L’agrégation hiérarchisée au principe de l’abstraction dans le cerveau

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- L'agrégation hiérarchisée au principe de l'abstraction dans le cerveau

Ce travail d'observation de l'abstraction dans le cerveau (IRM) comme agrégation de sensations de plus bas niveau m'a paru assez important pour en faire une brève, essayant d'en restituer les conclusions qui confirment largement pour une fois nos intuitions sur le sujet.

La fonction cognitive et la pensée abstraite viendraient de l'agglomération de plusieurs sources corticales allant du cortex sensoriel aux zones beaucoup plus profondes du connectome (diagramme du câblage des connexions du cerveau).

Cela démontre non seulement le principe de base de la cognition mais que tous les comportements cognitifs suivent une hiérarchie qui part des comportements les plus corporels, tangibles, comme un tapotement des doigts ou la douleur ressentie, et va jusqu'à la conscience et les pensées les plus abstraites comme la nomination des choses ou des concepts. Cette hiérarchie d'abstraction reflète la structure du connectome de l'ensemble du cerveau humain.

L'observation semble établir que la structure hiérarchique du connectome révèle un continuum de la fonction cognitive, une abstraction fonctionnelle progressive en fonction de la profondeur du réseau, ce qui serait une caractéristique fondamentale du cerveau qui s'observe aussi dans les réseaux artificiels.

Les régions les plus profondes du cerveau représentraient ainsi les fonctions les plus abstraites. Le degré de connectivité d'une région avec les entrées sensorielles se trouve bien corrélé à l'abstraction des fonctions cérébrales effectuées par ces régions, avec des fonctions concrètes figurant dans les zones les plus connectées à des entrées sensorielles et des fonctions abstraites apparaissant dans les zones les moins connectées aux entrées ou enfouies plus profondément dans le cortex.

Notre définition formelle de la hiérarchie (ou la profondeur du réseau de la théorie des graphes) a simplifié les phénomènes de récurrence en un continuum statistique de connectivité avec les entrées sensorielles. Cette notion de hiérarchie était essentiellement probabiliste, la profondeur étant supposée influer sur la probabilité des connexions neuronales, plutôt que les nécessitant. Nos méthodes ont débouché sur une structure pyramidale du connectome humain, avec à la base de la pyramide les entrées sensorielles alors que le sommet de la pyramide se trouve au plus profond du réseau cortical.

Plus précisément, les résultats illustrent deux constatations interdépendantes: 1) une structure de réseau hiérarchique sur la base de l'architecture corticale qui part du cortex sensoriel et se prolonge jusqu'à des régions éloignées moins reliées aux entrées sensorielles, 2) une hiérarchie correspondante des fonctions cognitives qui vont des sensations primaires jusqu'aux fonctions cognitives supérieures. Enfin, les résultats de l'étude indiquent que notre hiérarchie cognitive basée sur la profondeur du réseau correspond bien à nos intuitions en matière d'abstraction de l'information.

Les éléments comportementaux impliquant les zones du cerveau les plus connectées au monde extérieur, à la base de la pyramide, étaient liées à des perceptions simples, au traitement sensoriel ou des actions physiques. Par contre, les éléments comportementaux sollicitant les zones du cerveau les moins connectées au monde extérieur, au plus profond du réseau, dans la partie la plus éloignée des entrées sensorielles, étaient bien liées à des concepts et des symboles plus abstraits. Par exemple, "l'humour" est apparu comme l'élément comportemental le plus abstrait.

L'abstraction est définie comme suit: un processus de création de concepts généraux ou de représentations extrayant ​​les caractéristiques communes de cas particuliers, où les concepts englobants sont dérivés de situations réelles, concrètes, littérales, de l'observation ou de premiers principes concrets, souvent dans le but de compression du contenu d'information d'un concept ou d'un événement observable, en ne retenant que les informations pertinentes pour un objectif ou une action précise.

La structure hiérarchique par agrégation est très robuste, résistante aux perturbations puisque l'agrégation élimine les détails, et elle est de même nature que ce soit à partir de la vision, des sons ou des odeurs. Cette structure hiérarchique qui part des entrées sensorielles expliquerait de plus le rôle de l'insula dans la conscience (ou l'anesthésie) comme plaque tournante des sens, servant à l'intégration multi-sensorielle.

Avec un siège présumé de la conscience ou de l'attention positionné structurellement dans un endroit qui lui permette d'être le coordinateur des entrées sensorielles et de la cognition, ces études pourraient modifier nos conceptions de la conscience, de l'apprentissage automatique et de l'intelligence artificielle.

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Ce qui distingue l’esprit humain

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- Ce qui distingue l'esprit humain
The Human Spark: The science of human development, Jerome Kagan

La question de ce qui nous différencie du chimpanzé est abordée par Jérôme Kagan à partir de la spécificité du développement de l'enfant.

Nourrissons humains et chimpanzés se comportent de manière remarquablement similaires dans les quatre à six premiers mois. C'est seulement au cours de la deuxième année que l'on commence à diverger profondément. Au moment où les lobes frontaux de l'enfant se développent et que les connexions augmentent entre les sites du cerveau, le petit homme commence à développer les talents distinctifs de notre espèce. Il s'agit notamment de "la capacité de parler un langage symbolique, de déduire les pensées et les sentiments des autres, de comprendre la signification d'une action interdite, et prendre conscience enfin de leurs propres sentiments, intentions et actions".

On peut dire qu'il ne s'agit que d'une constatation factuelle, les théories de l'auteur là-dessus n'étant pas l'essentiel. New Scientist conteste que la moralité soit spécifique à notre espèce comme il le prétendrait. On a effectivement vu qu'il y avait déjà une forme de moralité dans les espèces grégaires mais il n'y a rien d'absurde à estimer que notre humanité se distingue par une autre sorte de moralité, liée notamment à la compréhension de l'interdit qui distingue bien un enfant d'un animal. Jérôme Kagan caractérise notre moralité par le fait de pouvoir juger que nous sommes de bonnes personnes, ce qui n'est pas faux, liant surmoi et narcissisme, mais on ne peut ignorer ce que le langage y ajoute de systématisme et de récit (de mensonge). Il semble par contre un peu délirant de penser que cette moralité de base se transformerait désormais en quête éperdue de célébrité ! C'est l'exemple même des court-circuits entre la prétention de parler de biologie, donc pour des périodes préhistoriques, appliquée sans précaution à la mode de ces dernière années...

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On se sent toujours sous le regard des autres

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- On se sent toujours sous le regard des autres

Feeling of being watched 'hardwired in brain' - Telegraph

Le sentiment que d'autres personnes vous regardent est codé en dur dans votre cerveau, même si personne ne vous verse la moindre attention.

Le sentiment que les autres nous regardent serait un mécanisme évolutif conçu pour nous garder en alerte et prêt pour l'interaction avant que cela n'arrive vraiment.

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