Georg Lukács, La destruction de la raison (Schelling, Schopenhaeur, Kierkegaard)
Il y a des moments où la raison ne peut plus se faire entendre dans le déchaînement de foules prises de haine, de panique ou d'enthousiasme. Il y a des moments où plus rien ne compte de ce que nous avait appris l'histoire (ou les sciences sociales) dans l'illusion de tout pouvoir recommencer à zéro. L'étonnant, c'est que cette fuite dans l'irrationnel puisse être le fait de "philosophes" et pas seulement de foules fanatisées. On retrouve encore une fois les égarements de la raison elle-même, sous la forme cette fois de la bêtise savante.
Ici Lukács essaie de remonter aux sources philosophiques de l'irrationalité nazi qu'il identifie largement à l'existentialisme d'Heidegger (qu'Emmanuel Faye accusera effectivement de L'introduction du nazisme dans la philosophie). Un volume entier est consacré à Nietzsche, inspirateur indéniable du nazisme, alors que ce volume-ci s'attache à ses prédécesseurs moins connus (Schelling, Schopenhauer, Kierkegaard) et leurs différentes stratégies de fuite dans l'irrationnel (idéalisme, volontarisme, subjectivisme) témoignant de l'affolement de la pensée après la Révolution Française et l'essor de l'industrie, mais qui reviennent en force de nos jours.
Réaction et déraison
La déraison est presque toujours un refus de l'histoire, ce qui en a fait indubitablement un attribut des idéologies réactionnaires après la Révolution Française. On ne peut identifier pour autant, comme veut le faire Lukács, l'idéalisme avec la réaction. D'une part, les régimes fascistes se voulaient révolutionnaires plutôt que de revenir à un ordre ancien. Fichte, dont il est trop peu question, figure incontestablement dans les inspirateurs du pangermanisme avec ses "Discours à la nation allemande" qui s'opposent à l'universel napoléonien au nom de la spécificité de la langue allemande mais il a participé activement à la Révolution Française, ce qui rend difficile d'en faire un pur réactionnaire. D'autre part, les marxistes révolutionnaires étaient loin d'être dépourvus de tout idéalisme, la négation de l'histoire se manifestant pour eux notamment par le refus d'appliquer la dialectique au projet révolutionnaire lui-même, présenté comme la fin de l'histoire et hors de toute critique. Il y a bien deux façons de fuir la raison dans l'histoire : vouloir revenir en arrière pour ne pas avoir à s'adapter aux transformations du monde ou prétendre transformer le monde sans égard à son évolution effective ni à son passé. Dans les deux cas, le recours à l'irrationnel d'un côté ou bien à l'utopie sociale de l'autre n'est pas autre chose que la théorisation de l'impuissance de la raison qui "présente cette impuissance à appréhender le monde par la pensée discursive comme une connaissance supérieure" (p28), valorisant l'idéal, la volonté, la subjectivité à mesure de l'impuissance de l'action.
On retrouve cet irrationnel de nos jours, de façon caricaturale, dans les populismes de droite comme le Tea party mais aussi chez des écologistes qui se veulent radicaux, à partir du rejet des sciences et des techniques rendues responsables de la dévastation du monde. Cette écologie réactionnaire se bat contre des chimères au nom d'un passé mythifié alors que l'écologie-politique est incontestablement notre avenir, c'est-à-dire une écologie à l'ère de l'information réorientant les techniques vers la soutenabilité, et non en revenant à des techniques dépassées (sauf exception). Il faut souligner que, paradoxalement, l'irrationalisme moderne n'est souvent qu'une réaction aux questions que posent les sciences. En effet, les sciences ne peuvent prétendre au statut de vérité mais seulement de savoirs en progrès, la recherche se focalisant sur les trous du savoirs et les contradictions de l'expérience, ce qui semble rendre possible pour certains de dire n'importe quoi puisqu'une révolution scientifique est toujours possible qui bouleverserait nos représentations (mais sans annuler pour autant les résultats précédents) ! Cette attitude qui se présente comme anti-scientiste est favorisée par des dérives scientistes indéniables mais plus encore par l'abstraction de plus en plus grande de sciences qui dépassent notre entendement (p27), nous en détournant au profit du "monde vécu" ou de l'intuition sensible.
On voit déjà que l'irrationalisme ne peut être attribué à des causes politiques unilatérales et ne suffit donc pas à expliquer la folie nazi bien qu'il soit indubitablement la cause de sa démesure. Il n'est pas juste de ne faire intervenir que les réactionnaires dans la généalogie des fascismes car, de la même façon que l'idéalisme allemand s'est construit sur la Révolution Française, les progrès de l'athéisme, le développement des sciences et des techniques, de même le fascisme (Gentile, Mussolini) et le national-socialisme se sont bien construits en continuité tout autant qu'en réaction au marxisme et ses prétentions scientistes. C'est, de façon avouée, une récupération nationaliste des aspirations socialistes. On devrait donc faire intervenir aussi la part d'irrationalisme du marxisme (d'ailleurs la première fois que j'ai entendu parler de "La destruction de la raison", je croyait que Lukàcs parlait du stalinisme...). Toute révolution se fait au nom d'un retour à un passé mythique, on progresse en regardant en arrière, la ruse de l'histoire se moquant bien de nos raisons, la raison s'imposant finalement à travers toutes nos croyances irrationnelles. Si l'on n'accepte pas "le caractère par principe réactionnaire de tout irrationalisme" p108, on n'acceptera pas la simple identification des différents fascismes à l'irrationalité, pas plus que l'identification du marxisme à la science, ramenés l'un et l'autre à des moments historiques sans doute nécessaires, car la vérité n'est pas donnée d'avance et l'expérience historique devait sans doute être faite, hélas (le nazi Heidegger parle ainsi de "la vérité interne et la grandeur de ce mouvement"). Il serait aussi dangereux de refuser toute vérité au fascisme comme au libéralisme, simplement refoulés de nos mémoires, que de faire du marxisme une révélation définitive.
Toutes ces idéologies partageaient d'ailleurs cette forme "d'athéisme religieux" qui était la contradiction de l'époque. Il s'agirait au fond, avec l'écologie-politique, de revenir à un statut plus scientifique et moins scientiste que le marxisme, remettant en cause la théorie par l'expérience au lieu d'en maintenir le dogmatisme originel. Ainsi, la part d'irrationnel ne serait pas forcément le signe de la réaction mais plutôt du refus du mouvement de l'histoire et de la dialectique qui renverse les rôles. C'est en ce sens qu'on peut dire que l'idéalisme et l'activisme sont toujours d'une certaine façon, et par leurs convictions définitives, contre l'athéisme (l'incroyance), la science, l'histoire.
On ne peut se laisser enfermer dans une dichotomie entre communisme et fascisme réduite à l'opposition entre science (dialectique) et mythe (originaire) mais il est intéressant de constater que la question était renvoyée par Kojève à l'opposition des catholiques et des protestants (l'opposition raison/foi, universel/singulier), ou, par Reich, à une structure psychologique, sans parler de Deleuze (Schizophréne/Paranoïaque). Ces réfutations du fascisme sont elles-mêmes très idéalistes alors qu'on a plutôt l'impression à lire Mein Kampf d'un délire scientiste, d'un rationalisme biologisant extrémiste (lutte pour la vie, espace vital, racisme, techniques de propagande, etc.). On ne peut nier les aspects volontaristes, irrationnels, mythiques qui ont fait des idéologies totalitaires des sortes de religions athées mais, comme aujourd'hui, les raisons de la montée de l'extrême-droite sont plus matérielles, plus simples pourrait-on dire, alors que la résurgence de l'irrationnel viendrait tout autant de la gauche cette fois (Deleuze, Badiou, Morin, etc.).
