Revue des sciences mars 2018

Temps de lecture : 66 minutes

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

Techno

Les nouvelles les plus importantes (et controversées) sont encore celles de notre préhistoire, notamment des peintures attribuées à Néandertal. En physique, la découverte d'un possible signal des premières étoiles fait grand bruit mais demande à être confirmée et une étude montre qu'on pourrait avec un seul photon envoyer en même temps une information au récepteur et à l'émetteur ! Du côté des biotechnologies, on est plus désormais dans la continuité, même si on se fait difficilement à des chimères hommes-animaux comme à la transplantation aux malades d'un organe animal. Ce n'est pas vraiment une surprise que l'édition de gènes CRISPR devienne l'outil à tout faire (pour enregistrer, détecter, éliminer). Les biotechnologies et leur rapprochement du numérique (la convergence NBIC) sont bien lancés pour longtemps et nous entraînent on ne sait où, nous exposant à de nouveaux risques (bioterrorisme, surveillance généralisée, etc). Le progrès fait rage mais n'est plus aussi inattendu. L'urgence reste de faire face d'abord aux crises climatiques et de la biodiversité, mal engagées encore malgré la transition énergétique en cours. Si nous passons le cap, ce qui n'est pas gagné, on pourrait atteindre dans quelques dizaines d'années seulement le "pic de tout", pic de population mais aussi pic de l'équipement et des consommations de matière grâce à la numérisation et aux nanotechnologies. Pour l'instant, alors que les premiers drones-taxis fantasmés depuis si longtemps prennent leur envol et que les robots (qui intègrent capacité d'abstraction et de deviner nos pensées) arrivent tout juste, on en est encore au développement des pays les plus peuplés...

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Revue des sciences février 2018

Temps de lecture : 7 minutes

Pour la Science

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

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Techno

Il y a au moins une découverte stupéfiante, c'est qu'on puisse produire de l'énergie avec la chaleur de façon inépuisable en utilisant l'agitation des atomes, contredisant ainsi les bases de la thermodynamique - ce n'est pas rien ! Une interprétation réaliste de la fonction d'onde serait aussi bouleversante si elle s'imposait et de nouvelles hypothèses sur la mémoire et les synapses révèlent à quel point notre ignorance est grande encore sur le plus fondamental. Qu'on soit entré dans l'ère de l'Intelligence Artificielle et des neurosciences veut surtout dire qu'on n'en est qu'au tout début et qu'on a beaucoup à découvrir dans ces domaines, qui restent très limités pour l'instant mais se développent rapidement. On doit bien admettre qu'à force de nous annoncer de nouveaux élixirs de jouvence, mois après mois, on finira bien par y arriver un jour. De même, le clonage de macaques ne signifie pas qu'on va pouvoir cloner des humains dans la foulée, mais il est tout aussi certain que cela se fera un jour - tout comme la colonisation de Mars où il y aurait des montagnes d'eau, même si ce n'est pas aussi précipité qu'Elon Musk le voudrait. Sur le climat c'est de plus en plus catastrophique mais il y a quand même la bonne nouvelle que le méthane marin n'atteindrait pas l'atmosphère et qu'on pourrait utiliser des bactéries pour capter le CO2. On nous promet sinon une lévitation acoustique, mais c'est à voir, alors qu'un étonnant Segway aérien pourrait bien devenir le premier transport personnel aérien...

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Revue des sciences janvier 2018

Temps de lecture : 81 minutes

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Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

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Techno

Rien d'extraordinaire pour inaugurer ce qui sera la dernière année de cette revue où je fais depuis 12 ans le tour d'horizon du mois écoulé. Il y a quand même de quoi prolonger nos réflexions sur la conscience et le langage, ou bien se questionner sur l'avenir de la réalité augmentée qui pourrait remplacer nos écrans. On trouvera aussi quelques nouvelles étonnantes (un dinosaure à l'allure de cygne ou une nouvelle informatique réversible à base des vallées électroniques, etc.) mais ce sont les mauvaises nouvelles du climat qui dominent encore. Sinon, même les bienfaits attendus de l'édition de gènes sont contrebalancés par les risques de la technique. De même, un traitement antiviral à base de nanoparticules d'or pourrait bien nous débarrasser de presque tous les virus, ce qui n'est pas forcément aussi positif qu'il y paraît, les rhumes par exemple s'attaquant préférentiellement aux cellules cancéreuses. Il est assez troublant enfin de savoir qu'on va réanimer des morts (leur coeur) afin de pouvoir en prélever des organes...

