Du souci de soi au souci du monde

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La maîtrise du réchauffement et de notre écologie est l'affaire du siècle, et plus encore des 30 années qui viennent. Vouloir en faire une question individuelle ou morale est absurde quand il est question d'organisation collective et de système de production ou de distribution, donc d'une question à la fois éminemment politique mais planétaire (et non pas nationale) dont l'individu ne décide pas. S'il y a des différences individuelles dans l'évaluation de l'urgence et plus encore dans les réponses qu'on y donne, l'urgence, elle, n'a rien d'individuel ou de subjectif, étant objet de sciences. Nous avons plutôt affaire au choc de deux extériorités matérielles, contradiction entre l'économie et l'écologie dont les réalités massives nous dépassent largement et nous confrontent même au désespérant constat que le nécessaire n'est pas toujours possible pour autant. Plus que jamais nous avons besoin d'une intelligence collective, trop souvent absente hélas, mais qui ne peut être que le fruit de recherches scientifiques, indépendantes des individus, là aussi.

Cependant, même si ces enjeux écologiques ne dépendent pas de l'individu, contrairement à ce qu'on nous serine, on va voir qu'ils en modifient profondément son être-au-monde. C'est un peu comme une guerre mobilisant les jeunes malgré eux le plus souvent mais modifiant soudain l'ambiance générale et forgeant ainsi l'unité d'un peuple (on ne dépasse jamais les divisions intérieures qu'au nom d'une opposition extérieure). La nouvelle figure de l'individu qui émerge paraît en tout cas aussi différente de l'individu religieux que de l'individu libéral car, sans se réclamer d'un fondement dogmatique ni d'un acte de foi, il n'est plus délaissé par l'absence de tout fondement éprouvé depuis la mort de Dieu, et ne se réduit pas non plus au seul fondement moral du rapport aux autres. En effet, la destinée de l'individu est devenue inséparable d'une communauté de destin planétaire qui donne sens à nos vies, lui donne un cadre, qu'on le veuille ou non. Au-delà de l'éthique comme rapport à l'autre, existe aussi le rapport à la totalité, au global et à l'histoire.

Ce rapport retrouvé à la totalité est tout de même très différent des totalités précédentes, que ce soit celles du cosmos harmonieux de l'antiquité ou de la création divine, des totalités identitaires (nation, peuple, race, classe) ou idéologiques ayant mené aux totalitarismes du siècle passé. Ces précédents sur lesquels la pensée critique s'était focalisée avec raison, peuvent faire craindre un nouveau totalitarisme écologiste, où l'individu serait absorbé par un Etat universel et soumis à des normes écologiques impératives. Sauf que l'écologie, par définition, est décentralisatrice, attentive à la diversité, le contraire d'un autoritarisme uniformisant et d'un gouvernement par le haut, même si on a besoin de mesures universelles et d'une régulation globale. Ce n'est pas prétendre qu'il n'y aurait plus de totalitarisme possible, mais sous une autre forme expérimentée en Chine d'une surveillance intégrale à laquelle on n'échappera pas, contrepartie de toute l'information que nous générons et de la facilité à en tirer parti, donc tout à fait indépendamment de l'écologie. On n'est pas cependant dans une économie agraire ni dans les industries de masse, et l'autonomie de l'individu est désormais requise dans la production, jusqu'à l'autonomie subie, ce qui s'accommode mal de pouvoirs autoritaires et répressifs (remplacés par le contrôle et l'évaluation après-coup). A part s'il y avait un revenu universel, peut-être, il est peu probable de voir disparaître l'individualisme salarial lié au revenu individuel du travailleur/consommateur. Ce qui ne disparaîtra pas, de toutes façons, c'est l'individualisation des parcours et des compétences. Il y a incontestablement une tension sensible entre cette nécessité de l'individuation et les outils d'une dictature numérique, l'issue reste incertaine mais l'écologie n'y est pas pour grand chose, même si elle peut être instrumentalisée.

Il est certes légitime de s'interroger sur le retour du concept de totalité, qu'on s'était échiné à déconstruire, mais ce n'est pas juste un retour de l'idée, c'est son retour dans le réel, incontournable et devenu une sorte de bruit de fond médiatique permanent. La différence avec les idéologies totalitaires, c'est que ce n'est pas l'esprit qui nous unit mais le réel (climatique, écologique, économique, technique) et cela bouleverse déjà complètement la situation des individus dans le monde par rapport à l'ère des idéologies ou de la fin de l'histoire libérale. En effet, c'est la nécessité extérieure qui prime désormais sur la volonté subjective. La réussite individuelle n'a plus de sens hors de la réussite collective et la subjectivité n'est plus sommée de se fonder sur elle-même à se trouver engagée dans une évolution extérieure, un réel qui donne un sens objectif à l'existence, où ce n'est pas notre opinion qui compte mais l'état de la science. Ce n'est plus du tout le monde des philosophies de l'absurde ou du relativisme, ce n'est plus un sens émergeant d'un non-sens premier, ni le produit d'une intentionalité ou du prisme de notre culture, c'est un sens extérieur, étranger mais incontournable, celui de l'urgence et d'un temps qui nous est compté.

