La relocalisation de la production

Temps de lecture : 6 minutes

Adresse aux 2èmes rencontres de la relocalisation (24 et 25 septembre)
L'écologie, c'est d'abord la relocalisation puisque c'est la réhabitation de notre territoire et la réappropriation de nos vies dans lesquelles la production et le travail occupent une grande place. L'économie locale est à la fois un facteur déterminant de notre qualité de vie et de l'équilibre local. La relocalisation concerne aussi bien la production d'énergie, par le solaire et autres énergies renouvelables, l'agriculture, avec l'organisation de circuits courts, et même l'industrie qui délocalise, mais la relocalisation concerne majoritairement les services (de proximité) et le travail immatériel à l'ère du numérique. Il s'agit non seulement de travailler au pays (sans dépendre de multinationales) mais d'accéder au travail choisi et d'échapper au salariat productiviste (ce qui nécessite un revenu garanti) tout en trouvant à valoriser ses compétences (grâce à des coopératives municipales), en privilégiant les échanges de proximité (avec des monnaies locales).

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Un homme de parole (le sujet du langage)

Temps de lecture : 30 minutes

Pour finir la série, après avoir survolé l'histoire de l'humanisation du monde et de sa transformation matérielle, il s'agit de comprendre en quoi précisément le langage narratif a pu tout changer de notre vécu au point de nous séparer des autres animaux.

Il n'y a pas de nature humaine, ce qui fait l'homme, c'est la culture qui s'oppose à la nature par construction, la raison qui nous détache du biologique, la civilisation qui réprime nos instincts, l'histoire qui prend le relais de l'évolution. C'est un nouveau stade de la séparation du sujet et de l'objet, de l'autonomisation de l'individu par rapport à son environnement, processus qui vient de loin et n'est pas réservé à notre temps. Tout n'est pas culturel pour autant. Il ne s'agit en aucun cas de nier les mécanismes biologiques étudiés avant, par exemple dans la différence des sexes, mais de ne pas les assimiler trop rapidement à ce que la culture y superpose de systématisation (dans la division actif/passif notamment). Pour les sociétés humaines, rien ne justifie de faire du biologique une raison suffisante, encore moins une norme culturelle, et il faudrait éviter les tentations scientistes de mettre sur le compte de la biologie ce qui résulte d'une longue histoire.

L'essentiel, c'est le lien de la culture et du langage tel qu'il avait été établi par le structuralisme dont l'apport là-dessus est considérable et ne peut être ignoré. On peut regretter le discrédit dans lequel il est tombé de nos jours, certes à cause de ses excès, ses erreurs, ses errements. Le phénomène est on ne peut plus classique et relève justement d'une analyse structurale : chaque génération se construit sur l'opposition à la génération précédente et toute théorie trop dominante est destinée à un temps de purgatoire quand elle est passée de mode ! Il n'empêche que la culture, les contes, les mythes, les rites, les modes relèvent bien d'une approche linguistique et structurale, ce qui n'est en rien une négation de l'histoire comme le craignait Jean-Paul Sartre, ni même de l'humanisme, encore moins de la liberté. On devrait parler plutôt, comme Lucien Goldmann, d'un structuralisme génétique car les structures évoluent, bien sûr. Ce n'est pas parce qu'il y a des règles qu'elles ne peuvent pas changer, simplement elles doivent garder une certaine cohérence, un peu comme l'évolution du squelette doit respecter des contraintes structurelles, évoluant donc plutôt par sauts et changements de paradigme (ou d'épistémé).

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L’humanisation du monde

Temps de lecture : 20 minutes

On continue. Après avoir passé en revue l'origine de la vie et de la subjectivité puis tout ce que nous partageons avec les animaux, en particulier les chimpanzés, il faut prendre la mesure de ce qui malgré tout nous sépare de la nature (et donc de toute nature humaine) avec le langage, la culture, la civilisation, séparation progressive mais qui n'est plus réductible au corps, ni à l'espèce dès lors qu'il s'agit bien de l'humanisation du monde. S'il faut tenir compte de notre nature animale et de nos besoins vitaux, puisque nous restons des animaux, le biologisme nous réduisant au corps a toujours été une dangereuse barbarie, même lorsque c'est au nom de la jouissance et d'une libération de nos pulsions. L'écologie-politique consiste à réintroduire la nature dans la culture (mettre la nature en culture), ce qui est tout autre chose.