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Revue des sciences décembre 2017

Temps de lecture : 105 minutes

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Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

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Tous les mois ne sont pas aussi riches, avec notamment pas mal d'éléments complétant notre réflexion sur le langage et le discours intérieur, mais aussi de possibles bombes à quarks, une nouvelle unification des forces, une théorie du vide qui réfuterait énergie noire et matière noire, un mystérieux visiteur venu d'autres étoiles, la possibilité que des tardigrades soient arrivés sur Terre dans un nuage cosmique venant d'autres planètes, de nouvelles bases de l'ADN produisant des protéines artificielles. Il n'y a pas que l'IA qui progresse rapidement et trouble notre identité mais aussi la manipulation du cerveau, et un pas de plus a été fait vers le projet fou d'une transplantation de tête d'un humain. Plus anecdotique, les robots sexuels pourraient faire des petits robots mêlant nos caractéristiques génétiques à celles du robot ! La crainte des robots est surtout qu'ils nous mettent au chômage mais si des métiers vont bien disparaître, on verra qu'il devrait y avoir de nombreux nouveaux emplois à venir, même si la reconversion ne devrait pas être facile. L'état de la planète est toujours inquiétant mais il est vraiment difficile de mesurer à quel point avec d'un côté le risque de brusque effondrement, de la biodiversité notamment, ou de l'emballement de la bombe méthane, et de l'autre, le fait que l'espérance de vie continue d'augmenter et que malgré un retard à l'allumage, les mesures se multiplient pour la transition énergétique (sans parler des voitures autonomes) ainsi que les procédés de capture du CO2. Ce n'est pas gagné mais pas encore perdu, toujours sur le fil...

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Le langage de la conscience

Temps de lecture : 16 minutes

Les progrès rapides de l'Intelligence Artificielle et de l'étude du cerveau posent à nouveaux frais la question de la conscience dont on voudrait doter les robots, imaginant le pire et mettant du coup en question notre identité humaine. C'est qu'il y a confusion entre différents niveaux de conscience. Il y a sans conteste une conscience qu'on peut dire animale ou cognitive, se distinguant de l'inconscience totale des automatismes ordinaires et impliquant une certaine conscience de soi, de sa position dans l'espace. On voit bien cependant que cela n'a rien à voir avec notre propre conscience qu'Alain assimilait à la conscience morale et qui est plus largement une conscience sociale et de notre responsabilité, ce qui constitue notre identité. Or, celle-ci n'est pas réductible au calcul ni à l'imitation mais implique le langage narratif, condition d'un monde commun, ainsi qu'un récit de soi, condition de l'individuation. On s'éloigne ainsi du cognitivisme comme de la crainte de pulsions maléfiques prêtées à tort aux machines pour retrouver les pulsions maléfiques des humains qui se racontent des histoires...

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Revue des sciences novembre 2017

Temps de lecture : 75 minutes

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En dehors de l'Intelligence Artificielle qui est encore en vedette, et a fait l'objet d'un billet séparé, il n'y a pas de grandes nouvelles mais plusieurs intéressantes quand même, comme le plan de Lockheed Martin pour aller sur Mars, plus réaliste que celui d'Elon Musk, ainsi que l'idée d'y produire de l'oxygène et du carburant avec un plasma de CO2 (ce qu'on pourrait faire sur Terre aussi). On nous confirme que la gestion des sols pourrait fortement réduire le CO2 et les prévisions s'améliorent avec les politiques adoptées. Par ailleurs, une étude, qui devra être confirmée, montre que les pleurs des bébés déclenchent l'envie des mères de leur parler, ce qui pourrait être le canal principal de transmission du langage. Sinon, on apprend que la savane serait apparue il y a 8 millions d'années à cause de l'explosion d'une supernova proche et que c'est la glaciation, synonyme de sécheresse, qui aurait poussé les hommes hors d'Afrique. La génétique montre que les différentes couleurs de peau viennent bien toutes d'Afrique, qui est vraiment notre berceau, y compris pour les peaux claires. On est surpris aussi d'apprendre que Cléopâtre régnait sur une Egypte ruinée par le climat à cause d'une éruption volcanique en -43. Du côté médical, les cellules souches mésenchymateuses se révèlent un traitement anti-vieillissement étonnamment efficace. On reparle de l'utilisation des champignons hallucinogènes contre la dépression mais la production d'un composé anti-épileptique du cannabis avec des levures modifiées annonce sans doute la production ainsi d'autres composants des drogues ou substances thérapeutiques naturelles.