Ce bouleversement inattendu de la situation métaphysique de l'homme moderne s'opère silencieusement et va bien au-delà de la conscience qu'on peut en avoir ou des convictions individuelles, tout comme les croyants étaient auparavant contaminés par la progression de l'athéisme, notamment dans les institutions. Ainsi, les anciennes évidences deviennent plus douteuses comme le souci de soi qu'on pensait si naturel, ontologique, effort pour se perpétuer dans l'être, et qui se révèle comme construction sociale et simple moment historique déjà dépassé. Rejouant le passage des stoïciens aux chrétiens, Lévinas a voulu opposer le souci de l'autre à la vanité du souci de soi mais, par les menaces que nous produisons nous-mêmes à en outrepasser les limites, l'écologie tourne désormais notre inquiétude et notre responsabilité vers le souci du monde futur, qui n'est plus une affaire personnelle et par là même peut servir de socle minimal à notre humanité - même si on est très loin des fusions mystiques que les plus crédules appellent de leurs voeux.

Bien sûr, le souci du monde englobe le souci des autres et de nous-mêmes, mais ce monde qui suscite notre inquiétude n'est pas, en effet, le monde enchanté des écolos, c'est un monde hostile, étranger, dévasté, fragile. Depuis toujours, mythes, philosophies, religions, veulent nous réconcilier avec le monde, nous persuader que c'est notre monde, forgé par notre travail, voire qu'il aurait été créé pour nous. C'est aussi ce que fait croire l'éducation moderne dévouée aux caprices de l'enfant roi, l'amour maternel étant une promesse que la vie ne peut pas tenir. De même, les droits de l'homme comme droits de l'individu semblent impliquer, selon Saint Just, un droit au bonheur et à son plein épanouissement, droit pourtant exorbitant, intenable, qui peut tout au plus servir d'idée régulatrice. Le développement humain d'Amartya Sen comme développement des capacités effectives (capabilités) est plus honnête dans un monde éprouvant qui déçoit tant nos attentes, où la vie est trop souvent difficile. Si l'esprit de sacrifice chrétien ne nous est plus accessible qui donne sens à la souffrance et arrive à positiver ce négatif, la poursuite du bonheur ou de la réussite dans une compétition généralisée semble tout aussi futile quand la guerre est déclarée. Ce n'est pas qu'on aurait fait le choix héroïque de viser plus grand que soi, c'est l'existence de totalités supérieures qui fait effraction dans la notre et nous sort du temps immobile d'une fin de l'histoire comme un dimanche de la vie où l'on n'aurait plus qu'à s'occuper de soi - dégénérant en snobisme si l'on en croit Kojève (snobisme radical-chic de l'authenticité).

Il faut insister sur le fait que le souci du monde, c'est-à-dire du réel, n'en fait pas une affaire individuelle même si cela change l'être-au-monde de l'individu, l'inscrit dans un processus où ce n'est plus l'homme qui est au centre et sa liberté, ou son origine, mais le réel extérieur écologique, économique, technologique, géopolitique, lui fournissant un ancrage solide non pas tant dans le présent que dans le futur proche, ce qui change complètement les perspectives. Après la parenthèse post-moderne brouillant tous les repères et prenant acte de l'échec du grand récit émancipateur marxiste, nous sommes à nouveau pris dans un grand récit moins optimiste celui-là mais sans aucun doute plus réaliste, sauf quand il sombre dans un catastrophisme sans nuance et une nouvelle fin de l'histoire apocalyptique, fin du monde et de l'humanité qui est absurde - même si elle est toujours possible, à la merci d'un cataclysme cosmique notamment. En tout cas, les jeunes ne sont déjà plus dans le monde que nous avons connu et si le besoin d'autonomie augmente dans nos sociétés complexes à l'ère de l'information, cette autonomie se heurte à l'hétéronomie écologique et climatique, au réel dans sa dureté. Ce basculement du subjectif à l'objectif, et de l'intention à l'après-coup, oblige à tout reformuler de l'éthique au politique puisqu'il ne s'agit plus de suivre des fantasmes, des idées, des idéaux, des idéologies opposées, mais des nécessités, des urgences, et de se confronter avec nos moyens limités à des puissances matérielles qui nous résistent.

Aucun besoin de supposer une conversion écologique générale pour que l'écologie s'impose à tous et pénètre le quotidien des plus indifférents, le souci du monde ne signifiant ni qu'on pourrait décider du monde, ni qu'on s'y dévoue corps et âme, mais qu'il en constitue l'arrière-fond. Que notre stade cognitif et notre situation écologique éveillent en nous le souci du monde ne peut signifier qu'il nous incomberait personnellement de "sauver le monde", c'est hors de notre portée et plutôt délirant, on peut juste soutenir des actions positives. Ce sentiment d'appartenance au même monde n'est pas non plus un retour au collectivisme, encore moins à la nature, plutôt une extension des communs (tout n'est pas commun, nous ne sommes pas tous des mêmes mondes mais il y a du commun). C'est juste que dans cette société d'individus isolés aux parcours et idéologies différentes, l'écologie nous rassemble matériellement, qu'on le veuille ou non, et l'urgence nous engage ou nous angoisse. D'un autre côté, que l'écologie nous unisse matériellement, riches et pauvres, ne signifie absolument pas que cela suffirait pour autant à l'union de tous, car l'unité éclate aussitôt dans les divisions féroces entre écologistes, sur les moyens comme sur les fins voire sur les faits. Il n'y a donc pas lieu de s'illusionner sur le pouvoir du politique, dont il faut reconnaître au contraire les limites face à des puissances matérielles qui nous mènent au désastre, ce qui exige de construire des stratégies efficaces, avec des résultats effectifs, au lieu de se contenter d'exprimer son opinion ou sa colère, de quoi nous pousser à se rattacher au consensus scientifique à l'opposé des vérités alternatives.

