Newsletter 04/07

Temps de lecture : 75 minutes

Leonard de VinciRevue des sciences du mois d'avril 2007

  • Le monde de l'ARN
  • Les virus facteurs de biodiversité
  • L'arsenic guérit les maladies auto-immunes !
  • Calculer avec des condensats de Bose-Einstein !
  • James Lovelock et la revanche de Gaïa !
  • Des doigts coupés qui repoussent
  • Trop de lait nuit
  • Solutions techniques pour réduire le CO2 ?
  • Technologies émergentes
  • etc...

Il y a des mois où il est difficile de faire le tri dans une actualité scientifique trop riche même s'il n'y a pas de révolutions scientifiques tous les mois ! Souvent les avancées dans un domaine (comme celui de l'énergie sombre) provoquent une cascade de découvertes ou de nouvelles théories prolongeant celles du mois précédents mais il y a peu de domaines où il y a autant de nouveautés presque tout le temps... Les mauvaises nouvelles s'accumulant sur le front climatique, la sortie du livre de James Lovelock est l'occasion d'une mise au point sur sa théorie Gaïa tout comme sur les menaces d'un emballement du réchauffement (comparé à la retraite de Russie des troupes napoléoniennes). L'importance des virus dans la régulation des populations et leur intégration à l'espèce doivent aussi retenir toute notre attention. Je précise d'ailleurs qu'il ne faut pas confondre, comme j'ai vu certains le faire, les citations des revues avec mes propres analyses !


Pour la Science no 354, L'ordinateur maître de Go


Pour la Science

- Ne pas transporter de litière pour chats !, p64

L'un des pires scénarios est que les terroristes introduisent de l'uranium fortement enrichi (de type militaire) dans le pays et construisent une bombe atomique de type Hiroshima rudimentaire. La signature principale de l'uranium fortement enrichi est le rayonnement gamma de 187,7 kiloélectrovolts émis par l'uranium 235. Or ce rayonnement a pratiquement la même énergie que celui de 186,1 kiloélectrovolts émis par le radium 26, contenu dans l'argile de la litière pour chats et dans d'autres matériaux. Ce problème dit de la litière pour chats est la principale source de fausses détections aux frontières des Etats-Unis !

- Le monde de l'ARN, p82
Les riborégulateurs, nouveaux interrupteurs cellulaires, Jeffrey Barrick et Ronald Breaker

Certains ARN détectent les besoins de la cellule et « décident » eux-mêmes de la fabrication des protéines qu'ils codent. Ces vestiges d'un monde où les ARN dominaient offrent de nouvelles pistes pour la mise au point d'antibiotiques.

En étudiant la façon dont les bactéries gèrent leurs propres vitamines, nous avons mis au jour une nouvelle forme de régulation, elle aussi fondée sur l'ARN : les riborégulateurs, c'est-à-dire des ARN messagers qui « décident » eux-mêmes de leur expression en changeant de forme selon la présence ou non de molécules régulatrices ; c'est une allostérie des ARN. La conservation de cette ancienne forme d'autorégulation dans des organismes actuels confirme son importance. En décrivant ce mécanisme inédit, nous verrons que nos résultats confortent une théorie selon laquelle l'ARN était au c'ur du fonctionnement des premières formes de vie sur Terre, avant qu'il ne soit détrôné par l'ADN et les protéines.

Sans être révolutionnaire, cet article est intéressant à plus d'un titre. D'abord la découverte du rôle de régulateur de certains ARN renforce l'hypothèse plus que probable d'un "monde à ARN" avant l'invention, sans doute par des virus, de l'ADN (beaucoup plus stable et donc avec une plus grande capacité de mémoire et d'évolution). Ensuite, ce qu'on appelle auto-régulation ici a un sens précis de réaction adaptée, sélectionnée par l'évolution (pré-programmée). Il est intéressant aussi de voir le mécanisme de régulation qui est souvent statistique et basé sur une levée de l'inhibition : on a une protéine qui se fixe sur un gène pour l'inhiber mais lorsqu'elle rencontre la molécule à laquelle le gène doit répondre, la protéine lâche prise et libère le gène qui produit la protéine correspondante à la quantité de molécules présentes.

Prenons l'exemple du répresseur Lac chez la bactérie Escherichia coli. Ce groupe de protéines bloque l'accès à l'ADN au niveau d'un ensemble de gènes (un opéron) codant à la fois un transporteur qui pompe le lactose à l'intérieur de la cellule et une enzyme qui coupe le lactose de façon à en faire un carburant. Lorsque la quantité de lactose augmente, le complexe Lac s'éloigne de l'ADN et autorise la transcription des gènes nécessaires au métabolisme du lactose.

Les protéines sont des machines. Les outils mis en oeuvre sont en grande partie des transporteurs, des pompes, des pinces, des assembleurs (anabolisme) ou des ciseaux (enzymes, catabolisme), mais des macro-ARN en sont capables tout autant sans intermédiaires. L'ARN reste l'acteur de la vie de la cellule même s'il délègue sa mémoire à un ADN plus stable et des protéines plus diversifiées, c'est l'ARN qui recopie les gènes et les transforme en protéine dans le ribosome (constitué d'ARN, d'Acide RiboNucléique). Les "riborégulateurs" sont des ARN qui fonctionnent de façon autonome, sans intermédiaires. Ils disposent de récepteurs (aptamères) et lorsque la molécule cible s'y fixe, l'ARN change de forme libérant l'expression d'un gène produisant la réponse appropriée dans un temps beaucoup plus court que de passer par la traduction de l'ADN en ARN puis en protéine. La découverte de cette survivance, y compris dans les cellules à noyau (eucaryotes), de mécanismes archaïques issus du monde de l'ARN est d'autant plus importante que cela concerne des mécanismes vitaux qui peuvent être la cible d'antibiotiques par exemple ou de traitements médicamenteux mieux régulés. Les riborégulateurs interviennent notamment dans la régulation des acides aminés ou la production de coenzymes.

Beaucoup de vitamines sont des éléments que la cellule transforme en "coenzymes", c'est-à-dire de petites molécules qui autorisent le fonctionnement des enzymes protéiques. Ces coenzymes sont produites au terme de voies métaboliques complexes dont les bactéries usent avec parcimonie : ces voies ne fonctionnent qu'en réaction à une demande en coenzymes.

Un autre point intéressant, c'est de constater que les bactéries sont capables de fabriquer leurs vitamines, contrairement à nous (à l'exception de la vitamine D). Cela suggère que nous avons perdu cette possibilité et que, donc, la vie procède par élimination, optimisation, simplifications supprimant systématiquement les fonctions inutiles (comme on l'a vu avec les "transposons"), pas seulement par complexification et ajout de nouvelles fonctions. Nous avons ainsi le privilège que les primates partagent avec les cobayes de ne plus produire notre propre vitamine C. On peut y voir aussi une "externalisation" qui implique une plus grande dépendance de l'environnement et qui renforce ainsi la régulation de l'organisme par son environnement.

- Le méthane et le destin de la Terre, p103
Gérard Lambert, Jérôme Chappellaz, Jean-Paul Foucher et Gilles Ramstein, EDP Sciences, 2006, 154 pages

Ce livre invite à découvrir un aspect quasiment jamais abordé, celui de la place et du rôle, à l'échelle mondiale, des hydrates de méthane présents dans les fonds marins et le permafrost.

Les hydrates méritent bien ce livre : on les évoque comme l'un des facteurs des grandes extinctions de masse ponctuant l'histoire de la Terre, comme déclencheurs de tsunamis, comme agents climatiques, comme ressource d'énergie. D'abord anecdotiques, ils furent découverts par des scientifiques russes dans les années 1970 ', ils n'ont acquis la place qu'ils méritent qu'une dizaine d'années plus tard, lorsque les premières estimations quantitatives en ont fait le plus important réservoir d'hydrocarbures au monde. D'abord incrédule, la communauté scientifique modula, mais confirma cet état de fait. Les conséquences de l'existence de ce gigantesque stock de méthane sur notre planète ont des implications énormes sur notre vision du cycle du carbone, du climat et des ressources énergétiques. Au travers de cet ouvrage très pédagogique et bien documenté, les auteurs nous entraînent à la découverte de ces cristaux faits d'eau et de méthane.

A noter que le Japon veut exploiter ces hydrates de méthane et que, donc, le pire se confirme : au lieu de passer aux énergies renouvelables, l'exploitation des hydrates de méthane annonce une aggravation du réchauffement climatique, voire son emballement car la déstabilisation du méthane sous-marin pourrait provoquer une augmentation dramatique de l'effet de serre...


La Recherche no 407, ''Les problèmes difficiles en mathématiques"


La Recherche

- Le krach des permis d'émissions, p12

Voynet a fait capoter les négociations de La Haye sur le climat en refusant ce qu'elle appelait un "marché des droits à polluer", ce qui était irresponsable et trop dogmatique car il s'agissait au contraire de la vente de quotas, c'est-à-dire d'une quantité réduite de "permis d'émission de CO2", ce qui vaut mieux que des écotaxes le marché de ces permis n'étant qu'une procédure d'ajustement. Ce n'est certes pas ce que j'aurais imaginé mais ce n'était pas une raison de rompre avec les Américains en retardant l'action mondiale alors qu'il y avait urgence de signer et appliquer Kyôto. Ce n'est pas que le fonctionnement des marchés soit parfait et pour l'instant, on ne peut dire que ce soit une réussite car "fin février, la tonne de CO2 valait moins de 1 euro ! Elle s'échangeait pourtant contre 30 euros au printemps 2006".

Précisons tout d'abord que l'effondrement du cours ne concerne que la période test 2005-2007. Pour la seconde période (2008-2012), le prix de la tonne de CO2 se situe toujours autour de 15 euros. Le problème est que ces deux marchés ne communiquent pas ! Les industriels ne peuvent donc conserver les quotas dont ils n'ont pas eu l'usage. Or, il y a un excédent de quotas sur cette première période. En premier lieu parce que les allocations initiales aux industriels ont été très généreuses...

La douceur de l'hiver a permis aussi de consommer moins de charbon et de pétrole sans avoir à faire d'effort ! Les compteurs sont remis à zéro en 2008 mais c'est de la responsabilité des Etats de réduire les quotas d'émission pour inciter à des économies d'énergie et faire jouer alors les mécanismes de marché.

- La géométrie et le temps, p36

Je ne retiendrais du dossier sur les mathématiques, et notamment de l'article qui essaie d'expliquer comment la conjecture de Poincaré a été démontrée par Grigori Perelman, que l'étonnement de voir la géométrie mêlée avec le temps alors qu'il semblait n'y avoir rien de plus atemporel ! Il y a d'abord cette curieuse "chirurgie" de R. Hamilton :

Elle consiste à éliminer les parties de grande courbure, celles qui vont devenir infinies donc dégénérées, en coupant la variété et en rebouchant les trous par des objets standards.

