Changer le travail, changer la vie !

Temps de lecture : 16 minutes

La confusion est à son comble. Alors que tout a changé avec notre entrée dans l'ère de l'information et que la précarité s'étend, on entend toujours les mêmes vieux discours, par les mêmes vieux partis avec leurs vieilles idées et leurs élites dépassées. Plus personne ne sait quoi penser dans ce marché des idéologies jusqu'à une extrême gauche éclatée repliée sur leurs petites organisations ridicules et incapables de construire une véritable alternative. La "valeur-travail" n'a jamais été aussi haute, au moment même où le travail manque et où il a perdu toute valeur au profit des boursicoteurs et de la finance internationale. Impossible de revenir à la situation antérieure pourtant quand le travail ne se mesure plus au temps salarié car le travail immatériel n'est pas linéaire, sa production n'est pas proportionnelle au temps passé et, par dessus le marché, contrairement au travail forcé d'une simple "force de travail", le travail immatériel et créatif ne peut réussir sans "motivation", sans un certain plaisir de travailler ! Bien sûr, c'est loin d'être le cas partout, la situation empirant au contraire pour beaucoup, mais une majorité de travailleurs aiment quand même leur travail et se battent pour que leur entreprise ne ferme pas. Cette exigence de motivation peut d'ailleurs redoubler l'aliénation aussi et rendre la subordination salariale absolument insupportable d'hypocrisie dès lors qu'elle est forcée...

La revendication d'un revenu garanti est de plus en plus nécessaire dans ce cadre mais elle n'a pourtant aucune chance de s'imposer dans le contexte actuel, du moins pas avant que les représentations du travail aient changé, devenu le premier besoin de l'homme comme valorisation de la personne et non plus devoir de subordination, si souvent humiliant. Pour changer cette représentation du travail comme "désutilité" ne servant qu'à "s'enrichir", n'étant fait que pour l'argent et la consommation, alors que la vraie vie serait ailleurs (dans les loisirs et la distraction), il faudrait arrêter de réclamer sa réduction comme d'un mal nécessaire pour exiger au contraire un meilleur travail, de meilleures conditions de travail, afin de ne plus perdre sa vie à la gagner, et faire d'un mal un bien. Pouvoir être heureux dans son travail, voilà qui devrait améliorer considérablement notre qualité de vie, étant donné que le travail en occupe la plus grande partie !

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L’histoire après l’histoire (Hegel 200 ans après)

Temps de lecture : 46 minutes

Messieurs, ce moment est historique, car, même si personne n'en parle ni même ne semble le savoir, cela fait tout juste 200 ans que l'histoire est finie !

C'est, en effet, le bi-centenaire de la publication de la "Phénoménologie de l'Esprit" en mars 1807, et donc de la pensée de l'histoire. A suivre Kojève, qui en a popularisé le thème, la pensée de l'histoire annoncerait aussi sec la "fin de l'histoire" ! Voilà qui serait bien paradoxal même si la chouette de Minerve ne s'envole qu'au soir, c'est-à-dire qu'on ne peut comprendre une histoire, en tirer les leçons, qu'une fois la fin connue, et certes, on ne peut continuer aussi naïvement ce dont on vient de prendre conscience ! Etrange fin de l'histoire tout de même, pleine de bruits et de fureurs où le progrès accéléré des techniques et de la richesse a produit les plus grandes destructions et les plus grandes misères aussi, faisant éclater toutes les anciennes solidarités dans une destruction systématique du passé.