On pourrait agiter du coup la peur d'une dictature scientifique cette fois, comme le font déjà les négationnistes du climat, mais on voit bien, au contraire, que les alertes des scientifiques ne sont jamais suffisantes en elles-mêmes pour se traduire en politiques. Il est probable malgré tout que la conscience des enjeux écologiques renforce le rôle des sciences objectives, non pas un retour au scientisme dogmatique et bien plutôt la conscience des incertitudes exigeant des recherches minutieuses à chaque fois et nous obligeant à une suspension du sens, attentive aux effets après-coup - sans différer l'action pour autant. Cette attitude scientifique, requise devant ces défis qui sont vitaux, exige un certain dépouillement de soi et du narcissisme de ses convictions intimes (pouvant toujours être démenties par l'expérience). Voilà encore de quoi affecter profondément l'individu dans son être.

Ainsi, au lieu de vouloir adopter une philosophie personnelle ou créer de nouveaux concepts, il ne s'agirait plus que de suivre les derniers résultats scientifiques pour en élaborer ce qui ne sera, au mieux, que la philosophie du temps présent tournée vers son futur, comme illustrée ici, en ce début de millénaire, par cette nouvelle figure de l'individu dans notre monde commun et l'inquiétude de son avenir.

 

C'est la suite de la généalogie de la morale de Nietzsche à Lévinas.

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37 réflexions au sujet de “Du souci de soi au souci du monde”

  1. La promesse idéologique consensuelle ment acquise a été que les progrès techniques en matière de production, de distribution … allaient nous permettre de nous libérer du monde et de nous consacrer à nos bonheurs individuels. Cette bulle idéologique ne prenant pas en compte les réalités du monde se dégonfle et laisse apparaître dangers et impuissances.
    Cette croyance est mariée avec une organisation politique de gestion du progrès pour tous et de régulations permettant la poursuite de ce schéma ; le « commun » dans ce processus est un commun de progrès individuels (ou groupes d’individus). Il est « chapeauté » par l’élection en alternance et la représentation.
    La réapparition du monde (en souffrance, il se rappelle à nous ) remet radicalement en cause cette idéologie et ce système politique.
    La réalité du monde nous renvoie à la nôtre : nous ne sommes pas au bout du compte une espèce naturellement adaptée à notre survie durable, faible de nos limites cognitives et morales (au sens de trop cons pour penser globalement)
    La « tentation », au sens de voie la plus « naturelle » et la plus aisée, c’est l’évitement, le repli individuel et identitaire, le nationalisme, les promesses électorales …bref en rajouter une couche . Aux catastrophes « naturelles » vont se rajouter des désastres humains.
    La voie systémique, au global et surtout au local ,là où la réalité concrète et l’action effective peuvent s’affronter et s’exprimer ; où un commun , au sens d’appartenance commune à un territoire et à une planète peut être moteur d’actions politiques collectives concrètes , est étouffée par le brouhaha ambiant , les élections qui viennent et qui une nouvelle fois vont faire croire à des promesses que des individus ou des partis ne sont pas en capacité de réaliser ; cela structurellement , parce l’élection est faite pour élire mais pas pour élaborer du projet collectif guidé par une vision globale.
    La prise de conscience, bien plus que celle des catastrophes à venir, devrait être celle là qui re situe le champ d’action humain au local dans une démocratie de projet. Cette perspective n’enlève rien aux élections et à la représentation mais leur donne un nouveau cadre, oblige les représentants élus, quel qu’ils soient à animer un projet de territoire impliquant autant que faire se peut l’ensemble des acteurs territoriaux ; le moteur de cette « unité » territoriale étant bien les réalités globales qu’il s’agit de traiter collectivement localement.
    Cette démarche est prévue par l’article L 52-11-10-1 du code général des collectivités territoriales ; article mal compris et mal appliqué, en attente de sa mise en œuvre. Cet article de loi ouvre d’une part un droit de consultation , nouvelle prérogative de la société civile qui peut étudier et donner son avis sur tous les sujets des politiques territoriales des agglomérations et d’autre part un droit participer à l’élaboration d’un projet de territoire permettant la mise en œuvre collective d’actions structurantes.

    • La terre , le climat sont des réalités. Le christianisme est une religion . Le nazisme est plus proche de vouloir imposer une religion que l'écologie qui est le constat de ce qui nous arrive et peut nous mettre d'accord autour de principes de réalité .

      D'autre part les choses s'entremêlent et la morale chrétienne est très proche par certains aspects de l'écologie .
      Cette prise de position abrupte me semble assez improductive.

    • Je pense, comme le mentionne Edgar Morin dans son essai "La Voie", que les grandes religions monothéistes, étant par nature anthropocentriques, elles ont contribué à retarder la prise de conscience écologique. Elles sont donc co-responsables, avec le capitalisme productiviste, de la catastrophe écologique à laquelle nous assistons. Les USA en offrent le parfait exemple, nombre d'évangélistes étant électeurs du parti climato-négationniste qu'est le parti Républicain. Une prise de conscience est toutefois à l'oeuvre, le principe de réalité écologique finit par l'emporter. En espérant qu'il ne soit pas trop tard.