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La part animale de l’homme

Temps de lecture : 34 minutes

Redonnons le contexte. Après avoir défini la vie comme se créant elle-même dans l'épreuve du réel par la reproduction et la sélection constituant un processus cognitif dès la première cellule, nous avons essayé de cerner ce qui constituait la subjectivité du vivant, son vécu dans ses formes les plus simples jusqu'à l'apparition d'un système nerveux et les premiers sentiments de plaisir ou de peine à la base des capacités d'apprentissage.

Dans ce chapitre, nous allons essayer de rassembler tout ce que notre subjectivité doit à sa part animale. Là encore on pourra toujours y voir de simples poncifs d'une vieille biologie réfutée depuis longtemps alors que c'est plutôt leur ré-interprétation complète à l'aune de l'éthologie et de la biologie la plus actuelle ainsi qu'une "critique de la critique" de l'anthropomorphisme, du vitalisme et du finalisme qui ne nous ramène pas à l'état antérieur (négation de la négation toujours partielle), mais qui réintroduit ces notions, qui s'imposent de l'expérience animale et de notre vécu, en les débarrassant de leur contamination initiale par la théologie. Notamment, ce qu'on appelle "la théorie de l'esprit", capacité de se représenter la subjectivité d'un autre animal, justifie une certaine connaissance participative qui accède sans conteste à une réalité effective malgré sa part de projection et d'arbitraire.

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La subjectivité du vivant

Temps de lecture : 37 minutes

Je continue la publication de ce "livre de la vie" chapitre par chapitre

On a tenté de dégager les principes de la biologie, d'une compréhension scientifique de l'évolution, mais cela nous a mené à reconnaître la subjectivité du vivant, sa spontanéité. Je m'aventure un peu loin sans doute à vouloir aborder la question non plus cette fois du côté de l'objectivité des processus biologiques mais du ressenti, du vécu lui-même que nous ne pouvons connaître que par notre expérience d'être vivant mais qui commence indubitablement avec le plus simple des organismes et donc avec la cellule bien avant l'animal.

Je n'aurais jamais cru pouvoir parler un jour de la subjectivité de l'amibe. Rien ne semble apparemment plus ridicule. Pourtant, si la vie commence avec les bactéries, c'est à ce niveau que doit bien commencer le vécu. Avant Pasteur, les philosophes n'avaient pas ce problème épineux même si on soupçonnait déjà que la fermentation était vivante. Ainsi, Hegel ne connaissait rien du bacille du choléra qui l'a emporté ; mais si Aristote, Kant, Hegel, Heidegger ont tous insisté sur la subjectivité de l'organisme comme totalité, on doit bien admettre que cela s'applique à la cellule tout autant. Ce qui mérite réflexion au moins.

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Auto-organisation et sélection génétique

Temps de lecture : 24 minutes

Le vivant post-génomique ou qu'est-ce que l'auto-organisation, Henri Atlan
Henri Atlan faisait partie des membres originaires du GRIT mais cela n'empêche pas que je me situe à peu près à son exact opposé sur des points fondamentaux qu'on peut relier à nos conceptions différentes de l'information. En effet, non seulement il prétend tout expliquer par l'auto-organisation, ce qui me semble très exagéré au moins (et pas du tout aussi original qu'a pu l'écrire Philippe Petit) mais il attaque frontalement tout ce que je crois devoir réhabiliter (voir mon article précédent) : la spécificité de la vie, le rôle de la finalité comme inversion de l'entropie et même la sélection darwinienne comme seul facteur explicatif, ce qu'il appelle "l'épistémologie évolutive" (p134), sans parler de la liberté et du dualisme entre l'esprit et le corps (comme entre l'information et l'énergie ou la matière).

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La vie incréée

Temps de lecture : 47 minutes

La vie, c'est apprendre à surmonter l'entropie pour éviter le pire et tirer parti de l'occasion.

Ce n'est pas la première fois que j'écris sur le sens de la vie et la trivialité des réponses que j'en donne paraîtra déplacée à tous les croyants comme à ceux qui voudraient rêver leur vie mais ce texte qui prolonge de l'entropie à l'écologie est le premier chapitre d'un livre sur la biologie et la vie comme évolution qui devait rassembler la matière des articles cités à la fin.

C'est de façon complétement inattendue que s'est imposé le thème de l'absence d'un dieu créateur pour comprendre les finalités biologiques, l'essence de la vie et de son autonomie évolutive, la neutralité scientifique n'étant pas tenable à propos de la différence entre une vie qui se construit pas à pas et une création par un supposé grand architecte.