Les raisons qu'en donne Lukács dans sa préface paraissent d'ailleurs plus convaincantes et justifient d'autant plus qu'on s'intéresse aux ressorts de l'idéalisme allemand. C'est que notre situation n'est pas si différente de celle qu'il décrit comme facteur déterminant d'un impérialisme irréaliste et destructeur, la Prusse ayant constitué, tout comme l'Europe actuelle, l'union douanière avant l'union politique. Ce serait ainsi l'impuissance politique qui en résulte qui favoriserait les utopies les plus folles...
Le Bourgeois gentilhomme
Il faut bien dire qu'auparavant, je n'aurais sans doute même pas ouvert un tel livre, l'explication sociologique de la philosophie m'ayant toujours paru bien trop simpliste, négation de la dialectique cognitive comme si la vérité était connue d'avance et que ces idéologies trompeuses ne nous apprenaient rien. La critique de Lukács s'appuie ouvertement sur une certitude inquestionnée : celle de la révolution prolétarienne achevant l'histoire et d'un matérialisme dialectique ramené un peu bêtement au simple reflet de la réalité. Cette critique reste malgré tout éclairante tout comme les Pensées de Pascal dans le versant "misère de l'homme sans Dieu" touchent on ne peut plus juste malgré les insupportables bondieuseries de son apologie de la religion chrétienne.
On admettra donc qu'"il n'y a pas de vision du monde innocente", p241 et que le mode de vie explique en grande partie les positions politiques. Le fait pour Schopenhauer, Nietzsche, Kierkegaard de vivre de leurs rentes a sans conteste une influence directe sur leur philosophie et leur détournement de l'action politique, qui est en fait un conservatisme conforme à leurs intérêts. C'est quand même un peu toujours la même antienne qui est répétée depuis les romantiques incarnant l'aspiration de la bourgeoisie à une noblesse qui n'est plus de saison, le désir aristocratique de se distinguer du commun qui ne serait que l'habillage de l'opposition au socialisme. Ce snobisme d'intellectuels déclassés se veut clairement réactionnaire et retour au passé alors même qu'il est typiquement le fruit de la modernité et de la consommation de masse. Il se fait volontiers révolutionnaire pour autant que cela lui donne l'occasion de se voir en héros et de sortir de l'anonymat de la foule. Il entre malgré tout en résonance avec tout un monde d'artisans, de petits-bourgeois ou petits agriculteurs éliminés par la modernisation, tous ceux dont le monde disparaît, qui n'ont plus d'avenir et vivent de nostalgie d'un passé révolu. Ce sont eux qui ont fait le succès et constitué la base sociologique de cet individualisme élitiste, anti-démocratique, anti-moderne et obscurantiste.
"L'idéologie de la Restauration aspire à un retour à l'Ancien Régime antérieur à la Révolution. Un certain nombre de ses porte-parole ont même à l'esprit un retour au Moyen Âge (Novalis)". p97
Schelling
Schelling est sans doute celui qui rentre le moins dans ce schéma sociologique sauf à rapporter l'évolution de sa pensée à l'évolution de sa position sociale puisqu'il commencera par des positions révolutionnaires au moment de sa jeunesse et de la Révolution Française, jusqu'à des positions on ne peut plus réactionnaires au service du pouvoir, parcours classique dont la génération de 1968 regorge ! Je dois dire que je n'avais jamais réussi à pénétrer Schelling qui me semblait plein de contradictions et d'obscurités mais son trajet reconstitué par Lukács donne des repères fort utiles pour comprendre ses revirements. Ainsi, dans sa période révolutionnaire, sa première philosophie ne manquait pas d'intérêt avec sa conception dialectique de l'unité sujet-objet, d'une vie qui se construit contre ce qui la renie (tout comme le moi se construit contre le non-moi chez Fichte et se pose en s'opposant).
"La vie naît de la contradiction dans la nature, mais elle s'éteindrait d'elle-même si la nature ne demeurait pas en lutte avec elle", p71
Bien que sa pensée évolue, Schelling ne pense pas l'évolution de sa pensée dans le temps, allant même jusqu'à réfuter l'évolution à la fin alors qu'il en était parti à ses débuts. A partir de l'unité sujet-objet, il va d'abord croire pouvoir dépasser les antinomies de la raison kantienne par "l'intuition intellectuelle", fondement de ce qu'on appelle l'idéalisme objectif, différent de l'idéalisme subjectif de Fichte où la chose-en-soi disparaît alors qu'avec l'intuition intellectuelle, c'est elle qui est supposée parler ! En effet, la conscience humaine étant le produit de l'évolution naturelle impliquait "l'aptitude de la conscience humaine à saisir adéquatement les processus naturels dont elle est elle-même une composante et un résultat". p108. C'est bien sûr un sophisme, comme s'il n'y avait aucun mystère et que la connaissance nous était donnée de façon innée alors qu'elle doit être acquise pour faire face à l'imprévu. Non seulement nous ne sommes pas de simples mécaniques mais quand nous sortons de notre environnement originel nous ne pouvons plus compter sur le savoir de nos gènes, ce qui est vrai pour l'humanité plus encore que les autres animaux. Il y a quand même un fond de vérité dans le fait que nous comprenons naturellement les animaux, les émotions et les projets des autres hommes car nous sommes faits de la même pâte, nous avons presque des mêmes corps et partageons les mêmes informations mais la philosophie ne peut faire appel qu'à la raison discursive sans recourir à une expérience intérieure ineffable ni aux données immédiates de la conscience, seulement à leur formulation (Kojève y insiste lourdement mais Socrate se refusait déjà au secret de l'initiation).
L'unité sujet-objet était en partie irrationnelle (nuit où toutes les vaches sont noires comme dit Hegel) mais on ne peut plus démocratique, admettant la vérité des mythes et des savoirs populaires, valorisant l'expression romantique de l'intériorité et donc l'activité esthétique mais sa dernière philosophie opérera une volte-face complète en contestant l'égalité des savoirs et rejetant la possibilité même de toute évolution ou progrès qui impliquerait une "création" décrétée impossible. Ce qui lui manque, à l'évidence, c'est la notion d'émergence mais Thomas d'Aquin n'était pas embarrassé de cette prétendue concurrence au créateur car, pour lui, la création était continuelle, puisque "Dieu est l'acte même d'exister". Pour Schelling, la vérité est désormais toute dans l'origine dès lors qu'elle est création divine, vérité de l'inégalité naturelle et d'un ordre éternel, la philosophie positive n'étant qu'un nouveau dogmatisme cherchant à reconstituer l'ancien. Heidegger se situe bien dans cette lignée avec son histoire de la philosophie comme oubli de l'Être, en complète opposition au progrès des sciences qui se construisent pas à pas, par accumulation de savoirs tout autant que par correction constante de ses erreurs et l'élimination des faux savoirs.