On pourrait penser que ces questions métaphysiques n'ont aucun intérêt pratique ou politique, on aurait grand tort et d'ailleurs cette "fin de l'histoire" qui est plutôt un concept marxiste (fin des classes sociales et de la lutte des classes) est revendiquée aujourd'hui par de petits idéologues comme Fukuyama qui sont loin d'avoir la carrure de Kojève et de sa lecture marxiste de Hegel, n'y voyant plus qu'une justification de l'ordre établi : la démocratie de marché pour l'éternité ! On verra que cette prétendue "Fin de l'histoire" est à comprendre plutôt chez Hegel comme le passage de l'histoire subie à l'histoire conçue, ce qui est tout le contraire du libéralisme triomphant où il n'y aurait plus rien à faire, mais ce passage n'est pas du tout immédiat, il fait encore partie de l'histoire avec la confrontation des idéologies libérales, puis communistes, puis fascistes, puis nazis, puis social-démocrates enfin néolibérales et, espérons-le, écologistes... Avec l'écologie se projetant dans l'avenir au nom des générations futures, on s'approcherait peut-être d'une véritable fin de l'histoire si l'écologie n'avait pas elle-même une histoire. L'erreur, serait de croire que la philosophie hégélienne serait universellement partagée à peine formulée ou que l'Etat universel se ferait sans drames alors qu'il faut bien avouer que la "Phénoménologie" est carrément illisible et que sa mise en oeuvre ne coule pas de source, c'est le moins qu'on puisse dire ! Il semblerait plutôt que l'histoire n'en finit pas de finir, dans un temps asymptotique qui n'atteint jamais sa fin et connaît plutôt maints retournements en se rapprochant de son objet, si différent à chaque fois de ce qu'on s'imaginait de loin. Ce qui a changé désormais, c'est du moins que l'histoire se joue maintenant entre conceptions de l'histoire, entre visions de l'avenir, c'est-à-dire entre idéologies qui n'ont pas fini de s'affronter pour déterminer ce qu'il nous faut faire, dans la confrontation avec l'expérience et nos propres limites.

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Newsletter 03/07

Temps de lecture : 54 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de mars 2007

  • L'énergie sombre
  • Vieillir pour vivre vieux !
  • Les trous noirs au coeur de la physique
  • Les virus contre le cancer
  • Sensibilité aux champs magnétiques
  • L'expérience de Wheeler
  • Les risques d'amplification des changements climatiques
  • L'invasion des RFID

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L’égalité c’est la liberté

Temps de lecture : 18 minutes

La question de la liberté, et de ses contradictions, reste toujours aussi disputée mais c'est bien notre préoccupation principale tout au long de la vie. C'est un fait constamment vérifié, que ce soit en amour, en famille, en groupe, et, bien sûr, dans la politique entre libéralisme et altermondialisme aujourd'hui où chacun se pose en défenseur de nos libertés ; avec une grande naïveté le plus souvent d'ailleurs, pour ne pas dire un dogmatisme fanatique (dans les deux camps parfois) comme si on ne pouvait qu'être totalement libre ou pas du tout ! Le difficile à admettre, en effet, c'est le caractère contradictoire de la liberté elle-même où se joue notre destin, pas seulement politique, en passant systématiquement d'un excès à l'excès inverse, pris dans une dialectique historique où nous sommes supposés apprendre collectivement de nos erreurs successives ! C'est l'enjeu vital de notre moment historique que de le reconnaître pourtant afin de sortir de l'impasse écologique et sociale du libéralisme sans retomber dans des régimes autoritaires.

Pour cela il faut insister sur le fait que ce n'est pas l'égalité qui s'oppose à la liberté désormais, alors qu'on verra au contraire qu'il n'y a pas d'égalité sans liberté, c'est la liberté qui s'oppose à elle même et détruit ses propres bases ! C'est la liberté des marchandises qui s'oppose à la liberté des populations ou qui met en péril les équilibres écologiques. De son côté, l'égalité c'est d'abord l'égalité de droit, l'égalité de conditions qui doit nous permettre de ne pas perdre notre indépendance, ne pas subir de domination. L'égalité c'est la liberté pour tous, c'est la condition de la liberté, et pas seulement juridiquement car il n'y a pas de véritable autonomie sans autonomie financière par exemple (les femmes qui n'avaient pas de revenu en savaient quelque chose). La liberté n'est pas un état naturel, c'est une construction sociale et historique, le résultat de dispositifs techniques et de l'organisation collective, des "supports sociaux de l'individu" (comme dit Robert Castel). Loin de s'opposer à l'égalité, la liberté de tous en dépend complètement. Encore faudrait-il s'accorder sur ce qu'on entend par ces termes d'égalité et de liberté, voire même de fraternité bien qu'il n'ait plus tellement cours celui-là !