C'est un peu plus compréhensible avec des illustrations, mais tout de même, cela paraît bien cavalier pour une démonstration ! Déjà là, le temps semble intervenir mais G. Perelman introduit l'idée d'un "temps fini" dans cette "chirurgie" géométrique, et là j'y perds mon latin...

Le fleuron des travaux de G. Perelman est alors la théorie qui affirme que l'on peut poursuivre cette procédure sans problème, car, dans un temps fini, il n'y a qu'un nombre fini d'actes de chirurgie, ce que n'avait pas vu R. Hamilton. Il construit ainsi ce que l'on appelle maintenant un "flot avec chirurgie". dans un dernier article, il démontre que ce flot avec chirurgie conduit, en un temps fini, à une grande courbure partout, si l'on part d'un espace compact simplement connexe. or, comme on l'a vu, une grande courbure partout n'est l'apanage que de la sphère. La conjecture de Poincaré est prouvée. (')

- Les virus facteurs de biodiversité, p52

Alors que les virus semblaient de simples agents perturbateurs, un parasitage marginal de la vie, ils s'avèrent de plus en plus essentiels puisque non seulement l'ADN viendrait d'un virus mais on a vu qu'ils servent aussi d'agent de dissémination des gènes en intégrant l'ADN des cellules qu'ils atteignent, information circulante indispensable à l'évolution. On constate ici qu'ils servent également de régulation des populations, favorisant ainsi la biodiversité. De même que les virus trop virulents sont rapidement éliminés par la disparition de leur cible, de même, on peut dire qu'ont été sélectionnés par le degré de virulence de leurs virus les organismes qui ne ravagent pas trop leur environnement par une multiplication exponentielle et qui associent à leur reproduction (boucle de rétroaction positive) une boucle de rétroaction négative qui contrôle l'emballement explosif. Les virus, la plupart du temps spécifiques à une espèce, assurent cette régulation de l'extérieur mais c'est un peu comme si ces virus étaient produits par l'espèce qui les propage, utilisant ses propres capacités de reproduction pour éclaircir ses rangs et sélectionner les plus résistants. Le virus ne meurt pas vraiment avec sa victime, il ne fait qu'arrêter de se reproduire puisqu'il n'est pas vivant par lui-même, séquence d'information isolée comme un livre fermé en attente de lecteur. Si on peut dire que le virus tue le vainqueur (Killing the winner) c'est plutôt que l'épidémie décime une population trop nombreuse et trop dominante, dont la proximité et le nombre font augmenter la virulence jusqu'au niveau épidémique (on doit pouvoir le modéliser).

Le fait qu'une population bactérienne donnée ne puisse, à cause des phages, croître à l'infini lorsqu'elle se trouve dans des conditions favorables, permet en effet la conservation d'une diversité bactérienne maximale en dépit des fluctuations environnementales favorisant tantôt une population, tantôt une autre. Pour Frede Thingstad : "Les virus, qui sont le plus souvent spécifiques de l'espèce, voire de la souche, sont donc les candidats privilégiés pour maintenir cette biodiversité planctonique, qui est longtemps restée une énigme scientifique. Parce qu'elle permet d'expliquer la survie de multiples espèces dans des milieux où les ressources sont souvent limités, et qu'elle a été plusieurs fois observée en conditions expérimentales, la théorie "killing the winner'' est aujourd'hui largement acceptée par les aquavirologistes.

Les virus et leur cibles partagent jusqu'à 8% de l'ADN ! Si donc on ajoute à cela que les maladies qu'ils provoquent peuvent nettoyer le corps et même nous guérir de certains cancers, on ne peut les considérer vraiment comme des agents étrangers. Les auteurs vont malgré tout peut être un peu loin lorsqu'ils en font un véritable deus ex machina, le cerveau de la vie, puisqu'ils gratifient les virus de limiter la production de CO2 par les bactéries et même de favoriser la pluie, véritables messagers divins qui apportent la vie avec la mort (renforçant l'hypothèse Gaïa jusqu'à une certaine mesure) !

(Cela n'a rien à voir mais Sciences et Avenir fait état de nouvelles batteries "à virus" 2 à 3 fois plus puissantes que les batteries actuelles où des virus modifiés servent à fabriquer des nanofils...)

- Le hasard ferment des psychotropes, p56

Cet article sur la découverte par pur hasard des psychotropes (éclairant le fonctionnement du cerveau bien loin de résulter de sa connaissance préalable), rend justice à Henri Laborit dans la découverte du premier neuroleptique la chlorpromazine (Largactil) antihistaminique de la famille des phénothiazines (proche du Phénergan).

- La contraception avant la pilule, p92
Contraception and abortion from Ancient World to the Renaisance, John M. Riddle, Havard University Press, 1992

J'avais déjà suggéré que ce n'était pas la pilule qui avait libéré les femmes comme on le prétend, mais la fin du travail de force et l'accès des femmes au travail salarié. La pilule n'était ici qu'un symbole, un fait de discours, signe de la libération plus que sa cause car la régulation des naissances a toujours existé, depuis les Egyptiens au moins. Comme le montre ce livre, des plantes très efficaces pour la contraception ou l'avortement étaient connues depuis toujours, au point d'en épuiser certaines espèces ! Ce n'était pourtant pas un savoir si facilement accessible, alors qu'avec la pilule cela devenait un droit avoué pour toutes. Il se pourrait même qu'il se soit apparemment perdu au XVIIIè siècle ou dans les populations prolétarisées et déculturées mais sans jamais disparaître vraiment. Ce que la pilule apporte, ce n'est donc pas tellement le contrôle des naissances (la pilule n'étant pas utilisée par une majorité de femmes) que d'en donner la complète maîtrise aux femmes et de leur donner ainsi le droit de choisir, naissance d'un pouvoir matriarcal absolu.

L'auteur du compte-rendu s'étonne de la perte de ces savoirs c'est qu'on ne se rend pas compte à quel point la science joue surtout comme garant des savoirs et de leur transmission, accord intersubjectif qui manque terriblement dans le passé, où les connaissances effectives qui sont loin d'être négligeables sont recouvertes de faux savoirs, magiques et religieux, qu'il est bien difficile de distinguer des vrais. Même à notre époque des religieux, des mystiques, des allumés peuvent encore prétendre que la science ne fait que nous mentir et que le vrai savoir est ailleurs (créationisme, etc.), le pire étant que dans des cas de plus en plus rares ils peuvent avoir raison (contre les OGM par exemple) mais le travail de la science est d'étendre le consensus en intégrant ce qu'elle avait pu rejeter d'abord une fois vérifiés (les "remèdes de bonne femme", la psychosomatique, la nutrition, etc.).

- Pas de Peak Oil en vue...

Dans le "Cahier technologique" consacré au futur du pétrole, l'éventualité d'un "pic de production" du pétrole et d'un baril à 100 dollars est repoussé dans un futur lointain alors que le prix du baril baisse actuellement et que de nouveaux gisements ont été découverts en même temps que le taux de récupération augmente. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour le réchauffement climatique qui sera la cause première de la baisse de consommation des hydrocarbures bien avant leur épuisement, espérons-le... C'est ce que nous avions essayé d'argumenter avec EcoRev' dans une réunion publique mais devant Yves Cochet qui montrait des beaux graphiques et nous écrasait de références au moment ou le pétrole montait, nous ne faisions pas le poids et nous sommes passés pour des ignorants et des traîtres à la cause écologique ! Il est presque impossible de faire entendre la voie de la raison en politique où il faut dire ce que les militants veulent entendre... Notre problème n'est pas le manque de pétrole, c'est qu'il y en a trop et qu'il est trop bon marché !


Science et Avenir no 722, Kheops


- Le véritable impact des agrocarburants, p28

Focalisé sur le blé, la bettrave et le colza, le plan français de développement des agrocarburants menace notre environnement et écarte des alternatives intéressantes.

Le développement des biocarburants est accusé d'irresponsabilité dans ses conséquences environnementales en encourageant une agriculture productiviste, empoisonnant nos cours d'eau avec encore plus de nitrates, faisant monter les cours et se détournant des économies d'énergie.

Cette politique semble d'autant plus myope que les travaux de l'université du Minnesota pointent le meilleur rendement de certaines polycultures d'herbages - cultivables sur sol pauvre avec peu d'engrais - pour produire du bioéthanol.


Science et Vie no 406, Vers la fin des saisons


- Le vin traité à l'ozone, p22

La vinification pourrait se asser des sulfites, ces composés toxiques et allergènes utilisés contre l'oxydation et les oisissures. Une équipe espagnole a montré qu'en exposant du raisin à de faibles concentrations d'ozone, il produit des polyphénols aussi efficaces que les sulfites. Mieux : ces polyphénols préviendraient les maladies cardiovasculaires !

- La pluie peut produire de l'électricité !, p38

On dirait un poisson d'avril !

Jean-Jacques Chaillout et son équipe du CEA-Leti (Laboratoire d'électronique et de technologie de l'information) à Grenoble, ont mis au point un dispositif capable de récupérer l'énergie libérée lors de l'impact des gouttes sur le sol (...) suffisamment pour alimenter de petits appareils électriques, des microrobots ou des capteurs d'alerte qui pourront remplir leur mission sans être raccordés au réseau électrique (...) Un premier appareil carburant à la pluie devrait ainsi voir le jour à la fin de l'été.

- Le réchauffement affame le phytoplancton, p40

On s'en doutait mais les mauvaises nouvelles se confirment (comme l'acidification des océans, etc.).

La productivité du phytoplancton dans les océans diminue quand la température des eaux de surface augmente. c'est ce qu'a démontré Michael Behrenfeld, de l'université d'Etat (Oregon), à partir de relevs satellites de la couleur des océans de 1997 à 2006. l'augmentation de la température des océans réduit le mélange vertical des eaux, donc la remontée des nutriments nécessaires à la croissance du phytoplancton.

- L'arsenic bienfaiteur de l'immunité, p90

Très étonnant, trop beau pour être vrai ? L'arsenic qui est un poison violent est déjà utilisé à petites doses en cancérologie mais des souris atteintes de maladies auto-immunes ont vu leur espérance de vie tripler (autant que les souris normales) ! Cette découverte qui est le fruit du hasard est d'autant plus importante que les maladies auto-immunes, pour lesquelles ont ne dispose actuellement d'aucun véritable traitement, sont la 3è cause de morbidité des pays riches après les maladies cardio-vasculaires et les cancers. La guérison survient en 35 jours, sans doute par apoptose des lymphocytes T excédentaires responsables de la réaction auto-immune.

les chercheurs ont également montré que l'arsenic agit comme traitement préventif sans effet immunosuppresseur. Enfin, des souris saines traitées à l'arsenic ne sont victimes d'aucun effet secondaire, preuve de la non-toxicité du poison, dès lors que ne sont pas dépassées les doses requises pour enrayer le développement des maladies auto-immunes. Précisons que les doses non-toxiques sont connues depuis les recherches sur l'action de l'arsenic contre le cancer.

