Bio-graphie

Chronologie et situation des textes



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Textes du XXème siècle
Années 2001-2006


2007 - Grit, J. Rosnay, décès (J. Robin, A. Gorz), wikis, jeanzin.fr (54 ans)

mai 2001L'année se présentait sous de bien meilleurs auspices que les précédentes, puisque c'était la fin de la précarité, embauché par le GRIT (d'abord pour 6 mois qui seront renouvelés), mais ce fut aussi l'année de la mort de Jacques Robin (le 7/7/7) et d'André Gorz (le 22 septembre, jour de mon anniversaire!) avec qui j'avais des relations intellectuelles très fortes. De plus, "Le monde de l'information", que j'avais écrit à la demande de Jacques Robin justement, devait sortir au mois de juin mais l'éditeur a fait faillite avant...  J'ai ouvert en début d'année 3 wikis sur les coopératives municipales, le revenu garanti et les monnaies locales ainsi que, au mois d'août, un forum (fermé depuis) très décevant, tout comme les wikis. La campagne présidentielle ne m'a guère intéressé et je n'étais pas mécontent d'être occupé ailleurs pendant cette période de démagogie généralisée. Un seul texte sur le sujet, rien d'essentiel : L'amour du maître ou de la démocratie ! Sinon, j'ai essayé de faire le point au mois de juillet sur le chemin parcouru jusqu'ici, juste avant de migrer vers http://jeanzin.fr.

Newsletter 01/07, 01/01/07
Revue scientifique du mois de janvier 2007
Un antidouleur dans la salive - L'île de Pâques détruite par les rats ? - Les neurones miroirs (et l'autisme) - Les gènes mobiles (ou "transposons") - Plus chaud, plus vite - Transcription de l'ADN - Fonction de la fièvre - Quitter le système solaire... - Dégagement de méthane marin - Le réchauffement ralentit l'activité biologique de l'océan ! - Chute d'une météorite il y a 4000 ans (les plaies d'Egypte) - Un bras qui repousse (comme chez les tritons) ? - Le meilleur des vins rouges - La chimiothérapie attaque le cerveau - Alzheimer et stress - Les clefs du bonheur - Le culte du Python, il y a 70 000 ans ! - Windows Vista vous espionne...

Rien n'est signé encore (je remonte à Paris le 9 janvier pour finaliser l'embauche) mais je commence déjà à travailler sur le dernier livre de Joël de Rosnay (2020, les scénarios du futur). C'est plutôt une bonne période même si je n'ai pas la grande forme (il faut que je me remette des fêtes). Je n'ai guère le temps de m'occuper du wiki sur les coopératives municipales et le texte sur la liberté est remis aux calendes grecques !

Travailler sur le livre de Joël de Rosnay m'intéresse beaucoup. Il y a beaucoup de stress car le contrat n'est pas encore signé alors que je commence mon travail qui se trouve être un travail de critique, avec le risque à chaque fois de se fâcher... Mais tout se passe bien. Cette capacité d'accepter la critique est admirable et bien rare. Le seul ennui c'est que pendant ce temps là je n'écris plus pour moi, mais une pause ne peut pas faire de mal.

Rien de réglé encore au 15 janvier, les négociations sont difficiles pour avoir juste un tout petit peu plus que le smic ! Cela m'a bien déprimé et rendu un peu malade mais c'est sur la bonne voie. Je devrais être finalement embauché le 12 février !

La revue Multitudes sur le revenu garanti, pour laquelle j'ai écrit "Revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales" est sortie le 16 février.

Jacques Robin (dont je m'inspire surtout pour l'ère de l'information et les monnaies plurielles) publie, avec le concours de Laurence Baranski, "L'urgence de la métamorphose". Il y a un petit paragraphe sur moi dans les remerciements car j'ai pas mal participé aux corrections...

La campagne présidentielle a commencé et confirme qu'on est dans la propagande et la communication à outrance où les mots ne veulent plus rien dire (rappelez-vous "la fracture sociale" d'un côté et "changer la vie" de l'autre !). Devant ce cirque il me semble qu'on ne peut que s'en détourner et refuser de donner notre vote à ce concours d'images. Le mieux que l'on puisse faire c'est dénoncer la tromperie démocratique et l'accaparement du pouvoir par une classe médiatique. Il est certain que choisir l'un ou l'autre c'est changer de destin, mais ce n'est pas ce qu'ils disent qui compte, ce sont les forces qu'ils représentent et la classe dont ils sont issus. Il y a donc quelques raisons de préférer l'une à l'autre mais pas au point de cautionner la confiscation de la démocratie. Le moment de la campagne ne peut être qu'un moment de dénonciation de cette politique-spectacle et pour une réappropriation du pouvoir par les électeurs, par pour changer de maître. Nous sommes dans un système dépassé, exténué, il faut changer de régime, refonder la démocratie.

Le retour des grands récits, 31/01/07
Une brève histoire de l'avenir, Jacques Attali, Fayard, 2006
Voilà le retour des grands récits mythiques qui prétendent éclairer l'avenir par un passé lu à travers le prisme déformant des enjeux idéologiques du moment. La marche de la civilisation serait celle de la liberté, assimilée à celle des marchands et des nomades (alors que ceux qui construisent les civilisations sont les sédentaires et que tout a commencé par les premiers villages au Moyen orient), l'histoire aboutissant finalement à l'indépassable démocratie de marché ! C'est non seulement faire comme si notre situation présente était déjà là de toute éternité, mais c'est surtout un écran de fumée pour camoufler le fait qu'il s'agit déjà d'un modèle dépassé à l'ère de l'information. En fait, ce qui manque à ces grands récits, c'est tout simplement la dialectique et si personne ne peut aller au-delà de son temps, nous avons du moins à prendre parti sur ce qui nous parait désirable et non pas nous faire les spectateurs d'une histoire qui se ferait sans nous.

Ce que j'écrivais début janvier s'est encore confirmé en ce début février. Les élections présidentielles sont une farce et, contrairement au gaullo-gauchiste Michel Onfray, je ne vois pas l'intérêt d'y participer, de cautionner le système, de faire comme si c'était crédible. Je ne suis donc pas tellement favorable à la candidature de José Bové même si c'est celui qui m'est le plus sympathique. Le fait qu'il puisse être emprisonné est à mes yeux la seule véritable justification, cela peut même être intéressant mais je ne crois ni que cela déclenchera un grand mouvement dans ces temps de campagne, ni qu'il fera un très bon score. L'avantage c'est qu'il devrait quand même laminer les autres candidats de la gauche de la gauche et des Verts, ce qui pourrait favoriser la recomposition des alternatifs et une dissolution des anciens appareils sclérosés (PC, Verts, LCR). Je le répète, l'ennemi, ce ne sont pas les patrons, ni la droite, c'est nous, notre incapacité à proposer une véritable alternative et à nous rassembler, nous organiser et construire une si nécessaire intelligence collective dans une situation qui est porteuse de bouleversements révolutionnaires (mais ça fait bizarre de voir les Verts parler de révolution écologique maintenant alors qu'on me l'a tellement reproché avant, et que même Jacques Chirac reprend le terme!).

Newsletter 02/07, 05/02/07
Revue scientifique du mois de février 2007
Ne plus avoir mal - Décodage du cerveau - Hibernation et Alzheimer - Petits avec de grandes oreilles - Ralentissement du Gulf Stream et petit âge glacière - L'extinction des espèces rares en-dessous d'un certain seuil - Acquisition de la capacité à digérer du lait par différentes populations - La confusion des inconscients - Sommeil et mémoire - Grippe aviaire, les morts seront les pauvres - Exploitation des pétroles lourds - La fin du monde le vendredi 13 avril 2029 ? - Animal et humain, d'individu à individu - La vie sur Mars - Fonctionnement des neurones par activation de gènes, de l'aplysie jusqu'à nous - Les premiers primates - Qui oublie le passé imagine mal le futur - Pourquoi est-on du soir ou du matin ? - Un anticancéreux révolutionnaire et bon marché - Détecter en quelques minutes tout type de virus - Parkinson : « Vivre physiquement ses rêves serait un signe avant-coureur de la maladie » - Le magnétisme pour les rhumatismes ? - Etats-Unis : des embryons « à la carte »  - Un virtuel trop réel - Des secousses sismiques provoquées par l'activité humaine ! - Les déchets radioactifs bien plus corrosifs qu'on ne le pensait... - Dissémination des OGM - La maison-arbre, l'ultime habitat écolo - Terre ingrate et bio-diversité sont une bonne source de biocarburants - Nouvelles éoliennes  - Interface bionique neurones-électronique - Semi-conducteurs semi-organiques - Des ordinateurs quantiques à neutron ? - Les nano-usines du futur.

Mon petit chat a bousillé le clavier de mon tout nouveau portable, c'est vraiment la poisse ! Heureusement, ce n'était pas trop grave et je me suis fait réparer immédiatement par Axelio qui dépanne les portables mais il reste un touche de cassée.

Il y a une histoire pas possible avec mon article "ce n'est pas l'énergie qui manque" qui a été repris par la revue des ingénieurs tunisiens sans indication d'origine ce qui a choqué pas mal d'ingénieurs tunisiens. Une pétition aurait reçu des milliers de signatures contre le directeur de la revue mais le plus grave c'est qu'il y a eu usurpation de ma propre identité pour le menacer de procès en mon nom alors que tous mes textes sont en copyleft...

Introduction du nazisme dans la philosophie, 17/02/07
Emmanuel Faye, Heidegger, L'introduction du nazisme dans la philosophie, Le livre de poche 2007 (Albin Michel 2005)
L'importance de ce livre n'est pas dans la dénonciation du nazisme de Heidegger, c'est d'en faire enfin une question philosophique. Pas dans le sens que lui donne l'auteur pourtant d'une nazification de la philosophie qui frise le ridicule mais bien d'une introduction du nazisme dans la philosophie, de considérer que le nazisme n'était pas la barbarie de quelques illuminés débiles ayant conquis le pouvoir par erreur mais réellement une erreur dans la pensée, un délire collectif, un enjeu historique qui devait être résolu. Il faut se rendre à l'évidence, les plus grands penseurs ont soutenus le nazisme, de même que Gentile a soutenu le fascisme et Lukàcs le stalinisme malgré leurs désaccords éventuels. Le scandale, c'est que cela n'empêche pas que ce soient de grands philosophes et donc que ce soit un peu de nous. Voilà qui devrait nous inciter à redoubler de précaution, inciter la philosophie à rendre compte, non seulement qu'elle n'a pu faire obstacle à la barbarie mais qu'elle y a contribué, rendre compte du nazisme dans la philosophie.

Au lieu de travailler, j'ai pris le temps de faire ce texte car le livre m'avait bien intéressé, mais il faut que je me mette au travail...

Après bien des déboires, j'ai finalement mis en ligne ce qui reste de la revue Transversales. Maintenant je dois faire un peu d'administration et sortir une lettre sur la démocratie participative, mais j'ai tout de même pris le temps de faire un petit texte sur la liberté...

L'égalité c'est la liberté, 26/02/2007
Ce n'est pas l'égalité qui s'oppose à la liberté désormais, alors qu'on verra au contraire qu'il n'y a pas d'égalité sans liberté, c'est la liberté qui s'oppose à elle même et détruit ses propres bases ! C'est la liberté des marchandises qui s'oppose à la liberté des populations ou qui met en péril les équilibres écologiques. C'est la liberté qui se révèle contradictoire alors que l'égalité c'est d'abord l'égalité de droit, l'égalité de conditions qui doit nous permettre de ne pas perdre notre indépendance, ne pas subir de domination. L'égalité c'est la liberté pour tous, c'est la condition de la liberté, et pas seulement juridiquement car il n'y a pas de véritable autonomie sans autonomie financière notamment (les femmes qui n'avaient pas de revenu en savaient quelque chose). La liberté n'est pas un état naturel, c'est une construction sociale et historique, le résultat de dispositifs techniques et de l'organisation collective, des "supports sociaux de l'individu". Loin de s'opposer à l'égalité, la liberté de tous en dépend complètement.

Je ne suis pas très content de ce que je fais. Il faut dire que je n'ai pas vraiment d'interlocuteur et qu'il faut que je me débrouille tout seul la plupart du temps. Ce n'est que le début et cela devrait s'améliorer mais la santé n'est pas bonne. Chaque jour est un combat ! Je suis très nerveux et fatigué. En plus, je ne peux plus vraiment fumer car cela m'irrite terriblement maintenant...

Newsletter 03/07, 01/03/07
Revue scientifique du mois de mars 2007

L'énergie sombre - Vieillir pour vivre vieux ! - Les trous noirs au coeur de la physique - Les virus contre le cancer - Sensibilité aux champs magnétiques - L'expérience de Wheeler - Les risques d'amplification des changements climatiques - L'invasion des RFID, etc.

mars 2007 J'ai fait une petite dépression sans véritable raison début mars... Le 9 mars, j'ai participé à un séminaire sur le revenu garanti que j'ai trouvé bien décevant mais j'y ai fait connaissance avec Christian Marazzi dont j'avais tellement apprécié le livre "La place des chaussettes" et que j'aurais convaincu de l'importance des monnaies locales. Voilà de quoi me remonter le moral ! Par contre, pas de nouvelles de mon livre "Le monde de l'information" dont la sortie au mois de juillet sera sans doute repoussée. Pendant ce temps là, la confusion est à son comble dans la campagne présidentielle et la crise économique pourrait bien bouleverser la donne...

L'histoire après l'histoire (Hegel 200 ans après), 14/03/07
Importance de la Phénoménologie de l'Esprit 200 ans après sa publication. Contrairement à ce que disait Kojève, la philosophie de l'histoire n'est pas la "fin de l'histoire" mais le passage de l'histoire subie à l'histoire conçue. Contrairement à l'idéologie dominante on ne peut se passer de Hegel et de sa dialectique, avec les contradictions de la liberté, mais il faut revenir sur l'histoire des idéologies depuis 200 ans. On a vu, en effet, la succession des totalitarismes communiste et nazi puis du néolibéralisme aujourd'hui, provoquant une réaction anti-libérale qui devrait déboucher sur une véritable écologie-politique... On n'y est pas encore !

Il fait trop beau ici, c'est inquiétant pour la suite... Je me suis mis au millepertuis et ça va un peu mieux, j'en avais bien plus besoin que je ne croyais !

Changer le travail, changer la vie !, 21/03/06
Il pourrait être plus subversif de prendre au mot les discours sur la valeur-travail pour changer la nature du travail plutôt que de vouloir le réduire, même si c'est une position qui sera difficile à comprendre (il ne s'agit pas de conforter le système mais de le contester fondamentalement au nom de la qualité de la vie). Cette abolition de la torture au travail et de la séparation du travail et de la vie, le passage du travail forcé au travail choisi, indispensable aujourd'hui, pourrait être le préalable pour rendre acceptable un revenu garanti, entre autres.

Newsletter 04/07, 02/04/07
Revue des sciences du mois d'avril 2007
Le monde de l'ARN - Les virus facteurs de biodiversité - L'arsenic guérit les maladies auto-immunes ! - Calculer avec des condensats de Bose-Einstein ! - James Lovelock et la revanche de Gaïa ! - Des doigts coupés qui repoussent - Trop de lait nuit - Solutions techniques pour réduire le CO2 ? - Technologies émergentes, etc.

La pression baisse un peu et le moral remonte mais il y a toujours de la pression (toujours à la bourre) et ce n'est pas encore l'euphorie, du moins il est devenu plus facile de vivre et de travailler...

Critique de l'écologisme (la maladie infantile de l'écologie), 09/04/07
Tendances totalitaires - gauchisme - auto-organisation libérale-libertaire - électoralisme - anti-chasse - anti-technique - anti-nucléaire - anti-OGM - anti-nanotechnologies - la décroissance - Moralisme, catastrophisme, mysticisme...

Il faut sortir de l'écologisme et de toutes ses naïvetés, qui sont la maladie infantile de l'écologie, pour une écologie enfin adulte capable de prendre en main notre communauté de destin planétaire et qui se tourne vers l'avenir plutôt que vers le passé. Il y a urgence ! Il ne s'agit pas de se fier au réformisme mou d'une écologie d'experts en costard cravate et sans imagination, ce qu'il faut c'est trouver des solutions pour assumer nos responsabilités collectives mais les écologistes actuels font plutôt partie du problème même s'ils ne sont qu'un symptôme de l'infantilisation de toute la société. L'écologie-politique à l'ère de l'information n'a rien à voir avec un quelconque retour en arrière, ni avec un nouveau moralisme, c'est l'accès à un nouveau stade cognitif et politique d'unification du monde et de prise en compte du négatif de notre industrie, d'une pensée globale et d'un agir local, d'une relocalisation équilibrant la globalisation des réseaux numériques et des marchés.

Finalement de bons moments dans la douceur du printemps malgré la mort du dernier chat de Crayssac, mort douloureuse un vendredi saint ! Il y a moins de pression au travail et la santé est bien meilleure sans véritable problème financier à court terme même si ma situation financière est loin d'être éclaircie (j'ai une voiture à acheter car la mienne est foutue et on ne peut vivre à la campagne sans, il sera difficile de trouver à moins de 1500 €, que je n'ai pas...).

[GRIT] La part maudite, 16/04/07
Les dernières nouvelles de l'histoire de la Terre, de l'évolution de la vie et du climat, semblent confirmer l'intuition de Georges Bataille d'une humanité vouée comme toute vie à la consumation et la dépense de l'énergie excédentaire. En effet les premières formes de vie ayant produit trop d'oxygène ont tellement réduit l'effet de serre que la Terre était devenue alors presque complètement gelée avant que le développement des organismes multicellulaires rétablissent un effet de serre favorable à la vie en consommant de l'oxygène pour produire du CO2 ! L'effet de serre est un produit de l'évolution. Il y a bien co-évolution de la vie et du climat (repris sur le site de Transversales, sur AgoraVox et NaturaVox).

Cap au pire ! Il semble que le sort en est jeté et que, sauf retournement improbable, on n'échappera pas au pire. La gauche et l'extrême gauche sont en trop mauvais état (sans parler des écologistes). Le réveil sera très dur.

Quoi, mais on n'a même pas encore voté, la démocratie ne sert-elle à rien ? En effet, l'enjeu de cette élection, c'est peut-être de montrer le danger d'une démocratie majoritaire, son caractère fascisant par construction et auquel il faudra opposer une démocratie des minorités qui refusent de se laisser écraser par la démagogie médiatique et la bêtise triomphante, mais tout cela est bien trop compliqué !

...

Rien à ajouter, après ce premier tour qui confirme le désastre.

La joyeuse incertitude de l'avenir, 20/04/07
Il n'y a pas de vie, de conscience, de liberté, d'information sans incertitude de l'avenir. Malgré l'angoisse du futur il faut se persuader que cette incertitude est la condition de toute joie et des bonnes nouvelles qui nous consolent des mauvaises. Nous vivons constamment dans la contradiction et la déception mais il n'y a pas d'autre vie possible et notre dignité est toute dans cette indétermination de l'avenir et notre capacité à faire face à la dureté des temps, c'est ce qui donne valeur à notre existence et à notre action alors que les certitudes de l'idéologie ou des religions sont mortifères.  

Alors que la situation politique est désastreuse, curieusement c'est une assez bonne période pour moi, et très productive, peut-être grâce au millepertuis, et ce, malgré une colite hémorragique. L'abondance des nouvelles scientifique m'a fait écrire de nombreux articles, que j'ai fait assez facilement même si je suis toujours débordé par ce que j'ai à faire et qu'il me faut du temps pour écrire...

La relativité d'échelle en question, 26/04/07
La "relativité d'échelle" défendue par Laurent Nottale se veut une généralisation des fractals et une extension de la relativité générale, les lois de la physique étant supposées invariantes quelque soit l'échelle des observations. C'est une théorie très controversée, occasion de se frotter à la science en train de se faire, éprouvant par là même tout ce que l'on ignore encore malgré tous les savoirs accumulés.

Je ne voulais pas intervenir dans l'élection présidentielle mais la victoire inévitable de Sarkozy exige de réagir et de commencer la résistance à ce retour de l'autoritarisme (de la manipulation et du mensonge), même si au moins on sortira de l'hypocrisie du politiquement correct.

L'amour du maître ou de la démocratie ?, 26/04/07
Il faut le dire, les élections présidentielles relèvent d'une conception fasciste de la démocratie, favorisant la démagogie et l'appel d'une dictature de la majorité sur toutes les minorités. C'est encore plus marqué cette fois, au niveau des discours au moins, avec le retour du "Travail, Famille, Patrie" et même de la religion ! C'est un rappel à l'ordre brutal pour la génération 68. Ségolène Royal n'échappe pas à cette dérive mais, pas de confusionnisme pour autant, ce n'est pas bonnet blanc et blanc bonnet. Il y a une différence de logique radicale entre les discours des deux candidats : il faut choisir si nous voulons un maître, qui prétende nous aimer et nous promette la lune, ou si nous voulons une démocratie pour nous gouverner nous-mêmes ! Surtout, la victoire de Sarkozy étant déjà assurée, il faut limiter au maximum son avance...

A partir d'un interview d'Ameisen à "Pour la Science", une méditation sereine :

[GRIT] Le sens de la vieillesse et de la mort, 29/04/07
La vieillesse et la mort font partie intégrante de la vie, ce ne sont pas de regrettables accidents mais la conséquence de la jeunesse et de la reproduction. Cela n'empêche pas d'essayer de lutter contre la vieillesse, ni d'augmenter l'espérance de vie, encore faut-il que ce soit dans de bonnes conditions. Ce n'est pas tant une question technique ou génétique, qu'une question écologique et sociale.

Mon filleul, Nicolas est passé avec sa copine et c'était très sympa (il a changé le mélangeur de la baignoire et il a fait plus beau que prévu). Là c'est une commande pour AgoraVox mais ce qui m'a surtout intéressé, c'est la théorie métabolique du cancer par désactivation des mitochondries :

[AgoraVox] DCA, l'arme anti-cancer ?, 02/05/07
Un produit simple et peu coûteux le DCA (DiChloroAcetate) pourrait entraîner la mort des cellules cancéreuses sans nuire aux cellules saines ! Cela parait trop beau pour être vrai et demande confirmation mais, s'il faut en parler quand même, c'est que les laboratoires pharmaceutiques ne s'intéressent guère à une molécule chimique qu'ils ne peuvent breveter et qui est trop bon marché ! Il faut donc les faire changer d'avis ou bien que les pouvoirs publics prennent en charge rapidement les essais cliniques afin de confirmer ou non le potentiel thérapeutique du DCA, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles approches des cancers. En effet, sur le plan scientifique l'intérêt de cette découverte est de renforcer l'hypothèse métabolique du cancer plutôt que celle des mutations de l'ADN, l'une n'étant pas exclusive de l'autre d'ailleurs.

J'ai du mal à sortir ma newsletter (pas le temps et trop de choses) alors qu'on va vers l'élection de Sarkozy dans quelques jours...

Newsletter 05/07, 05/05/07
Revue des sciences du mois de Mai 2007

Les promesses de la plasmonique ! - 800 000 ans d'histoire du climat - Prédire les maladies autoimmunes - Conséquences du théorème de Gödel en physique - De l'eau sur Mars ! - Trous noirs et trous de ver : la porte des étoiles ! - Climat : les effets pervers de la reforestation - Invasion de crapauds mutants en Australie - La dégénérescence de l'homme - Les abeilles menacées par l'excès d'ondes électro-magnétiques - La génétique, un océan d'idées reçues - La vaccination des bactéries contre les virus - Nouvelles pistes contre le cancer - Délocalisation du cerveau ? - La controverse des antioxydants

mai 2007 Nicolas Sarkozy à plus de 53% ! C'est bien un changement de génération mais ce sont les retraités qui prennent le pouvoir... C'est le triomphe de l'irrationnel, de la démagogie et de la haine.

Le ressentiment dans l'Histoire, 08/05/07
Marc Ferro - Odile Jacob (avril 2007)
C'est fort à propos que Marc Ferro nous rappelle la place du ressentiment dans l'histoire comme une dimension ineffaçable et qu'il faut prendre en compte "pour comprendre notre temps", au moment où le ressentiment se déchaîne sans retenue dans une frange de la population : ressentiment contre les précaires (profiteurs, assistés, fainéants), les immigrés, les jeunes et même Mai 68 maintenant ! Le ressentiment n'est pas l'exclusivité de la droite pourtant, c'est la revanche du vaincu, la logique de l'honneur plus que celle de l'intérêt, l'exigence de dignité et le besoin de vengeance des humiliations subies. Ce sur quoi il faut attirer l'attention c'est sur le caractère collectif que peut prendre ce ressentiment, épousant un répertoire local de vieilles rancoeurs qui se perpétuent à travers les siècles et font l'objet de toutes les manipulations politiques. Il faut faire très attention malgré tout de ne pas confondre ressentiment et résistance, lutte ou morale !

[NaturaVox] La maladie de la disparition, 10/05/07
Il se murmure que les abeilles disparaissent, annonçant une catastrophe écologique, et que la cause pourrait en être la multiplication des téléphones portables à cause de la pollution électro-magnétique qu'ils provoquent (l'électrosmog), provoquant ce qu'on appelle en anglais Colony Collapse Disorder, et en français la "maladie de la disparition". Non seulement on est bien face à un risque majeur, même si les ondes n'en sont probablement pas la véritable cause, mais on peut y voir aussi une fable sur l'inconscience avec laquelle nous travaillons à notre propre destruction, leçon écologique qui s'applique tout autant à l'économie cognitive et qu'il faudrait aussi en tirer les conséquences dans la préservation des milieux humains.

On a frôlé la catastrophe avec une fuite dans la salle de bain ! C'est finalement réparé mais il faudrait tout refaire... A part ça, ça va plutôt bien malgré un lumbago. Ne plus avoir de problèmes de fric est une bénédiction et c'est très cool maintenant ce que j'ai à faire (principalement écrire des textes à la demande). On parle même de prolonger mon contrat ! Je ne suis pas sûr que ce soit possible mais c'est de toutes façons une bonne nouvelle. C'est une bonne période inespérée. Profitons-en pendant que le nouveau pouvoir fait les yeux doux et semble moins pire qu'on ne pouvait le craindre aux discours tenus, mais rien n'est joué encore sinon que la reconstruction de la gauche ne semble pas pour demain...