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L’ère de l’intelligence artificielle

Temps de lecture : 11 minutes

On est bien obligé de constater que notre monde a radicalement changé depuis quelques années, avec internet puis les mobiles, mais on n'a rien vu encore et, avec l'arrivée de l'Intelligence Artificielle, rien ne sera plus comme avant malgré toutes les résistances au changement qui détruit l'ordre ancien.

Jamais il n'a été plus clair que ce ne sont pas les idées qui mènent le monde, ce dont se persuadait l'ère des idéologies où il fallait choisir entre libéralisme, communisme et fascisme, alors que c'est l'évolution technologique qui dicte sa loi, comme le pensait Marx, le progrès des connaissances et techniques (la connaissance change le monde plus que les grandes idées).

Si nous n'avons pas notre mot à dire dans cette évolution, à quoi bon en parler ? C'est que, ne pas pouvoir décider de l'avenir n'implique aucun fatalisme ni laisser-faire. Seulement, plutôt que de s'étriper vainement sur le monde idéal que nous voudrions construire, et qui n'a aucune chance d'exister, cela nous oblige à faire de la prospective pour se préparer au monde qui nous attend vraiment et prévenir les catastrophes qui s'annoncent. La prospective est d'autant plus indispensable dans une époque de rupture où tout s'accélère comme maintenant mais c'est aussi ce qui la rend presque impossible. Il y a trop de bouleversements qui se combinent, dont on ne peut prévoir les effets après-coup, pas plus que les nouvelles découvertes ou pratiques émergentes. Le "cycle de la hype" est là pour montrer qu'on se trompe toujours sur les nouvelles technologies, la science-fiction ne pouvant que tomber dans les pires simplismes alors qu'elle est prise bien trop au sérieux. On ne fait jamais que prolonger les dernières tendances, ce qui est très insuffisant, mais c'est notre situation - et la question qui nous est posée, reste de savoir ce qu'on peut faire dans ce contexte d'avenir incertain.

La difficulté de se projeter dans l'avenir est flagrante quand on voit les jugements les plus opposés sur l'Intelligence Artificielle dont les performances progressent si rapidement depuis quelques années seulement et qui commence tout juste à déferler dans nos vies avec les assistants personnels ou domestiques. Si certains ne veulent y voir rien de nouveau, soulignant les limitations actuelles, d'autres tombent dans les exagérations les plus extrêmes, de la crainte du grand remplacement par les robots, qui seront plutôt nos partenaires, à notre asservissement par une intelligence supérieure, quand ce n'est pas une Singularité mythique, extrapolation exponentielle qui n'a aucun sens. La vérité, c'est que l'IA va bien tout bouleverser dans les prochaines années, plus même que le numérique dont elle est l'aboutissement, donnant sens à toutes les données qui se transmettent en masse. On ferait mieux d'en tenir compte mais si on peut s'extasier qu'AlphaGo Zero puisse apprendre en 40 jours une science du Go qui a mis 3000 ans à s'élaborer - tout comme on s'est extasié de la rapidité de calcul de nos ordinateurs - cela n'a rien à voir avec une intelligence omnisciente. Kevin Kelly a raison de dire que la peur d'une intelligence artificielle supérieure à la nôtre est irrationnelle car l'intelligence étant multidimensionnelle, une intelligence supérieure n'a pas de sens sinon dans un domaine spécialisé et il y a des limites à l'intelligence qui ne peut être infinie (ni générale). Apparemment, la seule façon de s'approcher des capacités humaines, c'est d'ailleurs de s'inspirer de notre cerveau mais on n'a pas forcément intérêt à l'imiter complètement car on reproduirait tout autant sa folie (un excès de logique) et ses risques d'erreurs (comme ceux de la pensée de groupe). Il faut ajouter, que, bien plus qu'on ne croit, notre intelligence est déjà largement extérieure (langage, livres, sciences, etc.), liée à notre environnement historique et notre formation plus qu'à notre cerveau.