- Calculer avec des condensats de Bose-Einstein !, p94

Les condensats de Bose-Einstein sont des objets étonnants, prévus par la théorie depuis 1924 mais réalisés seulement depuis 1995 et qui manifestent le caractère ondulatoire de la matière à des températures proches du zéro absolu. En effet, à ces températures, les atomes comparables à des bosons (spin entier et donc ayant un nombre pair d'électrons de spin 1/2) se condensent dans un état quantique unique qui fait perdre à ces atomes leur individualité et se comportent comme une onde (capable d'interférences et pouvant être utilisé dans un "laser à matière"). On s'est rendu compte récemment qu'on pouvait se servir de ces condensats pour des mesures de très haute précision comme celle de l'effet Casimir (force d'attraction à très courte distance due aux fluctuations du vide). On espère ainsi pouvoir mesurer la gravitation à l'échelle quantique ce qui était impossible jusqu'ici étant donnée la faiblesse de la gravitation par rapport aux autres forces électro-magnétiques. Le plus étonnant pourtant c'est l'utilisation des condensats pour vérifier des calculs, s'en servir comme calculateurs analogiques :

De l'avis de Martin Zwierlein du MIT, "avec des condensats, on peut en principe créer des situations expérimentales qui réalisent exactement les équations auxquelles obéissent de nombreux modèles théoriques décrivant aussi bien des systèmes de matière condensée, un plasma de quark et de gluon qu'une étoiles à neutrons". dans ces conditions, résoudre le problème mathématique revient à construire et à observer la situation expérimentale correspondante.

Comme le résume jean Dalibard, du laboratoire Kastler Brossel, à Paris, "ce résultat montre que les calculs analogiques avec des condensats deviennent une alternative à une simulation numérique lourde de plusieurs mois sur un supercalculateur".

- James Lovelock et la revanche de Gaïa, (La retraite de Russie) ! p100

On peut penser que le dernier livre de James Lovelock contredit en grande partie sa théorie qui faisait de Gaïa (la Terre comme biosphère) un être vivant dès lors qu'il en annonce la mort prochaine... Ce qui était faux, dans son mythe, c'était de considérer que notre biosphère était pourvue de régulations (ou boucles de rétroactions négatives) ce qui assurait la permanence de la vie sur Terre. Il peut aller jusqu'à dire "Après tout, il ne manque à Gaia que la reproduction", ce qui est absurde alors que la vie c'est la reproduction et rien d'autre. C'est à partir du moment où des ARN autocatalytiques ont commencé à se reproduire qu'ils ont introduit la sélection darwinienne et enclenchés toute l'évolution. La reproduction, c'est la vie et l'histoire de l'évolution, dès lors qu'elle est pourvue de mémoire. Ce n'est qu'en second, même si c'est aussi essentiel, qu'il faut associer à cette boucle de rétroaction positive, autoreproductrice, une boucle de rétroaction négative, stabilisatrice, régulatrice, assurant l'homéostasie. Tous les environnements se fixent autour d'un équilibre plus ou moins instable et sélectionnent, grâce à la reproduction, les organismes capables de supporter ces variations, cela n'en fait pas des organismes vivants. Il y a une différence radicale entre l'organisation d'un être vivant, multipliant les régulations grâce à l'information prélevé sur l'environnement, et l'auto-organisation d'un milieu ouvert laissé à lui-même. Il est très important de penser cette différence qui est celle entre un marché libéral, même régulé par des mécanismes automatiques (des agences), et un marché piloté par un objectif social (direction par objectifs).

Si Gaïa n'est pas un être vivant, il est par contre absolument exact que c'est un environnement favorable à la vie et témoignant de la présence du vivant. L'atmosphère terrestre, contrairement à l'atmosphère martienne, témoigne effectivement d'une activité biologique qui la maintient loin de l'équilibre thermodynamique. Dans ce sens, c'est bien une atmosphère vivante, réactive (par la présence d'oxygène notamment), dont la présence nous est vitale (depuis que la vie s'est adaptée à l'oxygène et que nos mitochondries nous fournissent leur énergie). On ne peut séparer l'individu de son environnement, pas plus que la vie de la biosphère. Hélas, les régulations supposées de notre Mère la Terre, s'avèrent non seulement fragiles mais pouvoir même amplifier les problèmes au lieu de les tamponner ! On a découvert ainsi un grand nombre de rétroactions positives et de risques d'emballement du réchauffement climatique (par fonte des neiges par exemple qui ne renvoient plus la lumière et la chaleur mais l'absorbe dans la terre) qui peuvent mener à des extinctions de masse comme il y en a déjà eu (par libération du méthane marin notamment, amplifiant dramatiquement un réchauffement qui dépasse le seuil de leur confinement au fond des mers). Cette colère de Gaïa peut bien être dirigée aujourd'hui contre les humains qui en ont dérangé les équilibres, cela ne veut pas dire que c'était à cause des péchés de nos prédécesseurs qu'ils ont dû, par exemple, essuyer les déluges du dernier réchauffement climatique à la fin de la dernière glaciation. Nous sommes certes coupables cette fois-ci de sa fureur dirigée contre nous comme de tout être vivant (plancton, corail, coquillages, poissons, phoques, etc.) mais il ne faut pas croire pour autant qu'on aurait pu se reposer sur la nature et une sagesse divine que le passé de l'évolution dément absolument. La seule chose certaine, c'est que nous devons faire face à une situation dramatique, dont nous sommes en grande partie responsables, et que nous devrons utiliser tous les moyens en notre possession pour nous en sortir, s'il en est encore temps...

James Lovelock est plutôt pessimiste. Il fait usage d'une très bonne métaphore, devant le déni de nos contemporains et une confiance excessive dans la science pour empêcher la catastrophe. Notre situation réelle, serait comparable à celle de Napoléon devant Moscou en flamme : "Nous croyons avoir gagné toutes les batailles, mais en réalité nous sommes trop avancés, nous avons trop de bouches à nourrir et l'hiver approche...". Très ironique sur les possibilités d'un "développement durable" alors qu'on est plutôt condamné à la décroissance, à ce qu'il appelle une "retraite durable", il n'est pas tendre pour autant avec les écologistes qu'il considère plutôt avec mépris comme des bobos inconséquents, ignorants et dangereux malgré toutes leurs bonne intentions. Pas du tout technophobe, il prône au contraire des solutions techniques aux menaces écologiques comme le projet, dont nous avions déjà fait état, de répandre du soufre dans l'atmosphère pour voiler le soleil, projet fou mais moins fou sans doute que de ne rien faire. Dans le même esprit il défend le nucléaire mais il pourrait faire preuve dans ce domaine de légèreté car si le nucléaire a effectivement l'avantage de ne pas dégager du CO2, non seulement les filières actuelles ne peuvent assurer qu'une petite partie des besoins mondiaux (quoiqu'on vient de découvrir des réserves importantes d'uranium) mais les risques de disséminations nucléaires sont tels qu'on pourrait bien troquer un risque de réchauffement climatique par celui d'un hiver nucléaire ! Il est possible que les centrales nucléaires de quatrième génération soient beaucoup plus recommandables, il faut voir mais on n'en est pas encore là et l'impasse semble bien totale, même si ce n'est pas forcément aussi catastrophique qu'il le prédit (cela pourrait aussi être bien pire)...

Si l'augmentation de température que je prévois, de 6 à 8°C, se produit, la civilisation pourrait bien se trouver menacée : nous aurons une extinction en masse des espèces, et l'agriculture deviendra impossible sur une bonne partie du globe. La nourriture sera insuffisante, il y aura des conflits, l'humanité se concentrera autour des régions polaires...

- Pluie de sang au Kerala (25 juillet 2001), p106

On est plus dans le gag ici, pour plaire au grand public, mais une explosion mystérieuse suivie d'une "pluie de sang" au Kerala le 25 juillet 2001 fait l'objet de plusieurs hypothèses farfelues. Si le "bang" entendu pourrait être causé par une météorite entrant dans l'atmosphère à une vitesse supérieure au "mur du son", la "pluie de sang" pourrait provenir d'une algue rouge locale (sauf que la saison n'était pas assez humide) ou du sang séché utilisé comme engrais car le Kerala (gouverné depuis des années par des "communistes" qui en ont fait un des pays à l'indice de développement humain le plus élevé du monde malgré sa pauvreté) étant le seul état indien à pratiquer l'abattage des vaches, ils recueillent les vaches de toute l'Inde et disposent ainsi un énorme surplus de sang dont ils se servent comme engrais, que le vent aurait pu soulever avant de retomber avec la pluie. Ces explications n'étant pas complètement concluantes, certains ont imaginé que la supposée météorite aurait rencontré un vol de chauve-souris (sauf qu'on n'en a découvert aucune autre trace) mais pour le physicien indien Godfrey Louis "En réalité tout plaide pour la thèse d'organismes extraterrestres" qui auraient été contenus dans la météorite ! C'est bien sûr peu probable mais il est amusant d'imaginer que des extraterrestres peu habitués à des atmosphères aussi denses que l'atmosphère de la Terre auraient pu être victimes d'un accident...

Dans le même ordre d'idée, signalons que les archives ovni du CNES (GEIPAN) (centre d'étude français sur les ovnis) ont été mises en ligne. Il reste effectivement quelques phénomènes mal expliqués, mais rien d'extraordinaire...

- Le RFID pour tous, p144

A peine a-t-on parlé de l'invasion des RFID que déjà apparaît sur le marché un appareil, le Loc8tor, qui permet de localiser un objet pourvu d'une étiquette RFID dans un périmètre de 180m. On peut s'en servir pour ses clés, une mobylette ou ses enfants... (de 90' à 150')



Brèves et liens



Physique


- Groupe de Lie E8 : une clé pour la théorie des supercordes '

Représentation d'un groupe de Lie, structure mathématique importante dans la théorie des cordes et les symétries des forces physiques, représentant une matrice de 400 000 lignes et colonnes :

Après 4 ans de travail et 77 heures de calculs sur ordinateur, une équipe internationale composée de 18 mathématiciens vient de résoudre un problème mathématique important vieux de presque un siècle. Ces chercheurs ont déterminé la structure complète d'un objet mathématique appelé le groupe de Lie E8. L'information contenue dans cette structure est 60 fois plus grande que celle contenue dans l'ADN d'une cellule. Elle pourrait être à l'origine d'une révolution en théorie des supercordes.

La théorie des cordes étant une théorie d'unification des forces, c'est un pas crucial pour résoudre la question (en particulier savoir si la structure de l'univers est double). Les symétries représentent un solide à 57 dimensions (il faut 57 coordonnées pour définir une position), et le groupe de symétries possède 248 dimensions.

- Les secrets de l'eau et l'équation de Schrödinger

La déduction des propriétés de l'eau (de la glace surtout) à partir de l'équation de Schrödinger de l'eau est une victoire du réductionnisme sur les théories de l'émergence.