      • La mondialisation à ce stade , est une réalité inédite élargissant notre champ d'action mais qui aujourd'hui nous contraint : nous ne pouvons plus penser et agir de la même manière parce qu'il n'existe plus de marges de sécurité où on pouvait toujours puiser. Paradoxalement l'agrandissement du monde pose aujourd'hui une limite beaucoup plus contraignante.
        On arrive en quelque sorte "au bout du bout " et sauf de rêver stupidement à la colonisation d'autres planètes , nos pratiques, nos organisations doivent se soumettre à cette nouvelle contrainte ; cela dans un temps très court , au vu de la vitesse du réchauffement.
        Plus que jamais , il faut penser global et agir local . Non par des mesures sectorielles mais par des organisation concrètes , systémiques ; très proches des coopératives municipales ( et inter communales) ) organisant concrètement un commun économique = écologique et politique local .

        Le prise de conscience des périls écologiques ne suffit pas ; loin de là ; il faut une prise de conscience globale intégrant les solutions ; à savoir une nouvelle relation de l'espèce à sa planète et aux autres , parce que c'est lié .Il faut effectivement passer du souci de soi au souci du monde (et des autres) .Et que ce souci se traduise dans les faits dans une nouvelle organisation de la société.
        Cette démarche ne peut s'imposer d'en haut , d'une organisation politique mondiale imposant verticalement le bien de tous ; il doit y avoir accord et synergie entre échelon global et des échelons locaux

    • Je n'aurais pas répondu à ce commentaire non seulement débile mais ignoble à parler de sous-homme comme un nazi - ce qui ne peut exister pour un catholique - et qui va jusqu'à traiter les écologistes de nazis. Il est certain que la religion aveugle, jusqu'au massacre à vouloir rassembler de force. Il ne s'agit pas bien sûr d'avoir peur mais de se soucier de faire le nécessaire en se fiant aux recherches scientifiques pas à nos émotions, nos croyances ou pressentiments.

      Ceci dit, je ne pense pas qu'on puisse désigner les religions monothéistes comme la cause d'une évolution largement matérielle. Ce sont des créations historiques d'un stade de développement plus que leur cause et les conditions ont beaucoup changé au niveau scientifique et technique.

      Enfin, le problème n'est pas seulement de comprendre la nécessité, il faut aussi prendre conscience de l'impossible pour prendre des chemins praticables.

      • Il faut surtout ouvrir des possibles à la nécessité ; les changements systémiques , changer l'organisation de la société, étant sans doute les plus difficiles à mettre en œuvre ; je pense néanmoins qu'il faut s'obstiner dans ce sens au niveau local .

        • A partir du moment où localement les acteurs territoriaux mettent en œuvre ensemble sous l'impulsion et l'animation des collectivités publiques un projet de territoire , on entre directement dans un nouveau régime politique : un communisme horizontal , seul capable des nécessaires transformations face à l'enjeu écologique.
          Je ne pense pas que se disperser et passer beaucoup de temps dans des mesures "praticables" nous rende service . Bien au contraire.
          La voie est étroite certes mais elle n'est pas impossible. Et nécessité fait toujours loi.

          • Il y a une vraie difficulté car on a absolument besoin d'écologistes radicaux dénonçant le système et d’initiatives locales mais le problème c'est que la difficulté et l'urgence sont telles qu'on ne peut espérer s'en sortir par cette voie, au moins dans le moyen terme. Les mesures praticables sont bien sûr insuffisantes et elles peuvent relativement démobiliser mais elles sont vitales et plus importantes à court terme que des objectifs hors de notre portée. Il faut donc une certaine schizophrénie et un réformisme résolu à court terme qui ne renonce pas à des restructurations plus profondes à plus long terme. Je ne prétends pas décider de ce qui est faisable mais l'inertie mondiale étant considérable il ne faut pas s'illusionner sur les délais, ce qui peut être fatal, tout en s'y mettant sans délai (un ancien d'EcoRev', Bruno Villalba insistait avec raison sur cette question du délai).

          • Sur notre agglo , les élus en sont encore à sacrifier des bonnes terres agricoles pour agrandir une Zone d'Activités Economiques alors qu'en même temps il font un plan climat et parlent de cantines et restauration collective .
            La solution "radicale" serait de créer une légumerie , une coopérative et d'installer des maraîchers sur ces terres ; cette opération visant à desservir l'ensemble de la restauration collective de l'agglo en bio et agriculture agro écologique. L'intérêt étant qu'on a là à portée de main un marché important qui peut rentabiliser la chose sans rentrer directement en concurrence avec des maraîchers de détail déjà installés.

            Ce ne doit pas être l'initiative privée d'une association ou entreprise mais la mise en œuvre d'un projet de territoire porté par la collectivité territoriale , élus et société civile .Ce type d'action répond immédiatement à l'urgence climatique et à la canicule de cette année.
            De toute manière l'évolution du climat qu'on connait cette année est plus qu'inquiétant ; on saura bientôt si ce schéma sera assez non linéaire pour nous laisser un peu de temps pour s'adapter . Mais si cette évolution persiste , on va très vite souffrir .