Notre avenir en question, 18/05/07
La guerre a eu lieu, Maurice Merleau-Ponty (1945)- Le temps de la fin, Günther Anders (1960) - Où va le monde ?, Edgar Morin (1981) - Pourquoi tout n'a-t-il pas déjà disparu ?, Jean Baudrillard (2007) - La Réification, Petit traité de Théorie critique, Axel Honneth (2007)

La conjonction d'un certain nombre de rééditions en petit format, en particulier les carnets de l'Herne, donne un éclairage singulier sur notre moment historique, témoignant à la fois de notre désorientation devant l'avenir et du besoin d'un retour critique sur notre passé, hanté par la disparition du communisme et de l'espoir d'un avenir radieux. De l'insistance de Merleau-Ponty sur la reconnaissance de notre véritable humanité, d'une guerre qui a eu lieu avec toutes ses horreurs et ses compromissions, à l'obsession de la fin du monde de Günther Anders et la tentative d'Edgar Morin de retrouver un avenir malgré tout jusqu'au cynisme de Jean Baudrillard et la dénonciation d'Axel Honneth d'un oubli de la reconnaissance à l'origine de la réification et de la perte de l'avenir comme de l'humanité de notre monde.

[GRIT] Les monnaies locales : un outil pour la relocalisation de l'économie, 24/05/07
Les monnaies locales sont la voie de l'avenir et les outils en sont désormais disponibles, ce qu'on peut considérer comme miraculeux ! Le problème, c'est qu'au lieu de tout attendre du pouvoir central et des stratégies top-down, il faudrait se convertir à la construction bottom-up d'une alternative locale à la globalisation marchande et les prochaines élection municipales pourraient être l'occasion d'en commencer l'expérimentation. Ce n'est pas gagné d'avance. Pourtant l'enjeu est de taille et il y a urgence ! C'est pourquoi nous allons essayer de répondre aux 3 questions :
  1. pourquoi une monnaie ?
  2. pourquoi relocaliser l'économie ?
  3. pourquoi une monnaie locale ?

Newsletter 06/07, 01/06/07
Revue des sciences du mois de Juin 2007
Le pétrole sera-t-il bradé ? - Dites NO à la dépression! - Le méthane, signe de vie sur Mars ? - 12 films sur la rétine ! - Les robots de Bill Gates - Savoir qu’un autre ne sait pas peut nous aider à savoir ! - Saturation des réseaux - La plus grande extinction de masse - Climat, ça se gâte ! - Un régime trop gras peut rendre diabétique - La Z-machine fait un pas en direction de la fusion contrôlée ! - Un ordinateur à 10 dollars !!

Toujours bonne période pour moi, avec toujours un lumbago... Comme j'arrête de fumer je devrais être moins productif mais pour l'instant ça va pas mal du tout avec le Millepertuis qui aide beaucoup.

Il est amusant de voir que Sarkozy a une gestion financière aussi laxiste que celle de la gauche en 1981 et qu'on devrait s'en rendre compte assez rapidement. Il semble vouloir tenir ses promesses et ce n'est pas quelque chose dont on puisse se réjouir ! La "pensée unique" qu'il fustige c'est aussi les principes de base de la gestion semble-t-il, mais c'est moins facile de s'en débarrasser que de la pensée-68 ! La croissance revenue pourra donner un coup de pouce sans doute mais le risque d'une crise américano-chinoise reste aussi grand...

De nouvelles perspectives pour des révolutions futures..., 10/06/07
La révolution n'est pas finie - La démocratie radicale - La libération du travail - L'amour libre ?
Les nouvelles perspectives des révolutions à venir n'ont pas grand chose à voir avec les anciennes, elles sont à la fois plus locales et plus globales, mais qu'on ne s'y trompe pas, malgré tous les signes d'un fabuleux retour en arrière, la période actuelle est profondément révolutionnaire (à cause de notre entrée dans l'ère de l'information et du changement de génération). Il ne s'agit pas de se révolter seulement, encore moins d'une insurrection qui ne déboucherait sur rien, mais bien de réussir à changer réellement la vie, la démocratie, l'économie, l'amour et même l'art peut-être ? L'enjeu reste métaphysique, historique, vital et nous devons progresser encore sur tous ces points sans nier les difficultés rencontrées ni baisser les bras. Loin de revenir aux illusions de Mai 68, c'est son échec qui doit constituer notre point de départ mais l'amour, la poésie et la révolution célébreront à nouveau leurs noces mystiques.

Je n'arrive pas à rester en forme très longtemps (retour de la candidose et d'une colite hémorragique). Heureusement je commence à connaître les remèdes (Extraits de pépins de pamplemousse surtout) ! Je n'écris plus beaucoup en l'absence d'herbe (le Millepertuis aide à tenir le coup). Juste un petit article pour le GRIT et AgoraVox sur Google et le logiciel libre, (dont internetactu.net a parlé), une réécriture de mon article sur les monnaies locales. Sinon j'ai bien aimé le livre de Slavoj Žižek "Vous avez dit totalitarisme ? Cinq interventions sur les (més)usages d'une notion" et qui est plutôt une critique du post-modernisme (Derrida, cultural studies, queers, cognitivisme) et du libéralisme post-totalitaire.

A part ça, c'est vraiment la bêtise triomphante. Des crétins qui traitent les autres de crétins et prétendent ne plus se laisser avoir au moment où ils se font complètement avoir par la propagande sarkozyste ! La question, c'est de savoir si on peut dire n'importe quoi sans que cela ait de conséquences et flatter les discours de haine sans les déchaîner dans le réel car, bien sûr, la droite n'est pas fasciste du tout, et tous les notables qui rejoignent le pouvoir savent bien que ce n'est qu'un discours électoral, mais à jouer avec le feu... De l'autre côté c'est aussi ridicule. La levée de bouclier contre la TVA sociale est absurde alors que c'est la seule bonne mesure pour se protéger de la mondialisation et qu'on a même intérêt à relancer l'inflation ! Mais comment se débarrasser de cette gauche si stupide ? (dont le demi-échec aux législatives ne laisse rien présager de bon pour sa nécessaire refondation).

L'invention de Jésus, 20/06/07
Il y a de bonnes raisons de croire que la figure de Jésus est une construction théologique, ce qui éclaire sa portée de symbole et son sens mystique. Si son existence est contestable c'est qu'il n'y en a aucune trace. On s'appuie sur des citations très contestables de Flavius Josèphe. Plutôt que de s'attacher au personnage du Christ, c'est la constitution du christianisme lui-même qu'on devrait examiner et l'ensemble des courants qui ont mené à cette branche qui se détache du judaïsme et s'universalise au moment même où les juifs sont expulsés de leur pays et dispersés à travers l'Empire. Cela montre que c'est bien un processus historique.

Je l'avais fait pour Transversales mais n'ai pas osé l'y mettre. Il a été mis à la une d'AgoraVox mais les commentaires sont insupportables et il y en a tant qu'on ne peut rien faire de la journée...

[GRIT] Un univers à notre mesure ?, 22/06/07
Leonard Susskind, Le paysage cosmique
Compte-rendu du livre de Leonard Susskind qui discute du principe anthropique rendu nécessaire par la conjonction de la théorie de l'inflation (des univers-bulles) et d'une constante cosmologique qui ne peut être nulle et de la théorie des cordes qui semble rendre possible 10 puissance 500 types d'univers (!). Il faudrait abandonner le rêve d'une théorie du Tout alors que notre univers est contingent et rugueux. Il défend la théorie holographique et un curieux dédoublement entre ce qu'on peut observer de l'extérieur et de l'intérieur d'un trou noir.

Je dois dire, même si cela peut paraître ridicule, que je suis bien content de l'accord européen qui supprime l'objectif d'une concurrence libre et non faussée ! Ce n'est sans doute que symbolique mais cela préserve l'avenir et surtout la possibilité d'une relocalisation de l'économie (une concurrence faussée au profit des échanges de proximité). Voilà qui justifie amplement le rejet de la constitution qu'on nous proposait en plus d'imposer une pause dans l'élargissement et l'unification européenne qui est nécessaire mais doit se faire sans trop de précipitation. A part ça petite forme par manque de carburant et trop de travail...

Le sens de l'évolution, 02/07/07
La théorie de l'évolution est particulièrement mise en cause par les théories créationnistes ou les tenants de "l'intelligent design" mais le problème est plutôt le raidissement des scientifiques qui les amène à une dogmatisation de leur science, jusqu'à se croire obligé de nier par exemple l'évidence de la complexification (dont la théorie de l'évolution est supposée rendre compte pourtant) ainsi que le rôle de la finalité en biologie, qu'il ne faut certes pas prendre dans son acceptation religieuse ! On peut admettre que l'évolution a un sens et même que l'homme en constitue un sommet, tout en restant dans un discours scientifique et sans faire aucune concession aux religions !

Free a bloqué l'accès à mon site pendant plusieurs jours (du mercredi 27/06 soir au dimanche matin 01/07) sans prévenir, sous prétexte que j'avais un compteur dotclear phpmyvisites qui marchait pourtant depuis le début. Il parait que c'est interdit, mais comment le savoir ? Et il faut savoir aussi que dans ce cas il faut aller voir sur free.fr pour connaître la raison de la suspension qui était :

Nous n'acceptons pas de statistiques/historiques web sur base de données.

Nous avons détruit une de vos tables mysql.

J'ai supprimé le compteur incriminé mais on n'est pas à l'abri d'une nouvelle réglementation à laquelle on ne se conformerait pas sans le savoir ! La gratuité est aussi une dépendance absolu à l'arbitraire ! De plus je perds de plus en plus souvent des données lorsque les textes sont un peu long... (et les sauvegardes sont de taille de plus en plus réduite ce qui ne laisse pas de m'inquiéter).

Du coup j'ai pris 2 noms de domaine http://jeanzin.fr qu'il faudra utiliser à l'avenir, et http://jeanzin.net qui peut servir aussi. Je pourrais ainsi rediriger le blog en cas de blocage. La migration vers un autre serveur se fera fin juillet.

Sinon j'ai fait une nouvelle version (pour publication) de ma conférence sur autonomie et dépendances que je mettrais bientôt sur le blog.

Newsletter 07/07, 05/07/07
Revue des sciences du mois de Juin 2007
Bloquer le diabète - Ecouter les ondes gravitationnelles - Neurones et cannabis - Le geste précède la parole - Les ondes et le cerveau - Voir avec la langue - Les trous noirs n'existeraient pas ! - Première vidéo d'un trou noir ! - Flaques d'eau sur Mars ? - Voir à travers un mur avec l'axion ? - L'emballement de l'effet de serre - Un monde sans pétrole ? - Les neurones des éponges - Dangers du RoundUp - Espoirs pour traiter le Parkinson - Le cholestérol ne bouche pas les artères - Retrouver les mitochondries de sa jeunesse - Le cannabis contre les allergies - L'homme au sang vert - Biologie synthétique : les premiers pas - Alimentation électrique sans fil - Thermo-acoustique : refroidir en produisant de l'électricité ! - Calculateurs moléculaires - Technologies pour les pauvres...


Jacques Robin est mort
le 7/7/7 vers 9h


Je l'avais vu le lundi 2 juillet et je lui ai parlé de Susskind, des multivers qui s'engendraient du vide le plus dissymétrique et explosif jusqu'au vide le plus plat et "supersymétrique". Je lui avais donné mon texte sur "Le sens de l'évolution" et celui sur "Autonomie et dépendances". Il m'avait engagé encore une fois à écrire un livre sur "L'aventure de l'univers"... J'avais alerté tout le monde sur son état (il ne pouvait même plus se lever). Dès le lendemain son état empirait et il n'a plus été laissé seul. Il était hospitalisé le mercredi. Il devait faire des examens mais étant donné son état, il a été mis tout de suite en soins palliatifs sous morphine. Il est mort le samedi matin, sans s'être réveillé, entouré de sa famille. C'est pour moi une époque qui s'achève, commencée en 2001, d'une collaboration très étroite même si elle s'était un peu distendue ces 2 dernières années depuis qu'il faisait un livre avec Laurence Baranski. Il m'a fait beaucoup travailler, me demandant sans arrêt des textes sur un sujet ou un autre, me donnant des livres à lire et à rendre compte. Ses demandes valaient reconnaissance de mon travail et le justifiait !

Il n'est pas évident que le GRIT puisse durer longtemps sans lui qui nous rassemblait, les priorités des uns et des autres vont sans doute nous amener à nous investir ailleurs...

Jacques Robin, l'homme qui relie, 07/07/07
J'étais très lié à Jacques Robin, fondateur du GRIT, qui vient de mourir. Il était peu connu du grand public et pourtant il a marqué profondément la vie intellectuelle, rassemblant autour de lui les esprits les plus originaux de l'époque sur de fortes intuitions, en premier lieu le sentiment de mutation et même de rupture anthropologique provoquée par notre entrée dans l'ère de l'information. Il avait des idées très claires sur ce qu'il fallait faire, bien que trop en avance sur son temps sans aucun doute, puisque c'était un des pionniers de l'écologie-politique, un des premiers à défendre la nécessité d'un "développement humain" et d'un revenu garanti ainsi que de monnaies sociales et d'une économie plurielle ("avec marché" et non pas "de marché"). Il a participé à la diffusion de la théorie de l'information, de la cybernétique et de la théorie des systèmes dont il a défendu une approche humaniste privilégiant l'autonomie. Enfin, toute sa vie, il a plaidé avec obstination pour une indispensable transversalité des sciences et des cultures, attentif à la complexité des interactions entre biologie, culture et techniques.

Après m'être occupé du site de Transversales et de faire cet article, c'est avec retard que la déprime revient, plus capable de faire grand chose...

En plus, mon fils a fait une crise d'appendicite et a dû être opéré le 10 juillet alors qu'il est en période d'oraux pour les concours ! Mon père a été hospitalisé le 15 juillet pour une occlusion intestinale. La période n'est pas bonne, c'est sûr, il n'y a pas que le temps pourri (avec des petites tempêtes), ni les plantes qui ne poussent pas. J'ai eu des difficultés à respirer et mal au poumon mais il semble que je n'ai rien (c'est le stress sans doute). Je dois aussi faire des examens médicaux et le mal de dos qui revient... L'époque est aux hôpitaux si ce n'est aux cimetières !

Il y a quand même de bonnes nouvelles puisque mon contrat devrait être renouvelé pour 5 ou 6 mois !

Pour une physique pluraliste, 18/07/07
Rien ne va plus en physique ! L'échec de la théorie des cordes, Lee Smolin
En fait il y a plusieurs livres en un seul : 1) une histoire limpide de la physique depuis Galilée et de ses révolutions théoriques tendues vers l'unification des phénomènes. 2) une évaluation critique de la théorie des cordes et de son hégémonie malgré les déceptions qu'elle a provoquées et son incompatibilité avec la relativité générale. 3) une revue des théories alternatives : MOND (Modified Newtonian Dynamics), DSR-II (relativité doublement restreinte), gravitation quantique à boucles, géométries non-commutatives, triangulations dynamiques... 4) une critique de l'état de la science et de ses pesanteurs sociologiques ou de ses effets de mode.

07/2007 La page de wikipédia qui m'est consacrée a risqué d'être supprimée. Il est vrai qu'elle n'est pas très conforme au standard encyclopédique et aurait bien besoin d'être refaite mais ce n'est bien sûr pas à moi de le faire. Après une période d'agacement devant l'incompétence de ceux qui s'érigent en censeurs sans même se renseigner, j'ai finalement trouvé intéressant de tenter un bilan de mon travail jusqu'ici, mais ça ne m'a pas remonté le moral, c'est le moins qu'on puisse dire !

Le chemin parcouru..., 20/07/07
Tentative d'auto-évaluation des quelques avancées que j'ai pu apporter (cycles du capital, écologie-politique, théorie de l'information).


Autonomie et dépendances, 22/07/07
Nouvelle version (pour publication) de ma conférence du 23/02/06 à Marseille.

L'autonomie est toujours partielle et, contrairement à ce qu'on pourrait croire, plus on est autonome et plus on a de dépendances, plus on est responsable, plus les dépendances sont intériorisées. Il n'y a pas de libertés sans pouvoirs qui les contraignent mais l'autorégulation par l'autonomie s'impose au-delà d'une certaine complexité. De plus, à l'ère de l'information l'autonomie est devenue un élément déterminant dans la production immatérielle, ce qui devrait se traduire par les nouvelles exigences d'un développement humain et d'un revenu d'autonomie en l'absence desquelles nous sommes confrontés plutôt à des pathologies de l'autonomie qui renforcent la servitude volontaire.

J'ai fait quelques examens médicaux mais a priori rien de grave, la forme est assez bonne, c'est plutôt la libido qu'il faudrait réveiller un peu !

Newsletter 08/07, 01/08/07
Revue des sciences du mois d'août 2007
Champ gravitationnel entre Brans-Dicke et Higgs ! - La voie lactée, un espace de tranquillité au bord du vide - L'altruisme des singes - L'Afrique précurseur du néolithique - Océans plus chauds, cyclones plus violents - Hyperactivité et troubles de l'attention chez l'adulte - Les dangers du WiFi - Le génome de l'anémone de mer si proche du notre ! - Le rôle crucial des ARN "non codants" - Dépister le cancer du poumon en analysant l’haleine - L'homme "sans cerveau" ! - Le vin contre le vieillissement du cerveau - Un robot volant qui imite l'aile des oiseaux - Un robot qui joue au foot.

Depuis le temps qu'on l'annonce, le krach bousier de ce début août, dû entre autres à l'immobilier semble commencer, doucement pour l'instant mais c'est comme la bulle Internet, il a fallu attendre plus de 2 ans avant qu'elle n'éclate à partir du moment où c'était évident qu'il y avait une bulle ! La résistance du système est étonnante mais il y a toujours inévitablement un retour à la réalité, et là les déséquilibres se multiplient, en dehors même de l'immobilier, il y a la Chine, son Yuan et l'inflation qui commence, la planche à billet qui s'emballe pour le dollar, le déficit américain, etc. De toutes façons on doit passer à un nouveau régime économique avec un retour de l'inflation, ne serait-ce qu'à cause de la tension sur les matières premières mais c'est le nouveau cycle de Kondratieff qui l'exige.

Critique de "l'avenir du travail", 03/08/07
Ce rapport dirigé par Jacques Attali donne plutôt les tendances actuelles et les évolutions les plus probables, pas du tout les plus souhaitables. Il suppose une évolution trop linéaire, ignorant superbement l'écologie ou les logiciels libres ainsi que l'incompatibilité du travail autonome et des nouvelles forces productives avec le salariat. Il faudra se battre pour obtenir un revenu garanti devenu indispensable dans une "économie de la gratuité", tout aussi bien qu'une relocalisation de l'économie.

Un petit peu envahi pour les vacances (un couple de retraités qui veulent s'installer là pour m'aider et 2 jeunes filles biélorusses) mais c'est la grande forme et je viens de faire (non sans mal) la migration de free vers jeanzin.fr. Cela m'a pris 4 jours du 4 au 7 août mais ça y est !

Bonne période de calme et de sérénité. Je n'écris plus en ce moment (comme prévu...), je fais du rangement et m'occupe du GRIT (pas encore confirmation de la prolongation de mon contrat!). Un brésilien a proposé de traduire en portugais quelques uns de mes textes.

Au 12 août, il est très impressionnant de voir l'ampleur des réactions des banques centrales sans lesquelles ce serait déjà la panique. Le fait aussi que les petits porteurs soient en vacances est une grande chance, limitant les ventes massives. Tout cela ne devrait certes pas suffire à éviter le krach mais en réduit considérablement la gravité quand même. En tout cas l'immobilier devrait baisser au moins de 15%. A suivre...

Je ne suis pas très productif ayant dû protéger, avec beaucoup de mal, mes wikis de spams intensifs mais les extensions wikimédia, c'est la galère ! J'ai quand même ouvert un forum (pas terrible et fermé depuis) pour ne plus avoir des commentaires déplacés qui n'ont aucun rapport avec les articles.

J'ai enfin une nouvelle voiture (une vieille 205 essence de 1992 qui a 150 000km) qui ne m'a pas coûté trop chère mais je vais quand même me retrouver à découvert... C'était indispensable car mon ancienne voiture faisait de l'huile, se mettait facilement à chauffer, ne pouvant aller au-delà de 30 km, et surtout elle n'avait pas passé le contrôle technique, mais la nouvelle n'est pas sans problèmes non plus (problèmes de serrure, qui m'ont fait perdre toute une après-midi) !

A part ça, il est bien troublant de voir que Raoul Marc Jennar a lui aussi toutes les peines du monde à trouver un emploi et doit s'exiler au Cambodge !

La valeur-travail, 20/08/07
Analyse de la "valeur-travail" comme valeur d'échange, du travail comme valorisation de la personne et de la revalorisation des salaires. Il faut s'appuyer sur l'idéologie de la revalorisation du travail pour obtenir une véritable revalorisation du travail et de meilleures protection sociales pour les travailleurs en prenant en compte les transformations du travail, ses nouvelles exigences d'autonomie et de formation, tout comme la précarité dont il faut se prémunir.

Ce dernier texte est destiné à servir de base à un débat pour le prochain EcoRev', avec André Gorz et Yann Moulier-Boutang mais il a été repris sur de nombreuses listes ou sites, y compris par la section du PS de l'ïle de Ré !

J'ai été, non sans mal, au "banquet" de Chiche!, le 31 août, près d'Agen ou plutôt de Port-Ste-Marie (château de Boussac). Ma nouvelle vieille voiture se mettait à chauffer, il me fallait la laisser refroidir, et j'ai eu bien du mal à trouver le chemin pour les rejoindre. J'ai fait 4h30 de route au lieu des 2h30 prévus ! Je suis arrivé en retard et fatigué mais c'était très sympa, de quoi se réconcilier avec le genre humain malgré un côté un peu trop naïf et enfantin mais bien agréable... J'étais quand même content d'arriver à rentrer chez moi sans encombre après toutes ces aventures (460 km en tout) ! Malgré le mal de crâne et la fatigue, je trouve que j'ai pas mal récupéré la forme, on peut dire que je suis redevenu opérationnel, ou presque, c'est inespéré ! Un orage à bousillé plusieurs appareils et je suis un peu coupé du monde mais ce n'est pas grave. C'est le moment où l'on commence à récolter les fruits de la saison, rare moment de sérénité (ça ne durera pas!).

Newsletter 09/07, 02/09/07
Le langage (codé) de la mémoire - Les premiers pas de la vie - la plasticité du cerveau - Découverte d'un énorme "trou" dans l'Univers - Réchauffement après 2009... - Plus de pluies que prévu - Le trou dans la couche d'ozone augmente ! - La vie venue des comètes ? - Les mammouths : tués par une comète ? - L'échec de la pensée positive - Effacer la mémoire... - Des piles à combustibles au méthanol pour les portables - Un cerveau artificiel pour des robots !

A propos de cette revue des sciences, j'ai une petite polémique avec Edgar Morin qui défend l'hypothèse d'une auto-organisation à l'origine de la vie au lieu d'un apprentissage à partir de la reproduction de l'ARN comme support d'information...

Le capitalisme cognitif, 09/09/07
Le capitalisme cognitif, la nouvelle grande transformation, Yann Moulier-Boutang, Editions Amsterdam
Malgré un large accord sur la plupart des analyses, les deux thèses principales qui justifient son titre sont bien contestables : d'abord le fait que l'économie "cognitive" plus que l'économie de l'information caractériserait notre époque, mais surtout le fait que le capitalisme soit vraiment compatible avec cette nouvelle économie de l'immatériel, alors que tout montre au contraire son inadaptation, aussi bien sur les droits de propriété que sur le salariat : c'est véritablement un nouveau système de production.

Après avoir risqué de me fâcher avec Edgar Morin, voilà que je risque de me fâcher avec Yann Moulier-Boutang... Le débat intellectuel n'a décidément rien à voir avec des conversations de salon car les enjeux de vérité sont réels !

Sinon l'arrière saison est bien agréable, moments de bonheurs volés avant l'hiver, moments de calme avant la tempête, moment de récolte avant la catastrophe... Un camarade de classe du Lycée Michelet m'a contacté et m'a envoyé la photo de classe de l'époque, hélas, je ne me souviens pas de lui ! C'est tout de même amusant. A part ça, j'ai retrouvé une chatte que des vacanciers avaient perdue, et une petite minette, toute mignonne, rôde autour de la maison faisant tout pour nous apprivoiser !

Je travaille à la lettre du GRIT sur les Monnaies plurielles et à la préparation de notre prochaine réunion, normalement avec Edgar Morin.

Le frimeur, l'idiot et le vendu, 24/09/07
Ce n'est pas seulement dans la politique qu'on rencontre ces trois figures pathétiques qui font obstacle à la construction d'une démocratie cognitive ! Paradoxalement on ne s'en sortira pas si on n'est pas conscient qu'on ne pourra jamais en sortir complètement : nous avons absolument besoin de reconnaissance, notre rationalité est forcément limitée et nous avons inévitablement des intérêts à défendre quoiqu'on dise !

J'étais en train d'écrire ce petit article ci-dessus, que je n'ai pu finir, quand j'ai appris le suicide de Gorz et de son épouse... Voilà coup sur coup deux décès qui m'affectent profondément car sans Jacques Robin et André Gorz, je n'aurais pas continué à écrire, selon toute vraisemblance. Ils m'avaient apporté le soutien que je ne trouvais pas ailleurs et qui m'étonnait toujours.

Je suis d'autant plus sous le choc qu'André Gorz avait fait état de son désir qu'on se rencontre et je lui avais téléphoné le jeudi 20 septembre en espérant le voir le lendemain. C'est là qu'il ma dit que sa femme était trop malade pour me recevoir et qu'on aurait dû se voir avant... Il s'inquiétait aussi de la santé d'Edgar Morin que je croyais plus jeune que lui alors qu'il est en fait un peu plus vieux ! Depuis, le froid envahit tout et me glace le sang...

André Gorz, une écologie politique, 25/09/07
André Gorz a été le premier à essayer d'articuler "écologie et politique", à partir du marxisme et de son échec, faisant pour toute une génération le chemin qui va d'un certain marxisme (celui de Sartre) à l'écologie-politique tout en conservant une optique "marxienne", une exigence de communauté, d'émancipation et de vérité rattachée à une histoire de la raison. Rien à voir avec les visions mystiques de l'écologie, même s'il y a, toujours présente, une exigence d'authenticité héritière de toute la culture critique de la philosophie occidentale et de la poésie moderne.

Cet hommage bien imparfait a été repris sur mouvements.be et sur naturavox. La discussion du climat prenant trop d'importance, j'ai dû la sortir de la revue des sciences. Toujours un peu sonné par le suicide d'André Gorz.

Le point sur le climat, 27/09/07
Les incertitudes sont encore immenses, mais c'est plutôt le pire qui s'annonce, en particulier à cause de notre inaction, et, à la vitesse où ça va, la question de savoir si on pourra faire face ou s'il est déjà trop tard est bel et bien posée... Il faut examiner les différentes objections (1) le fait que ce réchauffement soit imputable à l'homme dans une proportion significative étant donné son caractère marginal par rapport à la quantité globale, ensuite (2) le fait qu'on y puisse quelque chose est mis en cause (on n'a pas la technologie!), enfin (3) le fait que s'y adapter est plus sûr et moins cher que de remettre en question notre mode de développement et notre consommation d'énergie !