- Peser un photon émergeant du vide (boîte d'Einstein)

On a pu réaliser (à peu près) l'expérience imaginée par Einstein pour réfuter le paradoxe du chat de Schrödinger en pesant un photon pour connaître son état sans le mesurer.


- La matière noire : ni des trous noirs, ni des naines brunes '

Le résultat de ces calculs ne semblent pas exclure pourtant de mini-trous noirs, s'ils existent...

Les particules sont les candidats les plus favorables pour expliquer la matière noire - la matière noire ne peut pas être constituée seulement de corps dont la masse dépasse un dixième de la masse de la Terre.

- L'axion candidat pour la matière noire

Une hypothèse, exotique, d'une nouvelle particule.

L'axion est une hypothétique particule très légère interagissant très faiblement avec la matière et le champ électromagnétique et Postulée par le Prix Nobel Franck Wilczek pour résoudre des problèmes de la QCD. C'est un bon candidat pour expliquer ce qu'est la matière noire et selon la théorie, le Soleil en produirait.

La théorie des forces nucléaires fortes, la chromodynamique quantique, est censée pouvoir décrire toutes les propriétés des hadrons comme les protons et les neutrons. Comme ceux-ci font aussi intervenir des effets électromagnétiques, il existe un couplage entre les deux.

Mohapatra et Nasri ont alors introduit un nouveau type de particule associée a un mécanisme de brisure de symétrie comparable à celui du Higgs. Cette particule serait peu massive et se couplerait elle aussi faiblement à l'axion ou aux autre particules, elle ne pèserait que 100 Mev environ.

- Une description unifiée de l'énergie sombre et de la matière noire '

Une autre hypothèse, encore plus osée puisqu'il y aurait modification de la gravitation selon l'échelle de distance !

En vue de surmonter ces difficultés, les auteurs de cette Recherche ont proposé l'hypothèse AWE (pour "Abnormally Weighting Energy") dans laquelle le secteur sombre de la matière cosmique viole le principe d'équivalence aux échelles cosmologiques. Ce principe, également introduit par Einstein, suppose que toutes les formes d'énergie produisent et subissent la gravitation de la même manière. Il est très précisément satisfait (à une précision de 1 pour 1000 milliards) en laboratoire, c'est-à-dire aux échelles locales. Que se passerait-il si, toutefois, la validité du principe d'équivalence dépendait de l'échelle considérée ? En d'autres termes, qu'adviendrait-il si le principe d'équivalence pouvait être rigoureusement vérifié aux échelles locales où justement matière noire et énergie sombre sont fort peu présentes et si au contraire il était violé aux échelles cosmologiques où matière noire et énergie sombre dominent. Les auteurs ont précisément montré que ceci pouvait naturellement apparaître, si un ensemble de particules, la matière noire par exemple, ne couplait pas à la gravitation de la même manière que la matière ordinaire. Ces particules de fait admettraient alors une nouvelle constante de la gravitation de Newton alors que la constante de gravitation de Newton associée à la matière ordinaire, celle qui est observée, deviendrait dépendante de la concentration en matière noire à l'échelle considérée.

Alors que la constante cosmologique conduit à une expansion exponentielle jamais décélérée dans l'avenir, le modèle AWE conduit à un Univers purement matériel en expansion décélérée après un rééquilibrage de la constante de gravitation aux échelles cosmologiques.

- Les exoplanètes préféreraient les étoiles doubles

Grâce au télescope spatial Spitzer, les astronomes ont observé que les systèmes planétaires - les disques poussiéreux d'astéroïdes, de comètes, et sans doute de planètes - sont au moins aussi abondants dans les systèmes d'étoiles doubles qu'ils le sont dans ceux, comme le nôtre, qui ne possèdent qu'une seule étoile. Mais comme plus de la moitié de toutes les étoiles sont justement des binaires, il est tout à fait vraisemblable que le cosmos soit envahi de planètes gravitant autour de deux soleils.

Il est étonnant qu'il y ait autant de soleils doubles, la question qu'on peut se poser, c'est si c'et favorable au développement de la vie ou si cela perturbe trop les rythmes biologiques éventuels.

- Peut-on prévoir les canicules sur l'Europe '

Les canicules estivales seraient reliées à la pluviométrie des saisons précédentes.

A chaque hiver pré-caniculaire, la sécheresse avait été particulièrement marquée dans le nord-ouest de la Méditerranée.

Et pour cet été ? Si les pluies ont été rares l'hiver dernier en Espagne, dans le Sud de la France et en Italie, Pascal Yiou estime qu'il est encore trop tôt pour établir un pronostic, car des averses abondantes en avril pourraient modifier l'état du sol. Le signal de canicule ne démarre vraiment qu'à partir de mai, précise-t-il.

- Surveillance du CO2 et du méthane

On peut surveiller en temps réel les émissions de C02 et de méthane avec leur origine géographique.

CO2

Grâce à un des instruments du satellite Envisat, l'Esa a reconstitué une animation montrant l'évolution sur trois ans de la quantité de gaz carbonique et de méthane dans l'atmosphère. Aux Etats-Unis, un vaste programme se met en place et deviendra international pour suivre au jour le jour l'évolution locale du CO2 (bleu-369, vert-378, jaune-381 ppmv).

A peine mises en forme, ces données sont venues confirmer une hypothèse concernant le méthane. En 2005, une étude hollandaise avait fait suspecter que les émissions de méthane par les forêts tropicales étaient plus importantes que ce que prévoyaient les modèles. Envisat et son Schiamachy confirment.

Ces données, par leur résolution spatiale, permettent de repérer l'origine des émissions et donc de distinguer ce qui est naturel de ce qui est dû aux activités humaines.

- La protection de la couche d'ozone a réduit l'effet de serre

Une bonne nouvelle (à portée réduite) :

Les CFC et autres HCFC ont, à masse égale, un pouvoir réchauffant 5 000 à 14 000 fois plus élevé que le dioxyde de carbone (CO2) et 400 fois plus que le méthane. Même si les teneurs atmosphériques en SAO sont minimes par rapport au dioxyde de carbone, leur effet est important.

- Pas de réchauffement de l'antarctique

Un peu contradictoire avec le précédent !

L'agrandissement du trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique peut également affecter les températures sur le continent« Si vous avez moins d'ozone, il y a moins d'absorption de la lumière UV et la stratosphère ne se réchauffe pas autant ». Cela se traduirait par des conditions hivernales qui subsisteraient plus tard au printemps, abaissant ainsi les températures.

- Menace croissante sur les fleuves

Sur tous les continents les fleuves s'assèchent, menaçant de graves pénuries d'eau, selon un rapport du WWF, Organisation mondiale de protection de l'environnement. Le rapport liste les dix principaux fleuves en cours d'assèchement rapide, conséquence du changement climatique, de la pollution et des barrages. Cinq fleuves parmi les dix se situent en Asie : le Yangtsé, le Mékong, le Salween, le Gange et l'Indus. L'on compte en outre dans la liste, le Danube (Europe), le Nil-Lac Victoria (Afrique), le Murray-Darling (Australie), La Plata et le Rio Grande/Rio Bravo (Amérique).

La crise de l'eau douce se pose à une échelle plus large que les seuls dix fleuves listés dans le rapport, précise-t-il. Elle est le reflet d'un développement inconsidéré compromettant la capacité de la nature à satisfaire des besoins grandissants, ajoute-t-il. Les mentalités doivent changer au risque d'en subir les conséquences dans un futur qui n'est plus si éloigné, conclut-il.

- Cartographie des populations les plus exposées à la montée du niveau des mers

L'eau douce qui manque à l'intérieur des terres et l'eau qui monte aux bords de mer, les populations sont prises en tenaille, le piège se referme...

Les recherches montrent que 634 millions de personnes, soit un dixième de la population mondiale, sont installées, en zone côtière, à 10 mètres ou moins au-dessus du niveau de la mer.

Biologie


- La capacité des sols forestiers à séquestrer le carbone surestimée '

La matière organique contenue dans des sols forestiers exposés sur de longues périodes à des concentrations élevées de CO2 atmosphérique aurait tendance à se dégrader plus rapidement. Ce déstockage de carbone par les sols annulerait une partie de la séquestration résultant d'une assimilation plus importante du carbone par les plantes dans une atmosphère enrichie. Ce résultat relativise l'opinion couramment entretenue qu'une élévation de la concentration de CO2 serait compensée par une plus grande séquestration dans les écosystèmes et les sols.

- Menaces sur la Grande Barrière de Corail

C'est la vitesse du réchauffement qui menace les barrières de corail qui ne peuvent suivre le déplacement des flux thermiques auxquels ils sont très sensibles et le corail constitue un élément essentiel de la chaîne alimentaire marine.

- Des conditions idéales au développement de la vie sur Europe '

Europe, satellite naturel de Jupiter, possède tous les facteurs nécessaires à l'apparition de la vie à savoir de l'eau sous forme liquide, une chimie organique et une source de chaleur. Bien évidemment, personne ne s'attend à découvrir des poissons nageant dans son océan sous-marin mais plutôt une forme de vie primitive émergente d'une chimie prébiotique.

- La vie sur Encelade

Une autre forme possible de chimie prébiotique plutôt que de véritable vie :

- Découverte d'une bactérie qui pourrait être la première forme de vie sur Terre

Du moins, une des premières formes de vie à base d'ADN, le vraisemblable monde à ARN étant trop fragile pour avoir été conservé jusqu'à nous sans doute.

Tout laisse à penser que c'est le premier habitant terrestre, l'ancêtre commun à partir duquel sont nés les autres organismes. Il s'agit d'une archéobactérie, la Ferroplasma Acidophilum. Cette bactérie est capable de vivre dans de l'acide sulfurique, un environnement qui ressemble fortement aux conditions extrêmes qui existaient sur Terre il y a plus de 4.600 millions d'années.

- Mise en cause de la disparition des dinosaures par la chute d'un astéroïde '

La découverte de petits dinosaures creusant des terriers pourrait remettre en cause leur disparition par la chute d'un astéroïde mais c'est quand même douteux. Rappelons d'ailleurs que les dinosaures n'ont pas disparus, ils sont devenus oiseaux ! Ce sont donc les dinosaures qui ne sont pas restés sur Terre qui ont survécu. Les petits mammifères de cette époque ayant pu aussi grimper aux arbres une terre trop chaude ou un gaz mortel au ras du sol (sulfure d'hydrogène) pouvant expliquer la disparition des dinosaures et autres animaux terrestres ?

- Les mammifères n'ont pas attendu la fin des dinosaures

Contrairement à ce qu'on croyait, la plupart des mammifères étaient déjà là avant la disparition des dinosaures même s'ils ont profité de leur disparition pour occuper la place (une meilleure gestion de la température du corps aurait pu constituer un avantage décisif).