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Revue des sciences octobre 2017

Temps de lecture : 74 minutes

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Biologie, préhistoire, cerveau

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C'est difficile d'y croire, mais il y a des bonnes nouvelles ! Les optimistes du mois dernier pourraient bien avoir raison si on en croit une étude britannique qui prétend que le réchauffement est moins fort que prévu il y a 10 ans, et que donc, on pourrait ne pas dépasser les 1,5°C de réchauffement. C'est quand même douteux mais on nous assure aussi qu'il n'y aura pas de bombe méthane. Même si on n'est pas complètement rassuré, cela devrait encourager la transition énergétique commencée un peu tard mais qui nous laisserait donc un peu plus de temps devant nous ? Il y a cependant bien d'autres risques (nucléaire, biotechnologies, supervolcans, etc). En tout cas, on se demande comment font ceux qui sont bardés de certitudes sur l'avenir, d'un côté comme de l'autre ! Les spéculations physiques sont pourtant là pour nous rappeler l'étendue de notre ignorance avec des théories comme celle de l'inflation cosmologique ou la nouvelle interprétation de la gravité comme effet de l'effondrement de la fonction d'onde. Elon Musk prétend toujours aller sur Mars dès 2022, ce dont on peut douter mais il pourrait y avoir un millier de colons sur la Lune en 2050. La médecine prouve également que la science peut se tromper et que des savoirs traditionnels peuvent avoir raison contre elle, en particulier pour le rôle de l'inflammation dans de nombreuses maladies (dépression, obésité, etc.) justifiant les médecines "holistes". Les théories sur l'Alzheimer n'étaient pas plus assurées jusqu'ici mais un traitement qui réduit le cholestérol cérébral semble valider enfin son rôle dans la maladie. Là encore, il faut être prudent. Les théories sur le vieillissement ne sont pas en reste et on apprend cette fois qu'il serait provoqué génétiquement par l'autophagie, la bloquer pouvant doubler l'espérance de vie d'un ver, pour les hommes c'est plus incertain. Par contre, une des nouvelles les plus étonnantes, c'est d'avoir pu réveiller grâce à la stimulation cérébrale un patient en état végétatif depuis 15 ans !

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Revue des sciences septembre 2017

Temps de lecture : 85 minutes

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Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

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La dominante de ce tour d'horizon mensuel me semble un retour au réel qui nous promet, après une libération de l'imaginaire multipliant les projets, de longues années avant de les réaliser - que ce soit la colonisation de Mars ou la transition énergétique, qui prendront beaucoup de temps, ou même l'arrivée des voitures autonomes, retardée d'années en années (mais qui devrait reconfigurer nos villes et nos vies). Les crises qu'on nous annonce de toutes parts aussi bien que l'avenir radieux promis par d'autres pourraient tout autant être remis à plus tard. Il faut donc sans doute s'attendre à ce que cette revue soit plus répétitive. Il faudra bien l'arrêter un jour, les blogs n'ayant plus la côte, et passer aux réseaux sociaux (où la plupart des fausses nouvelles seraient répandues par des robots) ! On verra ainsi des cochons OGM pour produire des organes humains à transplanter, mais on en parle depuis un moment. Ce qui est plus étonnant, c'est d'arriver à reprogrammer instantanément des cellules (de la peau par exemple) avec une puce délivrant de l'ADN. On a aussi réussi à faire des greffes de peau modifiée avec CRISPR contre le diabète ou bien à contrôler par champs magnétiques les mouvements d'un animal, alors que sort le premier jeu de réalité virtuelle contrôlé par le cerveau. Étonnamment, la préhistoire est l'un des domaines qui restent les plus actifs ces derniers temps, même si ce n'est guère une surprise de confirmer que le langage narratif est bien notre spécificité de Sapiens, à laquelle nous nous sommes adaptés épigénétiquement.