On verra, en effet, que la vie se caractérise bien par sa vitalité qui est à la fois reproduction, sélection, évolution, régulation (boucle de rétroaction), exploration, adaptation, activité vitale constituant sa subjectivité, sa spontanéité, et qui s'oppose constamment aux forces de destruction entropiques grâce à l'information, la correction d'erreur et la mémoire, processus cognitif dès la première cellule introduisant la finalité dans la chaîne des causes, la difficulté étant de comprendre, hors de tout spiritualisme, le dualisme fondamental opposant la vie à la matière inerte, sa réactivité, son dynamisme propre, l'expérience du temps (de l'après-coup) et l'épreuve du réel permettant l'inversion des causes et de l'entropie jusqu'à se complexifier de façon inouïe et coloniser toute la biosphère.

Il y a, bien sûr, des conséquences politiques à en tirer à l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain.

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La fuite dans l’irrationnel

Temps de lecture : 23 minutes

Georg Lukács, La destruction de la raison (Schelling, Schopenhaeur, Kierkegaard)
Il y a des moments où la raison ne peut plus se faire entendre dans le déchaînement de foules prises de haine, de panique ou d'enthousiasme. Il y a des moments où plus rien ne compte de ce que nous avait appris l'histoire (ou les sciences sociales) dans l'illusion de tout pouvoir recommencer à zéro. L'étonnant, c'est que cette fuite dans l'irrationnel puisse être le fait de "philosophes" et pas seulement de foules fanatisées. On retrouve encore une fois les égarements de la raison elle-même, sous la forme cette fois de la bêtise savante.

Ici Lukács essaie de remonter aux sources philosophiques de l'irrationalité nazi qu'il identifie largement à l'existentialisme d'Heidegger (qu'Emmanuel Faye accusera effectivement de L'introduction du nazisme dans la philosophie). Un volume entier est consacré à Nietzsche, inspirateur indéniable du nazisme, alors que ce volume-ci s'attache à ses prédécesseurs moins connus (Schelling, Schopenhauer, Kierkegaard) et leurs différentes stratégies de fuite dans l'irrationnel (idéalisme, volontarisme, subjectivisme) témoignant de l'affolement de la pensée après la Révolution Française et l'essor de l'industrie, mais qui reviennent en force de nos jours.

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De l’entropie à l’écologie

Temps de lecture : 29 minutes

Voulez-vous savoir le secret de notre monde globalisé tout comme du passage de la mort à la vie ? Vous verrez que, aussi décevant que cela puisse paraître, ce n'est rien d'autre que l'information !

Encore faut-il comprendre ce qu'est l'information et ce qui l'oppose à l'énergie entropique jusqu'à rendre possible l'écologie aujourd'hui dans sa lutte contre l'entropie galopante de la société industrielle, qu'il ne faut pas confondre avec la société de l'information qui lui succède, modernité réflexive qui commence à peine mais bouscule déjà le monde entier avec fracas. Impossible de l'ignorer qui a fait de nous déjà des hommes nouveaux.

L'entropie n'est pas une loi aussi implacable qu'on le prétend (du moins en dehors de la thermodynamique), la vie est la preuve du contraire. On peut être aussi buté qu'on veut, on doit bien reconnaître que l'information est à la base de la vie (reproduction, réaction, régulation) qui s'oppose assez bien à l'entropie pour avoir réussi à coloniser toute la biosphère et atteindre une complexité inouïe. L'évolution est un processus d'apprentissage et d'organisation (d'outillage, dès les protéines), mémorisé par les gènes, puis le cerveau, puis par l'écriture, enfin par le numérique. L'information n'a rien de magique, elle ne supprime ni l'énergie, ni la matière mais elle en optimise l'usage et permet de s'affranchir localement des forces de désorganisation avec un succès durable.

L'important à comprendre c'est que la logique du vivant, d'une information qui est aussi réaction (différence qui fait la différence), n'a plus grand chose à voir avec la logique des phénomènes physiques, énergétiques ou matériels, du fait de son caractère non-linéaire mais surtout (ré)actif. Le monde de l'esprit prend le dessus sur les forces matérielles, c'est cela l'écologie aussi qui est une activité incessante (réaction informée) au même titre que l'homéostasie du vivant. C'est à cette condition que l'ère de l'information permettra le passage de l'entropie à l'écologie, non que l'entropie disparaîtrait mais parce que les ressources de notre intelligence globale seraient tendues vers la conservation de nos conditions de vie et la reconstitution de notre milieu (passage des énergies fossiles aux énergies renouvelables, recyclage, relocalisation, etc.). Ce n'est pas gagné, comme notre survie est toujours menacée, cela doit du moins devenir notre objectif commun. Mais revenons au début...