La première grande diversification chez les mammifères est apparue il y a 166 millions d'années avec les monotrèmes (ornithorynques), puis il y a 148 millions d'années avec les marsupiaux. Enfin, tous les grands ordres de mammifères à placenta étaient déjà en place il y a 75 millions d'années, dix millions d'années avant la disparition des dinosaures.

43 grandes familles de mammifères qui nous sont toujours contemporaines ont ainsi survécu aux grands bouleversements qui ont accompagné la fin du Crétacé, alors que les dinosaures disparaissaient dans leur totalité. Une accélération du développement des mammifères s'est à nouveau produite durant l'éocène, de 55,8 à 33,9 millions d'années avant notre ère, sans que les raisons en soient précisément connues.

- Les pigeons voyageurs s'orientent avec le bec

Ce serait avec des particules magnétiques présentes dans leur bec que les pigeons voyageurs s'orienteraient.

- Jumeaux du troisième type

Un seul ovule et 2 spermatozoïdes différents ont donné un hermaphrodite (organes sexuels mâle et femelle) et un mâle!

Jusqu'à présent on connaissait deux types de jumeaux : les dizygotes et les monozygotes. Les premiers proviennent de deux ovules fécondés par deux gamètes mâles différents et les deuxièmes résultent de la division d'un seul 'uf produisant des embryons génétiquement identiques. Cette constance était expliquée par le fait que, sur les dizaines de millions de spermatozoïdes essayant d'atteindre l'ovule, un seul arrivait à pénétrer sa membrane et à le féconder. Les biologistes considéraient jusqu'ici que, si un deuxième spermatozoïde pénétrait l'ovule (polyspermie), l'embryon ne se développerait pas car il contiendrait 23 chromosomes en trop. Cependant la nature surprend toujours la science là où on ne l'attend pas. C'est ce qu'il vient d'arriver avec la découverte de jumeaux d'un troisième type par une équipe de chercheurs américains.

- Des doigts coupés qui repoussent
Courrier International numéro 852

Les expériences de régénération des tissus se multiplient ces derniers temps.

Forte des dernières percées de l'ingénierie tissulaire, la médecine serait désormais apte à régénérer des membres amputés.

Un article du Wall Street Journal explique que "5 soldats d'une base militaire du Texas vont bientôt participer à un test clinique exceptionnel au cours duquel on tentera de faire repousser leurs bouts de doigts perdus lors de la guerre en Irak".

Les médecins envisagent d'utiliser une fine poudre de matrice extracellulaire, substance cultivée à partir de vessies de porc.

Ce matériau est l'échafaudage sur lequel s'accrochent les cellules pour se différencier et produire des tissus et des organes.

Dans l'utérus maternel, l'embryon humain présente une capacité remarquable à développer et produire de nouveaux organes, et, par le même biais, à renouveler ses tissus lésés.

Selon une théorie dominante, cette capacité commencerait à s'estomper vers la seizième semaine de gestation. (') Mais, au regard des progrès de la recherche sur les cellules souches, la génétique et l'ingénierie tissulaire, les scientifiques estiment qu'il serait peut-être possible de réactiver cette fonction.

Lors du test clinique, qui devrait débuter vers la fin du printemps, des chirurgiens vont rouvrir la peau qui recouvre les moignons de doigts des soldats. Puis ils appliqueront de la matrice trois fois par semaine pendant au moins deux semaines.

Les chercheurs espèrent voir repousser au moins 2,5 cm de tissus mous irrigués et innervés, ce qui permettrait aux soldats de restaurer une partie de la préhension pouce-doigts.

- Un organisme entier né d'un fragment de vaisseau sanguin

Encore la régénération, cette fois-ci à partir d'une quelconque cellule mais uniquement chez les "tuniciers marins".

- Le stress chez les primates

Les effets délétères du stress prolongé seraient le prix de notre vie sociale (et du progrès). Pour les autres espèces, le stress n'aurait pas ces conséquences négatives (sauf épuisement dans une situation désespérée).

Le neuroscientifique Robert Sapolsky fait remarquer que les humains et les singes ont un niveau d'organisation qui leur permet de dégager une proportion importante de temps libre, qu'ils consacrent à se rendre malades en établissant un climat de stress psychosocial.

Pour comprendre la différence, le chercheur met en parallèle deux situations avec, d'un côté, la réponse d'un organisme confronté à un stress réel face à un danger imminent, menaçant son intégrité physique, sa vie, et, de l'autre, la réponse à un stress identique, sur une durée de plusieurs mois, uniquement de nature psychosociale.

Etre en situation de réponse à un stress chronique pour des raisons purement psychosociales accroît, chez les adultes, le risque de survenue de diabète et d'hypertension, entre autres. Le stress de long terme affaiblit en outre considérablement le système immunitaire, favorisant la contraction de maladies infectieuses. Par ailleurs, le vieillissement de l'ADN des chromosomes s'accélère chez les adultes jeunes en bonne santé soumis à une expérience psychologiquement extrêmement stressante. Autre conséquence : l'altération de multiples aspects de la fonction cérébrale. Chez l'enfant, la libération continue de glucocorticoïdes peut supprimer la sécrétion des hormones de la croissance.

- Effet précoce du stress oxydant sur l'insulino-secrétion

Alors qu'on prétend que les anti-oxydants n'auraient aucun effet sur le vieillissement, ils ont bien indispensables pour lutter contre certaine maladies dégénérativs comme le diabète des vieux.

La production d'espèces réactives à l'oxygène (ERO) par le stress oxydant (SO) est augmentée dans le diabète. Elle est attribuée à la gluco- et à la lipotoxicité et contribue à réduire la sensibilité à l'insuline et la secrétion d'insuline. (...) Un anti-oxydant (N-acétyl-cystéine NAC) préserve partiellement la secrétion d'insuline. (...) Cette étude in vitro justifie la place d'une alimentation à forte charge anti-oxydante dans la stratégie de prévention du diabète.

- Novartis et le diabète en open source

Le géant pharmaceutique suisse Novartis a décidé de rendre disponible gratuitement sur le web une liste de gènes qui pourraient jouer un rôle dans l'apparition du diabète.

La première raison d'une telle initiative serait l'incroyable quantité de données à gérer qui dépasserait de loin les capacités d'une seule entreprise. Selon Mark Fishman, directeur de la recherche chez Novartis, 'Il faudrait le concours du monde entier pour interpréter ces données. Nous pensons qu'on gagnera plus à laisser un grand nombre de sociétés analyser ces informations plutôt qu'à les garder secrètes'.

Parmi les gènes impliqués, un déficit de transport du zinc semble un facteur du diabète de type 2 (diabète vieux).

- Les fruits bios ont plus d'antioxydants que les autres

On s'en doutait, c'est maintenant prouvé.

- La maladie d'Alzheimer et les bienfaits du vin

Le vin, bu modérément est aussi une bonne source d'antioxydants.

Une toute nouvelle étude de la Mount Sinai School of Medicine, à New York, est arrivée à la conclusion qu'une consommation (raisonnable) de vin rouge, et plus particulièrement de Cabernet Sauvignon, réduirait sensiblement les risques de survenance de la maladie d'Alzheimer. On doit préciser que les enquêteurs en sont arrivés à cette découverte après que des souris de laboratoire aient bu consciencieusement, pendant sept mois, leur dose quotidienne de Cabernet Sauvignon.

- Trop de lait nuit
Le Parisien 13 mars

Le lait serait moins bon que le vin ! Cela fait longtemps qu'on se doutait des méfaits du lait, pour certains au moins, même si l'acquisition de la capacité à digérer le lait à l'âge adulte a été acquise assez rapidement avec le développement de l'élevage car il constituait un avantage vital (pas besoin d'abattre ses bêtes en période de vaches maigres) ! On peut remarquer aussi, qu'à mesure qu'on progresse dans la connaissance des produits et de leurs effets indésirables, on constate que des nourritures traditionnelles comme le lait ne seraient plus acceptables si on devait les introduire aujourd'hui dans l'alimentation... Il ne faut pas aller d'un excès à l'autre mais du moins limiter sa consommation de produits laitiers semble bien souhaitable.

Un expert français remet en cause les bienfaits naturels du lait. Selon lui, à haute dose, sa consommation peut avoir l'effet inverse de celui escompté, notamment dans la fixation du calcium.

Le journal se penche ainsi sur le livre de Thierry Souccar (« Lait, Mensonges et Propagande », Editions Thierry Souccar), dont l'auteur, « journaliste, éditeur, biochimiste de formation, affirme, études scientifiques à l'appui, que manger plus de deux laitages par jour peur se révéler néfaste pour la santé ».

Il accuse les responsables des autorités sanitaires de servir la soupe à l'industrie laitière et de faire de la désinformation.

Le quotidien note que « ces derniers rejettent en bloc ces accusations, mêmes s'ils admettent qu'il vaut mieux ne pas dépasser la dose conseillée par le Programme national nutrition santé ».

Originairement et génétiquement, l'être humain n'est pas constitué pour consommer des produits laitiers. Certains d'entre nous se sont adaptés. Des études montrent cependant que 75 % des humains n'ont pas de lactase, cette enzyme nécessaire pour digérer le lactose du lait.

L'idée n'est pas de se passer des laitages, mais d'en consommer moins. Ce que l'industrie laitière ne dit pas, c'est qu'on trouve aussi du calcium dans les sardines fraîches, les amandes, le persil, l'eau ou encore les crevettes.

Le Parisien ajoute que « certains chercheurs soupçonnent aussi (le lait) de favoriser le cancer. Consommé avec excès, il ferait chuter le taux de vitamine D, la vitamine anticancer ».

Le journal précise toutefois que « les laitages présentent d'autres atouts que leur teneur en calcium. Leurs protéines sont de bonne qualité et la flore microbienne présente dans les fromages traditionnels fermentés et les yaourts renforce les défenses immunitaires et régule la flore intestinale ».

Le Parisien cite en outre le Pr Henri Joyeux, cancérologue à la faculté de médecine de Montpellier, qui déclare qu'« il serait faux de dire que le lait est un produit cancérigène. Il faut néanmoins faire attention aux abus. (') Trois ou quatre produits laitiers par jour, c'est beaucoup trop ».

A noter que, dans La Recherche, Eric Le Bourg signale que le quart des personnes consommant Actimel ont souffert de problèmes digestifs ! (ce n'est pas le cas de tous et, pour ma part, j'en prends après le café pour réduire l'acidification de l'estomac).

- Obésité : les plastiques font-ils grossir '

Le Bisphemol-A, composant de base des plastiques polycarbonates utilisés notamment pour les biberons, pourrait être un perturbateur endocrinien pouvant avoir un rôle dans le développement de l'obésité même à doses infinitésimales. A confirmer.

- Chauffer et cuisiner au bois ou au gaz... prudence!

Quand on se chauffe au bois, on sait bien que ce n'est pas très écologique avec toute la fumée que ça fait parfois, et pour la santé, rien de mieux que la cuisinière électrique...

