Je continue la publication de ce "livre de la vie" chapitre par chapitre
On a tenté de dégager les principes de la biologie, d'une compréhension scientifique de l'évolution, mais cela nous a mené à reconnaître la subjectivité du vivant, sa spontanéité. Je m'aventure un peu loin sans doute à vouloir aborder la question non plus cette fois du côté de l'objectivité des processus biologiques mais du ressenti, du vécu lui-même que nous ne pouvons connaître que par notre expérience d'être vivant mais qui commence indubitablement avec le plus simple des organismes et donc avec la cellule bien avant l'animal.
Je n'aurais jamais cru pouvoir parler un jour de la subjectivité de l'amibe. Rien ne semble apparemment plus ridicule. Pourtant, si la vie commence avec les bactéries, c'est à ce niveau que doit bien commencer le vécu. Avant Pasteur, les philosophes n'avaient pas ce problème épineux même si on soupçonnait déjà que la fermentation était vivante. Ainsi, Hegel ne connaissait rien du bacille du choléra qui l'a emporté ; mais si Aristote, Kant, Hegel, Heidegger ont tous insisté sur la subjectivité de l'organisme comme totalité, on doit bien admettre que cela s'applique à la cellule tout autant. Ce qui mérite réflexion au moins.