J'ai fait l'aller-retour pour assister aux obsèques de Gorz à Troyes. C'était bizarre avec si peu de monde (30 personnes à peu près). Il y avait juste Michel Contat, un représentant du Nouvel Obs et 2 copains d'EcoRev'/Les Verts !

Revue des sciences 10/07, 03/10/07
Wikipédia, la normalisation ? - La raison des singes - Les mouvements secrets de l'oeil - Cerveaux mâle et femelle identiques - Mécanismes neurologiques du refoulement - Vacciner les plantes, sans pesticides ! - Les bactéries et l'espace - Des dinosaures aux oiseaux - La vitamine C contre le cancer - L’ubiquinol contre le vieillissement - De la glace chaude - Une pile à combustible à hydrazine - Le retour des centrales solaires - Le photovoltaïque enfin rentable - Le dernier Boeing dangereux en cas de crash - Grimper aux murs comme Spiderman - Un exosquelette sans moteur - Un virus crée un réseau gigantesque - nanotubes de carbone, etc.

10/2007 Je suis un peu débordé. Multitudes me demande un article sur André Gorz (que j'ai bien du mal à écrire). La revue communiste "Nouvelles fondations" me demande une analyse de la situation des écologistes après la présidentielle. Je dois adapter ma revue des sciences pour quelques décideurs. Il y a 2 lettres du GRIT en attente (celle sur Jacques Robin, celle sur les monnaies plurielles) et une prochaine lettre sur l'auto-organisation ! Il y a la réunion de novembre du GRIT à préparer (GRIT qui est bien démobilisé depuis la mort de Jacques Robin!). Sans compter EcoRev' qui doit sortir bientôt... Heureusement, ça va plutôt bien. L'hyperactivité est un bon remède pour ne pas déprimer et les temps de récolte sont des moments de plénitude !

André Gorz - la richesse du possible, 08/10/07
André Gorz n'avait pas seulement une conception politique de l'écologie qui nous relie à l'histoire et aux luttes sociales mais il proposait une véritable alternative écologiste au service de l'autonomie individuelle. S'il a pu paraître trahir son camp plusieurs fois, c'était à chaque fois pour y être plus fidèle malgré tout. Sa critique de l'aliénation du travail l'a mené à vouloir sortir du productivisme salarial grâce au revenu garanti et des "cercles de coopération" avant peut-être le règne de la gratuité dans l'économie immatérielle...

J'ai eu bien du mal à écrire cet article pour la revue communiste "Nouvelles Fondations" et suis bien content d'en avoir fini, pressé de fuir l'arène politique.

L'écologie-politique, avenir de la gauche, 16/10/07
Il y a une double impasse : celle d'une écologie réduite à un parti groupusculaire, mais tout autant celle d'une gauche tournée vers le passé et sans projet. C'est toute la gauche qui doit devenir écologiste pour défendre une écologie de gauche. Non seulement il faut tout repenser à partir de la question écologique mais c'est la production aussi qui doit être complètement repensée à l'ère du numérique, de l'automatisation et du travail immatériel. C'est seulement au niveau des alliances locales qu'une reconstruction pourrait s'avérer possible, sans doute.

Je suis toujours bien débordé, au moins je n'ai plus de texte à écrire après avoir donné mon argument pour le séminaire du 23 novembre. Il faut quand même que je sorte ma revue des sciences avec une version réduite impérativement pour le 1er du mois car j'ai maintenant un contrat !

Revue des sciences 11/07, 01/11/07
Notre mémoire numérique s'efface - Alzheimer : un autre diabète ? - Labourer la Mer pour refroidir la Terre ! - Des bactéries peuvent nous transmettre leurs gènes - Un nouveau mode de transmission neuronal - Un modèle animal pour l'autisme - Vitesse variable de la lumière ? - Matière noire - Communiquer avec des neutrinos - Vers une nouvelle extinction de masse ? - Pourquoi on ne déprime pas plus - Téléphone portable et cancer - Un virus en cause dans le cancer de la gorge - Sucre et maladies dégénératives - Des chromosomes artificiels - Biocarburants - Bio-plastiques - Un nano poste de radio - Batteries supercondensateurs.

Edgar Morin m'a envoyé 2 petits livres : "Introduction à une politique de l'homme" (points, 1965-1999), "Pour une politique de civilisation" (arléa 2002). Il y a trop de choses dans le premier dont la discussion serait interminable alors qu'il y a malgré tout accord sur l'essentiel bien que j'y vois trop d'idéalisme, sur l'amour en particulier... Le deuxième, plus proche d'un programme politique, m'a inspiré le texte suivant pour préparer la discussion du 23 novembre :

Une politique pour le XXIème siècle, 07/11/07
L'époque est à la désorientation car nous vivons une rupture de civilisation et nous accédons difficilement à un nouveau stade cognitif. Il faut tenir compte des transformations en cours tout en continuant l'histoire de l'émancipation en faisant de l'autonomie individuelle notre finalité collective. Pour cela il faudrait d'abord refaire société et s'engager dans des alternatives locales à la globalisation marchande pour construire de nouveaux rapports de production (travail autonome, développement humain, relocalisation) plus adaptés aux nouvelles forces productives immatérielles. Les obstacles sont principalement idéologiques et cognitifs.

Le 8 novembre, j'étais au tribunal de Cahors pour soutenir une copine dont la gendarmerie avait arraché les plants de chanvre et qui avait refusé un prélèvement ADN injustifié. Il y a eu une petite mobilisation et pas mal de signatures pour la pétition. Il semble que l'issue puisse être favorable (délibéré le 6 décembre).

C'est un peu moins la panique maintenant mais c'est encore un peu l'angoisse car l'avenir du GRIT semble loin d'être assuré. La préparation du séminaire du 23 est très laborieuse et n'augure de rien de bon pour l'instant. Ce sont parfois ces rencontres improbables qui sont les plus créatives, on verra bien. Il y a assez de gens intéressants pour qu'il en sorte quelque chose (s'il n'y a pas trop de malades...) mais tout dépend aussi de l'évolution du mouvement social qui semble dans une impasse, en attendant la crise financière qui peut éclater à tout moment avec un effondrement du dollar qui devrait ouvrir une ère nouvelle de troubles et de redistribution des cartes.

A part ça, il y a quand même encore 2 lettres du GRIT qu'on n'arrive pas à sortir.  La période pourrait m'apparaître favorable pourtant car, au mois de novembre je devrais apparaître dans 3 revues : EcoRev', Multitudes et "Nouvelles fondations" ! La santé n'est pas si mauvaise non plus même s'il faut que je m'en occupe un peu plus...

Toujours pour la réunion du 23 novembre, j'ai éprouvé le besoin de me distinguer de l'humanisme ambiant :

La valeur de vérité, 14/11/07
Il faudrait privilégier la vérité sur les bons sentiments : seule la vérité est révolutionnaire. Il ne serait pas si mal de bannir le bonheur du politique. Il vaut toujours mieux revenir aux faits. La question est cognitive mais il faudrait distinguer l'intelligence collaborative et l'intelligence collective qui sont aussi distincts que la vérité et la volonté. L'intelligence collective est une construction sociale, une capacité de décision, un comportement collectif intelligent. Ce qui nous est demandé c'est de comprendre notre temps et d'être à la hauteur de nos responsabilités plus que de nos rêves. Ce qui compte c'est l'effet réel plus que l'intention initiale. Ce n'est pas en faisant appel au coeur des hommes mais en analysant les contraintes écologiques, les transformations de la technique à l'ère de l'information, l'exigence de développement humain et d'autonomie qu'on peut en déduire la richesse du possible.

Revue des sciences 12/07, 01/12/07
L'empreinte parentale des gènes - Les longues traînes - De l'ARN dans les télomères - Une théorie du tout exceptionnellement simple - Des condensats de Bose-Einstein à la demande - Fonte de la banquise en Arctique, l'emballement? - Une production d'électricité 100% renouvelable - Une super-souris - Un modèle du cerveau opérationnel - Une souris résistante au cancer - Mieux que le vin : la pilule-longévité - Inflammation et diabète ou schizophrénie.

Je suis bien fatigué. Cette revue des sciences me demande beaucoup d'énergie pour pas grand chose (je ne peux inventer de meilleures nouvelles!). Après une alerte-santé cela allait pourtant un peu mieux avec de la DHEA, mais ce n'est quand même pas la jeunesse qui revient. Il faudrait que je fasse un peu plus d'exercice, c'est sûr... C'est en ce moment que se décide si je garde mon poste. Ce sera bien difficile car il n'y a pas l'argent. Il est quand même plutôt probable qu'on me garde encore un peu mais rien de vraiment durable sans doute. Ce n'est pas de mon côté que les nouvelles sont les plus mauvaises, la période est désespérante et rien pour nous sauver...

L'hypothèse extrême, 08/12/07
Les dernières nouvelles du climat ne sont pas bonnes du tout et renforcent l'hypothèse d'un emballement possible à relativement court terme. Même si les incertitudes restent immenses, la plupart de ces incertitudes vont vers le pire, en premier lieu la fonte du permafrost qui s'accélère avec celle de la banquise mais aussi la capacité d'absorption de l'océan qui diminue dangereusement et notre incapacité à réduire nos émissions. Nous ne pouvons plus nous dérober à essayer de prendre la mesure de la catastrophe qui vient, de son caractère tellement catastrophique qu'il en devient impensable et nous fait éprouver toute la fragilité de notre existence et de notre aventure humaine, suspendue à notre rationalité trop limitée...

J'ai enfin réussi à sortir la lettre du GRIT sur les monnaies plurielles, sans beaucoup de soutien du groupe qui me laisse bien seul ! Du coup je ne suis pas très productif même si les Verts ont mis en ligne un petit interview sur les monnaies locales, pas si mauvais finalement...

Je devrais faire un peu trop d'aller-retour à Paris en cette période de fêtes bien ennuyeuse... Tous mes voeux à Audrey surtout et bon courage !


2008 - Crise, revues, forum numérique, traitement hormonal (55 ans)

2008L'année s'annonçait agitée mais intéressante, voire décisive, elle l'a été (bien que pas tellement productive!). La santé va beaucoup mieux grâce à des traitements enfin appropriés, mais la jeunesse n'est plus qu'un souvenir... La sortie au début de l'année de 3 revues qui publient des articles de moi (Nouvelles fondations, EcoRev', Multitudes) était plutôt de bonne augure. La reprise par Sarkozy du concept de "Politique de civilisation" d'Edgar Morin a été par contre assez perturbante, d'autant que le GRIT a bien du mal à survivre à son fondateur ! Il y a eu toute une période où il a fallu se coltiner une série de technophobes acharnés, par contre la fin de l'année a été largement consacrée à la crise, de plus en plus aigüe. Je n'ai pu refuser de participer à une conférence des acteurs du numérique dont il devrait rester une vidéo. A noter aussi un article (Le retour des révolutions) dans un journal gratuit sorti en octobre, un autre (Il n'y a pas d'alternative !) dans la revue québécoise Arguments ainsi qu'un chapitre d'un livre consacré à André Gorz, qui doit paraître aux éditions La Découverte l'année prochaine. A noter que mon premier site "Ecologie révolutionnaire" sur wanadoo a été supprimé par Orange le 08/08/08, ce qui m'a fait perdre presque un tiers du trafic !

Revue des sciences 01/08, 01/01/08
L'origine de l'inflation cosmique - Transformer des plantes annuelles en plantes vivaces - Objectif terre 2050 ! - Objectif Mars ? - Les vagues scélérates - La théorie de la Terre "boule de neige fondue" - (mauvaises) nouvelles du climat - Huile de palme : une catastrophe écologique planétaire - Un continent de déchets - Les singes nous surpassent... - Neandertal mort de froid ? - Accélération de l’évolution génétique chez les hommes modernes - Vieillissement, inflammation et perte d'énergie - Transformer le CO2 en carburant avec le solaire - Des nanos code-barres - Conversion de lumière en son - Wikia Search et Weave pour remplacer Google - Google lance la localisation sur GSM...

J'ai commencé l'année avec un gros rhume qui durera plus de 3 semaines ! Je dois préparer une lettre sur les limites de l'auto-organisation qui m'intéresse beaucoup mais je dois aussi participer à un groupe de travail pour éclaircir les risques de l'hypothèse extrême.

Françoise Golain m'a envoyé son hommage à Gorz (pour Entropia) et elle cite mon article ("qui, parmi ceux publiés à cette date, saisit à mon sens avec le plus de justesse la personne et l’écrivain ; notamment sa double volonté d’authenticité et d’engagement dans l’histoire de son temps : André Gorz, la richesse du possible"). Sinon, j'ai beaucoup aimé le film sur Dylan "I am not there" qui ridiculise tous ceux qui veulent "réussir" dans la vie et être quelqu'un alors qu'on est plusieurs ! La véritable grandeur et créativité vient des bas fonds et de la fragilité humaine, pas des dominants et du pouvoir. On voit comme il est difficile d'être un véritable révolutionnaire car ce qui était révolutionnaire hier (le folk) devient très vite réactionnaire et ce qui paraissait commercial (le rock) peut devenir révolutionnaire à une autre période... La forme elle-même est enthousiasmante avec une pluralité d'acteurs pour jouer le même personnage (aussi bien un petit noir qu'une femme assez bluffante en Dylan) !

Une politique de civilisation de droite, 09/01/08
Il en est de même de l'écologie, de la refondation sociale ou de la "politique de civilisation". Dès lors que ces enjeux cruciaux ne sont pas assumés pleinement par une gauche minée par ses archaïsmes et ses luttes d'appareils ou d'ambitions personnelles, c'est une aubaine pour la droite et le patronat d'en reprendre à leur compte les mots d'ordre en les vidant largement de leur substance afin de ménager au mieux leurs intérêts. C'est une illustration de la dialectique entre droite et gauche car les lignes ne sont pas immuables, comme on le croit trop souvent, mais bougent toujours et jouent régulièrement à front renversé.

Nouvelles Fondations 7-8La revue communiste "Nouvelles fondations" (L'écologie-politique, avenir de la gauche) vient seulement de sortir bien qu'elle soit datée de novembre 2007 ! C'est d'ailleurs pareil pour EcoRev' (La valeur-travail, André Gorz, une écologie politique) et Multitudes (André Gorz - la richesse du possible), tous parus ce mois. La revue communiste est trop grosse et il semble que j'ai pris la place de Bernard Stiegler. Il est amusant que dans la même revue signe Max-Jean Zins !

Quels risques climatiques majeurs ?, 13/01/08
Prendre conscience des risques majeurs à long terme : même si ce n'est pas le plus probable à court terme, le risque d'un emballement du climat qui provoque un empoisonnement de l'atmosphère et des extinctions massives doit constituer notre horizon, la menace qu'il faut absolument éviter et, pour cela, même si on n'arrive pas à limiter le réchauffement à 2°C, ce qui semble hors de notre portée, tout faire pour ne pas dépasser en tout cas les 4°C de réchauffement, ce qui n'est pas gagné d'avance et dépend entièrement des prochaines décennies...

Le texte précédent est destiné à introduire une réunion pour évaluer les risques majeurs. Le texte suivant introduit la prochaine lettre du GRIT sur l'auto-organisation.

Les limites de l'auto-organisation, 16/01/08
Le thème de l'auto-organisation vient du systémisme et de la cybernétique dite de second ordre. Ce qui pouvait se présenter comme une limite apportée à la volonté de contrôle et de planification, a fini par prendre toute la place. L'idéologie de l'auto-organisation sera vite récupérée par le néolibéralisme. On ne peut se passer pourtant du point de vue global, macroscopique, qui fait apparaître le système. Il y a des limites à l'auto-organisation aussi, différents niveaux, différentes temporalités. L'enjeu, c'est bien de reconnaître ses limites mais sans revenir en arrière pour autant, question qui reste posée aux organisations à venir.

La crise économique se fait impressionnante en ce début d'année (avec pas mal de retard!) et devrait décider de la chute du dollar en même temps que d'un retour durable de l'inflation ! Il est très fascinant de voir que tout se passe comme le prévoyait la théorie des cycles, pas tant au niveau des dates (les cycles ont tendance à s'allonger) que des mécanismes en jeu.

Le dénouement de la crise, 23/01/08
On peut décrire la crise actuelle comme un effet de la régulation elle-même, à l'intersection des techniques financières et des injections de liquidités pour effacer les bulles précédentes, tout cela ne faisant qu'aboutir finalement à une explosion du risque ainsi qu'à une bulle immobilière. Cependant, l'essentiel est de comprendre qu'il s'agit aujourd'hui d'un retour au réel dans sa brutalité, inaugurant un nouveau cycle d'inflation, cycle à la fois économique, technique et générationnel. Ce qui se joue, c'est à la fois un renversement de tendance, retour de l'inflation provoqué par les pays émergents (tensions sur les matières premières et constitution d'un marché intérieur par augmentation des salaires), mais c'est aussi une redistribution des rôles. Les Etats-Unis resteront bien sûr la plus grande puissance, au moins militaire, mais ils perdront sans doute leur hégémonie (et celle du dollar). Derrière le tremblement de terre, il y a une véritable tectonique des plaques. 

Je devrais être réembauché pour 6 mois (pas complètement sûr) mais le GRIT a bien du mal à continuer à exister...

Revue des sciences 02/08, 01/02/08
Repenser l'écologie - Trop de charbon, trop sale - Le point sur la dépression - La transformation du temps en espace en expansion - La première image d'un trou noir - Les dégagements massifs de méthane peu probables? - Le niveau des océans pourrait monter plus vite que prévu - Aux origines de la vie : ARN+protéine ? - Le premier Big Bang du vivant - L'Homme de Néandertal est-il notre ancêtre ? - Lire dans les pensées - Un vaccin à vie contre la grippe - Un traitement immédiat contre l'Alzheimer ? - Clonage humain : première réussite ? - La première bactérie entièrement synthétique - Une voiture à air comprimé - Les Fab@home débarquent.

J'ai connu bien pire mais il y a quand même un retour de la déprime. La difficulté de relancer le GRIT y a une bonne part, ainsi que les petits soucis de santé, mais c'est surtout le manque de perspectives et d'envie, alors même que je suis bien plus persuadé qu'avant qu'on progresse en fait plus qu'on ne croit malgré tous les problèmes qui nous préoccupent à juste titre et les crises que nous aurons à surmonter. Rien de très excitant pourtant, me semble-t-il, et, je le sais, à tort très certainement, alors que cette année devrait être assez agitée et constructrice. Ce n'est sûrement qu'un manque d'imagination de ma part mais, en tout cas, je n'arrive plus à écrire en ce moment (il y en a eu d'autres et ça ne dure en général pas longtemps mais ce n'est pas si souvent, et ça se remarque..).

Ce n'est pas forcément un mal que je m'arrête un peu, d'autant que mon ADSL ne marche plus en ce moment (cela durera 18 jours), occasion de mieux profiter de ce printemps trop précoce où je coupe encore mon bois alors qu'il faudrait déjà faire le jardin ! C'est l'énergie et la motivation qui me manquent, par contre je devrais être tranquille du côté finances pendant 6 mois encore. Je n'ai guère besoin que d'encouragement et de reconnaissance peut-être pour ne plus avoir l'impression d'une si grande solitude et d'une totale inutilité. Il me faudrait surtout quelque éclair de génie ou que la crise finisse par faire renaître une véritable dynamique et de nouvelles expérimentations, qu'on trouve une issue entre l'imbécillité des uns et l'irresponsabilité des autres. On ne peut pas dire qu'il y ait des raisons d'être optimiste pour l'instant...

L'individualisme pseudo-révolutionnaire, 20/02/08
On rencontre de nos jours une presque totale individualisation de la politique, centrée sur soi, avec un individualisme exacerbé qui se croit révolutionnaire à transgresser les lois pour certains (jouissance perverse), à vivre hors du système pour d'autres (enfermé dans sa folie), quand d'autres encore se contentent de revendiquer une "simplicité volontaire" ou toute autre conduite exemplaire (mais chargée d'une culpabilité névrotique). Le seul point commun à ces stratégies purement individuelles, même si elles n'ont à la bouche que l'intérêt commun et dépensent beaucoup d'énergie, c'est de ne rien changer du tout à la société. Ce ne sont à l'évidence rien que des pseudo-révolutionnaires sans aucune révolution effective, comme s'il ne s'agissait pas tant de faire (la révolution) que d'être ("révolutionnaire" ou "écologiste") et de s'identifier ainsi à quelque figure idéalisée.

Ce texte, écrit difficilement, était destiné surtout à expliciter mon désaccord avec ceux du GRIT qui défendaient la transformation personnelle mais il prolongeait aussi une discussion sur le blog avec un adepte du yoga et de la méditation pour changer le monde et un technophobe dont l'objectif suprême était de ne plus se brancher sur le réseau. Comme on entendait parler aussi d'apprentis terroristes un peu ridicules, j'ai voulu élargir la question mais du coup je n'ai plus osé le verser dans notre débat interne car il était trop déplacé... Il a eu malgré tout un succès inattendu et peut-être injustifié (AgoraVox, mouvements.be, etc.) surtout dû au fait que c'était le premier texte depuis longtemps repris par rezo.net.

Sinon la forme est bien meilleure, en partie sans doute grâce au "Maca" que me conseillait déjà le si généreux Hélias et dont la consommation se répand chez les seniors, essentiellement pour ses vertus aphrodisiaques supposées, sans qu'on sache vraiment d'où viennent ses bienfaits (ne pas abuser, ce n'est peut-être pas bon pour le foie). Le printemps, bien trop en avance (20° en février!), y est aussi pour quelque chose, me permettant de reprendre enfin quelques activités physiques.

Revue des sciences 03/08, 01/03/08
Un génome entier d'ARN - Des formes de vie alternatives - PETM : un réchauffement propice aux mammifères - Un système solaire chaotique - La vitamine D contre le cancer - Ordinateur quantique : après les qubits, voilà les qutrits ! - Réchauffement ou refroidissement ? - Stocker le CO2 au fond des océans - Manger des insectes plutôt que de la viande - Le retour des races - Cancers - Promesses et dangers pour la santé des nanoparticules - Résistance aux OGM - Un laser surpuissant - 9 litres d'hydrogène dans une boîte d'allumettes - Du caoutchouc qui se répare tout seul - Google en récession - Technologies émergentes et du futur

Je commence à préparer la prochaine AG du GRIT. Il se peut que j'ai pris trop de Maca et que ça m'ait rendu malade mais sinon, ça va pas si mal bien que la bêtise m'énerve de plus en plus.

Le "Plan B" de Mr Brown pour la planète, 09/03/08
Le plan B, pour un pacte écologique mondial, Lester R. Brown
Il n'y a rien de vraiment révolutionnaire dans ce livre qui date de 2006, même si on y parle de "révolution environnementale" mais uniquement dans le sens d'une nouvelle "révolution industrielle" boostée par de nouvelles énergies et de nouveaux marchés. Pour autant, on aurait bien tort de mépriser ce qui constitue une sorte de "programme minimum" de survie, même s'il ne vise qu'à rendre un peu plus durable notre mode de développement, car il reste à peu près le seul programme actuel des écologistes qui soit considéré comme crédible (repris notamment par Nicolas Hulot). Il présente l'avantage de sembler pouvoir être mis en place assez rapidement, puisqu'il ne change rien au système, et d'attirer au moins l'attention sur les grands chantiers du moment même si on peut trouver avec quelques raisons que c'est bien insuffisant, trop irréaliste et complètement déconnecté des transformations de l'économie à l'ère de l'information...

mars 2008 Mon prochain texte devrait être un article pour la revue québécoise Argument et qui s'appellera sans doute "Il n'y a pas d'alternative", la critique du dernier livre de Lester Brown "Le Plan B" étant un travail préparatoire à cet article.

On m'a demandé de participer à un hommage à André Gorz organisé par "Les périphériques vous parlent" et qui eu lieu le samedi 15 mars de 15h30 à 20H30, Cité Européenne des Récollets, Maison de l’architecture. Réunion bien décevante. Non pas tant la partie consacrée à Gorz (sinon que je suis bien mauvais à l'oral mais Yovan Gilles est un excellent animateur et le petit film était intéressant) que la suite sur le thème travail et démocratie rabâchant de vieilles lunes et témoignant de l'impasse persistante des vieux marxistes sur la question du travail, comme pour réfuter tout ce qu'on avait dit avant... L'enregistrement devrait être mis en ligne bientôt.

J'ai décliné l'invitation à rejoindre l'Encyclopédie des Nuisances mais un collectif d’artistes nommé microsillons (www.microsillons.org) m'a contacté pour participer au projet d'un espace d’art à Genève, autour de l'exploration, pour la période juillet 2008 – juin 2010 (Forde, espace d’art contemporain fondé à Genève en septembre 1994. Créé au sein de L’Usine, bâtiment autogéré regroupant un ensemble d’activités culturelles).  Les thèmes en seraient :
1. Champ personnel : Gouvernement de soi et hygiénisme
2. Champ territorial : Exploration et tourisme à l’heure de la société des loisirs.
3. Champ politico-social : Alternatives à une croissance érigée en modèle.
4. Rapports d’explorations. Multiplicité des représentations : la cartographie comme outil critique.

Pour l'instant j'ai l'impression de renaître avec mon dernier traitement, au point d'envisager de quitter ma retraite ! En tout cas, ici, c'est déjà le printemps malgré le froid qui revient et les gelés qui risquent d'être fatales à une végétation trop précoce. Impossible de mobiliser le GRIT qui n'existe pratiquement plus et je ne fais que répondre au courrier (plutôt désespérant) en plus de ma revue des science, mais voilà le mal de dos qui revient avec l'heure d'été...

Revue des sciences 04/08, 01/04/08
L'ADN poubelle, source de complexité - Piment, cannabis et inflammation - Le royaume de Shoa - Théorie quantique "relationnelle" - Invention technique et innovation utilitaire au néolithique - La nutraceutique - Une nouvelle physique pour les mésons? - Climat : les 10 années cruciales - Les structures de base de l'ARN - Le papillon se souvient de sa vie de chenille - Une imprimante à tissus humains ! - De l'électricité avec de la chaleur - Robots, Paranos, Gratuité, etc.