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Néo-fascisme et idéologie du désir

Temps de lecture : 18 minutes

Mai 68 : la contre-révolution libérale libertaire, Michel Clouscard

D'un côté on a d'anciens maoïstes ou libertaires, ou même des disciples de Foucault ou Deleuze, devenus les chantres du libéralisme le plus débridé. De l'autre, on a de soi-disant révolutionnaires qui, au nom de ces dérives, accusent Mai 68 de tous les maux et se rangent du côté de l'ordre moral autoritaire et régressif. Le résultat, c'est que tout ce beau monde, qui se réclamait pourtant d'une gauche plus ou moins extrême, se retrouve finalement bien à droite et qu'on peut les rassembler, malgré leur farouche opposition, dans ce qu'on appelle non sans raisons les "néo-cons", plus cons encore que les anciens !

Il faut bien dire que les raisons de parler de Michel Clouscard sont assez minces, se réduisant principalement à l'activité éditoriale des éditions Delga qui ont déterré son oeuvre mais publient surtout plusieurs ouvrages indispensables de Georg Lukács restés inédits en français. Le bon côté de Michel Clouscard c'est, en effet, sa reprise de la critique de Lukàcs d'un néo-kantisme réifiant au profit d'une conception dialectique de l'histoire. On verra qu'il n'est pas sûr pourtant que sa conception de l'idéologie échappe à cette critique (et tout comme Lukács leur prétendue dialectique recouvre en fait une politique réduite au moralisme révolutionnaire) mais la raison de rendre compte de ce livre, c'est paradoxalement son ancienneté qui en fait un précurseur puisqu'il date de 1973, donc de l'immédiat après-68.

Malgré le simplisme de sa grille explicative "unidimensionnelle", il montrait déjà la complicité de la libération des désirs avec la "société de consommation", bien qu'il récuse ce terme pour les travailleurs exploités, dénonçant la collusion des libertaires et des libéraux, qui se vérifiera plus tard (de Cohn-Bendit à Jerry Rubin). Seulement, cette critique le mène, comme bien d'autres après lui, à des tendances réactionnaires et un certain confusionnisme moralisant qui ne vaut guère mieux. En ces temps troublés, nous avons besoin pourtant de dépasser les impasses du passé et revenir à une critique sociale de plus en plus urgente sans devoir revenir en arrière sur la libéralisation des moeurs.

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L’optimisme de la raison

Temps de lecture : 33 minutes

Quelque critiques que puissent être la situation et les circonstances où vous vous trouvez, ne désespérez de rien; c’est dans les occasions où tout est à craindre, qu’il ne faut rien craindre; c’est lorsqu’on est environné de tous les dangers, qu’il n’en faut redouter aucun; c’est lorsqu’on est sans aucune ressource, qu’il faut compter sur toutes; c’est lorsqu’on est surpris, qu’il faut surprendre l’ennemi lui-même. (Sun-Tse, L’Art de la Guerre)

On peut prendre pour une provocation de parler d'optimisme de la raison au moment de la montée de tous les périls, pourtant c'est justement dans ces moments qu'il ne faut pas céder à la panique mais préparer les "lendemains qui chantent", car les beaux jours reviendront même si beaucoup en doutent. On peut dire qu'on en voit déjà les premières lueurs, un peu comme les premiers résistants annonçaient la libération au coeur de la nuit nazie.

Aujourd'hui, la situation est loin d'être aussi dramatique, bien qu'on n'ait rien vu encore, la succession des interventions pour repousser une crise systémique de plus en plus insoluble ayant épuisé tous les moyens des Etats (taux d'intérêts minimum, déficits maximum) jusqu'à se fragiliser eux-mêmes et se retourner contre leurs citoyens pendant que s'amorce une guerre des monnaies. Cependant, l'expérience de la crise de 1929 nous donne un coup d'avance, peut-on dire, la répétition du krach de la dette ayant déjà provoqué un retournement idéologique très sensible. Certes, ce qui domine pour l'instant, c'est plutôt la désorientation et une confusion des esprits qui peut mener à toutes sortes de dérives autoritaires et xénophobes, mais qui met tout de même un terme à une lente descente aux enfers, période de désocialisation et d'individualisme exacerbé où le dogmatisme néolibéral nous a fait entrer dans une des périodes les plus noires pour l'intelligence. Le remake des années folles avec les années fric avait de quoi nous dégoûter d'un monde qui bafouait tous nos idéaux et inversait toutes les valeurs mais quand le désespoir se transforme en colère et qu'il faut passer à l'action, il n'est plus temps de se complaire aux éructations de quelques vieilles badernes atrabilaires qui nous prédisent inlassablement la fin du monde, alors que ce n'est que la fin du vieux monde à laquelle nous assistons et qui ne mérite pas tant de remords.