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Introduction du nazisme dans la philosophie

Temps de lecture : 16 minutes

Emmanuel Faye, Heidegger, L'introduction du nazisme dans la philosophie, Le livre de poche 2007 (Albin Michel 2005)

Expérience trouble, troublante que la lecture de ce livre d'Emmanuel Faye qui peut se lire comme un roman policier pour philosophes, certains diront une conception policière de la philosophie mais malgré ses défauts, ses naïvetés, ses conclusions hâtives, ce livre reste sans doute indispensable. Non que la compromission de Heidegger avec le nazisme soit chose nouvelle. J'ai déjà écrit en 1997 un texte, bien imparfait sans doute, sur Heidegger et le nazisme et je parle souvent du "nazi Heidegger", mais l'importance de ce livre n'est pas dans la dénonciation du nazisme de Heidegger, c'est d'en faire enfin une question philosophique. Pas dans le sens que lui donne l'auteur pourtant d'une nazification de la philosophie qui frise le ridicule mais bien d'une introduction du nazisme dans la philosophie, de considérer que le nazisme n'était pas la barbarie de quelques illuminés débiles ayant conquis le pouvoir par erreur mais réellement une erreur dans la pensée, un délire collectif, un enjeu historique qui devait être résolu. Il faut se rendre à l'évidence, les plus grands penseurs ont soutenu le nazisme, de même que Gentile a soutenu le fascisme et Lukàcs le stalinisme malgré leurs désaccords éventuels. Le scandale, c'est que cela n'empêche pas que ce soient de grands philosophes et donc que ce soit un peu de nous.

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Newsletter 02/07

Temps de lecture : 40 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de février 2007

  • Ne plus avoir mal
  • Décodage du cerveau
  • Hibernation et Alzheimer
  • Petits avec de grandes oreilles
  • Le ralentissement du Gulf Stream aurait provoqué le petit âge glacière
  • L'extinction des espèces rares en-dessous d'un certain seuil
  • Acquisition de la capacité à digérer du lait par différentes populations
  • La confusion des inconscients
  • Sommeil et mémoire
  • Grippe aviaire, les morts seront les pauvres
  • Exploitation des pétroles lourds
  • La fin du monde le vendredi 13 avril 2029 ?
  • Animal et humain, d'individu à individu
  • La vie sur Mars
  • Fonctionnement des neurones par activation de gènes, de l'aplysie jusqu'à nous
  • Les premiers primates
  • Qui oublie le passé imagine mal le futur
  • Pourquoi est-on du soir ou du matin ?
  • Un anticancéreux révolutionnaire et bon marché
  • Une voie prometteuse de lutte contre les tumeurs testée chez l'animal
  • Détecter en quelques minutes tout type de virus
  • Parkinson : « Vivre physiquement ses rêves serait un signe avant-coureur de la maladie »
  • Le magnétisme pour les rhumatismes ?
  • Cicatriser à l'électricité
  • Etats-Unis : des embryons « à la carte »
  • Un virtuel trop réel
  • Des secousses sismiques provoquées par l'activité humaine !
  • Les déchets radioactifs bien plus corrosifs qu'on ne le pensait...
  • Dissémination des OGM
  • La maison-arbre, l'ultime habitat écolo
  • Terre ingrate et bio-diversité sont une bonne source de biocarburants
  • Nouvelles éoliennes
  • Interface bionique neurones-électronique
  • Semi-conducteurs semi-organiques
  • Des ordinateurs quantiques à neutron ?
  • Les nano-usines du futur

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Le retour des grands récits

Temps de lecture : 22 minutes

Une brève histoire de l'avenir, Jacques Attali, Fayard, 2006

Voilà le genre de livre qu'on ne croyait plus possible à notre époque post-moderne, retour des grands récits mythiques qui prétendent éclairer l'avenir par un passé lu à travers le prisme déformant des enjeux idéologiques du moment, au prix de multiples anachronismes ou approximations. Bien sûr, Jacques Attali est habitué des hautes sphères. De cette hauteur, on ne s'embarrasse pas de petits détails ni de patientes vérifications, bien loin de Fernand Braudel dont il se réclame ! On peut trouver cela consternant mais c'est surtout le retour à une idéologie décomplexée, des belles histoires qu'on se raconte pour justifier l'ordre établi et notre démocratie de marché !

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Newsletter 01/07

Temps de lecture : 39 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de janvier 2007

  • Un antidouleur dans la salive
  • L'île de Pâques détruite par les rats ?
  • Les neurones miroirs (et l'autisme)
  • Les gènes mobiles (ou "transposons")
  • Plus chaud, plus vite
  • Transcription de l'ADN
  • Fonction de la fièvre
  • Quitter le système solaire...
  • Dégagement de méthane marin
  • Le réchauffement ralentit l'activité biologique de l'océan !
  • Chute d'une météorite il y a 4000 ans (les plaies d'Egypte)
  • Un bras qui repousse (comme chez les tritons) ?
  • Le meilleur des vins rouges
  • La chimiothérapie attaque le cerveau
  • Alzheimer et stress
  • Les clefs du bonheur !!
  • Le culte du Python, il y a 70 000 ans !
  • Windows Vista vous espionne...