J'envisage de fermer les commentaires qui sont un peu trop envahissants. La forme est encore assez bonne quoiqu'un peu plus fatigué avec bien du mal à tenir le soir, ce n'est pas encore tout-à-fait le retour à la vie normale mais on va pas se plaindre ! Pas de problème pour participer à de longues réunions comme les journées consacrées à Edgar Morin où je me suis permis de répondre à Étienne Klein qui s'interrogeait sur le présent que c'était l'interaction et non la conscience. Peut-être a-t-il raison de s'interroger sur la présence du temps dans les formules physiques, temps qui ne serait pourtant qu'un rapport de vitesses, car il y a du temps qui passe même quand il ne se passe rien (il se passe des choses même quand on ne les voit pas). Le temps n'est-il pas ici la présence du continu des dynamiques et des corps ? Sinon, j'ai assisté à la présentation d'un livre sur "le sens du travail" qui accomplissait l'exploit de nous passionner pour des histoires de vitres entre le public et les postiers... On n'en retiendra que ceci : la satisfaction de transgressions du règlement, pour mieux accomplir son service public, qui donnent sens à leur travail (valorise leur position), sens perdu dans la simple application d'un argumentaire commercial.

Moment de suspension. On me téléphone de New York, on me propose des rencontres à Paris ou dans le Lot, mais rien de sérieux pour l'instant. Du côté du GRIT, c'est peut-être la fin (un échec de plus), je ne sais que faire... Pendant ce temps, la crise s'éternise sans rien de décisif encore, comme pris dans la brume.

Il n'y a pas d'alternative !, 23/04/08
"Argument" (vol 11 no1, automne 2008 : Les écologistes font-ils fausse route ?)
Alors que les menaces écologiques se font de plus en plus pressantes, on peut s'étonner du léger des solutions qu'on prétend y apporter, pas du tout à la hauteur des enjeux et sans une véritable vision globale. Au lieu d'une écologie-politique collective et réaliste, on nous vend plutôt habituellement une écologie individualiste et moralisante, que ce soit dans sa version religieuse ou libérale, mais, en dehors de quelques marginaux, il n'est jamais question, ou presque, d'une véritable alternative au productivisme qu'on impute à l'avidité humaine plus qu'au système du profit. Certes, les instruments principaux d'une alternative au salariat productiviste comme à la mondialisation marchande paraîtront sans doute bien exotiques par rapport aux modèles de référence et à nos habitudes de pensée, voire complètement hors de propos : monnaies locales, coopératives municipales, revenu garanti ! Il n'y a pas d'autre alternative pourtant, ni libérale, ni autoritaire, ni morale.

Ce texte pour la revue québécoise "Argument" (vol 11 no1, automne 2008 : Les écologistes font-ils fausse route ?), m'a pris beaucoup de temps à écrire (plus d'1 mois) et ne me satisfaisait pas tellement mais il est considéré par certains comme mon meilleur article et il a été repris par AgoraVox à sa une pendant plusieurs jours, fait exceptionnel ! Hélas, j'ai beaucoup de mal à supporter les commentaires imbéciles. Impossible de réfuter les dogmatismes des uns et des autres. Ce serait déprimant s'il ne faisait pas si beau et que je n'avais toujours la forme. Mon avenir n'est pourtant plus assuré au-delà du mois de juin, mais je profite de mes derniers moments de tranquillité peut-être...

La dégénérescence de l'homme, 27/04/08
S'il y a effectivement une vieillesse heureuse, il y a aussi le malheur de vieillir et la dégénérescence génitale qu'il faudrait mieux prendre en compte pour alléger nos vieux jours. L'Andropause est trop sous-évaluée sous prétexte que cela ne concerne pas tout le monde (question d'équité et de santé publique) alors que la testostérone semble bien être une hormone cruciale. Ce n'est pas la seule, mais une des plus importantes sans aucun doute pour notre "vitalité". Le plus troublant, en effet, c'est que la perte de la force vitale s'accompagne d'une perte de la joie et de l'envie de vivre, comme si on était poussé à se diriger soi-même vers sa propre tombe...

Revue des sciences 05/08, 01/05/08
Graphène et nanoélectronique - Les limites du calcul quantique - La sortie d'Afrique - Une preuve des ondes gravitationnelles ? - Les superisolants - Le permafrost sibérien libère son méthane - Seuls dans l'univers - Cancer du sein : les acides gras trans fortement suspectés - Le point faible des voitures électriques : le chauffage - Une imprimante 3D auto-réplicatrice - Les limites du numérique - Krach démographique 2010-2015 - Les paysages fabuleux de Dallol.

Rendre la honte encore plus honteuse, 13/05/08
Partout se lèvent des émeutes de la faim et des luttes sociales en réponse à la reprise de l'inflation qui est le signe de l'échec des marchés, incapables d'assurer notre simple survie et provoquant des désastres écologiques aussi bien qu'humanitaires. C'est du moins l'occasion de célébrer le retour de la solidarité, des mobilisations collectives, et la fin de la culpabilisation individuelle. La honte change de camp, ce sont les signes de la réussite individuelle qui redeviennent ringards, illégitimes, honteux. Le moment est venu de reprendre l'offensive idéologique après toutes ces années d'hiver et de faire honte aux bourgeois irresponsables, aux petits frimeurs prétentieux, aux experts pontifiants et, tant que nous ne sommes pas tout-à-fait morts ni vaincus, vouloir marcher encore sur la tête des rois.

Ce dernier petit texte un peu décalé se veut justement une sorte de "dernier texte". Je dois encore écrire pourtant un article sur Gorz et l'écologie pour un livre à La Découverte, ce qui me semble comme d'habitude au dessus de mes forces, justement parce que je l'ai déjà fait ! Ensuite, ce ne serait pas si mal que j'arrête un peu l'écriture (je n'y crois guère mais j'y serais peut-être forcé). De toutes façons je vais devoir sans doute me remettre à la recherche d'emploi (ou de revenu!). Espérons que ce ne soit pas trop pour gaspiller mon temps dans l'alimentaire alors que la situation devient si dramatique et que rien ne se passe ! Dans l'immédiat, c'est le GRIT qui va me mobiliser (on devait se dissoudre le 10 juin). Rien de très réjouissant et le moral a fini par en prendre un coup, même si c'est bien moins pire qu'avant...

Puissance de la faiblesse, 21/05/08
Selon toutes apparences, rien de plus faibles que les analyses et propositions du GRIT. C'est bien une "pensée faible", pensée à bas bruit, mais cette faiblesse pourrait faire sa force. Une pensée faible ne peut rêver s'imposer au monde et l'ordonner à sa volonté, elle ne peut s'imposer que par défaut et sur le long terme, à la mesure de sa part de vérité. C'est le propre de la transversalité de ne pouvoir aboutir à des certitudes et de produire plutôt des conjectures, des résonances, des savoirs hypothétiques et généralisants exposés aux démentis de spécialistes en tous genres. Il faut dire aussi qu'essayer de penser la complexité est peu compatible avec le simplisme exigé par l'action politique et les communications de masse. Plutôt qu'une "pensée molle", cependant, on devrait la qualifier de pensée souple et réactive qui attend son heure une fois traversées toutes les illusions...

Revue des sciences 06/08, 01/06/08
Ralentir et localiser la lumière - Le méthane, bombe climatique - L'acidification des océans - Solar Grand Plan - Une pluie de météorites dans 5 millions d'années - L'Europe, c'est le lait ! - Les nanotubes cancérigènes - Un robot qui grimpe aux murs.

La revue des sciences est un peu lassante et les commentaires sont toujours aussi fatigants mais il y a un peu moins d'angoisse pour le futur car malgré la dissolution du GRIT je pourrais garder un revenu. A confirmer quand même... Sinon, c'est plutôt la forme mais rien d'enthousiasmant !

En fait on ne s'est pas dissout. La grosse chaleur surprise du 10 juin y a peut-être contribué ? En tout cas, on se donne encore 1 an. Ce ne sera pas facile, toujours empêtré dans l'interminable controverse sur l'articulation de la transformation personnelle et de la transformation sociale. De toutes façon mon contrat s'arrête le 10 août. Ensuite Joël de Rosnay devrait m'embaucher (c'est en discussion). Je suis revenu de Paris avec un virus pas trop méchant mais qui dure... Je me suis décidé enfin le 15 juin à fermer les commentaires trop inappropriés et inintéressants.

L'écologie politique, une éthique de libération, 21/06/08
Ecologie et politique - Une philosophie de l'existence - L'anticapitalisme écologiste - Ecologie du travail - Ecologie et technique - L'alternative écologiste - Décroissance et simplicité volontaire.

André Gorz n'a certes pas inventé l'écologie, se situant clairement dans la succession d'Ivan Illich, mais il y a certainement ajouté la dimension politique, pleinement assumée. Son recueil d'articles, paru en 1975, avait d'ailleurs pour titre "Ecologie et politique". Il commençait significativement par un texte de rupture entre "Leur écologie et la nôtre", texte décisif où il prend le parti d'une écologie émancipatrice basée sur l'autonomie et donc anticapitaliste. (Traduction espagnole : Gorz, un pionero de la ecología política)

C'est le dernier texte que j'avais en cours. J'ai réouvert les commentaires juste pour des périodes de 10 jours, on verra bien. Pour l'instant je profite de l'été et de la forme retrouvée...

Revue des sciences 07/08, 01/07/08
Alexandre Grothendieck, écologiste et mathématicien - Les excitons ou quasi-particules - La dernière glaciation s’est arrêtée en moins d’un an ! - Confirmation de l'origine extraterrestre de la vie ? - De la vie sur Mars ? - Le secret des cellules souches - Concentration ou créativité - Les dangers du portable - Une soucoupe volante propulsée par électromagnétisme !

Le retour des révolutions (inflation et papy boom), 14/07/08
Petit texte de 1000 mots pour un journal culturel gratuit qui doit paraître en septembre à Paris (delicious papers). Conformément aux précédents cycles de Kondratieff, le retour de l'inflation et le papy boom pourraient annoncer un nouveau cycle de croissance avec la génération internet et le retour des mouvements sociaux (indexation des salaires sur l'inflation).

A ma grande surprise, le texte "L'écologie politique, une éthique de libération" a été traduit en espagnol par l'Argentin Eduardo Baird sous le titre "Gorz, un pionero de la ecología política".

Je ne devais plus écrire de nouveaux textes mais, suite à la dernière réunion du GRIT (le 2 juillet) j'ai cru devoir préciser les questions posées par l'humanisme que nous revendiquons.

L'humanisme en question, 20/07/08
Il y a un enjeu politique dans la définition de l'humanisme qui peut servir à couvrir toutes les barbaries. L'humanisme peut être "essentialiste" (animal, raciste, spéciste ou traditionaliste, religieux, idéologique) tout aussi bien qu'"existentialiste" pour qui l'homme est à venir, pour qui il est liberté et projet, être parlant en devenir, apprenti de la vie et découverte des possibles. Ce qui pose le plus de problème aujourd'hui, ce serait d'ailleurs plutôt le post-humanisme, celui du surhomme, de l'homme amélioré ou de l'homme génétiquement modifié... (Traduction en espagnol : El humanismo en cuestión).

20/07/2008 Après une période de fatigue et de tensions familiales, c'est une assez bonne période. Le philosophe Jean Tellez m'a proposé de lancer une nouvelle revue écologiste avec Miguel Benasayag, Jean-Paul Dollé et quelques autres. On doit en reparler en septembre. En attendant, mon contrat avec le GRIT est encore prolongé de 6 mois, c'est Byzance ! Sinon, je reçois de nombreuses invitations à différents colloques ou réunions politiques. Pour l'instant j'ai répondu négativement à toutes les propositions...

Revue des sciences 08/08, 01/08/08
Les femmes en Mésopotamie - La myéline, le câblage des apprentissages - L'ocytocine, molécule de la confiance - Contrôle de la position d'un électron - Des ARNm recombinants - Première carte détaillée des connexions du cerveau - Le vieillissement, maladie ou processus génétique ? - Des médicaments contre l'Alzheimer - Des animaux transgéniques pour servir d'appareils médicaux ! - De l'ADN artificiel - La révolution solaire - Un moteur actionné par la lumière - Imprimer ses créations en 3D.

Traitement efficace, les bonnes périodes se font décidément  plus fréquentes. Il faut voir à plus long terme. Cela ne durera pas toujours mais la question devient plutôt "est-ce que ça m'intéresse de revenir au monde ?" (bof!) et non plus "est-ce que je pourrais tenir ?". Orange a fermé mon ancien site "Ecologie Révolutionnaire" le 08/08/08, ce qui m'a fait résilier on abonnement mais m'a fait perdre presque un tiers du trafic !

L'émergence de la génération internet, 13/08/08
Texte un peu désespéré qui tente de montrer que nos problèmes sont politiques et non pas techniques mais surtout que la génération internet est mondiale et qu'on ne pourra revenir en arrière de ce qui constitue un nouveau stade cognitif dont il faut tenir compte, pour des raisons pratiques.

Les commentaires insultants des technophobes m'exaspèrent mais il semble que mes réponses (pourtant trop rapides et simplistes) m'attirent de nombreuses sympathies. Malgré des refus répétés, je n'ai finalement pas pu me dérober à une pression amicale insistante et je vais devoir clôturer le "Forum des Acteurs du Numérique" organisé par l’Aproged, association des professionnels du numérique, le 8 octobre. Je n'aime pas trop le cirque des discours publics. Je leur parlerais sans doute de la rupture anthropologique que nous vivons et du retard idéologique qui nous empêche de penser notre actualité, prisonnier de catégories caduques et d'institutions dépassées. Je leur parlerais peut-être de l'avenir qui se dessine assez éloigné de ce qui est considéré comme crédible encore, de la sortie du salariat productiviste au profit du travail autonome, de l'entreprise imprésario (ce n'est pas la personne qui doit devenir une entreprise mais l'entreprise qui doit valoriser les personnes).

Revue des sciences 09/08, 01/09/08
L'auto-organisation de l'espace-temps - Chenilles et papillons : fusion de 2 organismes ? - Les hydrates de gaz, un rouage du climat - Plus rapide que la lumière ! - Les trous noirs créateurs - Le Système Solaire : une exception - La fonte de l'Arctique, une bombe climatique à retardement - Tectonique et climat - Le singe qui se prenait pour un enfant - Un virus de virus - Fabrication de neurones in vitro - L'électricité à partir de l'infrarouge - En route vers l'invisibilité - Les microtubes de carbone - L'ordinateur à 12$ - Un robot avec des neurones de rat!

09/2008 Pour moi tout va à peu près bien même si je suis de nouveau à découvert d'avoir rentré mon bois mais les vendanges sont prometteuses, temps de l'abondance où l'on ne sait plus que faire de tous ces fruits et légumes qui nous viennent à l'excès juste avant l'automne et ses couleurs luxuriantes. Je devrais être paré pour l'hiver. Il me revient pourtant des bouffées d'angoisse, largement injustifiées. Il faut dire que la rentrée risque d'être chargée et je risque de changer de mode de vie, sans doute en ayant moins de temps pour écrire. Pas sûr d'avoir assez la santé, même si ça va beaucoup mieux qu'il y a quelque temps, et aucun goût pour la vie mondaine...

Je travaille un peu sur le message que je voudrais adresser aux professionnels du numérique en octobre, mais suis pris surtout par des questions administratives ou des petits boulots de recherche. La revue québécoise Arguments avec mon article "Il n'y a pas d'alternative" du mois d'avril, doit paraître au mois d'octobre. Par contre la parution du livre sur Gorz est reportée à l'année prochaine.

Malaise dans la civilisation numérique, 15/09/08
Le malaise vient de l'inadaptation des structures à la rupture anthropologique introduite par l'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain : Changer d'ère (idéologies obsolètes, essuyer les plâtres) - L'ère de l'information, de l'écologie et du développement humain (fin de l'ère de l'énergie, de l'économie et de la force de travail) - Le devenir langage de l'humanité (un nouveau stade cognitif) - Errare humanum est (correction d'erreurs, rationalité limitée, non-linéaire) - Les travailleurs du savoir (écologie du travail, travail autonome, revenu garanti) - L'entreprise impresario (l'homme n'est pas une entreprise) - Des associations par objectifs (le but de l'entreprise n'est pas le profit mais de produire) - La relocalisation numérique (décentralisation, télétravail, imprimantes 3D).

Belle fin de saison avec des couleurs d'automne magnifiques, en plus, c'est toujours la forme. Rien de bien exaltant malgré tout, alors que le chaos financier s'aggrave, et je suis fort mécontent d'avoir fini par accepter de conclure ce forum des acteurs du numérique !

Revue des sciences 10/08, 01/10/08
Les arbres ont le secret de l'immortalité - L'addiction comme découplage émotionnel - Les mini trous noirs - Les noeuds de lumière - La décohérence prise sur le vif - Des supraconducteurs magnétiques - La bombe méthane est amorcée ? - Le trou d'ozone ne se résorbe pas - Des bateaux à nuages - Les 68 molécules à la base de la vie - Analyse-minute de votre ADN par une puce électronique - Grimper aux murs (sales) - La colonisation de la Mer par Google - Des ultrasons pour donner corps à la réalité virtuelle - Un nouveau stade cognitif ?

La reconstruction du monde, 03/10/08
Rien ne permet d'espérer une issue favorable à la crise dans l'état actuel mais il n'est pas tout-à-fait impossible que les événements se précipitent et qu'on soit amené à devoir reprendre l'initiative et réinventer un nouveau système avec des monnaies locales notamment. La question n'est plus en effet de savoir si on devrait souhaiter l'écroulement du système, avec son cortège de malheurs, mais de savoir ce qu'on devrait faire s'il s'écroule effectivement, et que voudrait dire profiter de l'occasion pour refonder la démocratie, pour une véritable refondation sociale (un nouveau New Deal) et pour construire, par le bas, une économie alternative à la mondialisation marchande.

L'Argentin Eduardo Baird a traduit cette fois L'humanisme en question en espagnol : El humanismo en cuestión. A signaler aussi, mon compte-rendu du livre d'Eugène Huzar : "La fin du monde par la science". Sinon, je suis bien content d'en avoir fini avec l'épreuve de me perdre dans un forum pour cadre qui m'a pris un temps fou pour une intervention de 20 mn, j'espère qu'on ne m'y reprendra plus et que je ne me ferais plus entraîner dans un colloque quelconque ! C'était quand même sympa de rencontrer Bernard Maris étant donnée l'estime qu'il me porte (il voudrait que je sois le nouveau Gorz !) mais je me suis trouvé mauvais comme d'habitude, peut-être pas tout le temps, il faudra voir la vidéo car tout était filmé ! Ce sera au moins une curiosité. En tout cas, au moment où la bourse s'effondre, que c'est bien de se retrouver à la campagne au milieu de tous ces arbres en feu, vraiment magnifiques avec des jaunes vifs éblouissants et les rouges pétants des érables. C'est l'été indien avec des températures un peu trop clémentes pour la saison (mais les figues ont du mal à mûrir et il n'y a pas eu d'aoûtats!). Même si j'ai attrapé un gros rhume, c'est plutôt la forme et comme le calme avant la tempête...

La fin du capitalisme, vraiment ?, 12/10/08
Ce n'est pas tant la fin du capitalisme, qui prendra beaucoup de temps, que celle du capitalisme néolibéral, de même que 1929 avait été la fin du premier libéralisme. Si la sortie du capitalisme a bien déjà commencé, c'est à cause de l'économie immatérielle mais s'il y aura des révolutions, une refondation du système et des opportunités historiques dont nous devrons tirer parti, il ne faut pas s'imaginer en avoir fini pour toujours avec le capitalisme...

Le rhume a été épuisant et long. Les couleurs de l'automne s'effacent emportées par le vent ne laissant que des arbres dépouillés comme pour attendre l'hiver sans qu'on puisse y croire tellement il fait chaud pour la saison. En tout cas on est entré dans une autre époque. On a pu croire un moment qu'on était sauvé mais après avoir tout tenté, il se pourrait qu'on se rapproche du moment de vérité, ça va tanguer...

Pour un New Deal : revenu garanti pour tous, 16/10/08
C'est une revendication qui doit s'imposer rapidement, il y a urgence, question de vie ou de mort et pas seulement pour le système dont il faudrait effectivement éviter un effondrement trop dévastateur mais ce n'est pas pour cela que ça se fera tout seul et si le revenu garanti stabilise bien le système à court terme il constitue aussi un progrès social considérable de notre autonomie favorisant la sortie du capitalisme salarial au profit du travail autonome ainsi qu'une économie relocalisée, intégrant la dimension écologique et orientée vers le développement humain, les services, l'immatériel. Tout comme la monnaie est bien une institution sociale, le revenu garanti est l'institution permettant le passage du travail forcé au travail choisi dans une société plus coopérative et conviviale à l'ère de l'information, des réseaux et de la gratuité numérique...

Ce texte est tombé comme un cheveu sur la soupe, entièrement hors de propos, et pourtant... Pendant ce temps là, la bourse s'affole et n'en finit pas de sombrer.

La bulle sociale, 20/10/08
Les inégalités ne sont pas favorables à l'économie car elles produisent des bulles financières conséquences des bulles écologiques et sociales. Prendre conscience de l'importance de la société comme totalité ne devrait pas signifier seulement le retour de l'Etat et du politique mais tout aussi bien des solidarités sociales et de la réduction des inégalités. C'est la fin de l'irresponsabilité collective, qu'elle soit écologique ou sociale mais l'unité et la solidarité sociale devront être refondées et cela signifie en premier lieu, comme l'avait voulu le conseil national de la résistance, crever la bulle sociale, revenir à des rapports démocratiques plus égalitaires pour conquérir de nouveaux droits et développer l'autonomie de chacun. Pour sauver l'économie, il faut sauver la société, pas seulement les banques, et pour sauver la société il faut la démocratiser et réduire les inégalités. En tout cas, après la bulle spéculative et libérale, c'est la bulle écologique et sociale qui doit éclater.

Revue des sciences 11/08, 01/11/08
La circulation des savoirs dans l'antiquité - Les virus des profondeurs - La conception métabolique du cancer - Un monde sans carburants fossiles d'ici 2090 - Vers une prévision de la météo dépassant la semaine - L'origine de la vie dans les volcans ? - Le tabac impliqué dans le cancer du sein ? - Effacer les souvenirs sélectivement - Les biotechnologies à portée de tous... - Un bioordinateur dans la cellule - Des mutations génétiques contrôlées par laser - La lumière à la place du WiFi - L'empire de Google - Le local dans le monde numérique - La communication télépathique pour les militaires - Les exosquelettes arrivent...

"L'argent dette", un monétarisme de plus..., 02/11/08
Critique de cette vidéo qui a eu un grand succès mais se focalise trop sur la monnaie sans voir que, dans le système économique, l'argent est un flux d'information qui contrôle la répartition des ressources et la dynamique de la production. On nous fait croire que les banques créent autant de monnaie qu'elles le veulent alors que les banques ne sont capables de prêter qu'autant qu'on peut emprunter, c'est-à-dire autant qu'on peut rembourser, c'est-à-dire finalement autant qu'on peut produire. Au lieu de s'imaginer qu'on pourrait dévoiler le secret du système, il vaudrait mieux savoir quelle alternative lui opposer. Il ne suffira pas de changer de monnaie, ni même de nationaliser les banques !

Le journal culturel gratuit delicious papers est paru le 23.10 avec mon texte sur "le retour des révolutions".

Je viens de recevoir le 08.11 la revue québécoise Argument avec mon article Il n'y a pas d'alternative mais je n'ai pas trouvé la revue très intéressante !

semtembre 2008Le renforcement du système, 11/11/08
Même s'il y a un effondrement systémique on peut s'attendre à un renforcement du système plutôt qu'à la disparition du capitalisme qui devrait certes en sortir profondément changé, confronté à l'écologie comme à l'économie immatérielle. Il faut envisager sérieusement que ce soit dans cet horizon, d'un système entièrement mondialisé, qu'il faudra désormais inscrire toute action politique, ce qui ne signifie pour autant ni la fin de l'histoire, ni qu'il n'y aurait plus d'alternative, mais c'est au niveau local qu'il faudra construire un système alternatif.

Je n'aurais pas imaginé vouloir prendre la défense de Julien dont l'évolution m'a bien déçu par rapport aux promesses d'antan, mais j'ai trouvé son arrestation tellement disproportionnée : "On n'enferme pas des idées. Les mots sont bien plus puissants que les bombes". Malgré tout, je ne peux m'empêcher de le critiquer, il vaut donc bien mieux ne pas participer au spectacle médiatique !

L'expression du négatif, 20/11/08
L'expression du négatif constitue une dimension essentielle de l'écologie, à l'opposé donc de toute pensée positive, qu'elle soit de gauche comme de droite, puisqu'il s'agit de témoigner de tous nos ratages pour avoir une chance de les corriger et d'avancer dans notre apprentissage historique, qui a vu s'écrouler tant de nos illusions... Seule la vérité est révolutionnaire. Les "cahiers de doléances" sont plus subversifs que toutes les utopies. Non seulement il faut comprendre le monde pour le transformer mais il faut partir de l'échec de sa transformation pour le surmonter, et donc mieux comprendre le monde en le transformant. On ne peut se passer du positif, c'est-à-dire d'un idéal, d'un objectif, de finalités, mais le positif est facilement dictatorial et c'est le négatif qui constitue la dynamique de l'apprentissage historique, la fonction anti-entropique d'une vie qui doit toujours être sauvée et se relever de sa chute.

L'émergence de l'humanité, 25/11/08
L'homme moderne serait responsable de la disparition des grands mammifères ainsi que des derniers Néandertals. Ceux qui restent sont tous frères, descendant d'une petite population africaine, autour des 15 000 personnes qui ont sans doute inventé la langue mère, il y a un peu plus de 50 000 ans de cela. Ils nous ont transmis leur gènes mais aussi nous ont appris à parler, nous ont donné le langage qui nous a fait entrer dans un tout autre monde, celui de l'esprit et de l'imaginaire. On apprend que le fait de suer et perdre ses poils aurait permis de parler, de même que la réduction de notre intestin et une nourriture de carnivores était nécessaire pour avoir un gros cerveau!

Revue des sciences 12/08, 01/12/08
L'extraordinaire génome de l'ornithorynque - Le secret de la masse du proton percé - Détection de matière noire et de dimensions supplémentaires ? - Production en masse d'anti-matière - Le climat des 2 derniers millénaires - L'intelligence de l'homme due à des neurones plus performants - La polyvalence insoupçonnée de nos gènes - L’ADN du mammouth laineux reconstitué - Le vin contre le mécanisme universel de vieillissement ! - Des minis centrales nucléaires en vente libre !

Tout va bien, rien à dire, il n'y a plus qu'à attendre la fin du monde en coupant son bois pour l'hiver...