Schopenhauer
On ne va pas s'appesantir sur Schopenhauer et son bouddhisme franchement réactionnaire qu'affectionne particulièrement Houellebecq. Il croit radicaliser Kant non pas en escamotant la chose-en-soi comme Fichte mais en identifiant la chose-en-soi à la volonté qui n'appartient pas au monde de la représentation, le vouloir étant hors du temps, pure force vitale hors d'atteinte de la causalité tout comme de la représentation ! Schopenhauer refuse absolument que l'effet puisse être cause et le concept d'action réciproque qu'il considère absurde (p171) comme toute dialectique, ignorant les boucles de rétroactions alors qu'il y avait déjà des thermostats pourtant, au moins dans les machines à vapeur. On est là dans un idéalisme subjectif proche de celui de Berkeley pour qui "être, c'est être perçu" mais on retrouvera une bonne partie de ses intuitions dans l'intentionalité de la phénoménologie qui met aussi le monde entre parenthèses pour déterminer comment la volonté construit son objet (comment la noèse détermine le noème).
On ne s'étonnera pas que l'engagement dans ce monde illusoire n'ait aucun sens bien que ce soit un monde de larmes mais cela n'a pas empêché Schopenhauer de donner un coup de main aux forces de l'ordre qui tiraient sur les émeutiers. Si le plus extraordinaire chez lui, c'est la négation de la causalité, ce qui lui a valu son succès après l'échec des révolutions de 1848 et le déclin des théories de l'histoire, c'est plutôt sa morale non contraignante, son pessimisme et la revendication d'une religion athée qui allait jusqu'à reconnaître une sorte de péché originel dans notre condition humaine misérable, entre la souffrance et l'ennui (ce qui n'est certes pas le plus contestable de sa philosophie). Cela va l'amener à ce que Lukács appelle "l'éloge indirect du capitalisme" présenté par le pessimisme comme indépassable malgré toutes ses tares alors que ses apologétistes iraient jusqu'à le prétendre désirable. C'est un des points principaux du livre et de sa critique sociologique des positions idéologiques.
"Tandis que l'apologie directe s'ingénie à présenter le capitalisme comme le meilleur de tous les ordres possibles, comme l'insurpassable apogée du développement humain, l'apologie indirecte met sous une lumière crue les mauvais côtés du capitalisme, ses atrocités, mais elle affirme qu'il ne s'agit pas là de caractères propres au capitalisme, mais de la vie de l'homme, de l'existence humaine en général. Il en résulte inévitablement que la lutte contre ces atrocités apparaît d'emblée non seulement vouée à l'échec, mais totalement absurde puisqu'elle reviendrait à une destruction par l'homme de sa propre essence". p138
"L'apologie indirecte repose, de manière tout à fait générale, sur une démarche qui refuse, qui discrédite la réalité dans sa totalité (la société en totalité) d'une manière telle qu'en dernière instance, ce refus mène à l'approbation du capitalisme, ou tout au moins à une tolérance bienveillante à son égard. dans le domaine moral, l'apologie indirecte se soucie avant tout de discréditer toute activité sociale, et en particulier toute action qui viserait à transformer la société. Elle y parvient en isolant l'individu et en lui faisant miroiter des idéaux éthiques sublimes au point qu'en comparaison, les objectifs sociaux, dans leur mesquinerie et leur inanité, ne peuvent que pâlir jusqu'à paraître s'évaporer", p235.
Bien sûr, ces critiques sont en partie faussées par la certitude qu'il y a une alternative désirable au capitalisme avec le communisme soviétique qui a pourtant été désavoué par l'histoire et les peuples concernés. Cet optimisme non dialectisé est aussi nocif que le pessimisme car, la vérité, c'est qu'il faut bien tenir compte de notre réalité, pas si brillante en effet, ce qui ne veut pas dire qu'on ne pourrait rien faire mais qu'il faut apprécier concrètement notre marge de manoeuvre qui n'est jamais si grande, le volontarisme ne menant qu'au désastre à ne pas tenir compte des démentis du réel. Tout projet de société qui exige un homme amélioré ne peut que lamentablement échouer !
Kierkegaard
Kierkegaard est sans doute le plus paradoxal à vouloir séparer le domaine moral du religieux, le premier étant universel alors que l'autre est singulier, domaine de la grâce, de la foi et de l'élection (il n'y a pas d'universel singulier comme chez Sartre). On pourrait dire qu'on a affaire à un rapport à Dieu délivré de tout le religieux dans son extériorité, réduit au désespoir dans le sentiment de son absence et de l'impossible imitation du Christ mais qui se nourrit surtout des critiques de la religion (Feuerbach), de son hypocrisie, de l'inauthenticité du dogme pour se réfugier dans l'incognito de la pure intériorité. C'est bien une religion post-moderne, contemporaine de l'athéisme et de la science dont il tente de sauver la subjectivité (qu'est-ce que la science peut me dire sur ma mort ?). Le saut qualitatif exigé par la subjectivité religieuse est cependant purement irrationnel, excluant aussi bien l'universel des lois morales que toute transformation de la quantité en qualité (p191). On rejoint par là les théories plus contemporaines de l'événement, de l'auto-organisation (de la métamorphose), négation de la dialectique comme approximation (p203) et donc de la science comme vérité, assimilée à une marche vers le néant (détruisant les anciens dogmes) et réduite au relativisme d'un savoir arbitraire au regard de l'absolu.
"Cette position nihiliste vis-à-vis de la connaissance de la réalité objective tient à ce qu'aux yeux de Kierkegaard, il est tout simplement hors de question que notre comportement cognitif soit affecté d'une quelconque manière par la réalité objective existant indépendamment de notre conscience. La subjectivité, chez lui, décide de tout. Il s'agit seulement de savoir si l'on a affaire à une subjectivité authentique, passionnément intéressée, liée intimement à l'existence du penseur, ou si l'on a affaire à une subjectivité superficielle et dépassionnée", p203.
"L'absolu et le relatif, la contemplation et l'action deviennent donc des puissances métaphysiques strictement séparées et antagonistes", p204.
"Ainsi, une éthique qui n'irait pas au-delà de l'universel (...) ne peut selon Kierkegaard qu'être athée (...) Sauver la religion et la foi n'est donc possible selon lui que si l'individu est comme tel au-dessus de l'Universel", p213.
La vérité se réduit au sujet : la subjectivité est la vérité (p223). Or, le subjectif est tout dans la manière, la forme, le style. On a donc affaire à une esthétique de l'authenticité (p222), bien qu'elle soit délivrée de tout contenu et de toute extériorisation, au lieu et place d'une éthique. C'est, du moins, comme Schopenhauer avant lui (ou Heidegger après), une éthique de célibataire, complétement désocialisée (la foi comme intériorité et distinction individuelle). Le désespoir supposé échapper à une esthétisation trop complaisante et narcissique se présente comme fondement de l'irrationnel et de la disqualification du monde objectif mais sert curieusement à justifier malgré tout la "défense de l'ordre établi" (p221) qui est la défense de sa petite vie de rentier !