On peut, tout au contraire, espérer à nouveau et discerner les immenses potentialités de l'époque, époque révolutionnaire comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire à cette rapidité et cette ampleur, avec une conjonction inédite des crises (économique, écologique, géopolitique, technologique, anthropologique, idéologique) où tout est bouleversé de fond en comble en quelques dizaines d'années seulement, au point qu'on peut légitimement avoir l'impression que le sol se dérobe sous nos pieds, des idéologies dépassés ne permettant pas de comprendre quoi que ce soit à ce qui se passe. Il y a un nouveau langage à inventer. C'est dans ces périodes pourtant qu'il est peut-être le plus exaltant de vivre, c'est là que s'ouvrent des possibles et que notre action peut être décisive pour orienter l'avenir et peser sur les choix futurs. C'est dans ces commencements qu'il est le plus important de savoir déceler la richesse des possibles, en évitant de s'égarer sur des voies utopiques sans issue pour saisir plutôt les véritables opportunités qui s'offrent à nous. Il s'agit de construire une stratégie politique pour une sortie de crise qui ne sauve pas seulement les meubles mais qui soit la conquête de droits nouveaux et d'une société pacifiée, d'une économie plus soutenable au service du développement humain, prenant en compte les conditions de sa reproduction. Vraiment de quoi retrouver une bonne dose d'optimisme pour notre avenir et les jeunes générations.

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Le travail fait la santé

Temps de lecture : 17 minutes

Pour une écologie du travail
travailsanteOn ne peut séparer l'écologie du social, comme le voudrait l'écologie libérale, pas plus qu'on ne peut séparer l'homme de son milieu. Ce sont bien les effets désastreux sur notre qualité de vie et notre santé qui nous alertent sur les problèmes écologiques, cependant les causes sont le plus souvent du côté de la production, des procédés et substances employées mais aussi du travail lui-même, responsable en grande partie de la dégradation de nos conditions de vie car s'il est avéré que "le travail, c'est la santé" quand c'est un travail valorisant, c'est loin d'être toujours le cas.

Une écologie du travail, attentive à l'amélioration des conditions de travail, devrait constituer une priorité de santé publique dès lors qu'une grande partie des maladies se révèlent être, à l'origine, des maladies du stress potentialisant les pollutions toxiques et les déséquilibres biologiques. On commence tout juste à s'en apercevoir devant les dégâts d'une gestion par le stress qui a révélé toute son inhumanité, seulement le problème est bien plus général que les "suicides au travail" qui n'en sont que les martyrs les plus visibles. La société, la citoyenneté démocratique et les droits de l'homme ne s'arrêtent pas à la porte de l'entreprise qui est au contraire un des principaux lieux de socialisation et de vie commune bien que ce soit de façon plus ou moins temporaire, à la différence des villages d'autrefois. C'est un territoire qu'il faut reconquérir et civiliser en s'opposant aux nouvelles barbaries comme les luttes ouvrières ont combattus les anciennes. On ne peut accepter l'extra-territorialité du travail qui est une bonne part de notre vie, aussi bien d'un point de vue politique que des répercussions écologiques ou sur notre santé. Il faut s'en persuader, la question du travail devrait constituer avec la relocalisation l'axe principal d'une véritable politique écologiste.

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Le travail dans la sortie du capitalisme

Temps de lecture : 35 minutes

Du travail forcé au travail choisi
On ne s'en tirera pas en se tournant les pouces. Il y a tout un travail à faire pour sortir du capitalisme et qui consiste principalement à organiser le travail en dehors du capitalisme et donc du salariat, donner les moyens de passer du travail forcé au travail choisi, libération du travail comparable à l'abolition de l'esclavage et que certains appellent un peu rapidement la fin du travail alors que ce n'est que la fin (relative) du salariat et du marché du travail.

Malgré toutes les exagérations sur l'automation et l'âge de l'abondance, ce n'est absolument pas la fin de la production ni des services ou des fonctions sociales. A l'opposé des illusions d'une production qui se ferait toute seule, il s'agit d'arriver à "produire la richesse autrement" en relocalisant l'économie notamment mais, pour cela, il faut prendre la question du côté de la production et non du côté de la consommation avec un moralisme sans aucune effectivité.