Des indices nous laissent croire que les personnes ayant vécu de nombreuses années dans des maisons chauffées par des poêles à bois installés dans des pièces habitables, ou qui ont rapporté avoir vécu dans des maisons où la cuisson était faite sur des cuisinières au bois ou au gaz risquaient davantage de souffrir d'un cancer du poumon.

- Ces petits nids à microbes qu'on néglige
Le Parisien 22 mars 2007, Le Point numéro 1801

Le retour de l'hygiénisme ! On sait qu'il ne faut pas trop d'hygiène car être malade de temps en temps et avoir la fièvre est nécessaire, de plus le manque d'agressions microbiennes a tendance à provoquer un déséquilibre du système immunitaire, développant alors des maladies auto-immunes ou des allergies mais cela dépend des situations. En cas d'épidémie ou dans les hôpitaux au moins, une meilleure hygiène est indispensable pour réduire les maladies nosocomiales. Certains conseils semblent tout de même un peu excessifs...

On pourrait éviter beaucoup de maladies si l'on respectait quelques règles d'hygiène simples.

Le journal se penche ainsi sur le livre du Dr Frédéric Saldmann, attaché des Hôpitaux de Paris et spécialiste en hygiène alimentaire et cardiologique (« On s'en lave les mains », chez Flammarion).

Le praticien constate que « depuis l'invention des antibiotiques, l'hygiène n'est plus prioritaire ? Or, on se rend compte qu'il y a de plus en plus de résistance aux traitements et que le retour à quelques réflexes de bon sens pourrait faire diminuer certaines épidémies ».

Le Dr Saldmann se montre catégorique : on devrait interdire la poignée de main et adopter le «hug», l'accolade à l'américaine.

Selon deux études menées par le praticien avec le laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris, en serrant la paluche d'une personne qui sort des toilettes, vous risquez une fois sur trois de retrouver des germes fécaux de cette personne non seulement sur vos propres mains, mais aussi dans' votre bouche.

Si on mettait un terme à cette coutume, on pourrait éviter des milliers de cas de gastro-entérite.

Le Parisien conseille en outre de « fermer le couvercle de vos toilettes avant de tirer la chasse », le praticien indiquant qu'« une étude américaine menée par le Pr Gerba a montré qu'au moment où l'on actionne une chasse d'eau, il se produit un effet aérosol qui pulvérise des germes dans la pièce ».

Le journal conseille aussi de « changer votre brosse à dents tous les mois », ou encore de « nettoyer votre téléphone portable ».

Le Point publie un entretien avec Frédéric Saldmann, qui remarque notamment que « les systèmes électriques qui délivrent de l'air chaud (dans certaines toilettes publiques) sont une véritable catastrophe, car ils envoient dans l'atmosphère les germes qui peuvent alors être inhalés ».

Le praticien conseille en outre de « jeter systématiquement (sa brosse à dents) après un rhume, une bronchite ou toute infection ORL », d'« enlever les taches brunes qui se développent à la surface des fruits : elles contiennent de la patuline, qui est cancérigène », ou encore de « gratter les zones noircies de la viande cuite au barbecue ou des bords de la pizza : 3 cm de croûte carbonisée sont aussi nocifs que 10 paquets de cigarettes ».

Le Dr Saldmann indique par ailleurs que « l'oreiller doit faire l'objet d'une attention particulière », car « on estime que 10 % de son poids se compose d'acariens vivants ou morts et de leurs déjections ».

- Un moustique génétiquement modifié pour lutter contre le paludisme

Le remède pourrait être pire que le mal ? Mieux vaut faire confiance aux nouveaux traitements libres de droits !

De nouvelles recherches ont abouti à la mise au point d'un transgène mieux adapté qui, introduit dans une population de moustiques nourris sur des souris non infectées, non seulement confère aux insectes une résistance au Plasmodium, mais entraîne aussi une fécondité plus élevée et une mortalité inférieure.

Technologie


- Arrêter une éruption de boue avec des boules de béton

On en avait déjà parlé mais l'éruption, provoquée par des recherches pétrolières, continue à faire des ravages et la seule solution qui a été envisagée pour arrêter le désastre, c'est d'y verser des boules de béton. En fait Sciences et Avenir signale l'échec de cette tentative.

Ce projet, qui pourrait sembler farfelu, est en réalité le seul moyen connu des scientifiques pour tenter de stopper une éruption de boue, véritable catastrophe qui sévit actuellement près de la ville de Sidoarjo (est de l'île de Java).

Ici une petite parenthèse s'impose, car ces mêmes scientifiques estiment que la cause de l'éruption n'est pas naturelle, mais aurait été provoquée par l'exploration du sous-sol à la recherche de gaz, en perforant accidentellement un aquifère (couche souterraine stockant des fluides sous haute pression) à 2.830 mètres de profondeur.

Mais naturelle ou pas, l'éruption de boue, qui dure depuis le 29 mai 2006, a déjà à son actif une quinzaine de victimes, plus de 15.000 sinistrés, ainsi que la disparition de centaines de maisons, d'une autoroute et de 25 usines. Le tout recouvert par un immense lac de boues grisâtres pestilentielles, qui continuent à jaillir de l'ouverture à raison de 100.000 à 150.000 mètres cubes par jour accompagnées d'émissions de sulfure d'hydrogène toxique.

- Solutions techniques pour réduire le CO2 '

Ce mois-ci, 2 innovations, relativement contradictoires, laissent espérer une réduction des émissions de CO2.

La première consiste dans une nouvelle technique de photosynthèse artificielle bien plus efficace que les plantes dont le rendement est assez faible. Des particules de dioxyde de manganèse très pures seraient ainsi 300 fois plus efficaces que les plantes pour synthétiser des sucres et de l'éthanol à partir de la lumière et du dioxyde de carbone. « Ce système aurait aussi l'intérêt de réduire la quantité de dioxyde de carbone dans l'atmosphère ». On aurait ainsi le beurre et l'argent du beurre, la production d'énergie et la réduction du CO2 !

Si c'était faisable à grande échelle, ce qui n'a rien d'évident, cela éviterait donc d'avoir recours à la biomasse qui pose de multiples problèmes, entrant déjà en concurrence avec le maïs au Mexique au détriment des plus pauvres, et ne constituant pas une solution actuellement puisqu'elle rejette de grandes quantités de CO2.

Cependant une autre innovation pourrait rendre la biomasse beaucoup plus intéressante, en combinaison avec l'énergie solaire. Le procédé consiste à recycler le gaz carbonique produit dans le gazéificateur en le faisant réagir avec de l'hydrogène d'origine solaire ou éolienne. Non seulement on réduit ainsi la production de CO2 mais on améliore grandement le rendement énergétique.

Cette absence de tout rejet de CO2 permet de réduire la quantité de biomasse nécessaire de 60% pour une quantité équivalente de carburant. Suivant les scientifiques, la totalité du parc automobile des Etats-Unis pourrait être alimentée en y consacrant seulement 10% de la surface cultivée du pays.

- Australie : interdiction totale de l'ampoule à incandescence en 2010

Une mesure qui pourrait être imitée par d'autres pays, réduisant significativment la consommation électrique. Les lumières à diodes commencent à arriver et devraient encore faire baisser la consommation.

- Le Sahara future réserve d'électricité solaire pour l'Allemagne '

A partir de 2020, l'électricité solaire pourrait même devenir l'option énergétique la plus abordable. D'ici 2050, les importations en provenance d'Afrique du Nord pourraient couvrir environ 15% de la demande nationale allemande en électricité.

Théoriquement, un millième de la superficie des déserts suffirait à couvrir la demande mondiale en électricité.

- De l'eau dans le désert

- Le premier microscope capable d'identifier des atomes

Outil indispensable pour les nanotechnologies qui, pour l'instant, sont très éloignées de la construction atome par atome qu'on nous présente comme le niveau ultime de la maîtrise de la matière (mais un peu lent tout de même, un par un...).

- Le plus petit laser (2 atomes)

Juste 2 atomes pour faire un laser à l'échelle nanométrique.

- Un démon de Maxwell moléculaire

Le démon de Maxwell, c'est la néguentropie, l'entropie négative qui tire partie du caractère statistique de l'entropie pour augmenter l'ordre en effectuant un tri ou un pompage (qui extrait d'un milieu pauvre pour amener dans un milieu plus riche, augmentant la différenciation au lieu d'égaliser les milieux). C'est ce qui se passe dans les cellules notamment. Contrairement à ce qu'on croit, le second principe ne s'applique pas au niveau élémentaire (nanométrique) mais seulement des grands nombres et donc, il n'est pas indispensable de payer une diminution d'entropie par une augmentation d'entropie ailleurs comme si l'entropie c'était l'énergie (et même s'il y a un rapport entre énergie et entropie). Pas besoin de démon pour cela, il suffit d'une paroi qui serait perméable aux vitesses rapides qui passent la barrière alors que les vitesses lentes y rebondissent, cela suffirait pour avoir un gaz qui se réchauffe d'un côté et se refroidit de l'autre, augmentant le différentiel au lieu de tendre vers l'équilibre (un peu comme dans un réfrigérateur). Pour une pompe, il suffit d'un clapet qui s'ouvre d'un côté et pas de l'autre. Dès lors qu'il y a tout le temps de l'énergie qui se dépense en pure perte (en agitation des atomes par exemple), il est faux de prétendre qu'on ne peut avoir un gain net d'entropie en utilisant cette énergie au lieu de la laisser se dissiper et se fondre dans la masse. C'est ce que nous faisons tout le temps par nos décisions qui tirent profit du meilleur et tentent d'éviter le pire.

Au niveau nanométrique, c'est ce que ferait une simple molécule de rotaxane en favorisant une différenciation, en servant de pompe (de clapet) à partir de sa dissymétrie de structure qu'elle pourrait propager ainsi (on peut imaginer aussi que cela puisse servir de porte logique oui/non dans un circuit optique').

Les rotaxanes sont des molécules grossièrement en forme d'haltères, avec une partie semblable à un anneau pouvant coulisser le long de l'axe de la molécule. Toutefois, une fois qu'une certaine distance à été parcourue par l'anneau moléculaire en direction d'une des extrémités, le mouvement inverse est beaucoup plus difficile. En absorbant un photon, l'anneau peut donc se mouvoir préférentiellement dans une direction et pas une autre. Il communiquera son énergie à une seule extrémité de la molécule, qui pourra alors la dissiper.

Et finalement, nous ne sommes pas certains du caractère illusoire ou non de la flèche du temps ni du caractère absolu du second principe de la thermodynamique.

- Les technologies émergentes 2007

Rien d'inattendu, ni de très excitant. On nous promet l'analyse unicellulaire, la nanocicatrisation (qui consiste en des microfibres de peptides qui s'assemblent pour stopper une hémorragie), le contrôle de cellules neuronales pour des applications médicales très ciblées en psychiatrie, activant des neurones par un simple rayon lumineux !