"Kierkegaard partage avec les romantiques les conditions d'existence de cette intelligentsia réactionnaire et parasitaire, qui, à la naissance du capitalisme, s'oriente vers un art de vivre subjectiviste. Mais puisqu'il vit dans une époque profondément troublée, il lui faut tenter de sauver la religion d'une trop forte parenté avec l'esthétique, et avant tout avec un art de vivre esthétisant et parasitaire. Il est ainsi de ce point de vue le Mercredi des Cendres du carnaval romantique", 218.
S'il y a une part de vérité indéniable dans cette sociologie rudimentaire, on ne peut réduire notre humanité contradictoire ni à l'homo sovieticus ni à l'homo oeconomicus. Une "société d'individus" doit faire place aussi bien à la singularité individuelle qu'aux liens sociaux. On ne peut nier que l'existentialisme deviendra plus progressiste avec Sartre et que, de nos jours, les choses se compliquent singulièrement jusqu'à ôter toute pertinence à ces critiques dès lors que l'intellectuel n'est plus parasitaire mais est devenu productif, au coeur de l'économie immatérielle. On peut espérer que ce soit un facteur de sortie de l'irrationalisme même si, pour l'instant, on voit plutôt le contraire et que les idées fascistes sont de retour alors que la fuite dans l'irrationnel condamne les écologistes comme la gauche radicale à l'impuissance. S'il y a, comme on l'a vu, plus d'une façon de perdre contact avec la réalité sociale, il n'y en a sans doute qu'une seule de s'y adapter à suivre la voie de la raison et de la prudence, ce qui ne veut pas dire s'en tenir à un réformisme mou quand tout a changé autour de nous et que les urgences écologiques se font de plus en plus pressantes...
Citons, pour finir, le volume suivant, celui sur Nietzsche où il développe le même thème s'appliquant assez bien à ce que j'ai appelé l'individualisme pseudo-révolutionnaire et qui devrait se ringardiser avec la prolétarisation des intellectuels :
La "tâche sociale" à laquelle répond la philosophie de Nietzsche consiste à "sauver", à "délivrer", ce type d'intellectuel bourgeois et à lui montrer comment rendre superflues cette rupture et toute cette tension très sérieuse avec la bourgeoisie, comment sauvegarder et sans doute même renforcer la douce sensation morale d'être un rebelle, en opposant de façon séduisante la révolution sociale "superficielle" et "extérieure", à une révolution "plus profonde", "cosmique et biologique". Bien sûr cette "révolution" qui maintient tous les privilèges de la bourgeoisie, défend avant tout avec passion la situation privilégiée des intellectuels bourgeois et parasitaires, (La destruction de la raison, Nietzsche, p64)
Selon vous "la philosophie ne peut faire appel qu'à la raison discursive sans recourir à une expérience intérieure ineffable (Kojève y insiste lourdement)" mais ne pensez-vous pas que l'expérience intérieure puisse jouer sur la raison discursive?
Et qu'en est-il de la raison dans le délire consumériste, n'a t'elle donc pas été substituée par l'inconscient? Et ceci qu'il soit individualiste ou collectif... L'inconscient n'a t'il pas été l'autre nom de la raison?
Récemment vous sembliez dire que nous assistions à un retour de l'ordre moral ( dans votre texte Néo-fachisme et idéologie du désir) mais je me demande si vous ne prenez pas trop le parti de Lukacs à vouloir défendre la raison?
Et puis quelle sera celle triomphante? La raison des foules ou celle des intellectuels.... Dans ce sens, la dialectique historique m'a l'air davantage cyclique que linéaire. Et nous risquons bien de regretter ce temps de la mondialisation...
A l'évidence, on n'a pas la même conception de la raison qui n'est pas, pour moi, telle ou telle théorie, mais la science comme accès au réel qui ne dépend pas du sujet. Ce que dit cet article, c'est qu'il n'y a pas d'issue dans la déraison, on ne peut justement personnifier la raison (la science, la technique), la rendre responsable de nos maux pour donner l'illusion qu'une anti-raison pourrait nous sauver (pur sophisme symptôme de notre impuissance). Tout au contraire, la raison est critique et confrontation à l'expérience alors que la déraison est juste n'importe quoi et l'échec assuré.
L'expérience intérieure n'est pas aussi fondatrice qu'on s'imagine car elle est largement du cinéma qu'on se fait à soi-même (hystérie, imitation, hypnose), prise dans des discours. La pensée discursive est transmissible et critiquable contrairement aux données immédiates de la conscience qui sont incontestables. On peut rappeler que Socrate s'opposait à l'initiation car la philosophie devait être publique (démocratique).
Vouloir faire de la raison (du langage, de l'intelligence ?) la cause de la société de consommation est tout simplement délirant, évitant de comprendre le système économique, sa "raison" si l'on veut, sauf qu'elle est matérielle et que la raison peut et doit réguler ce système, le corriger. Défendre des solutions raisonnables plutôt que délirantes ne signifie pas ignorer l'inconscient comme si la raison devait être idiote ou naïve, ce que l'irrationnel est plutôt. Ce n'est pas parce que la raison s'est trompée, qu'on a eu des conceptions simplistes de la raison qu'on aurait un autre moyen d'atteindre nos objectifs.
Je ne défends certes pas Lukàcs que je critique vertement mais je donne à lire ce qui m'en semble pertinent malgré tout par rapport à la "bulle spéculative" actuelle. L'histoire est certainement cyclique mais la raison n'appartient à personne et n'est jamais triomphante (ne pas confondre avec le scientisme), c'est le réel lui-même qu'il faut aborder sérieusement. Il faut le répéter, aucune déraison ne nous sauvera ne pouvant que précipiter le désastre, ce n'est pas que la raison soit donnée dogmatiquement ni que ce soit une puissance contraignante, seulement l'expérience du réel et un dur apprentissage.
Malheureusement la discursivité seule est stérile. Ca me rappelle les positivistes qui rejettent catégoriquement l'induction au prétexte que seule la vérité des prémisses garantie la tautoligicité des résultats déductifs. L'histoire montre bien des découvertes qui, au contraire, relève de l'induction, voir de l'analogie et de la métaphore ( disons de la pomme à l'insuline).
On pourrait même dire que notre vision du monde est largement modelé sur un système de métaphores plus ou moins rationalisé. On voit par ailleurs que vous vous gardez bien de définir ce que pourrait être cette raison sans sujet, qui est une pure vue de l'esprit, l'observateur étant justement un élément irréductible du réel. Bref vous vous plaisez à flouter la limite entre raison et réel, grand bien vous fasse...
Le fou "déraisonne" bien moins souvent qu'on ne le croit, peut-être même ne déraisonne-t-il jamais (Henri Ey, La conscience), tant prévenu des dissociations du rationalisme morbide.
Il est sûr qu'on ne pense pas dans le même monde. Je suis bien plus préoccupé des effets de puissance des moyens que de la folie qui les emploie. Et si ni l'un ni l'autre ne sont supprimable, alors il n'est plus qu'à regarder la fin du monde par écran interposé. Car au fond, votre crédo est là : la raison ou le désastre, sauf les jours d'optimisme où votre credo serait plutôt le désastre puis la raison. Mais de toutes ces perspectives où la folie est détruite par ses moyens ou alors la folie détruit ses moyens, aucune ne relève de la dialectique, seulement de la prédiction.