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Revue des sciences août 2017

Temps de lecture : 5 minutes

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Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

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Malgré un regain d'optimisme un peu artificiel, les perspectives sont bien sombres et le portrait de l'époque, dessiné par les dernières nouvelles, assez perturbant. Ce ne sont pas tellement les nouveautés qui frappent mais le fait que les risques annoncés s'affirment inexorablement comme notre futur. Le nucléaire en fait partie plus qu'on ne se l'avoue. Il est difficile de savoir à quel point la Terre pourrait devenir inhabitable avec le réchauffement mais on est déjà sur le fil avec l'extinction de la faune sauvage. Il y a certes quelques bonnes nouvelles comme la prévision des éruptions qui serait un grand progrès si cela se confirme (sans pouvoir empêcher cependant l'éruption catastrophique de supervolcans comme Yellowstone). On ne dit pas assez non plus que la transition énergétique a gagné la partie - même si on reste loin du compte et qu'il est difficile de croire que l'année 2021 pourrait être la plus belle de toutes avec ses voitures autonomes et la viande cultivée en laboratoire ! Il est par contre certain qu'on n'a pas fini d'être envahis dans notre quotidien par une intelligence artificielle dont on aura grand besoin pour dépasser notre bêtise collective. Il est même assez probable qu'on ait à plus ou moins long terme des implants cérébraux nous connectant directement à nos appareils numériques - au moins une puce dans la main. On n'évitera pas non plus la modification (optimisation) de notre génome, comme celui de nos animaux ou des moustiques, etc. On pourrait avoir aussi des réseaux neuronaux à l'intérieur de nos cellules - et commence, là sous nos yeux, l'ère interplanétaire, et même interstellaire...

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Revue des sciences juillet 2017

Temps de lecture : 89 minutes

Physique, espace, nanos

Climat, écologie, énergie

Biologie, préhistoire, cerveau

Santé

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Rien de tel que la recherche pour découvrir son ignorance et apprendre à suspendre son jugement. C'est effectivement assez stupéfiant comme il faut sans arrêt réécrire notre histoire, que ce soit celle de Sapiens avec des fossiles plus vieux de 100 000 ans, la proto-écriture égyptienne qui remonterait désormais à 5200 ans ou le palais impérial chinois de 4000 ans obligeant à réexaminer l'historicité des premiers empereurs considérés comme légendaires. On apprend aussi, qu'à l'origine de notre système solaire, il y avait sans doute 2 soleils ! Le plus étonnant pourtant, c'est qu'on devrait vraiment aller sur Mars. Elon Musk prévoit même d'y envoyer un million de colons malgré tous les risques de ne pas y survivre ! Cela prendra sans doute plus de temps qu'annoncé mais c'est bien en route et c'est difficile à croire. On pourrait aussi reproduire un organisme de Mars sur Terre avec une sorte de "téléportation biologique". Sinon, le cerveau est toujours à l'honneur, approfondissant sa structure multidimensionnelle et la fonction de la conscience dans l'apprentissage. On pourrait même effacer une mémorisation d'un neurone sans toucher à d'autres mémoires. Cela fait bizarre qu'on puisse injecter des cellules de porc dans le cerveau pour lutter contre le Parkinson mais le plus étonnant, là encore, c'est que Sergio Canavero persiste dans son projet de greffer des têtes, ce qui était impensable jusqu'ici et a aussi toutes les chances d'être fatal ! On est loin d'être dans un monde de rêve...

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L’origine de la religion, de la civilisation et de l’agriculture

Temps de lecture : 13 minutes

On a beaucoup parlé de la dernière découverte au Maroc de fossiles datés de 300 000 ans et attribués à des Homo sapiens archaïques dont le cerveau (et surtout le cervelet) est encore assez différent du nôtre. Cela donne un repère dans une évolution loin d'être achevée entre l'utilisation systématique du feu et de la cuisson nécessaire à un cerveau plus gros, autour de 400 000 ans, et nos ancêtres directs (l'Eve mitochondriale) datés génétiquement de 200 000 ans, en Afrique centrale - avec peut-être une origine plus ancienne en Afrique du Sud (aussi bien génétique que linguistique).