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Les enjeux de la démocratie participative

Temps de lecture : 14 minutes

La démocratie est bien malade, réduite plus ou moins à une oligarchie (c'est pour Roberto Michels "la loi d'airain" des partis qui la composent, avant de s'appliquer à la démocratie elle-même). Les élus apparaissent comme une élite coupée de leurs électeurs. Du coup, le thème de la démocratie participative s'impose, dans les discours au moins, sans avoir pourtant de véritable contenu la plupart du temps, contenu que nous allons tenter de cerner, en essayant de définir l'esprit d'une véritable démocratie participative dans ce qui l'oppose à celui d'une démocratie majoritaire et délégative.

Il est certain que la démocratie doit changer à l'ère de l'information et s'il ne faut pas tomber dans les rêves d'un hyperdémocratie, ni même d'une démocratie numérique, il faudra bien tirer parti de toutes les potentialités des réseaux et ne pas se contenter de quelques mesures alibis et d'une participation de façade, c'est la logique de nos institutions qui doit être remise en cause.

En effet, même s'il ne saurait être question de se passer de toute démocratie représentative et du principe de délégation du pouvoir, nous devrons passer malgré tout d'une démocratie compétitive à une démocratie délibérative, ou plutôt à ce que j'appelle une démocratie cognitive : démocratie des minorités où le vote n'est plus le moyen d'expression privilégié, ni même le plus légitime au regard du respect des individus et des collectivités locales. Cela remet en cause une bonne partie des mythes fondateurs de notre République, changement de l'esprit du temps et de l'esprit des lois, toujours difficile à intégrer.

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Newsletter 12/06

Temps de lecture : 53 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de décembre 2006

  • Un monde de flou !
  • Les virus, inertes ou vivants ?
  • Animal ou végétal ?
  • Les espèces
  • Entre gènes et environnements
  • D'un sexe à l'autre
  • Les degrés de la conscience
  • La frontière classique-quantique
  • L'irresponsabilité climatique
  • Intrication quantique entre lumière et matière
  • Les gènes du sexe
  • Trous noirs et nouvelle relativité espace-temps
  • Un "effondrement vers la vie" ?
  • Une interface cerveau-machine commercialisée dans 5 ans ?
  • Nouvelles cellules photovoltaïques
  • La sécurité informatique n'est plus assurée...

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Royale !

Temps de lecture : 7 minutes

Ségolène La victoire est royale. La clameur s'élève pour saluer la nouvelle, le bonheur des foules est communicatif. On voudrait y croire comme au Père Noël ! Et si on en avait pris pour 10 ans, ou même plus ? A considérer la situation froidement, il n'y aurait que des raisons de s'en réjouir, car il n'y a aucune alternative qui ne soit pire ! Qu'est-ce donc qui me fait avoir envie de fuir, de partir en courant ou plutôt de me retirer sur la pointe des pieds, de laisser les enfants s'amuser dans un décor figé de valeurs surannées...

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La fin de l’aliénation

Temps de lecture : 27 minutes

no alienation Ces quelques réflexions prennent la suite de "la part du négatif" et se motivent du fait que l'utilisation du concept d'aliénation apparaît de plus en plus dépourvue de sens, après toutes ces années à en faire la critique. Ou plutôt, la lutte contre l'aliénation telle qu'elle est revendiquée aujourd'hui, en particulier par certains écologistes, me semble être devenue complètement normative et d'essence religieuse, pleine de contradictions aussi, devenue elle-même facteur d'aliénation, en tout cas pas assez questionnée.

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Newsletter 11/06

Temps de lecture : 63 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de novembre 2006

  • La logique et le temps
  • Les régulateurs du système immunitaire
  • Alerte sur un climat irrespirable !
  • Concevoir l'univers comme un ordinateur ?
  • Le paradoxe de Darwin (au-delà du cauchemar)
  • Les dangers de faibles doses d'uranium
  • L'orgasme féminin inutile, vraiment ?
  • L'irrégularité de l'évolution
  • Le cerveau numérique

Invalid Future

La principale nouvelle du mois, c'est qu'avec l'augmentation de l'effet de serre, l'atmosphère pourrait devenir assez rapidement irrespirable. Il faudrait vraiment arrêter les conneries maintenant ! Malgré toutes les incertitudes qui restent, et qui sont effectivement très grandes, le risque de plus en plus vraisemblable d'une catastrophe majeure déclenchée par le réchauffement climatique exige une réaction immédiate de nos sociétés. En effet, les conséquences pourraient en être beaucoup plus graves qu'on ne l'a dit jusqu'ici, et même que ne le montre le film de Al Gore "Une vérité qui dérange" déjà dépassé, puisque cela pourrait aller jusqu'à une extinction de masse par asphyxie !