L'épreuve du réel (matérialisme et dialectique), 10/12/08
Dans les période dépressives, l'important est d'insister sur la caractère cyclique de l'économie et de l'histoire. Dans les périodes révolutionnaires, l'important, c'est de comprendre les contradictions sociales et d'intégrer la dialectique dans ses pratiques tout comme dans une anthropologie qui doit être réaliste et tenir compte de toute notre complexité ainsi que de la dimension (éco)systémique des flux et des circuits économiques. Dans la phase de construction de l'alternative, le plus important c'est de corriger ses erreurs et de s'adapter au terrain par des boucles de rétroaction "cybernétiques" où l'effet rétroagit sur la cause. A chaque fois on n'a pas tant besoin de nouvelles idéologies enchantées nourrissant de nouvelles illusions que d'un matérialisme dialectique désenchanté, prenant le parti du négatif et des perdants plutôt qu'un idéal d'homme nouveau, sachant que c'est le non-sens du monde qui donne sens à notre existence humaine.

Les choses ne s'annoncent pas si mal pour moi puisque j'ai bon espoir de ne pas me retrouver sans rien en février. Je risque quand même de faire dans l'alimentaire, ce ne sera pas très drôle au moment où ça devrait bouger pas mal. Je ne sais pas si je continuerais le blog, ni à quel rythme. Il faut dire aussi que plus je vais bien et moins je suis créatif ni n'ai envie écrire. D'autant que je suis plutôt pessimiste pour l'immédiat et sur l'utilité que je peux avoir mais, on ne sait jamais !

Théorie de la crise et crise de la théorie, 14/12/08
La crise, et après ?, Jacques Attali, Fayard
Bien qu'on puisse être d'accord avec l'analyse qu'il fait de la crise, venant d'une part salariale trop faible, ainsi que sur sa gravité, on peut trouver qu'il reste trop technocratique, simple collection de mesures techniques sensées rétablir l'état de droit mais négligeant les dimensions sociales et politiques, ce pourquoi il faudra un mouvement social pour refonder nos solidarités et changer les règles du jeu pour relocaliser l'économie et s'adapter à l'économie numérique. Les monnaies locales pourraient s'imposer en cas de grave crise monétaire.

C'est parti ?

La conjonction des crises, 19/12/08
On assiste à une conjonction sans précédent des crises économique, écologique, sociale, politique, géopolitique, technologique, générationnelle, idéologique, civilisationnelle, dont les temporalités très différentes pourtant convergent ici de façon explosive. D'une certaine façon, cette convergence exceptionnelle de différentes crises pourrait constituer une chance pour résoudre l'ensemble de ces crises à la fois. Nous entrons dans une époque de changements profonds et durables où jamais il n'aura été aussi urgent de penser et construire l'alternative, se remettre à penser large en dehors des règles de marché, penser la sortie du capitalisme malgré tout.

Après presque un mois d'une solitude inhabituellement heureuse (et même guillerette), la fin de l'année est beaucoup plus difficile, aussi bien du côté du travail où je risque quelques compromissions que d'une cohabitation que j'ai de plus en plus de mal à supporter, sans parler de finances sans aucune visibilité...

Le dernier jour de l'année n'a pas été terrible malgré un très beau temps : mal de dos et site inaccessible toute la journée alors que j'avais la revue des sciences à finir...


2009 - Dissolution du Grit, auto-entrepreneur, EcoRev', CitéPhilo (56 ans)

C'est l'année de tous les dangers ! Le monde s'écroule avec une insupportable lenteur. La situation relativement privilégiée qui a été la mienne depuis 2 ans prend fin. Je me suis inscrit (non sans difficultés) comme auto-entrepreneur, mes revenus, 2 fois plus faibles qu'avant, venant essentiellement de la revue des sciences avec un complément venant du blog. Toujours à griller mes dernières cartouches, brûler de mes derniers feux. Je monte beaucoup moins souvent à Paris, n'ayant plus de réunions, l'escapade à CitéPhilo (Lille) renforçant plutôt mon désir de ne plus intervenir en public, préférant m'en tenir à l'écrit, mais, paradoxalement, c'est le moment où je mets en ligne quelques vidéos et mp3. La santé sera encore au top grâce aux traitements, une très bonne période comme j'en ai eu peu et une des plus productives (Un se divise en deux, Gilgamesh ou l'écriture du deuil, L'historicité de l'être social (aliénation et liberté), etc.). Année plus philosophique, grâce au départ du Grit, et qui renoue à la fin avec la psychanalyse. 2 textes paraissent dans 2 livres, une réédition du droit à la paresse et un autre sur Gorz. De mon côté, j'ai fait plusieurs recueils de textes en pdf mais il y a eu beaucoup de problèmes du côté de mon hébergeur, ce qui s'est répercuté sur la fréquentation en baisse sensible. Je reste confidentiel, ce qui a des bons côtés.

Revue des sciences 01/09, 01/01/09
Risques financiers : quelle modélisation mathématique ? - Le grand rebond - La régulation des gènes, moteur de l’évolution - Les marges de désert, berceaux des civilisations - Presque tout est indécidable ! - LUCA, l'ancêtre ARN de la vie ADN reconstitué - L'origine de la sexualité - La disparition de Néandertal dû à la compétition avec l'homme - L’auto-organisation des moules  - La reprogrammation cellulaire - Philips iPill : la pilule électronique - Un os artificiel injectable - Sommeils agités et neuro-dégénérescence - Vidéoconférence 3D !

On ne peut pas dire que le début d'année était super, l'ambiance plutôt morose. Finalement, j'arrête le Grit et vais me retrouver au chômage, sans doute avec le nouveau statut d'auto-entrepreneur ! Heureusement, de retour à ma retraite, je profite du beau temps malgré le froid assez exceptionnel par rapport à ces dernières années. Je commence l'année avec un texte philosophique (important) de réfutation du monisme et des visions cosmiques de Jacques Robin à la fin de sa vie.

Un se divise en deux, 10/01/09
Tout est matière, tout est solidaire mais tout ne forme pas une unité indistincte, il y a différentes dimensions, une pluralité de systèmes et d'organismes. Il n'y a pas que l'identité de tous avec tous, il y a aussi la différence de chacun avec chacun. Il n'y a pas que ce qui nous rassemble, il y a aussi ce qui nous divise voire nous oppose et après avoir tout réuni, il nous faudra séparer de nouveau. Il faut remonter très haut pour essayer de comprendre comment un se divise en deux, comment la vie s'oppose à l'entropie, l'homme à l'animal, l'individu au collectif auquel il appartient ; séparation originelle qui constitue le caractère tragique de la vie dont aucune utopie ne nous délivrera car il fait aussi tout le prix de l'existence. Il s'agit de restituer une anthropologie plus réaliste dans ses contradictions mêmes (et sa sexuation), qui ne soit ni libéralisme individualiste, ni totalitarisme communautaire mais une écologie de la diversité qui nous unit en tant que séparés et ne mutile pas notre double nature. Le sujet c'est toujours le perturbateur, qui se pose en s'opposant. Il n'y a pas que l'Un, il y a l'Autre aussi.

La publication à la une d'AgoraVox (ce qui me semble assez choquant dans le contexte de guerre à Gaza!) de mon article sur l'eau retouché est une expérience bien trouble...

Monnaie, société et individuation, 16/01/09
Il s'agit de comprendre que la monnaie est un instrument entièrement social, véritable fétiche plus encore que la marchandise mais en tant qu'elle incarne la société comme telle et constitue une façon d'une société d'agir sur elle-même tout en augmentant le degré d'indépendance des individus (mais aussi leurs inégalités!). Voilà qui devrait inciter à la réappropriation politique de la monnaie, notamment au niveau local par des monnaies locales, mais ce sera l'occasion aussi de revenir sur le fétichisme de la marchandise et la théorie de la valeur comme théorie systémique et théorie de la représentation plutôt que théorie de l'aliénation.

L'ambiance est plutôt morose malgré le sacre d'Obama, il faut dire qu'il pleut et que je vais me retrouver au chômage ! Il ne suffit pas d'avoir des idées noires pour savoir qu'on est déprimé, il est amusant au contraire de voir comme on résiste à cette idée pour mieux faire de ses idées noires le reflet même de l'état du monde. Admettre la part de dépression c'est déjà en être guéri à juste devoir prendre quelque antidépresseur, mais on voudrait toujours être au-dessus de tout cela et que la dépression ne nous touchera plus jamais...

Ne sachant trop quoi faire pour le Grit en cette fin de contrat, avant de me consacrer à la revue des sciences, j'ai passé quelques jours à mettre un lecteur mp3 sur mon site pour donner un accès plus facile à l'enregistrement sur les monnaies locales. J'ai cherché si j'avais d'autres enregistrements disponibles mais n'ai trouvé qu'une intervention à Alter Ekolo. J'en ai profité aussi pour mettre un peu de musique...

Interventions publiques (audio), 21/01/09

On s'enfonce tout doucement dans la crise dans une ambiance de drôle de guerre où il ne se passe rien alors que le pire se prépare !

Programme minimal, 25/01/09
Les révolutions s'inspirent inévitablement de la situation précédente. Il n'est donc pas inutile de faire un état des lieux des propositions qui émergent pour l'instant afin de tenter d'évaluer leur portée et tirer le maximum du peu de potentialités révolutionnaires qu'elles laissent. On peut les trouver décevantes et trop réformistes quand elles ne se cantonnent pas à la régulation du système financier mais on peut penser que leur ensemble dessine malgré tout un autre modèle qu'on pourrait comparer au programme du Conseil National de la Résistance. Il m'a semblé utile d'essayer d'en faire une liste minimum qui puisse trouver un large accord et de voir de quelles marges de manoeuvre on peut disposer, comment le triptyque revenu garanti, monnaies locales et coopératives de travailleurs autonomes pourrait s'insérer dans les revendications plus traditionnelles et les mesures plus globales.

Période assez stressante, un peu à cause de la mauvaise ambiance au Grit, un peu à cause de la perspective de me retrouver au chômage mais surtout parce que la dernière version d'Unbuntu (Intrepid!) est une merde (plus rien ne marche : son, webcam, wifi) et qu'il n'est pas possible de revenir en arrière. Je me retrouve donc sous windows en attendant de trouver le temps de tout réinstaller, avec beaucoup de temps perdu alors que je dois sortir la revue des sciences et qu'il faut préparer la réunion du Grit du 13 mars (qui s'annonce mal de mon point de vue) !

Revue des sciences 02/09, 01/02/09
L'ordre inévitable - Susskind : information, trous noirs et principe holographique - La sexualité féminine - La vie sur Mars - Climat et civilisations - Le village des cannibales - Les bases neuronales du conformisme et de la pensée de groupe - Le gène de la neurodégénérescence - Un ancien médicament ralentirait le vieillissement - L'espérance de vie ne progresse plus !

Depuis le 10, le Grit, c'est fini ! Je m'inscris aux Assedic et je me mets en auto-entrepreneur. Tout n'est pas réglé encore et je vais assurer la transition mais l'orientation actuelle ne me plaît pas du tout. De retour de Paris, je trouve deux nouvelles publications avec des textes de moi : "André Gorz un penseur pour le XXIè siècle", La découverte (avec L'écologie politique, une éthique de libération) et "Les conférences du conseil scientifique de l'observatoire euro-méditerranéen environnement et santé", Ville de Marseille (conférence de 2006 sur "autonomie et dépendances"). Je trouve ce deuxième texte insupportablement mal écrit (ce n'était qu'une première version) !

Changer la vie, sans rire !, 15/02/09
La tentation est grande de promettre comme toujours de changer la vie alors qu'on doit surtout changer le travail. Pas la peine de promettre la lune quand il faut changer de système de production. Mieux vaut renoncer à vouloir changer les hommes dont les bons côtés sont l'envers des mauvais ! Il faudrait tenir compte de toutes nos limitations, de la pluralité des modes de vie et des conflits qui nous divisent. Il ne s'agit pas de ré-enchanter le monde d'un sens mystérieux mais de pouvoir donner sens à ce qu'on fait.

C'est un peu mon texte de rupture avec le Grit actuel, surtout avec les projets d'Edgar Morin et Patrick Viveret... Pour l'instant c'est plutôt la forme après avoir ramené encore une fois un virus de Paris !

Le manifeste de neuf intellectuels antillais pour "des sociétés post-capitalistes" cite Edgar Morin et André Gorz mais reste trop idéaliste ("poétique") ce qui me semble contre-productif, quoique positif quand même et relativement inévitable. Je prends du champ en attendant qu'on revienne aux questions sérieuses. Il y a d'ailleurs une légère érosion des visites du site en ce moment, je ne suis plus à la mode, la période étant à l'excès ! Sinon, c'est pour moi de nouveau une période plutôt euphorique, sans trop de raisons puisque je me retrouve au chômage. C'est sans doute en partie parce que tout se passe à peu près comme je l'avais prévu, quoiqu'avec quelques années de retard, et que la situation politique devient plus favorable. Il devrait y avoir des bons moments mais on peut quand même s'attendre au pire...

André Gorz, un penseur pour le XXI° siècle, 19/02/09
Compte-rendu critique du livre sur Gorz qui vient de sortir aux éditions La découverte et auquel je participe mais je n'ai pas du tout apprécié le texte de Patrick Viveret qui précède ("De Kay à Dorine, penser les enjeux émotionnels de la transformation sociale"). Toujours le même désaccord !

Une monnaie locale pour la Guadeloupe !, 24/02/09
Petit article pour essayer de ramener la question des monnaies locales dans le cadre de la réappropriation de la Guadeloupe par les Guadeloupéens, mais tout le monde devra s'y mettre si les désordres monétaires se confirment.

Petite polémique avec Patrick Viveret mais, à la demande d'Edgar Morin je vais quand même participer à la réunion du 13 mars où je ne voulais pas venir. Sinon c'est une excellente période printanière avec une super forme et une nouvelle webcam...

Revue des sciences 03/09, 01/03/09
ADN :lecture à double sens - Une ombrelle pour la planète Terre - Parkinson, maladie auto-immune - Axions et caméléons - Le graphane, du graphène avec de l'hydrogène - Grippe, vers un traitement universel ? - Effets cancérigènes de l'alcool, de la viande et des béta-carotènes - Confirmation de l'effet anticancérigène de la vitamine C - L'hybride à air comprimé, la solution ? - RFiD 2.0 - Les nouveaux objets réactifs - Technologies émergentes.

Toujours la grande forme, au point de croire dans un avenir radieux...

L'avenir radieux, 05/03/09
Tentative de description du monde nouveau relocalisé qui peu naître avec le triptyque : Revenu garanti, monnaie locale et coopérative municipale. La question écologique n'est pas prise ici du côté de la consommation mais de la production, pas du côté de la propriété collective mais du travailleur autonome, pas du côté du contrôle des populations mais de leur liberté. En effet, pour défendre notre liberté et notre qualité de vie, il s'agit de partir de ce qu'on veut faire, et changer le travail pour changer de mode de vie. L'écologie de la vie quotidienne est d'abord une écologie du travail, privilégiant le travail autonome et la coopération. C'est maintenant que se construisent les institutions du cycle suivant.

J'ai été quand même un peu trop optimiste, ça risque d'être assez dur d'ici peu !

L'auto-entrepreneur et la fin du salariat, 08/03/09
Le nouveau statut d'auto-entrepreneur constitue une véritable révolution en ce qu'il supprime toute "barrière d'entrée" pour le travail autonome, ce qui est nécessaire mais peut menacer les bas salaires et généraliser la précarité si on ne le complète pas par de nouveaux droits individuels et les institutions du développement humain.

19 mars 2009 La rencontre avec Edgar Morin du vendredi 13 mars à la Maison des Métallos a été bien ridicule, m'obligeant à prendre mes distances avec le Grit, surtout avec Patrick Viveret (critiqué plus haut) et Edgar Morin avec lequel j'ai découvert l'étendue de nos désaccords. Je ne peux pourtant que l'admirer pour de nombreux ouvrages comme "La Vie de la Vie" (bien que trop dense, ce qui le rend pratiquement illisible, ce qui n'est pas le cas avec "Le destin de l'animal" qui en est tiré). Je le considère comme un éducateur et un pionnier mais il a sans doute les défauts des pionniers, d'avoir dû se contenter de concepts trop grossiers et généraux ou idéalistes. En tout cas j'ai de la complexité, des systèmes, de l'auto-organisation, de l'information, etc., des conceptions opposées aux siennes (au sens où ce sont les systèmes qui déterminent leurs éléments et non les éléments qui font le système, les circuits dans lesquels ils sont pris. La causalité vient de l'extérieur, finalité où l'effet devient cause matérielle intériorisée. On n'a pas le choix du possible qui dépend du moment historique). Je crois aussi qu'il ne suffit pas de reconnaître les limites de notre rationalité pour les dépasser, la transversalité n'étant finalement qu'une (indispensable) spécialisation de plus... C'est politiquement que l'incompatibilité est la plus forte, bien qu'on veuille à peu près la même chose, mais sur un mode un peu moins prophétique ! Il ne s'agit pas de s'imaginer vainement changer les hommes mais au contraire de faire un système plus humain qui tienne compte des hommes comme ils sont avec tous leurs défauts et leurs élans de solidarité.

En attendant, je ne sais pas trop quoi faire et perd mon temps avec le passage de dotclear 1 à dotclear 2 (problèmes de redirection des anciennes adresses, des compteurs et de la newsletter, entre autres). En tout cas, j'ai la forme avec ce printemps qui arrive en fanfare mais il fait déjà presque trop chaud, qu'est-ce que ça va être !

Misérables métamorphoses, 21/03/09
Ontologie de l'accident, Catherine Malabou, Essai sur la plasticité destructrice
On peut rêver de métamorphoses nous faisant accéder à l'idéal d'un homme complet et d'une existence authentique enfin, dépouillée du vieil homme et de nos anciennes dépendances, comme si la vieillesse et la dépendance n'étaient pas notre avenir et qu'on pouvait vivre impunément, sans blessures ni remords. Catherine Malabou montre qu'il y a une part purement accidentelle de la vie, qui nous fait autre que nous étions mais diminués, handicapés, vieillis.

La revanche de l'esclave (Kojève), 24/03/09
Pour inaugurer la nouvelle version du blog, il m'a semblé utile de mettre à la portée de tous cette introduction à la fameuse "introduction à la lecture de Hegel" d'Alexandre Kojève analysant le désir humain comme désir de désir, texte qui a été essentiel pour la philosophie française et la réception de Hegel, ayant influencé Bataille, Lacan, Sartre, etc., dialectique du maître et de l'esclave débouchant sur la revanche de l'esclave avec la transformation révolutionnaire du monde (son humanisation) et la reconnaissance mutuelle dans toutes nos imperfections, c'est-à-dire en abandonnant la prétention à la maîtrise (l'homme total) ainsi que la conception aristocratique de la liberté, miroir inversé de l'asservissement...

Revue des sciences 04/09, 01/04/09
L'APN pour remplacer l'ADN ? - Le labour obsolète - Un quark isolé ! - La fusion froide, le retour (bis) ? - De l'eau liquide sur Mars ! - Les organismes de l'espace - Un chimpanzé capable (coupable?) de préméditation - La part génétique du cerveau - Le viagra responsable d'une épidémie de Sida chez les vieux - C'est le sucre qui fait vieillir - Trop de viande rouge tue ! - Une explication génétique de la schizophrénie - Observer les protéines en action - Une batterie rechargée en quelques secondes - Plus de 60 % des Terriens possèdent désormais un portable - Cacher son IP à Hadopi

El porvenir radiante, 05/04/09
L'argentin Eduardo Baird a fait une traduction en espagnol de l'article L'avenir radieux (c'est sa 3ème traduction).


Comme prévu, je me suis enregistré comme auto-entrepreneur le 1er avril !

La vie artificielle n'est pas la vie !, 07/04/09
La vie artificielle n'est rien d'autre qu'une machine biologique incapable d'évoluer, ce qui met en valeur par contraste la propriété de la vie d'être en évolution constante, processus génératif. La réflexion sur la vie artificielle montre que la reproduction n'est pas un critère suffisant et que la variation, l'adaptabilité, l'évolution sont une caractéristique essentielle aussi bien dans le fonctionnement de la cellule que dans l'activité animale. On peut même considérer que cette variabilité et la capacité de parer à l'imprévu constituent la subjectivité du vivant, son autonomie, son intériorité mais aussi tout ce dont une vie artificielle voudra se débarrasser (la part maudite). Ce ne sont pourtant pas des petits détails mais bien ce qui fait l'essence même de la vie et lui donne son dynamisme interne qui la distingue des automates cellulaires, ce qui fait que la vie excède la vie et s'ouvre sur le monde qu'elle explore et contre lequel elle se cogne en avançant par essais-erreurs, pari sur l'avenir et persistance dans l'être par un apprentissage permanent et la capacité d'irritation qui pousse à ne pas se laisser faire, à l'innovation et l'adaptation en interaction avec les autres. L'important à comprendre, c'est que cette agitation n'est pas une perturbation, pas plus que la diversification, c'est la vie elle-même. A l'opposé d'une logique de l'identité, nous sommes embarqués avec la vie dans une aventure dont la fin n'est pas donnée et dans une dialectique avec notre environnement qui nous constitue entièrement sur le long terme tout en nous laissant dans l'inachèvement.

Le passage à Dotclear 2 a été un calvaire qui a tout bloqué longtemps et la fréquentation du blog s'est effondrée ! La période a été épuisante, en tout cas je ressens des signes de fatigue inquiétants. Ceci dit, j'étais très fatigué et dans le coltard la journée où j'ai été à la réunion sur la biologie synthétique et cela ne m'a pas empêché d'y faire de bonnes interventions et d'y formuler les intuitions de l'article "La vie artificielle n'est pas la vie".

La révolution numérique est-elle soutenable?, 12/04/09
Tentative de montrer malgré les allégations de certains décroissants, qu'on ne pourra plus se passer du numérique qui ne consomme pas autant d'énergie qu'on le prétend et devient central maintenant que plus de 60% de l'humanité utilise un mobile ! Il ne faut pas se tromper sur notre avenir pour prendre les mesures qui s'imposent et tirer parti de toutes les potentialités que cela peut ouvrir.

Cet article, à l'origine réponse faite par mail privé, a suscité bien sûr quelques réactions indignées prévisibles mais il a fallu attendre le 17 et sa reprise par InternetActu pour que rezo.net le mette dans sa sélection. De quoi faire remonter un peu une fréquentation qui s'est effondrée depuis le passage à dotclear 2 (passant de 45 000ème à 100 000ème des sites français et de plus de 300 à moins de 200 visites par jour!). Il y a encore d'ailleurs quelques petits problèmes mineurs. Sinon, je suis un peu nerveux en ce moment, ne sachant toujours pas à quelle sauce je vais être mangé...

Du communisme à l'écologie, 17/04/09
Petit billet contestant le retour de "l'hypothèse communiste" (Badiou, Négri, etc.) au profit d'une écologie alternative plus adaptée à notre temps.


La maison est pleine en cette fin de vacances de Pâques, ce qui me perturbe un peu. Je fais un autre petit billet pour EcoRev' à propos de l'Europe mais rien de bien intéressant... Ma situation devrait se débloquer à la fin du mois où la dissolution du Grit devrait être entérinée.

Une Europe à refaire, 19/04/09
L'Europe est en bien mauvaise posture. Loin d'être épargnée par une crise venue des Etats-Unis elle s'en trouve paradoxalement bien plus ébranlée, dans ses fondements même, jusqu'à pouvoir la menacer d'éclatement à brève échéance, ne pouvant concilier des économies trop différentes, aux rythmes découplés et aux évolutions divergentes, tirée à hue et à dia. La tâche semble insurmontable mais l'Europe ne se fera pas dans les couloirs de ce simili parlement, véritable parodie de démocratie. Elle ne pourra se reconstruire que dans les luttes sociales et politiques.

Un peu secoué par mon entourage et des histoires de serruriers à répétition, sans réelle importance témoignant surtout de ma très faible résistance au stress et plaidant pour que je reste à l'écart du monde...

La dissolution du Grit a été votée le 28 avril. C'est un soulagement, puisqu'on arrivait plus à rien, mais c'est quand même un peu triste. En tout cas, cela ne m'arrange pas le moral qui était déjà déclinant. Je me suis mis en auto-entrepreneur mais je ne sais toujours pas ce que je vais faire... En attendant, je m'occupe du prochain EcoRev' sur l'après-capitalisme.

Revue des sciences 05/09, 02/05/09
Produire des cellules embryonnaires dépourvus de virus - Les virus sont nos meilleurs ennemis - L'Atlantide retrouvée ? - L'univers serait bien un hologramme - Modifier la loi de la gravitation ? - La photosynthèse dès 3,5 milliards d'années - Une peinture qui perce les bactéries - Les dangers des bouteilles en plastique - Le cannabis contre le cancer - OGM, l'heure du bilan - Une centrale solaire spatiale en 2016 - Un programme pour lire sur les lèvres

Gilgamesh ou l'écriture du deuil, 03/05/09
L'épopée de Gilgamesh, mythe formateur de l'écriture, montre comme le pouvoir et les biens de ce monde sont illusoires face à la mort, surtout celle d'un ami. Le trajet de Gilgamesh est assez semblable à celui de ces traders fous qui se retrouvent soudain au monastère, à ces compétiteurs effrénés qui changent de vie après avoir frôlé la mort dans un accident. On peut lire dans la renonciation à l'absolu, à l'immortalité, au surhomme, la conscience de soi de notre humanité qui prend forme, mais l'essentiel, loin de toute pensée positive et d'une "joie de vivre" naturelle autant que du culte de la performance, c'est bien cette confrontation à la mort, au négatif, à nos limites car ce n'est rien d'autre que notre fragilité et notre détresse éprouvées qui nous rendent plus humains et fraternels.

J'ai écrit ce dernier texte pour corriger ce que j'avais répondu à un copain sur la fraternité que j'avais un peu trop limitée à la fraternité de combat. Ce n'était pourtant pas du tout le moment, alors que je dois sortir la revue des sciences destinée à Joël de Rosnay, et du coup je suis encore complètement à la bourre pour le courrier mais aussi pour le ménage, le jardin, etc. La santé ne serait pas trop mauvaise si je ne sombrais après les repas... Sinon j'ai quelques propositions pour la suite mais rien encore de tangible.

La crise n'a pas (encore) eu lieu, 08/05/09
Malgré la remontée des bourses, la crise est loin d'être finie car on ne pourra éviter la destruction des patrimoines et des dettes. La similarité avec 1929 augure mal d'une sortie rapide et semble plutôt nous condamner à une dizaine d'années de dépression où peuvent naître des monstres. La sortie de la crise par l'inflation ne sera pas la fin du capitalisme condamné plutôt par le numérique et l'écologie.