Le préalable d'une véritable alternative au capitalisme serait, en effet, d'abandonner les tendances idéalistes actuelles et revenir sur terre, admettre qu'il nous faut prendre en compte la réalité concrète de la production et qu'il y a une limite à ce qu'on peut espérer, à la conscience de soi comme à la maîtrise de notre avenir. Pour être effectif, le dépassement du capitalisme doit s'appuyer sur le mouvement réellement existant, sur l'adaptation des rapports sociaux aux nouvelles forces productives et non sur nos préférences subjectives, nos croyances religieuses ou nos réactions émotionnelles.

Ce que les luttes pour l'émancipation peuvent nous faire espérer, ce n'est pas rien puisque c'est une conquête du même ordre que l'abolition de l'esclavage, conquête fondamentale s'il en est mais dont il faut se rappeler qu'elle n'a pas débouché pour autant, loin de là, sur une liberté totale ni même sur l'émancipation des travailleurs qui ont dû conquérir de haute lutte depuis protections sociales et droit du travail. Nous avons à faire le pas suivant avec la difficulté de devoir tenir compte de la nouvelle rupture de civilisation que nous connaissons à l'ère de l'écologie, de l'information et du développement humain.

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La débandade de l’avant-garde

Temps de lecture : 35 minutes

Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée. (Une saison en enfer)

Il arrive qu'on se réveille de notre sommeil dogmatique, contemplant avec étonnement nos anciennes croyances. Il parait soudain inimaginable qu'on ait pu donner foi avec tant d'arrogance à pareilles fadaises. Bien sûr, c'était chaque fois pour la bonne cause, et nos trop bonnes intentions qui nous trompaient. Mieux vaut croire à l'impossible que renoncer ! Du coup, ceux qui retrouvent un minimum de lucidité s'imaginent en général qu'il n'y a pas d'autre choix que de passer à l'ennemi, toute honte bue. On en fait même souvent une simple question d'âge !

Cela pose surtout la question de savoir s'il faut obligatoirement être un crétin ou un allumé pour être un activiste, avant-garde qui reste engluée dans la religiosité, mais il faut bien avouer que le mauvais exemple vient de haut, les plus grands esprits ayant pu s'y laisser prendre à se croire effectivement l'avant-garde de l'humanité et la conscience du monde!

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L’énergie entropique

Temps de lecture : 11 minutes

Avoir des "conceptions personnelles" en sciences, cela veut dire presque toujours qu'on se trompe car on est alors dans le dogme, malgré la certitude d'en avoir une "idée claire et distincte". Ce qu'on croit être logique n'est pas assuré pour autant. Une science comme la physique est là-dessus implacable, détruisant les systèmes les plus convaincants et contredisant les déductions les plus évidentes. Du coup, certains s'en croient autorisés à donner crédit aux divagations les plus folles alors qu'il faudrait tout au contraire coller aux faits, sans trop chercher à les interpréter.

Il n'y a pas à s'offusquer du fait que "la science ne pense pas", c'est ce qu'elle doit faire. Newton refusait de devoir donner une explication pour l'action à distance impliquée par la formule de la gravitation dont il constatait simplement l'exactitude (Hypotheses non fingo). Par rapport à Lorentz et Poincaré, l'apport d'Einstein dans la relativité restreinte se limite presque à l'abandon de l'éther, ou plutôt des hypothèses qu'on se croyait obligé de faire à son sujet, osant simplement faire une lecture littérale de la formule de Lorentz. On peut dire que les sciences nous dépouillent de nos préjugés, qu'elles dé-pensent à mesure qu'elles progressent, et loin de confirmer telle ou telle spiritualité contredisent immanquablement le sens qu'on donne naturellement aux choses d'habiter le langage. Bien sûr, on a besoin quand même de faire des hypothèses et d'élaborer des théories pour avancer, pour expérimenter, pour donner sens aux résultats de l'expérience. La cohérence d'ensemble du "modèle standard" est essentielle même si elle subit des restructurations lors des "révolutions scientifiques". C'est toute la difficulté de cette marche en aveugle par essais-erreurs où la cohérence peut être trompeuse et se dogmatiser même si la compréhension d'ensemble finit toujours par évoluer pour tenir compte des faits malgré les résistances à ce qui est vécu comme une perte de sens. Les hypothèses scientifiques, qui sont en général des mises en relation (en formule), n'ont pas à être des convictions. Ce sont des montages soumis à l'épreuve et qu'on doit abandonner s'ils ne sont pas vérifiés.

Voilà un peu, ce que je vais me permettre, ici, sous le mode plutôt de la fantaisie car je n'ai bien sûr aucune compétence en ces domaines même si j'ai étudié de près la question de l'entropie, mais s'attaquer au premier principe sur lequel tout repose (la conservation de l'énergie) ne peut être pris trop au sérieux. L'hypothèse qui me travaille cependant, c'est qu'on pourrait ramener la conservation de l'énergie à une simple probabilité, certes très grande, ce qui permettrait de l'unifier avec l'entropie.