Les progrès de l'outillage au Paléolithique moyen sont visibles mais seront bien plus lents qu'au Paléolithique supérieur qui connaît autour de 50 000 ans une véritable explosion culturelle menant aux grottes ornées. Un événement décisif s'était produit vers 70 000 ans (peut-être l'éruption du Mont Toba, peut-être avant) qui aurait réduit la population humaine à un tout petit nombre [c'est contesté depuis] qui va se répandre sur toute la Terre et dont nous héritons les gènes. Le saut cognitif pourrait être corrélé à la constitution de groupes plus nombreux, condition d'un langage (narratif) et d'une culture complexe ainsi que de la diffusion des innovations.

La prochaine étape sera celle du Néolithique à la fin de la dernière glaciation, des dizaines de milliers d'années après, et sera encore plus décisive puisqu'elle sera à l'origine de la civilisation agricole. Il est donc très étonnant qu'on ne donne pas plus de publicité aux découvertes récentes sur cette étape primordiale de notre humanité. C'est surtout depuis 2015 qu'est apparue en effet l'importance considérable du site appelé Göbekli Tepe (à la frontière entre la Turquie et la Syrie) qui devient un candidat très sérieux à l'origine de la religion, de la civilisation et de l'agriculture, pas moins ! Même s'il ne manque pas d'informations en ligne (wikipedia) ni même d'émissions de télévision sur le sujet, la nouvelle ne semble pas avoir touché encore le grand public. Il n'est dès lors pas inutile d'y revenir.

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Revue des sciences juin 2017

Temps de lecture : 79 minutes

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On a ce mois-ci une nouvelle explication de l'expansion de l'univers par les fluctuations quantiques de l'espace temps ainsi que des détails sur le projet d'envoyer une voile solaire vers Alpha du Centaure à 20% de la vitesse de la lumière mais, alors qu'on avait eu le mois dernier une réfutation de la grammaire universelle de Chomsky, cette fois, c'est son hypothèse d'une structure hiérarchique et récursive de la langue qui est confirmée par l'imagerie cérébrale. On apprend aussi que les langages sifflés qui sont une version dégradée du langage parlé arrivent à se faire comprendre à grande distance. Les études linguistiques en accord avec la génétique permettent également de reconstituer les migrations humaines et notre origine sud africaine en sort renforcée. Un article sur le rôle de l'alcool dans notre évolution depuis 10 millions d'années jusqu'au néolithique est intéressant pour l'hypothèse que l'agriculture aurait d'abord été inventée afin de confectionner des boissons alcoolisées rituelles. Sur le cannabis, utilisé lui aussi depuis longtemps, on apprend qu'il serait bon pour les vieux (contre la dégénérescence cérébrale) alors qu'il est mauvais pour les jeunes (surtout avant 17 ans) ! On verra sinon quels sont les mécanismes neuronaux de l'amour (idéalisant) et du sexe (désinhibition) mais le plus étonnant, c'est que, selon leur localisation, différents souvenirs peuvent refaire surface grâce à une stimulation électrique cérébrale. Après l'utérus artificiel du mois dernier, on s'étonnera moins qu'une souris avec un ovaire imprimé en 3D ait pu donner naissance à des petits viables. Une nouvelle pourrait par contre se révéler très importante, si son potentiel se confirme: on pourrait cultiver ses propres cellules souches pour produire du sang à se transfuser. Il y a enfin une pilule pour "remplacer le sport" qui pourrait aider les personnes obèses au moins...

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Revue des sciences mai 2017

Temps de lecture : 91 minutes

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De quoi encore se surprendre des étrangetés de notre époque. Il y a au moins deux nouvelles extraordinaires : des utérus artificiels opérationnels et, en physique, des trous noirs intriqués qui formeraient des trous de ver et feraient de l'intrication le tissu de l'univers... On verra aussi des projets fous de pure science-fiction comme de faire des astronautes génétiquement modifiés pour aller sur les autres planètes ou l'idée fantasque de gratte-ciels flottants suspendus à un astéroïde ! Ce qui n'est plus de la science-fiction, par contre, ce sont les robotes sexuelles déjà commercialisées (cher!). Un article nous rassure malgré tout en montrant qu'il ne peut y avoir de super-intelligence ni de singularité, pur mythe, les intelligences étant multiples et limitées. Si on peut espérer que l'intelligence artificielle réduise notre stupidité, il semble que des intelligences artificielles puissent se faire la guerre si elles en ont les moyens. Il faut ajouter que Facebook veut connecter les cerveaux pour communiquer par la pensée. Il reste encore de nombreux mystères, dont celui de la langue et il est intéressant de voir que la théorie de Chomsky d'une grammaire universelle n'est plus tenable. L'origine de la vie reste aussi incertaine en deçà de notre dernier ancêtre, une cellule à ARN pourvue déjà d'un ribosome et donc assez complexe. On apprendra aussi que le cannibalisme ne nourrit pas son homme. Enfin, il se pourrait que la chute d'une comète soit à l'origine d'un petit âge glaciaire il y a 13 000 ans, juste après un premier réchauffement, ce qui pourrait aussi être la cause de la première religion, celle de Gobekli Tepe, menant à l'invention de l'agriculture...