Je suis moins stressé et commence le jardin par les tomates. Depuis tout petit le jardin est plutôt une souffrance pour moi, au grand dam d'amies écologistes pour qui c'est vital ! De plus, c'est l'époque des petits chats et il faut être un tueur, ce que j'ai bien du mal à assumer.

Par contre, je croyais m'être inscrit comme auto-entrepreneur et je me suis retrouvé en profession libérale ! C'est vraiment pas au point leur truc.

Parmi ce qui peut me consoler de la désespérance ambiante, il y a le roc aux sorciers que je ne connaissais pas et qui est très important pour comprendre le paléolithique. Dans les livres, il y a "Démocratie, dans quel état" et surtout "La philosophie en France au XXe siècle" de Frédéric Worms dont je reparlerais, très intéressant même si ce n'est pas mon histoire, ceux qui ont compté pour moi en étant absents...

La bulle spéculative, 15/05/09
On ne parlera pas ici de la bulle financière mais bien de la formation d'une bulle spéculative dans l'idéologie, d'un idéalisme arrogant qui s'affiche d'un bout à l'autre du spectre politique, véritable symptôme de l'époque. On peut dire en effet que ce ne sont pas seulement les bourses qui ont été contaminés par la fièvre spéculative, mais bien toute la pensée, l'idéalisme s'exaspérant dans la dernière période à la mesure de notre impuissance, au point de toucher jusqu'aux derniers représentants du marxisme.

Changer de système de production, 22/05/09
Le capitalisme s'est imposé matériellement par son productivisme qui a trouvé sa limite écologique, mais si la sortie du capitalisme a déjà commencé, c'est pour de toutes autres raisons, liées à notre entrée dans l'ère du numérique et du travail immatériel. Ce sont ces nouvelles forces productives qui remettent en cause les bases même du capitalisme industriel : aussi bien la rémunération du travail salarié que la valeur d'échange ou la gratuité numérique. Pour sortir du productivisme capitaliste et de son modèle industriel, il ne suffira pas cependant d'initiatives isolées ni de mesures partielles, il faut que les nouveaux rapports de productions et des nouveaux dispositifs fassent système (production, distribution, circulation), en assurant leur reproduction.

Petite forme mais pas trop à plaindre quand même. J'ai occupé tout mon temps disponible à faire cet article pour EcoRev' (un peu décevant sans doute) et le jardin, ne sachant toujours pas ce que je vais devenir et pas sorti des problèmes d'inscription comme auto-entrepreneur ! Ce n'est pas vraiment l'angoisse, plutôt l'ennui quand rien ne bouge et que la crise économique elle-même continue cette drôle de guerre au temps suspendu.

Alors que je m'étais laissé embarquer dans une réunion sur l'avenir du numérique, j'ai eu la bonne surprise d'y rencontrer Paul Soriano (rédacteur en chef de Médium, la revue de Régis Debray) qui connaissait mon site et avec qui nous avons un peu parlé de Kojève. Ces heureuses rencontres relativisent la baisse de mon audience, dès avant les vacances, et qui ne laisse pas de m'étonner quand même, car je ne crois pas avoir démérité ces derniers temps (même s'il y a eu pas mal de problèmes techniques). En tout cas, de quoi me conforter dans ma retraite...

Revue des sciences 06/09, 01/06/09
Les singularités nues -Influences subliminales -Bientôt des pico-projecteurs laser - Le retour de la supergravité - L'énergie noire constante ou pas ? - Le soleil au plus bas - La synthèse de l'ARN aux origines de la vie - Le chaînon manquant : notre ancêtre lémurien - Le calcul mental comme déplacement spatial - Des RFiD comme neurostimulateurs - Concentrateurs photovoltaïques - Recycler le CO2 en méthanol - L'ordinateur en ligne - Ecrire par la pensée.

Le travail du temps (à l'ère du numérique), 06/06/09
Le numérique ne supprime pas la valeur-travail mais rend seulement sa mesure impossible et non pertinente pour le travail immatériel, ce qui n'empêche pas le temps de nous manquer toujours, le gain de temps restant au principe de la production comme de la consommation, principale création de valeur. Les entreprises ne peuvent garder le schéma industriel d'exploitation mais doivent se recycler dans la valorisation des employés ou travailleurs autonomes, tout comme des ressources extérieures inexploitées (gratuité numérique, externalités positives). Hélas, de tels bouleversements ne peuvent se produire sans passer par le pire et les dures leçons de l'histoire, d'un avenir qui n'est pas gagné d'avance.

Je profite des derniers moments de solitude et de tranquillité avant les vacances. Un peu moins sous pression, j'en profite pour faire un peu plus d'activités physiques et c'est assez la forme même si je suis toujours dans la plus grande précarité. Encore un moment où je crois, de façon prématurée, que je vais faire une petite pause dans l'écriture ! Période curieuse où tout le monde croit que la crise est finie alors que la situation s'aggrave sur tous les plans...

Je travaille actuellement sur les "Prolégomènes à l'ontologie de l'être social" de Georg Lukács mais le moral est en baisse et surtout la sciatique revient qui me bloque complètement !

Mélatonine et vieillissement, 21/06/09
Une étude sur la musaraigne vient confirmer le potentiel controversé de la mélatonine pour retarder le vieillissement et les maladies dégénératives, ce qui relance la polémique sur l'interdiction de cette hormone en France alors qu'elle est en vente libre dans la plupart des pays... Cet excès de précaution protège les intérêts des firmes pharmaceutiques plus que la santé publique.

Finalement je continue la revue des sciences bien que cela ne me permettra pas vraiment de vivre puisqu'il ne me restera que 600€ par mois, qu'il faudra donc que je complète, je ne sais comment. J'ai le projet de faire un deuxième tome à "L'écologie-politique à l'ère de l'information" et de ressortir le "Pense-bête", mais ce n'est pas ce qui me rapportera ! A part ça, c'est à peu près la forme malgré la chaleur et bien que je sois un peu débordé avec la revue des sciences, Lukács et EcoRev' !

Revue des sciences, 01/07/09
De la mémoire au savoir - Le cerveau probabiliste - Combiner fusion et fission - Des téléphones qui se rechargent avec les ondes - Opéra “réinvente le web” en se transformant en serveur - Les chambres secrètes sous la pyramide de Gizeh.
Juillet 2009

Période presque euphorique ! J'ai même été ému par les noces de diamant de mes vieux parents, moi qui suis si rétif aux relations sociales. Il y a des (rares) moments de grande humanité. Mon fils est parti terminer ses études en Suède mais avec internet on n'a pas l'impression d'être si éloignés. Je suis assez content d'avoir pu écrire l'article sur le dernier livre de Lukács et me mets tranquillement à l'article pour EcoRev', avant de m'installer dans l'été et faire une petite pause, cette fois vraiment ?

L'historicité de l'être social (aliénation et liberté), 05/07/09
Georges Lukács, Prolégomènes à l'ontologie de l'être social
C'est le dernier livre (posthume) de Georg Lukács qui vient seulement d'être traduit en français et qui est important d'abord pour son insistance sur notre historicité et la part active que nous prenons à la détermination de notre avenir même s'il n'est jamais conforme à nos rêves et qu'on ne fait que troquer une ancienne aliénation contre une nouvelle, sans fin de l'histoire pensable. Au-delà de l'historicité de l'existence et de la dialectique entre sujet et objet comme entre infrastructure et superstructure, ce livre est précieux aussi de rappeler cette évidence, contre une vision trop "socialiste" ou unanimiste de la "volonté générale", que, si les sociétés humaines ne sont pas des corps biologiques intégrant leurs finalités et régulations, ni des troupeaux d'animaux grégaires, et si elles doivent se constituer politiquement (explicitement), elles sont nécessairement plurielles car faites d'êtres parlants et de travailleurs ayant leurs propres finalités qui se diversifient et ne se totalisent pas, sinon après-coup, même si elles ont pourtant bien toujours une origine sociale.

J'ai du mal à supporter la chaleur et de ne plus être seul, pas très satisfait non plus, après le texte sur Lukács bien plus intéressant, de mon dernier article pour EcoRev' qui ne paraitra peut-être pas mais qui est malgré tout passé sur rezo.net, agoravox, Vendredi.info, Marianne. Cela n'empêche pas la fréquentation du blog de baisser encore, mais il est vrai que c'est les vacances. C'est quand même une assez bonne période. Je ne devrais pas bouger de l'été normalement, bien que j'ai reçu plusieurs invitations intéressantes mais je ne suis pas encore habitué à la forme retrouvée et n'ai pas tellement envie de revenir au monde...

Relocalisation, mode d'emploi, 14/07/09
A partir du contexte actuel et de l'objectif d'une production plus écologique et préservant notre autonomie, il s'agit d'insister sur la nécessaire relocalisation basée sur le revenu garanti, des coopératives municipales et des monnaies locales dessinant une véritable alternative au capitalisme permettant une sortie progressive du salariat au profit du travail autonome.

Je devrais maintenant essayer de faire le tome 2 de "L'écologie-politique à l'ère de l'information" (un autre titre peut-être).

L'alternative écologiste, 18/07/09
Il m'a semblé utile de regrouper les textes écrits après la parution de mon premier livre L'écologie-politique à l'ère de l'information (éditions è®e, 2006) et qui en prolongeaient les principaux thèmes : André Gorz - la richesse du possible 10/07 - Ecologie-politique, revenu garanti et philosophie 04/06 - Les limites de la décroissance (interview) 01/06 - Critique de l'écologisme (la maladie infantile de l'écologie) 04/07 - Il n'y a pas d'alternative ! 04/08 - Ce qu'il faudrait faire... 03/06 - Changer de système de production 05/09 - Changer le travail, changer la vie ! 03/07 - Relocalisation, mode d'emploi 07/09 - Revenu garanti, coopératives municipales et monnaies locales 10/06 - Les monnaies locales : un outil pour la relocalisation de l'économie 05/07 - L'avenir radieux 03/09

Tant que j'y étais, j'en ai profité pour regrouper des textes des années 2006-2009 selon leur thématique, complétant le précédent Choix de textes (1981-2005).

Textes à relier (2006-2009), 20/07/09
- La négativité dialectique : La part du négatif (09/06), La fin de l'aliénation (11/06), L'expression du négatif (11/08), L'épreuve du réel (matérialisme et dialectique) (12/08), Un se divise en deux (01/09), L'historicité de l'être social (aliénation et liberté) (05/09)
- Petite Phénoménologie de l'Esprit illustrée : Misère de la morale (05/06), Les aventures de la dialectique (06/06), L'histoire après l'histoire (Hegel 200 ans après) (03/07)
- Les limites de la rationalité politique (contre les utopies) : Le retour des révolutions (inflation et papy boom) (07/08), Une rationalité décidément trop limitée (09/06), Le frimeur, l'idiot et le vendu (09/07), Le massacre des utopies (09/06), L'individualisme pseudo-révolutionnaire (02/08), Changer la vie, sans rire ! (02/09), La bulle spéculative (05/09)
- L'avenir numérique : Critique de "l'avenir du travail" (08/07), Le capitalisme cognitif (09/07), L'émergence de la génération internet (08/08), Malaise dans la civilisation numérique (09/08), Le travail du temps (à l'ère du numérique) (06/09)
- Transversales (évolution dans les sciences) : L'improbable miracle d'exister (09/02) - Le caractère révolutionnaire de la science (06/06) - Pour une physique pluraliste (07/07) - Le sens de la vieillesse et de la mort (04/07) - Le sens de l'évolution (07/07) - L'émergence de l'humanité (11/08) - Les limites de l'auto-organisation (01/08) - La vie artificielle n'est pas la vie ! (04/09)

Apparemment rezo.net a retrouvé mon fil rss et ils ont mis à jour leurs liens ! Je suis d'ailleurs un peu gêné que ces projets de livre qui ne sont pas des articles passent sur le portail.

W ou la malédiction de la reprise (de l'inflation), 21/07/09
Alors qu'on se persuade partout que la crise est finie, je répond à des historiens qui minimisent ses conséquences qu'on n'évitera pas des épisodes catastrophiques de "destruction créatrice" devant la nécessité d'apurer les dettes, de détruire du capital et de dévaluer le dollar. Il a fallu la guerre pour sortir vraiment de la crise de 1929. La question est celle du réel des déséquilibres et de leur inévitable correction (The harder they come, the harder they fall).

Par contre celui-là n'a pas intéressé rezo.net mais s'est retrouvé sur Agoravox ! Ceci dit, me voilà désormais de fort méchante humeur, sans véritable raisons (c'est chimique ou hormonal!). Il fait aussi bien trop chaud pour moi. Je suis obligé d'être désagréable en refusant toutes les invitations, j'ai sans doute tort, cela me sortirait...

Comme d'habitude la fin de mois est consacrée à la revue des sciences mais les choses s'améliorent plutôt malgré quelques problèmes de santé. Je suis pas mal pris par le jardin, les problèmes administratifs (avec l'urssaf) toujours pas réglés de mon statut d'auto-entrepreneur, et mes cheveux étant un peu trop longs, je me suis fait une coupe maison (pas terrible, terrible!).

Revue des sciences 08/09, 01/08/09
La cosmologie hétérogène - Qu'est-ce qui nous rend humains ? - L'invisibilité en vue - Faire face à la crise de l'eau - Le cannabis protège-t-il de l'héroïne? - Un nouvel argument pour la théorie holographique - Les nuages ne réduisent pas le réchauffement - Un médicament anti-rejet prolonge la vie des souris - Le café réduirait le risque de maladie d'Alzheimer - Remise en cause des tests génétiques sanguins - La fusion bientôt accessible ? - Photovoltaïque, solaire thermique, carburant solaire.


Assez bonne période quoiqu'avec une forme fluctuante et de petits problèmes de plomberie énervants.

août 2009Petite interview sur l'intime, 08/08/09
Questions d'Yvan Brunet
Bombe climatique, sursaut démocratique, solitude, précarité, écriture...


Période de vacances (rare!) avec pas mal de visites d'amis et de la famille, mais avec des problèmes digestifs qui m'obligent à un régime. J'ai juste préparé le pdf de l'alternative écologiste pour éventuelle publication ainsi que "La petite phénénoménologie illustrée" qui n'est pas encore au point mais il semble que les parisiens m'aient filé un virus et me voilà au lit !

La confusion des esprits, 16/08/09
Ce qui caractérise vraiment notre présent et qu'il faudrait retenir de ces moments de crise, c'est la confusion des esprits, à quel point des discours contradictoires s'affrontent sans qu'on puisse être certain de quel côté va pencher la balance. Dans cet égarement général et la confusion des langues, impossible de se comprendre. Dès lors, il paraît non seulement bien présomptueux de prétendre avoir raison au milieu de mille opinions contraires mais c'est devenu tout simplement inaudible dans ce brouhaha, toutes les idées étant démonétisées du fait de leur inflation. Ce ne sont pas seulement les économistes au service de l'ordre établi qui sont confrontés à leur ignorance mais tout autant les pensées alternatives qui voudraient le renverser. La négation de la négation ne produit aucun positif selon le principe logique "ex falsus, quod libet" car du faux on peut déduire aussi bien le faux que le vrai. Notre première réalité est celle d'un pluralisme exacerbé qui ne laisse aucune chance à l'action collective.

Au sortir de cette grippe atypique j'ai écrit ce petit billet qui a trouvé une certaine audience au coeur des vacances. Il fait très chaud et il y a tout le temps des visites ou des repas, pas moyen de se concentrer un peu...

Ouf, l'épreuve se termine, les touristes rentrent chez eux, la chaleur commence à baisser un peu, le bois est rentré ! Je vais pouvoir reprendre le petit livre sur Hegel.

La condamnation à mort, 24/08/09
Petit texte qui met en relation les accusations insensés de nazi contre Obama à cause de son projet de sécurité sociale avec le pouvoir médical ici même décidant de la vie et de la mort pouvoir qui est devenu l'apanage des médecins et du système de soins constituant un des fondements principaux de nos sociétés, y compris de la misère des pays surpeuplés, sans être suffisamment interrogé jusqu'ici dans ses contradictions et ses impasses.


Ce petit billet d'humeur n'est certainement pas ce que j'ai écrit de mieux mais il a été repris par AgoraVox et rezo.net ! Je profite de cette fin de saison bien agréable avec une bonne forme.

La philosophie entre-soi, 27/08/09
Frédéric Worms, La philosophie en France au XXè siècle, folio
Bien que cette histoire ne soit pas mon histoire, ignorant ceux qui ont compté pour moi, elle est éclairante sur les modes intellectuelles et plusieurs philosophes, en particulier Cavaillès et Canguilhem, par leur mise en contexte et en relation. L'interprétation de Derrida est intéressante bien que réductrice. Ce regard rétrospectif qui embrasse notre passé sous un point de vue unilatéral, passant de l'esprit à l'existence puis à la structure pour revenir à l'éthique, ne se justifie qu'à se projeter dans le futur, analysé ici comme celui de la philosophie du care, de la vie et de l'écologie.

Les commentaires me fatiguent quand les courageux anonymes font la leçon en témoignant surtout de leur ignorance mais cela ne m'affecte plus vraiment. Ici, c'est l'époque des récoltes qui commence, période de surabondances (trop de courgettes, trop de tomates, bientôt trop de raisins, de figues, etc. !). En tout cas, il y a des moments de petits bonheurs où tout va bien et la vie facile et joyeuse. Cela ne dure jamais longtemps mais on ne peut dire que le bonheur n'existe pas sous prétexte qu'il est rare (ou bêtement hormonal). C'est sans doute pire !

Revue des sciences 09/09, 01/09/09
Bilan énergétique négatif de la relocalisation ? - Un robot herbivore autonome - Liberté et manipulations - Alzheimer, Parkinson, maladies contagieuses ? - La bombe climatique amorcée ? - Le traitement de la pierre par le feu, il y a 75 000 ans - La protéine de l'oubli - Une machine à laver sans eau ou presque - L'ADN du bricoleur - La Chine divise par 2 le prix du solaire - La voiture à air comprimé - Le numérique pour réduire la consommation d'énergie - Imprimante de livres numériques - Interfaces futuristes - Un robot qui apprend à sourire en se regardant...

L'été se termine en douceur, un peu nostalgique. Les perspectives politiques ne sont pas brillantes. Par contre il semble bien que je vais sortir de ma retraite et revenir au monde même si cela ne m'enchante guère. Je suis aussi bien sollicité par des professionnels du numérique que par CitéPhilo à Lille (les 28-29/11).

Un seul monde, plusieurs systèmes, 12/09/09
La sortie de crise n'est pas pour tout de suite mais nous n'en avons fini ni avec le capitalisme, ni avec la mondialisation. S'il n'y a plus qu'un seul monde et qu'on ne reformera pas des blocs comme avant, cela ne veut pas dire qu'il n'y aurait plus qu'un seul système. Cela ne peut être la victoire totale d'un camp contre l'autre, comme si le capitalisme était la vérité complète et définitive de l'homme, mais plutôt l'intériorisation de la pluralité des systèmes, la transformation d'une division extérieure en division intérieure. La relocalisation est à la base de toute alternative à la globalisation marchande mais cette relocalisation ne peut prétendre à l'autarcie et n'est donc pas coupée du marché mondial avec lequel elle doit composer. Cela suppose bien une pluralité de système sur un même territoire. Cette économie plurielle est l'antidote à tout nouveau totalitarisme (y compris de marché) etla mauvaise nouvelle qu'on n'en a pas fini avec le capitalisme doit être équilibré par la bonne nouvelle que les alternatives locales peuvent commencer immédiatement.

Petit passage à vide pour cette période anniversaire avec un début d'automne pluvieux (et quelques déluges de grêlons).

La question de l'organisation, 20/09/09
A l'organisation en partis concurrents ou même en réseaux plus ou moins occultes, il faudrait préférer une organisation en communes et en comités locaux ouverts à tous. Aussi bien pour la démocratisation que pour l'alternative à la globalisation marchande, il faut désormais partir du local. C'est là seulement qu'on peut changer les choses vraiment. Dans la conjoncture actuelle, il faut certainement s'en tenir à un programme minimal le plus consensuel possible au niveau national, ce qui n'empêche pas une plus grande radicalité au niveau local, la radicalité devant s'inscrire dans une démocratie de face à face et dans la confrontation aux réalités du terrain sans qu'un parti séparé impose sa volonté à tous. On pourrait dire : réformisme global, radicalité locale ! S'il faut donc bien se rassembler, ce n'est pas par affinités mais par lieux. Ce serait en tout cas une façon de résoudre la crise de la gauche, avec l'impossible question des alliances d'appareils, en constituant des comités locaux (ou comités de quartier) et une dynamique qui part de la base, non pas seulement pour initier un mouvement global mais une véritable transformation locale.

Je ne trouvais pas terrible ce dernier texte, écrit sans enthousiasme, et même si ce qu'il dit n'en est pas moins vrai et incontournable, car je sens bien qu'il tombe à plat dans le contexte actuel mais Bernard Langlois en a parlé dans Politis (c'est d'ailleurs le premier qui a parlé de moi en 1999, avec une double page de Politis, il y a tout juste 10 ans, quand j'étais un parfait inconnu !). Je manque un peu d'inspiration malgré tout dans cette période de "drôle de crise" où l'on attend la rechute...

Le texte "Changer le travail, changer la vie" devrait être publié début novembre par les éditions Le passager clandestin avec "Le droit à la paresse" de Lafargue préfacé par Gérard Filoche ! Comme il y a aussi la préparation du prochain EcoRev' sur le dépassement du capitalisme, je ne pourrais faire d'autres textes d'ici ma revue des sciences qui me permet de m'absenter de l'actualité une dizaine de jours, ce qui n'est pas sans vertu même si c'est contraignant, un vrai travail !

J'ai eu des espèces de kystes sur la paupière qui me brouillaient la vue. Heureusement mon médecin a pu me les retirer.

Revue des sciences 10/09, 01/10/09
Gare à gauche (les deux cerveaux) ! - Le hasard au coeur de la vie - Une centrale nucléaire flottante ! - L'antigravité de l'antimatière expliquerait tout ! - Attention aux rayons cosmiques ! - Les migrations humaines - Une puce dans le corps pour détecter H1N1- Parkinson, Alzheimer, des progrès... - L'imprimerie nanométrique - Le solaire : toujours plus - Le CyCab, une voiture sans conducteur - Google rend possible l'impression de livres épuisés


L'été se prolonge au-delà du raisonnable. C'est bien agréable, d'autant que je n'ai pas besoin de monter à Paris (depuis plus de 4 mois), mais ce n'est pas bon signe. Période inquiète malgré tout, mon propre avenir étant loin d'être assuré pour le court terme...

Le capitalisme et la mort, 05/10/09
Le capitalisme et le monde de la marchandise semblent se caractériser par leur évacuation complète de la mort, revendiquant une fin de l'histoire qui serait une histoire sans fin, une culture de paix portée par le commerce ainsi que les promesses publicitaires d'une vie de plaisirs. Point par point, le réel y fait objection pourtant par l'irruption de la mort tant redoutée, le maître absolu, que ce soit sous la forme de l'effondrement systémique, de la guerre ou du suicide (tellement incompréhensible pour l'homo oeconomicus!). Si le capitalisme monte ainsi invariablement aux extrêmes, c'est tout simplement parce qu'il ne connaît pas de limites et ne rencontre ses limites qu'à mettre en cause notre existence, individuelle ou collective. Si la mort est en jeu, c'est que la vérité n'est pas donnée ni le réel transparent et qu'il ne peut y avoir de changement des règles collectives sans menacer l'existence du collectif comme tel et jusqu'à la vie de chacun, obligé de choisir son camp. S'il n'est pas dans notre pouvoir d'empêcher le pire, il nous reste à en préparer la sortie. Ce qui pourrait se faire dès maintenant au niveau local si nous n'avions besoin, nous aussi, que la situation empire...


Ce n'est pas un texte qui puisse m'attirer de la sympathie mais je me refuse à donner des illusions. Je ne vois pas d'issue. En même temps, je suis plutôt content ces temps-ci, et même content de vivre ces époques troublées, content de ma vie sans vraiment de raisons. C'est purement chimique ou hormonal, et certes, il faut que le corps nous aide à vivre, mais cela ne trouble pas mon jugement jusqu'à me faire croire que tout devrait se passer bien... En attendant, le ramonage me stresse pas mal, ce n'est pas sain du tout et ça salit tout. Je dois tout vider. Le bois n'est pas du tout aussi écolo qu'on croit !

Critique de la valeur, valeur de la critique, 16/10/09
Anselm Jappe, Les aventures de la marchandise, pour une nouvelle critique de la valeur
Critique de la critique de la valeur comme critique du fétichisme donnant l'espoir de revenir à des rapports humains authentiques par suppression des rapports marchands, conception dépourvue de toute dialectique et réactionnaire sous ses prétentions révolutionnaires. Comme Lukács l'a rectifié lui-même, il faut y substituer une critique de la réification qui nous ferait simple spectateur passif, escamotant notre marge de manoeuvre, dans un processus qui n'est pas figé, même si elle reste strictement limitée aux possibilités historique effectives. C'est seulement à partir d'une alternative possible et d'un point de vue matérialiste qu'une critique peut avoir une portée quelconque. Il n'y a d'aliénation que par rapport au possible. Ni résignation à l'ordre établi, ni vaine utopie. Le défi, c'est de tenir compte des échecs des révolutions précédentes pour réussir une véritable alternative et ne pas reproduire les mêmes erreurs ni retomber dans le caractère aliénant et moralisateur de la critique. Il y a une grande étrangeté à pouvoir être d'accord avec une grande partie de ce livre, en particulier sur la nécessité de sortir du salariat mais sans que cela puisse signifier une quelconque "fin du travail" ou de tout "système" de production, seulement passer du travail forcé au travail choisi et du salariat au travail autonome !

Fin de la période euphorique et de la belle saison avec le retour de la déprime et l'absence de toute perspective. Les articles d'EcoRev' sur la sortie du capitalisme sont bien décevants. Il semble qu'on n'a plus qu'à attendre que la situation empire... Là-dessus, l'accès au site a continué à se dégrader jusqu'à ne plus être exploitable. Le blog a été bloqué pendant 2 jours (du 19 au 21 octobre) mais j'ai surtout été privé de sauvegardes et de tout accès ftp pendant 1 mois ! La fréquentation s'est encore effondrée. Heureusement, ça marche de nouveau impeccable (sans migrer vers un autre serveur, trop de travail) mais du coup j'ai eu de nouveau la tentation d'arrêter. Je sais bien pourtant que c'est pur fantasme, je n'arrêterais pas d'écrire...