    • Vous démontrez que la bêtise et l'inculture élevées à la puissance trois sont possibles, bravo !

      Parler de nazisme concernant l'écologie tout en fustigeant des prétendus sous hommes qui est l'argument nazi par excellence inspiré de Nietzsche, tout en faisant la promotion du christianisme dont Nietzsche et les nazis n'avaient rien à fiche, alors là la prouesse est totale, chapeau bas.

      Vous avez gagné le Darwin award.

  2. Etre scientifique ne protège pas contre la connerie, ce que démontre la tribune de scientifiques dans l'Opinion, NoFakeScience, qui agite le Landerneau ces jours-ci. Dès le moment où la recherche scientifique est vitale et devrait prendre de plus en plus d'importance, il est effectivement assez grave de passer ainsi de la science à l'idéologie dans l'inconscience de ses propres parti-pris et ignorances, avec la prétention de se prononcer sur des domaines étrangers à leur spécialité. Le ridicule est bien sûr de manifester son propre aveuglement idéologique dans la dénonciation de l'idéologie des autres, ne faisant qu'opposer le faux au faux en s'appuyant comme toujours sur une part de vérité pour refouler d'autres études, faisant ainsi son marché dans les résultats scientifiques comme ils le reprochent aux non scientifiques. Les chercheurs en science sociale ont réagi mais ce serait aux spécialistes de corriger les simplismes de ce manifeste.

    On ne peut bien sûr qu'approuver la charge contre les climato-sceptiques (où il y a quelques scientifiques se mêlant là aussi de ce qu'ils ne connaissent pas ou mal) et la mise en cause est bienvenue des journaux qui se sentent obligés d'inviter un climato-sceptique incompétent pour contrebalancer le rapport du Giec mais le reste est très contestable et faisant comme si il n'y avait pas de débats dans la science elle-même ou que ses conclusions étaient unilatérales.

    Ainsi, il est certain que l’homéopathie n'est qu'un placebo mais l'effet placebo est 50% de l'efficacité d'un médicament et au moins cela ne nuit pas (sauf si on a besoin d'un traitement plus puissant, ce que le médecin doit évaluer). Ne plus rembourser l'homéopathie ne va pas faire d'économies à la sécu car les gens prendront d'autres médicaments remboursés ou en automédication, avec des effets secondaires cette fois. Certes la théorie homéopathique ne tient pas debout, il faut la contester, pas nier que l'homéopathie ait des effets bénéfiques souvent.

    Ce n'est pas parce que le glyphosate n'est pas aussi dangereux que des militants le disent, et qu'il ne faudrait surtout pas le remplacer par plus dangereux, qu'il est complètement inoffensif, entre autres pour les abeilles et les agriculteurs. L'OMS ne se base pas sur rien même si d'autres agences n'en tirent pas les mêmes conclusions. Il a surtout été beaucoup trop utilisé mais prétendre qu'aucune étude ne conclue a sa toxicité et son potentiel cancérigène est tout simplement faux. On est dans la science en train de se faire avec une nouvelle étude lancée pour clarifier un débat entre agences sanitaires. Ils choisissent donc eux aussi ce qui les arrange dans les études publiées. Ce n'est pas parce que beaucoup exagèrent ces résultats qu'il faut les nier complètement.

    De même, dire qu'un OGM n'est pas forcément mauvais pour la santé n'a pas de sens, cela dépend de l'OGM et on voit avec l'édition de gènes CRISPR que les répercutions d'une modification génétique sur le reste du génome ne sont pas maîtrisées encore. Comme l'OMS, on peut considérer que des OGM anciens et massivement consommés n'ont pas d'effets délétères sur la santé car le danger des OGM en général est la faiblesse de leurs tests et le manque de recul par rapport aux variétés consommées depuis des siècles. Dire qu'il n'y a aucun risque et qu'on peut y aller les yeux fermés n'a rien de scientifique. Il est inévitable qu'il y ait de plus en plus d'OGM, la technique se perfectionnant malgré ses opposants qui sont sans doute excessifs là aussi mais il n'est pas plus scientifique de nier tout problème.

    Enfin, personne ne nie que l'énergie nucléaire soit moins productrice de CO2 que les centrales à charbon, mais on ne peut nier non plus le risque nucléaire, démesuré surtout si on multiplie les centrales, sans parler de la dissémination nucléaire, et de toutes façons leur sécurisation rend le nucléaire non concurrentiel, dépassé par les renouvelables. Il n'est pas du tout irrationnel d'être anti-nucléaire et on ne voit pas ce que cela peut avoir à faire avec un consensus scientifique (sur la théorie atomique ?).

    On voit qu'il ne suffit pas de "croire à la science" pour régler la question de la vérité, ceux qui sont persuadés la détenir étant toujours aveugles aux déformations qu'ils lui font subir par idéologie. C'est là que les sciences sociales interviennent, quoiqu'elles ne puissent vraiment intervenir qu'après-coup. On ne devrait pas s'en étonner car la méthode scientifique est basée justement sur l'impossibilité de s'entendre sur la vérité, objet de luttes sanglantes, ce qui oblige justement à la vérification au lieu de se contenter de ses préjugés et de grossiers raccourcis.

    • "pas nier que l'homéopathie ait des effets bénéfiques souvent."

      Faut il rembourser les cierges à l'église, les magnétiseurs ou les pèlerinages à Lourdes aussi ?