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Revue des sciences avril 2017

Temps de lecture : 80 minutes

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Pas mal de choses finalement ce mois-ci. Ce qui m'a le plus intéressé, c'est une étude sur le sens de l'évolution qui maximiserait l'utilisation de l'énergie et augmenterait les ressources disponibles. A part ça, ce sont les raisons d'inquiétude qui dominent, en particulier le climat bien sûr, d'autant plus que les extinctions sont beaucoup plus rapides que l'émergence de nouvelles espèces. Sinon, en dehors du bioterrorisme et du transhumanisme, on apprend qu'on pourrait greffer sur des hommes un oeil dans le dos (ou autre organe) ! Plus probablement, une interface dans notre cerveau nous permettra d'interagir directement (dans les deux sens) avec nos appareils numériques (cette externalisation pouvant mener à une réduction du cerveau). Non seulement les robots nous ressembleront de plus en plus (revêtus de chair humaine) mais ils devront parfois nous désobéir ou nous contrôler et, combinées avec les blockchains, les conditions seraient sur le point d'être remplies d'avoir des intelligences artificielles autonomes et devenues inarrêtables ! Ce n'est quand même pas pour tout de suite et n'est sans doute pas aussi grave que la destruction de notre environnement mais il est sûr que nos modes d'existence vont profondément changer. Sinon, on peut citer, le projet fou de la Nasa de rendre Mars habitable en recréant son champ magnétique, ou l'hypothèse douteuse que les extraterrestres propulseraient leurs vaisseaux par des ondes radio. Dans les technologies, on a des impressions 3D de bactéries pour produire des matériaux ou bien des liquides autopropulsés, qui se déplacent tout seuls (grâce à des microtubules de cellules), ou encore le taxi volant autonome d'Airbus qui prend forme, etc.

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Brève histoire de l’homme, produit de la technique

Temps de lecture : 34 minutes

Il ne m'a pas semblé inutile de tenter une brève récapitulation à grands traits de l'histoire humaine d'un point de vue matérialiste, c'est-à-dire non pas tant de l'émergence de l'homme que de ce qui l'a modelé par la pression extérieure et nous a mené jusqu'ici où le règne de l'esprit reste celui de l'information et donc de l'extériorité. S'en tenir aux grandes lignes est certes trop simplificateur mais vaut toujours mieux que les récits mythiques encore plus simplistes qu'on s'en fait. De plus, cela permet de montrer comme on peut s'appuyer sur tout ce qu'on ignore pour réfuter les convictions idéalistes aussi bien que les constructions idéologiques genre "L'origine de la famille, de la propriété et de l'Etat" de Engels, sans aucun rapport avec la réalité.

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Revue des sciences mars 2017

Temps de lecture : 65 minutes

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Petit mois avec peu de véritables nouveautés. On a juste la confirmation que le réchauffement pourrait bien refroidir l'Europe par arrêt du Gulf Stream et que la vie pourrait tout-à-fait venir d'autres planètes, des algues ayant survécu 2 ans dans l’espace. Tout de même, on a été surpris d'apprendre pourquoi les remèdes sont amers, ce qui déclencherait une réponse immunitaire immédiate, et il est bon de savoir que manger de vieux animaux nous vieillirait mais le pire, c'est que l'oxygène de l'air lui-même serait cancérogène ! On verra sinon que la base animale de la moralité est tout simplement la socialité (et non la réciprocité). Enfin, drones et robots commencent à utiliser des outils bien qu'ils soient encore loin de pouvoir remplacer les humains.