Le dommage n'est donc pas que les moyens les plus effectifs sont employés aux fins les moins souhaitables, mais que ces moyens gagnant chaque jour en effectivité et en démiurgie sont spécialement conçus à la fin la moins souhaitable : la reproduction et le continuel élargissement de la dépendance du genre humain à la vie mécanisée, jusqu'à rendre son règne définitif.
Je ne discute pas beaucoup du futur. J'attends que le hasard d'une promenade me fasse passer un jour devant le taudis où la raison économique aura relégué l'inutilité humaine avec des rations protéinées (à base d'insectes); ou qu'ils viennent m'agiter sous le nez le fax du bilan génétique résiliant toutes leurs polices d'assurance; ou bien de les croiser dans l'escalier de secours complètement affolés:
Ou encore de les rencontrer dans une rue du IIIe millénaire, parmi les grincements, les détritus et la puanteur du naufrage rationaliste, remorquant tristement leurs enfants radioactifs. Bon, mais à part ça, leur demanderai-je, tout va bien ? J'ai le temps, je devrai, statistiquement, encore être à peu près vivant en 2050.Bon mais la fin du texte, sans vous offensez, c'est toujours la même chose : faut pas rêver, sauf à mes solutions politiques. Lassant ...
Oui, la voix de la raison est basse mais elle dit toujours la même chose et malgré ce qui s'est dit de la pĥysique quantique les sciences ne dépendent d'aucun sujet sinon le "sujet de la science" en son universalité qui font que la justesse d'une équation ne dépend pas du fait que je n'y comprenne rien, le mathème étant ce qui se transmet intégralement très loin de la transmission d'une sagesse par un maître.
La question est simple, tout ce blabla ne sert à rien et aucun sentimentalisme ne nous sortira de là. Je crois effectivement que notre raison est assez limitée pour exiger de sentir le boulet avant de se décider (car il y a de l'indécidable). Il n'empêche qu'il s'agit de savoir quoi faire et que pour cela on ne peut faire appel qu'à la raison, aux faits et aux hommes tels qu'ils sont. Je suis d'accord que ce que j'ai trouvé, après Gorz, n'est pas très satisfaisant et je n'en rajoute pas tant que ça mais ce n'est pas en faisant appel à des idéaux élevés qu'on fera mieux, les religions s'y sont déjà cassé le nez. Une seule chose est sûre, c'est qu'il faut comprendre le monde pour le changer.
Ne vous inquiétez pas, je ne serais plus là en 2050, pour moi c'est râpé mais je ne maudis pas ce monde qui ne sera pas la caricature qu'on en fait ni dans le pire, ni dans le meilleur.
Imaginons que la voix de la raison - laquelle ? - soit basse. Il faudrait faire attention à ne pas confondre voix basse et raison. Sinon tous les impuissants du monde vont finir par avoir raison, puisqu'ils ont la voix basse.
Je reste cependant catégorique, le sujet de la science la conditionne et c'est ce qui lui donne sa période de validité, c'est-à-dire son historicité, avant même les interférences du sujet dans le résultat de l'expérience. Enfin ce n'est pas l'équation qui se transmet mais l'axiomatique qui, elle, relève d'une transmission par un maître, par une histoire. Si la théorie logique possède un théorème de complétude interne qui lui permet de prétendre à l'exhaustivité théorique, la théorie quantifiée et la théorie des ensembles possèdent des axiomatiques variées dont aucune n'est entièrement satisfaisante.
Chaque fois, vous rejouez le même jeu : sentimentalisme, religion, idéaux, etc. Il n'y avait rien de tout ça dans mon commentaire. Toujours cette manie des intellectuels de catégoriser pour diffamer.
Justement, les hommes ne sont pas faits de raison et de faits. Ils sont bien plus complexes et, heureusement, jamais entièrement raisonnables.
Changer le monde est un bel idéal, je vous renvoie à votre propre idéalisme. Outre qu'il soit très douteux qu'il faille le connaître pour le changer, puisqu'au contraire l'histoire nous montre des changements aveugles. Mais il faut savoir si nous parlons du déroulement de l'histoire ou de la révolution. La révolution exige sans doute une certaine lucidité, elle exige surtout de fonder sa révolte sur un refus catégorique du monde tel qu'il est. Mais n'est-ce pas justement l'aveuglement historique et la lucidité politique qui a poussé les anarchistes russes à sacrifier inlassablement leurs vies pour renverser la monarchie russe.
Je ne parlais pas du futur, les enfants radioactifs sont pour aujourd'hui, tout comme les analyses génétiques demandées par les compagnies d'assurance, tout comme les rayonnements cosmiques dont la pénétration a été facilitée par la destruction de la couche d'ozone. L'exagération sert à ça, à redessiner les contours d'un présent gommé par l'habitude des chocs paroxystiques. Ce ne sont pas là des caricatures, mais des
actuels d'un présent qu'on ne pourra jamais saisir entièrement.On ne peut pas tout dire, comme dirait l'autre, surtout dans des commentaires et quand on dit quelque chose on peut toujours dire le contraire mais ce petit jeu a un intérêt limité.
Il est certain qu'il y a une historicité de la science (j'y insiste) mais qui ne remet pas en cause les résultats passés comme on le croit trop souvent. De même il y a une relativité des vitesses, des mesures qui dépendent des appareils et ce qu'on appelle des "théories effectives" qui ne sont valables qu'à des échelles précises mais les formules restent valables universellement. Malgré Lukàcs qui parlait de science bourgeoise et prolétarienne, c'est la même science dans tous les pays quelques soient les cultures et les régimes.
Il est certain que la déraison fait partie de la nature humaine mais de ce côté on n'a rien à espérer que le pire. Il est tout aussi certain qu'il y a des changements aveugles mais je ne suis pas sûr que les anarchistes aient changé quoi que ce soit, sinon en déclenchant la guerre de 14. Les révolutionnaires de 89 ne savaient pas où ils allaient mais ils n'auraient été nulle part sans Rousseau et Montesquieu, de même que la révolution russe aurait tournée court sans Lénine et Marx (ce n'aurait peut-être pas été une mauvaise chose, certes). Une révolution qui serait un refus catégorique du monde ne serait qu'un nihilisme.
Changer le monde, ce n'est jamais que s'y adapter en abolissant des structures devenues obsolètes, des classes sociales devenues parasitaires (les nobles inutiles en 89, les actionnaires aujourd'hui). Le monde actuel n'est pas du tout si horrible au regard de l'histoire mais il est certainement en mutation rapide. On ne vivra jamais dans un monde rêvé, il faut vivre dans ce monde mais on n'ira nulle part en faisant appel à autre chose qu'à la raison et la discussion argumentée, c'est un fait. Il y a plus d'une façon de fuir dans l'irrationnel, comme le montre l'article, symptôme seulement de l'impuissance...
Je ne dénie pas que la raison puisse être "l'accès au réel qui ne dépend pas du sujet", seulement j'observe que ce thème resurgit au devant de la scène. Et là je m'étonne un peu. Peut-être ne s'agit-il plus du rationalisme économique mais de la raison pure, et là il y a quand même de quoi s'inquiéter justement parce que je considère en comprendre la raison.