On n'en est pas là, certes, et rien n'est sûr, mais possiblement dans une centaine d'année seulement on pourrait commencer à manquer d'oxygène. Il faut vraiment se secouer, se réveiller de notre torpeur collective et de notre course à l'abîme ! Réduire les vols aériens semble une priorité mais c'est tout le pétrole et le charbon qu'il faudrait arrêter d'utiliser pour éviter l'emballement et passer au solaire au plus vite. Sinon, les méthodes envisagées pour nous protéger du pire paraissent un peu folles pour l'instant, comme de vouloir obscurcir le ciel ! Il est toujours délicat d'intervenir dans les régulations naturelles, il faudrait commencer au moins par ne pas aggraver la situation en continuant comme si de rien n'était !

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Revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales

Temps de lecture : 25 minutes

Article pour Multitudes no 27

Depuis la chute du communisme le manque d'alternative paralyse tout mouvement social de quelque ampleur, comme la lutte contre le CPE ne trouvant aucun débouché politique autre qu'une défense illusoire du CDI, sans aucun effet sur le développement de la précarité. Les causes de notre échec ne sont pas dans la force supposée de nos adversaires mais bien dans la faiblesse de nos propositions et dans nos archaïsmes face aux enjeux écologiques tout autant qu'aux bouleversements considérables que nous vivons depuis notre entrée dans l'ère de l'information !

Il ne suffit pas de critiquer le capitalisme et son productivisme insoutenable, il faudrait avoir autre chose à proposer. Au-delà de mesures partielles ou défensives, il y a une nécessité vitale à construire une alternative écologiste à la globalisation marchande, alternative qui soit à la fois réaliste et tournée vers l'avenir, c'est-à-dire en tenant le plus grand compte des contraintes matérielles aussi bien que des nouvelles technologies de l'information, plutôt que de s'accrocher vainement à un passé industriel révolu, et pas aussi glorieux qu'on le dit !

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Newsletter 10/06

Temps de lecture : 42 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois d'octobre 2006

  • Les séquelles des prématurés
  • La vieille histoire des puces cérébrales
  • Une curiosité programmée
  • Le rôle du Gulf Stream surévalué ?
  • Mondialisation et pauvreté
  • Les pseudogènes
  • Les variations du climat
  • La science et les races
  • L'inflation spéculative
  • La longueur des aiguilles...
  • Médecine régénératrice

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La part du négatif

Temps de lecture : 17 minutes

"A la base de chaque être, il existe un principe d'insuffisance" (Georges Bataille, Principe d'incomplétude).

NégatifIl faut enfoncer le clou, l'écharde dans la chair, car on tombe toujours au pire à s'enivrer de mots et se faire une image trop idéalisée de soi-même comme des autres. "Qui veut faire l'ange, fait la bête" disait déjà Pascal, mais l'histoire nous a appris que c'est surtout la porte ouverte à toutes sortes de barbaries, dans la négation de l'existant au nom d'un monde futur supposé purifié de tout négatif !

Ce n'est donc pas seulement ce qu'on peut savoir qui est limité mais bien ce qu'on peut espérer de l'action politique, sans que cela ne diminue en rien pourtant notre devoir de résistance et d'engagement dans la transformation du monde. Il faudra simplement faire preuve d'un peu plus de prudence et de modestie, prendre soin de corriger ses erreurs et de ne laisser aucun pouvoir sans contre-pouvoirs pour l'équilibrer. Refuser l'extrémisme et rabaisser nos prétentions n'est pas se condamner à l'inaction pour autant, ni à un réformisme mou. C'est même tout le contraire puisque c'est ne pas se cacher la réalité des faits. Il faut y voir un préalable à l'indispensable "réalisme révolutionnaire", seul susceptible de se réaliser ! Dans cette perspective, reconnaître la part du négatif (ce qui pourrait définir l'écologie-politique) n'est pas un raffinement intellectuel et marginal, c'est la condition première de toute alternative effective.