They adapted a protein from a green alga to act as an "on switch" that neurons can be genetically engineered to produce (see "Artificially Firing Neurons," TR35, September/October 2006). When the neuron is exposed to light, the protein triggers electrical activity within the cell that spreads to the next neuron in the circuit. Researchers can thus use light to activate certain neurons and look for specific responses--a twitch of a muscle, increased energy, or a wave of activity in a different part of the brain.

A part ça on nous promet :

  • La révolution de l'invisible : certains 'métamatériaux', ou matériaux composites dont les structures sont déterminées avec précision, présentent des caractéristiques inexistantes dans la nature comme celle de détourner les ondes lumineuses et donc de rendre des objets 'invisibles' à des capteurs.
  • Les nanochargeurs solaires : les cellules photovoltaïques utilisent des semi-conducteurs pour convertir l'énergie lumineuse en courant électrique, une technologie coûteuse et peu efficiente. Des chimistes pensent que des semi-conducteurs de cristal de quelques nanomètres de large pourraient diminuer le prix de revient de l'énergie solaire et la rendre aussi compétitive que les combustibles fossiles.
  • La nanotechnologie pour les antennes optiques : des antennes optiques qui concentrent la lumière à un niveau nanométrique pourraient permettre de démultiplier la capacité de stockage des supports optiques existants.
  • Les moniteurs médicaux personnalisés : Pour John Guttag du MIT, l'idée est d'utiliser des ordinateurs pour automatiser l'interprétation de certaines données médicales complexes comme les ondes cérébrales ou les électrocardiogrammes.
  • La réalité augmentée : Pour les applications mobiles, la technologie est déjà là, explique Steven Feiner, directeur du Laboratoire Computer Graphics and User Interfaces de l'université de Columbia en faisant référence aux derniers travaux de Nokia ou à ceux de Total Immersion.
  • L'image numérique réinventée : Richard Baraniuk et Kevin Kelly, de la Rice University, pensent que grâce à de nouveaux composants logiciels et matériels, nos appareils photos deviendront plus petits et plus rapides, tout en consommant moins d'énergie et en prenant des photos en très haute résolution. Comment ? Au lieu de faire enregistrer la lumière par des millions de capteurs, puis de compresser les données, leur appareil s'appuie sur un capteur unique, qui capture un petit pourcentage de l'information transmise par l'objectif, juste assez pour permettre à un logiciel de reconstruire l'image à une très haute résolution - un peu comme une grille de sudoku. Cette technique baptisée 'Sensation Compressée' (Compressed Sensing) pourrait révolutionner l'imagerie médicale d'ici 2 ans avant d'envahir, d'ici 5 ans, nos gadgets électroniques et permettre aux téléphones mobiles de produire des images de haute qualité de la taille d'un poster.
  • La distribution vidéo en P2P : à l'heure où, selon CacheLogic, la vidéo sur l'internet représenterait 60 % du trafic total (en octets) - et pourrait, selon le chercheur et entrepreneur Hui Zhang, monter à 98 % d'ici deux ans -, la distribution vidéo en P2P pourrait devenir l'application qui permettrait de résoudre bien des problèmes de charge sur le réseau.

C'est un peu réduit et focalisé sur des détails...

- Soldats 'améliorés' et surhumains

Les technologies futures mais du côté de l'armée maintenant (on sait que beaucoup de technologies ont été d'abord militaires...) :

  • un encéphalogramme pour analyser le cerveau afin d'accroître la capacité de réaction des soldats, avant même qu'ils ne soient confrontés à l'image satellite de la cible qu'ils doivent toucher ;
  • des technologies de 'cognition augmentée' permettant aux futurs pilotes d'avion de contrôler, à distance, une escadrille d'engins robotisés ;
  • des bactéries visant à améliorer la digestion, afin de profiter à plein des nutriments ingérés ;
  • des oestrogènes permettant de survivre lorsque l'on a perdu 60% de son sang ;
  • un dispositif visant à réguler la température du corps afin de survivre aux conditions climatiques extrêmes, mais aussi d'améliorer le fonctionnement des muscles : l'un des chercheurs impliqués, qui pouvait effectuer jusqu'à 100 tractions d'affilée, a ainsi pu passer, en quatre mois, à 1000 tractions' le jour de ses 60 ans.

- Des bactéries pour transporter des nanocharges

Les bêtes de somme du nanomonde :

Les chercheurs ont donc 'collé' des bactéries Serratia marcescens sur des perles en polystyrène d'environ 10 micromètres de diamètre. Puis ils ont placé l'attelage dans une solution d'eau sucrée.

Les bactéries se nourrissent du glucose et propulsent leur fardeau à une vitesse d'environ 15 microns par seconde. Pour arrêter le véhicule, il suffit de verser dans la solution du sulfate de cuivre. Les ions de cuivre bloquent la rotation des flagelles. Pour le faire repartir, on recourt à l'acide éthylènediaminetétraacétique, capable de capturer les ions et donc de libérer la flagelle.

'Dans l'avenir, explique Siti, de tels micro-robots pourraient délivrer des médicaments dans les milieux liquides du corps humain, ('), surveiller les agents toxiques ou pathogènes dans l'environnement, ou être employés pour l'inspection et la maintenance des tuyaux emplis de liquide dans un vaisseau spatial ou une centrale nucléaire'.

- Un micro-robot dans le corps

robot ultra miniaturisé capable de parcourir notre corps en utilisant les voies naturelles comme s'il s'agissait de routes et de chemins.

mesure 20 millimètres de long pour un poids de 5 grammes. Equipé d'un microprocesseur, d'une micro caméra et d'un éclairage par diode émissive.

Plusieurs missions expérimentales ont déjà été confiées au prototype. Introduit par une petite entaille dans la peau du patient, il a pu parcourir sans problèmes le trajet qui lui avait été assigné afin d'aller photographier des anomalies, ou bien véhiculer une substance jusqu'à une zone précise.

- Une charte éthique pour les robots

Si les robots se multiplient, il faut qu'ils obéissent à des règles de sécurité strictes.

- Les robots doivent apprendre des émotions humaines

- Evolution de la communication entre robots soumis à la sélection naturelle

Modèles primitifs de génomes évolutifs dont on retiendra surtout qu'une fois une communication mise en place il est très contre-productif et donc presque impossible de revenir en arrière. Il y a une grande rigidité des systèmes de communication à cause de leur efficacité même. On constate aussi que la communication comporte la tromperie !

L'étude a révélé qu'une fois ces systèmes adoptés, les robots changeaient difficilement de système. « Ceci parce qu'un changement dans la stratégie de signalement ou de réponse détruirait totalement le système de communication et résulterait en une diminution des performances ».

Avec la coopération vient le mensonge. Lorsque les agents n'étaient pas de la même famille, ils n'hésitaient pas à se tendre des pièges, à envoyer de faux messages pour éloigner leurs concurrents des sources possibles de nourriture !

- Un casque pour lire dans l'esprit des joueurs '

Ces développements qui étaient prévus pour dans plus de 10 ans arrivent déjà, non dans les revues scientifiques, mais sous forme de jeux !

Le 'projet Epoc' n'est pas encore disponible pour le grand public, mais pourrait le devenir dès 2008, au prix approximatif de 250 dollars.

- Digital House: la maison préfabriquée conçue par ordinateur

Juste pour l'image...

- Boîte de vitesse automatique pour vélo !

S'adapte automatiquement à la vitesse grâce à un circuit intégré.

- Le MIT met ses cours en ligne en accès libre

La gratuité des connaissances malgré des études payantes !

- Stocker durant des siècles de l'information dans l'ADN de bactéries

Une équipe de l'institut des sciences de la vie de l'université de Keio au Japon a mis au point une méthode pour conserver de l'information plusieurs centaines voire milliers d'années. Les chercheurs ont eu l'idée d'utiliser le codage ADN comme support de l'information.

- L'informatique quantique en pleine incertitude

Ce ne sont que les premiers pas, même pas entièrement quantique et avec 16 qubits (qui ne sont pas tous reliés entre eux mais seulement avec leurs voisins), fonctionnant à 2 ou 3° au-dessus du zéro absolu. D-Wave annonce 100 qubits pour 2008. C'était annoncé mais cela reste douteux bien qu'on puisse le tester par Internet !

Comme le dit Seth Lloyd, "on n'a pas de difficultés à construire des ordinateurs quantiques, on en a à en construire des gros'.

Plutôt que de remplacer les ordinateurs numériques actuels, ces calculateurs analogiques devraient permettre d'effectuer des calculs quantiques ou statistiques inaccessibles pour l'instant au calcul informatique.

- L'odinateur à 100$

Il arrive (un peu décevant quand même).

- Ethane : un Internet sécurisé

Projet d'un Internet sécurisé qui n'est plus anonyme ni égalitaire mais permet des applications vitales (contrôle aérien) avec priorités, droits d'accès et bandes passantes réservées, plus proche donc des réseaux d'entreprises.

- "Business model" pour la musique numérique

Dans ces propositions, nous retrouvons trois formes complémentaires de création de valeur économique qui s'essaient également dans d'autres secteurs et sont peut-être emblématiques de cette 'nouvelle économie' qui entre doucement dans les faits :

  • L'économie des flux, qui consiste à passer d'une économie fondée sur des prix unitaires élevés et des quantités faibles, à une économie fondée sur des quantités élevées et des prix unitaires faibles, voire non-mesurables, le consommateur ne payant alors qu'un droit, d'accès aux flux.
  • L'économie des services, qui retrouve le chemin de la rareté et de l'unicité dans l'expérience musicale, qui organise et valorise des formes et des moments au travers desquelles la relation avec une 'uvre ou avec des artistes apparaît singulière, exclusive, non reproductible.
  • L'économie de l'attention, autrement dit l'intermédiation entre une 'offre' surabondante, diverse, mondiale et une demande de plus en plus individualisée et mobile.

Face à la gratuité de la reproduction numérique, comment gagner de l'argent avec la musique ? En faisant des concerts par exemple... En fait, je ne vois pas comment rendre le système viable sans revenu garanti car il ne s'agit pas de rendre très riches quelques vedettes mais de donner les moyens de vivre à tous les musiciens et développer la création. Ceci dit, l'économie des flux, c'est-à-dire rendre les téléchargements très faciles et quasiment gratuit (avec juste un coût infime et transparent) pourrait rapporter beaucoup aux maisons de disque, pas en espérant faire payer le prix fort une fois pour toute mais un rien à chaque fois, plus adapté au numérique que l'abonnement, seulement il faudrait un système de prélèvement des fournisseurs d'accès qui soit transparent pour l'utilisateur...

- La fracture numérique locale

'L'idée selon laquelle les nouvelle technologies de l'information auraient rendu caducs les risques de concentration constitue le mythe principal et le plus dangereux de l'ère numérique', vitupère Eric Klinenberg, professeur de sociologie à l'université de New York, dans une tribune parue dans le Monde Diplomatique de janvier 2007.