Ceci étant dit je ne veux pas non plus jouer à "qui a la plus grosse raison?".
(La raison peut être un excellent masque pour nous faire accepter le système).
Selon moi il nous faudra plutôt aborder raison et déraison ensemble pour affronter le réel, quant à l'initiation j'apprécie que vous ayez ouvert votre blog aux commentaires et que vous y répondiez vous-même.
Je suis loin de nier que la raison puisse être déraisonnable puisque je considère le nazisme (le racisme, l'espace vital, etc.) comme un scientisme et j'insiste par ailleurs sur le fait qu'il faut tenir compte de notre rationalité limitée et de la déraison des hommes. La raison n'est pas donnée, elle n'appartient à personne et fait l'objet de polémiques continuelles. Ce que j'affirme, c'est qu'il n'y a aucun salut du côté de la déraison et qu'il y a une (relative si l'on veut) indépendance de la matière (et des systèmes) par rapport au sujet. Il ne fait aucun doute que la rationalité économique est insuffisante (le néo-libéralisme est un délire au même titre que le nazisme) mais ce n'est pas en la niant en bloc qu'on peut s'en sortir, c'est bien plutôt en en montrant la déraison, en élargissant ses données comme Amartya Sen, en la remplaçant dans son contexte comme René Passet, en cherchant des alternatives effectives comme André Gorz. Qu'on nous raisonne pour nous faire accepter l'inacceptable n'empêche pas qu'il n'y a pas de solutions imaginaires et lorsque le système s'écroule, quand tout change autour de nous, quand on est dans un moment révolutionnaire de transformation du monde, il est très important de ne pas s'égarer dans des chimères, quand il y a des batailles à livrer il ne faut pas se fier à notre bonne volonté mais avoir des stratégies rationnelles. Il est bien sûr compréhensible qu'on veuille mettre la raison en accusation mais c'est une bêtise car on n'a rien pour la remplacer...
8 millions de chômeur, et 8 millions de travailleur et "on" en est a se dire : comment on va taxer les gens ? La classe moyenne et inférieur ... Tout en pillant et débattant sur les retraites (alors qu'il n'y aura plus de retraite car il n'y aura plus de travail ) ou en augmentant les salaires de 1500 euro par député
Peut être que la fuite, dans l'irrationnel : c'est fondamentalement humain
Par nature l'homme est irrationnel, et très peu de personnes, et encore moins d'intellectuel applique une analyse scientifique ( parfois même pour leurs propres retour sur investissement )
Par nature, ils cherchent a fuire la réalité, à s'évader
s'évader d'ailleur de l'irrationnalité,
mais s'évader quand meme dans l'irrationnalité
La folie se perpétue, depuis fort longtemps
Si nos chères vieux du Conseil National de la Résistance, avait compris, le problème du capitalisme
Ils n'auraient pas continué dans la même voie
ils ne l'ont pas compris, ils ont taillé les branches
et les racines ont reconstruit si tôt l'arbre, au printemps suivant
Le Nazisme est une pseudo rationalité bien des penseurs ont préféré fuir ...
Fuir dans la pyramide du pouvoir et de la force,
Pyramide qui avait justement crée les cauchemards (crise pauvreté et mort) qui les poussèrent
à fuir
Alors aujourd'hui : les néo seigneurs de la néo féodalité invisible mais qui a réellement tous les pouvoir dans les pays et sur terre
utilise en chaine : la théorie du choc dans le spectacle
Il faut enchainer les gens dans la peur, les rendre fou
ainsi , ils ne feront rien
http://www.centpapiers.com/de-l%E2%...
Et tout le monde va discuter de tout, de rien, et de ce(ux) qui leur fait peur, ( et de se bouffer la gueule les uns les autres )
et de la fin du monde, et de tsunami, et de révolution colorée globale
et
tout sauf de ce qu'il faut faire : ca demande du courage de fonder et de fronder
IL FAUT SE FOCALISER
http://www.creationmonetaire.info/
Mais il faut l'argument irréfutable,
http://gizmodo.com/?_escaped_fragme...!5665523/robots-are-stealing-american-jobs-according-to-mit-economist
http://singularityhub.com/2011/01/2...
( je remarque que très peu d'humain sont capable d'ADMETTRE que l'automatisation est partout, que l'ère industriel est passé, et va trépasser et que l'ère tertiaire également
http://www.memoclic.com/1635-nouvel...
http://www.youtube.com/watch?v=Saoy...
"L'argent ne fais pas le bonheur des pauvres,
Convenons en" COluche
Aujourd'hui on a pas le droit , ni d'avoir faim, ni d'avoir froid
"On gouverne les hommes avec la tête.
On ne joue pas aux échecs avec
un bon cœur."
Chamfort
Nous sommes avec notre raison limitée comme les pionniers équipés de quelques ustensiles, chariots et chevaux. Il me semble que la raison progresse quand elle accepte ses échecs.
. Il me semble que la raison progresse quand elle accepte ses échecs.
Sauf qu'il faut décrire cette phrase en terme de processus social, et psychologique
Prise de conscience collective ?
Individuel ?
C'est pas de la raison alors car juste une analyse scientifique aurait permis d'atteindre cette conscience, du probleme et de ces solutions
Il a pas de progression de la rationnalité
On est resté, en boucle sur le discours capitaliste
alors que c'est terminé
dès lors qu'il a commencé
Dès la révolution industriel
le discour sur la valeur travail
et la vision sur la croissance
portaient en elles, les germes de leur mort
On ne l'a pas compris 1929, ni en 1945, ni dans les années 60/70
Ni maintenant
Faut il vraiment des catastrophes pour OSER prendre des solutions, que la raison crie avant ces catastrophes ?
Encore de la folie ....
@Mad Hatter :
Collective ? Individuelle ? Peu importe, il n'y a pas de mots d'ordre à produire.
Si vous pouviez faire un effort de rédaction, je vous en saurais gré, d'autant plus que ça me permettrait de mieux comprendre vos propos qui ont une forme décousue. C'est pas tout de déconner, encore faut il faire une forme, une bouillie, assimilable par celui à qui l'on s'adresse.
Qu’est-ce que penser ? Penser c’est avoir des idées, ce n'est pas reproduire des représentations, dans sa tête, ce n'est pas réciter ce que les autres ont pensé. C’est être surpris par ce qui nous vient à l’esprit.
http://nouvellesdelhumanite.over-bl...
à Olaf
Belle question !
Si penser c’est avoir des idées, alors on ne pense pas souvent! Une fois dans sa vie , peut-être ? Pour une idée utile ce serait déjà beaucoup! Pour moi penser c’est peser le rapport entre les représentations reçues et reconnues et le réel de la vie présente ,constater ce qui coince dans cette mise en rapport. Encore faut-il que « nous vienne à l’esprit » que ça coince, que l’on peut envisager de corriger la panne ou le défaut, non pas en modifiant le réel ( option chimérique) mais par correction d’une impropriété dans le système de nos représentations (option rationnelle) Je fuis les gens qui ont des idées, et qui en produisent de nouvelles avant d’avoir vu si l’idée précédente avait acquis son plein développement, avait eu le temps de mûrir, de s’accomplir. Rien de plus dangereux , ou de plus vain, que la pensée en tant que boîte à idées?