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Le désir plus que la vie

Temps de lecture : 25 minutes

Ethique vs politique du désir
Toute la raison humaine ne serait rien sans son grain de folie car il faut inévitablement être sa propre dupe de quelque façon, attachés au désir plus qu'à son objet, plus qu'à la vie même. C'est pourquoi nous ne serons jamais sages, tout au plus philo-sophes dans notre quête obstinée de vérité. Nous sommes des chercheurs d'impossible, il n'y a pas d'homme ni de femme qui ne recherche le Graal, le Bonheur, l'Amour, la Vérité jamais possédée ou quelque nom qu'on veuille lui donner. Nous vivons inévitablement dans une course éperdue et l'illusion de l'espérance qui nous projette dans l'au-delà d'un avenir rêvé. L'ensorcellement des mots, leur poésie est bien ce qui nous fait humains et notre désir plus qu'animal, désir de désir et d'y croire avant même d'être désir de l'Autre, du simple fait de notre qualité de parlêtres qui se racontent des histoires et prétendent donner sens au monde.

Nous sommes d'une race future, imaginaire, utopique, non advenue encore, toujours en devenir. Il serait suicidaire pourtant d'en rajouter dans l'utopie, comme si on ne devait pas composer avec le réel ni faire le partage entre l'idéal et le possible tout comme entre l'éthique individuelle et les politiques collectives qui ne sont pas du tout sur le même plan. Maintenir ces dualismes est essentiel pour comprendre comment on va du désir à la raison et du non-sens originel à l'histoire du sens. Il n'y a pas continuité entre le privé et le public, pas plus qu'entre les fluctuations microscopiques et la stabilité macroscopique. Il faut faire la part des choses et avancer pas à pas, ne pas vouloir se projeter directement dans les étoiles, d'autant que l'idéal lui-même n'en sort pas indemne. Il n'y a pas que l'ignorance, l'erreur, les préjugés, alors que notre jugement est avant tout brouillé par le désir, par son intentionalité comme par les mots. La vérité qu'on découvre est rarement celle qu'on attendait, qui se heurte aux démentis du réel, nous engageant dans une dialectique implacable qui est la vie même.

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La nature et la vie

Temps de lecture : 21 minutes

L'amour de la nature a plus à voir avec l'amour qu'avec la nature, et donc avec les histoires qu'on se raconte. Dés lors, les conceptions qu'on peut avoir de la nature sont assez inconsistantes bien qu'elles tiennent à nos représentations immédiates, c'est ce qu'on va essayer de montrer.

On a vu, en effet, que la véritable origine n'est pas tant l'origine de la vie ou de l'univers mais l'origine de la parole, de l'énonciation comme de l'apprentissage du langage maternel ! La psychologie et l'épistémologie (la phénoménologie) précèdent les mathématiques, la physique, la biologie, la sociologie et celle-ci détermine en grande part la psychologie, fermant le cercle encyclopédique.

Une fois dépouillée de sa gangue mystique personnifiant la Nature, que peut donc nous en dire la science ? D'abord qu'on doit distinguer en son sein ce qui relève de la physique et de la biologie, non qu'il n'y ait une grande interdépendance entre les deux mais parce que cohabitent deux logiques contradictoires, celle de l'entropie et celle de l'information.

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Retour sur les religions

Temps de lecture : 23 minutes

Au commencement, il y a le récit, l'histoire qu'on se raconte, le langage narratif qui produit toutes sortes de mythes en nous faisant prendre les mots pour les choses, leur prêtant des intentions, personnifiant la nature enfin, tout en nous différenciant des animaux, humanité fragile qui nous coupe déjà de l'origine et toujours à retrouver (par des sacrifices).

Sans même parler des techniques qui nous spécifient et de l'artificialisation de notre milieu, la culture s'oppose nécessairement à la nature dans ses symboles, ceci pour des raisons purement formelles : le signe qui n'est pas simple trace doit se détacher de sa matérialité. Dès lors, on peut dire qu'être au monde, c'est habiter le langage qui impose ses catégories au réel (le signifiant divise). C'est notre monde, celui des structures de parenté, des interdits, des rites et des mythes. Le monde humain, celui du sens, est un monde de forces obscures où nous sommes ensorcelés par des mots. Nous pensons toujours à travers une culture, des préjugés, une conception du monde, le prisme d'une tradition avec ses modes du moment. Il n'y a donc pas d'accès direct à l'être, même à vouloir rétablir et célébrer l'union avec les divinités de la nature. L'attitude "naturelle", c'est de donner un sens à tout mais le sens est hérité en même temps que la langue, valeur qui se veut supérieure à la vie même et qui peut se perdre pourtant par nos transgressions et notre mauvaise foi, nous rejetant de l'humanité, déshonoré, notre parole ayant perdu tout crédit...