      Le problème de l'homéopathie, c'est aussi des patients qui voient leur état ne pas s'améliorer pendant longtemps et ne vont pas aller voir un spécialiste non homéopathe.

      Quant au glyphosate, il y a un historique de plusieurs décennies avec des études de grandes cohortes.

      https://blogs.mediapart.fr/yann-kindo/blog/100618/glyphosate-episode-xxiii-le-retour-de-la-terreur-qui-fait-tres-tres-peur

      • Concernant les OGM, le maïs en est par exemple un issu des populations amérindiennes qui n'avaient probablement pas de lourds protocoles de validation, à part le temps passant.

        Les OGM issus des RX, il y a un siècle, n'avaient probablement pas les protocoles épidémiologiques ou toxicologiques et instruments de mesure équivalents à ceux actuels, ils se sont pourtant répandus sans qu'il n'y ait de crise sanitaire.

        Le nucléaire comprend diverses technologies à développer dont celle des réacteurs à sels fondus bien moins risquées celles utilisées actuellement, sans compter la gestion des déchets nucléaires :

        https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/avec-le-laser-on-peut-reduire-la-radioactivite-d-un-million-d-annees-a-30-minutes-gerard-mourou-prix-nobel-de-physique-792642.html

      • Les homéopathes sont des médecins qui délivrent des vrais médicaments quand il le faut et on rembourse même le sport maintenant. Pouvoir prescrire un placebo est certainement utile plutôt que ne rien prescrire ou un traitement inapproprié.

        Moi, je n'ai pas d'autre avis sur le glyphosate que de constater qu'il y a bien des études qui en dénoncent la dangerosité, ce que d'autres études peuvent contester mais pas qu'elles existent. Au lieu de prétendre que si l'OMS (le Circ ou Centre international de recherche sur le cancer) l'a déclaré cancérigène potentiel au contraire de l'Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments) ce serait à cause d'un complot, d'une manipulation d'une ONG, La Recherche en a donné une raison bien plus scientifique, l'organisme européen prenant en compte les données des fabricants et pas seulement les études universitaires certifiées comme l'OMS qui juge les données des fabricants invérifiables et biaisées. Malgré tout la dangerosité supposée reste modérée mais qui s'aggrave par son omniprésence.

        Il y aurait une augmentation de 40% du risque de lymphome non hodgkinien, certes peu courant, mais une autre étude prétend que le glyphosate pourrait déclencher la mort des cellules à des doses infinitésimales (dilution jusqu'à 100.000 fois ou plus) et causerait des dommages aux membranes et à l'ADN. Surtout, le mélange des différents adjuvants du Roundup serait plus toxique que le glyphosate seul. On peut citer aussi des effets tératogènes avérées.

        Je ne sais pas si ces résultats ont été confirmés mais on ne peut dire qu'une nouvelle recherche sur la question soit inutile, seule façon de trancher une question qui ne dépend pas de notre opinion ni de ceux qui font comme si ces études étaient nulles et non avenues. Cela n'empêche pas que la psychose entretenue contre le glyphosate est non seulement très excessive mais dangereuse pouvant mener à l'utilisation de produits bien plus nocifs. Il faut rétablir une évaluation scientifique, pas dénigrer toutes les critiques, mais le plus important serait de réduire ces traitements chimiques au minimum en pratiquant une agriculture plus soutenable.

        • Citer une étude de Séralini qui a largement bidonné pas mal de ses études antérieures, comment dire ?

          De nombreuses molécules naturelles dans les aliments sont aussi potentiellement cancérigènes, le tout étant de savoir à quelle dose dans tous les cas.

          L'article de la Recherche prétend une imprégnation du glyphosate dans le corps tout en évoquant sa présence dans les urines, donc une élimination par les reins.

    • Il y a les études scientifiques et la manière pas toujours scientifique de les présenter .
      Ainsi
      "- Il n’existe aucune preuve de l’efficacité propre des produits homéopathiques (4)"
      Il faudrait dire
      Il n’existe à ce jour à notre connaissance aucune preuve de l’efficacité propre des produits homéopathiques. l’effet placebo constaté rend difficile d’affirmer aujourd’hui une absence d’efficacité de ces produits

      "L’énergie nucléaire est une technologie à faible émission de CO2 et peut contribuer à la lutte contre le changement climatique (10)."

      Il faudrait dire
      L’énergie nucléaire est une technologie à faible émission de CO2

      "- Aux expositions professionnelles et alimentaires courantes, les différentes instances chargées d’évaluer le risque lié à l’usage de glyphosate considèrent comme improbable qu’il présente un risque cancérigène pour l’homme (5,6,7)."

      expositions "courantes", risque "improbable" sont peu scientifiques

      "– Le fait qu’un organisme soit génétiquement modifié (OGM) ne présente pas en soi de risque pour la santé (8)."
      il faudrait dire

      "– Le fait qu’un organisme soit génétiquement modifié (OGM) ne présente pas en l'état actuel de nos connaissances en soi de risque pour la santé

    • Oui, il faut que le mouvement de la jeunesse se réfère aux scientifiques, pas aux "collapsologues" qui croient mieux savoir et qui se sont toujours trompés (comme Cochet). Il ne faut pas non plus que les jeunes s'illusionnent sur le politique mais qu'ils prennent conscience de cette impuissance qui se vérifie encore de façon caricaturale. Il ne faut pas s'imaginer qu'on pourra modeler le monde à notre guise (changer de système, facile à dire à ce niveau) mais on doit défendre un Green New Deal bien plus faisable, en accélérant notamment la reforestation.