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Le massacre des utopies

Temps de lecture : 22 minutes

https://raforum.apinc.org/IMG/jpg/Mscroi.jpgC'est peu de dire que notre rationalité est limitée et qu'il n'y a aucune alternative crédible. Lorsque le Monde diplomatique prétend le contraire et nous donne les dernières nouvelles de l'Utopie, c'est vraiment à pleurer ! A lire le niveau des propositions et des débats, la situation semble décidément bien plus grave qu'on ne pouvait le penser. Qu'on dérange des gens de si loin pour des bêtises pareilles, c'est incroyable ! Il y a de quoi être en colère contre ces mondes imaginaires qui se présentent comme libertaires alors qu'ils sont encore plus contraignants et moralistes, jusqu'à un certain totalitarisme ne tolérant aucune survivance du passé, et tout cela au nom de principes illusoires et de fausses analyses ! Il faut en finir avec ces utopies stupides et dangereuses alors que c'est la globalisation marchande qui est complètement utopique et qu'il faudrait y opposer rapidement des alternatives locales.

Il y a des problèmes pratiques à résoudre et nous avons besoin d'une alternative concrète au productivisme et au libéralisme qui nous menacent, pas d'un monde prétendu parfait, ni d'un homme nouveau complètement fantasmé, bien loin de ce que nous sommes réellement. C'est pour défendre notre liberté concrète qu'il nous faut nous organiser collectivement et combattre les utopies "libertaires" tout aussi bien que l'utopie libérale. C'est pour avoir une chance de s'en sortir qu'il faut remplacer les idéologies abstraites et les déclarations de principe par une véritable intelligence collective qui prenne en compte les contraintes écologiques, sociales et matérielles. C'est contre nos propre rangs qu'il faut nous retourner car c'est de là que vient le danger, de là ce qui nous condamne à l'impuissance. Après le constat théorique, les travaux pratiques, donc.

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Une rationalité décidément trop limitée

Temps de lecture : 21 minutes

rationalitéLa situation apparaît sans issue. C'est comme si nous avions atteint nos limites ! Il faut revenir en effet sur la raison profonde d'un échec patent, qui n'est pas seulement le mien, mais celui du mouvement social dans son ensemble, et même de la démocratie tout aussi bien que d'Internet dont l'irruption remarquée sur la scène politique a tout de même tournée court, manifestant sa volatilité extrême ! Il faut se persuader que cet échec ne trouve pas ses causes dans nos ennemis, dans la force de l'économie ou la puissance d'un patronat animé des plus mauvaises intentions, mais bien en nous-mêmes, puisqu'il relève en dernière instance d'un déficit intellectuel, déficit théorique et idéologique flagrant, responsable de la dispersion de nos forces et de l'absence de projet commun.

En effet, ce n'est pas tant un manque de solidarité ni même une passivité soumise devant le spectacle des marchandises qui sont responsables de notre défaite, alors même que les manifestations contre le CPE étaient apparemment "victorieuses". La responsabilité est bien politique, c'est le manque de perspective et d'accord programmatique, d'une alternative crédible et, finalement, un manque d'intelligence collective qui se heurte à notre inorganisation (où même ATTAC sombre), livrée à une rationalité décidément trop limitée et qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez !

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Newsletter 09/06

Temps de lecture : 49 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois de septembre 2006

  • L'auto-organisation au pays des criquets
  • Langage et organisation de l'action
  • Les exoplanètes
  • Un ARN qui sait corriger ses erreurs
  • Les limites de la préservation de la biodiversité
  • L'argent ne fait pas le bonheur
  • La population en 2025
  • Le Sahara et les changements climatiques
  • Faire pleuvoir à la demande !
  • Le travail du génie
  • Un gène-clé dans l'évolution du cerveau humain
  • Liaisons longue distance dans le cerveau
  • La molécule qui garde la mémoire à long terme
  • Lien entre allergies et Parkinson
  • Vers un traitement éclair de la dépression ?
  • Les dangers du café contaminé
  • Forcer au suicide les cellules cancéreuses
  • Cancer de la prostate et masturbation !
  • Une peau toujours jeune ?
  • Le sexe des organes !
  • Recherche de violations de la relativité
  • Médailles Fields (Werner, Perelman)
  • Menace d'éruption d'un supervolcan près de Naples !

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