension locale...

  8. Article qui repose d'entrée de jeu sur une base fausse, graphique pipo.

    Y a plus de guerres, de conflits asymétriques ou diffus, du terrorisme et des victimes collatérales, notamment les 1 millions de victimes (suite à la 2eme guerre d'Irak), comme par hasard la ou prospère l'EI. Et les évolutions militaires comme les privatisations des forces (Blackwater ...) permettent de cacher bien des choses...

  9. Qu'est-ce pour nous, Mon Cœur, que les nappes de sang
    Et de braise, et mille meurtres, et les longs cris
    De rage, sanglots de tout enfer renversant
    Tout ordre ; et l'Aquilon encor sur les débris
    Et toute vengeance ? Rien !... — Mais si, toute encor,
    Nous la voulons ! Industriels, princes, sénats,
    Périssez ! puissance, justice, histoire, à bas !
    Ça nous est dû. Le sang ! le sang ! la flamme d'or !
    Tout à la guerre, à la vengeance, à la terreur,
    Mon Esprit ! Tournons dans la Morsure : Ah ! passez,
    Républiques de ce monde ! Des empereurs,
    Des régiments, des colons, des peuples, assez !
    Qui remuerait les tourbillons de feu furieux,
    Que nous et ceux que nous nous imaginons frères ?
    À nous ! Romanesques amis : ça va nous plaire.
    Jamais nous ne travaillerons, ô flots de feux !
    Europe, Asie, Amérique, disparaissez.
    Notre marche vengeresse a tout occupé,
    Cités et campagnes ! — Nous serons écrasés !
    Les volcans sauteront ! et l'océan frappé...
    Oh ! mes amis ! — mon cœur, c'est sûr, ils sont des frères —,
    Noirs inconnus, si nous allions ! allons ! allons !
    Ô malheur ! je me sens frémir, la vieille terre,
    Sur moi de plus en plus à vous ! la terre fond,
    Ce n'est rien ! j'y suis ! j'y suis toujours.
    AR

    Je crois qu'en effet, les "terroristes" veulent savourer jusqu'au bout cette union mystique des cœurs si puissante qu'il ont trouvée au sein de la fraternité islamiste.

    • Là, en fait, c'est le massacre par les Versaillais de la commune de Paris (que Rimbaud avait rejointe), bien plus de 10 000 morts ! Cette apocalypse n'est pas celle des massacreurs mais de ceux qui tombent sous la mitraille. Il est certain qu'il y a une ivresse de la bataille et de la mort qu'on défie (il y aura toujours des anges de la mort n'acceptant pas ce monde).

      Quand j'étais lycéen et faisais du théâtre, je récitais ce poème sur du Pink Floyd...

      • Oui, le contexte est très différent, mais le poème rend compte de l'univers mental de celui qui se sent investi d'une mission transcendante, de son exaltation. Tout à côté de la cause (idéologie) si exaltante devient petit, aussi bien sa vie que celle de ses ennemis.
        Mais il y a pourtant une grande différence de système de bien/mal entre les idéologies transcendantes, l'EI n'est pas le nazisme ni le communisme ni la commune, et il me semble aussi possible que l'idéologie non-violente, par exemple, soit capable de capter cette promesse d'être mis au monde promis par toutes les idéologies. C'est curieux de parler de mise au monde (symbolique) dans le cas de l'EI, mais je crois pourtant que c'est bien ce qu'accomplit ce projet venu du fond des âges pour ceux qui s'y engagent, ce qui est aussi dit sous le terme de "born-again".

Laisser un commentaire