      L'erreur des prévisions à long terme, c'est de postuler une absence totale de réaction qui est très improbable avec l'aggravation du réchauffement. Il faut se situer dans une montée progressive des mesures allant jusqu'à des "émissions négatives" de capture du CO2. Ce n'est pas gagné mais ce progressisme est plus probable que l'effondrement général fantasmé ou une sortie du capitalisme financier et de l'évolution technologique.

      Ceci dit, les risques sont effectivement démesurés si on ne fait rien d'ici 2100 où les trois quarts de l'humanité seraient exposés au risque de mourir de chaud, surtout sous les tropiques. On ne peut pas ne rien faire et on fera tout le possible à la fin pour limiter les dégâts. Le mouvement des jeunes doit servir à accélérer le mouvement.

      https://www.sciencesetavenir.fr/sante/en-2100-les-trois-quarts-de-l-humanite-risquent-de-mourir-de-chaud_113963

      Si les émissions de carbone continuent d'augmenter au rythme actuel, 74 % de la population mondiale sera exposée à des vagues de chaleur potentiellement mortelles d'ici 2100 ! "Et même si les émissions de gaz à effet de serre se réduisaient de manière drastique d'ici la fin du siècle, 48 % la population humaine mondiale serait tout de même touchée", ajoutent les chercheurs dans un communiqué. Actuellement, c'est déjà un individu sur trois qui risque de "mourir de chaud"...

      • Le problème (et vous le savez bien) est qu'on ne peut raisonner que global ce qui accroît les risques et les incertitudes . On peut mourir de chaud mais aussi de faim (problèmes de productions agricoles) ou subir des avaries majeures (ex centrales nucléaires et refroidissement) etc plus bien sûr les répercussions sociales ; la sécurité; les conflits armés etc le problème de la production agricole me semble un élément déterminant .
        Et quoique qu'on en dise la prise de conscience a encore du chemin à faire ; dans l'ensemble les dirigeants et les populations sont très loin d'accepter des remises en question un peu radicales ; pas une radicalité extrémiste et idéologique mais une radicalité réaliste : la manière dont on doit maintenant penser et s'organiser .
        Ce qui me gêne dans le CETA ce n'est pas surtout l'absence de normes écologiques plus fortes mais le signe évident qu'on est très loin d'être prêt à des réorganisations structurelles et structurantes ; on signe et on ne prévoit aucune politique sérieuse de réorganisation du marché et de la production à des niveaux plus courts.

        • Considérer le libéralisme mondialisé, le libre échange planétaire comme une étape de notre évolution ......C'est ok . Le considérer comme une fin, un projet ....C'est une idéologie .
          Et vouloir se servir de cette idéologie et s'y accrocher comme seul outil réaliste de lutte contre le changement climatique sera peut être un crime contre l'humanité ?

          • Le crime contre l'humanité, c'est de ne rien faire ou de poursuivre des finalités ineffectives, ce qui est la même chose. Dire qu'on doit être plus radical ne coûte rien mais ne sert à rien. Si on doit attendre la fin du libéralisme, on est mort. J'ai proposé une alternative, là n'est pas la question mais l'état actuel du monde car c'est maintenant qu'il faut agir.

            Le libéralisme n'est pas plus éternel qu'autre chose et on peut le dire déjà dépassé par le numérique et la logique de réseaux plus proche des mafias. Il ne manque pas d'opposants de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, cela ne l'empêche pas d'exister et de s'imposer par son productivisme qui lui assure l'hégémonie malgré toutes ces oppositions (les pays qui y résistent menant à l'effondrement économique). On peut ne pas vouloir le voir mais c'est notre réalité et a peu de chance de changer beaucoup avant la consolidation d'un Etat universel. Il n'y a aucune raison de rêver quand on doit plutôt se réveiller d'un cauchemar.

          • Je ne me situe pas du tout sur la ligne des "opposants" au libéralisme , et je ne crois pas non plus que ce positionnement soit efficace ; bien au contraire .
            Je considère cette réalité libérale et mondialiste comme un fait structurant et pense donc aussi qu'il est entièrement improductif de vouloir par des discours, des mobilisations... atteindre cette réalité qui effectivement s'épuisera d'elle même le moment venu .
            Pourtant il me semble aussi improductif , au nom de l'urgence et du réalisme factuel de soutenir les discours d'actions régulatrices du climat qui ont en fait pour finalité le maintien de cet existant libéral . EX : les USA font des recherches de capture du co2 essentiellement pour maintenir l'existant.

            Il ne s'agit pas d'être anti libéral mais de construire dès maintenant des alternatives locales qui ne sont pas radicales au sens d'extrémisme , mais réaliste parce qu'allant vers des solutions à la mesure du problème. Cette position politique inclue et défend toutes les avancées et recherche scientifiques , comme le capture du co2 , ou actions massives de reforestation ;mais elle ne peut se contenter de ces avancées ou mesures à grande échelles si par en dessous-et c'est le cas- il y a la farouche volonté politique de maintenir l'existant.