Le pluriel du futur, 25/10/09
On voudrait en finir avec le capitalisme comme on a cru en avoir fini avec le communisme. Rompre avec son passé, quel rêve ! Ce que notre époque post-moderne devrait apprendre pourtant, c'est tout au contraire que rien ne se perd. Le passé ne disparait jamais complètement et laisse ses traces, ineffaçables. On ne fait jamais qu'ajouter de nouvelles possibilités aux anciennes. Peindre notre avenir aux couleurs de nos rêves est aussi absurde que les visions cauchemardesques et si des révolutions sont encore bien nécessaires ce n'est pas pour achever l'histoire par la victoire contre le mal et la réconciliation des coeurs. Non, le futur ne sera pas homogène, ce sera un futur pluriel aussi bien pour les systèmes de production que pour les modes de vie, les idéologies ou les religions. Reconnaître la division de la société tout comme la division du sujet semble bien notre tâche historique, tâche qui peut avoir l'air insurmontable mais qui est pourtant un préalable indispensable pour sortir la gauche de l'impuissance et de l'éclatement, écartelée entre un idéalisme débridé et un simple réalisme gestionnaire à courte vue.

Ce n'est pas non plus le genre de texte qui m'attire des sympathies, les commentaires sont une épreuve. De toutes façons la fréquentation du site a été divisée par 2 depuis que je suis passé à Dotclear 2 et qu'il y a eu tous ces ennuis techniques. Je suis surtout récompensé de ces échecs apparents quand René Passet me remercie de critiques que je lui avais faites sur son article pour EcoRev' et qu'il trouve très justes !

Revue des sciences 11/09, 01/11/09
Hasard et incertitude - Différence entre espace et temps - Explosion de la faim dans le monde - Eruption solaire inquiétante - L'origine de la vie dans des roches poreuses - Une pile nucléaire de la taille d'une pièce de 5 centimes!

Une revue des sciences peu enthousiasmante et période un peu difficile où le temps se gâte et je suis un peu débordé devant finalement remonter à Paris (après plus de 4 mois) pour voir mon fils qui fait un saut depuis la Suède alors que j'ai la "revue des sciences pro" à faire.

On a enfin bouclé l'EcoRev' no 33 ("Penser l'après capitalisme avec André Gorz"), un peu décevant quand même. Anita a voulu voir comment je vivais, elle a vu et aussitôt repartu... Pourtant le temps est on ne peut plus clément. En tout cas je passe à nouveau une super période, tranquille et en forme avant le speed de la fin du mois avec la revue des sciences et CitéPhilo, le 28 novembre à 19h au Palais des Beaux-Arts de Lille (sur Gorz et la sortie du capitalisme) et le 29 à 15h, Mairie de Bouvines (sur l'écologie). Xavier de La Porte a voulu m'inviter à son émission "Place de la Toile" sur France-Culture le 11 décembre, m'ai j'ai décliné l'invitation, cela faisait un peu trop ! Ma prestation à Lille ne devrait pas se renouveler rapidement, je vais essayer de retarder le plus possible une médiatisation qui menace et dont je me passerais bien (mais il faudrait que j'arrête le blog pour cela...). Je participerais malgré tout à un débat sur le dernier EcoRev', en janvier sans doute.

Justement, pour une fois je cède à la paresse et ne suis pas du tout productif, trop euphorique sans véritables raisons qu'un automne trop doux et le simple plaisir de vivre sans manquer de rien. Il paraît que 96% des Français seraient heureux, ce qui est impossible à croire mais que mon état actuel semble confirmer, le bonheur tenant finalement à bien peu de choses, la chimie des corps, un sourire, un regard, ce qui en fait aussi le caractère éphémère. Difficile dans cet état un peu niais d'écrire sur le malheur du monde, ayant tendance à sombrer dans un optimisme béat. J'en profite malgré tout avant la redescente, n'étant pas tellement coutumier de ces moments de jouissance où il faut reconnaître qu'on n'opère plus et que ça cesse de s'écrire ("L'histoire n'est pas le lieu de la félicité; les périodes de bonheur y sont des pages blanches", Hegel, Leçons sur la philosophie de l'histoire).

Je suis revenu de CitéPhilo à Lille (les 28-29/11) dans un drôle d'état (fatigue, mal de tête, un peu déprimé), surtout parce que je n'ai pas dormi de la nuit (le chauffage de l'hôtel Brueghel ne marchait pas et le vent a fait claquer les volets métalliques toute la nuit!) mais aussi parce que c'était assez décevant malgré l'affluence (trop d'intervenants et, comme souvent j'ai eu un trou et j'ai dit quelques bêtises). A Bouvines (ci-contre), c'était encore plus décalé (l'enregistrement montre que cela n'a pas d'intérêt, faisant un peu trop réunion politique). De quoi me décider à ne plus sortir de chez moi, n'ayant plus la santé pour ces inutiles expéditions lointaines et restant bien trop piètre orateur...

Revue des sciences 12/09, 01/12/09
Les dangers des nanomatériaux - L'homme de Néandertal - Trous noirs ou étoiles noires ? - Energies renouvelables - Libre arbitre et mécanique quantique - Le monde va trop vite pour l'enfant autiste - De l'électricité à partir de la chaleur et de la résonance - Reconstitution d'un film à partir de l'activité du cerveau.


Depuis le retour, c'est de nouveau une super période quoique très occupée avec la revue des sciences pro et le compte-rendu de CitéPhilo.

La réalisation de la philosophie, 07/12/09
Entrer dans le 21ème siècle avec la pensée d’André Gorz, CitéPhilo.
La dimension philosophique d'André Gorz ne tient pas au seul ouvrage qui en relève explicitement, "Fondements pour une morale" mais à la reprise du projet de "réaliser la philosophie" après le terrible échec du communisme qui nous oblige à corriger nos erreurs et donc à trahir nos anciennes certitudes, en particulier les promesses messianiques attachées à une révolution pourtant nécessaire mais plutôt pour adapter nos institutions et réduire les inégalités alors que la sortie du capitalisme sera inévitablement progressive. La philosophie doit rendre compte de la réalité effective (pratique) et tenir compte des leçons de l'histoire. Ni la liberté ni le bonheur ne peuvent être les objectifs de l'individu mais seulement du politique. Le seul fondement est le processus dont on est acteur et non pas une nature humaine, ni des rapports humains transformés en rapports entre objets. La question n'est donc pas d'une critique de la valeur mais de dispositifs concrets, des institutions du travail autonome permettant de se passer du salariat.

12/2009Le texte précédent n'a rencontré aucun succès, pourtant il dit un certain nombre de choses importantes. Grâce aux remarques de Françoise Gollain, j'ai un peu atténué les critiques de Gorz. Ensuite, il y a eu quelques jours de désoeuvrement sans savoir sur quoi écrire avant que j'essaie de réintroduire la psychanalyse dans la politique, mais la période est nettement moins bonne. Un coup de déprime, une aggravation de la santé générale, une infection, l'impression d'un coup de vieux et comme la fin du renouveau précédent, rappel que je ne suis depuis longtemps qu'un survivant...

Psychanalyse et politique, 15/12/09
Il apparaît clairement qu'une bonne part des égarements qu'on croyait dépassés pourrait être imputée à un certain oubli de la psychanalyse, au refoulement de ce qu'elle a rendu manifeste pourtant aux yeux de tous. Après son éclipse de ces dernières années, il semble bien qu'il y aurait urgence désormais à réintroduire les leçons de la psychanalyse dans la politique comme dans la philosophie. Il s'agit de revenir à une sorte de freudo-marxisme bien que sous une forme inversée à la version initiale où les deux termes renforçaient le caractère utopique d'une libération du désir de toute contrainte alors que les deux termes devraient plutôt se limiter l'un l'autre dans leurs prétentions pour avoir une chance de se vérifier dans la pratique. Il ne s'agit pas de confondre les dimensions individuelles et collectives mais l'inconscient et la folie sont bien des questions politiques posées à la démocratie dès lors que le citoyen est devenu détenteur de la raison et de la volonté générale. Il faudra bien tenir compte de la psychanalyse à l'avenir, en tout cas pour une émancipation qui ne soit pas du semblant...

Je vais avoir un petit boulot à faire (un glossaire) pour pas cher mais qui va s'ajouter à la revue des sciences et sans doute laisser peu de temps pour l'écriture d'ici le 15 janvier. C'est la première fois qu'il y a eu un virus sur mon blog mais j'ai surtout eu un véritable moment de panique après avoir signé pour des panneaux photovoltaïques qui ne devaient rien me coûter mais qui m'ont fait craindre une arnaque et une bien trop grosse somme à payer pour moi. La panique était disproportionnée, comme si c'était la chose la plus terrible au monde et dans un état d'angoisse vraiment pathologique ! Une impression de ne plus rien maîtriser et de toucher la fin. Effet du traitement sans doute, et du retour à la psychanalyse peut-être, retour qui ne m'enchante guère, il faut bien le dire, plutôt l'impression d'un mauvais souvenir. Sinon, avec la neige, il faut que je nourrisse les petits ânes du voisin et là aussi j'ai du mal à supporter qu'on les laisse sans protection par grands froids. En tout cas, il fallait être fou pour faire une conférence sur le réchauffement en plein hiver...


2010 - Dernières interventions (capitalisme, communisme, locavores) (57 ans)

2010Les débuts d'années ne me réussissent pas. Cette fois encore c'est assez pénible avec mon site en rade, les fêtes et trop de travail. J'ai hâte de me retrouver tranquille.

Revue des sciences 01/10, 01/01/10
Phosphore : une crise imminente - Le déplacement (rapide) du Nord magnétique - Etoiles à quarks, instantons, temps imaginaire... - De la syntaxe chez nos cousins primates - C'est de faire la cuisine qui nous aurait différencié des singes - Marseillevirus, un virus géant de 3ème type - Inflammation et cancers - De la viande artificielle bientôt dans nos assiettes? - Des batteries en papier avec une encre en nanotubes


La haine de la pensée, 15/01/10
La démocratie n'est pas le royaume de la raison qu'on prétend mais se trouve menacée depuis l'origine par la démagogie, le clientélisme, la fanatisation jusqu'à nos formes modernes de fascismes. C'est tout autant l'économie libérale qui s'en trouve ébranlée par les bulles spéculatives et les krachs qu'elles provoquent régulièrement, répétant systématiquement les mêmes erreurs. Si tout cela n'est pas une évidence, et comme refoulé derrière les beaux discours qui flattent notre intelligence, c'est bien parce que le fait que tout le monde pense et s'en glorifie n'empêche absolument pas une haine de la pensée à peu près universelle dont il faudrait prendre toute la mesure !

Ce dernier texte m'a laissé l'impression pénible de ne pouvoir être entendu et même d'un savoir qui ne sert à rien. C'est une période pas terrible. Le travail pour Joël de Rosnay m'a épuisé, la santé n'est pas très bonne, le moral assez bas. Les problèmes à résoudre depuis l'infection du site m'agacent. Le prochain débat d'EcoRev' ne m'enchante guère. Rien de grave mais je suis plutôt de mauvaise humeur !

Qu'est-ce que l'écologie politique ?, 21/01/10
Essai d'une définition conceptuelle (informationnelle) et critique de l'écologie-politique comme retour au réel et nouveau stade cognitif, celui de la post-modernité et de l'unification du monde dont on est devenu responsables, intégrant la contradiction entre nature et culture ainsi qu'en posant des limites aux possibles, à nos capacités techniques de transformation du monde comme de nous-mêmes. (traduction espagnole par Eduardo Baird)

01/2010C'est pour répondre à une demande et aussi pour en éprouver les limites que j'ai tenté de refaire le point sur l'écologie-politique. Pour moi c'est du rabâchage, et je trouve qu'il n'est pas sans défauts mais il a un succès qui me dépasse, non seulement sur rezo.net qui m'avait oublié mais aussi la revue Ecologie & politique qui veut le reprendre.

Le débat du 25 janvier (17 rue Léopold Bellan dans le 2ème) a été, comme toujours, bien décevant et je vais essayer de m'abstenir de ces réunions publiques. Bernard Maris nous a fait faux bond. Hervé Kempf n'a aucune idée d'une alternative au capitalisme qu'il veut seulement moraliser. Yann Moulier-Boutang est toujours aussi brillant. Je suis d'accord avec presque tout ce qu'il dit mais, lui, est assez étranger à ce que je peux dire. Je suis en tout cas persuadé qu'il ne sert à rien que j'essaie de faire entendre ma petite musique trop en dehors de l'air du temps, internet me suffit et plus adapté à cette marginalité. J'ai quand même fait le texte suivant à partir de cette réunion :

Sortir du capitalisme, 26/01/10
La crise a remis à l'honneur la nécessité de sortir du capitalisme mais la plus grande confusion règne sur ce que cela pourrait signifier et les moyens d'y parvenir. Il ne fait pas de doute qu'il faut revenir aux analyses de Marx pour apporter un peu plus de rigueur à l'anti-capitalisme, ce qui ne veut pas dire qu'on devrait reprendre les réponses étatiques que le marxisme-léninisme a voulu y apporter et qui ont été infirmées par l'histoire. Il faut prendre les choses d'un autre côté, en partant non pas de la consommation, ni de la propriété, mais du travailleur et de la production, d'abord en délivrant les travailleurs de l'obligation d'être salariés d'une entreprise capitaliste. Pour cela, il faut impérativement un revenu garanti. De même pour se soustraire au marché globalisé, on a besoin de monnaies locales. La gratuité numérique aussi participe à restreindre la marchandisation et étendre le champ des biens communs. Il y a 4 axes principaux à combiner en système alternatif pour sortir du capitalisme, du salariat, du productivisme et de la société de marché : travail autonome (revenu garanti, coopératives), gratuité (numérique, biens communs), relocalisation (monnaies locales, coopératives) et secteurs protégés.


Content d'être rentré malgré le retour du froid. Je me consacre à la revue des sciences sans trop de stress. Plutôt envie de fuir la politique pour l'instant.

Revue des sciences 02/10, 01/02/10
Le Microchimérisme - Les cités perdues d'Amazonie - Le darwinisme quantique - Trous noirs au LHC - La Vie sur Terre détruite par une supernova ? - Pourquoi il fait si froid - Des centrales solaires spatiales militaires - Le rire moqueur - C'est le chromosome Y qui nous différencie le plus du singe - Les virus dans le génome - Le bisphénol A dangereux pour le cœur - Bienfaits des anti-inflammatoires - Les ondes électro-magnétiques contre l'Alzheimer - Une télé sans aucun fil, même pour l'alimentation !

La lutte pour l'hégémonie, 05/02/10
Bien que ce soit au pas lent de l'histoire, il semble qu'on entre cette fois véritablement dans la crise économique avec les chômeurs en fin de droit et la fragilisation des Etats. Tous ? non, pas la Chine qui, pour l'instant, prouve la supériorité des dictatures sur les régimes libéraux (ploutocratiques) en périodes de crise. La seule certitude, c'est que les choses vont bouger, en faveur de la Chine inévitablement, on ne sait à quel point et tout est là car on peut attendre le pire de la confrontation d'un empire américain déclinant, dont Obama éprouve l'impuissance, et une puissance chinoise émergente qui monte à la tête de leurs dirigeants. Même si le renforcement du système est l'hypothèse la plus vraisemblable de la sortie de crise, le moment dangereux, c'est le moment où le pouvoir s'unifie provoquant des luttes de pouvoir destinées à assurer l'hégémonie sur le nouveau système. En tout cas, qu'on ne s'y trompe pas, ce n'est pas dans l'ennui ordinaire que nous devrons nous motiver pour une possible alternative mais dans l'urgence du désastre qu'il nous faudra reconstruire.

Ce petit texte ne vise qu'à prendre date de l'aggravation de la crise après une longue période de stagnation et de fausse reprise.

Le désir comme désir de l'Autre, 10/02/10
Le dévoilement de la dialectique du désir comme désir de désir peut avoir un véritable effet de désidération en découvrant que, ce qu'on croyait le plus nôtre, notre désir obstiné de ceci ou cela, n'est que le désir de l'Autre (de sa mère par exemple) ! Difficile à avaler, sans doute, mais pour en finir avec l'individualisme méthodologique, il faut marteler ce que la psychanalyse enseigne de l'inconscient : vous ne savez rien de votre désir qui se joue de vous, sur une autre scène. On n'est pas cause de soi, c'est l'Autre qui nous cause. La philosophie y trouve sa limite mais c'est bien le fétichisme du désir qui s'y dénonce et sa perversion intrinsèque qui n'est pas imputable à sa dénaturation causée par les conditions modernes d'existence. Le désir comme désir de l'Autre constitue un des apports fondamentaux de Lacan qui ne semble pas avoir été intégré encore dans notre culture pourtant, refoulé systématiquement sous des métaphores trompeuses machiniques ou biologisantes, quand elles ne sont pas morales ou religieuses, alors que c'est l'énonciation qui est en cause, qui parle et à qui ?

Le froid et la neige sont revenus. Période calme et tranquille. J'ai décliné une invitation d'un journaliste de Sciences Humaines, comme d'autres invitations avant (ATTAC, Verts) mais j'étais assez content cette fois de renouer avec la psychanalyse et la dialectique. Il faut maintenant que je retravaille mon texte "qu'est-ce que l'écologie-politique ?" pour la revue Ecologie & politique. Rien de très enthousiasmant alors que la crise tire en longueur et qu'il n'y a pas grand chose qu'on puisse faire encore.

On a les moyens de s'en sortir !, 16/02/10
La situation semble complètement bloquée, présageant du pire. Le sauvetage du système financier renforce la certitude d'avoir les moyens de sortir de la crise. Or, cette certitude elle-même peut constituer un facteur aggravant dans un premier temps tout en précipitant malgré tout la réorganisation du système et l'intégration mondiale dans un deuxième temps.

J'ai mis en ligne mon intervention de CitéPhilo. Il va y avoir un peu de monde ici pendant les vacances de février, fini la tranquillité... J'ai eu le plaisir de recevoir une traduction espagnole par Eduardo Baird du premier jet de "qu'est-ce que l'écologie-politique ?", de quoi me motiver pour finir la nouvelle version dont je ne suis pas persuadé de la pertinence, ne voulant pas trop me mettre en avant non plus dans le contexte actuel.

Revue des sciences 03/10
, 01/03/10
Astrocytes et douleurs chroniques - Une greffe de peau contre l'hypertension artérielle - L'émergence de la conscience - Out-of-Body-Experience - Supraconduction - Un nouveau bras du Gulf Stream réchauffe le Groenland - ADN 2.0 - Révolution électrique avec la Bloom Box ?


Ici, on a été épargné par la tempête. Il y a juste eu un peu de vent.

L'intervention des peuples, 06/03/10
Il y a nécessité d'une intervention des peuples pour se dresser face aux politiques déflationnistes que les gouvernements sont obligés de défendre, afin d'annuler des dettes insoutenales et d'entrer dans une nouvelle phase d'inflation. Il est intéressant de noter la nécessité de l'intervention du sujet, même si on ne fait pas ce qu'on veut, et le passage obligé par la déflation pour justifier l'inflation

Période tranquille malgré le froid persistant et dont je ne crains rien tant qu'elle s'arrête. EcoRev' a mis en ligne le dernier débat où je suis intervenu. Avec 3 réunions filmées maintenant, il commence à y avoir quelques vidéos de moi mais je ne souhaite pas qu'il y en ait trop...

La transition énergétique, 12/03/10
Avec un pic de production imminent, il y a des risques de pénurie de pétrole sur une période de plus de 10 ans sans doute. De quoi nous enfoncer un peu plus dans la crise, sauf si on décidait de prendre la question énergétique au sérieux et qu'on s'engageait résolument dans la transition énergétique avec une véritable économie de guerre destinée à un basculement rapide vers les énergies renouvelables.

Le savoir-vivre à l'usage des post-modernes, 16/03/10
C'est fou le nombre de gens qui voudraient nous apprendre à vivre. D'une certaine façon, on peut dire que cette pression sociale est inévitable mais si « le temps d'apprendre à vivre, il est déjà trop tard », c'est qu'apprendre à vivre, on ne fait que ça, c'est la vie elle-même et pourquoi il ne peut y avoir de véritable « savoir-vivre » en même temps que ce savoir nous constitue et se construit tout au long de notre existence avec son lot de ruptures, de retournements, de désillusions, de surprises. Ce serait une terrible régression pour nos libertés de ne pas respecter une stricte laïcité sur ce sujet. Comme toute séparation, celle du privé et du public reste malgré tout relative et poreuse. C'est pourtant cette séparation entre morale et politique qu'on cherchera à maintenir fermement ici en montrant d'abord pourquoi il ne peut y avoir de savoir-vivre (qui serait une vie déjà vécue) malgré ce qui se présente comme tel, puis, on essaiera de démêler dans les préceptes écologistes ce qui relève de la politique et ce qui relève d'un strict moralisme.


17 mars 2010La sortie de ce long hiver a été si soudaine. A peine la chaudière éteinte qu'on se retrouve dehors au soleil et qu'il faut s'occuper du jardin, basculement dans une autre vie... Pendant ce temps on voit les risques monter partout (Grèce/Europe, Chine/USA, Iran/Israël) sans que notre vie quotidienne en soit affectée pour autant, un peu comme pendant les 8 mois de la drôle de guerre avant le désastre final. C'est la désorientation qui domine encore. Ce n'est sûrement pas relié mais j'ai de nouveau un petit épisode dépressif sans véritable raison...

J'ai été à Paris pour un CR d'EcoRev'. Le séjour a été bien agréable mais je ne pense pas m'occuper de trop près d'EcoRev' et un autre rendez-vous n'a rien eu de "l'importance" qu'on m'avait fait miroiter.

A peine de retour au pays, la vieille annesse du voisin que je côtoyais depuis plus de 25 ans est morte ce matin, elle n'a pas supporté le retour du froid. J'ai dû tuer 4 petits chats nés cette nuit et il y a d'autres chattes prêtes à mettre bas. Un autre voisin est à l'agonie depuis quelques temps déjà. Dur la vie...

Revue des sciences 04/10, 01/04/10
Est-il bon d'interdire le thon ? - La solidarité est un facteur de survie - Virus marins et climat - L'eau sur Mars et la Lune - La bombe climatique du méthane amorcée ? - Le pic du pétrole - Bill Gates dans le nucléaire miniature - Une nouvelle espèce humaine en Sibérie - Lecture des pensées dans l'hippocampe - Des moustiques génétiquement modifiés pour nous vacciner - La vitamine D protège mieux de la grippe que les anti-viraux - L'étiquetage RFID arrive - Nouvelles batteries - L'énergie de l'environnement


L'enterrement de l'ancien maire était un peu étrange, avec un très vieux prêtre lisant ses textes grâce à une très grosse loupe et qui chantait faux d'une voix tremblotante. J'ai surtout regretté l'absence d'éloges du mort qui les méritait pourtant, un véritable personnage de paysan solide. Par contre la forme est revenue, presque normal ! mais je sais maintenant que ça ne dure jamais très longtemps...

Complexification des modèles et simplification de la réalité, 07/04/10
Ce qu'on va examiner ici, c'est en quoi il faut passer par l'aggravation de la crise qui n'est pas contingente mais inévitable car elle opère une simplification de la réalité nécessaire à la décision politique, pour déboucher ensuite sur une complexification des modèles, un peu plus robustes mais qui ne pourront jamais prévoir l'imprévisible dans leur confrontation au réel. C'est la condition post-moderne de l'action dans un monde incertain et qui doit prendre en compte ses conséquences négatives.


Beau début de printemps avant une période d'examens médicaux de routine.

Retour sur les religions, 13/04/10
En prologue à l'examen de la question de la nature, il s'agit de prendre la mesure de la dimension mythique du langage et religieux de l'écriture qui contaminent nos conceptions de l'homme, de la liberté, de la Nature. Les religions et leurs conceptions nous précèdent dont il faut se dégager, mais le monde de l'homme est le monde du sens, du langage. Il faut tenir compte de notre appétance pour le délire qui prend les mots pour des choses réellement existantes. Dieu est inconscient, c'est l'interlocuteur, le surmoi, le juge intérieur, l'intériorisation du social et du langage. Ce n'est pas la Nature mais l'intersubjectivité linguistique et culturelle qui appelle l'Autre qui manque pour donner sens à notre vie et à notre mort. L'inexistence de l'Autre se manifeste concrètement par le sentiment de son absence jusque dans les perversions, névroses et psychoses qui tentent d'y suppléer. L'écologie comme transcendance du monde pourrait récupérer la fonction de référence commune des religions de l'écriture, voie très différente d'une religion de la nature ou de l'Etre suprême mais qui peut nous unir de par toute la Terre, par la science et la technique (les réseaux) plus que par le sentiment.


Il y a du monde pour les vacances, ce qui n'est pas propice à l'écriture surtout avec les premiers beaux jours. J'ai refusé 2 interventions mais j'en ai finalement accepté 2 quand même, une à Limoges (5 et 6 juin) pour EcoRev', parce que ce n'était pas trop loin de chez moi, et une à Paris, ou plutôt aux Lilas, espace Khiasma, le 18 mai (19h), parce que cela me permet d'aller voir la famille, mais j'aspire pourtant à ne plus participer à des réunions publiques, ne serait-ce que parce que je tiens encore difficilement le coup, et trouve que je manque de cohérence là-dessus...

La nature et la vie, 21/04/10
La nature, c'est à la fois le physique et le biologique dont les logiques sont pourtant opposées mais la vie se construit contre l'imprévisibilité du monde, utilisant l'entropie extérieure contre son entropie intérieure grâce à l'information et l'organisation. La vie c'est la reproduction et l'évolution par sélection après-coup où c'est l'effet qui devient cause et intériorise la contrainte extérieure. Il n'y a pas d'information sans support matériel, une vie immatérielle n'a aucun sens. La subjectivité du vivant, c'est sa variabilité et son inquiétude qui lui permet d'explorer son milieu et d'y réagir. Un virus n'est pas vivant mais fait partie intégrante du vivant, un écosystème n'est pas vivant mais d'être devenus responsables du monde fait passer la biosphère à l'état d'organisme pluricellulaire dont la préservation devient prioritaire. Notre monde vécu est un monde humain, c'est le monde des discours et de l'information, mais nous gardons le sentiment de l'entropie et l'angoisse de la destruction.


Coup de blues après un repas de vieux où l'on parlait de plus vieux encore mais c'était moi qui tenait le plus mal le coup, HS après 21h... J'ai décidément eu bien tort d'accepter 2 interventions (les dernières ?). La période d'examen médical va commencer avec un régime qui devrait me faire du bien quand même.

Revue des sciences 05/10, 01/05/10
De l'harmonie musicale à l'émotion -Des requêtes quantiques anonymes - L'attraction d'un autre univers ? - La matière noire, une "matière miroir" - La riposte des climatologues - Pas de transformation personnelle chez les animaux - Le chaînon manquant - Aurions-nous des gènes de Néandertaliens ? - Le Prozac contre le cancer - Cancers : manger fruits et légumes n'aide pas vraiment - Les débuts de "la" nanotechnologie - Des supercondensateurs en film mince.