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Le savoir-vivre à l’usage des post-modernes

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C'est fou le nombre de gens qui voudraient nous apprendre à vivre, flics, curés, psychologues, éducateurs, philosophes médiatiques, etc. A cette foule innombrable, se joignent désormais quelques pseudo-révolutionnaires pontifiants et surtout les nouveaux écologistes qui nous font la morale et prétendent savoir ce qu'il nous faut : une vie naturelle et même pour certains une écologie mentale, mazette ! D'une certaine façon, on peut dire que cette pression sociale est inévitable mais si « le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard », c'est qu'apprendre à vivre, on ne fait que ça, c'est la vie elle-même et pourquoi il ne peut y avoir de véritable « savoir-vivre » en même temps que ce savoir nous constitue et se construit tout au long de notre existence avec son lot de ruptures, de retournements, de désillusions, de surprises.

Ce serait une terrible régression pour nos libertés de ne pas respecter une stricte laïcité sur ce sujet et, de même que les professeurs n'ont pas à se prendre pour des éducateurs mais à transmettre leur savoir, l'écologie-politique ne peut décider de ce que serait la bonne vie, devant absolument se limiter aux dimensions cognitives et politiques sans pénétrer aucunement dans l'espace privé auquel doit être laissé la plus grande autonomie.

Comme toute séparation, celle du privé et du public reste malgré tout relative et poreuse, ce qui était déjà sensible dans la médecine et ses enjeux biopolitiques mais se manifeste singulièrement de nos jours avec le féminisme ou l'écologie. C'est pourtant cette séparation entre morale et politique qu'on cherchera à maintenir fermement ici en montrant d'abord pourquoi il ne peut y avoir de véritable savoir-vivre (qui serait une vie déjà vécue) malgré ce qui se présente comme tel, puis, on essaiera de démêler dans les préceptes écologistes ce qui relève de la politique et ce qui relève d'un strict moralisme.

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Le désir comme désir de l’Autre

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On ne peut rien comprendre au monde sans dialectique, on ne peut rien comprendre à la succession des idéologies libérales, totalitaires, néolibérales, etc. Ce n'est pas seulement l'identité des contraires, fondement de l'ésotérisme et d'un savoir paradoxal réservé au petit nombre, ni même leur complémentarité ("L'erreur n'est pas le contraire de la vérité. Elle est l'oubli de la vérité contraire". Pascal). Il s'agit bien de leur contradiction active dont nous sommes plutôt les sujets, produits de l'époque que nous produisons, de même que nous sommes les produits des autres, d'une culture et d'un langage que nous participons à (dé)former et transmettre. Le désir illustre parfaitement cette dialectique entre intérieur et extérieur en tant qu'il est désir de désir.

Si la dialectique est indispensable, à condition de n'être pas un simple artifice, pour penser les renversements de situation, les changements de mode et d'idéologie, elle l'est tout autant pour sortir de la logique d'identité et de l'illusion du moi autonome alors qu'on est entièrement pris dans les discours institués et les relations sociales. Il faut bien dire que le dévoilement de la dialectique du désir comme désir de désir peut avoir un véritable effet de désidération en découvrant soudain que, ce qu'on croyait le plus nôtre, notre désir obstiné de ceci ou cela, n'est que le désir de l'Autre (de sa mère par exemple) ! Difficile à avaler, sans doute, mais pour en finir avec l'individualisme méthodologique, il faut marteler ce que la psychanalyse enseigne de l'inconscient : vous ne savez rien de votre désir qui se joue de vous, sur une autre scène. On n'est pas cause de soi, c'est l'Autre qui nous cause. La philosophie y trouve sa limite mais c'est bien le fétichisme du désir qui s'y dénonce et sa perversion intrinsèque qui n'est pas imputable à sa dénaturation causée par les conditions modernes d'existence. Le désir comme désir de l'Autre constitue un des apports fondamentaux de Lacan qui ne semble pas avoir été intégré encore dans notre culture pourtant, refoulé systématiquement sous des métaphores trompeuses machiniques ou biologisantes, quand elles ne sont pas morales ou religieuses, alors que c'est l'énonciation qui est en cause, qui parle et à qui ?

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