            C'est une ligne de crête dont la marque est l'action collective publique locale . Si ce marqueur est absent , on en reste sur des positionnements idéologiques opposés les uns aux autres mais ayant tous la même caractéristique de ne rien changer réellement.

          • Il y a certainement au moins une forte minorité qui veut maintenir l'existant et sans doute beaucoup plus, notamment les retraités. Ne rien vouloir changer est à la base des sociétés originaire et une aspiration universelle. Les publicités peuvent faire croire qu'on a envie d'évoluer, que l'évolution comme l'état actuel sont voulus, mais il n'en est rien. Le communisme était voulu mais n'était pas ce qu'on voulait quand même.

            Je défends depuis assez longtemps des alternatives locales pour constater qu'il y en a bien peu. La plupart des gens et des collectivités ne font que parer au plus pressé et les pays les plus peuplés accédant à l'économie marchande ne sont pas près de se convertir à l'économie locale et solidaire. Il n'y a pas à se contenter des solutions techniques mais elles sont plus efficaces sur le climat que toutes les utopies ou les condamnations proclamées du libéralisme, du capitalisme, de l'industrie, de la finance, de la consommation, de l'individualisme, etc.

            Il faut encourager tous les modes de vie plus écolos. Tous les radicaux devrait partir à la campagne comme moi mais c'est autre chose. Défendre des territoires est essentiel, empêcher des projets destructeurs est indispensable mais pour le global il faut surtout soutenir des politiques publiques même si elles sont toujours insuffisantes. L'extrémisme est contre-productif quand il s'attaque au réalisme au lieu de pousser à chaque fois dans la bonne direction mais il faut bien dire que le débat actuel tel qu'il s'affiche fait désespérer des écologistes qui se déchirent et font assaut d'ignorance. Heureusement que les jeunes semblent plus pragmatiques (scientifiques) mais l'affolement et la panique peuvent mener au pire.

          • "mais pour le global il faut surtout soutenir des politiques publiques même si elles sont toujours insuffisantes"
            Là encore on ne peut pas me semble t il distinguer politiques publiques globales et locales. Mais surtout constater l'absence de ces politiques publiques qui au local comme aux échelons plus globaux sont ancrées dans la gestion d'un existant ; la science et les techniques étant présentées comme les bouées de sauvetage d'un existant que de toute manière on ne changera pas.
            Effectivement il y a très peu d'initiatives locales ; même aucune à ma connaissance de déploiement conséquent d'une politique publique globale et donc de projet.
            Parce que le sujet est bien là : notre capacité ou incapacité à générer de la politique publique de projet ; au local et au global. En activant d'abord les travaux au local , seul échelon un peu réaliste pour ce genre de démarche.
            Je crois que c'est bien là (activation de politiques publiques de projet localement sur les collectivités territoriales ) qu'il faut s'activer(pas sur les initiatives "privées") ; en effet les avancées scientifiques sont déjà et seront de plus en plus fortement soutenues par les puissances industrielles, financières, étatiques ...qui de plus en plus conscientes du péril au fur et à mesures de la visibilité de ses effets , s'activeront dans ce sens avec des moyens conséquents.

            Mais il est évident que pour le reste on ne peut pas compter sur elles.
            D'autre part les solutions globales de projet au local ont besoin d'un ciblage de recherches et expérimentations techniques d'une nature toute différente : en effet il y a un grand écart entre les solutions massives et industrielles et les solutions diffuses ; ce n'est pas la même recherche et pas la même organisation sociétale.
            Par exemple en agriculture rester sur des schémas industriels ou aller vers de micro fermes sont des logiques sous tendant des choix d'aménagement et organisation de la société complètement différents ; et l'histoire de "il faut de tout " le bouquet énergétique" etc c'est le même discours libéral : pas de politique publique , mais une régulation.

          • Il y a ce qu'il faudrait et la triste réalité, disjonction entre l'être et le devoir-être. Il y a des alternatives locales indispensables, mais le nécessaire n'est pas toujours possible, ce qui est insupportable. Pas d'autre choix que de prendre la voie du possible et des opportunités qui se présentent. En tout cas, on ne peut gâcher ses chances au nom d'un idéal qui serait mortifère. L'écologie n'est pas un idéal, une u-topie mais une réalité complexe, située dans ce monde-ci, sur cette planète, pas sur une planète imaginaire où l'on serait plus intelligents et gentils !

          • "L’étude menée par Forgas s’est en partie inspirée de recherches cliniques antérieures à travers le concept de « réalisme dépressif », qui soutient que l’un des bienfaits de la négativité réside dans sa capacité à produire une analyse plus précise du degré de déplaisance de l’existence, du monde, et des autres. Dans un esprit comparable, d’autres recherches passées ont révélé que les individus moins enjoués parvenaient à détecter plus facilement l’ambiguïté linguistique dans laquelle semblent exceller les populistes et les politiciens évasifs de manière général."

            https://www.project-syndicate.org/commentary/boris-johnson-populism-psychology-gullibility-by-raj-persaud-2019-07/french

  3. Concernant twitter :

    "J'utilise assez peu twitter, que je n'aime pas à cause de la limitation du nombre de caractères qui ne permet pas souvent d'assez nuancer ou expliquer"

    Taper son texte dans un logiciel de traitement de texte puis faire une capture d'écran( snap shot ) du texte permet de le mettre sous forme d'image-photo dans twitter.

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