PS : Etant donnés tous les domaines couverts dans lesquels je suis complètement incompétent, il y a forcément de nombreuses erreurs dans mes compte-rendus ou mes interprétations (ne pas hésiter à les corriger). Il ne s'agit que de signaler les nouvelles qui méritent d'aller y voir plus près, voire de suggérer des pistes de réflexion, sans aucune garantie...

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10 réflexions au sujet de “Newsletter 04/07”

  1. J'ai une suggestion pour votre blog, ce serait de mettre un moteur de recherche en tête de votre blog. Je remarque que peu de sites ou de blog proposent ça. Pourtant, c'est une bonne invite à l'exploration non séquentielle.

    En ce qui concerne la physique théorique, un chercheur intéressant est :

    Auteur : RUBIN JACQUES
    Livre : AN UNIFICATION OF ELECTROMAGNETISM AND GRAVITATION VIA THE SPENCER THEORY OF LIE STRUCTURES
    Edité par Rom ed - Paru en 1998.

  2. en fait la colonne apparait tout en bas et non à droite du texte , et c'est ce que je vous avais signalé il y a déjà quelques temps mais l'ecriture apprait en très gros ( probablement du 18 ou du 20 ) se qui rend la lecture assez inconfortable ) . à un moment la police était même de 6 ou 8 ce qui était carrément illisible .

    sinon, encore merci pour cette news letter qui reste très précieuse .

  3. J'apprécie beaucoup votre blog et explore ses facettes multiples.
    Ca change du quotidien qui est souvent de plomb.
    Remerciements pour sa richesse.

  4. Je ne suis pas sûr de l'utilité de tout ce travail (très imparfait et sans véritables échos) pendant que paradent les idéologies, les simplismes, les archaïsmes, les propagandes... L'écologie notamment est dans une impasse totale entre Nicolas Hulot (utile pour sensibiliser mais si loin des solutions effectives) et Chirac ou les Verts qui reprennent sans vergogne le slogan de la "révolution écologiste" ! Certes, comme je l'avais établi il y a longtemps déjà, il n'y a aucun sens à faire un parti écologiste s'il n'est pas révolutionnaire, car tous les autres partis sont obligés de prendre en compte (dans les discours au moins) la contrainte écologique. Encore faudrait-il donner un contenu à la hauteur de ces prétentions révolutionnaires... Il faudrait une reconstruction de l'écologie après ces élections présidentielles lamentables qui enregistrent l'élimination des Verts que j'annonçais dès le mois de juillet 2006 ! Bien sûr, c'est peu probable, les petits intérêts des élus, qui se croient tellement indispensables, étant bien trop prégnants, mais c'est un tel scandale que les écologistes ne représentent rien au moment où l'urgence est si grande et que l'écologie est reconnue partout comme prioritaire. Bien loin de constituer une solution, les écologistes actuels font largement partie du problème...

    Pour la présentation du site, je précise à nouveau que j'utilise les feuilles de style CSS. Il arrive que le serveur n'arrive pas à charger la feuille de style, dans ce cas la présentation ,n'est pas bonne mais il suffit de recharger la page. Un autre problème, rencontré par Sable, vient du fait que la taille des caractères est relative à la taille par défaut que chacun choisit dans son navigateur et qui devrait être de 16 pixels (fonte par défaut Sérif). Il suffit donc d'ajuster ce paramètre dans les préférences. Ce n'est peut-être pas une bonne idée d'avoir rendu cette taille variable car si elle est trop grande la colonne de droite s'affiche à la fin et si elle est trop petite il y a des textes illisibles...

  5. Compte tenu du brouhaha ambiant, difficile de se faire entendre.Quant à l'utilité et à l'influence de la réflexion, elle se manifeste de façon très diffuse par des tours et des détours. C'est bien le propre des activités de l'immatériel de ne pas bien savoir où et quand ça peut se passer.
    Pendant ce temps les partis politiques des présidentielles continuent à se prendre le bec ,et encore plus à gauche, selon le processus classique.

    Au sujet de l'écologie, je me demande parfois si un pays comme la Chine, compte tenu de sa puissance économique croissante, de ses investissements de recherche et de la menace croissante de graves crises écologiques l'affectant, ne fera pas face avec des approches efficaces.

    Le fait que ce soit une dictature à économie de marché lui donne des marges d'intervention autoritaire qui pourrait se révéler plus effectives.

    Même si la dictature du communisme soviétique a échoué sur bien des questions et particulièrement sur la question écologique.

    Bien entendu, je ne défends pas le régime politique chinois mais il serait tout de même presque paradoxal que celui ci mette en place des dispositifs s'avérant efficaces et faisant figures d'exemples pour nos sociétés dont les dirigeants sont toujours prêts à aduler les pays dont le PIB est en forte croissance.

    Qui sait si une évolution écologique chinoise n'entrainerait pas une évolution de leur régime ?
    Nous n'y sommes pas, ces considérations restent de l'ordre de la politique fiction et la direction prise par ce pays est inquiétante.

  6. Je partage votre opinion selon laquelle la décroissance n’est véritablement possible que dans le cadre du communisme. Mais, il me semble inutile de revenir sur les expériences soviétiques ou chinoises. Le communisme dont il s’agit reste à construire. Il ne pourra être qu’un système permettant la maîtrise au niveau international des grands moyens de production et d’échange, un système démocratique assurant une convergence des niveaux de développements de toutes les parties du monde (donc la décroissance pour les plus riches et une croissance maîtrisée pour les autres).

    Nous sommes hélas bien loin de cela et il faudra sans doute que l’humanité souffre encore beaucoup avant de se résoudre à être unie et solidaire. L’insociable sociabilité n’accouchera de cette paix perpétuelle que quand toutes les autres possibilités auront été épuisées.

    A moins que ……

  7. > Il peut aller jusqu'à dire "Après tout, il ne manque à Gaia que la reproduction", ce qui est absurde alors que la vie c'est la reproduction et rien d'autre.

    Cette affirmation est vraie pour les individus vivants, que l'on peut définir comme des systèmes moléculaires capables de se répliquer. Par contre, de même qu'il existe des organismes unicellulaires et des organismes multicellulaires, lesquels ont de nombreux points communs avec les colonies d'unicellulaires, on pourrait considérer qu'il existe des organismes individuels et des organismes multi-individuels, notre Gaia étant l'un de ces derniers.

    Ces trois formes de vie --individus unicellulaires, individus multicellulaires et organisme multi-individuels-- réclament chacun une définition adaptée du concept de reproduction, car il y a quelques différences entre la mitose, la méiose suivie de la sexualité, et la propagation d'une Gaia sur une nouvelle planète ou plus modestement un nouveau continent.

    Ce qui légitime l'idée de Gaia comme être vivant, est que seul cet être est capable de vivre de manière autonome, en ne se nourrissant que de la lumière du soleil et des ressources minérales de la planète. La plupart des individus, si ce n'est la totalité, sont incapables de survivre séparés des autres individus de leur écosystème, ou de leurs restes : rappelons que la terre est une matière organique composée de cadavres entièrement décomposés, contrairement au sable qui est minéral (il n'y a que du sable sur Mars, par exemple, à moins que la vie n'y ait été abondante).

    Certes, l'idée d'un être vivant composé d'êtres vivants peut paraître étrange, mais l'idée d'êtres vivants qui ne peuvent rester vivants sans d'autres individus fait fortement penser à la définition d'un organe, plutôt que d'un organisme.

    Après, l'éventuelle intelligence d'une Gaia ne pourrait être qu'une intelligence collective, comme l'intelligence d'une fourmilière dépasse celle d'une fourmi. Pas de conscience supérieure, donc.

  8. On peut appeler vivant n'importe quoi, n'importe quelle structure dissipative ou cellule osmotique (les jardins chimiques de Stéphane Leduc), c'est une question de mots. C'est comme l'intelligence, on peut trouver de l'intelligence aux nuages ou au climat, dès lors qu'on est dans le mystèrieux. Il est vrai que la complexité du vivant est bien mystérieuse et je ne me battrais pas pour des mots. Une pierre est vivante pour celui qui la taille, si l'on veut, pourquoi pas une planète ou l'univers même ! Si la vie c'est l'évolution et le résultat d'une sélection darwinienne, c'est quelque chose de beaucoup plus précis, résultat d'une reproduction dotée de mémoire, et c'est une vie qui n'a rien à voir avec les autres genres de vie à laquelle on voudrait la comparer. Faire la confusion mène à doter de propriétés imaginaires ce qui n'est qu'un équilibre physico-chimique et s'il n'y a pas de vie sans son environnement, ce n'est pas une raison pour identifier l'un et l'autre qui sont séparés par une membrane au moins mais par beaucoup d'autres caractéristiques qu'on retrouve dans tous les organismes vivants qui ont une grande unité de constitution et de fonctions malgré leur diversité, très loin de ce qu'on appelle vivant par analogie.

    A part ça, il est vrai qu'on peut attendre de grands bouleversements des Chinois et peut-être une conversion à l'écologie qui n'est pas si éloignée du taoïsme, Cuba est un exemple de décroissance maîtrisée depuis le blocus américain et la fin de l'aide soviétique, le Kérala est un exemple bien meilleur encore de communisme réussi mais je ne crois pas que l'écologie-politique soit compatible avec le communisme qui n'a pas été criminel par pur hasard historique et qu'elle contredit de bien des façons même si elle en réalise quelques aspects. Il est probable malgré tout que ce sont les sociétés les plus développés qui devront se convertir à une économie plus écologique et sortir du productivisme capitaliste car c'est le monde entier qui devra changer, il n'y a pas d'écologie dans un seul pays, cela n'a pas de sens même s'il faut bien commencer quelque part...

  9. Du point de vue de la chimie, on distingue classiquement la chimie minérale de la chimie organique. Cette séparation ne me semble toujours pas obsolète.

    La chimie minérale relève principalement des lois de la thermodynamique classique.

    La chimie du vivant est de l’ordre du supplémentaire et se différencie du minéral comme la physique actuelle se sépare, pour partie, de celle de Newton. En somme, c’est une autre strate comme l’on peut évoquer des couches logicielles se superposant par degrés de sophistication.

    Les sociétés les plus développées de ce jour sont des sociétés devenues indéterministes, je ne vois pas vraiment leur capacité réelle d’intervention. L’aventure irakienne de la dite première puissance est assez représentative de cette impuissance concrète.

    De par l’ampleur des menaces, seuls des pays comme la Chine ou l’Inde me semblent à même de réagir en raison de la forte intensité des contraintes qui les pressent, quelles que soient leurs approches éthiques ou humanistes.

    Nos démocraties développées m’apparaissent endormies dans un semi confort, même si la misère y existe. L’urgence n’est pas réellement à l’ordre du jour de nos dirigeants qui d’une certaine façon misent que le matelas historique et économique prévient les difficultés majeures. Ca peut convaincre, mais ça n’aboutira pas dans l’état du dialogue actuel.

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