Oui, c'est aussi stupide que de dire que la philosophie est une création de concepts comme si ce n'était pas une confrontation avec la réalité et la recherche de la vérité. Ce qu'on pourrait plutôt dire, c'est que penser implique de se critiquer et donc de changer de pensée, trahir ses préjugés, ce qui est un peu plus embêtant qu'une simple "surprise".
Plus généralement je trouve très faible la pensée de Melman (qui prend d'ailleurs avec Jean-Pierre Lebrun un tour encore plus réactionnaire) même s'il y a des éléments intéressants sur le passage de la névrose à la dépression mais qu'on trouvait déjà dans la fatigue d'être soi d'Alain Ehrenberg. On a plutôt l'impression que l'appel au père est due à la névrose de ces psychanalystes plus qu'à la perversion de la société. C'est un autre exemple d'idéalisme psychologisant. En fait l'auteur de cette transcription me semble surtout amoureux de Danielle Cohen-Lévinas qui est effectivement assez envoûtante même si elle ne dit pas grand chose, figure séduisante de ce qu'on dit redouter d'un pouvoir féminin qui nous prendrait dans ses filets...
Pourquoi ne pas poser clairement deux des moments de cette "dialectique de la désastre" qui nous mène à court terme à cette "catastrophe" ? Si la folie humaine constitue le mouvement politique de l'histoire actuelle, la montée rapide des effets de puissance de ses moyens, c'est-à-dire tout simplement des implications de production et d'utilisation générées par ses moyens (sans même parler de leur logique interne), constitue le second mouvement de cette "dialectique de la destruction" qui ravage le monde.
Bon je vais pas détailler tout ça, vous voyez sûrement très bien de quoi je parle et je n'ai pas le temps d'écrire un pavé.
Mais une fois posé la problématique sous cet angle, soit, comme vous le faites, on fait appel à une raison mythifiée en contrepoids de la folie (alors que le mouvement entre raison et folie est en réalité oscillatoire, que toute poussée rationnelle se compense psychiquement par un mouvement inverse ; je vous renvoie à Henri Ey, La conscience.) ou bien nous prenons l'hypothèse d'une critique des effets de puissance. Et dans ce cas, la visée politique ou révolutionnaire est essentiellement une politique de "puissance minimale". Sans doute appeler à l'utopie d'une raison planétaire est aussi dérisoire que d'espérer une déconstruction de l'hubrys" technologique.
Mais je ne peux pas manquer de constater que d'une part vous dépeignez le portrait d'une humanité indigne de ses moyens et décidément folle et de l'autre une défense systématique du moyen en tant que vecteur de puissance neutre (ce qui est très douteux). Peut-être est-ce aussi pour cela que vous êtes à la limite d'un transhumanisme que vous dénoncez : la modification de la "nature humaine" est la seule porte de sortie d'un appel à la raison qui ne peut plus trouver d'écho que dans un projet technologique de modification rationnelle de la nature humaine.
Je me doute que ce n'est pas ce que vous souhaitez. Mais entre l'intention et la théorie, vous savez ce qui est arrivé aux autres.
Ce que je peux souhaiter n'a aucune importance et si on peut trouver avec quelques raisons que la puissance de nos sciences et techniques excède notre rationalité, cela ne sert à rien de le dire (et ce n'est pas une question d'en être digne). Il y a une tentative depuis quelques années de rayer de toutes les mémoires le savoir-faire des bombes atomiques, ce que je crois voué à l'échec, hélas. On peut tout au plus perdre une technique pendant une période plus ou moins longue mais on la retrouvera toujours. On peut s'opposer par contre à la construction d'une centrale nucléaire ou à des champs OGM près de chez soi, c'est croire à une toute-puissance insensée de croire qu'on pourrait décider des techniques elles-mêmes.
Je ne mythifie en aucune façon la raison, on ne compte plus les textes que j'ai fait sur notre rationalité limitée, je dis juste que ce n'est pas une raison pour en rajouter dans la folie et la fuite dans l'irrationnel comme pour se précipiter dans l'abîme. La raison ne pourra jamais supprimer la folie, elle ne pourra pas nous éviter tous les désastres mais il n'y a aucun autre moyen d'éviter des désastres que d'être raisonnable et d'y appliquer une raison précautionneuse, informée, une raison qui peut corriger ses erreurs et qui connaît ses limites (et sait qu'elle retombera dans l'erreur et la folie).
J'ai fait un texte sur le GRIT qui s'appelle "puissance de la faiblesse" et les propositions que je fait ne vont pas du tout du côté du transhumanisme mais du développement humain, du travail choisi en opposition à la consommation passive. Il s'agit seulement de déterminer ce qui est possible, ce qui dépend de nous et ce qui est notre destin d'être né sur cette planète à cette époque-ci de l'évolution technique et politique, pas de se prendre pour Dieu et rêver à un monde qui serait à notre convenance.
@pch :
Toujours dans le même texte :
« Aujourd’hui la psychanalyse et non pas les psychanalystes, est bizarrement la seule au moment où on nous promet tous les bonheurs, tous les progrès, à dire : non, ça ne va pas »
Là je trouve que c'est un peu gros cette déclaration de monopole de lucidité.
Les nouvelles idées que j'ai pu trouver, dans des domaines très modestes, se sont souvent révélées être des idées que d'autres avaient eues déjà. J'avais juste
réinventé l'eau chaude.
En fait, je m'étonne plus souvent de mes échecs, non sans un certain plaisir humoristique, que de mes réussites ou bonnes idées.
Tant mieux, car les premiers sont nettement plus fréquents que les secondes.
Penser, me parait correspondre à repenser, passer et repasser, radoter jusqu'à ce que le radotage sort du sillon vers autre chose.
pas sur de vraiment tout comprendre . mais j'ai dix jours pour percer le coffre ! à bientôt et bon vent à vous tous ...
Appeler à une raison planétaire régulatrice et ne voir d'opposition que sous une forme locale est, l'un ou l'autre, une liquidation théorique de la révolution (vue apparemment chez vous comme un saut cognitif, c'est-à-dire nécessairement comme un progrès, ce qui est très douteux) ou un niveau d'abstraction différent selon que vous approuvez une approche ou non. Il n'y a strictement aucune impossibilité théorique et politique à l'interdiction d'un processus technologique dans une zone délimitée, comme une région ou un état fédéral. Ce qui au contraire est dramatique, c'est le châtiment qui attend tout pays qui n'aurait pas poursuivi avec les autres la course à l'équipement technologique.
De ce point-là, il semble aussi bien que nous soyons tous lotis à la même enseigne, vous rêvez un monde plus à votre convenance théorique : un monde de travail choisi, de raison régulatrice, de troisième voie intermédiaire. Un monde qui, pour plus probable qu'il apparaisse étant peut-être plus modeste, et en fin de compte non-révolutionnaire et foncièrement réformateur, n'en est pas moins un monde fantasmé dont la probabilité d'apparition historique est à peu près nulle, aussi bien par conséquence directe de la dialectique historique en cours que par les contradictions intrinsèques qu'il contient. Un monde qui refuse l'examen concret de ses technologies au nom des besoins qu'il en a pour se bâtir, donc de sa dépendance, ne peut qu'être esclave des logiques d'interdépendance de ses constituants.