Depuis le 27 avril, la crise reprend, du moins en Europe où ce n'est pas seulement la Grèce mais l'Euro et donc l'Europe qui sont menacés. La reprise de l'inflation dans les pays les plus peuplés donne pourtant la solution aux dettes devenues insoutenables. On est bien dans un krach de la dette mais aussi dans un renforcement considérable de la coopération internationale et du nouvel ordre mondial.

L'abeille et l'économiste, 09/05/2010 (Yann Moulier-Boutang, carnetsnord)
Le livre commence par célébrer le triomphe de la finance, contre l'évidence du présent désastre, mais l'insistance sur sa fabuleuse puissance de création de richesses dans une économie cognitive lui permet de conclure, dans les dernières pages, que c'est donc la finance qu'il faut taxer. La taxation de toutes les transactions bancaires est ici le coeur de la sortie de crise pour le capitalisme cognitif, couplé avec un revenu d'existence, revenu minimum qui peut se cumuler avec un travail. A cela, il faudrait joindre une comptabilité écologique des externalités et une relative extinction de l'Etat qui laisse la plus grande part aux marchés et aux ONG. Ce sont  des réflexions pour l'avenir plus que pour notre présent qu'il éclaire pourtant en nous enjoignant d'affronter le déplacement du profit vers les placements financiers plutôt que de le dénier vainement.


Les examens se sont très bien passés et le temps instable laisse de larges plages de soleil bien agréables, mais c'est la petite forme quand même, assez mécontent d'avoir 2 réunions publiques en moins d'un mois ! Le retour du froid et de la pluie a été compensé par l'arrivée de 3 petits chats gris le 13 mai.

Finalement la soirée "locavores" était bien sympa avec des échanges faciles dans une petite salle et surtout j'ai très bien tenu le coup, jusqu'à très tard... Il m'a fallu quand même plusieurs jours pour m'en remettre. Je n'y crois pas trop mais je rêve que la prochaine escapade à Limoges soit la dernière. Pourtant, si la crise s'aggrave, il va bien falloir se remuer un peu mais je suis plus efficace derrière un clavier. Avec le retour des beaux jours j'ai bien quelques velléités de fermer le blog pour un temps mais ce ne serait que provisoire. En tout cas, pour l'instant je ne publie pas le dernier texte écrit, qui reste en stand by, et j'ai clôturé les commentaires qui s'égaraient sur le dernier texte publié. Je déconnecte, d'autant plus que j'ai une douleur à la main/bras droite (sans doute le syndrome du canal carpien provoqué par la souris!).

Revue des sciences 06/10, 01/06/10
L'Univers est-il mathématique ? ou comment nous faire gober n'importe quoi ! - Le temps n'existe pas - Les extra-terrestres nous répondent - La neutralisation des déchets nucléaires - Des nuages à la demande - Les débuts de la vie artificielle - La réplication spontanée de l'ADN - Des ultrasons comme contraceptif masculin - L'eau du robinet en question - Les débuts de "la" nanotechnologie - Garder ses données chez soi bien qu'accessible de partout


Finalement, je suis bien handicapé par ce canal carpien qui m'empêche de me servir de la souris et du clavier avec la main droite, si ça ne s'arrange pas je ne vais pas pouvoir continuer...

Mon intervention du samedi 5 juin pour les 25 ans du cercle Gramsci de Limoges n'était pas si mauvaise malgré le maigre public et la défection de mes petits camarades d'EcoRev' (débat entier). La soirée était sympa au château de Ligoure mais j'en suis revenu complétement crevé encore une fois et bien perplexe sur le militantisme. Je me persuade que ce devrait être la dernière bien que ce soit peu probable... J'en ferais peut-être un article si ma main ne me fait pas trop souffrir, mais en fait, c'est vraiment handicapant m'obligeant à réduire l'écriture au minimum, occasion de mettre le blog en sommeil (ne sais quand reviendra).

Pendant ce temps je me suis fait déborder par les petits chats qui sont trop nombreux et me foutent tout en l'air, les mères se disputant violemment (la cause de l'égoïsme, c'est l'amour). Cela va mal finir (il y en a une quinzaine m'obligeant à fermer la chatière). Le moral est fluctuant mais plutôt dépressif et pessimiste dans l'ensemble même s'il y a de très bons moments (avec une bonne dose de remontants j'avais l'air d'un jeune homme à l'anniversaire bien alcoolisé d'un vieux copain, mais le lendemain c'était moins brillant...).

Legalize it, 18/06/10
Il n'y a pas d'exemple plus flagrant de l'échec d'une politique que la prohibition. On le sait au moins depuis que Roosewelt avait décidé, à peine élu, d'arrêter cette guerre insensée contre la population sur laquelle le crime et la corruption prospéraient ainsi que les tendances fascisantes de l'Etat. L'expérience historique n'empêche pas malgré tout une dénégation générale avec une obstination dans l'erreur qui en dit long sur notre rationalité limitée, sur la démagogie régnante et les tentatives folles de former un homme nouveau en dépit d'une anthropologie élémentaire. Le volontarisme est ici tout simplement criminel en plus d'être mensonger à s'acharner vainement contre un réel qui lui résiste.


J'ai essayé de me remettre à écrire avec ce petit texte de circonstance. La douleur revient quand j'écris trop mais dans l'ensemble, ça s'améliore. J'essaie de faire un autre article avant la revue des sciences mais c'est une ambiance de guerre avec les chats. Mon fils est passé me voir avant de commencer à travailler et d'être autonome dès le mois prochain !

Le désir plus que la vie, 27/06/10
L'ensorcellement des mots, leur poésie est bien ce qui nous fait humains et notre désir plus qu'animal, désir de désir et d'y croire avant même d'être désir de l'Autre, du simple fait de notre qualité de parlêtres qui se racontent des histoires et prétendent donner sens au monde. Sans plus aucun désir qui nous anime, l'existence n'est tout simplement pas vivable. Il serait suicidaire pourtant d'en rajouter dans l'utopie comme si on ne devait pas composer avec le réel ni faire le partage entre l'idéal et le possible comme entre l'éthique individuelle et les politiques collectives qui ne sont pas du tout sur le même plan. On ne peut viser ni l'être enfin trouvé, ni le néant destructeur mais seulement le devenir pour le temps qui nous est imparti, c'est-à-dire le sens réellement existant, celui de l'histoire (du moins tel qu'on peut la raconter). C'est bien en politique et en démocratie que le précepte "connais-toi toi-même" est si important. Il faudrait tout de même tenir compte de l'anthropologie la plus sommaire pour ne pas vouloir nous forger un homme nouveau trop unilatéral, que ce soit l'homo oeconomicus ou l'homo sovieticus ou l'homo numericus, le cyborg, etc. Si le désir n'a rien à faire en politique, il faut le savoir et savoir que le désir, c'est quand même ce qui nous fait vivre.


Je commence à m'habituer à me servir un peu plus de ma main gauche. Ce texte m'a donné tout de même beaucoup de mal et j'en suis plutôt déçu bien que ce qu'il dit me semble important. Il a été repris sur Agoravox mais pas sur rezo.net, ce qui est un peu inquiétant pour rezo, plus très ouvert. Ceci dit, et notamment parce que je ne voulais pas en faire un texte aussi politisé, j'aspire à ne plus me mêler de politique  et à prendre ma retraite de militant mais je ne sais pas si j'y arriverais, surtout si la situation s'aggrave, ce qui est le plus pobable. Il y aura peut-être mon "adresse aux communistes" du cercle Gramsci de Limoges, pas sûr. Il y a aussi un billet en attente "Reconstruire sur un champ de ruine" qui attend une situation plus dramatique (dans la configuration actuelle, je n'ai rien à dire aux militants qu'ils puissent entendre). Sinon, c'est pour moi une période délicate et risquée que l'été. De plus, je supporte de moins en moins la chaleur et les visites sont plus nombreuses mais je manque surtout de carburant. En attendant, c'est de nouveau une bonne période quand même, malgré les chats (la partie n'est pas gagnée...) !

Revue des sciences 07/10, 01/07/10
Economie des monnaies complémentaires - Un cerveau jamais au repos - Réduire la pollution par l'azote - Histones et vieillissement de la mémoire - Le retour du froid en hiver - Les pseudogènes régulateurs - La vie partout ? - Des organismes pluricellulaires de plus de 2 milliards d'années

Il a tout de même été bien difficile de faire cette revue des sciences bien que la douleur s'atténue, la qualité s'en ressent. L'humeur reste fragile et fluctuante mais les petits chats ont gagné, je ne pouvais pas les laisser piailler devant ma porte sans rien leur donner. Heureusement il y a eu un peu d'auto-régulation, 2 des chattes ayant émigré un peu plus loin avec leurs 10 petits chats... Sinon, pour quelqu'un qui ne peut plus beaucoup écrire, je n'ai jamais eu autant de textes en cours (sur l'entropie, sur les avant-gardes en plus des 2 autres textes en attente) et je suis pas mal sollicité même si je n'y vais pas (Espagne pour la relocalisation, Toulouse pour les religions, psychologues du travail, etc.).

L'énergie entropique, 06/07/10
L'hypothèse, c'est qu'on pourrait ramener la conservation de l'énergie à une simple probabilité, certes très grande, ce qui permettrait de l'unifier avec l'entropie. En tout cas, elle m'aura servi à tirer une conséquence décisive en renommant l'ère de l'énergie, l'ère de l'entropie dont on sortirait avec l'ère de l'information en entrant véritablement dans l'histoire en construction et la préservation de l'avenir, prenant ainsi la relève de la vie dans son caractère contre-entropique et sa complexification cumulative au cours du temps.

Période tranquille de grandes chaleurs où je peux me consacrer à ce qui n'intéresse que moi !

La débandade de l'avant-garde, 14/07/10
C'est aux meilleures sources qu'on peut faire remonter le romantisme révolutionnaire qui mélange l'art, la philosophie et la politique dans une grandiose apothéose, met en cause les savoirs et prétend à une mystique de l'unité, une réalisation de la morale, un accomplissement métaphysique. On le retrouve en effet du jeune Hegel au jeune Marx, et revendiqué par Guy Debord encore avec son exigence d'authenticité faisant preuve curieusement sur ce point d'un manque complet de dialectique. Le filon en semble bien épuisé par la répétition. De quoi justifier de remonter aux origines car ce sont les chimères de toutes les avant-gardes dont il faudrait se délester si l'on veut sortir du spectacle de l'impuissance et prendre les problèmes à leur racine sociale et matérielle plutôt qu'au nom d'une critique artiste ou d'une quelconque spiritualité. C'est la confusion qu'il faut dénoncer entre le Beau, le Vrai et le Bien qui sera examiné ici, à partir de l'écart entre un texte de jeunesse, modèle des programmes d'avant-gardes post-révolutionnaires, et des citations plus tardives de Hegel.


Cette fois, c'est les vacances, l'inactivité presque totale allongé une bonne partie de la journée avec l'envie de ne rien faire, complètement démotivé par la chaleur de l'été, ne faisant que répondre aux commentaires.

Après les mouches, les moustiques, les puces, c'est les guêpes et les frelons... La situation se stabilise avec les petits chats. Tant qu'il fait beau ça va mais ce n'est pas durable. L'harpagophytum soulage bien la douleur mais ne guérit pas. La forme est bonne malgré tout et il y a des choses amusantes dans la revue des sciences (surtout en physique).

Revue des sciences 08/10, 01/08/10
Voir l'univers avec des neutrinos - La résilience - Un univers sans fin ni Big Bang - Un univers dans chaque trou noir - Sapiens survivant de la grande glaciation - L'homme a modifié le climat avant même le néolithique - Les virus symbiotiques - Une crème solaire qui répare l’ADN endommagé - L'Inde prépare une tablette tactile à 35 dollars.


Les affaires continuent..., 06/08/10
Il y a des signes d'une rechute imminente, notamment aux Etats-Unis, et il n'y a rien de bon à en attendre. Alors que ceux qui prennent leurs désirs pour la réalité voulaient se persuader, étant donnée son ampleur, que cette crise systémique serait la dernière du capitalisme, force est de constater que les affaires continuent, aussi bien les scandales politico-financiers que les spéculations financières. L'inertie du système mondial est considérable et la situation reste "sous contrôle" mais cela devrait rendre la crise plus durable et l'ambiance nauséabonde, très années trente, est un sombre présage. Si l'histoire ne se répète pas, ce sont bien les mêmes processus qui sont à l'oeuvre. Le fascisme et la xénophobie sont de nouveau à la mode, ce qui paraissait impensable il y a si peu de temps, alors que le communisme ne s'est pas remis de son effondrement trop récent. On ne peut dire que la situation soit favorable aux "progressistes", ce serait plutôt le moment de rentrer dans une résistance minoritaire.


25/08/2010Assez bonne période, quoique peu productive. La revue Ecologie&Politique sort enfin, avec mon article "Qu'est-ce que l'écologie-politique ?" qui contredit les autres articles du numéro. J'ai été sollicité par les objecteurs de croissance pour leur réunion annuelle à Marlhes (42). Je n'irais pas mais BAZ y parlera de la coopérative municipale le samedi 28 août à 11h30.

Bizarre de ne rien faire (ne rien écrire), je ne peux dire que je trouve ça particulièrement épanouissant, surtout qu'il ne fait pas beau. Je lis un peu (Rancière, entre autres), je prends des notes (l'origine du monde, l'auteur, etc.). Sinon, à part que j'ai mal au dos, à l'épaule, à la main, c'est plutôt la forme malgré tout, je refais même du vélo...

Dominique Méda m'a téléphoné et enseveli sous un tombereau d'éloges sans doute exagérés afin que je fasse un article sur le travail dans la sortie du capitalisme (avec les coopératives municipales) pour un livre qu'elle dirige avec Thomas Coutrot et un autre d'Utopia. C'est pour le 15 septembre, alors fini les vacances... Après, il y aura un article sur l'argent pour TINA. On n'écrit pas ce qu'on veut ! En tout cas, c'est la grande forme et une très bonne fin d'été.

Revue des sciences 09/10, 01/09/10
L'Univers perd-il de l'énergie ? - La gravité, un retour à l'équilibre ? - La "constante de structure fine" varie selon la direction de l'espace examinée ! - L'hygroélectricité - Réseaux différents pour prédateurs ou pollinisateurs - Images du cerveau - Les singes parlent avec les mains.


La revue des sciences semble n'avoir intéressé personne. Il serait peut-être temps que j'arrête. J'ai reçu l'enregistrement de Limoges, je ne sais si je vais le mettre en ligne. Sinon l'ambiance est un peu plus nerveuse, trop de choses à faire et trop de petits chats...

Le travail dans la sortie du capitalisme, 10/09/10
Du travail forcé au travail choisi
Il y a tout un travail à faire pour sortir du capitalisme et qui consiste principalement à organiser le travail en dehors du capitalisme et donc du salariat, donner les moyens de passer du travail forcé au travail choisi, libération du travail comparable à l'abolition de l'esclavage et que certains appellent un peu rapidement la fin du travail alors que ce n'est que la fin (relative) du salariat et du marché du travail. A l'opposé des illusions d'une production qui se ferait toute seule, il s'agit d'arriver à "produire la richesse autrement" en relocalisant l'économie notamment mais, pour cela, il faut prendre la question du côté de la production et non du côté de la consommation avec un moralisme sans aucune effectivité. Le préalable d'une véritable alternative au capitalisme serait, en effet, d'abandonner les tendances idéalistes actuelles. La question politique que nous pose la conjonction des crises économique, écologique, technologique n'est pas de tout reprendre à zéro mais des possibilités objectives qui nous restent de préserver nos conditions de vie et de continuer l'émancipation humaine dans ce véritable changement d'ère que nous vivons. Ce n'est pas de prendre ses désirs pour des réalités et de faire preuve d'un volontarisme voué à l'échec mais d'établir une stratégie effective pour la construction d'alternatives concrètes car la voie est étroite entre le possible et le nécessaire.


25/09/10Je ne suis pas très content de ce texte qui m'a ennuyé et qui est trop long, il faut que je le coupe plus que de moitié. Les textes que je dois écrire après m'ennuyent aussi d'avance, trop répétitifs (comme sur travail et santé). En attendant, je profite de ma période anniversaire qui est souvent une bonne période, période de vendanges et de calme retrouvé. Hélas, la récolte n'a pas été bonne du tout et j'ai essayé de revenir aux plantes psychédéliques mais sans succès pour l'instant, n'arrivant qu'à me rendre malade ! Il y a aussi le ramonage à faire, ce qui n'est pas drôle du tout. Sinon, je suis décidément un homme bien faible, incapable de résister aux petits chats dont le nombre est pourtant invivable.

Revue des sciences 10/10, 01/10/10
Des extra-terrestres... - Quand la mer sauva l'humanité - Les esclaves des tombes néolithiques - L'origine du cerveau - D'étonnantes corrélations au LHC - Une fenêtre sur l'avant Big Bang ? - Les cellules communiquent par nanotubes - Le rôle de l'homme dans la disparition des mammouths en Europe - L'homme de Florès, un crétin ? - L'inactivation d'un gène augmente la mémoire des souris - L'ablation d’un rein par le vagin - Le vagin artificiel - C'est le sucre qui rend accroc à la nicotine - Un casque pour influer sur le cerveau des soldats - Un scanner 3D pour 50$ ! - Les robots débarquent


La météo est affolante entre retour du froid et redoux mais une petite tempête qui m'a privé d'électricité pendant toute une journée a suffi à me démoraliser de façon excessive. Il faut dire que la période n'est pas vraiment réjouissante, sur aucun plan (à part le retour du mouvement social quand même).

La globalisation aggrave les risques systémiques, 06/10/10
Petite news qui reprend l'étude d'un physicien évolutionniste sur l'émergence de la modularité lorsqu'il y a un temps long et des échanges d'information, ce qui l'amène à prédire que la mondialisation devrait accroître le risque de récession et de récupération lente. Occasion de revenir à plus de modularité ainsi qu'à la pluralité des systèmes, sur le modèle du vivant, ce qui a toujours constitué le fondement explicitement anti-totalitaire de l'écologie-politique.


Un peu trop sollicité, Jean Tellez pour les éditions Germina et Jean-Claude Paye pour La Pensée dans la même journée, alors que je n'arrive déjà pas à fournir les articles commandés... J'ai réussi par contre à éviter de participer à un documentaire sur le travail mais difficile de prendre ma retraite du militantisme dans le contexte actuel, le téléphone n'arrête pas de sonner !

22/10/10Ce n'est qu'un début..., 22/10/10
Le mouvement semble dans une impasse mais il devrait durer et se radicaliser, permettant de dégager une alternative dans un contexte on ne peut plus révolutionnaire où l'intervention des peuples est nécessaire. Si on pourrait connaître l'équivalent de 1936 en France, ailleurs ce sont plutôt des tendances fascisantes. Il faut s'attendre à passer par le pire, la délégitimation des pouvoirs étant un facteur de désordre et donc d'appel à l'ordre. Ce moment redoutable est celui où s'impose l'idée qu'il faut autre chose, pas encore le moment où cet autre chose prend forme.


J'ai essayé par ce petit texte d'évaluer les perspectives actuelles, les conditions objectives me semblant plus fortes que le découragement probable. C'est pour moi la fin d'une période consacrée à la maison (ramonage, bois, ménage, chats, etc.).

Revue des sciences 11/10, 01/11/10
Conceptions du temps - L'ensemble de tous les ensembles - Un voyage sans retour pour Mars en 2030 ? - C'est bien le CO2 le problème principal - Les origines asiatiques des hominidés - Stimulation magnétique transcrânienne contre la dépression - Une nouvelle substance pour retrouver la mémoire - Du céleri contre la dégénérescence du cerveau - Cancer et pollution - L'exposition aux antennes relais est mauvaise pour la santé - Les progrès stupéfiants de l'interface cerveau/machine - Un portable qui se charge grâce à la chaleur - Le WiFi en P2P - Twitter permet de prévoir l'évolution de la bourse à 87% - Des voitures volantes sur nos routes

Je m'aperçois qu'il va être bien difficile de me retirer de tout militantisme, j'ai beau être confidentiel, je suis trop présent sur le net pour qu'on ne fasse plus appel à moi. Comme je ne me vois pas encore arrêter d'écrire, il faudra sûrement que je retourne dans l'arène et participe au spectacle dans ces temps troublés, mais c'est la santé qui décidera finalement (pas trop mauvaise en ce moment).

Le travail fait la santé, 10/11/10
On ne peut séparer l'écologie du social, comme le voudrait l'écologie libérale, pas plus qu'on ne peut séparer l'homme de son milieu. Ce sont bien les effets désastreux sur notre qualité de vie de vie et notre santé qui nous alertent sur les problèmes écologiques, cependant les causes sont le plus souvent du côté de la production, des procédés et substances employées mais aussi du travail lui-même, responsable en grande partie de la dégradation de nos conditions de vie car s'il est avéré que "le travail, c'est la santé" quand c'est un travail valorisant, c'est loin d'être toujours le cas. Une écologie du travail, attentive à l'amélioration des conditions de travail, devrait constituer une priorité de santé publique dès lors qu'une grande partie des maladies se révèlent être, à l'origine, des maladies du stress potentialisant les pollutions toxiques et les déséquilibres biologiques.


L'optimisme de la raison, 15/11/10
Bien qu'on n'ait rien vu encore de cette crise systémique, elle a déjà produit un retournement des esprits. On peut espérer à nouveau et discerner les immenses potentialités de l'époque, époque révolutionnaire comme il n'y en a jamais eu dans l'histoire à cette rapidité et cette ampleur, avec une conjonction inédite des crises (économique, écologique, géopolitique, technologique, anthropologique, idéologique) où tout est bouleversé de fond en comble en quelques dizaines d'années seulement. C'est dans ces périodes qu'il est peut-être le plus exaltant de vivre, c'est là que s'ouvrent des possibles et que notre action peut être décisive pour orienter l'avenir et peser sur les choix futurs. C'est dans ces commencements qu'il est le plus important de savoir déceler la richesse des possibles, en évitant de s'égarer sur des voies utopiques sans issue pour saisir plutôt les véritables opportunités qui s'offrent à nous afin de construire une stratégie politique pour une sortie de crise qui ne sauve pas seulement les meubles mais qui soit la conquête de droits nouveaux et d'une société pacifiée, d'une économie plus soutenable au service du développement humain, prenant en compte les conditions de sa reproduction. Vraiment de quoi retrouver une bonne dose d'optimisme pour notre avenir et les jeunes générations.


La valeur et le prix, 18/11/10
Paul Jorion, Le Prix, éditions du croquant, 350 pages
L'originalité de son approche, c'est de combiner des références philosophiques (Aristote, Hegel, Kojève) à ses expériences ethnologiques et financières. Son dernier livre sur "Le prix" en fait d'une certaine façon la synthèse apportant une contribution décisive sur la formation des prix qui relativise la loi de l'offre et la demande par l'inégalité des rapports sociaux en même temps que la philia des partenaires. L'économie doit tenir compte de la sociologie, ne pas se contenter d'un regard macroéconomique et passer de la statistique à l'organisation sociale. On peut trouver cependant exagéré de vouloir en faire le seul déterminant en recouvrant tout l'économique par le sociologique, de même qu'on ne peut faire de la valeur une simple abstraction inutile.

Il me reste 2 textes sur le numérique à écrire, un pour EcoRev' (pour décembre) et un pour La Pensée (début janvier), mais peut-être pas ? (en fait je l'éviterais en me fâchant avec le commanditaire qui se vantait d'écrire vite mais écrivait n'importe quoi). J'ai fermé les commentaires qui me gonflaient. J'essaie de les remettre sur une période plus courte.

Revue des sciences 12/10, 01/12/10
Dieu et la science - Un petit âge glaciaire sur l'Europe ? - Le peak oil aurait été atteint en 2006 ! - La biologie n'est pas de la chimie - Mécanisme de rajeunissement des cellules - Neandertal moins semblable qu'on ne le croyait ?Longueur de l'index et testostérone - Fille-garçon : un cerveau différent - Contrôler son propre cerveau - Le cannabis inhibe le système immunitaire


Révolution virtuelle et révolution réelle, 10/12/10
L'échec total du bankrun évoqué par Cantona montre toute la distance qu'il peut y avoir entre une mobilisation virtuelle et les mobilisations réelles. Plus important encore, la difficulté éprouvée à la mise en pratique de ce qui semblait si évident et si simple, en parole du moins, aura eu pour effet bien plutôt de faire sentir à chacun à quel point il était dépendant du système, ne pouvant sérieusement souhaiter son effondrement. On pourrait en tirer la conclusion que toute révolution est devenue impossible, alors même qu'on est dans une période on ne peut plus révolutionnaire où l'intervention des peuples est devenue absolument nécessaire mais il ne faudrait pas se tromper de révolution ni se monter la tête.


C'est un texte de circonstance, un peu faible, qui a eu une audience imméritée par rapport à ceux du mois dernier. Pas très inspiré ces temps-ci alors que tout reste encore figé, on ne sait jusqu'à quand et que mon avenir reste toujours aussi incertain.

L'économie expliquée par l'histoire, 17/12/10
René Passet, Les grandes représentations du monde et de l'économie à travers l'histoire
Voilà un grand livre comme il en sort peu par décennie, projet d'histoire totale reconstituant la généalogie des paradigmes culturels, scientifiques, économiques, à partir des périodes les plus reculées jusqu'à notre actualité la plus brûlante. Cette déconstruction de théories économiques renvoyées à leur historicité, vise à la reconstruction d'une bioéconomie intégrée à son milieu comme à l'histoire culturelle, économie vivante et en devenir, où se totalisent les savoirs accumulés avec les nouveaux paradigmes de la complexité et de l'économie immatérielle. L'ambition transdiciplinaire du livre est en soi une critique du réductionnisme économique, notamment de l'homo oeconomicus néolibéral sur lequel l'histoire des théories économiques s'achève avant d'initier la recherche d'un nouveau paradigme par un étonnant "plaidoyer pour une approche bioéconomique de la destruction créatrice".


webcamRené Passet a trouvé que c'était le meilleur article sur son livre mais c'est de nouveau une période dépressive où je perds tous mes moyens. Un peu en avance, normalement c'est la fin de l'année qui me fait cet effet là...

Zaz, 26/12/10
Comme j'ai retrouvé une vidéo-gag de Zaz sur l'Aveyron, j'ai mis 2 clips en guise de voeux pour la nouvelle année et pour me redonner un peu la pêche.


Le froid me glace et je n'écris plus guère mais le moral revient petit à petit...


Années suivantes suite...

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