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Revue des sciences février 2017

Temps de lecture : 99 minutes

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Beaucoup de choses dans ces temps troublés qui redécouvrent nos biais cognitifs et le rôle des réseaux sociaux dans la désinformation. On crée des chimères homme-cochon, des bactéries avec de nouvelles bases, des remèdes pour ne pas vieillir et on aurait découvert une sorte de viagra mental, l'hormone du désir sexuel qui promet de nous rendre amoureux sur commande ! Les physiciens n'ont pas peur de prétendre que notre univers est un hologramme tissé par l'intrication des particules et où la lumière peut revenir en arrière...

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Revue des sciences janvier 2017

Temps de lecture : 72 minutes

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A part l'examen de ce que l'année 2017 nous réserve, on verra que les femmes ont déterminé l'évolution du sexe des hommes mais aussi que les chimpanzés se reconnaissent par leurs fesses comme nous par les visages ! D'ailleurs, contrairement à ce qu'on disait, les singes pourraient parler, c'est leur cerveau qui ne le peut pas. Le nôtre a beau être très supérieur, il reste bien limité, refusant notamment de changer d’opinions politiques, parties prenantes de notre identité. Malgré sa plasticité, le fonctionnement de notre cerveau serait cependant étonnamment semblable d'un individu à l'autre, ce qui pourrait permettre de deviner à quelle histoire on pense... D'autres anciennes certitudes sont mises à mal - mais toute science en train de se faire demande confirmation - comme le fait que les continents n'auraient émergé qu'au Cambrien quand ils sont devenus plus légers, provoquant une explosion des formes de vie. Enfin, une des nouvelles les plus importantes sans doute, c'est qu'on a réussi à rendre le vieillissement cellulaire réversible.

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L’apprentissage de l’ignorance

Temps de lecture : 15 minutes

Bien qu'on ne puisse dire que ce soit nouveau ni original puisque c'est par là que Socrate a fondé la philosophie, il est difficile de faire comprendre le sens et la nécessité d'un apprentissage de l'ignorance. Il paraît trop paradoxal que plus on en sait et plus on serait ignorant. C'est qu'il ne s'agit pas de l'ignorance crasse, ignorance qui s'ignore souvent à se persuader en savoir autant qu'un autre (revendication démocratique), mais de la docte ignorance bien moins arrogante à mieux savoir tout ce qu'on ignore. Il ne s'agit pas non plus de scepticisme, même si tout commence par une mise en cause de l'opinion établie. Les sciences se distinguent en effet à la fois du scepticisme et du dogmatisme comme savoir en progrès, soumis à l'expérience et produisant un savoir effectif mais qui ne peut être de l'ordre d'une vérité métaphysique illuminatrice, ne laissant plus rien d'inexpliqué, alors que chaque résultat soulève de nouvelles questions. La puissance de la technique donne l'illusion d'une omniscience trompeuse. C'est le dogmatisme, en général religieux, qui prétend pouvoir tout expliquer, alors que, dans leur confrontation au réel, les sciences ont affaire aux limites de nos savoirs.

L'impulsion donnée par Socrate au questionnement des réponses toutes faites aura constamment été étouffée par la volonté de reconstituer, sur les ruines des préjugés de la tradition et du sens commun, un système dogmatique et une religion qui seraient rationnels cette fois. A peine soulevé, le couvercle se referme. Cela commence avec Platon et les stoïciens, jusqu'à Spinoza, Hegel, etc. Leurs différentes grilles de lecture ont l'intérêt de manifester à la fois le pluralisme des représentations et les insuffisances de la raison, nous ramenant à notre ignorance initiale face au monde extérieur, à la dimension de pari de nos choix dans l'incertitude de l'avenir. On n'en reste pas pour autant à cette ignorance originelle, existentielle, d'information imparfaite car le progrès des sciences, non seulement détruit nos anciennes certitudes, mais constitue bien, comme on va le voir, un progrès de l'ignorance elle-même - épreuve d'humilité difficile à soutenir mais indispensable et qui ne ferait pas de mal en politique ! C'est à quoi me sert en tout cas, depuis des années, l'épreuve d'une revue des sciences mensuelle qui dépasse forcément mes compétences et m'empêche ainsi de m'y croire un peu trop.

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