Le rôle de l’imagination théorique reste de discerner, dans un présent écrasé par la probabilité du pire, les diverses possibilités qui n’en demeurent pas moins ouvertes. A l'inverse d'un monde uni sous l'égide d'une raison régulatrice, mieux vaut affirmer qu'une pluralité de monde est possible (ce qui ne veut pas dire qu'il soit tous souhaitables) et que l'espace permettrait l'expérience de certains d'entre eux, pourvu que l'on retrouve cette dynamique, justement irrationnelle, qui produit les révolutions. Et cela ne commence que par de petits groupes d'individus.
Enfin vous avez tort d'affirmer que ce que je peux souhaiter n'a aucune importance, c'est dans le marigot entre désir et volonté que naissent politique et révolution.
Je ne sais comment je dois m'exprimer car je ne suis on ne peut plus explicite mais il n'y a pas de pire sourd qui ne veut rien entendre. Il est bien clair que je ne suis pas du tout un révolutionnaire au sens que vous donnez à ce mot, je serais même de ce point de vue un contre-révolutionnaire si jamais ces illuminés avaient la moindre petite chance d'imposer leurs délires. On peut tout-à-fait m'accuser de réformisme dès lors que je ne prétends pas changer l'homme, ni la planète, ni la galaxie. Ma conception de la révolution est bien plus triviale, proche si l'on veut de Castoriadis, c'est un changement d'institutions (périodique), tout au plus de système de production, qui n'a rien de métaphysique et qui ne dépend pas de mon propre désir (la loi du coeur) mais des potentialités objectives de l'époque. Je n'ai pas besoin de défendre un revenu garanti qui s'impose par la droite, de même que je n'ai pas besoin de défendre des monnaies locales qui apparaîtront quand la crise monétaire viendra. On s'intéressera aux coopératives municipales quand on sera contraint de prendre au sérieux la relocalisation. Ce n'est pas une question de désir ni de volonté ni même d'action politique.
En situant dans le local le lieu de toute relocalisation, je mise bien sûr sur la pluralité mais aussi sur le réalisme que cela suppose de se confronter à la démocratie locale dont on connaît toutes les limites. Non seulement on est dépendant de plein de choses mais encore plus de la technologie numérique pour une écologie-politique effective mais je vous laisse à vos petites sectes qui ne méritent pas qu'on en discute, je m'en voudrais de faire descendre ces individualités supérieures de leur piédestal, on peut laisser les enfants s'amuser (fuite dans l'illusion) mais il faudrait des gens plus sérieux pour nous sortir de là. Il est vrai qu'on en manque, quelques catastrophes sont bien nécessaires, hélas, pour nous faire revenir à la raison et plus de modestie...
Je ne vous insulterai pas en vous prétendant sourd, je dirai plus simplement que vous faites de la rhétorique. L'argument fort issu de votre conception théorique s'oppose toujours à des arguments affaiblis ou dévalués d'une théorie adverse. Faire de la rhétorique, c’est toujours opposer l’argument faible au fort, ou faire paraître fort (en conviction) le faible (en raison ou en vraisemblance).
Je persiste à penser qu'aucun argument ne peut balayer d'un revers de main la problématique de la dépendance, celle à cette technologie chez vous salvatrice. Le changement des systèmes de production sonne toujours suspect lorsqu'il ne fait qu'exacerber des logiques déjà en échec dans notre monde. Prétendre que le processus de ces logiques délétères pourrait déboucher sur une finalité dépourvue des qualités du processus me paraît hautement spéculatif sinon anti-dialectique. Marx lui-même voyait dans l'industrialisation, c'est-à-dire ce changement du système de production, la logique d'avènement du prolétariat et de sa prise de pouvoir (je dis bien logique car Marx était plus circonspect). On sait bien ce qu'il en a été.
Bien je ne vais pas argument plus longtemps, on peut sinon passer des semaines à se renvoyer la balle, chacun l'affaiblissant ou la renforçant selon la perspective théorique qu'il prend.
Le problème des commentaires, c'est qu'on ne peut demander aux commentateurs de connaître tous les textes du blog, mes analyses et mes propositions, ni même, semble-t-il, d'avoir lu l'article commenté, l'important étant d'affirmer ses convictions. Avant de fermer les commentaires je voudrais donc mettre quelques points sur les i.
La question de l'écologie est une question pratique, c'est une éthique de responsabilité pas de conviction. La plupart des gens croient qu'il faut demander beaucoup pour avoir un peu et qu'à moins d'être extrémiste, manifestant une détermination inflexible, on ne change rien. C'est souvent tout le contraire. Ainsi, les Verts allemands n'ont pu obtenir la sortie du nucléaire (qui était sur le point d'être remis en cause) qu'après avoir abandonné les discours les plus extrémistes qui avaient d'abord disqualifié les anti-nucléaires. C'est pour cela que j'appelle les écologistes qui se croient les plus radicaux des anti-écologistes car ils déconsidèrent l'écologie, servent à la propagande ennemie et sont donc complétement contre-productifs, rendant inaudibles des revendications vitales. Etre un écologiste réellement radical est une ambition difficile, exigeant beaucoup de travail.
Bien sûr, le fait d'avoir une stratégie réaliste dépend d'un diagnostic qui n'est jamais assuré, c'est toujours l'expérience qui tranche, impossible de savoir a priori qui a raison entre les catastrophistes convaincus et les optimistes béats, ceux qui veulent TOUT changer (on ne sait comment) et ceux qui croient qu'il suffit de quelques taxes. La thèse de l'article, c'est qu'on doit rester dans le cercle de la raison. Ainsi, il y a bien assez de raisons de sortir du nucléaire pour qu'on n'ait pas besoin d'en faire trop et de faire croire que la survie de l'humanité serait menacée même si les conséquences peuvent s'étendre plus ou moins à toute la planète. L'enjeu, c'est à chaque fois de raison garder, ce qui, certes, n'a rien d'évident. On peut toujours en faire trop ou pas assez, nos informations peuvent êtres fausses ou partiales, notre rationalité est très limitée, il faut le savoir !
Nos raisons peuvent nous tromper mais ce qui nous menace le plus, c'est la fuite dans l'idéalisme, le volontarisme, le subjectivisme qui promettent le désastre ou l'ineffectivité. C'est du moins ce que je tente de montrer après avoir montré que la tentation de l'étatisme était aussi dangereuse bien que plus effective. Le repli sur le local n'est peut-être pas raisonnable, pas à la hauteur de l'écologie globale, c'est quand même par là qu'il faudrait commencer. J'ai essayé d'en donner les raisons dans assez de textes auxquels je peux renvoyer mais, bien sûr, je ne peux prétendre que les faits me donnent raison pour l'instant, tout cela reste donc très hypothétique mais on n'est ni dans l'idéal, ni dans l'autoritarisme, ni dans le désir ou l'intériorité, on est dans le concret de la vie avec ses voisins et de ce qu'on peut faire ensemble, localement, ce qui ne va pas loin en général. Je donne quelques dispositifs qui permettent d'aller plus loin, peut-être. Ce ne sont pas mes idées, mes dispositifs et s'il y en d'autres tant mieux mais il y a un intérêt à ce que ce ne soient pas des communautés sectaires et plutôt un communalisme politique.